L’épreuve des Anges

La première intervention de saint Michel dans l’histoire se passe dans le Ciel. Aux premiers ins- tants de la création, Dieu, dans Son Amour Infini, avait créé tous Ses beaux Anges. Leur nombre est incalculable, l’Écriture Sainte parle de myriades 2 , de milliards d’Anges. Ils contemplent et adorent Dieu, la très Sainte Trinité. Croire en Dieu et en Sa Trinité n’est pas un acte de foi pour eux. Ils ne com- prennent pas Dieu, mais ils Le voient et Le découvrent sans cesse. Dieu aime Ses créatures, et Il veut en être aimé. Aimer Dieu, c’est le but de toute créature de Dieu, créature libre, raisonnable. Aussi, l’amour a-t-il besoin de preuves. Dieu a donc soumis Ses Anges à l’épreuve. Il S’attend à recevoir le témoignage de leur amour, de leur fidélité, de leur attachement inviolable. Selon l’enseignement le plus universellement reconnu dans l’Église et formulé par plusieurs Saints et théologiens, Dieu, pour éprouver les Anges, leur a présenté Son grand projet: le Verbe de Dieu fait chair. À toute la Cour céleste Il annonce d’abord qu’Il va créer une espèce qu’on appellera les hommes, qui seront d’une nature inférieure à la leur. Il révèle également que la deuxième Personne de la très Sainte Trinité, le Verbe de Dieu, S’incar- nera, prendra un corps humain et vivra au milieu des hommes pour leur montrer Son amour. Dieu demande alors à tous les Anges d’adorer Sa Volonté, Son Plan. Voici l’idée de base que je veux retenir avec vous: les Anges doivent adorer la volonté de Dieu sans la comprendre. Ils ne comprennent pas l’immensité de ce projet, leur intelligence est dépassée. Dieu va prendre la forme d’un homme inférieur à eux, esprits angéliques. Il leur demande d’adorer cette sainte volonté, de se prosterner par avance devant le Verbe de Dieu incarné. Mais de nombreux anges se sont révoltés contre Dieu et n’ont pas voulu accepter ce plan divin. On parle donc de milliards de révoltés. Selon la Tradi- tion, peut-être le tiers 3 de cette immense Cour céleste. Il y a plusieurs facteurs dans leur péché: leur intelligence ne comprend pas et ils voudraient discuter avec Dieu. Imaginez! Ils sont des créatures et ils veulent discuter avec leur Créateur! De tous les Anges, Lucifer était véritablement le plus intelli- gent, le plus beau, le plus brillant, pour employer nos mots à nous, pauvres humains. Conscient d’être le plus génial des Anges, il n’accepte pas le projet du Fils de Dieu qui doit S’incarner, prenant la nature humaine, que Lucifer estime inférieure à sa nature angélique. Son orgueil, son amour-propre ne peut pas l’accepter. Au lieu de s’incliner, il se révolte: Non serviam! Je ne servirai pas!... De nombreux anges le suivront dans sa révolte.

Un grand combat dans le Ciel

Heureusement, une multitude d’Anges acceptent le projet de Dieu, mais l’un d’entre eux a été le plus prompt. Son nom deviendra glorieux: c’est Saint Michel. Mais en ce moment, il n’est pas le plus élevé dans la hiérarchie des Anges, mais plu- tôt un des moindres. Ainsi que chaque humain a un différent degré d’intelligence, chaque Ange est doté d’une personnalité distincte, avec des dons particu- liers. Ce n’est pas l’intelligence qui fait la valeur d’un être. On le voit chez les Anges: Lucifer était le plus intelligent et il a été le premier à se révolter. À quoi lui a servi cette belle, cette immense intelli- gence? Saint Michel, doté en quelque sorte d’une intel- ligence inférieure, adhère immédiatement à la volonté de Dieu avec tout son cœur, son esprit, son âme, tout son être. Dieu dévoile un plan qu’il ne comprend pas. Mais Dieu, c’est son Créateur! Il Lui doit son existence, son être angélique, il Lui doit tout. Il comprend d’emblée que Dieu a sur lui tous les droits et qu’Il peut demander ce qu’Il veut. Il est tout attentif, tout soumis, en adoration devant la volonté de Dieu. À peine l’épreuve leur est-elle sou- mise, saint Michel est le premier à reconnaître que DIEU A TOUS LES DROITS: «Dieu est Dieu: Il est le Créateur et nous adorons Sa volonté! Ce que Vous voulez, mon Dieu, je le veux.» Pendant que saint Michel adore la volonté de Dieu, qu’il se soumet, il se rend compte qu’autour de lui, certains Anges – et pas les moindres! – se mettent à discuter: «Allons-nous obéir ou non? Est- ce raisonnable?» Leur raison angélique se bute et une discussion se lève. Jusqu’à Lucifer, le plus haut gradé de la Cour céleste: «Mais non, ça n’a pas de sens, c’est quoi ça?» Il faut bien vous imaginer que cela s’est fait plus rapidement qu’on peut même le penser, parce que dans le monde des esprits, il n’y a pas de temps. Pour les Anges, il n’y a pas de lever ni de coucher de soleil, ils sont dans l’éternité, devant Dieu. Saint Michel voit que Lucifer, le plus grand, le plus brillant, le plus intelligent, par son influence entraîne une multitude d’Anges dans son mauvais sillon, dans sa révolte, dans sa désobéissance. Saint Michel se lève immédiatement et prend position pour Dieu. La Cité Mystique 4 en parle brièvement, mentionnant le fait comme si en quelque sorte il y avait eu un laps de temps. Le facteur temps n’existe pas au Ciel. Mais c’est comme s’il y avait une évolu- tion, pour employer nos mots, dans cet échange entre les Anges. Ça ne s’est pas fait tout d’un coup. Certains se sont presque immédiatement mis du côté de la révolte, d’autres ont pris le parti de Dieu et d’après la Cité Mystique, c’est comme si certains autres étaient encore flottants. Ils subissaient un combat intérieur: «Prendrons-nous le parti de Dieu ou celui de notre raison?», angélique certes, mais raison naturelle. Voyant saint Michel se faire le défenseur de la gloire de Dieu, beaucoup de ces Anges indécis se sont ralliés à lui. Quand chacun avait choisi son camp, saint Michel, tellement zélé pour la gloire de Dieu, s’est tourné vers cette multitude de révoltés, de désobéissants, et leur a dit: «Vous êtes en train de juger, d’évaluer les ordres de Dieu. Comment pouvez-vous rester en Sa présence? Ce n’est pas votre place ici.» Il les a chassés du Ciel. L’Apoca- lypse dit: Il y eut une bataille dans le Ciel. Michel et ses Anges ont pris la défense de la cause de Dieu et ont jeté le Dragon à l’extérieur. 5 Ce dragon, c’est le démon.

