L’Oubli de soi,
pour suivre Jésus dans
Sa voie royale
par Père Mathurin de la Mère de Dieu
Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit,
et de la Mère de Dieu. Ainsi soit-il.
En ce premier jour de l’An, j’offre tout d’abord
mes vœux à notre Père Éternel, à qui tout honneur
et toute gloire appartiennent, comme on vient de
Le prier dans la liturgie.
L’Église a coutume, chaque 25 ans, de procla-
mer une année sainte. Pour l’occasion, à la basi-
lique de Saint-Pierre-de-Rome, on ouvre la porte
sainte qui entre-temps demeure scellée, geste sym-
bolique qui manifeste de manière tangible l’ouver-
ture de l’année sainte.
1
Une année sainte, le mot
le dit, c’est une année que l’on sanctifie.
Déjà, Nous avions fait de 2024 une année
sainte pour souligner le 800
e
anniversaire de la
stigmatisation de saint François d’Assise. Répon-
dant au désir qui vous a été manifesté, vous avez
été nombreux à faire le chemin de croix chaque
vendredi. Spontanément et avec générosité, tous
ceux qui l’ont pu l’ont fait à la Montagne du Via
Crucis, dans toutes sortes de conditions et d’intem-
péries. Je vous en remercie, mes frères, mes sœurs.
Je crois que l’amour des souffrances de Jésus pour
nous s’est accru dans vos cœurs par cet exercice du
chemin de la croix. Ce fut donc une année sainte.
Eh bien, je vous invite à faire de cette année
2025 une année plus sainte encore. C’est possible,
plus sainte, c’est toujours possible. Quand Dieu
prête vie à Son enfant, c’est qu’Il le destine à plus.
Et chaque moment de nos vies que Dieu nous
prête, c’est parce qu’Il nous destine à plus.
Depuis l’origine des temps, les ministres de
l’Église nous présentent la religion de toutes sortes
de façons, mais à la base, c’est toujours la même
vérité: Jésus est venu, Il nous a montré le chemin
du Ciel, Il nous l’a prêché, puis Il est mort, nous
donnant un exemple éclatant de ce qu’Il attend de
nous.
Cette année 2025 souligne un autre anniver-
saire, et c’est sous cet angle-là que nous allons nous
motiver davantage pour la sanctifier. En 1925, le
pape Pie XI instituait la fête du Christ-Roi, la fixant
au dernier dimanche d’octobre. Cela fait donc cent
ans que la fête de la royauté de Notre-Seigneur
Jésus-Christ a été établie dans l’Église. Pour vous
qui aimez les belles formules, je vous invite à faire
de 2025 une année sainte royale, royale à la façon
de notre Roi Jésus.
Mot d’Ordre et Souhait
Cette année, Nous vous faisons ce souhait: que
Jésus soit vraiment notre Roi. Je vous souhaite,
mes frères, mes sœurs, que chacun de vous, dans
vos cœurs, désiriez avec ardeur être les vrais servi-
teurs, les vrais disciples de notre Jésus-Roi. Pour y
arriver, je vous donne un mot d’ordre qui peut
sembler assez simple: l’oubli de soi.
Sainte Marie de Jésus Crucifié disait en extase:
«Le moi – l’égo – c’est ce qui perd le
monde.»
2
C’est la raison pour laquelle Nous vous
donnons ce mot d’ordre: l’oubli de soi. Que cha-
cun de vous s’applique, cette année, à s’oublier.
Que chacun s’applique à faire abstraction de son
moi, de son égo, dans toutes ses actions, mais
d’abord dans ses pensées.
Vous le savez, les mêmes idées reviennent tou-
jours, et si je répète souvent cette même histoire de
nos origines, c’est pour qu’elle soit bien gravée
dans notre esprit et dans notre cœur, afin que cette
notion oriente toute notre vie. Avant d’être le Ser-
pent, l’ange réprouvé, Lucifer était le plus bel ange
que Dieu avait créé. Or, quand Dieu lui présenta
Son projet de l’Incarnation du Verbe, l’amour-
propre de Lucifer, son égo, s’était trouvé froissé,
blessé, contrarié. Cela a provoqué son «non ser-
viam, je ne servirai pas, je n’adhère pas à ça.»
L’amour démesuré de son moi, de son égo, a
conduit Lucifer à se révolter contre Dieu, et l’Apo-
calypse nous apprend qu’il entraîna un tiers des
anges dans ce même mouvement de révolte.
3
Cela
a fait l’enfer.
Quand, éventuellement, l’homme eut été créé,
Satan l’entraîna dans le même vice: l’amour-
propre. «Dieu ne veut pas que vous touchiez à la
pomme, car si vous mangez de ce fruit défendu,
vous serez comme des dieux, vous serez égaux à
Lui.» Adam et Ève vivaient dans une intimité, une
familiarité avec Dieu, notre Père des Cieux. Cepen-
dant, le Serpent – un serpent! – a réussi à les faire
tomber en flattant leur égo, leur amour-propre. La
ruse de Satan a fonctionné à merveille avec nos
premiers parents, qui n’avaient pourtant pas le
péché originel.
