II R 1,1. Après la mort d'Achab, Moab se révolta contre Israël.
II R 1,2. Et Ochozias étant tombé par le treillis de la chambre haute qu'il avait à Samarie, il en fut malade. Et il envoya de ses gens et leur dit : Allez, consultez Béelzébub le dieu d'Accaron, pour savoir si je pourrai relever de cette maladie.
II R 1,3. En même temps un Ange du Seigneur parla à Elie le Thesbite, et lui dit : Allez au-devant des gens du roi de Samarie, et dites-leur : Est-ce qu'il n'y a pas un Dieu dans Israël, pour que vous consultiez Béelzébub, le dieu d'Accaron?
II R 1,4. C'est pourquoi voici ce que dit le Seigneur : Vous ne descendrez point du lit où vous étes; mais vous mourrez certainement. Et Elie se retira.
II R 1,5. Ceux qu'Ochozias avait envoyés étant revenus, il leur dit : Pourquoi étes-vous revenus?
II R 1,6. Ils lui répondirent : Un homme est venu au-devant de nous et nous a dit : Allez, retournez vers le roi qui vous a envoyés, et dites-lui : voici ce que dit le Seigneur : Est-ce qu'il n'y a point de Dieu en Israël, pour que vous envoyiez ainsi consulter Béelzébub, le dieu d'Accaron? C'est pourquoi vous ne descendrez point du lit où vous êtes; mais vous mourrez certainement.
II R 1,7. Le roi leur dit : Quelle est la figure et l'habit de cet homme qui est venu au-devant de vous, et qui vous a dit ces paroles?
II R 1,8. Il lui répondirent : C'est un homme couvert de poil, ceint sur les reins d'une ceinture de cuir. Il leur dit : C'est Elie le Thesbite.
II R 1,9. Et il envoya un capitaine de cinquante hommes, et les cinquante soldats qui étaient sous lui. Ce capitaine monta vers Elie, qui était assis au sommet d'une montagne, et il lui dit : Homme de Dieu, le roi vous commande de descendre.
II R 1,10. Elie lui répondit : Si je suis homme de Dieu, que le feu descende du ciel, et vous dévore avec vos cinquante hommes. Aussitôt le feu du ciel descendit, et dévora le capitaine avec les cinquante hommes qui étaient avec lui.
II R 1,11. Ochozias envoya encore un autre capitaine avec ses cinquante soldats; et il dit à Elie : Homme de Dieu, le roi m'a commandé de vous dire : Hâtez-vous de descendre.
II R 1,12. Elie lui répondit : Si je suis homme de Dieu, que le feu du ciel descende, et vous dévore avec vos cinquante hommes. Et aussitôt le feu du ciel descendit, et dévora le capitaine et les cinquante hommes qui étaient avec lui.
II R 1,13. Ochozias envoya encore un troisième capitaine et les cinquante hommes avec lui. Ce capitaine, étant venu devant Elie, se mit à genoux, et lui fit cette prière : Homme de Dieu, sauvez-moi la vie, ainsi qu'à vos serviteurs qui sont avec moi.
II R 1,14. Le feu est déjà descendu du ciel, et il a dévoré les deux premiers capitaines, et les cinquante hommes que commandait chacun d'eux; mais je vous supplie maintenant de me sauver la vie.
II R 1,15. En même temps l'Ange du Seigneur parla à Elie et lui dit : Descendez avec lui, et ne craignez point. Elie se leva donc, et descendit avec ce capitaine pour aller trouver le roi,
II R 1,16. auquel il parla ainsi : Voici ce que dit le Seigneur : Parce que vous avez envoyé des messagers pour consulter Béelzébub, le dieu d'Accaron, comme s'il n'y avait pas un Dieu en Israël que vous puissiez consulter, vous ne descendrez point du lit sur lequel vous êtes couché, mais vous mourrez certainement.
II R 1,17. Ochozias mourut donc selon la parole que le Seigneur avait dite par Elie, et Joram son frère régna à sa place la seconde année de Joram, fils de Josaphat, roi de Juda, car Ochosias n'avait pas de fils.
II R 1,18. Le reste des actions d'Ochozias est écrit au livre des annales des rois d'Israël.
II R 2,1. Lorsque le Seigneur voulut enlever Elie au Ciel au moyen d'un tourbillon, il arriva qu'Elie et Elisée venaient de Galgala.