Mise en garde

Comme mentionné, chacun de ces milliards et milliards d’Anges a une personnalité, une intelli- gence qui lui est propre, qui varie, à différents degrés. Et si nous prenions l’Ange qui a le moins d’intelligence, ce seul Ange peut tenir en échec tous les humains ensemble avec leur belle intelligence. Pourquoi est-ce que je vous dis cela? Imaginez ces Anges, dont l’intelligence est supérieure à la nôtre, avec des dons aussi éminents que ceux de Lucifer, ils ont pu devenir les ennemis de Dieu et s’opposer à Lui. Le même piège qui a fait tomber Satan aussi bas est aujourd’hui comme toujours tendu aux humains. Vous comprenez, mes frères, mes sœurs, que notre petite intelligence humaine n’est vraiment pas LA référence! La science humaine découvre des choses sur la terre et on se pense bien intelligent. Le moindre des Anges possède ces connaissances depuis longtemps et se joue de tout cela. Les démons aussi, remar- quez-le bien! Nous, les humains, nous nous attar- dons tellement à notre science, à notre petit génie. Nous mettons notre intelligence en parallèle avec la volonté de Dieu pour ne pas Lui obéir, exactement comme ces anges révoltés ont fait en suivant leur intelligence naturelle. Mes frères, mes sœurs, vous le comprenez, c’est une mise en garde que je vous fais, à vous et à tous mes frères de la terre. Si l’intelligence humaine, si les sciences combinées ne sont pas dociles, humble- ment soumises à toutes les volontés de Dieu, c’est dangereux, cela amène même leur perte. Nous en avons la preuve dans les anges déchus. En se fiant à leur intelligence angélique, mais naturelle, ils se sont perdus pour l’éternité. Ne vous fiez pas à votre intelligence, à votre science. Ne vous fiez pas à votre génie et à tout autre petit talent humain que vous pouvez avoir. Profitons bien de la leçon. Mal employés, les dons que Dieu nous donne peuvent être dangereux! Mais combien aussi ils peuvent être utiles au ser- vice de Dieu, comme nous le voyons dans le saint Archange Michel. Il s’est servi de son intelligence et de tous les dons que Dieu lui a accordés, pour ado- rer la volonté divine, pour se soumettre et pour défendre la cause de Dieu à ce moment-là et sans cesse depuis. Voyant sa fidélité, Dieu a augmenté en saint Michel ces dons qui lui étaient naturels et Il l’a élevé bien haut au-dessus de tous les autres Anges.

