PREMIER LIVRE DES ROIS

Chapitre 1

I R 1,1. Le roi David avait vieilli, et atteint un âge très avancé; et quoiqu'on le couvrît beaucoup, il ne se réchauffait pas.

I R 1,2. Ses serviteurs lui dirent donc : Nous chercherons pour le roi notre seigneur une jeune fille vierge, afin qu'elle se tienne devant le roi, qu'elle l'échauffe, et que, dormant auprès de lui, elle remédie à ce grand froid du roi notre seigneur.

I R 1,3. Ils cherchèrent donc dans toutes les terres d'Israël une belle jeune fille, et ayant trouvé Abisag de Sunam, ils l'amenèrent au roi.

I R 1,4. C'était une jeune fille d'une grande beauté; elle dormait auprès du roi, et elle le servait, et le roi la laissa toujours vierge.

I R 1,5. Cependant Adonias fils d'Haggith s'élevait, en disant : C'est moi qui régnerai. Et il se fit faire des chars, prit des cavaliers, et cinquante hommes qui couraient devant lui.

I R 1,6. Jamais son père ne l'en reprit, en lui disant : Pourquoi agissez-vous ainsi? Il était parfaitement beau, et le second après Absalom.

I R 1,7. Il s'était lié avec Joab fils de Sarvia, et avec le grand prêtre Abiathar, qui soutenaient son parti.

I R 1,8. Mais le grand prêtre Sadoc, Banaïas fils de Joïada, le prophète Nathan, Séméi et Réi, et toute la force de l'armée de David n'étaient point pour Adonias.

I R 1,9. Adonias ayant donc immolé des béliers, des veaux et toute sorte de victimes grasses auprès de la Pierre de Zohéleth, qui était près de la fontaine Rogel, convia tous ses frères, les fils du roi, et tous ceux de Juda qui étaient au service du roi.

I R 1,10. Mais il n'invita pas le prophète Nathan, ni Banaïas, ni tous les plus vaillants de l'armée, ni Salomon son frère.

I R 1,11. Alors Nathan dit à Bethsabée, mère de Salomon : Savez-vous qu'Adonias fils d'Haggith s'est fait roi, sans que David notre seigneur le sache?

I R 1,12. Venez donc, et suivez mon conseil; sauvez votre vie et celle de votre fils Salomon.

I R 1,13. Allez vous présenter au roi David, et dites-lui : O roi mon seigneur, ne m'avez-vous pas juré, à moi votre servante, en disant : Salomon votre fils régnera après moi, et c'est lui qui sera assis sur mon trône? Pourquoi donc Adonias règne-t-il?

I R 1,14. Pendant que vous parlerez encore avec le roi, je viendrai après vous, et je compléterai vos paroles.

I R 1,15. Bethsabée alla donc trouver le roi dans sa chambre. Or le roi était fort vieux, et Abisag de Sunam le servait.

I R 1,16. Bethsabée s'inclina profondément, et adora le roi. Et le roi lui dit : Que désirez-vous?

I R 1,17. Elle lui répondit : Mon seigneur, vous avez juré à votre servante par le Seigneur votre Dieu, et vous m'avez dit : Salomon votre fils régnera après moi, et c'est lui qui sera assis sur mon trône.

I R 1,18. Cependant voilà qu'Adonias s'est fait roi, sans que vous le sachiez, ô roi mon seigneur.

I R 1,19. Il a immolé des boeufs, toute sorte de victimes grasses, et un grand nombre de béliers; il a invité tous les enfants du roi, avec le grand prêtre Abiathar, et Joab, général de l'armée; mais il n'a point convié Salomon votre serviteur.

I R 1,20. Or tout Israël a maintenant les yeux sur vous, ô roi mon seigneur, afin que vous leur déclariez, mon seigneur le roi, qui doit être assis après vous sur votre trône.

I R 1,21. Car après que le roi mon seigneur se sera endormi avec ses pères, nous serons traités comme des criminels, moi et mon fils Salomon.

I R 1,22. Elle parlait encore au roi, lorsque le prophète Nathan arriva.

I R 1,23. Et l'on dit au roi : Voilà le prophète Nathan. Nathan s'étant présenté devant le roi, l'adora en s'inclinant jusqu'à terre,

I R 1,24. et il lui dit : O roi mon seigneur, avez-vous dit : Qu'Adonias règne après moi, et que ce soit lui qui soit assis sur mon trône?

I R 1,25. Car il est descendu aujourd'hui, il a immolé des boeufs, des victimes grasses et de nombreux béliers, et il a convié tous les fils du roi, les généraux de l'armée, et le grand prêtre Abiathar, qui ont mangé et bu avec lui, en disant : Vive le roi Adonias!

I R 1,26. Mais pour moi, votre serviteur, il ne m'a pas invité, ni le grand prêtre Sadoc, ni Banaïas fils de Joïada, non plus que Salomon votre serviteur.

I R 1,27. Cet ordre est-il venu de la part du roi mon seigneur, sans que vous ayez déclaré à votre serviteur qui devait être assis après le roi mon seigneur sur son trône?

I R 1,28. Le roi David répondit : Appelez-moi Bethsabée. Bethsabée s'étant présentée devant le roi, et se tenant devant lui,

I R 1,29. le roi lui jura, et lui dit : Vive le Seigneur, qui a délivré mon âme de toute angoisse!

I R 1,30. Ce que je vous ai juré par le Seigneur, le Dieu d'Israël, en disant : Salomon votre fils règnera après moi, et c'est lui qui sera assis à ma place sur mon trône, je le ferai dès aujourd'hui.

I R 1,31. Bethsabée, inclinant profondément son visage jusqu'à terre, adora le roi et lui dit : Que David mon seigneur vive à jamais!

I R 1,32. Le roi David dit encore : Faites-moi venir le grand prêtre Sadoc, le prophète Nathan et Banaïas fils de Joïada. Lorsqu'ils se furent présentés devant le roi,

I R 1,33. il leur dit : Prenez avec vous les serviteurs de votre maître, faites monter sur ma mule mon fils Salomon, et menez-le à Gihon,

I R 1,34. et que le grand prêtre Sadoc et le prophète Nathan le sacrent en ce lieu comme roi d'Israël; et vous sonnerez de la trompette, et vous crierez : Vive le roi Salomon!

I R 1,35. Et vous monterez après lui, et il viendra s'asseoir sur mon trône, il règnera à ma place, et je lui ordonnerai d'être chef d'Israël et de Juda.

I R 1,36. Banaïas fils de Joïada répondit au roi : Amen. Que le Seigneur, le Dieu du roi mon seigneur, l'ordonne ainsi.

I R 1,37. Comme le Seigneur a été avec le roi mon seigneur, qu'il soit de même avec Salomon, et qu'il élève son trône encore plus que ne l'a été le trône de David, mon roi et mon seigneur.

I R 1,38. Alors le grand prêtre Sadoc descendit avec le prophète Nathan, Banaïas fils de Joïada, les Céréthiens et les Phéléthiens, et ils firent monter Salomon sur la mule du roi David, et le menèrent à Gihon.

I R 1,39. Et le grand prêtre Sadoc prit du tu tabernacle une corne pleine d'huile, et sacra Salomon. Ils sonnèrent de la trompette, et tout le peuple s'écria : Vive le roi Salomon!

I R 1,40. Une immense multitude monta après lui; beaucoup jouaient de la flûte, et donnaient les marques d'une grande joie, et la terre retentissait de leurs acclamations.

I R 1,41. Adonias et tous ceux qu'il avait invités entendirent ce bruit, et le festin venait de s'achever, et Joab, ayant reconnu le son de la trompette, dit : Que signifient ces cris et ce tumulte de la ville?

I R 1,42. Tandis qu'il parlait encore, Jonathas, fils du grand prêtre Abiathar, arriva, et Adonias lui dit : Entre, car tu es un vaillant homme, et tu nous apportes de bonnes nouvelles.

I R 1,43. Jonathas répondit à Adonias : Nullement, car le roi David notre seigneur a fait Salomon roi.

I R 1,44. Il a envoyé avec lui le grand prêtre Sadoc, le prophète Nathan, Banaïas fils de Joïada, les Céréthiens et les Phéléthiens, et ils l'ont fait monter sur la mule du roi.

I R 1,45. Et le grand prêtre Sadoc, et le prophète Nathan l'ont sacré roi à Gihon, d'où ils sont revenus avec des cris de joie dont a retenti la ville; c'est là le bruit que vous avez entendu.

I R 1,46. De plus, Salomon est assis sur le trône du royaume.

I R 1,47. Et les serviteurs du roi sont venus bénir le roi David notre seigneur, en disant : Que Dieu rende le nom de Salomon encore plus illustre que le vôtre, et qu'il élève son trône au-dessus de votre trône. Et le roi, adorant Dieu dans son lit,

I R 1,48. a dit: Béni soit le Seigneur, le Dieu d'Israël, qui m'a fait voir aujourd'hui de mes propres yeux mon fils assis sur mon trône!

I R 1,49. Alors tous ceux qu'Adonias avait invités se levèrent saisis de frayeur, et chacun s'en alla de son côté.

I R 1,50. Mais Adonias, craignant Salomon, se leva, et s'en alla saisir la corne de l'autel.

I R 1,51. Alors on vint dire à Salomon : Voilà qu'Adonias, craignant le roi Salomon, a saisi la corne de l'autel; et il dit : Que le roi Salomon me jure aujourd'hui qu'il ne fera pas mourir son serviteur par l'épée.

I R 1,52. Salomon répondit : S'il est homme de bien, il ne tombera pas à terre un seul cheveu de sa tête; mais, s'il est coupable, il mourra.

I R 1,53. Le roi Salomon envoya donc vers Adonias, et le fit tirer de l'autel; et Adonias, s'étant présenté devant le roi Salomon, l'adora; et Salomon lui dit : Allez dans votre maison.

Chapitre 2

I R 2,1. Or le jour de la mort de David étant proche, il donna cet avis à Salomon son fils, et lui dit:

I R 2,2. Me voici près d'entrer dans la voie de toute la terre. Fortifiez-vous et soyez un homme.

I R 2,3. Observez les commandements du Seigneur votre Dieu. Marchez dans Ses voies, gardez Ses cérémonies, Ses préceptes, Ses ordonnances et Ses lois, selon qu'il est écrit dans la loi de Moïse; afin que vous vous conduisiez sagement en tout ce que vous ferez, et de quelque côté que vous vous tourniez.

I R 2,4. Et alors le Seigneur réalisera la parole qu'Il m'a donnée, lorsqu'Il m'a dit : Si vos enfants prennent garde à leurs voies, et s'ils marchent devant Moi dans la vérité, de tout leur coeur et de toute leur âme, vous aurez toujours un successeur sur le trône d'Israël.

I R 2,5. Vous savez aussi de quelle manière m'a traité Joab fils de Sarvia, et ce qu'il a fait à deux chefs de l'armée d'Israël, à Abner, fils de Ner, et à Amasa, fils de Jéther, qu'il a assassinés, versant durant la paix le sang de la guerre, et en ayant ensanglanté le baudrier qui était sur ses reins, et les souliers qu'il avait aux pieds.

I R 2,6. Vous ferez donc selon votre sagesse, et vous ne permettrez pas à ses cheveux blancs de descendre en paix dans le tombeau.

I R 2,7. Mais vous témoignerez votre reconnaissance aux fils de Berzellaï de Galaad, et ils mangeront à votre table, parce qu'ils sont venus au-devant de moi lorsque je fuyais devant Absalom votre frère.

I R 2,8. Vous avez de plus auprès de vous Séméi, fils de Géra, fils de Jémini, de Bahurim, qui prononça les plus affreuses malédictions contre moi, lorsque je m'en allais au camp; mais, parce qu'il vint au-devant de moi quand je passai le Jourdain, je lui jurai par le Seigneur que je ne le ferais point mourir par l'épée;

I R 2,9. ne laissez pas néanmoins son crime impuni. Vous êtes sage pour savoir comment vous devez le traiter, et vous ferez descendre ensanglantés ses cheveux blancs au séjour des morts.

I R 2,10. David s'endormit donc avec ses pères, et il fut enseveli dans la ville de David.

I R 2,11. Le temps du règne de David sur Israël fut de quarante ans. Il régna sept ans à Hébron, et trente-trois à Jérusalem.

I R 2,12. Salomon prit possession du royaume de David son père, et son règne s'affermit puissamment.

I R 2,13. Alors Adonias fils d'Haggith vint trouver Bethsabée, mère de Salomon. Elle lui dit : Venez-vous avec un esprit de paix? Il lui répondit : Je viens avec des pensées de paix.

I R 2,14. Et il ajouta : J'ai un mot à vous dire. Parlez, répondit-elle.

I R 2,15. Vous savez, dit Adonias, que la couronne m'appartenait, et que tout Israël m'avait choisi par préférence pour être son roi; mais le royaume a été transféré, et il est passé à mon frère, parce que c'est le Seigneur qui le lui a donné.

I R 2,16. Maintenant donc je n'ai qu'une prière à vous faire; ne m'humiliez point par un refus. Bethsabée ajouta : Que demandez-vous?

I R 2,17. Adonias lui dit : Je vous prie de demander au roi Salomon (car il ne peut rien vous refuser) qu'il m'accorde Abisag de Sunam en qualité d'épouse.

I R 2,18. Bethsabée lui dit : Bien, je parlerai pour vous au roi.

I R 2,19. Bethsabée vint donc trouver le roi Salomon, afin de lui parler pour Adonias. Le roi se leva, vint au-devant d'elle, la salua profondément, et s'assit sur son trône; et l'on mit un trône pour la mère du roi, laquelle s'assit à sa droite.

I R 2,20. Elle lui dit : Je n'ai qu'une petite prière à vous faire; ne me donnez pas la confusion d'être refusée. Le roi lui dit : Ma mère, dites ce que vous demandez; car il ne serait pas juste de vous affliger par un refus.

I R 2,21. Et elle dit : Donnez Abisag de Sunam pour épouse à votre frère Adonias.

I R 2,22. Le roi Salomon répondit à sa mère, et lui dit : Pourquoi demandez-vous Abisag de Sunam pour Adonias? Demandez donc aussi pour lui le royaume; car il est mon frère aîné, et il a déjà pour lui le grand prêtre Abiathar et Joab fils de Sarvia.

I R 2,23. Salomon jura donc par le Seigneur, et dit : Que Dieu me traite dans toute Sa sévérité, s'il n'est vrai qu'Adonias, par cette demande, a parlé contre sa propre vie!

I R 2,24. Et maintenant je jure par le Seigneur qui m'a assuré la couronne, qui m'a fait asseoir sur le trône de David mon père, et qui a établi ma maison comme Il l'avait dit, qu'Adonias sera mis à mort aujourd'hui.

I R 2,25. Et le roi Salomon envoya Banaïas, fils de Joïada, qui frappa Adonias, et le tua.

I R 2,26. Le roi dit aussi au grand prêtre Abiathar : Allez à Anathoth dans votre terre; vous mériteriez la mort, mais je ne vous ferai pas mourir, parce que vous avez porté l'arche du Seigneur Dieu devant David, mon père, et que vous avez eu part à toutes les souffrances qu'a endurées mon père.

I R 2,27. Salomon relégua donc Abiathar, afin qu'il ne fît plus les fonctions de grand prêtre du Seigneur, et que la parole que le Seigneur avait prononcée dans Silo, touchant la maison d'Héli, fût ainsi accomplie.

I R 2,28. Cette nouvelle étant venue à Joab qui avait suivi le parti d'Adonias, et non celui de Salomon, il s'enfuit dans le tabernacle du Seigneur, et saisit la corne de l'autel.

I R 2,29. On vint dire au roi Salomon que Joab s'était enfui dans le tabernacle du Seigneur, et qu'il se tenait près de l'autel; et Salomon envoya Banaïas, fils de Joïada, et lui dit : Allez, et tuez-le.

I R 2,30. Banaïas vint au tabernacle du Seigneur, et dit à Joab: Le roi vous commande de sortir. Joab lui répondit : Je ne sortirai point, mais je mourrai en ce lieu. Banaïas fit son rapport au roi, et lui dit : Voilà la réponse que Joab m'a faite.

I R 2,31. Le roi lui dit : Faites comme il vous a dit; tuez-le, et ensevelissez-le; et vous éloignerez de moi et de la maison de mon père le sang innocent répandu par Joab.

I R 2,32. Et le Seigneur fera retomber son sang sur sa tête, parce qu'il a assassiné deux hommes justes qui valaient mieux que lui, et qu'il a tué par l'épée, à l'insu de David, mon père, Abner, fils de Ner, chef de l'armée d'Israël, et Amasa, fils de Jéther, chef de l'armée de Juda.

I R 2,33. Et leur sang retombera à jamais sur la tête de Joab et sur sa postérité. Mais que le Seigneur donne une éternelle paix à David et à sa race, à sa maison et à son trône.

I R 2,34. Banaïas, fils de Joïada, monta donc, frappa Joab, et le tua; et on l'ensevelit chez lui dans le désert.

I R 2,35. Alors le roi mit à la place de Joab, Banaïas, fils de Joïada, à la tête de l'armée, et il établit Sadoc, comme grand prêtre, à la place d'Abiathar.

I R 2,36. Le roi fit aussi appeler Séméi, et lui dit : Bâtissez-vous une maison à Jérusalem, et demeurez-y, et n'en sortez point pour aller de côté ou d'autre.

I R 2,37. Le jour où vous en sortirez, et où vous passerez le torrent de Cédron, sachez que vous serez mis à mort, et votre sang retombera sur votre tête.

I R 2,38. Séméi dit au roi : Cet ordre est très juste. Ce que le roi mon seigneur a dit sera exécuté par son serviteur. Séméi demeura donc longtemps à Jérusalem.

I R 2,39. Mais trois ans s'étant passés, il arriva que les esclaves de Séméi s'enfuirent vers Achis, fils de Maacha, roi de Geth; et on vint dire à Séméi que ses esclaves étaient allés à Geth.

I R 2,40. Séméi fit donc aussitôt seller son âne, et s'en alla vers Achis, à Geth, pour redemander ses esclaves, et il les ramena de Geth.

I R 2,41. Salomon, ayant été averti que Séméi était allé de Jérusalem à Geth, et en était revenu,

I R 2,42. l'envoya chercher, et lui dit : Ne vous ai-je pas averti d'avance, et ne vous ai-je pas juré par le Seigneur, en vous disant : Le jour où vous sortirez pour aller de côté ou d'autre, sachez que vous serez puni de mort? Et vous m'avez répondu : Rien n'est plus juste que cette parole.

I R 2,43. Pourquoi donc n'avez-vous pas gardé le serment que vous avez fait au Seigneur, et l'ordre que je vous avais donné?

I R 2,44. Et le roi dit à Séméi : Vous savez tout le mal que votre conscience vous reproche d'avoir fait à David mon père. Le Seigneur a fait retomber votre méchanceté sur votre tête.

I R 2,45. Mais le roi Salomon sera béni, et le trône de David sera stable éternellement devant le Seigneur.

I R 2,46. Le roi donna donc ses ordres à Banaïas, fils de Joïada, qui sortit, frappa Séméi, et le tua.

Chapitre 3

I R 3,1. Le règne de Salomon s'étant ainsi affermi, il s'allia avec le Pharaon, roi d'Egypte; car il épousa sa fille, qu'il amena dans la ville de David, jusqu'à ce qu'il eût achevé de bâtir son palais, la maison du Seigneur, et les murs qu'il faisait faire tout autour de Jérusalem.

I R 3,2. Le peuple, cependant, immolait toujours sur les hauts lieux, parce que jusqu'alors on n'avait point encore bâti de temple au Seigneur.

I R 3,3. Or Salomon aima le Seigneur, et il se conduisit selon les préceptes de David son père, excepté qu'il sacrifia et qu'il brûlait de l'encens sur les hauts lieux.