II R 2,2. Et Elie dit à Elisée : Restez ici, car le Seigneur m'a envoyé jusqu'à Béthel. Elisée lui répondit : Vive le Seigneur, et vive votre âme, je ne vous abandonnerai point. Ils allèrent donc à Béthel,
II R 2,3. et les fils des prophètes qui étaient à Béthel vinrent auprès d'Elisée et lui dirent : Savez-vous que le Seigneur vous enlèvera aujourd'hui votre maître? Elisée leur répondit : Je le sais aussi; taisez-vous.
II R 2,4. Elie dit encore à Elisée : Restez ici, car le Seigneur m'a envoyé à Jéricho. Elisée lui répondit : Vive le Seigneur, et vive votre âme, je ne vous abandonnerai point. Et lorsqu'ils furent arrivés à Jéricho,
II R 2,5. les fils des prophètes qui étaient à Jéricho s'approchèrent d'Elisée et lui dirent : Savez-vous que le Seigneur vous enlèvera aujourd'hui votre maître? Il leur répondit : Je le sais aussi; taisez-vous.
II R 2,6. Elie dit encore à Elisée : Restez ici, car le Seigneur m'a envoyé jusqu'au Jourdain. Elisée lui répondit : Vive le Seigneur, et vive votre âme, je ne vous abandonnerai point. Ils allèrent donc tous deux ensemble,
II R 2,7. et cinquante des fils des prophètes les suivirent et s'arrêtèrent à distance, vis-à vis. Et ils s'arrêtèrent tous deux au bord du Jourdain.
II R 2,8. Alors Elie prit son manteau, le roula et en frappa les eaux, qui se divisèrent des deux côtés; et ils passèrent tous deux à pied sec.
II R 2,9. Lorsqu'ils furent passés, Elie dit à Elisée : Demandez-moi ce que vous voulez que je fasse pour vous, avant que je sois enlevé d'avec vous. Elisée lui répondit : Je vous prie, que votre double esprit repose sur moi.
II R 2,10. Elie lui dit : Vous me demandez une chose difficile. Néanmoins, si vous me voyez lorsque je serai enlevé d'auprès de vous, vous aurez ce que vous avez demandé; mais si vous ne me voyez pas, vous ne l'aurez point.
II R 2,11. Tandis qu'ils continuaient leur chemin, et qu'ils marchaient en s'entretenant, un char de feu et des chevaux de feu les séparèrent tout à coup l'un de l'autre, et Elie monta au Ciel au milieu d'un tourbillon.
II R 2,12. Et Elisée le voyait, et criait : Mon père, mon père, le char d'Israël et son conducteur. Ensuite il ne le vit plus. Et prenant ses vêtements, il les déchira en deux parts.
II R 2,13. Puis il leva de terre le manteau qu'Elie avait laissé tomber pour lui. Et Elisée, s'en revenant, s'arrêta sur le bord du Jourdain,
II R 2,14. et prit le manteau qu'Elie avait laissé tomber pour lui; il en frappa les eaux, et elles ne furent point divisées. Alors Elisée dit : Où est maintenant le Dieu d'Elie? Et il frappa les eaux, et elles se partagèrent d'un côté et d'un autre, et il passa.
II R 2,15. Les fils des prophètes qui étaient à Jéricho, vis-à-vis, ayant vu cela, s'écrièrent : L'esprit d'Elie s'est reposé sur Elisée; et, venant au devant de lui,se prosternèrent contre terre devant lui,
II R 2,16. et ils dirent : Il y a parmi vos serviteurs cinquante hommes robustes, qui peuvent aller chercher votre maître; car peut-être l'esprit du Seigneur l'aura-t-il jeté sur une montagne où dans une vallée. Elisée leur répondit : Ne les envoyez pas.
II R 2,17. Mais ils le contraignirent par leurs instances à consentir, et il leur dit : Envoyez-les. Ils envoyèrent donc cinquante hommes, qui, l'ayant cherché pendant trois jours, ne le trouvèrent point.
II R 2,18. Ils revinrent ensuite auprès d'Elisée, qui demeurait à Jéricho; et il leur dit : Ne vous avais-je pas dit : Ne les envoyez pas?
II R 2,19. Les habitants de la ville dirent aussi à Elisée : Seigneur, le séjour de cette ville est excellent, comme vous le voyez vous-même; mais les eaux sont très mauvaises, et la terre est stérile.
II R 2,20. Elisée leur répondit : Apportez-moi un vase neuf, et mettez-y du sel. Lorsqu'ils le lui eurent apporté,
II R 2,21. il alla à la fontaine, et ayant jeté le sel dans l'eau, il dit : Voici ce que dit le Seigneur : J'ai rendu ces eaux saines, et elles ne causeront plus à l'avenir ni mort ni stérilité.