La paix véritable

L’exemple de saint Michel est plein de leçons pour nous. Avant le péché, tous les Anges dans le Ciel s’aimaient beaucoup. L’amour divin les unis- sait et une harmonie absolue régnait entre eux. Nous ne pouvons pas même imaginer cet amour angélique. Suite à cette rébellion des anges contre Dieu, ce n’est plus pareil. Saint Michel s’est levé: «Nous ne pouvons plus être vos amis. C’est vous qui l’avez décidé ainsi. Tout mon amour, mon attachement, toute ma fidélité est à Dieu, mon Créateur. Vous vous révoltez contre Lui? Allez- vous-en! Allez-vous-en!» Quand nous, pauvres humains aveuglés par notre nature déchue et trompés par le malin, nous péchons, Dieu nous donne des chances de nous reprendre. Ce n’était pas le cas pour les Anges. Quand ils pèchent, ils pèchent dans la lumière. Ils avaient cette unique occasion de prouver leur amour à Dieu. Saint Michel le ressentait. «Vous ne voulez pas être conformes à Dieu, vous vous rebel- lez contre Lui, alors vous devenez mes ennemis déclarés, ennemis irréconciliables.» Tout ce qui n’était pas absolument conforme à Dieu, était aussi- tôt rejeté de l’esprit, de l’âme de saint Michel. Ce langage est fort, n’est-ce pas? C’est la vérité. J’insiste car c’est très important, c’est ce qu’on vit aujourd’hui. L’histoire se poursuit depuis la nuit des temps jusqu’à aujourd’hui. Nous les humains, nous sommes beaucoup plus ignorants, nous ne voyons pas clair, nous sommes bornés et facilement nous voulons pour amis ceux qui sont contraires à Dieu, «pour l’amour de la paix». Pour l’amour de la paix, on est prêt à faire tous les compromis. Imagi- nez si saint Michel avait voulu faire la paix avec Lucifer! «Pour l’amour de la paix, nous allons essayer de faire un compromis devant le bon Dieu entre vous et nous.» Aurions-nous eu saint Michel? Est-ce que nous aurions eu ces Anges fidèles? Dans la cause de Dieu, il n’y a pas de compromis. On adhère à Dieu, on adhère à Sa volonté, ou non. Aujourd’hui plus que jamais, tout le monde parle de paix. On fait des réunions de toutes espèces, on s’assemble même avec les ennemis de Dieu «pour la paix». Plus on en parle, plus la guerre se répand. La paix est prêchée mensongèrement par le monde. Beaucoup de bonnes âmes trouvent cela merveilleux. «Enfin le monde va arriver à la paix!» Il n’y a pas plus grand mensonge dia- bolique que de chercher la paix en dehors de la volonté de Dieu, en dehors de la voie que Dieu est venu nous tracer. La paix, la paix! Le diable fait danser le monde entier avec ce mot si beau, si suave, si doux à nos oreilles. Cette paix est diabo- lique si elle n’est pas selon Dieu. Si la volonté de Dieu n’est pas mise de l’avant, nous ne connaîtrons jamais la véritable paix. Quand le Verbe de Dieu S’incarne, quel est Son premier message aux hommes? Il est silencieux, c’est un petit bébé dans une crèche qui ne parle pas encore. Il envoie Ses Anges pour nous parler. Et quel est le message qu’ils nous donnent? Gloire à Dieu au plus haut des Cieux et sur la terre, paix aux hommes de bonne volonté, 6 c’est-à-dire ceux qui veulent la volonté de Dieu. Les hommes qui veulent ce que Dieu veut sont en paix, même quand l’enfer entier est révolté. Pensez-vous que saint Michel Archange a perdu la paix en voyant Lucifer et sa troupe de révoltés autour de lui? Non! Il n’a pas perdu sa paix. C’était Dieu qui agissait à travers Son Archange. Tandis que Lucifer a perdu la paix, au point de devenir Satan, ce qui veut dire «adversaire». Jésus dit: Je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive. 7 C’est-à-dire que tous ceux qui ne veulent pas Me suivre vont passer au glaive. Ce glaive touchera aussi personnellement notre nature déchue. Tant que notre volonté n’est pas soumise, tant qu’elle n’acquiesce pas à la volonté de Dieu, le glaive vient nous tailler. Paix sur la terre aux hommes de bonne volonté. Mes frères, mes sœurs, sous le vocable et la protec- tion de saint Michel, nous allons travailler pour la paix en disant bien à Dieu, comme lui, que nous adorons Sa sainte volonté. Humblement, nous adhérons à chacune de Ses volontés manifestées par Ses commandements, par Son Évangile, par l’Église et nos supérieurs. Nous nous soumettons aussi avec amour et résignation à tous les événe- ments et épreuves que Sa divine Providence permet dans nos vies. C’est ainsi que la vraie paix viendra en chacun de nous et dans le monde.