I R 3,4. Il s'en alla donc à Gabaon pour y sacrifier, parce que c'était là le plus considérable de tous les hauts lieux; et il offrit mille hosties en holocauste sur l'autel qui était à Gabaon.

I R 3,5. Or le Seigneur apparut en songe à Salomon pendant la nuit, et lui dit : Demandez-Moi ce que vous voulez que Je vous donne.

I R 3,6. Salomon Lui répondit : Vous avez usé d'une grande miséricorde envers David mon père, Votre serviteur, selon qu'il a marché devant Vous dans la vérité et dans la justice, et que son coeur a été droit à Vos yeux; Vous lui avez conservé cette grande miséricorde, et Vous lui avez donné un fils qui est assis sur son trône, comme il paraît aujourd'hui.

I R 3,7. Maintenant donc, Seigneur Dieu, Vous m'avez fait régner, moi Votre serviteur, à la place de David mon père; mais je ne suis encore qu'un jeune enfant, qui ne sait de quelle manière il doit se conduire.

I R 3,8. Et Votre serviteur se trouve au milieu du peuple que Vous avez choisi, d'un peuple infini, qui est innombrable à cause de sa multitude.

I R 3,9. Donnez donc à Votre serviteur un coeur docile, afin qu'il puisse juger Votre peuple, et discerner entre le bien et le mal; car qui pourra rendre la justice à Votre peuple, à ce peuple si nombreux?

I R 3,10. Le Seigneur agréa donc que Salomon Lui eût fait cette demande.

I R 3,11. Et Il dit à Salomon : Parce que vous M'avez fait cette demande, et que vous n'avez point désiré un grand nombre d'années, ou de grandes richesses, ou la vie de vos ennemis, mais la sagesse pour discerner ce qui est juste,

I R 3,12. J'ai déjà fait ce que vous M'avez demandé, et Je vous ai donné un coeur si plein de sagesse et d'intelligence, qu'il n'y a jamais eu d'homme avant vous qui vous ait égalé, et qu'il n'y en aura point après vous qui vous égale.

I R 3,13. Mais Je vous ai en outre donné ce que vous ne M'avez point demandé, savoir, les richesses et la gloire, de sorte qu'aucun roi ne vous aura jamais égalé en ce point dans tous les siècles passés.

I R 3,14. Que si vous marchez dans Mes voies, et que vous gardiez Mes préceptes et Mes ordonnances, comme votre père les a gardés, Je vous donnerai encore une longue vie.

I R 3,15. Salomon, s'étant réveillé, comprit que c'était un songe; et étant venu à Jérusalem, il se présenta devant l'arche de l'Alliance du Seigneur, offrit des holocaustes et des victimes pacifiques, et fit à tous ses serviteurs un grand festin.

I R 3,16. Alors deux femmes de mauvaise vie vinrent trouver le roi, et se présentèrent devant lui.

I R 3,17. L'une d'elles lui dit : Je vous prie, mon seigneur, faites-moi justice. Nous demeurions, cette femme et moi, dans une même maison, et je suis accouchée près d'elle dans la même chambre.

I R 3,18. Elle est accouchée aussi trois jours après moi; nous étions ensemble dans cette maison, et il n'y avait personne autre que nous deux.

I R 3,19. Le fils de cette femme est mort pendant la nuit, car elle l'a étouffé en dormant;

I R 3,20. et se levant dans le silence d'une nuit profonde, pendant que je dormais, moi votre servante, elle m'a ôté mon fils que j'avais à mon côté; et l'ayant pris auprès d'elle, elle a mis auprès de moi son fils qui était mort.

I R 3,21. Quand je me levai la matin pour allaiter mon fils, je vis qu'il était mort; et, le considérant avec plus d'attention au grand jour, j'ai reconnu que ce n'était pas le mien, celui que j'avais enfanté.

I R 3,22. L'autre femme lui répondit : Ce que tu dis n'est pas vrai; mais c'est ton fils qui est mort, et le mien est vivant. La première, au contraire, répliquait : Tu mens, car c'est mon fils qui est vivant, et le tien est mort; et elles disputaient ainsi devant le roi.

I R 3,23. Alors le roi dit : Celle-ci dit : Mon fils est vivant, et le tien est mort. Et l'autre répond : Non; mais c'est ton fils qui est mort, et le mien est vivant.

I R 3,24. Le roi ajouta : Apportez-moi une épée. Lorsqu'on eut apporté une épée devant le roi,

I R 3,25. il dit à ses gardes : Coupez en deux cet enfant qui est vivant, et donnez-en la moitié à l'une, et la moitié à l'autre.

I R 3,26. Alors la femme dont le fils était vivant dit au roi (car ses entrailles furent émues pour son fils) : Seigneur donnez-lui, je vous supplie, l'enfant vivant, et ne le tuez point. L'autre disait au contraire : Qu'il ne soit ni à moi ni à toi; mais qu'on le divise en deux.

I R 3,27. Alors le roi prononça cette sentence : Donnez à celle-ci l'enfant vivant, et qu'on ne le tue point; car c'est elle qui est sa mère.

I R 3,28. Tout Israël apprit donc la manière dont le roi avait jugé cette affaire, et ils conçurent tous de la crainte pour lui, voyant que la sagesse de Dieu était en lui pour rendre la justice.

Chapitre 4

I R 4,1. Or le roi Salomon régnait sur tout Israël.

I R 4,2. Et voici quels étaient ses princes : Azarias, fils du grand prêtre Sadoc,

I R 4,3. Elihoreph et Ahia, fils de Sisa, étaient secrétaires. Josaphat, fils d'Ahilud, était chancelier.

I R 4,4. Banaïas, fils de Joïada, était général de l'armée. Sadoc et Abiathar étaient grands prêtres.

I R 4,5. Azarias, fils de Nathan, avait l'intendance sur ceux qui étaient toujours auprès du roi. Zabud, prêtre, fils de Nathan, était ami du roi.

I R 4,6. Ahisar était grand maître de la maison, et Adoniram, fils d'Abda, était surintendant des tributs.

I R 4,7. Salomon avait établi sur tout Israël douze préfets, qui avaient soin d'entretenir la table du roi et de sa maison; chacun fournissait pendant un mois de l'année tout ce qui était nécessaire à la maison du roi.

I R 4,8. Voici leurs noms : Benhur avait l'intendance sur la montagne d'Ephraïm.

I R 4,9. Bendécar à Maccès, Salébim, Bethsamès, Elon et Bathanan.

I R 4,10. Benhésed à Aruboth; il avait aussi Socho et toute la terre d'Epher.

I R 4,11. Benabinadab, qui avait l'intendance de tout le pays de Néphath-Dor, avait épousé Tapheth, fille de Salomon.

I R 4,12. Bana, fils d'Ahilud, était gouverneur de Thanach, de Mageddo, de tout le pays de Bethsan qui est près de Sarthana au-dessous de Jezrahel, depuis Bethsan jusqu'à Abelméhula vis-à-vis de Jecmaan.

I R 4,13. Bengaber était intendant de Ramoth-Galaad; et il avait les bourgs de Jaïr, fils de Manassé, qui sont en Galaad. Il commandait dans tout le pays d'Argob, qui est en Basan, à soixante villes qui étaient fort grandes et fermées de murailles, et avaient des portes de bronze.

I R 4,14. Ahinadab, fils d'Addo, était intendant à Manaïm.

I R 4,15. Achimaas était préfet de Nephthali; et il avait aussi épousé une fille de Salomon, nommée Basémath.

I R 4,16. Baana, fils d'Husi, était préfet d'Aser et de Baloth.

I R 4,17. Josaphat, fils de Pharué, l'était d'Issachar.

I R 4,18. Séméi, fils d'Ela, de Benjamin.

I R 4,19. Gaber, fils d'Uri, dans la province de Galaad, dans le pays de Séhon, roi des Amorrhéens, et d'Og, roi de Basan, et sur tout ce qui était en cette région.

I R 4,20. Le peuple de Juda et d'Israël était innombrable comme le sable de la mer; et tous mangeaient et buvaient avec une grande joie.

I R 4,21. Salomon avait sous sa domination tous les royaumes situés entre le fleuve de l'Euphrate et le pays des Philistins, et jusqu'à la frontière d'Egypte. Ils lui offraient tous des présents, et lui demeurèrent assujettis tous les jours de sa vie.

I R 4,22. Les vivres pour la table de Salomon se composaient chaque jour de trente mesures de fleur de farine, et de soixante de farine ordinaire,

I R 4,23. de dix boeufs gras, de vingt boeufs de pâturages, de cent béliers, outre la viande de venaison, les cerfs, les chevreuils, les boeufs sauvages et la volaile.

I R 4,24. Car il dominait sur tous les pays qui étaient de l'autre côté du fleuve de l'Euphrate, depuis Thaphsa jusqu'à Gaza, et tous les rois de ces provinces lui étaient assujettis; et il avait la paix de toutes parts aux alentours.

I R 4,25. Dans tout Juda et tout Israël chacun demeurait sans aucune crainte, sous sa vigne et sous son figuier, depuis Dan jusqu'à Bersabée, pendant tout le règne de Salomon.

I R 4,26. Et Salomon avait dans ses écuries quarante mille chevaux pour les chars, et douze mille chevaux de selle.

I R 4,27. Ces officiers du roi, dont on a parlé plus haut, avaient la charge de les nourrir, et ils fournisssaient au temps voulu, avec un soin extrême, tout ce qui était nécessaire pour la table du roi Salomon.

I R 4,28. Ils faisaient aussi porter l'orge et la paille pour les chevaux et les autres bêtes au lieu où était le roi, selon l'ordre qu'ils avaient reçu.

I R 4,29. Dieu donna de plus à Salomon une sagesse et une prudence prodigieuse, et une étendue de coeur aussi grande que celle du sable qui est sur le rivage de la mer.

I R 4,30. Et la sagesse de Salomon surpassait la sagesse de tous les Orientaux et de tous les Egyptiens.

I R 4,31. Il était plus sage que tous les hommes, plus sage qu'Ethan l'Ezrahite, qu'Héman, Chalcol et Dorda, fils de Mahol; et sa réputation était répandue dans toutes les nations voisines.

I R 4,32. Salomon composa aussi trois mille paraboles, et il fit cinq mille cantiques.

I R 4,33. Il traita aussi de tous les arbres, depuis le cèdre qui est sur le Liban, jusqu'à l'hysope qui sort de la muraille; et il traita de même des animaux de la terre, des oiseaux, des reptiles, et des poissons.

I R 4,34. Et l'on venait de tous les pays pour entendre la sagesse de Salomon, et tous les rois de la terre envoyaient vers lui, pour étre instruits par sa sagesse.

Chapitre 5

I R 5,1. Hiram, roi de Tyr, envoya aussi ses serviteurs vers Salomon, ayant appris qu'il avait été sacré roi à la place de son père; car Hiram avait toujours été ami de David.

I R 5,2. Or Salomon envoya vers Hiram, et lui fit dire:

I R 5,3. Vous savez quel a été le désir de David mon père, et qu'il n'a pu bâtir une maison au Seigneur son Dieu, à cause des guerres qui le menaçaient de toutes parts, jusqu'à ce que le Seigneur eut mis ses ennemis sous ses pieds.

I R 5,4. Mais maintenant le Seigneur mon Dieu m'a donné la paix avec tous les peuples qui m'environnent, et il n'y a plus d'ennemi, ni de calamité fâcheuse.

I R 5,5. C'est pourquoi j'ai dessein de bâtir un temple au Seigneur mon Dieu, selon que le Seigneur l'a ordonné à David mon père, en lui disant : Votre fils, que Je mettrai à votre place sur votre trône, sera celui qui bâtira une maison à Mon nom.

I R 5,6. Donnez donc ordre à vos serviteurs, qu'ils coupent pour moi des cèdres du Liban, et mes serviteurs seront avec les vôtres, et je donnerai à vos serviteurs telle récompense que vous me demanderez; car vous savez que je n'ai personne parmi mon peuple qui sache couper le bois comme les Sidoniens.

I R 5,7. Hiram, ayant entendu ces paroles de Salomon, en eut une grande joie, et il dit : Béni soit le Seigneur Dieu, qui donne aujourd'hui à David un fils très sage pour gouverner un si grand peuple.

I R 5,8. Et il envoya dire à Salomon : J'ai appris la proposition que vous m'avez fait faire; j'exécuterai tout ce que vous désirerez pour les bois de cèdre et de sapin.

I R 5,9. Mes serviteurs les porteront du Liban à la mer, et je les arrangerai en radeaux sur la mer jusqu'au lieu que vous m'aurez marqué, et je les y ferai débarquer, et vous les ferez prendre; et pour cela vous me donnerez ce qui me sera nécessaire pour nourrir ma maison.

I R 5,10. Hiram donna donc à Salomon des bois de cèdre et de sapin autant qu'il en désirait.

I R 5,11. Et Salomon donnait à Hiram pour l'entretien de sa maison vingt mille mesures de froment, et vingt mesures d'huile très pure; et c'est là ce que Salomon fournissait chaque année à Hiram.

I R 5,12. Le Seigneur donna aussi la sagesse à Salomon selon qu'Il le lui avait promis. Il y avait paix entre Hiram et Salomon, et ils firent alliance l'un avec l'autre.

I R 5,13. Et le roi Salomon choisit des ouvriers dans tout Israël; et il ordonna que l'on prendrait pour cet ouvrage trente mille hommes.

I R 5,14. Il les envoyait au Liban tour à tour, dix mille chaque mois, de sorte qu'ils demeuraient deux mois dans leurs maisons; et Adoniram avait l'intendance sur eux tous.

I R 5,15. Salomon avait encore soixante-dix mille hommes qui portaient les fardeaux, et quatre-vingt mille qui taillaient des pierres dans la montagne;

I R 5,16. sans compter ceux qui avaient l'intendance sur chaque ouvrage, au nombre de trois mille trois cents, qui donnaient les ordres au peuple et à ceux qui travaillaient.

I R 5,17. Et le roi ordonna de prendre de grandes pierres de grand prix, pour les fondements du temple, et de les préparer;

I R 5,18. et les maçons de Salomon et ceux d'Hiram eurent soin de les tailler; et les Gibliens apprêtèrent les bois et les pierres pour bâtir la maison du Seigneur.

Chapitre 6

I R 6,1. On commença donc à bâtir la maison du Seigneur quatre cent quatre-vingts ans après la sortie des enfants d'Israël hors de l'Egypte, la quatrième année du règne de Salomon sur Israël, au mois de zio, qui est le second mois de l'année.

I R 6,2. La maison que le roi Salomon bâtissait au Seigneur avait soixante coudées de long, vingt coudées de large, et trente coudées de haut.

I R 6,3. Il y avait en avant du temple un vestibule de vingt coudées de long, autant que le temple avait de largeur; et il avait dix coudées de large, et il était en avant du temple.

I R 6,4. Et Salomon fit au temple des fenêtres obliques.

I R 6,5. Et il bâtit des étages sur les murailles du temple autour de l'enceinte du temple et de l'oracle, et il fit des bas-côtés tout à l'entour.

I R 6,6. L'étage d'en bas avait cinq coudées de large; celui du milieu avait six coudées de large, et le troisième en avait sept. Il mit des poutres autour de la maison par le dehors, afin que ces étages ne fussent point appuyés sur les murs du temple.

I R 6,7. Lorsque la maison se construisait, elle fut bâtie de pierres qui étaient toutes taillées et achevées; on n'entendit dans la maison ni marteau ni hache, ni le bruit d'aucun instrument pendant qu'elle se bâtit.

I R 6,8. La porte du bas-côté intermédiaire était à droite de la maison, et l'on montait par un escalier tournant à l'étage du milieu, et de celui du milieu au troisième.

I R 6,9. Il bâtit ainsi, et acheva la maison, et il la revêtit de lambris de cèdre.

I R 6,10. Et il fit au-dessus de tout l'édifice un plancher de cinq coudées de haut, et il couvrit cette maison de bois de cèdre.

I R 6,11. Alors le Seigneur parla à Salomon, et lui dit:

I R 6,12. J'ai vu cette maison que vous bâtissez. Si vous marchez dans Mes préceptes, si vous exécutez Mes ordonnances, et que vous gardiez tous Mes commandements sans vous en détourner d'un pas, Je vérifierai en votre personne la parole que J'ai dite à David votre père;

I R 6,13. et J'habiterai au milieu des enfants d'Israël, et Je n'abandonnerai point Mon peuple d'Israël.

I R 6,14. Salomon bâtit donc la maison, et l'acheva.

I R 6,15. Il lambrissa d'ais de cèdre l'intérieur des murailles du temple. Depuis le pavé du temple jusqu'au sommet des murailles et jusqu'au plafond, il le couvrit intérieurement de lambris de cèdre; et il planchéia le temple de bois de sapin.

I R 6,16. Il fit aussi une séparation d'ais de cèdre à vingt coudées au fond du temple, depuis le plancher jusqu'au sommet; et il fit en cet espace le lieu intérieur de l'oracle, qui est le Saint des saints.

I R 6,17. Le temple, depuis l'entrée de l'oracle, avait quarante coudées.

I R 6,18. Et tout le temple était au dedans lambrissé de cèdre, et les jointures du bois étaient faites avec grand art, et ornées de sculptures et de moulures. Tout était revêtu de lambris de cèdre, et il ne paraissait point de pierres dans la muraille.

I R 6,19. Il fit l'oracle au milieu du temple, dans la partie la plus intérieure, pour y mettre l'arche de l'alliance du Seigneur.

I R 6,20. L'oracle avait vingt coudées de long, vingt coudées de large, et vingt coudées de haut, et il le couvrit et revêtit d'or très pur; il couvrit aussi l'autel de bois de cèdre.

I R 6,21. Il couvrit encore d'un or très pur la partie du temple qui était devant l'oracle, et il attacha les lames d'or avec des clous d'or.

I R 6,22. Et il n'y avait rien dans le temple qui ne fût couvert d'or. Il couvrit aussi d'or tout l'autel qui était devant l'oracle.

I R 6,23. Il fit dans l'oracle deux chérubins de bois d'olivier, qui avaient dix coudées de haut.

I R 6,24. L'une des ailes du chérubin avait cinq coudées, et l'autre avait aussi cinq coudées; ainsi, il y avait dix coudées depuis l'extrémité d'une des ailes jusqu'à l'extrémité de l'autre.

I R 6,25. Le second chérubin avait aussi dix coudées. Les dimensions et la forme étaient les mêmes pour les deux chérubins;

I R 6,26. c'est-à-dire que le premier chérubin avait dix coudées de haut, et le second avait aussi la même hauteur.

I R 6,27. Il mit les chérubins au milieu du temple intérieur, et ils avaient leurs ailes étendues. L'une des ailes du premier chérubin touchait l'une des murailles, et l'aile du second chérubin touchait l'autre muraille, et leurs secondes ailes se joignaient au milieu du temple.

I R 6,28. Il couvrit aussi d'or les chérubins.

I R 6,29. Il orna toutes les murailles du temple tout alentour de moulures et de sculptures, où il fit des chérubins et des palmes en bas-relief, et diverses peintures qui semblaient se détacher de leur fond et sortir de la muraille.

I R 6,30. Il couvrit aussi d'or le pavé du temple, au dedans et au dehors.

I R 6,31. Il fit à l'entrée de l'oracle de petites portes de bois d'olivier, et des poteaux qui étaient à cinq pans.

I R 6,32. Il fit ces deux portes de bois d'olivier; et il y fit tailler des figures de chérubins et des palmes, et des sculptures avec beaucoup de relief; et il couvrit d'or tant les chérubins que les palmes, et tout le reste.

I R 6,33. Il mit à l'entrée du temple des poteaux de bois d'olivier qui étaient taillés à quatre faces;

I R 6,34. et il y mit deux portes de bois de sapin, l'une d'un côté, et l'autre de l'autre; chaque porte était brisée, et elle s'ouvrait tout en ayant ses deux parties unies ensemble.