II R 2,22. Ces eaux devinrent donc saines, comme elles le sont encore aujourd'hui, selon la parole qu'Elisée prononça.
II R 2,23. Elisée vint de là à Béthel; et tandis qu'il montait par le chemin, de petits enfants étant sortis de la ville, se moquaient de lui en disant : Monte, chauve; monte, chauve.
II R 2,24. Elisée, ayant levé les yeux, les vit et les maudit au nom du Seigneur. Aussitôt deux ours sortirent de la forêt et déchirèrent quarante-deux de ces enfants.
II R 2,25. Elisée alla ensuite sur le mont Carmel d'où il revint à Samarie.
II R 3,1. La dix-huitième année du règne de Josaphat, roi de Juda, Joram, fils d'Achab, régna sur Israël dans Samarie, et son règne dura douze ans.
II R 3,2. Il fit le mal devant le Seigneur, mais non pas autant que son père et sa mère; car il enleva les statues de Baal, que son père avait fait faire.
II R 3,3. Il demeura néanmoins toujours dans les péchés de Jéroboam, fils de Nabat, qui avait fait pécher Israël, et il ne s'en retira point.
II R 3,4. Or Mésa, roi de Moab, nourrissait de grands troupeaux, et payait au roi d'Israël cent mille agneaux et cent mille béliers, avec leur toison.
II R 3,5. Mais, après la mort d'Achab, il rompit le traité qu'il avait fait avec le roi d'Israël.
II R 3,6. C'est pourquoi le roi Joram sortit alors de Samarie, et passa en revue tout Israël;
II R 3,7. et il envoya dire à Josaphat, roi de Juda : Ce roi de Moab s'est soulevé contre moi; venez avec moi pour le combattre. Josaphat lui répondit : J'irai avec vous; quiconque est à moi est à vous, mon peuple est votre peuple, et mes chevaux sont vos chevaux.
II R 3,8. Et Joram ajouta : Par quel chemin irons-nous? Josaphat répondit : Par le désert de l'Idumée.
II R 3,9. Le roi d'Israël, le roi de Juda, et le roi d'Edom partirent donc, et ils marchèrent pendant sept jours, et il n'y avait point d'eau pour l'armée, ni pour les bêtes qui la suivaient.
II R 3,10. Alors le roi d'Israël dit : Hélas, hélas, hélas! Le Seigneur nous a réunis trois rois ensemble, pour nous livrer entre les mains de Moab.
II R 3,11. Josaphat répondit : N'y a-t-il point ici de prophète du Seigneur, pour implorer le Seigneur par lui? L'un des serviteurs du roi d'Israël répondit : Il y a ici Elisée, fils de Saphat, qui versait de l'eau sur les mains d'Elie.
II R 3,12. Et Josaphat dit : La parole du Seigneur est en lui. Alors le roi d'Israël, et Josaphat, roi de Juda, et le roi d'Edom allèrent trouver Elisée.
II R 3,13. Et Elisée dit au roi d'Israël : Qu'y a-t-il de commun entre vous et moi? Allez aux prophètes de votre père et de votre mère. Le roi d'Israël lui dit : D'où vient que le Seigneur a assemblé ces trois rois pour les livrer entre les mains de Moab?
II R 3,14. Elisée lui dit : Vive le Seigneur des armées, en la présence duquel je suis; si je ne respectais la personne de Josaphat, roi de Juda, je n'aurais pas même jeté les yeux sur vous, et je ne vous aurais pas regardé.
II R 3,15. Mais maintenant amenez-moi un joueur de harpe. Et tandis que cet homme jouait sur sa harpe, la main du Seigneur fut sur Elisée, et il dit:
II R 3,16. Voici ce que dit le Seigneur : Faites plusieurs fosses le long du lit de ce torrent.
II R 3,17. Car voici ce que dit le Seigneur : Vous ne verrez ni vent ni pluie, et néanmoins le lit de ce torrent sera remplit d'eau, et vous boirez, vous, vos serviteurs et vos bêtes.
II R 3,18. Et cela est peu de chose aux yeux du Seigneur; car, de plus, il livrera Moab entre vos mains.
II R 3,19. Vous détruirez toutes les places fortes et toutes les villes importantes; vous couperez tous les arbres fruitiers; vous boucherez toutes les fontaines, et vous couvrirez de pierres tous les champs les plus fertiles.
II R 3,20. Le lendemain matin, à l'heure où l'on a coutume d'offrir le sacrifice, les eaux vinrent le long du chemin d'Edom, et la terre fut remplie d'eaux.