Premier champion d’humilité

Le zèle de saint Michel venait d’une profonde humilité. On peut dire qu’il a été le plus humble parmi les Anges. Le premier acte d’humilité, le plus profond, le plus total, c’est saint Michel qui l’a fait. Il s’est soumis, il s’est prosterné devant la volonté de Dieu, quelle qu’elle fût. «Mon Dieu, si Vous décidez que l’homme l’emporte sur nous, j’adore Votre volonté, je me soumets. Tout ce que Vous voulez, mon Dieu, je l’adore.» Cette disposition lui a fait pousser ce cri fameux: Qui est comme Dieu? «Mais qui est comme Dieu pour que l’on commence à négocier avec Lui, à discuter Sa volonté? Qui est comme Dieu? Il est le Créateur. Même s’Il nous a pourvus de dons éminents, nous sommes Sa créature. Qui est comme Dieu pour Lui résister et chercher autre chose que Son divin Vouloir?» Cette humble soumission de saint Michel devant Dieu lui a donné cette force invincible contre Satan. Il ne craignait absolument rien. Pourtant, Lucifer avec son cortège l’emportait sur lui, et en intelligence et en capacités. Michel ne les craignait pas. Son humble soumission à Dieu lui a donné une force, une audace telle qu’il ne reculait devant personne. «Vous ne voulez pas la volonté de Dieu? Qui est comme Dieu? Dehors! Allez-vous-en!» Sa soumission a été son arme puis- sante contre le démon. Je vous en parle aujourd’hui, mes frères et sœurs, parce que cette lutte contre les ennemis de Dieu est plus actuelle que jamais. Plus que jamais nous devons combattre contre tout ce qui est contraire à Dieu. C’est dans ce même sentiment, dans ce Quis ut Deus – Qui est comme Dieu, dans cet acte d’humilité qui adore TOUTES les volontés de Dieu, que sera notre force contre tous les ennemis de Dieu. Ici, Dieu a suscité cette petite Œuvre pour pro- clamer la vérité au monde, pour vaincre les forces de l’enfer. Comment cette petite Communauté vain- cra-t-elle les forces du mal? De la même manière que saint Michel et les bons Anges. Chacun de nous, nous devons nous prosterner devant Dieu et dire: «Mon Dieu, j’adore Votre volonté. C’est ma seule référence, le seul désir de ma vie, peu importe où Vous voulez me conduire, peu importe les abais- sements que Vous voulez pour moi. Tout ce que je veux, mon Dieu, c’est Votre volonté.» Saint Michel Archange est notre modèle. Dans cette épreuve des Anges au Ciel, il a adoré ce Verbe de Dieu incarné parce qu’il L’aimait, peu importe la forme sous laquelle Il Se cachait. Il aimait son Dieu. D’après la Cité mystique, les Anges com- prirent aussi que ce Verbe de Dieu aurait une Mère et qu’ils devaient par avance se prosterner devant cette Mère de Dieu. Là encore, pendant que bon nombre se révoltent, saint Michel est tout en véné- ration, en soumission, devant le Verbe de Dieu et Sa Mère. Il est le premier dans toute l’histoire de la création qui a perçu ce grand mystère de l’Incarna- tion du Verbe dans le sein de la Vierge Marie, et qui l’a aimé de tout son être. À cause de cela, person- nellement j’aime à penser que lui, plus que tout autre, a le pouvoir de nous obtenir cette connais- sance, cet amour, ce service de Dieu, ce service de Jésus et de Sa Mère.

Saint Michel, défenseur des humains

Depuis toujours – et cela devient chaque jour plus évident – le démon a une haine pour l’homme. Il le déteste et veut le perdre par envie, tant il le hait. Pour saint Michel Archange, c’est tout le contraire. Comme il aime Dieu, il aime tout ce que Dieu aime. Voyant cet amour immense de Dieu pour l’homme, au lieu de le rendre jaloux, il s’est mis à aimer les hommes. Il est le premier être créé qui a vraiment aimé les hommes. Saint Michel se fait le défenseur des humains parce qu’il les aime vraiment d’un amour tout céleste, tout angélique et plus encore, d’un amour divin. Quand on aime, on perçoit les secrets de l’être aimé. Son amour pour Dieu lui a fait pénétrer cet amour de Dieu pour l’homme. Impré- gné de cet amour, toute son énergie angélique est consacrée à amener l’homme à sa fin: connaître, aimer, servir Dieu pendant son temps d’épreuve, pour être heureux avec Lui pendant l’éternité, auprès de saint Michel et des autres saints Anges. C’est bon d’y penser, de contempler cet amour de saint Michel et des saints Anges pour nous. Les premiers qui emploient le mot ange, ce sont les Hébreux, et ce mot signifie messager. D’après la Sainte Écriture, quand Dieu donne un nom, c’est pour indiquer une fonction. Ces esprits sublimes, ces intelligences qui l’emportent sur toutes les intelligences, seront mis au service de l’homme. Il est bon de s’y attarder, pour découvrir l’amour de Dieu pour nous. Je ne sais pas quelle connotation cette pensée suscite dans votre cœur, dans votre âme. Dieu crée ces êtres suréminents par rapport aux hommes, et Il les nomme messagers, comme si la fonction de ces Anges se réduisait à être Ses com- missionnaires auprès des hommes. N’est-ce pas inouï de le percevoir ainsi, et pourtant c’est le nom que Dieu leur donne. Les Anges sont donc les mes- sagers de Dieu vis-à-vis l’homme, puis ils ramènent les commissions des hommes vers Dieu. En présence du Verbe de Dieu incarné, de Sa Mère, se voyant déléguer à titre de messagers, les Anges ont saisi l’immensité de cet amour de Dieu pour l’homme. Quelle est donc la grandeur de cet homme? C’est bien ce que les anges réprouvés ont senti: Mais combien Dieu aime l’homme! Ils ont eu l’impression qu’Il préférait l’homme à eux. Pleins d’envie, les anges rebelles se sont mis à haïr l’homme et à jurer sa perte. Tandis que les bons Anges, au lieu d’en être jaloux, ont aimé l’homme parce que Dieu l’aimait et qu’ils aimaient Dieu. Et quand nos premiers parents ont été trompés par l’ignoble serpent, tous les bons Anges ont voulu le salut de l’homme tout comme Dieu le voulait. J’imagine que saint Michel et les bons Anges doivent dire: «Mais ces hommes... – nous dirions en langage commun mais c’est quoi leur problème? – ces hommes ne réalisent donc pas cet amour immense, infini de Dieu pour eux? Leur cœur est obscurci, leur esprit enténébré. La terre les attire d’une façon épouvantable, horrible! Ils sont vrai- ment aveuglés.» C’est pourquoi saint Michel et les bons Anges s’activent tellement auprès de nous pour nous réveiller un peu, nous faire comprendre l’amour de Dieu pour nous. Je vais vous citer un petit texte qu’on trouve dans la vie de sainte Colette (1380-1447), réforma- trice des Clarisses. Satan lui apparut un jour sous la forme d’un lion rugissant. En l’apercevant, elle s’écria: «Ah! Malheureux, qui as perdu Dieu, retire- toi d’ici.» – Vous verrez ici le mépris incessant du diable pour les humains. – Le démon lui répondit: «Sais-tu bien ce que tu dis, petite créature? Sais-tu bien ce que c’est que d’avoir perdu Dieu? Avoir perdu Dieu, répétait-il en frémissant, avoir perdu Dieu! Nulle intelligence créée ne peut com- prendre l’étendue de ce malheur irrépa- rable! Avoir perdu Dieu, c’est être exclu de tout bien, de toute félicité, puisque toute félicité est en Lui. La peine du feu n’est rien en comparaison de la perte de Dieu.» C’est-à-dire que vous, les humains, vous ne savez même pas ce que c’est que d’avoir perdu Dieu! Si vous le réalisiez, vous feriez tout pour ne jamais Le perdre, ou pour Le recouvrer le plus tôt possible quand vous avez eu le malheur de L’avoir perdu. Sainte Colette répondit à Satan: «Et ce qui fait l’enfer de l’enfer, c’est qu’il durera toute l’éternité. – Éternité, éternité! répéta Satan avec un cri capable de fendre les pierres, si les chrétiens te comprenaient, nous ne réussirions jamais à leur faire offenser Dieu.» 8 Ce petit fait de la vie de sainte Colette se passe de commentaires. L’éternité bienheureuse c’est d’être avec Dieu. L’éternité de l’enfer, c’est d’être séparé de Dieu. Si on le comprenait! Nous avons notre vie pour le comprendre, mes frères et sœurs.

