Magnificat Janvier 2024

Magnificat Vol. LIX, No 1 5 Dieu a été fidèle, Il les a soutenus de Sa grâce. À travers ces Saints, la foi s’est conservée et s’est répandue sur la terre. On se plaint: «Ah! ça va mal. La foi est perdue.» C’est vrai, la foi s’est perdue, c’est malheureux. Pour autant, à quoi sert-il de se pointer du doigt les uns les autres? Ne faut-il pas plutôt se dire: mon Dieu, mon Dieu, que je suis lâche! Pourquoi craignons-nous tellement ces renoncements, de nous faire violence, d’aller contre notre nature? Dans notre âme, nous avons peur. Le démon est spécialiste pour faire peur aux âmes, il suscite des fantômes effrayants. En dedans, on craint, on a peur de tout. On a peur de souffrir. On a peur d’être méprisé. On a peur de l’évaluation des hommes. On a peur de ce que les autres vont penser, du qu’en dira-t-on, ou juste d’avoir mal, dans notre corps, dans notre âme. Quelle souffrance l’avenir pourrait-il m’emmener? Quand vous avez ces peurs, posez-vous la question: Est-ce que j’ai la foi? Quand vous avez peur de vous faire violence pour rester fidèle et suivre Jésus, avez-vous la foi? Croyez-vous à la parole de Jésus qui nous dit: Mon joug est doux, Mon fardeau léger4? Notre-Seigneur parle de joug et de fardeau, de poids, de choses dures à porter. Se faire violence, c’est dur, pourtant Jésus nous dit: c’est doux et léger. La liberté des enfants de Dieu La plupart des humains, même les mieux disposés, trouvent que le bon Dieu S’impose un peu trop dans leur vie. Il impose Ses commandements, les préceptes de l’Évangile, Sa loi, la conscience, il n’y a plus de porte de sortie. Certains le disent directement, d’autres n’osent pas l’avouer, mais ça les agace. «Mon Dieu, donnez-nous un petit espace. Laissez-nous un peu de slack, un peu de jeu.» La grande majorité pense avoir plus de liberté en s’affranchissant du joug de l’Évangile. On croit avoir plus de 4. S. Matth. 11, 30 Depuis son enfance, SAINT THÉOPHANE VÉNARD avait ressenti la vocation missionnaire: répandre partout le règne de Dieu, au risque même du martyre. Jeune séminariste, il écrivait: «La mission du Tonkin est la mission enviée vu qu’elle offre le moyen le plus court d’aller au Ciel… Oh! si un jour, moi aussi, je devais être appelé à four‐ nir de mon sang un témoignage de la foi!» Lorsqu’il obtient sa nomination, son cœur dé‐ borde: «Je suis heureux et libre au‐delà de toute expression; mon cœur est libre et léger comme un oiseau… La mission où je suis envoyé, c’est la terre des martyrs… Chaque année les produit, comme le printemps ses fleurs et l’automne ses fruits.» Théophane mourut au Tonkin, décapité pour la foi, le 2 février 1861, à l’âge de 31 ans. Le 11 février 1840, SAINT JEAN‐GABRIEL PERBOYRE, missionnaire lazariste en Chine, fut exécuté par stran‐ gulation, après un an d’une dure captivité, ponctuée d’interroga‐ toires et de tortures. Il avait 38 ans.

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