Le mystère de la Sanctification par l’Esprit-Saint
Dieu le Père a élevé l’homme à l’ordre surnaturel et l’a appelé à la sainteté. La Rédemption de l’homme déchu est l’œuvre de Dieu le Fils. Enfin, notre sanctification est attribuée à Dieu le Saint-Esprit, l’Esprit de sainteté par essence. Ainsi les trois Personnes divines ont chacune Leur part dans l’œuvre de notre salut.
La troisième partie de l’Année Liturgique, le cycle de la Pentecôte, symbolisera donc le règne du Saint-Esprit, dans l’Église du Christ et dans l’âme de chaque fidèle.
Ce que le Christ a fondé, l’Esprit-Saint le scelle et le vivifie.
L’Église est le Corps mystique, dont le Christ est le Chef: «Car, comme dans un seul corps nous avons plusieurs membres, et que tous les membres n’ont pas la même fonction, ainsi, quoique nombreux, nous sommes un seul corps dans le Christ, étant tous en particulier les membres les uns des autres.» (Romains 12, 4-5) Mais de ce Corps mystique du Christ, l’Esprit-Saint en est l’âme: «Ce que l’âme est dans le corps, l’Esprit-Saint l’est dans le Corps du Christ, c’est-à-dire l’Église.» (Saint Augustin)
Cette prise de possession de l’Église par la troisième Personne de la Très Sainte Trinité a été inaugurée le jour de la Pentecôte par l’effusion visible et merveilleuse du Saint-Esprit sur les Apôtres.
Le règne du Saint-Esprit se continue par l’infaillibilité doctrinale qu’Il assure à l’Église enseignante, par l’efficacité qu’Il donne aux Sacrements et par la propagation de la Foi, qu’Il féconde à travers le monde jusqu’à la fin des siècles. Puisse l’humanité entière, dans sa marche vers sa destinée, goûter ce qui est droit, par la lumière et la vertu du divin Consolateur, seul gage du vrai bonheur!
L’action vivifiante de l’Esprit-Saint dans l’âme de chaque fidèle s’opère par l’effusion de la grâce et la communication de Ses dons. Si la grâce est le fruit des mérites infinis du Christ, c’est l’Esprit-Saint qui nous l’applique par Son action aussi multiple que variée: «L’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit-Saint, qui nous a été donné.» (Romains 5, 5)
La Fête de Pâques figurait notre naissance à la vie de la grâce par le Baptême ou la Pénitence. La Fête de la Pentecôte figure notre Confirmation dans la vie surnaturelle par l’inhabitation du Saint-Esprit dans nos âmes.
Cette dernière période de l’année ecclésiastique rappelle donc surtout le grand dogme du Corps mystique du Christ, sanctifié par l’Esprit-Saint. Membres de ce Corps mystique, temples du Saint-Esprit, soyons les fils fidèles de notre Mère la Sainte Église, apprécions notre bonheur et notre dignité de chrétien, et aimons-nous les uns les autres, car «tous, vous êtes un dans le Christ». (Galates 3, 28)
Le Saint-Esprit, nous est envoyé par Dieu le Père,
à la prière de Jésus-Christ
«Et Moi, Je prierai le Père, et Il vous donnera un autre Paraclet, afin qu’Il demeure éternellement avec vous: l’Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu’il ne Le voit pas, et qu’il ne Le connaît pas. Mais vous, vous Le connaîtrez, parce qu’Il demeurera avec vous, et qu’Il sera en vous.» (S. Jean 14, 16-17) Cette prière de Jésus a été pleinement exaucée le 50e jour après Sa Résurrection, au jour de la Pentecôte, quand Dieu le Saint-Esprit est descendu sur les Apôtres réunis au Cénacle et leur a communiqué d’une façon merveilleuse l’abondance de Ses grâces et de Ses dons.
La Fête de la Pentecôte est le couronnement de la Fête de Pâques, parce que la mission du Saint-Esprit a été la confirmation et l’achèvement de l’œuvre du Christ.
La Pentecôte est, à juste titre, le jour anniversaire de la naissance de l’Église. Dès ce moment, l’Église, fondée par le Christ, mais fécondée par l’onction de l’Esprit Paraclet, prend son essor et se propagera dans tous les pays et chez toutes les nations. C’est pourquoi, durant l’Octave de la Pentecôte, la lecture de l’Épître sera tirée des Actes des Apôtres, qui racontent les origines de l’Église primitive.
Après la Résurrection, la Pentecôte est la plus grande fête de l’Année Ecclésiastique. Aussi a-t-elle sa Vigile et son Octave privilégiées. Durant cette Octave, l’Église se revêt d’ornements rouges, parce que cette couleur rappelle les langues de feu; elle symbolise aussi le feu de l’amour divin dont l’âme de chaque fidèle doit être embrasée, ainsi que le témoignage du sang, qu’à l’exemple des Apôtres chacun de nous doit être prêt à rendre à l’Évangile par la vertu du Saint-Esprit.