I R 6,35. Il fit sculpter des chérubins, des palmes, et d'autres ornements avec beaucoup de saillie, et il couvrit de lames d'or le tout, bien dressé à la règle et à l'équerre.

I R 6,36. Il bâtit aussi le parvis intérieur de trois assises de pierres polies, avec un rang de bois de cèdre.

I R 6,37. Les fondements de la maison du Seigneur furent posés la quatrième année, au mois de zio;

I R 6,38. et la onzième année, au mois de bul, qui est le huitième mois, elle fut entièrement achevée, dans toutes ses parties et dans tout ce qui devait servir au culte; et Salomon mit sept ans à la bâtir.

Chapitre 7

I R 7,1. Salomon bâtit, et acheva entièrement son palais en treize ans.

I R 7,2. Il bâtit aussi la maison de la forêt du Liban, qui avait cent coudées de long, cinquante coudées de large, trente coudées de haut, et quatre galeries entre des colonnes de bois de cèdre; car il avait fait tailler les colonnes en bois de cèdre.

I R 7,3. Et il revêtit de lambris de bois de cèdre tout le plafond, qui était soutenu par quarante-cinq colonnes. Chaque rang avait quinze colonnes,

I R 7,4. qui étaient posées l'une vis-à-vis de l'autre,

I R 7,5. et se regardaient l'une l'autre, étant placées à égale distance; et il y avait sur les colonnes des poutres carrées toutes d'une même grosseur.

I R 7,6. Il fit aussi le portique des colonnes, qui avait cinquante coudées de long, et trente coudées de large; et encore une autre galerie en avant de la plus grande, avec des colonnes et des architraves sur les colonnes.

I R 7,7. Il fit aussi le portique du trône, où était le tribunal, et il le lambrissa de bois de cèdre depuis le plancher jusqu'au sommet.

I R 7,8. La maison où était son lit de justice était au milieu du portique et de même travail. Salomon fit aussi pour la fille du Pharaon, qu'il avait épousée, un palais d'une même architecture que ce portique.

I R 7,9. Tous ces édifices, depuis les fondements jusqu'au haut des murs, et par dehors jusqu'au grand parvis, étaient construits de pierres d'un grand prix, dont les deux parements, tant l'intérieur que l'extérieur, avaient été sciés tout d'une même forme et d'une même mesure.

I R 7,10. Les fondements étaient aussi en pierres précieuses et très grandes, de dix à huit coudées.

I R 7,11. Il y avait au-dessus de très belles pierres, taillées d'une même grandeur, couvertes aussi de lambris de cèdre.

I R 7,12. Le grand parvis était rond, et avait trois rangs de pierres taillées, et un rang lambrissé de cèdre, ce qui était observé aussi dans le parvis intérieur de la maison du Seigneur, et dans le vestibule du temple.

I R 7,13. Le roi Salomon fit aussi venir de Tyr Hiram,

I R 7,14. qui était fils d'une femme veuve, de la tribu de Nephthali, et dont le père était de Tyr. Il travaillait sur le bronze, et il était rempli de sagesse, d'intelligence et de science pour faire toutes sortes d'ouvrages de bronze. Hiram, étant donc venu auprès du roi Salomon, fit tous les ouvrages qu'il lui confia.

I R 7,15. Il fit deux colonnes de bronze, dont chacune avait dix-huit coudées de haut, et une ligne de douze coudées mesurait chaque colonne.

I R 7,16. Il fit aussi deux chapiteaux de bronze qu'il coula en fonte, pour mettre en haut de chaque colonne; l'un des chapiteaux avait cinq coudées de haut, et l'autre avait aussi la même hauteur de cinq coudées;

I R 7,17. et on y voyait une espèce de rets et de chaînes entrelacées l'une dans l'autre avec un art admirable. Chaque chapiteau de ces colonnes était coulé en fonte; il y avait sept rangs de mailles dans le réseau de l'un des chapiteaux, et autant dans l'autre.

I R 7,18. Il fit pour ces colonnes deux rangs de grenades autour des treillis, pour couvrir les chapiteaux qui étaient au-dessus; il fit le second chapiteau comme le premier.

I R 7,19. Les chapiteaux qui étaient en haut des colonnes dans le parvis étaient faits en forme de lis, et avaient quatre coudées de haut.

I R 7,20. Et il y avait encore au sommet des colonnes, au-dessus des rets, d'autres chapiteaux proportionnés à la colonne; et autour de ce second chapiteau, il y avait deux cents grenades disposées en deux rangs.

I R 7,21. Il mit les deux colonnes au vestibule du temple; et ayant dressé la colonne droite, il l'appela Jachin; il dressa de même la seconde colonne, qu'il appela Booz.

I R 7,22. Il mit au-dessus des colonnes ce travail en forme de lis, et l'ouvrage des colonnes fut ainsi entièrement achevé.

I R 7,23. Il fit aussi la mer d'airain, de dix coudées d'un bord à l'autre, et toute ronde; elle avait cinq coudées de haut, et une corde de trente coudées mesurait sa circonférence.

I R 7,24. Et sous le bord, une sculpture de dix coudées environnait cette mer; c'étaient deux rangs de sculptures striées, en airain.

I R 7,25. Cette mer reposait sur douze boeufs, dont trois regardaient le septentrion, trois l'occident, trois le midi, et trois l'orient; et la mer était posée sur eux, et toutes leurs parties postérieures étaient cachées en dedans.

I R 7,26. Le bassin avait trois pouces d'épaisseur, et son bord était comme le bord d'une coupe, et comme la feuille d'un lis épanoui; et il contenait deux mille bats.

I R 7,27. Il fit aussi dix bases d'airain, dont chacune avait quatre coudées de long, quatre coudées de large, et trois coudées de haut.

I R 7,28. Et cet ouvrage des bases était ciselé, et il y avait des sculptures entre les jointures.

I R 7,29. Là, entre des couronnements et des bordures, il y avait des lions, des boeufs, et des chérubins; et de même dans les jointures, par-dessus, et, au-dessus des lions et des boeufs, pendaient comme des courroies d'airain.

I R 7,30. Chaque base avait quatre roues d'airain, et des essieux d'airain; aux quatre angles il y avait comme des jantes en fonte, qui se regardaient l'une l'autre.

I R 7,31. En haut de la base, il y avait une ouverture pour le bassin, et ce qui en paraissait au dehors était entièrement rond, d'une coudée; la largeur avait une coudée et demie. Aux angles des colonnes étaient diverses ciselures, et ce qui était entre les colonnes n'était pas rond, mais carré.

I R 7,32. Et les quatre roues qui étaient aux quatre angles de la base étaient jointes ensemble par-dessous la base, et chaque roue avait une coudée et demie de haut.

I R 7,33. Ces roues étaient semblables à celles d'un char; leurs essieux, leurs rayons, leurs jantes et leurs moyeux étaient tous en fonte.

I R 7,34. Et les quatre consoles, qui étaient aux angles de chaque base, faisaient une même pièce avec elle, et étaient de même fonte.

I R 7,35. Au sommet de la base il y avait un rebord rond, d'une demi-coudée, travaillé de telle sorte, qu'un bassin pouvait être placé dessus; il était orné de ciselures et de sculptures variées, formant une seule pièce avec la base.

I R 7,36. Il sculpta aussi sur les surfaces, qui étaient d'airain, et aux angles, des chérubins, des lions et des palmes; ces chérubins représentaient comme un homme debout, en sorte qu'ils paraissaient non pas ciselés, mais ajoutés tout alentour.

I R 7,37. Il fit ainsi dix bases fondues d'une même manière, de même grandeur, et de sculpture pareille.

I R 7,38. Il fit aussi dix bassins d'airain, chacun desquels contenait quarante bats, et avait quatre coudées; et il posa chaque bassin sur chacun des dix bases.

I R 7,39. Et il plaça ces dix socles, cinq au côté droit du temple, et cinq au côté gauche; et il mit la mer d'airain au côté droit du temple, entre l'orient et le midi.

I R 7,40. Hiram fit aussi des marmites, des chaudrons et des bassins; et il acheva tout l'ouvrage que le roi Salomon voulait faire dans le temple du Seigneur:

I R 7,41. les deux colonnes et les deux cordons sur les chapiteaux, avec deux réseaux pour couvrir les deux cordons qui étaient aux chapiteaux des colonnes;

I R 7,42. et quatre cents grenades pour les deux réseaux, savoir, deux rangs de grenades dans chaque réseau dont étaient couverts les deux cordons des chapiteaux qui étaient au sommet des colonnes;

I R 7,43. et les dix bases et les dix bassins sur les bases;

I R 7,44. et la mer, et les douze boeufs sous cette mer;

I R 7,45. et des marmites, des chaudrons et des bassins. Tous ces objets, que fit Hiram par ordre du roi Salomon pour la maison du Seigneur, étaient d'airain.

I R 7,46. Le roi les fit fondre dans la plaine du Jourdain, dans un sol argileux, entre Sochoth et Sarthan.

I R 7,47. Salomon mit dans le temple tous ces objets; et il y en avait une si grand quantité, qu'on ne pouvait marquer le poids de l'airain employé.

I R 7,48. Salomon fit aussi tout ce qui devait servir dans la maison du Seigneur : l'autel d'or, et la table d'or sur laquelle on devait mettre les pains de proposition;

I R 7,49. et les chandeliers d'or, cinq à droite et cinq à gauche, devant l'oracle, qui était de fin or, et au-dessus d'eux, des fleurs de lis et des lampes d'or. Il fit aussi des pincettes d'or,

I R 7,50. des aiguières, des fourchettes, des coupes, des mortiers, et des encensoirs d'un or très pur. Les gonds des portes de la maison intérieure du Saint des saints, et des portes de la maison du temple, étaient aussi d'or.

I R 7,51. Ainsi Salomon acheva tous les ouvrages qu'il faisait pour la maison du Seigneur, et il porta dans le temple l'argent, l'or, et les ustensiles que David son père avait consacrés à Dieu, et il les mit en réserve dans les trésors de la maison du Seigneur.

Chapitre 8

I R 8,1. Alors tous les anciens d'Israël avec les princes des tribus, et tous les chefs des familles des enfants d'Israël, s'assemblèrent, et vinrent trouver le roi Salomon à Jérusalem, pour transporter l'arche de l'alliance du Seigneur de la ville de David, c'est-à-dire de Sion.

I R 8,2. Tout Israël s'assembla aussi auprès du roi Salomon en un jour solennel du mois d'éthanim, qui est le septième mois.

I R 8,3. Tous les anciens d'Israël étant venus, les prêtres prirent l'arche du Seigneur,

I R 8,4. et la portèrent avec la tabernacle de l'alliance, et tous les ustensiles du sanctuaire qui étaient dans le tabernacle; et les prêtres et les lévites les portèrent.

I R 8,5. Le roi Salomon, et tout le peuple qui s'était assemblé auprès de lui, marchaient devant l'arche, et ils immolaient une multitude de brebis et de boeufs, sans prix et sans nombre.

I R 8,6. Les prêtres portèrent l'arche de l'alliance du Seigneur au lieu qui lui était destiné, dans l'oracle du temple, dans le Saint des saints, sous les ailes des chérubins.

I R 8,7. Car les chérubins étendaient leurs ailes au-dessus du lieu où était l'arche, et ils couvraient l'arche et ses barres.

I R 8,8. Et ils retirèrent les barres en avant, de sorte qu'on en voyait les extrémités dès l'entrée du sanctuaire devant l'oracle, mais elles ne paraissaient point au-dehors; et elles sont demeurées là jusqu'à ce jour.

I R 8,9. Or il n'y avait dans l'arche que les deux tables de pierre que Moïse y avait mises sur l'Horeb, lorsque le Seigneur fit alliance avec les enfants d'Israël, aussitôt après leur sortie d'Egypte.

I R 8,10. Lorsque les prêtres furent sortis du sanctuaire, une nuée remplit la maison du Seigneur;

I R 8,11. et les prêtres ne pouvaient plus s'y tenir, ni y accomplir leurs fonctions à cause de la nuée, car la gloire du Seigneur avait rempli la maison du Seigneur.

I R 8,12. Alors Salomon dit : Le Seigneur a dit qu'Il habiterait dans une nuée.

I R 8,13. J'ai bâti une maison qui sera Votre demeure, et Votre trône très solide à tout jamais.

I R 8,14. Et le roi tourna son visage, et bénit toute l'assemblée d'Israël. Car tout Israël était là, debout.

I R 8,15. Et Salomon dit : Béni soit le Seigneur, le Dieu d'Israël, qui a parlé de Sa bouche à David mon père, et qui par Sa puissance a exécuté ce qu'Il avait promis en disant:

I R 8,16. Depuis le jour où J'ai tiré d'Egypte Israël mon peuple, Je n'ai point choisi de ville dans toutes les tribus d'Israël, afin qu'on M'y bâtît une maison, et que Mon nom y fût établi; mais J'ai choisi David, afin qu'il fût chef de Mon peuple Israël.

I R 8,17. Et David, mon père, avait voulu bâtir une maison au nom du Seigneur Dieu d'Israël.

I R 8,18. Mais le Seigneur dit à David mon père : Quand vous avez pensé dans votre coeur à bâtir une maison à Mon nom, vous avez bien fait de prendre en vous-même cette résolution.

I R 8,19. Néanmoins ce n'est pas vous qui Me bâtirez une maison; mais votre fils qui sortira de votre sein bâtira, lui, une maison à Mon nom.

I R 8,20. Le Seigneur a réalisé la parole qu'Il avait dite; j'ai succédé à David mon père, je me suis assis sur le trône d'Israël, comme l'avait dit le Seigneur, et j'ai bâti une maison au nom du Seigneur Dieu d'Israël.

I R 8,21. J'ai établi ici le lieu de l'arche, où est l'alliance que le Seigneur fit avec nos pères, lorsqu'ils sortirent du pays d'Egypte.

I R 8,22. Salomon se tint ensuite devant l'autel du Seigneur, à la vue de toute l'assemblée d'Israël; et il étendit ses mains vers le ciel,

I R 8,23. et il dit : Seigneur Dieu d'Israël, il n'y a pas de Dieu qui Vous ressemble, ni là-haut dans le ciel, ni ici-bas sur la terre; à Vous, qui gardez l'alliance et la miséricorde envers Vos serviteurs qui marchent devant Vous de tout leur coeur;

I R 8,24. qui avez gardé à Votre serviteur David, mon père, ce que Vous lui avez promis : Votre bouche l'a prononcé, et Vos mains l'ont accompli, comme ce jour le prouve.

I R 8,25. Maintenant donc Seigneur Dieu d'Israël, conservez à Votre serviteur David, mon père, ce que Vous lui avez promis, en disant : Vous ne manquerez point d'héritiers qui soient assis devant Moi sur le trône d'Israël, pourvu néanmoins qu'ils veillent sur leurs voies, de manière à marcher en Ma présence comme vous avez marché devant Moi.

I R 8,26. Accomplissez donc, Seigneur Dieu d'Israël, les paroles que Vous avez dites à Votre serviteur David, mon père.

I R 8,27. Mais est-il croyable que Dieu habite véritablement sur la terre? Car si les cieux et les cieux des cieux ne peuvent Vous contenir, combien moins cette maison que j'ai bâtie!

I R 8,28. Mais ayez égard, Seigneur mon Dieu, à l'oraison de Votre serviteur et à ses prières; écoutez l'hymne et l'oraison que Votre serviteur profère devant Vous aujourd'hui;

I R 8,29. afin que Vos yeux soient ouverts jour et nuit sur cette maison, sur cette maison dont Vous avez dit : Mon nom sera là; afin que Vous exauciez la prière que Votre serviteur Vous adresse en ce lieu;

I R 8,30. afin que Vous exauciez la prière de Votre serviteur et toutes celles que Votre peuple Israël Vous offrira en ce lieu; et Vous les exaucerez du lieu de Votre demeure dans le Ciel, et, les ayant exaucées, Vous leur ferez miséricorde.

I R 8,31. Si un homme pèche contre son prochain, et s'il a quelque serment par lequel il soit lié, et s'il vient dans Votre maison, devant Votre autel, à cause du serment,

I R 8,32. Vous écouterez du Ciel et Vous ferez justice à Vos serviteurs, condamnant le coupable, et faisant retomber sa perfidie sur sa tête, et justifiant le juste en lui rendant selon sa justice.

I R 8,33. Si Votre peuple Israël fuit devant ses ennemis parce qu'il aura péché contre Vous, et si, faisant pénitence et rendant gloire à Votre nom, ils viennent Vous prier et Vous implorer dans cette maison,

I R 8,34. exaucez-les du Ciel, et pardonnez le péché de Votre peuple Israël, et ramenez-les dans la terre que Vous avez donnée à leurs pères.

I R 8,35. Si le ciel est fermé, et s'il ne pleut pas à cause de leurs péchés, et que, priant en ce lieu, ils fassent pénitence en Votre nom, et se convertissent de leurs péchés à cause de leur affliction,

I R 8,36. exaucez-les du ciel, et pardonnez les péchés de Vos serviteurs et de Votre peuple Israël et montrez-leur la voie droite par laquelle ils doivent marcher; et répandez la pluie sur Votre terre que Vous avez donnée en possession à Votre peuple.

I R 8,37. S'il survient dans le pays ou famine, ou peste, ou corruption de l'air, ou la nielle, ou la sauterelle, ou la rouille; ou si l'ennemi de Votre peuple l'afflige en assiégeant ses portes; ou s'il est frappé de quelque plaie et de quelque infirmité;

I R 8,38. pour toute malédiction ou imprécation qui arrivera à tout homme de Votre peuple Israël; si quelqu'un connaît la plaie de son coeur, et étend ses mains vers Vous dans cette maison,

I R 8,39. Vous l'exaucerez du Ciel, du lieu de Votre demeure, Vous lui serez de nouveau propice, et Vous agirez de manière à donner à chacun selon toutes ses voies, selon que Vous verrez son coeur, car Vous connaissez seul le coeur de tous les enfants des hommes,

I R 8,40. afin que Vos serviteurs Vous craignent tant qu'ils vivront sur la face de la terre que Vous avez donnée à nos pères.

I R 8,41. De plus, lorsqu'un étranger qui ne sera point de Votre peuple Israël viendra d'un pays lointain, à cause de Votre nom, car la grandeur de Votre nom, la force de Votre main, de Votre bras

I R 8,42. étendu seront connus partout; lors donc qu'il viendra prier en ce lieu,

I R 8,43. Vous l'exaucerez du Ciel, du firmament où Vous demeurez, et Vous ferez tout ce que l'étranger Vous aura demandé; afin que tous les peuples de la terre apprennent à craindre Votre nom comme Votre peuple Israël, et qu'ils éprouvent que Votre nom a été invoqué sur cette maison que j'ai bâtie.

I R 8,44. Lorsque Votre peuple ira au combat contre ses ennemis, par quelque chemin que Vous les ayez envoyés, ils Vous prieront, tournés vers la ville que Vous avez choisie, et vers la maison que j'ai bâtie à Votre nom;

I R 8,45. Vous exaucerez du Ciel leurs supplications et leurs prières, et Vous leur rendrez justice.

