Magnificat Janvier 2023

Magnificat Vol. LVIII, No 1 9 La foi, c’est d’adhérer à un mystère qui nous est révélé, un mystère qui dépasse la raison. Et plus nous sommes dépassés, plus nous sommes submergés par toutes sortes de souffrances, plus notre raison et tous nos sens s’y perdent, alors, plus aussi notre cœur, l’intime de notre être adhère à Dieu par la foi. — GRACIEUSEMENT C’est la coutume d’ajouter au mot d’ordre un souhait. Pour l’année qui vient de se clore, vous avez eu comme souhait «de suivre Jésus, la Vérité, et de le faire gracieusement». Cette année, nous réitérons le même souhait de pratiquer la vertu de patience gracieusement, c’est-à-dire de telle sorte que personne ne se rende compte que vous êtes patient. Quand on montre à son prochain qu’on est patient, c’est qu’on ne l’est pas. On veut lui faire sentir qu’il nous fait souffrir, qu’il nous exerce, qu’il est pour nous une cause de souffrances. Cette année appliquez-vous à pratiquer la patience gracieusement. Dans le cantique de saint Louis-Marie de Montfort sur la patience, nous chantons: Quelle gloire à Dieu, ce bon Père, De voir Son cher enfant qui rit, Qui baise humblement et révère Les verges dont Il le punit. Qui du milieu des coups s’écrie: «Dieu soit béni! Mon Dieu, pardon. Mon Père, je Vous remercie, Oh! quelle grâce! oh! le grand don.» — LE CHANT DE RECONNAISSANCE Quelle gloire à Dieu de voir Son enfant qui sourit, qui Le remercie dans la souffrance qu’Il lui envoie! Je suis convaincu que c’est le sommet de la religion. Oui, rien de plus grand ici-bas que d’accepter l’épreuve, remercier Dieu dans la souffrance, Le louant et Le bénissant, pas seulement des lèvres mais surtout du cœur et du fond de l’âme, en Lui disant: «Mon Dieu, rien de mieux ne pouvait m’arriver, puisque c’est Vous qui l’avez décidé ainsi.» Peu importe la tribulation, la souffrance, l’épreuve ou les maux. C’est très facile à dire assis confortablement sur un fauteuil, mais quand la souffrance nous visite, quand tout fait mal, cela peut devenir héroïque de dire: «Mon Dieu, oui! Rien de mieux ne pouvait m’arriver. Je Vous glorifie, je Vous bénis.» Jésus, l’Innocence même, a été considéré comme un homme frappé de Dieu, comme étant le coupable. Mais nous, nous ne sommes pas innocents. Et devant la souffrance qui vient nous visiter, nous devrions dire: «Dieu soit béni! Mon Dieu, pardon. Mon Dieu, Vous ne m’avez pas abandonné! Vous m’envoyez à souffrir, Vous avez décidé de me sauver. Mon Père, je Vous remercie. Oh! quelle grâce! oh! le grand don!» Je crois que tout le Ciel est en suspens en voyant un chrétien qui bénit et remercie Dieu, tandis que tout son être, son cœur et son âme, est dans l’épreuve, dans les ténèbres, et qu’il est accablé par toutes sortes de souffrances. Il n’y a rien pour la raison, c’est l’épreuve et rien que l’épreuve, et pourtant ce chrétien continue de louer le bon Dieu. Quand Il voit ce sentiment dans Son enfant, Dieu met tout le Ciel en suspens… Invitant les Anges et les Saints, et pour employer nos manières de parler, Il leur dit: «Venez voir Mon enfant. Venez voir ce spectacle. J’en ai un qui est opprimé, qui est dans les ténèbres, qui ne voit rien, qui ne comprend rien, qui souffre de toutes les manières. Et regardez comment il Me loue, Me bénit et Me remercie!» Quel spectacle singulier à Dieu, aux Anges et aux Saints! N’est-ce pas que nous voudrions donner cette gloire à Dieu? Je suis certain que le Ciel fait une pause pour contempler ce spectacle, tellement c’est grand, tellement ça glorifie Dieu. On pourrait entendre à ce momentlà Jésus répéter: En vérité, Je n’ai pas trouvé tant de foi en Israël.6 Mes frères et mes sœurs, nous faisons partie de l’Ordre du Magnificat de la Mère de Dieu, le Magnificat, chant de reconnaissance de la Vierge Marie. Plus que tout 6. S. Luc 7, 9

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