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Quand nos premiers parents sont tombés dans
le péché en mordant la pomme, c’est comme si le
Serpent les avait eux-mêmes mordus. Ils ont été
mordus par ce venin d’amour-propre, de vanité
pour leur petit personnage, leur égo. Le même
orgueil qui a perdu Satan et les anges, a perdu nos
premiers parents. Cet orgueil de la créature libre
est quasiment un mystère! Et pourtant nous
l’expérimentons tous, nous le portons tous en nous.
Je répète la petite phrase dite par sainte Marie
de Jésus Crucifié en extase: «Le moi est ce qui
perd le monde.» Quand on voit ce qui s’est passé
dès l’origine et à la suite des siècles, on n’a pas
besoin d’extase pour comprendre cette grande
vérité que c’est bien l’orgueil, le moi qui perd le
monde... Mais si Dieu nous le rappelle par le biais
d’une extase, c’est parce que nous, les humains,
nous sommes aveuglés et dans l’illusion, tant par
notre frivolité que par notre trop plein d’égo qui
altère le jugement. Chacun de nous trouve son égo
pas mal spécial, assez singulier. Parfois, trop sou-
vent même, on estime son égo meilleur que celui
du voisin. Pire encore, même si on ne se l’avoue
pas, les volontés de Dieu, Ses projets, Ses plans
sont mis en balance avec notre égo. Notre moi éva-
lue tout.
Jésus, notre grand Modèle
Le grand Modèle, ici comme ailleurs, qui nous
motive à la pratique de toutes les vertus, mais sin-
gulièrement de celle du renoncement à soi-même,
c’est Jésus, le Rédempteur, le Réparateur. Il est
témoin du péché de l’homme, c’est Lui qui est
offensé. Il nous voit tomber dans cette stupidité.
C’est le terme le plus charitable qu’on puisse dire,
parce qu’en réalité on est pas mal stupide, on se
comporte comme des imbéciles. Justement, en rai-
son de notre peu d’intelligence, Dieu nous fait
miséricorde. De toute évidence nous sommes
beaucoup plus stupides que le Serpent, parce que
lui n’a pas eu droit à la miséricorde de Dieu. Que
voulez-vous? Notre Dieu a pitié de nous. Au
moins, sachons reconnaître que nous sommes
dépourvus d’intelligence.
Pour nous sortir de notre fange, Jésus vient
donc nous montrer la voie royale. Vous vous sou-
venez de l’occasion où Jésus a proclamé Sa
royauté? C’est précisément l’évangile de la Messe
du dimanche du Christ-Roi. La foule des juifs a
traîné Jésus devant le tribunal de Pilate, qui Lui
demande: «Ils disent que Tu es roi, es-Tu vraiment
roi? – Oui, dit Jésus, oui, Je suis Roi.»
Depuis la veille, Ses ennemis et toute cette
populace s’acharnent sur Lui. Jésus a été frappé
publiquement par des valets devant le tribunal de
Caïphe et d’Anne. Il a passé la nuit dans le cachot.
Les soldats ne se sont pas gênés, ils L’ont frappé, ils
L’ont souffleté, ils ont craché sur Lui et pire encore.
Toute la nuit on L’a accablé d’affronts, d’injures, de
coups. C’est abominable les injures qu’ils ont faites
à notre Dieu, à notre Jésus. C’est abominable ce
qu’ils ont fait. C’est dans cet apparat, dans ce
décor, que Jésus comparaît devant Pilate et qu’Il
répond à sa question: Es-Tu Roi? – Tu le dis, oui,
Je suis Roi. Immédiatement, Jésus enchaîne: Je
suis né, Je suis venu en ce monde pour rendre
témoignage à la vérité. Quiconque est du parti de
la vérité entend Ma voix.
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C’est pour cela que
Jésus est venu, pour faire entendre la vérité, et qui-
conque est du parti de la vérité entend Sa voix.
Pilate, sceptique, ajoute: «Qu’est-ce que la
vérité?» Sans attendre la réponse, il se lève et s’en
va. Mais la vérité! Jésus la proclame tout au long
de ce scénario que nous contemplons où Il est
bafoué, avili et piétiné comme un ver. «Je suis Roi.
Et ceux qui sont de la vérité, qui sont du parti de la
vérité, entendent Ma voix, ils Me comprennent et
ils Me reconnaissent pour leur Roi. Ceux qui
veulent la vérité, qui la désirent vraiment, la
reconnaissent. Eux autres vont Me suivre.» C’est
Notre souhait pour cette année: Suivez la voie
royale de Jésus. Contemplez-Le, suppliez-Le.