I R 8,46. Que s'ils pèchent contre Vous, car il n'y a point d'homme qui ne pèche, et qu'étant irrité Vous les livriez à leurs ennemis, et qu'ils soient emmenés captifs dans le pays de leurs ennemis, au loin ou tout près;

I R 8,47. s'ils font pénitence du fond du coeur dans le lieu de leur captivité, et s'ils se convertissent et Vous prient dans leur captivité, en disant : Nous avons péché, nous avons commis l'iniquité, nous avons fait des actions impies;

I R 8,48. s'ils reviennent à Vous de tout leur coeur et de toute leur âme dans le pays de leurs ennemis où ils auront été emmenés captifs, et s'ils Vous prient tournés vers le chemin de la terre que Vous avez donnée à leurs pères, et de la ville que Vous avez choisie, et du temple que j'ai bâti à Votre nom,

I R 8,49. Vous exaucerez du Ciel, du firmament où est Votre trône, leurs supplications et leurs prières, et Vous leur ferez justice;

I R 8,50. et Vous serez propice à Votre peuple qui a péché contre Vous, et à toutes les iniquités par lesquelles ils ont prévariqué contre Votre loi, et Vous inspirerez de la pitié à ceux qui les auront emmenés captifs, afin qu'ils aient compassion d'eux;

I R 8,51. car c'est Votre peuple et Votre héritage, que Vous avez tiré du pays d'Egypte, du milieu d'une fournaise de fer.

I R 8,52. Que Vos yeux soient donc ouverts aux prières de Votre serviteur et de Votre peuple Israël, afin que Vous les exauciez dans toutes les demandes qu'ils Vous feront.

I R 8,53. Car c'est Vous, Seigneur Dieu, qui les avez séparés de tous les peuples de la terre pour en faire Votre héritage, selon que Vous l'avez déclaré par Moïse Votre serviteur, lorsque Vous avez tiré nos pères d'Egypte.

I R 8,54. Or, quand Salomon eut achevé d'offrir au Seigneur cette prière et cette supplication, il se leva de devant l'autel du Seigneur; car il avait mis les deux genoux en terre, et il avait étendu ses mains vers le ciel.

I R 8,55. Il se tint donc debout, et bénit toute l'assemblée d'Israël en disant à haute voix:

I R 8,56. Béni soit le Seigneur, qui a donné la paix à Son peuple Israël, selon tout ce qu'Il avait promis. Il n'est pas tombé une seule parole de tous les biens qu'Il avait promis par Moïse Son serviteur.

I R 8,57. Que le Seigneur notre Dieu soit avec nous comme Il a été avec nos pères, ne nous abandonnant pas et ne nous rejetant pas;

I R 8,58. mais qu'Il incline nos coeurs vers Lui, afin que nous marchions dans toutes Ses voies, et que nous gardions Ses préceptes et Ses cérémonies, et toutes les ordonnances qu'Il a prescrites à nos pères.

I R 8,59. Et que les paroles par lesquelles j'ai prié devant le Seigneur soient présentes jour et nuit au Seigneur notre Dieu, afin que chaque jour Il fasse justice à Son serviteur et à Son peuple Israël;

I R 8,60. afin que tous les peuples de la terre sachent que le Seigneur est Dieu, et qu'Il n'y a point d'autre que Lui.

I R 8,61. Que notre coeur aussi soit parfait avec le Seigneur notre Dieu, afin que nous marchions selon Ses préceptes, et que nous gardions Ses commandements, comme en ce jour.

I R 8,62. Le roi donc, et tout Israël avec lui, immolèrent des victimes devant le Seigneur.

I R 8,63. Et Salomon égorgea et immola au Seigneur comme hosties pacifiques vingt-deux mille boeufs, et cent vingt mille brebis, et le roi avec les enfants d'Israël dédièrent le temple du Seigneur.

I R 8,64. En ce jour-là le roi consacra le milieu du parvis qui était devant la maison du Seigneur; car il y offrit des holocaustes, des sacrifices et la graisse des hosties pacifiques, car l'autel d'airain qui était devant le Seigneur était trop petit, et ne pouvait suffire pour les holocaustes, les sacrifices et les graisses des hosties pacifiques.

I R 8,65. Salomon fit donc alors une fête célèbre, et tout Israël la fit aussi avec lui, multitude immense venue depuis l'entrée d'Emath jusqu'au fleuve d'Egypte, devant le Seigneur notre Dieu, pendant sept jours et sept jours, c'est-à-dire, quatorze jours.

I R 8,66. Et le huitième jour il renvoya le peuple, et bénissant le roi, ils s'en retournèrent dans leurs maisons, joyeux et le coeur plein d'allégresse pour tous les biens que le Seigneur avait faits à David Son serviteur et à Son peuple Israël.

Chapitre 9

I R 9,1. Or il arriva que Salomon ayant achevé de bâtir la maison du Seigneur, le palais du roi, et tout ce qu'il avait souhaité et voulu faire,

I R 9,2. Le Seigneur lui apparut une seconde fois, comme Il lui avait apparu à Gabaon.

I R 9,3. Et le Seigneur lui dit : J'ai exaucé votre prière et la supplication que vous M'avez adressée. J'ai sanctifié cette maison que vous avez bâtie, pour y mettre Mon nom à jamais; et Mes yeux et Mon coeur y seront toujours.

I R 9,4. Et vous, si vous marchez devant Moi comme a marché votre père, dans la simplicité du coeur et la droiture, si vous faites tout ce que Je vous ai commandé, et si vous gardez Mes lois et Mes commandements,

I R 9,5. J'établirai à jamais votre trône et votre règne sur Israël, selon que Je l'ai promis à David votre père, en disant : Il y aura toujours de votre race quelque héritier assis sur le trône d'Israël.

I R 9,6. Mais si vous vous détournez de Moi, vous et Vos enfants, si vous cessez de Me suivre et de garder Mes préceptes et les cérémonies que Je vous ai prescrites, et que vous alliez servir et adorer les dieux étrangers,

I R 9,7. J'enlèverai Israël de la surface de la terre que Je leur ai donnée, Je rejetterai loin de Moi ce temple que J'ai consacré à Mon nom, et Israël deviendra le proverbe et la fable de tous les peuples,

I R 9,8. et cette maison sera un exemple, et quiconque passera devant elle sera dans la stupeur, et sifflera, et dira : Pourquoi le Seigneur a-t-Il ainsi traité cette terre et cette maison?

I R 9,9. Et on répondra : Parce qu'ils ont abandonné le Seigneur leur Dieu, qui avait tiré leurs pères de l'Egypte, et qu'ils ont suivi des dieux étrangers, auxquels ils ont rendu l'adoration et le culte; c'est pour cela que le Seigneur a amené sur eux tous ces maux.

I R 9,10. Vingt ans s'étant passés, pendant lesquels Salomon bâtit les deux maisons, c'est-à-dire la maison du Seigneur et la maison du roi,

I R 9,11. Hiram, roi de Tyr, lui fournissant tous les bois de cèdre et de sapin, et l'or selon le besoin qu'il en avait, Salomon donna à Hiram vingt villes dans le pays de Galilée.

I R 9,12. Et Hiram vint de Tyr pour voir ces villes que Salomon lui avait données, mais elles ne lui plurent pas;

I R 9,13. et il dit : Sont-ce là, mon frère, les villes que vous m'avez données? Et il appela cette contrée la Terre de Chabul, comme elle s'appelle encore aujourd'hui.

I R 9,14. Hiram envoya aussi au roi Salomon cent vingt talents d'or.

I R 9,15. Et la raison qu'eut le roi Salomon de mettre un tribut sur son peuple fut la grande dépense qu'il fut obligé de faire pour bâtir la maison du Seigneur et sa maison, pour bâtir Mello, les murailles de Jérusalem, Héser, Mageddo et Gazer.

I R 9,16. Le Pharaon, roi d'Egypte, était venu prendre Gazer et l'avait brûlée, et il avait détruit les Chananéens qui habitaient dans la ville, et il l'avait donnée pour dot à sa fille, que Salomon avait épousée.

I R 9,17. Salomon rebâtit donc Gazer et la basse Béthoron,

I R 9,18. Baalath, et Palmyre dans le pays du désert.

I R 9,19. Il fortifia aussi toutes les bourgades qui étaient à lui, et qui n'avaient point de murailles, les villes pour les chars, et les villes pour les cavaliers, et bâtit tout ce qu'il lui plut à Jérusalem, sur le Liban, et dans toute l'étendue de son royaume.

I R 9,20. Quant au peuple qui restait des Amorrhéens, des Héthéens, des Phérézéens, des Hévéens et des Jébuséens, lesquels ne faisaient point partie des fils d'Israël,

I R 9,21. Salomon rendit tributaires leurs enfants, qui étaient demeurés dans le pays, et que les Israélites n'avaient pu exterminer, et ils sont restés tributaires jusqu'à ce jour.

I R 9,22. Il ne voulut point qu'aucun des enfants d'Israël servit comme esclave, mais il en fit ses hommes de guerre, ses ministres, ses principaux officiers, et les chefs de ses armées, et ils commandaient les chars et la cavalerie.

I R 9,23. Les chefs préposés à tous les travaux de Salomon étaient au nombre de cinq cent cinquante; le peuple leur était soumis, et ils avaient l'intendance de tous les ouvrages qu'il avait entrepris.

I R 9,24. Après cela, la fille de Pharaon vint de la ville de David dans sa maison que Salomon lui avait bâtie. Ce fut alors que le roi bâtit Mello.

I R 9,25. Salomon offrait aussi trois fois l'année des holocaustes et des victimes pacifiques sur l'autel qu'il avait élevé au Seigneur, et il brûlait du parfum devant le Seigneur après que le temple eut été achevé.

I R 9,26. Le roi Salomon construisit aussi une flotte à Asiongaber, qui est près d'Elath, sur le rivage de la mer Rouge, au pays d'Idumée.

I R 9,27. Hiram envoya sur cette flotte, avec les serviteurs de Salomon ses propres serviteurs, gens de mer, habiles dans la navigation.

I R 9,28. Ils allèrent à Ophir, et y prirent quatre cent vingt talents d'or, qu'ils apportèrent au roi Salomon.

Chapitre 10

I R 10,1. La reine de Saba, ayant appris la réputation que Salomon s'était acquise par tout ce qu'il faisait au nom du Seigneur, vint pour l'éprouver par des énigmes.

I R 10,2. Et étant entrée dans Jérusalem avec une grande suite et de riches présents, avec des chameaux qui portaient des aromates, et une quantité infinie d'or et de pierres précieuses, elle se présenta devant le roi Salomon, et lui découvrit tout ce qu'elle avait dans son coeur.

I R 10,3. Et Salomon l'instruisit sur toutes les choses qu'elle lui avait proposées; et il n'y en eut aucune que le roi ignorât, et sur laquelle il ne lui pût répondre.

I R 10,4. Or la reine de Saba, voyant toute la sagesse de Salomon, la maison qu'il avait bâtie,

I R 10,5. les mets de sa table, la demeure de ses officiers, le bel ordre avec lequel ils le servaient, la magnificence de leurs vêtements, ses échansons et les holocaustes qu'il offrait dans la maison du Seigneur, était tout hors d'elle-même;

I R 10,6. et elle dit au roi : C'était bien vrai, ce qu'on m'avait rapporté dans mon royaume

I R 10,7. sur vos paroles et votre sagesse; et je ne croyais pas néanmoins ce qu'on m'en disait, jusqu'à ce que je fusse venue moi-même, et que je l'eusse vu de mes propres yeux; et j'ai reconnu qu'on ne m'en avait pas dit la moitié. Votre sagesse et vos oeuvres dépassent tout ce que la renommée m'en avait appris.

I R 10,8. Heureux vos gens, heureux vos serviteurs, qui jouissent toujours de votre présence, et qui entendent votre sagesse!

I R 10,9. Béni soit le Seigneur votre Dieu, qui S'est complu en vous, et qui vous a fait asseoir sur le trône d'Israël, parce qu'Il a aimé Israël pour jamais, et qu'Il vous a établi roi pour régner avec équité et justice.

I R 10,10. Elle donna ensuite au roi cent vingt talents d'or, une quantité infinie de parfums et de pierres précieuses. On n'a jamais apporté depuis à Jérusalem tant de parfums que la reine de Saba en donna au roi Salomon.

I R 10,11. La flotte d'Hiram, qui apportait l'or d'Ophir, apporta aussi une grande quantité de bois très rares, et des pierres précieuses.

I R 10,12. Et le roi fit faire de ces bois rares les balustrades de la maison du Seigneur et de la maison du roi, des harpes et des lyres pour les musiciens. On n'apporta et on ne vit jamais de cette sorte de bois jusqu'à ce jour.

I R 10,13. Or le roi Salomon donna à la reine de Saba tout ce qu'elle désira et ce qu'elle lui demanda, outre les présents qu'il lui fit de lui-même avec une magnificence royale; et la reine s'en retourna et s'en alla dans son royaume avec ses serviteurs.

I R 10,14. Le poids de l'or qu'on apportait à Salomon chaque année était de six cent soixante-six talents d'or,

I R 10,15. sans compter ce que lui apportaient ceux qui avaient l'intendance des tributs, les gens de trafic, les marchands de choses curieuses, tous les rois d'Arabie, et tous les gouverneurs du pays.

I R 10,16. Le roi Salomon fit aussi deux cents grands boucliers d'un or très pur; il donna pour chaque bouclier six cents sicles d'or.

I R 10,17. Il fit aussi trois cents boucliers plus petits de fin or; chacun de ces boucliers était revêtu de trois cents mines d'or, et le roi les mit dans la maison du bois du Liban.

I R 10,18. Le roi Salomon fit aussi un grand trône d'ivoire, qu'il revêtit d'un or très pur.

I R 10,19. Ce trône avait six degrés. Le haut était rond par derrière, et il avait deux mains, l'une d'un côté, et l'autre de l'autre, qui tenaient le siège, et deux lions auprès des deux mains.

I R 10,20. Il y avait douze lionceaux sur les six degrés, six d'un côté et six de l'autre; il ne s'est jamais fait un si bel ouvrage dans tous les royaumes du monde.

I R 10,21. Tous les vases où le roi Salomon buvait étaient aussi d'or, et toute la vaisselle de la maison du bois du Liban était d'un or très pur. L'argent n'était plus considéré, et on n'en tenait aucun compte sous le règne de Salomon,

I R 10,22. parce que sa flotte avec celle d'Hiram faisait voile de trois ans en trois ans, et allait à Tharsis, d'où elle rapportait de l'or, de l'argent, des dents d'éléphant, des singes et des paons.

I R 10,23. Le roi Salomon surpassa donc tous les rois du monde en richesses et en sagesse,

I R 10,24. et toute la terre désirait voir le visage de Salomon, pour écouter la sagesse que Dieu lui avait répandue dans le coeur.

I R 10,25. Et chacun lui envoyait tous les ans des présents, des vases d'argent et d'or, des vêtements, des armes, des parfums, des chevaux et des mulets;

I R 10,26. et Salomon réunit un grand nombre de chars et de cavaliers. Il eut mille quatre cents chars et douze mille cavaliers, et il les distribua dans les villes fortes et à Jérusalem auprès de sa personne.

I R 10,27. Il rendit l'argent aussi commun à Jérusalem que les pierres, et les cèdres aussi nombreux que les sycomores qui naissent dans la campagne.

I R 10,28. On faisait venir aussi d'Egypte et de Coa des chevaux pour Salomon. Car ceux qui trafiquaient pour le roi les achetaient à Coa, et les lui amenaient pour un prix déterminé.

I R 10,29. On lui amenait un char d'Egypte pour six cents sicles d'argent, et un cheval pour cent cinquante; et tous les rois des Héthéens et de Syrie lui vendaient ainsi des chevaux.

Chapitre 11

I R 11,1. Or le roi Salomon aima beaucoup de femmes étrangères, entre autres la fille du Pharaon, des femmes de Moab et d'Ammon, des femmes d'Idumée, des Sidoniennes et des Héthéennes,

I R 11,2. appartenant aux nations dont le Seigneur avait dit aux enfants d'Israël : Vous n'en prendrez point les femmes, et vos filles n'en épouseront point les hommes; car ils vous pervertiront très certainement le coeur, pour vous faire adorer leurs dieux. Salomon s'attacha donc à ces femmes avec une passion très ardente;

I R 11,3. et il eut sept cents femmes qui étaient comme des reines, et trois cents qui étaient ses concubines; et ces femmes lui pervertirent le coeur.

I R 11,4. Et lorsqu'il était déjà vieux, les femmes lui corrompirent le coeur, pour lui faire suivre des dieux étrangers; et son coeur n'était point parfait devant le Seigneur son Dieu, comme avait été le coeur de David son père.

I R 11,5. Mais Salomon adorait Astarthé, déesse des Sidoniens, et Moloch, l'idole des Ammonites;

I R 11,6. et Salomon fit ce qui n'était point agréable au Seigneur, et ne suivit point le Seigneur parfaitement, comme avait fait David son père.

I R 11,7. Salomon bâtit alors un temple à Chamos, idole des Moabites, sur la montagne qui est vis-à-vis de Jérusalem et à Moloch, l'idole des enfants d'Ammon.

I R 11,8. Et il fit de même pour toutes ses femmes étrangères, qui brûlaient de l'encens et sacrifiaient à leurs dieux.

I R 11,9. Le Seigneur S'irrita donc contre Salomon, de ce que son esprit s'était détourné du Seigneur Dieu d'Israël, qui lui était apparu une seconde fois,

I R 11,10. et qui lui avait défendu expressément d'adorer les dieux étrangers; et de ce qu'il n'avait point gardé ce que le Seigneur lui avait commandé.

I R 11,11. Le Seigneur dit donc à Salomon : Parce que vous avez agit ainsi, et que vous n'avez point gardé Mon alliance, ni les commandements que Je vous avais faits, Je déchirerai et diviserai votre royaume, et Je le donnerai à l'un de vos serviteurs.

I R 11,12. Néanmoins Je ne le ferai pas pendant votre vie, à cause de David votre père; c'est de la main de votre fils que Je ferai cette division.

I R 11,13. Je ne lui ôterai cependant pas le royaume tout entier; mais J'en donnerai une tribu à votre fils, à cause de David Mon serviteur, et de Jérusalem que J'ai choisie.

I R 11,14. Or le Seigneur suscita pour ennemi à Salomon Adad l'Iduméen, de la race royale, qui était dans Edom.

I R 11,15. Car lorsque David était dans l'Idumée, Joab, général de son armée, y vint pour ensevelir ceux qui avaient été tués, et pour mettre à mort tous les mâles dans l'Idumée.

I R 11,16. Et il y demeura pendant six mois avec toute l'armée d'Israël, pendant qu'il tuait tous les mâles de l'Idumée.

I R 11,17. Alors Adad s'enfuit du pays avec des Iduméens serviteurs de son père pour se retirer en Egypte; et Adad n'était alors qu'un petit enfant.

I R 11,18. De Madian ils allèrent à Pharan, et ayant pris avec eux des gens de Pharan, ils entrèrent en Egypte, et se présentèrent au Pharaon roi d'Egypte, qui donna une maison à Adad, pourvut à sa subsistance, et lui octroya des terres.

I R 11,19. Et Adad s'acquit tellement l'affection du Pharaon, que celui-ci lui fit épouser la propre soeur de la reine Taphnès sa femme.

I R 11,20. Et de cette soeur de la reine, il eut un fils nommé Génubath, que Taphnès nourrit dans la maison du Pharaon; et Génubath demeurait dans le palais du Pharaon avec les enfants du roi.

I R 11,21. Adad ayant ensuite appris en Egypte que David s'était endormi avec ses pères, et que Joab, général de son armée, était mort, il dit au Pharaon : Laissez-moi aller dans mon pays.

I R 11,22. Le Pharaon lui dit : Que vous manque-t-il chez moi, pour que vous désiriez retourner dans votre pays? Adad lui répondit : Rien ne me manque; mais je vous supplie de me laisser aller.

I R 11,23. Dieu suscita aussi à Salomon pour ennemi Razon, fils d'Eliada, qui s'était enfui d'auprès d'Adarézer, roi de Soba, son seigneur.

I R 11,24. Il assembla des gens contre lui, et devint prince de voleurs lorsque David leur faisait la guerre. Ils vinrent à Damas, et y habitèrent, et ils l'établirent roi à Damas.