II R 3,21. Or les Moabites, ayant appris que ces rois étaient venus pour les combattre, assemblèrent tous ceux qui portaient les armes, et vinrent se poster aux frontières.
II R 3,22. Ils se levèrent dès le point du jour, et dès que les rayons du soleil brillèrent sur les eaux, elles leur parurent rouges comme du sang;
II R 3,23. et ils dirent : C'est du sang versé par le glaive. Les rois se sont battus l'un contre l'autre, et se sont entre-tués. Maintenant, Moabites, marchez au pillage.
II R 3,24. Ils vinrent donc au camp d'Israël; mais les Israélites, sortant tout à coup, battirent les Moabites, qui s'enfuirent devant eux. Les vainqueurs, les poursuivant, les taillèrent en pièces,
II R 3,25. détruisirent leurs villes, remplirent tous les champs les plus fertiles de pierres que chacun y jetait, bouchèrent toutes les fontaines, abattirent tous les arbres fruitiers, et ne laissèrent sur pied que les murailles faites de terre. La ville aussi fut investie par les frondeurs, et renversée en grande partie.
II R 3,26. Le roi de Moab, voyant qu'il ne pouvait plus résister aux ennemis, prit avec lui sept cents hommes de guerre, pour se réfugier auprès du roi d'Edom; mais ils n'y purent réussir.
II R 3,27. Il prit alors son fils aîné, qui devait régner après lui, et il l'offrit en holocauste sur la muraille. Les Israélites furent alors saisis d'une grande indignation, et ils se retirèrent d'auprès de lui. Et ils s'en retournèrent dans leur pays.
II R 4,1. Alors une femme de l'un des prophètes vint crier à Elisée, et lui dit : Mon mari, votre serviteur, est mort, et vous savez que votre serviteur craignait le Seigneur; et maintenant son créancier vient pour prendre mes deux fils et en faire ses esclaves.
II R 4,2. Elisée lui dit : Que voulez-vous que je fasse? Dites-moi, qu'avez-vous dans votre maison? Elle répondit : Votre servante n'a dans sa maison qu'un peu d'huile pour s'en oindre.
II R 4,3. Elisée lui dit : Allez, empruntez de vos voisins un grand nombre de vases vides;
II R 4,4. puis rentrez chez vous et fermez la porte sur vous. Et vous tenant au dedans, vous et vos fils, versez de votre huile dans tous ces vases, et quand ils seront pleins, vous les enlèverez.
II R 4,5. Cette femme alla donc; elle ferma la porte sur elle et sur ses enfants; ses enfants lui présentaient les vases, et elle y versait de l'huile.
II R 4,6. Et lorsque les vases furent remplis, elle dit à son fils : Apportez-moi encore un vase. Il lui répondit : Je n'en ai plus. Et l'huile s'arrêta.
II R 4,7. Cette femme alla rendre compte de tout à l'homme de Dieu, qui lui dit : Allez, vendez cette huile, payez votre créancier; et vous et vos fils vivez du reste.
II R 4,8. Un jour Elisée passait par Sunam, et il y avait là une femme de distinction qui le retint par force pour manger; et comme il passait souvent par là, il allait loger chez elle pour y manger.
II R 4,9. Alors cette femme dit à son mari : Je vois que cet homme qui passe souvent chez nous est un homme de Dieu, et un saint.
II R 4,10. Faisons-lui donc faire une petite chambre, et mettons-y un lit, une table, un siège et un chandelier, afin que, lorsqu'il viendra nous voir, il demeure là.
II R 4,11. Un jour donc Elisée, étant venu à Sunam, alla loger dans cette chambre, et s'y reposa.
II R 4,12. Il dit ensuite à Giézi son serviteur : Appelez cette Sunamite. Giézi l'ayant appelée, et elle se tenant devant lui,
II R 4,13. il dit à son serviteur : Dites-lui : Vous nous avez rendu avec soin toutes sortes de services, que voulez-vous que je fasse pour vous? Avez-vous quelque affaire, et voulez-vous que je parle pour vous au roi et au général de l'armée? Elle lui répondit : Je demeure ici en paix au milieu de mon peuple.
II R 4,14. Elisée dit à Giézi : Que veut-elle donc que je fasse pour elle? Giézi lui répondit : Il n'est pas besoin de le lui demander; car elle n'a point de fils, et son mari est déjà vieux.
II R 4,15. Elisée ordonna donc à Giézi d'appeler cette femme; et elle vint et se tint devant la porte.