Dites-Lui combien vous voulez Le suivre, et surtout
appliquez-vous à vous oublier. C’est Notre mot
d’ordre: faites mourir votre ego, votre moi.
Je vous lis le texte complet de sainte Marie de
Jésus Crucifié en extase:
«Le
moi
est
ce
qui
perd
le
monde.
Ceux
qui
ont
le
moi
portent
la
tristesse,
l’angoisse
avec
eux.
On
ne
peut
pas
avoir
Dieu
et
le
moi
ensemble.
Si
on
a
le
moi,
on
n’a
pas
Dieu;
et
si
on
a
Dieu,
on
n’a
pas
le
moi.
Vous
n’avez
pas
deux
cœurs,
vous
n’en
avez
qu’un…
Tout
réussit
à
celui
qui
n’a
pas
le
moi;
tout
le
contente…
Où
il
y
a
le
moi,
il
n’y
a
pas
l’humilité,
ni
la
douceur,
ni
aucune
vertu.
On
prie,
on
supplie,
et
la
prière
ne
monte
pas,
n’arrive
pas
à
Dieu…
Celui
qui
n’a
pas
le
moi
a
toutes les vertus et la paix et la joie.»
Le moi est ce qui perd le monde. Ceux qui ont
le moi: c’est-à-dire ceux qui sont pleins de leur
moi. Mais y a-t-il quelque chose qui habite davan-
tage chacun de nous que notre moi? Comment
fait-on pour se défaire de son moi? Car c’est le moi
qui perd le monde. Et Ceux qui ont le moi portent
la tristesse, l’angoisse avec eux. Écoutez la pro-
chaine phrase: On ne peut pas avoir Dieu et le moi
ensemble. Plus on fait disparaître cet égo, ce moi,
ce vaniteux, pour y mettre Jésus, plus on devient
des êtres divins. C’est la voie royale à laquelle je
vous invite cette année.
Dieu et le moi ne peuvent habiter ensemble.
Sainte Marie de Jésus Crucifié le répète dans trois
phrases qui disent la même chose, puis elle ren-
verse les deux. On ne peut pas avoir Dieu et le moi
ensemble. Impossible. Si on a le moi, on n’a pas
Dieu. Si on a Dieu, on n’a pas le moi. Les extases
de sainte Marie de Jésus Crucifié étaient divines,
réelles, elle n’a pas inventé ces mots. Dieu parlait
vraiment par elle.
Ce message réfère à ce qu’on pourrait appeler la
phrase centrale de l’Évangile. Si vous avez peine à
vous rappeler tout l’Évangile, vous pouvez le résu-
mer dans cette seule parole de Jésus: Si quelqu’un
veut venir après Moi, qu’il se renonce soi-même,
qu’il porte sa croix chaque jour, et qu’il Me suive.
6
Quand Il prononce ces mots, Il n’avait pas encore
proclamé Sa royauté. «Mais si quelqu’un veut Me
reconnaître et Me suivre comme étant son Roi, et
veut être Mon serviteur, Mon disciple, être Mien,
alors qu’il se renonce. Qu’il se renonce à lui-même
et qu’il Me suive.»
Amour de Dieu et du prochain
J’invite les prédicateurs à développer le thème
cette année. Sujet vaste! Le moi est aussi vaste que
la vanité de l’homme. C’est sournois ce moi, subtil
et rusé comme l’orgueil de l’homme. Mon Dieu,
que ce moi-là est subtil et cruel! Mes frères et mes
sœurs, je vous invite à être sans pitié pour votre
moi. Démasquez-le. Soyez tout amour pour Dieu,
tout amour pour votre prochain. D’ailleurs, c’est la
recette. Voulez-vous faire mourir votre égo?
Appliquez votre cœur, votre pensée à Jésus, à Dieu
et à votre prochain. Vous l’avez certainement déjà
éprouvé. Expérimentez-le de plus en plus. On
s’applique à Dieu par l’obéissance, par la pratique
de l’Évangile et des commandements, par l’humble
soumission aux supérieurs, par l’accomplissement
des règles et règlements, de ses devoirs. Tout cela,
c’est chercher Dieu. Et l’amour du prochain est
semblable au premier commandement.
7
Appli-
quez-vous à cela, dans l’oubli de votre égo et nous
vivrons une année royale. Oh! ce sera une année
sainte!
Les leçons de Jésus, notre Roi
Je voudrais contempler avec vous l’exemple de
Jésus, faire le portrait de notre Roi en cette année
centenaire de la fête de Sa royauté. Comment
notre Roi S’est-Il manifesté? Tandis que l’Enfant-
Jésus était dans la crèche, à Bethléem, trois rois
partis d’Orient arrivent à Jérusalem et
s’enquièrent: «Où est le Roi des Juifs qui vient de
naître? Nous avons vu Son étoile et nous sommes
venus L’adorer.