Porte-étendard de la Croix

L’Église a composé une hymne en l’honneur de saint Michel Archange que nous trouvons au missel le jour de sa fête. À la deuxième strophe, nous chantons: «Pour Vous combattent, entourant Votre trône, des milliers de Princes. Mais c’est Michel qui victorieusement déploie la Croix, le signe du salut.» Ces Princes sont tous les Anges. À saint Michel est réservé de porter l’étendard de la Croix comme son trophée. Ce droit lui revient parce qu’il a été le premier à combattre et à travailler pour la gloire de Dieu. Saint Michel a tellement aimé les volontés de Dieu! Et plus les volontés de Dieu se sont manifes- tées au cours de l’histoire, plus il les a aimées. Quand saint Michel a vu le Verbe de Dieu faire le choix du salut par la Croix, quand il a vu Satan son adversaire épris d’une haine acharnée contre la Croix, le saint Archange est devenu le plus grand amant de la Croix. Satan, de son côté, voyant le bien suréminent, le salut qui vient par elle, est devenu le plus grand ennemi de la Croix. Autant Satan la hait, autant saint Michel l’aime, et autant il travaille à faire aimer la Croix par les âmes que Dieu lui a confiées. La Croix n’est pas pour les Anges, elle est l’apa- nage des humains. Nous, les humains, non seule- ment nous avons droit à ce trophée, mais Jésus nous fait une invitation pressante dans l’Évangile: Si vous voulez Me suivre, prenez votre croix, 9 por- tez-la, qu’elle soit votre étendard. Prenez votre croix! Parfois nous laissons échapper des plaintes: «Ah! ce n’est pas drôle! Porter la croix, combien ça fait mal!» Nous nous lamentons. Il faut suivre Jésus en portant notre croix. Pour saint Michel, c’est un honneur de porter la Croix. Demandons-lui de nous communiquer cette gloire à porter notre croix, de nous faire comprendre l’honneur que Dieu nous fait en nous appelant à marcher à Sa suite avec Sa Croix. Si nous pouvions le comprendre par le cœur, nous cesserions de mépriser nos croix, nous cesserions de maugréer, de murmurer. Que la Croix soit notre gloire comme elle a été celle des Saints. Voyez saint Louis-Marie de Mont- fort, amant et apôtre de la Croix. Saint Jean de la Croix, sainte Thérèse d’Avila, sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, saint François d’Assise, sainte Mère d’Youville, l’Apôtre saint Pierre… nommez tous les Saints, ils ont tous trouvé leur gloire dans la Croix. Conscient de la grandeur de la Croix, saint Pierre l’a tant aimée. Il savait qu’elle l’identifiait tel- lement à Jésus. Condamné à mourir sur une croix comme son divin Maître, c’était trop d’honneur pour lui! «Moi, Pierre, vil pécheur, renégat, je vais mourir comme Jésus, sur une croix? Mais c’est bien trop d’honneur!» Il vit quasiment un drame. Il cherche un compromis, non pas pour moins souf- frir, mais parce qu’il est convaincu qu’il ne mérite pas les honneurs de son Maître. Pierre dit alors: «Crucifiez-moi la tête en-bas!» La loi romaine ne spécifiait pas de quel sens il fallait mettre la croix, les bourreaux l’ont donc renversée. Saint Pierre est mort sur une croix renversée. À la fin des temps, lors du jugement dernier, Jésus paraîtra avec Sa Croix. Plusieurs Saints vont jusqu’à supposer que ce sera saint Michel qui trans- portera la Croix de Jésus. C’est une hypothèse, mais je le mentionne pour vous montrer la grandeur de cette Croix et la grandeur de saint Michel pour avoir voulu la volonté de Dieu. Il a tellement adoré toutes les volontés de Dieu, même celles qui ne le concernaient pas personnellement. Pour les hommes, le salut vient par la Croix. Nous dirions que la Croix n’est pas pour les Anges et pourtant, saint Michel a vu que la Croix était pour eux aussi. Par ce signe, Dieu manifestait Son amour à l’homme. Saint Michel adhérait tellement à Dieu qu’il est devenu participant de cet amour.