I R 11,25. Il fut ennemi d'Israël pendant tout le règne de Salomon. Voilà d'où vint la mauvaise volonté et la haine d'Adad contre Israël; et Razon régna en Syrie.

I R 11,26. Jéroboam, fils d Nabat, Ephrathéen de Saréda, serviteur de Salomon, dont la mère était une veuve nommée Sarva, se souleva aussi contre le roi.

I R 11,27. Et le sujet de sa révolte contre ce prince vint de ce que Salomon avait bâti Mello, et avait rempli l'abîme qui était dans la ville de David son père.

I R 11,28. Or Jéroboam était un homme fort et puissant; et Salomon, voyant que c'était un jeune homme intelligent et très capable en affaires, lui avait donné l'intendance des tributs de toute la maison de Joseph.

I R 11,29. Il arriva en ce même temps que Jéroboam sortit de Jérusalem, et que le prophète Ahias, Silonite, ayant sur lui un manteau neuf, rencontra Jéroboam sur le chemin. Ils n'étaient qu'eux deux dans les champs.

I R 11,30. Et Ahias, prenant le manteau neuf qu'il avait sur lui, le coupa en douze parts,

I R 11,31. et dit à Jéroboam : Prenez dix parts pour vous; car voici ce que dit le Seigneur Dieu d'Israël : Je déchirerai et diviserai le royaume des mains de Salomon, et Je vous en donnerai dix tribus.

I R 11,32. Il lui demeurera néanmoins une tribu, à cause de David Mon serviteur, et de la ville de Jérusalem, que J'ai choisie d'entre toutes les tribus d'Israël.

I R 11,33. Car Salomon M'a abandonné et a adoré Astarthé, déesse des Sidoniens, Chamos, dieu de Moab, et Moloch, dieu des enfants d'Ammon, et il n'a point marché dans Mes voies pour faire ce qui était juste devant Moi, et pour accomplir Mes préceptes et Mes ordonnances, comme David son père.

I R 11,34. Cependant Je n'ôterai pas le royaume d'entre ses mains; mais Je l'établirai chef sur Mon peuple pendant tous les jours de sa vie, à cause de David Mon serviteur, que J'ai choisi, qui a gardé Mes ordonnances et Mes préceptes.

I R 11,35. Mais J'ôterai le royaume d'entre les mains de son fils, et Je vous en donnerai dix tribus,

I R 11,36. et Je donnerai une tribu à son fils, afin qu'il demeure toujours à Mon serviteur David une lampe qui luise devant Moi dans la ville de Jérusalem, que J'ai choisie pour y établir Mon nom.

I R 11,37. Mais pour vous, Je vous prendrai, et vous régnerez sur tout ce que votre âme désire, et vous serez roi sur Israël.

I R 11,38. Si donc vous écoutez tout ce que Je vous ordonne, si vous marchez dans Mes voies, et que vous fassiez ce qui est juste et droit devant Mes yeux, en gardant Mes ordonnances et Mes préceptes, comme a fait David Mon serviteur, Je serai avec vous, Je vous bâtirai une maison stable, comme J'en ai bâti une à Mon serviteur David, et Je vous mettrai en possession d'Israël.

I R 11,39. Et J'affligerai de cette manière la race de David, mais non pour toujours.

I R 11,40. Salomon voulut donc faire mourir Jéroboam; mais il s'enfuit en Egypte, vers Sésac, roi d'Egypte, et il y demeura jusqu'à la mort de Salomon.

I R 11,41. Tout le reste des actions de Salomon, tout ce qu'il a fait, et tout ce qui regarde sa sagesse, est écrit dans le livre du règne de Salomon.

I R 11,42. Le temps pendant lequel il régna dans Jérusalem sur tout Israël fut de quarante ans.

I R 11,43. Et Salomon s'endormit avec ses pères, et il fut enseveli dans la ville de David son père; et Roboam son fils régna à sa place.

Chapitre 12

I R 12,1. Alors Roboam vint à Sichem, car tout Israël s'y était assemblé pour l'établir roi.

I R 12,2. Mais Jéroboam fils de Nabat, qui était encore en Egypte, où il s'était réfugié loin du roi Salomon, ayant appris sa mort, revint de l'Egypte.

I R 12,3. Et on envoya vers lui et on le rappella. Jéroboam vint donc avec tout le peuple d'Israël trouver Roboam, et ils lui dirent:

I R 12,4. Votre père nous a imposé un joug très dur; diminuez donc maintenant un peu le commandement très dur de votre père, et le joug très pesant qu'il nous a imposé, et nous vous servirons.

I R 12,5. Roboam leur répondit : Allez, et dans trois jours revenez me trouver. Le peuple s'étant retiré,

I R 12,6. le roi Roboam tint conseil avec les vieillards qui assistaient Salomon son père lorsqu'il vivait encore, et il leur dit : Quelle réponse me conseillez-vous de faire à ce peuple?

I R 12,7. Il lui répondirent : Si vous obéissez maintenant à ce peuple, si vous vous soumettez à eux, et si vous vous rendez à leur demande en leur parlant avec douceur, ils s'attacheront pour toujours à votre service.

I R 12,8. Mais Roboam, n'approuvant pas le conseil que les vieillards lui avaient donné, voulut consulter les jeunes gens qui avaient été nourris avec lui, et qui l'assistaient;

I R 12,9. et il leur dit : Quelle réponse me conseillez-vous de faire à ce peuple qui est venu me dire : Adoucissez un peu le joug que votre père a imposé sur nous?

I R 12,10. Ces jeunes gens, qui avaient été nourris avec lui, lui répondirent : Voici la réponse que vous ferez à ce peuple qui est venu vous dire : Votre père a rendu notre joug très pesant; vous, allégez-le. Vous lui parlerez en ces termes : Le plus petit de mes doigts est plus gros que le dos de mon père.

I R 12,11. Si donc mon père vous a imposé un joug pesant, moi je le rendrai encore plus lourd. Mon père vous a battus avec des fouets, et moi je vous châtierai avec des verges de fer.

I R 12,12. Jéroboam vint donc avec tout le peuple trouver Roboam le troisième jour, selon la parole que le roi leur avait dite : Revenez me trouver dans trois jours.

I R 12,13. Et le roi répondit durement au peuple, et abandonnant le conseil que les vieillards lui avaient donné,

I R 12,14. il leur parla selon le conseil des jeunes gens, et il leur dit : Mon père vous a imposé un joug pesant; mais moi je le rendrai encore plus lourd. Mon père vous a châtiés avec des fouets; mais moi je vous châtierai avec des verges de fer.

I R 12,15. Et le roi ne se rendit point à la volonté du peuple, parce que le Seigneur S'était détourné de lui dans Sa colère; pour vérifier la parole qu'Il avait dite à Jéroboam, fils de Nabat, par Ahias le Silonite.

I R 12,16. Le peuple, voyant donc que le roi n'avait point voulu les écouter, lui répondit : Quelle part avons-nous avec David? Quel est notre héritage avec le fils d'Isaï? Israël, retirez-vous dans vos tentes; et vous, David, pourvoyez maintenant à votre maison. Israël se retira donc dans ses tentes.

I R 12,17. Mais Roboam régna sur tous les fils d'Israël qui demeuraient dans les villes de Juda.

I R 12,18. Le roi Roboam envoya ensuite Aduram, qui avait la surintendance des tribus; mais tout le peuple le lapida, et il mourut. Le roi Roboam monta aussitôt sur son char et s'enfuit à Jérusalem.

I R 12,19. Et Israël se sépara de la maison de David, jusqu'à ce jour.

I R 12,20. Alors tout Israël ayant appris que Jéroboam était revenu, ils l'envoyèrent chercher, et le firent venir dans une assemblée où ils l'établirent roi sur tout Israël; et nul ne suivit la maison de David que la seule tribu de Juda.

I R 12,21. Roboam, lorsqu'il fut à Jérusalem, assembla toute la tribu de Juda et la tribu de Benjamin, et vint avec cent quatre-vingt mille hommes de guerre choisis, pour combattre contre la maison d'Israël, et pour réduire le royaume sous l'obéissance de Roboam, fils de Salomon.

I R 12,22. Alors le Seigneur adressa la parole à Séméias, homme de Dieu, et lui dit:

I R 12,23. Parlez à Roboam, fils de Salomon, roi de Juda, à toute la maison de Juda et de Benjamin, et à tout le reste du peuple, et dites-leur:

I R 12,24. Voici ce que dit le Seigneur : Vous ne monterez pas, et vous ne ferez pas la guerre aux fils d'Israël, vos frères. Que chacun retourne en sa maison; car c'est Moi qui ai fait ces choses. Ils écoutèrent la parole du Seigneur, et ils s'en retournèrent selon que le Seigneur le leur avait commandé.

I R 12,25. Or Jéroboam rebâtit Sichem sur la montagne d'Ephraïm,, et il y demeura; et étant sorti de là, il bâtit Phanuel.

I R 12,26. Mais Jéroboam dit en lui-même : Le royaume retournera bientôt à la maison de David,

I R 12,27. si ce peuple monte à Jérusalem pour y offrir des sacrifices dans la maison du Seigneur; et le coeur de ce peuple se tournera aussitôt vers Roboam, roi de Juda, son seigneur, et ils me tueront et retourneront à lui.

I R 12,28. Et après y avoir bien pensé, il fit deux veaux d'or, et dit au peuple : N'allez plus désormais à Jérusalem. Israël, voici tes dieux qui t'ont tiré de l'Egypte.

I R 12,29. Il les mit, l'un à Béthel, et l'autre à Dan;

I R 12,30. ce qui devint un sujet de péché, car le peuple allait jusqu'à Dan pour y adorer le veau.

I R 12,31. Il fit aussi des temples sur les hauts lieux, et il établit pour prêtres les derniers du peuple, qui n'étaient point fils de Lévi.

I R 12,32. Il établit aussi une fête au huitième mois, le quinzième jour du mois, à la ressemblance de celle qui se célébrait alors en Juda; et il monta lui-même à l'autel. Il fit la même chose à Béthel, sacrifiant aux veaux qu'il avait faits, et il établit dans Béthel des prêtres pour les hauts lieux qu'il avait bâtis.

I R 12,33. Il monta à l'autel qu'il avait bâti à Béthel, le quinzième jour du huitième mois, jour qu'il avait fixé de son propre gré, et il fit faire une fête solennelle aux enfants d'Israël, et monta à l'autel pour y offrir de l'encens.

Chapitre 13

I R 13,1. Et voici qu'un homme de Dieu vint de Juda à Béthel, lorsque Jéroboam se tenait à l'autel et qu'il encensait;

I R 13,2. Et il cria contre l'autel, en parlant ainsi de la part du Seigneur : Autel, autel, voici ce que dit le Seigneur : Il naîtra dans la maison de David un fils qui s'appellera Josias, et il immolera sur toi les prêtres des hauts lieux qui t'encensent maintenant, et il brûlera sur toi des ossements humains.

I R 13,3. Et le même jour il leur donna un signe, en disant : Voici le signe que le Seigneur a parlé : L'autel se fendra, et la cendre qui est dessus sera répandue.

I R 13,4. Lorsque le roi eut entendu la parole que l'homme de Dieu avait criée contre l'autel de Béthel, il étendit sa main de dessus l'autel, en disant : Qu'on l'arrête. Et en même temps la main qu'il avait étendue contre le prophète se sécha, et il ne put la retirer à lui.

I R 13,5. L'autel aussi se fendit, et la cendre qui était dessus se répandit, selon le signe que l'homme de Dieu avait prédit par le commandement du Seigneur.

I R 13,6. Alors le roi dit à l'homme de Dieu : Implorez le Seigneur votre Dieu, et priez-Le pour moi, afin qu'Il me rende l'usage de ma main. Et l'homme de Dieu pria le Seigneur, et le roi retira sa main à lui, et elle devint telle qu'auparavant.

I R 13,7. Le roi dit encore à l'homme de Dieu : Venez dîner avec moi dans ma maison, et je vous ferai des présents.

I R 13,8. L'homme de Dieu dit au roi : Quand vous me donneriez la moitié de votre maison, je n'irai point avec vous, et je ne mangerai pas de pain, et ne boirai pas d'eau en ce lieu.

I R 13,9. Car cet ordre m'a été donné par la parole du Seigneur : Vous ne mangerez pas de pain, et ne boirez pas d'eau, et vous ne vous en retournerez point par le chemin par lequel vous êtes venu.

I R 13,10. Il s'en alla donc par un autre chemin, et il ne s'en retourna point par le chemin par lequel il était venu à Béthel.

I R 13,11. Or il y avait un vieux prophète qui demeurait à Béthel; ses fils vinrent lui raconter toutes les choses que l'homme de Dieu avait faites ce jour-là à Béthel, et ils rapportèrent à leur père les paroles qu'il avait dites au roi.

I R 13,12. Leur père leur dit : Par où s'en est-il allé? Ses fils lui montrèrent le chemin par où l'homme de Dieu, qui était venu de Juda, s'en était allé;

I R 13,13. et il dit à ses fils : Sellez-moi mon âne. Et après qu'ils l'eurent sellé, il monta dessus,

I R 13,14. et s'en alla après l'homme de Dieu, qu'il trouva assis sous un térébinthe; et il lui dit : Etes-vous l'homme de Dieu qui êtes venu de Juda? Il lui répondit : Je le suis.

I R 13,15. Venez, lui dit-il, avec moi dans ma maison, pour manger un peu de pain.

I R 13,16. L'homme de Dieu lui répondit : Je ne puis retourner, ni aller avec vous, et je ne mangerai pas de pain, et ne boirai pas d'eau en ce lieu-ci;

I R 13,17. car le Seigneur m'a dit expressément, et m'a donné cet ordre : Vous ne mangerez pas de pain et ne boirez pas d'eau en ce lieu-ci, et vous ne retournerez point par le chemin par lequel vous serez allé.

I R 13,18. Cet homme lui répondit : Je suis moi-même prophète comme vous, et un ange est venu me dire de la part du Seigneur : Ramenez-le avec vous dans votre maison, afin qu'il mange du pain et qu'il boive de l'eau. Et il le trompa,

I R 13,19. et l'emmena avec lui. L'homme de Dieu mangea du pain dans sa maison, et but de l'eau.

I R 13,20. Et comme ils étaient assis à table, le Seigneur fit entendre Sa parole au prophète qui l'avait ramené;

I R 13,21. et il cria à l'homme de Dieu, qui était venu de Juda, et dit : Voici ce que dit le Seigneur : Parce que vous n'avez pas obéi à la parole du Seigneur, et que vous n'avez point gardé le commandement que le Seigneur votre Dieu vous avait fait,

I R 13,22. et que vous êtes revenu en ce lieu, où vous avez mangé du pain et bu de l'eau, quoique Dieu vous eût commandé de n'y pas manger de pain, et de n'y pas boire d'eau, votre cadavre ne sera point porté au sépulcre de vos pères.

I R 13,23. Après que le prophète qu'il avait amené eut bu et mangé, le vieux prophète sella son âne pour lui.

I R 13,24. Et comme l'homme de Dieu était en chemin pour s'en retourner, un lion le rencontra et le tua, et son cadavre demeura étendu sur le chemin; l'âne resta auprès de lui, et le lion se tint auprès du cadavre.

I R 13,25. Et voici que des gens qui passaient par là virent son corps étendu dans le chemin, et le lion qui se tenait près du corps, et ils vinrent publier ce qu'ils avaient vu, dans la ville où demeurait ce vieux prophète.

I R 13,26. Lorsque celui-ci, qui avait fait revenir l'homme de Dieu de son chemin, l'eut appris, il dit : C'est l'homme de Dieu, qui a été désobéissant à la parole du Seigneur, et le Seigneur l'a livré à un lion qui l'a mis en pièces, et l'a tué selon la parole qu'Il lui avait dite.

I R 13,27. Et il dit à ses fils : Sellez-moi mon âne. Après qu'ils l'eurent sellé,

I R 13,28. il s'en alla, et il trouva le cadavre étendu dans le chemin, et l'âne et le lion qui se tenaient près du corps. Le lion ne mangea point du cadavre, et ne fit pas de mal à l'âne.

I R 13,29. Le prophète prit donc le cadavre de l'homme de Dieu, le mit sur son âne, et le ramena dans la ville où il demeurait, pour le pleurer.

I R 13,30. Il mit le cadavre dans son sépulcre, et ils le pleurèrent en disant : Hélas, hélas, mon frère!

I R 13,31. Après qu'ils eurent pleuré, il dit à ses fils : Quand je serai mort, ensevelissez-moii dans le sépulcre où repose l'homme de Dieu; mettez mes os auprès de ses os.

I R 13,32. Car ce qu'il a prédit de la part du Seigneur contre l'autel qui est à Béthel, et contre tous les temples des hauts lieux qui sont dans les villes de Samarie, arrivera très certainement.

I R 13,33. Après ces choses, Jéroboam ne revint point de sa voie toute corrompue, mais il prit au contraire des derniers du peuple pour les faire les prêtres des hauts lieux. Quiconque le voulait remplissait sa main, et devenait prêtre des hauts lieux.

I R 13,34. Ce fut là le péché de la maison de Jéroboam, et c'est pour cela qu'elle a été détruite et exterminée de dessus la terre.

Chapitre 14

I R 14,1. En ce temps-là, Abia, fils de Jéroboam, tomba malade.

I R 14,2. Et Jéroboam dit à sa femme : Levez-vous, et changez de vêtement, afin qu'on ne connaisse pas que vous êtes la femme de Jéroboam; et allez à Silo, où est le prophète Ahias, qui m'a prédit que je règnerais sur ce peuple.

I R 14,3. Prenez dans votre main dix pains, un gâteau et un vase de miel, et allez le trouver; car il vous fera savoir ce qui doit arriver à cet enfant.

I R 14,4. La femme de Jéroboam fit ce qu'il lui avait dit; elle se leva, s'en alla à Solo, et vint dans la maison d'Ahias. Mais lui ne pouvait plus voir, parce que ses yeux s'étaient obscurcis à cause de son grand âge.

I R 14,5. Le Seigneur dit donc à Ahias : Voici la femme de Jéroboam, qui vient vous consulter sur son fils qui est malade; vous lui direz telle et telle chose. Comme la femme de Jéroboam entrait, en dissimulant qui elle était,

I R 14,6. Ahias entendit le bruit de ses pas lorsqu'elle entrait par la porte, et il lui dit : Entrez, femme de Jéroboam; pourquoi feignez-vous d'être une autre? Pour moi, j'ai été envoyé vers vous comme un dur messager.

I R 14,7. Allez, et dites à Jéroboam : Voici ce que dit le Seigneur, le Dieu d'Israël : Je vous ai élevé du milieu du peuple, Je vous ai établi chef de Mon peuple Israël,

I R 14,8. J'ai divisé le royaume de la maison de David, et Je vous l'ai donné; et vous n'avez pas été comme Mon serviteur David, qui a gardé Mes commandements, et M'a suivi de tout son coeur en faisant ce qui était agréable à Mes yeux;

I R 14,9. mais vous avez fait plus de mal que tous ceux qui ont été avant vous, et vous vous êtes fait des dieux étrangers, en métal fondu, pour irriter Ma colère, et vous M'avez rejeté derrière vous.

I R 14,10. C'est pourquoi Je ferai tomber toutes sortes de maux sur la maison de Jéroboam, et Je frapperai de Jéroboam les mâles et celui que l'on conservait précieusement, et le dernier en Israël; et Je nettoierai les restes de la maison de Jéroboam, comme on a coutume de nettoyer le fumier, jusqu'à ce qu'il n'en reste plus rien.

I R 14,11. Ceux de Jéroboam qui mourront dans la ville seront mangés par les chiens, et ceux qui mourront à la campagne seront mangés par les oiseaux du ciel; car c'est le Seigneur qui a parlé.

I R 14,12. Levez-vous donc, et allez dans votre maison; et à l'instant même où vous mettrez le pied dans la ville, l'enfant mourra.