II R 4,16. Et Elisée lui dit : Dans un an en ce même temps et à cette même heure, si Dieu vous conserve la vie, vous aurez un fils dans votre sein. Elle lui répondit : Non, mon seigneur; non, homme de Dieu, ne trompez pas votre servante.
II R 4,17. Cette femme conçut ensuite, et elle enfanta un fils au même temps et à la même heure qu'Elisée lui avait dit.
II R 4,18. L'enfant grandit; et un jour qu'il était allé trouver son père auprès des moissonneurs,
II R 4,19. il lui dit : La tête me fait mal, la tête me fait mal! Son père dit à un de ses serviteurs : Prends cet enfant et conduis-le à sa mère.
II R 4,20. Il le prit et le porta à sa mère; et celle-ci le tint sur ses genoux jusqu'à midi, et il mourut.
II R 4,21. Et elle monta et le mit sur le lit de l'homme de Dieu, puis elle ferma la porte et sortit.
II R 4,22. Et elle appela son mari et lui dit : Envoyez avec moi, je vous prie, un de vos serviteurs et une ânesse pour que je coure jusqu'à l'homme de Dieu, et que je revienne.
II R 4,23. Il lui répondit : Pour quel motif allez-vous vers lui? Ce n'est pas aujourd'hui le premier jour du mois, ni le sabbat. Elle répondit : J'irai.
II R 4,24. Et elle fit seller l'ânesse, et dit à son serviteur : Mène-moi et hâte-toi; ne me retarde pas en chemin, et fais tout ce que je t'ordonne.
II R 4,25. S'étant donc mise en chemin, elle vint trouver l'homme de Dieu sur le mont Carmel; et lorsque l'homme de Dieu l'eut aperçue de loin, il dit à Giézi son serviteur : Voilà cette Sunamite.
II R 4,26. Va au-devant d'elle, et dis-lui : Tout va-t-il bien pour vous, et pour votre mari, et pour votre fils? Et elle lui répondit : Bien.
II R 4,27. Et lorsqu'elle fut arrivée auprès de l'homme de Dieu sur la montagne, elle lui saisit les pieds, et Giézi s'approcha pour l'éloigner. Mais l'homme de Dieu lui dit : Laisse-la; son âme est dans l'amertume, et le Seigneur me l'a caché et ne me l'a pas révélé.
II R 4,28. Alors cette femme lui dit : Vous ai-je demandé un fils, mon seigneur? Ne vous ai-je pas dit : Ne me trompez pas?
II R 4,29. Elisée dit à Giézi : Ceins tes reins, prends mon bâton dans ta main, et pars. Si tu rencontres quelqu'un, ne le salue point; et si quelqu'un te salue, ne lui réponds pas, et mets mon bâton sur le visage de l'enfant.
II R 4,30. Mais la mère de l'enfant dit à Elisée : Vive le Seigneur et vive votre âme, je ne vous quitterai pas. Il alla donc avec elle, et il la suivit.
II R 4,31. Cependant Giézi les avait précédés, et il avait mis le bâton sur le visage de l'enfant. Mais il n'y avait ni voix ni sentiment. Il revint au-devant de son maître, et lui dit : L'enfant n'est pas ressuscité.
II R 4,32. Elisée entra donc dans la maison, et il trouva l'enfant mort couché sur son lit.
II R 4,33. Il ferma aussitôt la porte sur lui et sur l'enfant, et invoqua le Seigneur.
II R 4,34. Il monta alors sur le lit et se coucha sur l'enfant. Il mit sa bouche sur sa bouche, ses yeux sur ses yeux, et ses mains sur ses mains, et il se courba sur lui, et la chair de l'enfant fut échauffée.
II R 4,35. Et Elisée s'éloigna, alla çà et là dans la maison, puis il remonta sur le lit, et se coucha sur l'enfant. Alors l'enfant éternua sept fois, et ouvrit les yeux.
II R 4,36. Elisée appela Giézi, et lui dit : Fais venir cette Sunamite. Elle vint, et entra dans la chambre. Elisée lui dit : Prenez votre fils.
II R 4,37. Et elle s'approcha de lui, et se jeta à ses pieds, et se prosterna contre terre; et ayant pris son fils, elle s'en alla.
II R 4,38. Et Elisée retourna à Galgala. Or la famine était dans le pays, et les fils des prophètes demeuraient avec Elisée. Il dit donc à l'un de ses serviteurs : Prends un grand pot, et prépare à manger pour les fils des prophètes.