La Vierge Immaculée et saint Michel

Je vous cite le chapitre douze de l’Apocalypse que vous connaissez bien. Un grand signe parut dans le ciel. Une Femme revêtue du soleil, et qui avait la lune sous ses pieds, et sur la tête une cou- ronne de douze étoiles. Elle était enceinte, et elle poussait des cris, étant en travail, et ressentant les douleurs de l’enfantement. Et il parut un autre signe dans le ciel: c’était un grand dragon roux, qui avait sept têtes et dix cornes, et sur ces têtes sept diadèmes. Et sa queue entraînait la troisième partie des étoiles du ciel, et elle les jeta sur la terre. L’Église interprète ce passage comme représentant le tiers des anges qui se sont révoltés contre Dieu. Et le dragon se tint devant la femme qui allait enfanter, afin que, lorsqu’elle aurait enfanté, il dévorât son fils. En cette femme, vous reconnaissez la Mère de Dieu. Satan, très attentif, veut dévorer Son Enfant, qui est bien le Fils de Dieu, le Messie. Le diable veut empêcher l’accomplissement de cette mission messianique. Il a cru Le dévorer, c’est-à- dire L’éliminer, L’exterminer, Le détruire par la Croix. Mais Sa Croix a été notre salut. Le texte sacré continue: Et elle mit au monde un enfant mâle, qui devait gouverner toutes les nations avec une verge de fer. Et son fils fut enlevé vers Dieu et vers Son trône. Et la femme s’enfuit au désert où elle avait un lieu que Dieu avait préparé, afin qu’on l’y nourrît durant mille deux cent soixante jours. Vous vous souvenez du message qui nous avait été donné ici: «L’Église est au désert; c’est le désert qui protège l’Église.» 10 L’Église doit rester au désert pour le moment afin d’être proté- gée. Et il y eut un grand combat dans le Ciel: Michel et ses Anges combattaient contre le dra- gon... C’est un fait qui s’est passé dans le Ciel avant même la création de l’homme, et qui s’est reproduit sur la terre et va se reproduire encore. Et le dragon combattait avec ses anges. Mais ceux-ci ne furent pas les plus forts, et leur place ne fut plus trouvée dans le Ciel. Et il fut précipité, ce grand dragon, ce serpent ancien, qui est nommé le diable et Satan, qui séduit le monde entier; et il fut précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui. Et j’entendis dans le ciel une voix forte qui disait: Maintenant est établi le salut, et la force, et le règne de notre Dieu, et la puissance de Son Christ, car il a été précipité l’accusateur de nos frères, qui les accusait devant notre Dieu jour et nuit. Et eux-mêmes ils ont vaincu à cause du sang de l’Agneau, et à cause de la parole de leur témoi- gnage, ils n’ont pas aimé leur vie en face de la mort. C’est pourquoi, réjouissez-vous, Cieux, et vous qui y habitez. Malheur à la terre et à la mer, car le diable est descendu vers vous avec une grande colère, sachant qu’il n’a que peu de temps. Saint Jean parle du sang de l’Agneau. Il y a un grand mystère autour du sang de l’Agneau, autour du sang de Jésus. Nous savons que c’est par Son sang qu’Il fait le rachat des hommes. Il y a là un mystère qui nous dépasse, que nous ne compren- drons que dans le Ciel. Le sang de l’Agneau a été répandu avec un amour incompréhensible, c’est vraiment un don de Dieu. Par Son sang, Il prouve Son amour aux hommes. Quand le dragon vit qu’il avait été précipité sur la terre, il poursuivit la femme qui avait mis au monde l’enfant mâle. Mais à la femme furent don- nées les deux ailes du grand aigle, afin qu’elle s’envolât au désert, dans son lieu, où elle est nour- rie pendant un temps, des temps, et la moitié d’un temps loin de la présence du serpent. Sans com- prendre la succession des temps et des demi-temps, on peut voir ici que le lieu où se réfugie la femme, est comme une arche pour être protégé de la rage du serpent et de la mer de mensonges et de méchancetés qui recouvrent la terre. Ceux qui veulent vraiment adhérer et se soumettre complète- ment à la volonté de Dieu, sont protégés dans le désert et à l’abri du serpent. Et le serpent lança de sa gueule, après la femme, de l’eau comme un fleuve, afin qu’elle fût entraînée par le fleuve. Mais la terre secourut la femme, et la terre ouvrit la bouche et engloutit le fleuve que le dragon avait lancé de sa gueule. Et le dragon fut irrité contre la femme, et il alla faire la guerre à ses autres enfants, qui gardent les com- mandements de Dieu, et qui ont le témoignage de Jésus-Christ. Ce chapitre douzième de l’Apocalypse parle de saint Michel et de la Femme qui combattent tous deux ensemble et auront la grande victoire sur le démon. Une grande bataille leur est réservée. Elle a déjà eu lieu et elle aura lieu encore. Nous faisons bien de nous mettre sous une si bonne tutelle: celle de la Mère de Dieu et de saint Michel. Avec eux nous sommes sous bonne protection.