8
– Comment ça, un roi?» leur
répond-on. Dieu, le grand Roi des Juifs, notre Roi
éternel S’incarne, Il vient Se manifester à l’homme,
et Il est tellement caché et inconnu que personne
ne le sait. Il est descendu dans de tels abaisse-
ments, que rien n’indique Sa venue, rien! C’est
ainsi qu’Il commence Son royaume, Son règne. Il
faut être très attentifs, mes frères, pour bien capter
les leçons que notre Roi nous donne dès la crèche,
dès l’origine de Sa venue en ce monde.
Intrigué, le roi Hérode réunit les sages et les
scribes qui connaissent les Écritures concernant la
venue du Messie: «Ah oui! C’est à Bethléem qu’Il
doit naître.» Aussitôt nos bons rois mages s’y
rendent. Et, dit l’Évangile – la phrase est capitale –
le roi Hérode fut troublé et tout Jérusalem avec
lui. Mes chers frères, mes chères sœurs, prenez
garde! Est-ce pour la gloire de Dieu que vous êtes
troublés? Normalement, la gloire de Dieu ne
trouble personne. Elle remplit de zèle, mais ne
trouble pas. Quand nous sommes disposés à suivre
notre Roi, nous ne sommes pas troublés. Quand
l’âme est troublée, cela ne vient pas de Dieu. Si le
trouble n’est pas de Dieu, d’où vient-il donc? De
l’égo, du moi. Quand l’égo est froissé, les humains
se troublent. Hérode est troublé, tout Jérusalem
est troublé. Le Roi vient de naître, ils sont troublés.
Le Fils de Dieu vient en ce monde et ils sont trou-
blés, parce qu’ils ne sont pas disposés à Le suivre.
Inversement, quand on est disposé à suivre notre
Roi, à prendre la voie Royale, on n’est pas troublé.
Les mages ne se sont pas troublés, parce qu’ils
étaient des âmes droites. Ils sont allés trouver
Jésus dans la simplicité de leur cœur, sans aucune
pensée détournée. Quand nous sommes motivés
par toutes sortes de pensées détournées, que nous
empruntons des chemins de travers, nous sommes
conduits par notre orgueil. Nous ne sommes pas
disposés à suivre notre Roi. Toutes sortes de petits
replis sur soi-même, souvent inavoués, nous
troublent. Presque toujours ce sont des petites
vanités auxquelles nous ne voulons pas renoncer.
Quand vous sentez le trouble envahir votre cœur,
ne regardez pas à côté, et plutôt que d’en rejeter la
cause sur autrui, examinez bien votre cœur, sous
l’œil de Dieu: «Mon Dieu, si je suis troublé, c’est
que quelque chose en moi n’est pas conforme à
Vous, mon Roi.»
Notre Roi nous
donne des belles
leçons, et c’est
intéressant de les
faire ressortir. En
cette année royale,
vous repasserez
Ses leçons. Voici
un autre exemple
de notre cher
Jésus: Un jour,
nous dit l’Évan-
gile,
9
Jésus avait
parlé longuement à
la foule du
royaume de Dieu.
Le jour était très
avancé, la nuit arrivait. Et Jésus a eu pitié. «Ils ont
faim. Avez-vous quelque chose à leur donner à
manger?» demande-t-Il aux Apôtres. Ceux-ci trou-
vèrent un jeune garçon, qui avait cinq pains d’orge
et deux poissons. Avec cinq pains d’orge et deux
poissons, Jésus nourrit la foule. L’Évangile dit
qu’ils étaient environ cinq mille hommes, sans
compter les femmes et les enfants. Il y avait beau-
coup de monde! Ajoutez au moins autant de
femmes et ça fait dix mille. Et comptez autant
d’enfants et on arrive à quinze mille. Fort proba-
blement ils étaient beaucoup plus, mais retenons ce
chiffre conservateur d’environ quinze mille per-
sonnes.
La foule est enthousiaste. Jésus leur a parlé du
royaume de Dieu, comme Il savait si bien le faire.
Il multiplie les pains. La réaction de la foule est de
vouloir Le proclamer roi. «Regardez ce qu’Il fait!
Il est bien le Fils de David annoncé par les pro-
phètes, c’est Lui que nous attendons.» C’est écrit
en toutes lettres dans l’Évangile: la foule veut Le
proclamer roi. Alors Jésus presse Ses Apôtres de
partir: «Allez, retournez de l’autre côté du lac.» Et
pendant ce temps, Jésus congédie la foule: «C’est
un peu trop tard pour des cérémonies. Retirez-
vous.» Lui-même Se retire dans la montagne, et Il
prie. Quelle leçon! Ce n’est pas le genre de Roi
qu’Il veut être, Son Royaume n’est pas de ce
monde.