I R 14,13. Et tout Israël le pleurera et l'ensevelira. C'est le seul de la maison de Jéroboam qui sera mis dans le tombeau, parce que l'arrêt du Seigneur Dieu d'Israël touchant la maison de Jéroboam s'est trouvé favorable pour lui.

I R 14,14. Mais le Seigneur S'est établi sur Israël un roi qui ruinera la maison de Jéroboam en ce jour, et en ce temps.

I R 14,15. Le Seigneur Dieu frappera Israël et le rendra comme le roseau qui est agité dans les eaux; et Il arrachera Israël de cette terre excellente qu'Il a donnée à leurs pères, et Il les dispersera au delà du fleuve, parce qu'ils se sont fait des bois sacrés pour irriter le Seigneur.

I R 14,16. Et le Seigneur livrera Israël, à cause des péchés de Jéroboam, qui a péché et qui a fait pécher Israël.

I R 14,17. La femme de Jéroboam se leva donc et vint à Thersa, et lorsqu'elle mettait le pied sur le seuil de sa maison, l'enfant mourut.

I R 14,18. Il fut ensuite enseveli; et tout Israël le pleura, selon ce que le Seigneur avait prédit par le prophète Ahias, Son serviteur.

I R 14,19. Le reste des actions de Jéroboam, ses combats, et la manière dont il régna, sont écrits dans le livre des annales des rois d'Israël.

I R 14,20. Le temps du règne de Jéroboam fut de vingt-deux années; il s'endormit ensuite avec ses pères, et Nadab son fils régna à sa place.

I R 14,21. Cependant Roboam, fils de Salomon, régnait sur Juda; il avait quarante et un ans lorsqu'il commença à régner, et il régna dix-sept ans dans la ville de Jérusalem, que le Seigneur avait choisie dans toutes les tribus d'Israël pour y établir Son nom. Sa mère, une Ammonite, s'appelait Naama.

I R 14,22. Et Juda fit le mal devant le Seigneur, et ils L'irritèrent par les péchés qu'ils commirent, plus que leurs pères ne L'avaient irrité par tous leurs crimes.

I R 14,23. Car ils s'élevèrent aussi des autels, et se firent des statues et des bois sacrés sur toute colline élevée, et sous tout arbre touffu.

I R 14,24. Il y eut aussi des efféminés dans le pays, et ils commirent toutes les abominations de ces peuples que le Seigneur avait broyés à la vue des enfants d'Israël.

I R 14,25. La cinquième année du règne de Roboam, Sésac, roi d'Egypte, monta à Jérusalem;

I R 14,26. et il enleva les trésors de la maison du Seigneur, et les trésors du roi, et pilla tout. Il prit aussi les boucliers d'or que Salomon avait faits.

I R 14,27. A leur place le roi Roboam en fit faire d'airain et les mit entre les mains de ceux qui avaient soin des boucliers, et de ceux qui veillaient devant la porte de la maison du roi;

I R 14,28. et lorsque le roi entrait dans la maison du Seigneur, ceux qui avaient pour office de marcher devant lui portaient ces boucliers, et ils les reportaient ensuite au lieu destiné à garder les armes.

I R 14,29. Le reste des actions de Roboam, et tout ce qu'il a fait, est écrit dans le livre des annales des rois de Juda.

I R 14,30. Et il y eut toujours guerre entre Roboam et Jéroboam.

I R 14,31. Et Roboam s'endormit avec ses pères, et il fut enseveli avec eux dans la cité de David. Sa mère, qui était Ammonite, s'appelait Naama; et Abiam son fils régna à sa place.

Chapitre 15

I R 15,1. La dix-huitième année du règne de Jéroboam, fils de Nabat, Abiam régna sur Juda.

I R 15,2. Il régna trois ans dans Jérusalem. Sa mère se nommait Maacha, et était fille d'Abessalom.

I R 15,3. Il marcha dans tous les péchés que son père avait commis avant lui, et son coeur n'était point parfait avec le Seigneur son Dieu, comme l'était le coeur de David son père.

I R 15,4. Mais néanmoins le Seigneur son Dieu lui donna, à cause de David, une lampe dans Jérusalem, en suscitant son fils après lui et en rendant stable Jérusalem,

I R 15,5. parce que David avait fait ce qui était droit et juste aux yeux du Seigneur, et qu'il ne s'était point détourné, tous les jours de sa vie, de tout ce qu'Il lui avait commandé, excepté en ce qui se passa à l'égard d'Urie l'Héthéen.

I R 15,6. Il y eut néanmoins toujours guerre entre Roboam et Jéroboam, tant que Roboam vécut.

I R 15,7. Le reste des actions d'Abiam, et tout ce qu'il fit, est écrit au livre des annales des rois de Juda; et il y eut une guerre entre Abiam et Jéroboam.

I R 15,8. Après cela Amiam s'endormit avec ses pères, et on l'ensevelit dans la cité de David; et son fils Asa régna à sa place.

I R 15,9. La vingtième année de Jéroboam, roi d'Israël, Asa roi de Juda commença son règne;

I R 15,10. il régna quarante et un ans dans Jérusalem. Sa mère s'appelait Maacha, et était fille d'Abessalom.

I R 15,11. Et Asa fit ce qui était droit et juste aux yeux du Seigneur, comme avait fait David son père.

I R 15,12. Il chassa du pays les efféminés, et il le purgea de toutes les infamies des idoles que ses pères avaient dressées.

I R 15,13. Il ôta aussi l'autorité à sa mère Maacha, afin qu'elle n'eût plus l'intendance du culte de Priape et du bois qu'elle lui avait consacré. Il détruisit la caverne où il était honoré; il brisa cette idole infâme, et la brûla dans le torrent de Cédron.

I R 15,14. Cependant il n'abolit pas les hauts lieux; et toutefois le coeur d'Asa était parfait avec le Seigneur pendant tous les jours de sa vie.

I R 15,15. Il porta aussi dans la maison du Seigneur ce que son père avait consacré à Dieu, et l'or, et l'argent et les vases qu'il avait fait voeu de donner.

I R 15,16. Or il y eut guerre entre Asa et Baasa, roi d'Israël, tant qu'ils vécurent.

I R 15,17. Et Baasa roi d'Israël monta en Juda, et bâtit Rama, afin que personne ne pût sortir ni entrer du côté d'Asa, roi de Juda.

I R 15,18. Alors Asa, prenant tout l'argent et l'or qui étaient restés dans les trésors de la maison du Seigneur et dans les trésors du palais du roi, les mit entre les mains de ses serviteurs, et les envoya à Bénadad, fils de Tabrémon, fils d'Hézion, roi de Syrie, qui demeurait à Damas, et lui fit dire:

I R 15,19. Il y a alliance entre vous et moi, comme entre mon père et le vôtre. C'est pourquoi je vous ai envoyé des présents, de l'argent et de l'or; et je vous prie de venir et de rompre l'alliance que vous avez avec Baasa roi d'Israël, afin qu'il se retire de dessus mes terres.

I R 15,20. Bénadad, s'étant rendu à la prière du roi Asa, envoya les généraux de son armée contre les villes d'Israël, et ils prirent Ahion, Dan, Abel-maison-de-Maacha, et toute la contrée de Cennéroth, c'est-à-dire toutes les terres de Nephthali.

I R 15,21. Lorsque Baasa l'eut appris, il cessa de bâtir Rama, et s'en revint à Thersa.

I R 15,22. Alors le roi Asa fit publier ceci par des courriers dans toute l'étendue de Juda : Que personne ne s'excuse. Et toutes les pierres et tout le bois que Baasa avait employés à bâtir Rama furent emportés, et le roi Asa les employa à bâtir Gabaa de Benjamin et Maspha.

I R 15,23. Le reste des actions d'Asa, et toute sa valeur, tout ce qu'il fit, et les villes qu'il bâtit, tout cela est écrit au livre des annales des rois de Juda. Cependant, au temps de sa vieillesse, il eut mal aux pieds.

I R 15,24. Et il s'endormit avec ses pères, et il fut enseveli avec eux dans la ville de David son père, et Josaphat son fils régna à sa place.

I R 15,25. La seconde année d'Asa, roi de Juda, Nadab, fils de Jéroboam, commença à régner sur Israël, et il régna deux ans sur Israël.

I R 15,26. Il fit le mal devant le Seigneur, et il marcha dans les voies de son père, et dans les péchés qu'il fit commettre à Israël.

I R 15,27. Mais Baasa, fils d'Ahias, de la maison d'Issachar, lui tendit des embûches, et le tua près de Gebbéthon, ville des Philistins, que Nadab et tout Israël assiégeaient alors.

I R 15,28. Baasa tua donc Nadab et régna à sa place, la troisième année du règne d'Asa, roi de Juda.

I R 15,29. Et lorsqu'il fut roi, il tua tous ceux de la maison de Jéroboam. Il n'en laissa pas vivre un seul de sa race, jusqu'à ce qu'il l'eût exterminée entièrement, selon que le Seigneur l'avait prédit par Ahias le Silonite, Son serviteur;

I R 15,30. à cause des péchés que Jéroboam avait commis et qu'il avait fait commettre à Israël, et à cause du péché par lequel il avait irrité le Seigneur Dieu d'Israël.

I R 15,31. Le reste des actions de Nadab, et tout ce qu'il fit, est écrit au livre des annales des rois d'Israël.

I R 15,32. Et il y eut guerre entre Asa et Baasa, roi d'Israël, tant qu'ils vécurent.

I R 15,33. La troisième année d'Asa, roi de Juda, Baasa, fils d'Ahia, régna sur tout Israël, et son règne dura vingt-quatre ans.

I R 15,34. Il fit le mal devant le Seigneur, et il marcha dans la voie de Jéroboam et dans les péchés qu'il avait fait commettre à Israël.

Chapitre 16

I R 16,1. Or le Seigneur adressa la parole à Jéhu, fils d'Hanani, contre Baasa, et Il lui dit:

I R 16,2. Je vous ai élevé de la poussière, et Je vous ai établi chef sur Mon peuple Israël, et cependant vous avez marché dans la voie de Jéroboam, et vous avez fait pécher Mon peuple Israël pour M'irriter par leurs péchés.

I R 16,3. C'est pourquoi Je retrancherai de dessus la terre la postérité de Baasa et la postérité de sa maison, et Je traiterai votre maison comme la maison de Jéroboam, fils de Nabat.

I R 16,4. Celui de la race de Baasa qui mourra dans la ville sera mangé par les chiens, et celui qui mourra à la campagne sera mangé par les oiseaux du ciel.

I R 16,5. Le reste des actions de Baasa, et tout ce qu'il a fait, et ses combats, tout cela est écrit au livre des annales des rois d'Israël.

I R 16,6. Baasa s'endormit donc avec ses pères, et il fut enseveli à Thersa; et Ela, son fils, régna à sa place.

I R 16,7. Mais le prophète Jéhu, fils d'Hanani, ayant déclaré à Baasa ce que le Seigneur avait prononcé contre lui et contre sa maison, à cause de tous les maux qu'il avait faits devant le Seigneur pour L'irriter par les oeuvres de ses mains, et que le Seigneur traiterait sa maison comme celle de Jéroboam, Baasa, pour ce motif, tua ce prophète Jéhu, fils d'Hanani.

I R 16,8. La vingt-sixième année d'Asa, roi de Juda, Ela, fils de Baasa, règna sur Israël à Thersa, et son règne dura deux ans.

I R 16,9. Car Zambri son serviteur,qui commandait la moitié de sa cavalerie, se révolta contre lui; et pendant qu'il buvait à Thersa, et qu'il était ivre dans la maison d'Arsa, gouverneur de Thersa,

I R 16,10. Zambri, se jetant sur lui, le frappa et le tua, la vingt-septième année du règne d'Asa, roi de Juda, et il régna à sa place.

I R 16,11. Lorsqu'il fut établi roi, et qu'il fut assis sur son trône, il extermina toute la maison de Baasa, sans en laisser aucun reste, et sans épargner aucun de ses proches ou de ses amis.

I R 16,12. Zambri détruisit ainsi toute la maison de Baasa, selon la parole que le Seigneur avait fait dire à Baasa par le prophète Jéhu,

I R 16,13. à cause de tous les péchés que Baasa et son fils Ela avaient commis et fait commettre à Israël, en irritant le Seigneur Dieu d'Israël par leurs vanités.

I R 16,14. Le reste des actions d'Ela et tout ce qu'il fit est écrit au livre des annales des rois d'Israël.

I R 16,15. La vingt-septième année d'Asa, roi de Juda, Zambri régna à Thersa pendant sept jours. L'armée assiégeait alors Gebbéthon, ville des Philistins;

I R 16,16. et ayant appris que Zambri s'était révolté et avait tué le roi, tout Israël établit roi Amri, général de l'armée d'Israël, qui était alors dans le camp.

I R 16,17. Amri quitta donc Gebbéthon et marcha avec l'armée d'Israël, et vint assiéger Thersa.

I R 16,18. Zambri, voyant que la ville allait être prise, entra dans le palais et se brûla avec la maison royale; et il mourut

I R 16,19. dans les péchés qu'il avait commis en faisant le mal devant le Seigneur, et en marchant dans la voie de Jéroboam, et dans le péché par lequel il avait fait pécher Israël.

I R 16,20. Le reste des actions de Zambri, de sa conjuration et de sa tyrannie, est écrit au livre des annales des rois d'Israël.

I R 16,21. Alors le peuple d'Israël se divisa en deux parties. La moitié du peuple suivait Thebni, fils de Gineth, pour l'établir roi, et l'autre moitié suivait Amri.

I R 16,22. Mais le peuple qui était avec Amri eut l'avantage sur le peuple qui était avec Thebni, fils de Gineth, pour l'établir roi, et l'autre moitié suivait Amri.

I R 16,22. Mais le peuple qui était avec Amri eut l'avantage sur le peuple qui était avec Thebni, fils de Gineth, et Thebni étant mort, Amri régna seul.

I R 16,23. La trente et unième année d'Asa, roi de Juda, Amri régna sur Israël. Son règne dura douze ans, dont il en régna six à Thersa.

I R 16,24. Il acheta de Somer la montagne de Samarie pour deux talents d'argent, et il y bâtit une ville qu'il appela Samarie, du nom de Somer, à qui avait appartenu la montagne.

I R 16,25. Amri fit le mal devant le Seigneur, et les crimes qu'il commit surpassèrent encore ceux de tous ses prédécesseurs.

I R 16,26. Il marcha dans toute la voie de Jéroboam, fils de Nabat, et dans les péchés par lesquels il avait fait pécher Israël, pour irriter le Seigneur Dieu d'Israël par ses vanités.

I R 16,27. Le reste des actions d'Amri, avec les combats qu'il livra, est écrit au livre des annales des rois d'Israël.

I R 16,28. Amri dormit avec ses pères et fut enseveli à Samarie, et Achab son fils régna à sa place.

I R 16,29. La trente-huitième année du règne d'Asa, roi de Juda, Achab, fils d'Amri, régna sur Israël. Il régna sur Israël à Samarie, et son règne dura vingt-deux ans.

I R 16,30. Achab, fils d'Amri, fit le mal devant le Seigneur, et dépassa en impiété tous ceux qui avaient été avant lui.

I R 16,31. Il ne se contenta pas de marcher dans les péchés de Jéroboam fils de Nabat, mais, de plus, il épousa Jézabel, fille d'Ethbaal, roi des Sidoniens, et il alla servir Baal, et l'adora.

I R 16,32. Il mit l'autel de Baal dans le temple de Baal qu'il avait bâti à Samarie,

I R 16,33. et il planta un bois sacré, et ajoutant toujours crime sur crime, il irrita le Seigneur le Dieu d'Israël plus que tous les rois d'Israël qui avaient été avant lui.

I R 16,34. Pendant son règne, Hiel, qui était de Béthel, bâtit Jéricho. Il perdit Abiram, son fils aîné, lorsqu'il en jeta les fondements, et Ségub, le dernier de ses fils, lorsqu'il posa les portes, selon que le Seigneur l'avait prédit par Josué, fils de Nun.

Chapitre 17

I R 17,1. En ce temps-là, Elie de Thesbé, qui était un des habitants de Galaad, dit à Achab : Vive le Seigneur, le Dieu d'Israël, devant lequel je me tiens debout! Pendant ces années il ne tombera ni rosée ni pluie, si ce n'est sur les paroles de ma bouche.

I R 17,2. Le Seigneur s'adressa ensuite à Elie, et lui dit:

I R 17,3. Retirez-vous d'ici; allez vers l'Orient, et cachez-vous sur le bord du torrent de Carith, qui est en face du Jourdain.

I R 17,4. Vous boirez là de l'eau du torrent; et j'ai commandé aux corbeaux de vous nourrir en ce lieu.

I R 17,5. Elie partit donc selon l'ordre du Seigneur, et alla s'établir près du torrent de Carith, qui est en face du Jourdain.

I R 17,6. Les corbeaux lui apportaient le matin du pain et de la chair, et le soir encore du pain et de la chair, et il buvait de l'eau du torrent.

I R 17,7. Quelque temps après le torrent se dessécha, car il n'avait point plu sur la terre;

I R 17,8. et alors le Seigneur parla à Elie en ces termes:

I R 17,9. Allez à Sarepta des Sidoniens, et demeurez-y; car j'ai commandé à une femme veuve de vous y nourrir.

I R 17,10. Elie se leva et s'en alla à Sarepta. Lorsqu'il fut venu à la porte de la ville, il aperçut une femme veuve qui ramassait du bois; il l'appela et lui dit : Donnez-moi un peu d'eau dans un vase afin que je boive.

I R 17,11. Tandis qu'elle allait lui en chercher, il lui cria derrière elle : Apportez-moi aussi, je vous prie, une bouchée de pain dans votre main.

I R 17,12. Elle lui répondit : Vive le Seigneur votre Dieu, je n'ai point de pain; j'ai seulement dans un pot autant de farine qu'on en peut prendre avec trois doigts, et un peu d'huile dans un petit vase. Je viens ramasser ici deux morceaux de bois pour aller apprêter à manger à moi et à mon fils, afin que nous mourions ensuite.

I R 17,13. Elie lui dit : Ne craignez point, et faites comme vous avez dit; mais faites d'abord pour moi, de ce petit reste de farine, un petit pain cuit sous la cendre, et apportez-le-moi, et vous en ferez après cela pour vous et pour votre fils.

I R 17,14. Car voici ce que dit le Seigneur, Dieu d'Israël : La farine qui est dans ce pot ne manquera point, et l'huile qui est dans ce petit vase ne diminuera pas, jusqu'au jour où le Seigneur doit faire tomber la pluie sur la terre.

I R 17,15. Cette femme s'en alla donc, et fit ce qu'Elie lui avait dit. Et Elie mangea, et elle, et sa maison; et depuis ce jour,

I R 17,16. la farine du pot ne manqua point, et l'huile du petit vase ne diminua pas, selon que le Seigneur l'avait prédit par Elie.

I R 17,17. Il arriva ensuite que le fils de cette femme mère de famille devint malade, et sa maladie fut si violente qu'il ne resta plus en lui de respiration.

I R 17,18. Cette femme dit donc à Elie : Qu'y a-t-il de commun entre vous et moi, homme de Dieu? Etes-vous venu chez moi pour renouveler la mémoire de mes péchés, et pour faire mourir mon fils?

I R 17,19. Elie lui dit : Donnez-moi votre fils. Et l'ayant pris d'entre ses bras, il le porta dans la chambre où il demeurait, et il le mit sur son lit.

I R 17,20. Il cria ensuite au Seigneur, et il Lui dit : Seigneur mon Dieu, avez-Vous aussi affligé cette veuve, qui a soin de me nourrir comme elle peut, jusqu'à faire mourir son fils?