Procureur de Dieu

L’image la plus classique, la plus traditionnelle de saint Michel, est celle où il perce le dragon d’une main, et de l’autre, il tient une balance. Cette balance signifie que saint Michel Archange présente les âmes à Dieu au moment de la mort, ainsi que l’affirment beaucoup de Saints. Comme dans les cours de justice, saint Michel est l’avocat général, le procureur de Dieu pour tous les humains, l’avocat accrédité par Dieu. La Vierge Marie a un rôle prépondérant, mais le rôle de l’un n’enlève pas celui de l’autre. Au jugement particu- lier, saint Michel présente à Dieu les œuvres des humains, il pèse le bien et le mal. On pourrait le voir aussi sous une autre approche. Sa balance pèse l’âme: est-ce qu’elle a vraiment voulu la volonté de Dieu? Est-ce qu’elle s’est soumise humblement à toutes les volontés de Dieu? Le jugement est basé là-dessus. Quand l’âme a failli, est-ce qu’elle l’a regretté? A-t-elle vraiment eu le remords, la contrition? C’est ici que le Précieux Sang entre en ligne de compte. Saint Michel met d’un côté de la balance le poids du Précieux Sang. L’âme qui veut la volonté de Dieu adhère à la Rédemption, elle adhère à ce chemin de douleur que Jésus a voulu en montant au Calvaire. Quand l’âme pécheresse reconnaît son péché, le regrette, le pleure, en demande pardon à Dieu avec un véritable chagrin et, à chaque manquement, adhère de nouveau à la volonté de Dieu, quand elle accepte la souffrance en réparation, c’est encore le poids du Précieux Sang qui l’emporte. Cette âme est jugée selon le niveau de son adhésion à la volonté de Dieu, selon la mesure de peine qu’elle a eue par rapport à tout ce qui a offensé Dieu dans sa vie. C’est ce qui fait que le bon plateau de la balance l’emporte. Saint Michel présente l’âme à Dieu. Il s’y connaît, il reconnaît l’âme humblement soumise à Dieu. Il observe les âmes, il est tellement attentif à nous aider à pratiquer ces vertus.

La prière toute-puissante

Pour vivre cet enseignement, il faut prier hum- blement. Chacun doit prier de son côté, mais il y a un pouvoir spécial dans les prières collectives. Jésus dit: Quand deux ou trois sont réunis en Mon nom, Je suis au milieu d’eux. 11 C’est pourquoi nous organisons des journées spéciales de prière: le monde en a tant besoin! Au lieu de commenter les événements et de répéter que ça ne va pas bien, mettons-nous en prière, tournons- nous vers Dieu. Adorons Sa volonté et accom- plissons-la. Toutes nos prières doivent s’orienter vers ce but. «Mon Dieu, nous Vous prions pour obtenir la grâce de faire Votre volonté, et de l’accomplir avec tout l’amour de nos cœurs comme Votre tout premier Saint, l’Archange Michel l’a fait. Humblement, il a adoré la volonté de Dieu, il l’a aimée. C’est ce que nous voulons faire.» Si nous le faisons, mes frères et sœurs, nous aurons en main l’arme la plus puissante pour vaincre le démon. Saint Michel Archange en a fait la preuve. La bataille s’est réglée très vite parce que Michel s’est prosterné devant Dieu, il a adoré Sa volonté humblement, amoureusement. Il aimait son Dieu, il aimait toutes les volontés de Dieu. Que votre cœur soit vraiment convaincu de cette vérité. Et que toutes vos prières soient à cette intention, pour vous-mêmes personnellement et en faveur de nos frères et sœurs de la terre. Nous avons un rôle d’intercesseurs. Nous ne sommes pas ici pour par- ler, pour disputer et chercher des solutions. La solution est trouvée, la voilà. Saint Michel l’a trou- vée d’instinct. Son amour pour Dieu lui a fait toucher directement la solution. Qu’elle soit aussi la nôtre. Certains ont peur en voyant la situation se gâter dans le monde. Pourquoi avoir peur? Vous êtes dans les mains de Dieu. N’ayez pas peur. Faites ce que Dieu attend de vous et Il S’occupera du reste. S’Il a besoin de martyrs, mais tant mieux! Les douze premiers Apôtres ont tous été martyrisés. Onze d’entre eux sont morts martyrs. Saint Jean n’en est pas mort, mais ils l’ont torturé en le plon- geant dans une cuve d’huile bouillante. Par un miracle, il en est sorti vivant, revigoré même, aussi l’ont-ils envoyé aux travaux forcés. Âgé de quatre- vingt-dix ans, il fut condamné à travailler dans les mines de sel. Un vieillard! Saint Jean y est allé, le cœur plein d’amour. On idéalise un peu les Apôtres, mais ils étaient de simples humains comme nous. Ils ont donné leur vie à Dieu avec un amour immense. Il ne faut pas avoir peur. Il faut aller là où la volonté de Dieu nous envoie. Si la volonté de Dieu vous dit: Vous allez continuer à brasser du ciment, brassez du ciment. Si elle vous dit de râteler des petites pierres, vous râtelez des petites pierres. Si elle vous demande de peler des légumes ou de faire la vais- selle, vous le faites tout bonnement, avec amour, pour obéir à Dieu. Ne perdez pas la paix pour des choses terre à terre. Pensez à la gloire de Dieu. Que saint Michel vous donne un peu de son courage, un peu de sa force, un peu de son amour pour la volonté de Dieu! Est-ce que saint Michel a pensé à ce qu’il pourrait souffrir quand le bon Dieu lui a présenté l’épreuve? «Je serai peut-être bafoué.» Il ne savait pas la force que Dieu lui don- nerait. D’emblée il s’est prosterné: «Mon Dieu, Votre volonté, je la veux, je l’aime. Je m’abaisse devant Votre volonté. Puis si Vous voulez m’abais- ser encore plus, si Vous me voulez au-dessous de l’homme, je vais m’abaisser encore plus.» C’était immense pour un Ange de se mettre plus bas que l’homme, tellement immense que le tiers des Anges n’a pas passé le test. Saint Michel n’a pas pensé à cela une seconde. Pour lui ce n’était rien de s’abais- ser devant un homme si Dieu le demandait. Cette pensée doit être la vôtre, mes frères, mes sœurs. Prions à cette intention: Que Dieu nous donne cette grâce à moi-même et à vous tous, de servir le bon Dieu sans crainte, sans peur. La seule chose qu’on doit craindre c’est de désobéir à Dieu. Je n’ai pas peur de Satan, l’ennemi. J’ai unique- ment peur de ne pas obéir à Dieu. «Mon Dieu, soyez attentif. Protégez-moi. Je me connais, j’ai peur de moi-même. Je ne veux pas Vous désobéir. Je veux que rien en moi ne soit contre Votre volonté.» Que les méchants nous feraient souffrir, qu’ils tueraient même nos corps, cela n’est rien. Soyez-en convaincus, mes frères, mes sœurs. N’ayez pas peur. Si le bon Dieu vous demande une chose ou l’autre, ne commencez pas à penser d’une manière humaine: «Ah! mais ça va mal dans le monde. Qu’est-ce qui va m’arriver?» N’y pensez pas. Pensez à Dieu, pensez à Sa gloire, à Son service, à L’aimer. Craignez de L’offenser. Craignez votre superbe, votre orgueil qui vous garde le nez en l’air. C’est l’unique peur qu’on doit avoir. C’est le seul mal. Le reste n’est rien.

