Magnificat Vol. LIX, No 1 27 pêcher l’enfant de gratter les cicatrices et les greffes de peau qui le font beaucoup souffrir. Vers la fin de l’automne 1965, M. Harry Bugajski, accompagné de sa mère malade et de son petit garçon souffrant, se rendit à Necedah, Wisconsin, où la Vierge Marie apparaissait depuis 1949, afin d’implorer leur guérison. Tandis qu’une pluie soutenue tombait, la couverture qui abritait les trois pèlerins resta merveilleusement bien sèche. Pour toute réponse à leurs ferventes supplications, la voyante leur dit: «Jésus donne la croix à ceux qu’Il aime.» La déception, si grande soit-elle, est acceptée avec une parfaite soumission à la volonté divine. Le bon Dieu réserve à la famille des bénédictions bien supérieures aux plus prodigieuses guérisons physiques. M. Harry Bugajski revenait à peine de Necedah lorsqu’il apprit l’existence de la mission du Magnificat. Il résolut de visiter le Monastère de Saint-Jovite pour en apprendre davantage. Craignant de surcharger son épouse par son absence, ce père attentionné désirait rentrer à la maison le plus rapidement possible. Il confie son angoisse au Père Jean, qui lui dit de ne pas s’inquiéter: «Restez encore avec nous, Michael sera tranquille.» Effectivement, pour la première fois depuis son accident, le jeune garçon s’endort paisiblement jusqu’au retour du père. Tandis que Monsieur visite la maisonmère des Apôtres de l’Amour Infini, Madame fait un rêve prémonitoire qui correspond exactement aux descriptions des lieux données par son mari à son retour. C’est surtout la pauvreté de la Communauté qui toucha et attira M. Bugajski. À l’instar du Poverello d’Assise, lui et sa femme avaient tôt compris l’esprit de détachement, et ce fut avant tout pour embrasser la pauvreté volontaire – selon ses propres mots – qu’ils choisiront de s’établir au Monastère de Saint-Jovite. Bientôt, la maison familiale devient foyercénacle2 sous le vocable de Jésus, Roi de Miséricorde, dévotion chère aux Polonais. Le 14 juin 1966, la mère endosse la robe brune des dames disciples, tandis que le père de famille est ordonné prêtre. Avec quelle ferveur il célèbre la Messe et distribue la Com- munion aux membres de sa famille bénie! Si la prière et la récitation du chapelet furent toujours fidèlement observées au foyer, combien plus s’y appliquent-ils au contact de Jésus-Hostie, Roi des cœurs. Tour à tour, les enfants se relayent à la chapelle familiale pour des visites eucharistiques et leurs prières privées. La grande epreuve Les parents Bugajski constataient la dégradation de l’Église romaine ainsi que la déchéance morale de la société. Ayant 2. Le foyer-cénacle est un privilège exceptionnel accordé à certaines personnes ou familles, qui leur permet de conserver l’Eucharistie dans une chapelle privée érigée à la maison. Époux prévenant et papa attentionné, M. Bugajski soulage de son mieux la maman dans le soin des enfants. Il n’est jamais plus heureux qu’en famille.
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