10
Dieu a permis tout ce scénario pour nous ins-
truire, nous, vaniteux. La plupart des humains
saisissent la moindre occasion de vanité, pour se
rehausser et être valorisés. On se fait un butin de
la plus petite gloriole, on s’en nourrit. Quelques
exceptions échappent à cette tentation, notamment
les Saints, parmi lesquels nos saints défunts. Je
parlais à nos amis du Père Sylvio,
11
qui ne recher-
chait aucune occasion de vanité; c’était tout le
contraire, il était un phénomène d’humilité et
d’oubli de lui-même.
Contemplez Jésus, regardez Ses exemples, sup-
pliez-Le. Il Se retire dans la montagne, Il prie. Est-
ce que Sa prière était pour les vaniteux à venir? Je
me pose la question. Peut-être priait-Il pour nous,
afin que nous ne tombions pas dans ce maudit
péché de la vanité; que nous cessions de vouloir
nous valoriser à la moindre occasion et de recher-
cher sans cesse l’estime de notre entourage?
Pendant que Jésus prie, les Apôtres sont sur
leur petit bateau. Une tempête se lève. C’est Dieu
qui a mis au point tout ce scénario pour nous ins-
truire. Les Apôtres pensent encore à la foule qui
veut proclamer Jésus roi... Ils ne comprennent pas
trop ce qui se passe. Ils sont pris dans leur égo.
Eux aussi, ils sont pris avec leur moi. Et la tempête
arrive. Quand on est aux prises avec notre moi, ça
soulève des tempêtes, et quelles tempêtes! Les
pires tempêtes d’une âme surviennent quand la
vanité est interpellée. On a mentionné le trouble
chez Hérode et tout Jérusalem…
La tempête se déchaîne sur les Apôtres. Ils
n’ont peut-être pas le moi aussi fort que les autres,
mais Dieu a permis ce scénario pour nous faire
réfléchir, pour que nous demandions Sa sagesse, Sa
pensée. La tempête que traversent les Apôtres,
c’est l’image des âmes sous l’emprise de leur vanité.
Pour la foule, ça peut passer, mais les Apôtres, eux,
sont choisis par Dieu. C’est important pour eux de
se défaire de leur égo. Souvent la tempête est
nécessaire pour brasser la cage et nous faire réali-
ser que nous sommes remplis d’amour-propre. La
tempête dure le temps nécessaire. Ça brasse.
Pendant ce temps
Jésus prie. Et quand,
dans Sa divine
sagesse, Il juge le
moment opportun, Il
S’avance sur l’eau. Le
bon Pierre est là, il
n’est pas encore saint:
«Seigneur, dit-il, si
c’est Vous, permettez-
moi d’aller jusqu’à
Vous.» Et Pierre se
met à marcher sur
l’eau. Après quelques
pas, il réalise qu’il est entre les deux: Jésus en
avant de lui et le bateau en arrière. «Mon Dieu,
Seigneur, qu’est-ce qui se passe?» En commençant
à douter, il se met à sombrer dans l’eau. «Seigneur,
au secours!» Et Jésus le sort des flots et le ramène
dans le bateau. Dès que Jésus fut monté dans la
barque, dit l’Évangile, le vent cessa, et ils se trou-
vèrent immédiatement à l’endroit où ils allaient.
Ça fait drôle à dire! Quand vous réussissez à
vous défaire de votre moi, quand vous l’extirpez et
que vous mettez Jésus à la place, vous arrivez à
votre destination. Le bon Dieu peut agir par vous,
vous devenez un instrument utile. Son royaume
s’établit. C’est le genre de serviteur qu’Il cherche.
C’est le genre de disciple, d’apôtre dont notre Roi a
besoin. C’est ainsi qu’Il établit Son royaume: sur
la ruine de notre égo. Malheureusement, les
humains doivent traverser bien des tempêtes pour
se débarrasser de leur égo.
C’est toujours la même logique. Voilà pourquoi
je vous rappelle les circonstances concernant la
royauté de Jésus depuis la crèche, à travers les
Mages. Ceux qui ne veulent pas de la royauté de
Jésus, les orgueilleux, sont troublés.
Comme on l’a dit plus haut, la prochaine occa-
sion où Jésus parle de Sa royauté, c’est devant
Pilate. Es-Tu Roi? – Je suis Roi, Je suis né, Je suis
venu en ce monde pour rendre témoignage à la
vérité. Quiconque est du parti de la vérité entend
Ma voix.
Après que Jésus S’est proclamé roi devant
Pilate, ce dernier L’envoie chez Hérode qui Le fait
affubler d’une robe blanche pour s’en amuser. À
l’époque, pour identifier les fous, on les affublait
d’une robe blanche. L’Évangile dit qu’Hérode et
toute sa garde ont couvert Jésus de mépris, ils s’en
sont amusés.