II R 4,39. Et l'un d'eux sortit dans les champs pour cueillir des herbes, et il trouva comme une espèce de vigne sauvage, et il en cueillit des coloquintes sauvages plein son manteau. Puis il revint, les coupa par morceaux, et les mit cuire dans le pot, car il ne savait ce que c'était.
II R 4,40. Ils servirent ensuite à manger aux disciples d'Elisée; mais dès qu'ils eurent goûté du potage, ils s'écrièrent : Homme de Dieu, la mort est dans le pot. Et ils n'en purent manger.
II R 4,41. Elisée leur dit : Apportez-moi de la farine. Ils lui en apportèrent. Il la mit dans le pot, et leur dit : Servez-en maintenant à tous afin qu'ils en mangent. Et il n'y eut plus ensuite aucune amertume dans le pot.
II R 4,42. Et il vint un homme de Baal-Salisa, qui portait à l'homme de Dieu des pains des prémices, vingt pains d'orge, et du froment nouveau dans son sac. Elisée dit : Donnez à manger au peuple.
II R 4,43. Son serviteur lui répondit : Qu'est-ce que cela pour servir à cent personnes? Elisée dit encore : Donnez à manger au peuple; car voici ce que dit le Seigneur : Ils mangeront, et il y en aura de reste.
II R 4,44. Il servit donc ces pains devant ces gens; ils en mangèrent, et il y en eut de reste, selon la parole du Seigneur.
II R 5,1. Naaman, général de l'armée du roi de Syrie, était puissant et en grand honneur auprès de son maître, parce que le Seigneur avait sauvé par lui la Syrie. Il était vaillant et riche, mais lèpreux.
II R 5,2. Or quelques voleurs, sortis de Syrie, avaient emmené captive une petite fille du pays d'Israël, qui fut depuis mise au service de la femme de Naaman.
II R 5,3. Et elle dit à sa maîtresse : Plût à Dieu que mon seigneur eût été trouver le prophète qui est à Samarie! Il l'aurait sans doute guéri de sa lèpre.
II R 5,4. Naaman vint donc trouver son maître, et lui dit : Une jeune fille d'Israël a dit telle et telle chose.
II R 5,5. Le roi de Syrie lui répondit : Allez, et j'écrirai au roi d'Israël. Il partit, prit avec lui dix talents d'argent, six mille écus d'or, et dix vêtements de rechange,
II R 5,6. et porta au roi d'Israël la lettre, qui était conçue en ces termes : Lorsque vous aurez reçu cette lettre, vous saurez je vous ai envoyé Naaman, mon serviteur, afin que vous le guérissiez de sa lèpre.
II R 5,7. Lorsque le roi d'Israël eut lu cette lettre, il déchira ses vêtements, et dit : Suis-je un Dieu, pour pouvoir ôter et rendre la vie? Pourquoi m'a-t-il envoyé un homme afin que je le guérisse de sa lèpre? Remarquez et voyez qu'il cherche une occasion de dispute contre moi.
II R 5,8. Elisée, homme de Dieu, ayant appris que le roi d'Israël avait déchiré ainsi ses vêtements, lui envoya dire : Pourquoi avez-vous déchiré vos vêtements? Que cet homme vienne à moi, et qu'il sache qu'il y a un prophète en Israël.
II R 5,9. Naaman vint donc avec ses chevaux et ses chars, et s'arrêta à la porte de la maison d'Elisée.
II R 5,10. Et Elisée lui envoya un messager pour lui dire : Allez vous laver sept fois dans le Jourdain, et votre chair se guérira, et vous serez purifié.
II R 5,11. Naaman se retirait irrité, en disant : Je croyais qu'il sortirait vers moi, et que, se tenant debout, il invoquerait le nom du Seigneur son Dieu, qu'il toucherait de sa main ma lèpre, et qu'il me guérirait.
II R 5,12. Les fleuves d'Abana, et de Pharphar, à Damas, ne sont-ils pas meilleurs que tous ceux d'Israël? Ne puis-je pas m'y laver, et devenir pur? Il s'était déjà retourné, et s'en allait tout indigné,
II R 5,13. lorsque ses serviteurs s'approchèrent de lui, et lui dirent : Père, alors même que le prophète vous aurait ordonné une chose difficile, vous auriez dû néanmoins la faire; combien plus deviez-vous obéir, lorsqu'il vous a dit : Allez vous laver, et vous deviendrez pur?
II R 5,14. Il s'en alla donc, et se lava sept fois dans le Jourdain, selon l'ordre de l'homme de Dieu; et sa chair devint comme la chair d'un petit enfant, et il fut guéri.