I R 17,21. Après cela il s'étendit sur l'enfant par trois fois en se mesurant à son petit corps, et il cria au Seigneur et Lui dit : Seigneur mon Dieu, faites, je Vous prie, que l'âme de cet enfant rentre dans son corps.

I R 17,22. Et le Seigneur exauça la voix d'Elie; l'âme de l'enfant rentra en lui, et il recouvra la vie.

I R 17,23. Et Elie prit l'enfant, le descendit de sa chambre au bas de la maison, le mit entre les mains de sa mère et lui dit : Voici que votre fils est vivant.

I R 17,24. La femme répondit à Elie : Je reconnais maintenant à cette action que vous êtes un homme de Dieu, et que la parole du Seigneur est véritable dans votre bouche.

Chapitre 18

I R 18,1. Longtemps après, le Seigneur adressa la parole à Elie, durant la troisième année, et il lui dit : Allez, présentez-vous devant Achab, afin que Je fasse tomber la pluie sur la terre.

I R 18,2. Elie s'en alla donc pour se présenter devant Achab. Cependant la famine était extrême dans Samarie;

I R 18,3. et Achab fit venir Abdias, intendant de sa maison. Or Abdias craignait beaucoup le Seigneur;

I R 18,4. car, lorsque Jézabel faisait mourir les prophètes du Seigneur, il en prit cent qu'il cacha dans des cavernes, cinquante par cinquante, et il les nourrit de pain et d'eau.

I R 18,5. Achab dit donc à Abdias : Allez par le pays, à toutes les fontaines et à toutes les vallées, pour voir si nous pourrons trouver de l'herbe, afin de sauver les chevaux et les mulets, et que toutes les bêtes ne meurent pas.

I R 18,6. Ils se partagèrent donc le pays pour aller chercher de tous côtés. Achab allait par un chemin, et Abdias séparément allait par un autre.

I R 18,7. Et tandis qu'Abdias était en route, Elie vint au-devant de lui. Abdias, l'ayant reconnu, se prosterna le visage contre terre, et lui dit : Est-ce vous, Elie, mon seigneur?

I R 18,8. Il lui répondit : C'est moi. allez, et dites à votre maître : Voici Elie.

I R 18,9. Quel péché ai-je commis, dit Abdias, pour que vous me livriez entre les mains d'Achab, moi, votre serviteur, afin qu'il me fasse mourir?

I R 18,10. Vive le Seigneur votre Dieu, il n'y a point de nation ni de royaume où mon seigneur n'ait envoyé vous chercher; et, tous lui disant que vous n'y étiez pas, il a adjuré les rois et les peuples, parce qu'on ne vous trouvait point.

I R 18,11. Et maintenant vous me dites : Allez, et dites à votre maître : voici Elie.

I R 18,12. Et après que je vous aurai quitté, l'esprit du Seigneur vous transportera en quelque lieu qui me sera inconnu; et quand j'aurai averti Achab, s'il ne vous trouve pas, il me fera mourir. Cependant votre serviteur craint le Seigneur depuis son enfance.

I R 18,13. Ne vous a-t-on pas dit, à vous mon seigneur, ce que je fis lorsque Jézabel tuait les prophètes du Seigneur, et que je cachai cent de ces prophètes dans des cavernes, cinquante par cinquante, et que je les nourris de pain et d'eau?

I R 18,14. Et après cela, vous me dites : Allez, et dites à votre maître : Voici Elie; afin qu'il me tue!

I R 18,15. Elie lui dit : Vive le Seigneur des armées, en la présence duquel je suis; je me présenterai aujourd'hui devant Achab.

I R 18,16. Abdias alla donc trouver Achab, et lui fit son rapport; et Achab vint aussitôt au devant d'Elie.

I R 18,17. Et le voyant, il lui dit : N'êtes-vous pas celui qui trouble Israël?

I R 18,18. Elie lui répondit : Ce n'est pas moi qui ai troublé Israël, mais c'est vous-même et la maison de votre père, parce que vous avez abandonné les commandements du Seigneur, et que vous avez suivi Baal.

I R 18,19. Néanmoins envoyez maintenant vers Israël, et faites assembler tout le peuple sur le mont Carmel, et les quatre cent cinquante prophètes de Baal, avec les quatre cents prophètes des bois sacrés, que Jézabel nourrit de sa table.

I R 18,20. Achab envoya donc avertir tous les fils d'Israël, et il assembla les prophètes sur le mont Carmel.

I R 18,21. Alors Elie s'approcha de tout le peuple, et dit : Jusques à quand serez-vous comme un homme que boite des deux côtés? Si le Seigneur est Dieu, suivez-le; si Baal est Dieu, suivez-le aussi. Et le peuple ne lui répondit pas un seul mot.

I R 18,22. Elie dit encore au peuple : Je suis demeuré seul d'entre les prophètes du Seigneur; tandis que les prophètes de Baal sont au nombre de quatre cent cinquante.

I R 18,23. Qu'on nous donne deux boeufs; et qu'ils en choisissent un pour eux, et que, l'ayant coupé par morceaux, ils le placent sur le bois sans mettre de feu par-dessous, et moi je prendrai l'autre boeuf, et, le mettant aussi sur le bois, je ne mettrai pas non plus de feu au-dessus.

I R 18,24. Invoquez le nom de vos dieux, et moi j'invoquerai le nom de mon Seigneur, et que le Dieu qui répondra par le feu soit reconnu pour Dieu. Tout le peuple répondit : Excellente proposition.

I R 18,25. Elie dit donc aux prophètes de Baal : Choisissez un boeuf pour vous, et commencez les premiers, parce que vous êtes en plus grand nombre, et invoquez les noms de vos dieux, sans mettre le feu au bois.

I R 18,26. Ayant donc pris le boeuf qui leur fut donné, ils préparèrent leur sacrifice, et ils invoquaient le nom de Baal depuis le matin jusqu'à midi, en disant : Baal, exaucez-nous. Mais Baal ne disait mot, et personne ne leur répondait. Et ils sautaient par-dessus l'autel qu'ils avait fait.

I R 18,27. Il était déjà midi, et Elie se moquait d'eux, en disant : Criez plus haut; car votre dieu parle peut-être à quelqu'un, ou bien il est en chemin, ou dans une hôtellerie; ou encore il dort, et il a besoin qu'on le réveille.

I R 18,28. Ils se mirent donc à crier encore plus haut, et ils se faisaient des incisions, selon leur rite, avec des couteaux et des lancettes, jusqu'à ce qu'ils fussent couverts de sang.

I R 18,29. Midi étant passé, et le temps étant venu auquel on avait coutume d'offrir le sacrifice, les prophètes avaient beau crier et invoquer, il n'y avait personne pour leur répondre, ni pour exaucer leurs prières.

I R 18,30. Alors Elie dit à tout le peuple : Venez avec moi. Et le peuple s'étant approché de lui, il rétablit l'autel du Seigneur qui avait été détruit.

I R 18,31. Il prit aussi douze pierres, selon le nombre des tribus des fils de Jacob, auquel le Seigneur avait adressé sa parole en lui disant : Israël sera votre nom;

I R 18,32. et il bâtit de ces pierres un autel au nom du Seigneur. Il fit une rigole et comme deux petits sillons autour de l'autel;

I R 18,33. il prépara le bois, coupa le boeuf par morceaux, et le mit sur le bois;

I R 18,34. et il dit : Emplissez d'eau quatre cruches, et répandez-les sur l'holocauste et sur le bois. Il ajouta : Faites encore la même chose une seconde fois. Et quand ils l'eurent fait une seconde fois, il leur dit : Faites encore la même chose une troisième fois; et ils répandirent de l'eau pour la troisième fois,

I R 18,35. en sorte que les eaux couraient autour de l'autel, et que la rigole en était toute pleine.

I R 18,36. Le temps étant venu d'offrir l'holocauste, le prophète Elie s'approcha, et dit : Seigneur Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, faites voir aujourd'hui que Vous êtes le Dieu d'Israël, et que je suis Votre serviteur, et que c'est par Votre ordre que j'ai fait toutes ces choses.

I R 18,37. Exaucez-moi, Seigneur, exaucez-moi, afin que ce peuple apprenne que Vous êtes le Seigneur Dieu, et que Vous avez de nouveau converti leur coeur.

I R 18,38. En même temps le feu du Seigneur tomba, et dévora l'holocauste, le bois et les pierres, la poussière même, et l'eau qui était dans la rigole.

I R 18,39. Lorsque tout le peuple eut vu cela, il se prosterna le visage contre terre, et il dit : C'est le Seigneur qui est Dieu, c'est le Seigneur qui est Dieu.

I R 18,40. Alors Elie leur dit : Prenez les prophètes de Baal, et qu'il n'en échappe pas un seul; et le peuple s'étant saisi d'eux, Elie les mena au torrent de Cison où il les fit mourir.

I R 18,41. Elie dit ensuite à Achab : Montez, mangez et buvez; car j'entends le bruit d'une grande pluie.

I R 18,42. Achab monta pour manger et pour boire, et Elie monta au sommet du Carmel, où, se prosternant jusqu'à terre, il mit son visage entre ses genoux;

I R 18,43. et il dit à son serviteur : Allez, et regardez du côté de la mer. Ce serviteur, étant allé regarder, vint lui dire : Il n'y a rien. Elie lui dit encore : Retournez-y par sept fois.

I R 18,44. Et la septième fois il parut un petit nuage, comme le pied d'un homme, qui s'élevait de la mer. Elie dit : Allez dire à Achab : Faites atteler votre char, et descendez, de peur que la pluie ne vous surprenne.

I R 18,45. Et tandis qu'il se tournait d'un côté et d'autre, le ciel fut tout à coup obscurci, il y eut des nuées, et du vent, et il tomba une grande pluie. Achab montant donc sur son char s'en alla à Jezrahel.

I R 18,46. Et en même temps la main du Seigneur fut sur Elie, qui, s'étant ceint les reins, courut devant Achab jusqu'à ce qu'il arrivât à Jezrahel.

Chapitre 19

I R 19,1. Achab rapporta à Jézabel tout ce que Elie avait fait, et de quelle manière il avait tué par l'épée tous les prophètes de Baal.

I R 19,2. Et Jézabel envoya un messager à Elie pour lui dire : Que les dieux me traitent dans toute leur sévérité, si demain, à cette même heure, je ne fais de votre vie ce que vous avez fait de la vie de chacun d'eux.

I R 19,3. Elie eut donc peur, et se levant, il s'en alla partout où son désir le portait. Et il vint à Bersabée de Juda, et il y laissa son serviteur.

I R 19,4. Il fit dans ce désert une journée de chemin; et étant venu sous un genèvrier, il s'y assit, et il souhaita la mort, et dit à Dieu : Seigneur, c'est assez; retirez mon âme de mon corps, car je ne suis pas meilleur que mes pères.

I R 19,5. Et il se jeta à terre, et s'endormit à l'ombre du genèvrier. Et voici qu'un Ange du Seigneur le toucha et lui dit : Levez-vous et mangez.

I R 19,6. Elie regarda, et vit auprès de sa tête un pain cuit sous la cendre et un vase d'eau. Il mangea donc et but, et il s'endormit encore.

I R 19,7. Et l'Ange du Seigneur revint une seconde fois et le toucha, et lui dit : Levez-vous et mangez, car il vous reste un grand chemin à faire.

I R 19,8. S'étant donc levé, il mangea et il but, et fortifié par cette nourriture, il marcha quarante jours et quarante nuits jusqu'à Horeb, la montagne de Dieu.

I R 19,9. Lorsqu'il y fut arrivé, il demeura dans une caverne; et le Seigneur lui adressa la parole et lui dit : Que faites-vous ici, Elie?

I R 19,10. Elie lui répondit : Je brûle de zèle pour vous, Seigneur, Dieu des armées, parce que les fils dIsraël ont abandonné Votre alliance, qu'ils ont détruit Vos autels, qu'ils ont tué Vos prophètes par l'épée, et je suis demeuré seul et ils cherchent encore à m'ôter la vie.

I R 19,11. Le Seigneur lui dit : Sortez, et tenez-vous sur la montagne devant le Seigneur, car voici que le Seigneur passe. Et il y eut devant le Seigneur un vent violent et impétueux, qui renversait les montagnes et brisait les rochers; et le Seigneur n'était point dans ce vent. Après le vent, il y eut un tremblement de terre; et le Seigneur n'était point dans ce tremblement.

I R 19,12. Après le tremblement il s'alluma un feu; et le Seigneur n'était point dans ce feu. Et après le feu, on entendit le souffle d'une brise légère.

I R 19,13. Quand Elie l'entendit, il se couvrit le visage de son manteau, et étant sorti, il se tint à l'entrée de la caverne; et voici qu'une voix lui dit : Que faites-vous ici, Elie? Il répondit:

I R 19,14. Je brûle de zèle pour vous, Seigneur Dieu des armées, parce que les fils d'Israël ont abandonné Votre alliance, qu'ils ont déruit Vos autels, qu'ils ont tué Vos prophètes par le fer, et je suis demeuré seul, et ils cherchent à m'ôter la vie.

I R 19,15. Et le Seigneur lui dit : Allez, retournez par votre chemin le long du désert, vers Damas, et lorsque vous y serez arrivé, vous oindrez Hazaël pour roi de Syrie;

I R 19,16. vous oindrez aussi Jéhu, fils de Namsi, pour roi d'Israël; et vous oindrez Elisée, fils de Saphat, d'Abelméhula, pour prophète à votre place.

I R 19,17. Quiconque aura échappé à l'épée d'Hazaël sera tué par Jéhu; et quiconque aura échappé à l'épée de Jéhu sera tué par Elisée.

I R 19,18. Et Je Me suis réservé dans Israël sept mille hommes qui n'ont pas fléchi le genou devant Baal, et qui ne l'ont point adoré en portant la main à leur bouche pour la baiser.

I R 19,19. Elie, étant donc parti de là, trouva Elisée, fils de Saphat, qui labourait avec douze paires de boeufs, et conduisait lui-même une des charrues des douze paires de boeufs. Et Elie s'approcha d'Elisée, et mit son manteau sur lui.

I R 19,20. Aussitôt Elisée quitta ses boeufs, courut après Elie, et lui dit : Permettez-moi, je vous prie, d'aller embrasser mon père et ma mère, et ensuite je vous suivrai. Elie lui répondit : Allez, et revenez; car j'ai fait pour vous ce qui dépendait de moi.

I R 19,21. Elisée, après s'être éloigné d'Elie, prit une paire de boeufs, qu'il tua, et il fit cuire leur chair avec le bois de la charrue, et la donna au peuple, qui en mangea; et se levant, il s'en alla, et il suivit Elie et le servait.

Chapitre 20

I R 20,1. Or Bénadad, roi de Syrie, ayant assemblé toute son armée, sa cavalerie et ses chars, et trente-deux rois avec lui, vint pour combattre Samarie, et il l'assiégea.

I R 20,2. En même temps il envoya dans la ville des ambassadeurs â Achab, roi d'Israël,

I R 20,3. pour lui dire de sa part : Voici ce que dit Bénadad : Votre argent et votre or est à moi, vos femmes et vos enfants les mieux faits sont à moi.

I R 20,4. Le roi d'Israël lui répondit : O roi mon seigneur, je suis à vous comme vous le dites, et tout ce que j'ai est à vous.

I R 20,5. Les ambassadeurs, revenant encore vers Achab, lui dirent : Voici ce que dit Bénadad qui nous avait envoyés vers vous : Vous me donnerez votre argent, votre or, vos femmes et vos fils.

I R 20,6. Demain donc, à cette même heure, j'enverrai mes serviteurs vers vous; ils visiteront votre maison et la maison de vos serviteurs, et ils prendront tout ce qui leur plaira, et l'emporteront.

I R 20,7. Alors le roi d'Israël fit venir tous les anciens de son peuple, et leur dit : Considérez et voyez qu'il nous tend un piège. Car il m'a déjà envoyé ses messagers pour mes femmes, pour mes fils, pour mon argent et mon or, et je ne lui ai rien refusé.

I R 20,8. Tous les anciens et tout le peuple lui répondirent : Ne l'écoutez pas, et ne vous rendez point à ses désirs.

I R 20,9. Achab répondit aux ambassadeurs de Bénadad : Dites au roi mon seigneur : Je ferai toutes les choses que vous m'avez fait demander en premier lieu, comme à votre serviteur; mais pour cette dernière chose, je ne puis la faire.

I R 20,10. Les ambassadeurs, étant revenus, firent leur rapport à Bénadad, qui les renvoya encore, et fit dire à Achab : Que les dieux me traitent dans toute leur sévérité, si toute la poussière de Samarie suffit pour remplir seulement le creux de la main de tous les gens qui me suivent.

I R 20,11. Le roi d'Israël leur répondit : Dites à votre maître : Ce n'est pas lorsqu'on prend les armes qu'on doit se vanter, c'est quand on les quitte.

I R 20,12. Bénadad reçut cette réponse tandis qu'il buvait avec les rois sous des tentes; et il dit à ses serviteurs : Investissez la ville. Et ils l'investirent.

I R 20,13. Et voici qu'un prophète vint trouver Achab, roi d'Israël, et lui dit : Ainsi parle le Seigneur : Vous avez vu toute cette multitude innombrable; Je vous déclare que Je la livrerai aujourd'hui entre vos mains, afin que vous sachiez que Je suis le Seigneur.

I R 20,14. Achab lui demanda : Par qui? Il lui répondit : Voici ce que dit le Seigneur : Ce sera par les valets de pied des princes des provinces. Achab ajouta : qui commencera le combat? Vous, dit le prophète.

I R 20,15. Achab fit donc la revue des valets de pied des princes des provinces, et il en trouva deux cent trente-deux. Il fit ensuite la revue du peuple, de tous les fils d'Israël, et il en trouva sept mille.

I R 20,16. Et ils sortirent de la ville à midi. Cependant Bénadad était dans sa tente, qui buvait et qui était ivre; et les trente-deux rois qui étaient venus à son secours étaient avec lui.

I R 20,17. Les valets de pied des princes des provinces sortirent donc à la tête de l'armée. Bénadad envoya pour les reconnaître, et on lui vint dire : Ce sont des gens qui sont sortis de Samarie.

I R 20,18. Et il dit : Soit qu'ils viennent pour traiter de la paix, soit qu'ils viennent pour combattre, prenez-les vifs.

I R 20,19. Les valets de pied des princes des provinces s'avancèrent donc, et le reste de l'armée après eux;

I R 20,20. et chacun d'eux tua ceux qui se présentèrent devant lui; et aussitôt les Syriens s'enfuirent et l'armée d'Israël les poursuivit. Bénadad, roi de Syrie, s'enfuit aussi à cheval avec les cavaliers qui l'accompagnaient.

I R 20,21. Et le roi d'Israël, étant sorti de Samarie, tua les chevaux, renversa les chars, et frappa la Syrie d'une grande plaie.

I R 20,22. Alors le prophète s'approcha du roi d'Israël, et lui dit : Allez, fortifiez-vous et voyez ce que vous avez à faire. Car le roi de Syrie viendra encore l'an prochain pour vous combattre.

I R 20,23. Mais les serviteurs du roi, de Syrie lui dirent : Leurs dieux sont des dieux de montagnes, et c'est pour cela qu'ils nous ont vaincus; il faut que nous combattions contre eux en pleine campagne, et nous les vaincrons.

I R 20,24. Voici donc ce que vous avez à faire : Eloignez tous les rois de votre armée, et mettez à leur place vos principaux officiers;

I R 20,25. rétablissez vos troupes, en y remettant autant de soldats qu'il en a été tué, autant de chevaux qu'il y en avait dans votre armée, et autant de chars que vous en avez eus auparavant; et nous combattrons contre eux en pleine campagne, et vous verrez que nous les battrons. Il crut leur conseil et il s'y conforma.

I R 20,26. Un an après, Bénadad fit la revue des Syriens, et vint à Aphec pour combattre contre Israël.