12
Je vous raconte tout cela pour
mettre au grand jour notre Roi, pour vous inviter à
Le suivre. Il est difficile de trouver les qualificatifs
appropriés pour Hérode, cet être si vil qui se
moque de Jésus; il L’a affublé de blanc pour Le
ridiculiser, pour Le bafouer, pour s’en moquer.
Attention, mes frères! Quand on se laisse aller à
notre égo, notre amour-propre peut nous faire des-
cendre jusqu’aux plus viles bassesses. Il ne faut pas
se donner de chances, il faut être impitoyable
envers son petit moi.
Ensuite Hérode renvoie Jésus chez Pilate. Le
gouverneur romain cherche une porte de sortie.
Pensant calmer la haine de la foule, Pilate leur pré-
sente Jésus en disant: «Voulez-vous que je vous
délivre le Roi des Juifs? Lequel voulez-vous?
Barabbas – le plus grand criminel de Palestine – ou
Jésus, votre Roi? – Barabbas! Barabbas plutôt, et
Celui-là, crucifiez-Le!»
13
C’est ainsi qu’on a traité
Jésus. «Nous ne voulons pas de ce Roi-là!» Mon
Dieu, mais quelle terrible leçon!
Je le répète: si on se laisse aller à sa vanité et
qu’on ne l’attaque pas de plain-pied, si on ne met
pas la cognée à la racine de l’arbre de cette vanité,
de cet égo, on en vient à choisir Barabbas. «On ne
veut pas de ce Roi-là, a crié la foule. On ne veut pas
qu’Il règne sur nous.
14
Pas Lui! Ce n’est pas la
sorte de Roi dont on a rêvé. Ce n’est pas ainsi
qu’on veut L’avoir.» Ce que le peuple a fait à ce
moment-là, chaque être humain en est menacé, s’il
n’est pas sur ses gardes, s’il ne fait pas attention à
l’ennemi. Le moi est ce qui perd le monde...
Revenons à Pilate qui ne sait plus quoi faire. Il
veut trouver une espèce d’expédient: il va faire
châtier Jésus et Le libérer ensuite. Donc, il Le livre
aux soldats qui L’amènent dans leurs quartiers
pour Le flageller. Ils commencent par Le
dépouiller de Ses vêtements. Si vous voulez suivre
votre Roi, mes frères, en cette année royale,
dépouillez-vous de votre égo. Dépouillez-vous de
votre égo.
Pour S’en moquer, la soldatesque revêt Jésus
d’un manteau écarlate: «Tu veux être un roi?
Bien!» Ce manteau écarlate n’est qu’un vieux chif-
fon trouvé dans un coin quelque part, probable-
ment tout souillé. «Tu es un roi? À un roi, il faut
une couronne.» Ils couronnent Jésus d’épines. La
couronne d’épines est le symbole par excellence des
ignominies de Notre-Seigneur Jésus-Christ. C’était
l’emblème de Notre prédécesseur, Grégoire XVII,
et c’est aussi le Nôtre. Notre Père Jean-Grégoire
avait ce désir passionné de suivre Jésus bafoué et
avili. À sa suite, Nous le désirons aussi, et Nous
voulons vous communiquer, mes chers frères et
sœurs, ce même désir passionné de suivre notre
Roi.
Après avoir revêtu Jésus d’un manteau écarlate
et L’avoir couronné d’épines, Ses bourreaux Lui
mettent un roseau dans la main droite, un sceptre,
comme un roi. Ils font des génuflexions dérisoires
devant Lui, Le couvrent de railleries. Les choses
sont rapportées ainsi dans l’Évangile. Pourquoi
tous ces affronts? Parce ce qu’Il est ROI! Et c’est
avec bouffonnerie et dérision diabolique que les
soldats proclament Sa Royauté: «Salut, Roi des
Juifs, salut Roi!»
15
Mes frères, voici notre Roi.
C’est Lui qu’il faut suivre.
Après avoir bafoué Jésus avec tant d’ignominie,
on Le ramène à Pilate. Celui-ci Le présente à la
foule: Voilà l’Homme.
16
Le grand prophète Isaïe
avait décrit l’Homme, l’Homme des douleurs,
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l’Homme désignant le Messie annoncé par les pro-
phéties. Voilà l’Homme, c’est Lui que le monde
attend depuis des siècles, le Fils de Dieu fait
Homme.
Mes frères, c’est ce Roi que nous suivons, c’est
Lui que je vous invite à imiter tout particulière-
ment en cette année sainte. Qu’elle soit sainte dans
toute la force du mot. Et vous, chers amis qui
retournez chacun chez vous, communiquez cela à
votre entourage. Dites-leur que nous faisons de
2025 une année sainte, que nous allons suivre
Jésus. Vous le ferez beaucoup mieux que moi.