II R 5,15. Et il retourna avec toute sa suite vers l'homme de Dieu; et il vint se présenter devant lui, et lui dit : Je sais certainement qu'il n'y a pas d'autre Dieu dans toute la terre que Celui qui est en Israël. Je vous conjure donc d'accepter l'offrande de votre serviteur.
II R 5,16. Elisée lui répondit : Vive le Seigneur devant lequel je me tiens! Je ne recevrai rien. Et, quelque instance que fît Naaman, il ne voulut jamais céder.
II R 5,17. Et Naaman lui dit : Comme vous voudrez; mais, je vous prie, permettez-moi d'emporter la charge de deux mulets de la terre de ce pays. Car à l'avenir votre serviteur n'offrira plus d'holocauste ou de victime aux dieux étrangers, mais seulement au Seigneur.
II R 5,18. Il n'y a qu'une chose au sujet de laquelle vous voudrez bien prier le Seigneur pour votre serviteur : lorsque le roi mon seigneur entrera dans le temple de Remmon pour adorer en s'appuyant sur ma main, si je me prosterne dans le temple de Remmon, lorsqu'il se prosternera lui-même, que le Seigneur me le pardonne.
II R 5,19. Elisée lui répondit : Allez en paix. Naaman se sépara ainsi de lui, et il avait déjà fait quelque chemin,
II R 5,20. lorsque Giézi, serviteur de l'homme de Dieu, dit en lui-même : Mon maître a épargné ce Syrien Naaman, et n'a rien voulu recevoir de lui. Vive le Seigneur! je courrai après lui, et j'en recevrai quelque chose.
II R 5,21. Giézi s'en alla donc après Naaman, et celui-ci, le voyant courir vers lui, descendit promptement de son char, vint au-devant de lui, et lui dit : Tout va-t-il bien?
II R 5,22. Giézi lui répondit : Très bien : Mon maître m'a envoyé vous dire : Deux jeunes hommes des fils des prophètes sont arrivés tout à l'heure de la montagne d'Ephraïm; donnez-leur un talent d'argent et deux vêtements de rechange.
II R 5,23. Naaman lui dit : Il vaut mieux que tu prennes deux talents. Et il le contraignit de les recevoir; et il mit les deux talents d'argent dans deux sacs, prit deux vêtements, et il en chargea deux de ses serviteurs, qui les portèrent devant Giézi.
II R 5,24. Lorsque le soir fut venu, Giézi les prit de leurs mains et les serra dans sa maison, et il renvoya ces gens, qui s'en retournèrent.
II R 5,25. Giézi entra ensuite, et se tint devant son maître. Et Elisée lui dit : D'où viens-tu, Giézi? Giézi lui répondit : Votre serviteur n'a été nulle part.
II R 5,26. Mais Elisée lui répondit : Mon coeur n'était-il pas présent avec toi lorsque cet homme est descendu de son char pour aller au-devant de toi? Maintenant donc, tu as reçu de l'argent et des habits pour acheter des plants d'oliviers, des vignes, des boeufs, des brebis, des serviteurs et des servantes.
II R 5,27. Mais aussi la lèpre de Naaman s'attachera à toi et à toute ta race pour jamais. Et Giézi se retira d'avec son maître tout couvert d'une lèpre blanche comme la neige.
II R 6,1. Un jour, les fils des prophètes dirent à Elisée : Vous voyez que ce lieu où nous demeurons avec vous est trop petit pour nous.
II R 6,2. Allons jusqu'au Jourdain, et que chacun de nous prenne du bois de la forêt, pour que nous nous bâtissions là un lieu d'habitation. Elisée leur répondit : Allez.
II R 6,3. L'un d'eux lui dit : Venez donc vous aussi avec vos serviteurs. Il répondit : J'irai.
II R 6,4. Et il s'en alla avec eux. Et lorsqu'ils furent venus jusqu'au Jourdain, ils commencèrent à couper du bois.
II R 6,5. Mais il arriva que comme l'un d'eux abattait un arbre, le fer de sa hache tomba dans l'eau. Aussitôt il s'écria, et dit : Hélas, mon seigneur, hélas! j'avais emprunté cette hache.
II R 6,6. L'homme de Dieu lui dit : Où le fer est-il tombé? Et l'autre lui montra l'endroit. Elisée coupa donc un morceau de bois et le jeta au même endroit, et le fer nagea sur l'eau.
II R 6,7. Elisée lui dit : Prenez-le. Il étendit la main, et le prit.
II R 6,8. Le roi de Syrie combattait un jour contre Israël, et tenant conseil avec ses officiers, il leur dit : Dressons une embuscade en tel et tel endroit.