I R 20,27. Les enfants d'Israël firent aussi la revue de leurs troupes, et ayant pris des vivres, ils marchèrent contre les Syriens, et campèrent vis-à-vis d'eux, comme deux petits troupeaux de chèvres, tandis que les Syriens couvraient toute la terre.

I R 20,28. Alors un homme de Dieu vint trouver le roi d'Israël, et lui dit : Voici ce que dit le Seigneur : Parce que les Syriens ont dit : Le Seigneur est le Dieu des montagnes, mais Il n'est pas le Dieu des vallées, Je vous livrerai toute cette grande multitude, et vous saurez que Je suis le Seigneur.

I R 20,29. Les deux armées furent rangées en bataille l'une devant l'autre pendant sept jours. Le septième jour la bataille se donna et les fils d'Israël tuèrent en un jour cent mille fantassins syriens.

I R 20,30. Ceux qui échappèrent s'enfuirent dans la ville d'Aphec, et une muraille tomba sur vingt-sept mille hommes qui restaient. Or Bénadad, s'enfuyant, entra dans la ville, et se retira dans le lieu le plus secret d'une chambre.

I R 20,31. Alors ses serviteurs lui dirent : Nous avons entendu dire que les rois de la maison d'Israël sont cléments. Mettons donc des sacs sur nos reins et des cordes à notre cou, et allons trouver le roi d'Israël; peut-être qu'il nous donnera la vie.

I R 20,32. Ainsi ils se mirent des sacs sur les reins et la corde au cou, et vinrent trouver le roi d'Israël; et ils lui dirent : Bénadad votre serviteur vous fait cette supplication : Accordez-moi la vie. Il leur répondit : S'il est encore vivant, il est mon frère.

I R 20,33. Les Syriens tirèrent de là un bon présage, et prenant aussitôt ce mot de sa bouche, ils lui dirent : Bénadad est votre frère. Il leur répondit : Allez, et amenez-le-moi. Bénadad vint donc se présenter à Achab, qui le fit monter sur son char.

I R 20,34. Et Bénadad lui dit : Je vous rendrai les villes que mon père a prises sur votre père; et faites-vous des places publiques dans Damas, comme mon père en avait fait dans Samarie. Et quand nous aurons fait cette alliance, je me retirerai. Achab fit donc cette alliance avec lui et le laissa aller.

I R 20,35. Alors un des fils des prophètes dit de la part du Seigneur à un de ses compagnons : Frappez-moi. Et comme il ne voulut pas le frapper,

I R 20,36. il lui dit : Parce que vous n'avez pas voulu me frapper, aussitôt que vous m'aurez quitté, un lion vous tuera. Lorsqu'il se fut un peu éloigné de lui, un lion le trouva et le tua.

I R 20,37. Ayant rencontré un autre homme, il lui dit : Frappez-moi. Cet homme le frappa et le blessa.

I R 20,38. Le prophète s'en alla donc, et vint au-devant du roi sur le chemin, et il se rendit méconnaissable, en mettant de la poussière sur son visage et sur ses yeux.

I R 20,39. Et lorsque le roi fut passé, il cria après lui et lui dit : Votre serviteur s'était avancé pour combattre les ennemis de près; et l'un d'eux s'étant enfui, quelqu'un me l'amené et m'a dit : Gardez cet homme; et s'il s'échappe, votre vie répondra de la sienne, ou vous payerez un talent d'argent.

I R 20,40. Et comme, tout troublé, je me tournais de côté et d'autre, cet homme a disparu tout à coup. Le roi d'Israël lui dit : Vous avez vous-même prononcé votre arrêt.

I R 20,41. Aussitôt il essuya la poussière de dessus son visage; et le roi d'Israël reconnut qu'il était du nombre des prophètes.

I R 20,42. Il dit au roi : Voici ce que dit le Seigneur : Parce que vous avez laissé échapper de vos mains un homme digne de mort, votre vie répondra pour la sienne, et votre peuple pour son peuple.

I R 20,43. Mais le roi d'Israël revint dans sa maison, ne faisant pas de cas de ce que le prophète lui avait dit; et il entra furieux dans Samarie.

Chapitre 21

I R 21,1. Après ces choses, voici ce qui arriva. En ce même temps, Naboth le Jezrahélite possédait dans Jezrahel une vigne près du palais d'Achab, roi de Samarie.

I R 21,2. Et Achab lui dit : Donnez-moi votre vigne, afin que je puisse faire un jardin potager, car elle est près de ma maison; et je vous en donnerai une meilleure, ou, si cela vous accommode mieux, je vous la payerai en argent au prix qu'elle vaut.

I R 21,3. Naboth lui répondit : Dieu me garde de vous donner l'héritage de mes pères.

I R 21,4. Achab revint donc chez lui indigné et plein de fureur, à cause de cette parole que Naboth le Jezrahélite lui avait dite : Je ne vous donnerai pas l'héritage de mes pères; et se jetant sur son lit, il se tourna du côté de la muraille et ne mangea point.

I R 21,5. Jézabel sa femme vint auprès de lui et lui dit : Qu'est-ce que cela? D'où vous vient cette tristesse? Et pourquoi ne mangez-vous point?

I R 21,6. Il lui répondit : J'ai parlé à Naboth de Jezrahel, et je lui ai dit : Donnez-moi votre vigne, et je vous en donnerai l'argent; ou, si vous le préférez, je vous en donnerai une meilleure pour celle-là. Et il m'a répondu : Je ne vous donnerai pas ma vigne.

I R 21,7. Jézabel sa femme lui dit : Votre autorité est grande, et vous gouvernez bien le royaume d'Israël. Levez-vous, mangez, et ayez l'esprit en repos; c'est moi qui vous donnerai la vigne de Naboth le Jezrahélite.

I R 21,8. Aussitôt elle écrivit, au nom d'Achab, une lettre qu'elle scella du sceau du roi, et qu'elle envoya aux anciens et aux premiers de la ville de Naboth qui demeuraient avec lui.

I R 21,9. Cette lettre était conçue en ces termes : Publiez un jeûne, et faites asseoir Naboth entre les premiers du peuple,

I R 21,10. et subornez deux hommes sans conscience contre lui, et qu'ils portent un faux témoignage, en disant : Naboth a blaspémé contre Dieu et contre le roi; qu'on le mène hors de la ville, et ensuite qu'il soit lapidé et mis à mort.

I R 21,11. Les anciens et les premiers de la ville de Naboth, qui demeuraient avec lui, firent ce que Jézabel leur avait commandé, et ce que portait la lettre qu'elle leur avait envoyée.

I R 21,12. Ils publièrent un jeûne, et firent asseoir Naboth entre les premiers du peuple;

I R 21,13. et ayant fait venir deux hommes sans conscience, ils les firent asseoir vis-à-vis de lui. Et ces deux hommes diaboliques portèrent témoignage contre lui devant l'assemblée, en disant : Naboth a blasphémé Dieu et le roi. Ils le menèrent donc hors de la ville et le lapidèrent.

I R 21,14. Ils envoyèrent aussitôt à Jézabel, pour lui dire : Naboth a été lapidé, et il est mort.

I R 21,15. Lorsque Jézabel eut appris que Naboth avait été lapidé et qu'il était mort, elle vint dire à Achab : Allez, et prenez pour vous la vigne de Naboth le Jezrahélite, qui n'a pas voulu se rendre à votre désir, ni vous la donner pour le prix qu'elle valait. Car Naboth n'est plus en vie, mais il est mort.

I R 21,16. Quand Achab eut appris la mort de Naboth, il s'en alla aussitôt dans la vigne de Naboth le Jezrahélite pour en prendre possession.

I R 21,17. En même temps le Seigneur adressa sa parole à Elie le Thesbite, et lui dit :

I R 21,18. Levez-vous et descendez au-devant d'Achab, roi d'Israël, qui est dans Samarie; car le voilà qui va dans la vigne de Naboth pour en prendre possession.

I R 21,19. Et vous lui parlerez en ces termes : Voici ce que dit le Seigneur : Vous avez tué Naboth, et de plus vous vous êtes emparé de sa vigne. Et vous lui direz ensuite : Voici ce que dit le Seigneur : En ce même lieu où les chiens ont léché le sang de Naboth, ils lécheront aussi votre sang.

I R 21,20. Et Achab dit à Elie : En quoi m'avez-vous trouvé votre ennemi? Elie lui répondit : En ce que vous vous êtes vendu pour faire le mal aux yeux du Seigneur.

I R 21,21. Je vais faire fondre des maux sur vous. Je vous retrancherai, vous et votre postérité, de dessus la terre; et je tuerai tous les mâles de la maison d'Achab, et depuis le premier jusqu'au dernier dans Israël.

I R 21,22. Je traiterai votre maison comme la maison de Jéroboam, fils de Nabat, et comme la maison de Baasa, fils d'Ahia, parce que vos actions ont irrité Ma colère, et que vous avez fait pécher Israël.

I R 21,23. Le Seigneur a prononcé aussi cet arrêt contre Jézabel : Les chiens mangeront Jézabel dans le champ de Jezrahel.

I R 21,24. Si Achab meurt dans la ville, il sera mangé par les chiens; et s'il meurt dans les champs, il sera mangé par les oiseaux du ciel.

I R 21,25. Achab n'eut donc point son semblable en méchanceté, ayant été vendu pour faire le mal aux yeux du Seigneur; car il y fut excité par Jézabel sa femme.

I R 21,26. Et il devint tellement abominable qu'il suivait les idoles des Amorrhéens, que le Seigneur avait exterminés de devant la face des fils d'Israël.

I R 21,27. Lorsque Achab eut entendu ces paroles, il déchira ses vêtements, couvrit sa chair d'un cilice, jeûna et dormit vêtu d'un sac, et marcha la tête baissée.

I R 21,28. Alors le Seigneur adressa sa parole à Elie le Thesbite, et lui dit:

I R 21,29. N'avez-vous pas vu Achab humilié devant Moi? Puis donc qu'il s'est humilié à cause de Moi, Je ne ferai point tomber pendant qu'il vivra les maux dont Je l'ai menacé; mais Je les ferai tomber sur sa maison, sous le règne de son fils.

Chapitre 22

I R 22,1. Ainsi trois ans se passèrent sans qu'il y eût guerre entre la Syrie et Israël.

I R 22,2. Mais, la troisième année, Josaphat, roi de Juda, vint trouver le roi d'Israël.

I R 22,3. Et le roi d'Israël dit à ses serviteurs : Ignorez-vous que la ville de Ramoth-Galaad est à nous? et cependant nous négligeons de la retirer des mains du roi de Syrie?

I R 22,4. Et le roi d'Israël dit à Josaphat : Viendrez-vous attaquer avec moi Ramoth-Galaad?

I R 22,5. Josaphat répondit au roi d'Israël : Disposez de moi comme de vous-même. Mon peuple et votre peuple n'en font qu'un, et ma cavalerie est votre cavalerie. Et il dit encore au roi d'Israël : Consultez aujourd'hui, je vous prie, la volonté du Seigneur.

I R 22,6. Le roi d'Israël assembla donc ses prophères, qui se trouvèrent environ quatre cents, et il leur dit : Dois-je aller attaquer Ramoth-Galaad, ou me tenir en paix? Ils lui répondirent : Montez, et le Seigneur livrera la ville entre les mains du roi.

I R 22,7. Josaphat lui dit : N'y a-t-il pas ici quelque prophète du Seigneur, afin que nous Le consultions par lui?

I R 22,8. Le roi d'Israël répondit à Josaphat : Il est demeuré un homme par qui nous pouvons consulter le Seigneur; mais je hais cet homme, parce qu'il ne me prophétise jamais rien de bon, mais toujours du mal. C'est Michée, fils de Jemla. Josaphat lui répondit : O roi, ne parlez point ainsi.

I R 22,9. Le roi d'Israël appela un eunuque, et lui dit : Hâte-toi d'amener Michée fils de Jemla.

I R 22,10. Le roi d'Israël et Josaphat, roi de Juda, étaient dans l'aire, près de la porte de Samarie, assis chacun sur leur trône, revêtus de leurs habits royaux, et tous les prophètes prophétisaient devant eux.

I R 22,11. Or Sédécias, fils de Chanaana, se fit des cornes de fer, et il dit : Voici ce que dit le Seigneur : Avec ces cornes vous agiterez la Syrie jusqu'à ce que vous l'ayez détruite.

I R 22,12. Tous les prophètes prophétisaient de même et disaient : Montez contre Ramoth-Galaad, et marchez heureusement, et le Seigneur la livrera entre les mains du roi.

I R 22,13. Celui qu'on avait envoyé pour faire venir Michée lui dit : Voici que les prophètes prédisent d'une voix unanime un bon succès au roi; que vos paroles soient donc semblables aux leurs, et annoncez du bien.

I R 22,14. Michée lui répondit : Vive le Seigneur, je ne dirai que ce que le Seigneur m'aura dit.

I R 22,15. Michée se présenta donc devant le roi, et le roi lui dit : Michée, devons-nous aller attaquer Ramoth-Galaad, ou demeurer en paix? Michée lui répondit : Allez, marchez heureusement, et le Seigneur la livrera entre les mains du roi.

I R 22,16. Le roi ajouta : Je vous conjure encore et encore, au nom du Seigneur, de ne me parler que selon la vérité.

I R 22,17. Michée lui dit : J'ai vu tout Israël dispersé dans les montagnes comme des brebis qui n'ont point de pasteur; et le Seigneur m'a dit : Ils n'ont point de chef; que chacun retourne en paix dans sa maison.

I R 22,18. Aussitôt le roi d'Israël dit à Josaphat : Ne vous ai-je pas dit que cet homme ne me prophétise jamais rien de bon, mais toujours du mal?

I R 22,19. Et Michée ajouta : Ecoutez la parole du Seigneur. J'ai vu le Seigneur assis sur Son trône, et toute l'armée du Ciel debout autour de Lui et à droite et à gauche.

I R 22,20. Et le Seigneur a dit : Qui séduira Achab, roi d'Israël, afin qu'il marche contre Ramoth-Galaad, et qu'il y périsse? Et l'un fit cette réponse, et l'autre cette autre.

I R 22,21. Mais l'esprit s'avança, et se présentant devant le Seigneur, il lui dit : C'est moi qui séduirai Achab. Le Seigneur lui dit : Et comment?

I R 22,22. Il répondit : J'irai, et je serai un esprit menteur dans la bouche de tous ses prophètes. Et le Seigneur lui dit : Vous le séduirez, et vous aurez l'avantage sur lui. Allez, et faites comme vous dites.

I R 22,23. Maintenant donc, le Seigneur a mis un esprit de mensonge dans la bouche de tous vos prophètes qui sont ici, et le Seigneur a prononcé votre arrêt.

I R 22,24. Alors Sédécias, fils de Chanaana, s'approcha de Michée, et lui donna un soufflet sur la joue, et lui dit : L'esprit du Seigneur m'a-t-il donc quitté, et n'a-t-il parlé qu'à vous?

I R 22,25. Michée lui dit : Vous le verrez au jour où vous passerez d'une chambre dans une autre chambre pour vous cacher.

I R 22,26. Alors le roi d'Israël dit à ses gens : Prenez Michée, et qu'on le mène chez Amon, gouverneur de la ville, et chez Joas, fils d'Amélec;

I R 22,27. et dites-leur : Voici ce que le roi a ordonné : Renfermez cet homme dans la prison, et qu'on le nourrisse de pain de douleur et d'eau d'affliction, jusqu'à ce que je revienne en paix.

I R 22,28. Michée lui dit : Si vous revenez en paix, le Seigneur n'a point parlé par moi. Et il ajouta : Que tout le monde entende!

I R 22,29. Le roi d'Israël et Josaphat, roi de Juda, marchèrent donc contre Ramoth-Galaad.

I R 22,30. Et le roi d'Israël dit à Josaphat : Prenez vos armes, et combattez avec vos vêtements ordinaires. Mais le roi d'Israël se déguisa avant de marcher au combat.

I R 22,31. Or le roi de Syrie avait donné cet ordre aux trente-deux capitaines de ses chars : Ne combattez contre qui que ce soi, petit ou grand; n'attaquez que le seul roi d'Israël.

I R 22,32. Lors donc que les capitaines des chars eurent vu Josaphat, ils s'imaginèrent que c'était le roi d'Israël, et ayant fondu sur lui, ils le combattaient. Alors Josaphat jeta un grand cri.

I R 22,33. Et les capitaines des chars reconnurent que ce n'était pas le roi d'Israël, et ne le pressèrent pas davantage.

I R 22,34. Il arriva cependant qu'un homme, ayant tendu son arc, tira une flèche au hasard, et elle vit percer le roi d'Israël entre le poumon et l'estomac. Il dit aussitôt à son cocher : Tourne bride et retire-moi du milieu des troupes, car je suis grièvement blessé.

I R 22,35. Or le combat dura tout le jour, et le roi d'Israël demeura dans son char en face des Syriens. Le sang coulait de sa plaie dans l'intérieur de son char; et il mourut le soir.

I R 22,36. Avant que le soleil fût couché, un héraut sonna de la trompette dans toute l'armée, et dit : Que chacun retourne dans sa ville et dans son pays.

I R 22,37. Le roi mourut donc et fut porté à Samarie, où il fut enseveli.

I R 22,38. On lava son char et les rênes dans la piscine de Samarie, et les chiens léchèrent son sang, selon la parole que le Seigneur avait prononcée.

I R 22,39. Le reste des actions d'Achab, et tout ce qu'il fit, la maison d'ivoire qu'il bâtit, et toutes les villes qu'il construisit, tout cela est écrit au livre des annales des rois d'Israël.

I R 22,40. Achab s'endormit donc avec ses pères, et Ochozias son fils régna à sa place.

I R 22,41. Or Josaphat, fils d'Asa, avait commencé à régner sur Juda la quatrième année d'Achab, roi d'Israël.

I R 22,42. Il avait trente-cinq ans lorsqu'il commença à régner, et il régna vingt-cinq ans dans Jérusalem; sa mère s'appelait Azuba, fille de Salaï.

I R 22,43. Il marcha dans toutes les voies d'Asa son père, sans se détourner, et il fit ce qui était droit devant le Seigneur.

I R 22,44. Néanmoins il ne détruisit pas les hauts lieux; car le peuple y sacrifiait encore et y brûlait de l'encens.

I R 22,45. Josaphat eut la paix avec le roi d'Israël.

I R 22,46. Le reste des actions de Josaphat, tout ce qu'il fit, avec ses combats, est écrit au livre des annales des rois de Juda.

I R 22,47. Il extermina aussi du pays les restes des efféminés qui y étaient demeurés pendant le règne d'Asa son père.

I R 22,48. Et il n'y avait point alors de roi établi dans Edom.

I R 22,49. Le roi Josaphat avait fait faire une flotte sur la mer, afin qu'elle fît voile vers Ophir pour en apporter de l'or. Mais ses vaisseaux ne purent y aller, parce qu'ils furent brisés à Asion-Gaber.

I R 22,50. Alors Ochozias, fils d'Achab, dit à Josaphat : Que mes serviteurs aillent en mer avec les vôtres. Mais Josaphat ne voulut pas.

I R 22,51. Josaphat s'endormit avec ses pères, et il fut enseveli avec eux dans la ville de David son père; et Joram son fils régna à sa place.

I R 22,52. Ochozias, fils d'Achab, avait commencé à régner sur Israël dans Samarie la dix-septième année de Josaphat, roi de Juda, et il régna deux ans sur Israël.

I R 22,53. Et il fit le mal devant le Seigneur, et il marcha dans la voie de son père et de sa mère, et dans la voie de Jéroboam, fils de Nabat, qui avait fait pécher Israël.

I R 22,54. Il servit aussi Baal et l'adora; et il irrita le Seigneur Dieu d'Israël par toutes les choses que son pére avait faites.


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