Même ce jeune garçon dans l’assistance en est
capable. Certains de ses copains vont le com-
prendre mieux si c’est lui qui le dit avec les mots de
son âge plutôt que moi. Je vous invite, tous ceux
qui le peuvent, à communiquer ces vérités autour
de vous. Communiquez-le d’abord à votre cœur, à
votre âme, dans la prière, dans la supplication.
Tous ensemble, nous voulons suivre notre Roi.
L’histoire du jeune Gaston
Permettez-moi de vous
raconter une petite histoire
qui va vous intéresser. Un
jour, un jeune garçon de 15
ou 16 ans demande à son
papa s’il peut devenir
frère. Le garçon en ques-
tion était très doué, pre-
mier de classe partout, il
avait reçu des diplômes, il
était même médaillé du
Lieutenant-Gouverneur comme le meilleur élève de
la région. Quand il demande à son papa pour être
frère, celui-ci lui répond:
«Quoi? Tu veux être frère? Avec le talent que
tu as, tu pourrais aller loin... Va au séminaire! Tu
seras ordonné prêtre. Puis brillant comme tu es, tu
vas devenir un évêque, et un évêque fameux à part
de ça. Pas un frère, mon garçon! Je sais que tu
aimes la religion. Ça fait longtemps que je le vois,
depuis que tu es petit bout de chou. Tu es un vrai
mangeux de balustres, tu es en train de tout user
les prie-Dieu, on est à la veille de recevoir un
compte de la fabrique
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pour usure des bancs
d’église! Je sais que tu aimes la religion, mais si tu
aimes la religion tant que ça, fais-toi pas frère!
Sais-tu, mon garçon, si je rencontre un chien et un
frère en même temps, je salue le chien avant le
frère», dit le papa au petit garçon qui s’appelait
Gaston. Et le jeune Gaston lui répond:
«Papa, c’est justement pour ça que je veux être
frère.
– Quoi? dit son père, quoi!
– C’est pour ça que je veux être frère, parce que
tu viens de me dire que si tu rencontres un chien et
un frère, tu salues le chien avant le frère.
– Qu’est-ce que tu veux dire?
– Parce que je veux être moins que le chien.
– Tu veux être moins que le chien? Qu’est-ce
qui te prend, mon fils?
– Papa, c’est toi qui m’as enseigné la religion;
maman, le curé, le catéchiste, vous m’avez tous
enseigné. Dieu, le Fils de Dieu est venu sur la terre,
Il S’est abaissé jusqu’à l’homme. Juste l’écart entre
Dieu et l’homme est incommensurable. Non seule-
ment Il a fait ça, mais une fois qu’Il a pris la condi-
tion d’homme, Il a été piétiné par les hommes
comme un ver. On L’a bafoué, on L’a traîné dans la
boue, on a craché sur Lui et Il est mort comme un
criminel. Jésus, Dieu Lui-même! C’est vous autres
qui m’avez enseigné ça. Je crois profondément,
papa, que si je deviens moins qu’un chien, je fais
beaucoup moins que ce que Jésus a fait, et Jésus
est mon modèle. Je veux tellement Lui ressembler,
c’est la passion de ma vie. Je veux ressembler à
mon Modèle.
– Ah! dit le papa, si c’est ça que tu veux, va,
mon garçon, deviens frère.»
Le jeune Gaston Tremblay est devenu Frère
Jean Grande dans l’Ordre des Frères Hospitaliers
de Saint-Jean-de-Dieu, et Frère Jean Grande est
devenu Père Jean de la Trinité, qui est devenu Père
Jean-Grégoire XVII. Vous comprenez pourquoi je
vous raconte cette histoire? Dieu a mis dans le
cœur de cet enfant cette lumière insigne de la gran-
deur de l’humilité, de la grandeur du mépris, de la
grandeur de l’abjection. Il avait compris que c’est
l’exemple principal que notre Dieu, notre Roi,
notre Jésus nous a donné, que c’est l’exemple prin-
cipal qu’il nous faut suivre. Dieu avait mis cette
lumière dans le cœur de ce petit enfant, ce jeune
garçon, parce qu’il était destiné à établir cette com-
munauté des Derniers Temps et être à la tête de
l’Église rénovée.
Épris de dame Humilité
Pour clore l’année 2024, les sœurs ont mis en
scène quelques épisodes de la vie de saint François
d’Assise. Encore jeune homme, dans le processus
de sa conversion, François a une vision de ce qu’il a
nommé dame Pauvreté. La Pauvreté s’est présen-
tée à lui sous les dehors d’une jeune dame pleine
d’attraits, pleine de charmes. Il a compris que
c’était la pauvreté que Jésus avait embrassée et il
s’est donc épris de dame Pauvreté. Et avec elle, il a
rénové l’Église de son temps (13e siècle).
Mes frères, je fais ici un parallèle. Dieu a parlé
à l’âme, au cœur de notre Père Jean-Grégoire XVII.
