Magnificat Janvier 2024

28 Vol. LIX, No 1 Magnificat mûrement réfléchi et prié, ils résolurent d’un commun accord de tout quitter, afin de procurer à leurs bien-aimés enfants une éducation foncièrement chrétienne et évangélique. Dès juillet 1967, les enfants arrivent à Saint-Jovite. Après avoir réglé leurs affaires, les parents viennent les rejoindre au début de septembre. Les grands-parents maternels, la grandmère surtout, prirent panique. Incités par un prêtre au zèle mal éclairé, ils déposèrent une plainte auprès des autorités canadiennes. À la fin de septembre, sans préavis, une descente de police d’envergure fut opérée avant le lever du jour. Les agents d’immigration et du Bien-Être Social emmenèrent de force quatre des enfants Bugajski3 pour les placer dans un foyer d’accueil pas très accueillant, où ils auront beaucoup à souffrir de la négligence de leurs apparents bienfaiteurs. Le père était absent ce jour-là. Qui dira son extrême détresse en apprenant l’enlèvement de ses enfants. Il multiplia les démarches pour trouver un avocat compétent; la grand-mère paternelle assumera tous les frais. Durant le temps des procès, les parents eurent occasionnellement droit à de courts entretiens avec les enfants. Très discrètement, M. Bugajski donnait à chacun la sainte Communion, leur soufflant à l’oreille quelques invocations pieuses. Enfin, la cause est gagnée! Après cinq longs mois qui lui parurent des années, la famille put se réunir de nouveau au Monastère des Apôtres. La foi des parents, mise à si rude épreuve, ne fut pas ébranlée. Un atout providentiel En 1967, la Communauté était encore au berceau. Les compétences de M. Harry Bugajski dans le domaine de l’électronique furent très appréciées. D’autant plus que la nouvelle recrue était animée d’un esprit de 3. Ne l’ayant pas trouvé, les agents ne purent pas mettre la main sur l’aîné des garçons. Le petit dernier n’était pas encore né. pauvreté exceptionnel. Il avait le don de réparer les appareils électro-ménagers de toutes sortes avec le peu de ressources disponibles, ranimant ainsi des machines qui avaient largement dépassé leur durée de vie. Il monta un système de radio sur une fréquence A.M. permettant de diffuser les offices religieux à l’intérieur du Domaine. Toujours dans le but de répondre aux besoins de la Communauté de manière économique, il inventait toutes sortes de dispositifs, par exemple, des chargeurs de batteries qui n’existaient pas dans le temps. Il ressuscitait de vieux réfrigérateurs des années 1950 et d’anciens modèles de congélateurs; certains continuent de fonctionner M. et Mme Bugajski, en 1971 La famille en prière à la chapelle de Jésus Crucifié, au Monastère du Magnificat

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