Puissance de saint Michel

Je vous recommande de prier saint Michel Archange qui est également le patron particulier de la Sainte Église. Invoquons-le spécialement, supplions-le, parce que Dieu lui a donné un pouvoir tout particulier. Tous les Saints ont des pouvoirs exceptionnels, et nous expérimen- tons leur puissance d’intercession auprès de Dieu. Mais, mise à part notre bonne Mère la Sainte Vierge Marie, saint Michel, en quelque sorte, l’emporte sur tous les autres. Contemplons ses exemples. Quand Dieu annonce son projet de créer l’homme, projet qui humilia Lucifer et les anges rebelles, l’Ange Michel pour réagir n’avait pas avant lui l’exemple d’aucun Saint ni même du Verbe de Dieu incarné. Devant ce projet qui pouvait humilier sa condition angélique, supérieure à celle de l’homme, Michel ne fait aucun raisonnement naturel. Il se prosterne devant Dieu, il veut ce que Dieu veut. Il est notre modèle. Il est le premier à avoir vécu cette fidélité absolue à Dieu. À cause d’elle, Dieu lui a accordé un pouvoir tout par- ticulier pour aider ceux qui veulent Lui être fidèles, qui veulent Lui obéir, qui veulent être humbles, qui veulent être Ses vrais serviteurs. Plus que tous les autres, saint Michel Archange a un pouvoir particu- lier d’intercession. Ne vous gênez pas de l’invoquer. Manifestez-nous votre puissance, grand saint Michel Archange. Obtenez-nous ce courage d’aimer. Obtenez-nous cet amour vrai de la volonté de Dieu qui fera que nous ne craindrons ni souf- france, ni aucun abaissement, ni aucune humilia- tion, ni aucun déplaisir humain.

Saint Michel Archange,

champion d’humilité

par Père Mathurin de la Mère de Dieu

PUISSIEZ-VOUS, bon Jésus, trouver des âmes généreuses, des saint Michel qui, en toute rencontre, en toute occasion, vont réagir et vont Vous dire: Quis ut Deus! 1 Mais qui est comme Dieu! Ce que Vous voulez, mon Dieu, je le veux. Les forces du mal ont été terras - sées et précipitées en enfer quand saint Michel s’est écrié: «Qui est comme Dieu!» Derrière lui tous les Anges fidèles se sont levés en répétant: «Qui est comme Dieu! À Lui, nous obéissons. Nous ferons tout ce qu’Il veut de nous et plus encore s’Il le veut! Nous le voulons, nous le réaliserons!» Puissiez- vous tous être des saint Michel cette année. Mot d’ordre de 2021