Et c’est dame Humilité qui s’est manifestée à lui,
dame Abjection, dame Mépris universel, dame
Rejetée, dame Avilie, dame Abnégation, qui
s’oublie elle-même pour donner toute la place à
Jésus. Père Jean-Grégoire a été séduit par elle.
Elle a été la boussole de toute sa vie, son guide, sa
lumière.
C’est à travers cette lumière que Dieu a voulu
commencer la rénovation de l’Église qui – et je
crois qu’on peut tous être d’accord là-dessus – se
trouve actuellement dans un état beaucoup plus
pitoyable qu’au temps de saint François d’Assise, il
y a 800 ans. Dieu a manifesté à notre Père Jean-
Grégoire dame Humilité, et à travers elle l’image, la
figure de Jésus, ce Jésus abaissé, ce Jésus avili, ce
Jésus qui S’est humilié: notre Roi. Père Jean s’est
amouraché de son Roi avili et il a voulu Le suivre.
C’est mon invitation, mon souhait, mon mot
d’ordre pour cette année.
Voici le texte de l’Apocalypse que l’Église a
inséré dans la liturgie de la messe du dimanche du
Christ-Roi: Il est digne, l’Agneau qui a été
immolé... L’Agneau, c’est ce Roi immolé que je
viens de vous décrire. Notre religion, l’Évangile, les
enseignements de Dieu, c’est tout un. C’est tou-
jours le même seul et unique enseignement qui se
rejoint partout. Jésus l’a dit à Pilate: Tu le dis, Je
suis Roi! Je suis né, Je suis venu en ce monde pour
rendre témoignage à la Vérité. Quiconque est du
parti de la Vérité entend Ma voix. Et pour ceux
qui entendent cette voix, le règne de Dieu arrive.
Il est digne l’Agneau qui a été immolé – ce Roi
immolé – de recevoir la puissance, la divinité, la
sagesse, la force et l’honneur. À Lui, gloire et puis-
sance dans les siècles des siècles.
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Son règne va
arriver, mes frères et sœurs, si nous suivons cet
Agneau immolé, notre Roi. Jésus parlait aux foules
du royaume de Dieu. Son règne va arriver. Dieu va
manifester et Sa puissance, et Sa divinité, et Sa
sagesse, et Sa force. Son honneur va être exalté. À
Lui, gloire et puissance dans les siècles des siècles.
Amen.
Sainte Année! chers amis, chers frères, chères
sœurs. Je vous la souhaite royale dans toute la
force du mot que vous venez d’entendre. C’est la
voie royale.
Mot
d’ordre
et
souhait
pour
2025
1.
Une Année Sainte, ou Jubilé, est une période spé-
ciale dans l’Église, allant de Noël à Noël, qui revient
généralement tous les vingt-cinq ans. Ce temps de
grâce est marqué par un accroissement de prière, de
pénitence et de manifestations religieuses, ainsi que
par l’octroi d’une indulgence plénière générale,
moyennant certaines pratiques prescrites par
l’Église.
2.
Sainte Marie de Jésus Crucifié, Paroles et élévations,
p. 100-101. Disponible aux Éditions Magnificat, voir
p. 27.
3.
Cf. Apocalypse 12, 4
4.
C’est d’ailleurs depuis cette funeste chute de nos pre-
miers parents que nous naissons tous avec le péché
originel.
5.
Cf. S. Jean 18, 33-38
6.
Cf. S. Matth. 16, 24; S. Marc 8, 34; S. Luc 9, 23
7.
Cf. S. Matth. 22, 37-39: Tu aimeras le Seigneur ton
Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, et de tout
ton esprit. C’est là le plus grand et le premier com-
mandement. Mais le second lui est semblable: Tu
aimeras ton prochain comme toi-même.
8.
Cf. S. Matth. 2, 1-6 et suite.
9.
Cf. Chan. Alfred Weber, Les Quatre Évangiles en un
seul, Éditions Magnificat, 2002, p. 174-179. Récit
tiré de S. Matth. 14, 13-36; S. Marc 6, 30-56; S. Luc
9, 10-17; S. Jean 6, 1-21
10.
Cf. S. Jean 18, 36
11.
Père Sylvio du Cœur de l’Immaculée, O.D.M. (1934-
2021), né Sylvio Salvas. Décédé en odeur de sainteté
en Guadeloupe où il était missionnaire.
12.
Cf. S. Luc 23, 11
13.
Cf. S. Matth. 27, 15-26; S. Marc 15, 6-15; S. Luc 23,
13-25; S. Jean 18, 39-40
14.
Cf. S. Luc 19, 14
15.
Cf. S. Matth. 27, 29
16.
S. Jean 19, 5
17.
Cf. Isaïe 53, 1-7
18.
La fabrique, c’est les marguilliers, les conseillers de
la paroisse, qui font l’entretien et voient à l’adminis-
tration de l’église.
19.
Cf. Apocalypse 5, 12 et 13