II R 6,9. L'homme de Dieu envoya donc dire au roi d'Israël : Gardez-vous de passer par là, car les Syriens y doivent dresser une embuscade.
II R 6,10. Le roi d'Israël envoya au lieu que lui avait dit l'homme de Dieu, et il s'en saisit le premier, et il se garda ainsi des Syriens plus d'une et de deux fois.
II R 6,11. Le coeur du roi de Syrie fut troublé de cet incident; et ayant assemblé ses serviteurs, il leur dit : Pourquoi ne me découvrez-vous pas quel est celui qui me trahit auprès du roi d'Israël?
II R 6,12. L'un de ses serviteurs lui répondit : On ne vous trahit nullement, mon seigneur le roi; mais le prophète Elisée, qui est en Israël, découvre au roi d'Israël tout ce que vous dites en secret dans votre chambre.
II R 6,13. Il leur répondoit : Allez, voyez où il est, afin que je l'envoie prendre. Ils vinrent donc l'avertir, et ils lui dirwent : Elisée est à Dothan.
II R 6,14. Il y envoya donc aussitôt de la cavalerie, des chars, et ses meilleures troupes, et, étant arrivés la nuit, ils investirent la ville.
II R 6,15. Le serviteur de l'homme de Dieu, se levant au point du jour, sortit et vit l'armée autour de la ville, la cavalerie et les chars, et il vint avertir son maître, en disant : Hélas! mon seigneur, hélas! que ferons-nous?
II R 6,16. Elisée lui répondit : Ne crains point, car il y a plus de monde avec nous qu'il n'y en a avec eux.
II R 6,17. En même temps, Elisée fit une prière, et dit à Dieu : Seigneur, ouvrez-lui les yeux afin qu'il voie. Le Seigneur ouvrit les yeux du serviteur, et il vit, et voici que la montagne était pleine de chevaux et de chars de feu qui entouraient Elisée.
II R 6,18. Cependant les ennemis vinrent à lui; et Elisée pria le Seigneur, et lui dit : Frappez, je Vous prie, tout ce peuple d'aveuglement. Et aussitôt le Seigneur les frappa d'aveuglement, selon la prière d'Elisée.
II R 6,19. Alors Elisée leur dit : Ce n'est pas ici le chemin, ni la ville; suivez-moi, et je vous montrerai l'homme que vous cherchez. Il les mena donc dans Samarie;
II R 6,20. et lorsqu'ils furent entrés dans la ville, Elisée dit : Seigneur, ouvrez-leur les yeux, afin qu'ils voient. Le Seigneur leur ouvrit les yeux, et ils reconnurent qu'ils étaient au milieu de Samarie.
II R 6,21. Et le roi d'Israël, les ayant vus, dit à Elisée : Mon père, puis-je les tuer?
II R 6,22. Elisée lui répondit : Vous ne les tuerez pas; car vous ne les avez pas pris avec l'épée ni avec l'arc, pour avoir droit de les tuer. Mais faites-leur servir du pain et de l'eau, afin qu'ils mangent et qu'ils boivent, et qu'ils s'en retournent vers leur maître.
II R 6,23. Le roi d'Israël leur fit donc servir une grande quantité de vivres; et après qu'ils eurent mangé et bu, il les renvoya, et ils retournèrent vers leur maître. Et les Syriens ne vinrent plus par bandes pour piller les terres d'Israël.
II R 6,24. Quelque temps après, Bénadad, roi de Syrie, assembla toutes ses troupes, et vint assiéger Samarie.
II R 6,25. Et la ville fut pressée d'une famine extrême, à ce point que, le siège continuant toujours, la tête d'un âne fut vendue quatre-vingts pièces d'argent, et la quatrième partie d'un cab de fiente de pigeon, cinq pièces d'argent.
II R 6,26. Et comme le roi d'Israël passait sur le rempart, une femme cria, et lui dit : O roi mon seigneur, sauvez-moi.
II R 6,27. Il lui répondit : Le Seigneur ne vous sauve pas, d'où prendrais-je de quoi vous sauver? Serait-ce de l'aire ou du pressoir? Et le roi ajouta : Que voulez-vous? Elle lui répondit:
II R 6,28. Voici une femme qui m'a dit : Donnez votre fils, afin que nous le mangions aujourd'hui, et demain nous mangerons le mien.
II R 6,29. Nous avons donc fait cuire mon fils, et nous l'avons mangé. Je lui ai dit le lendemain : Donnez votre fils, afin que nous le mangions; mais elle a caché son fils.
II R 6,30. Le roi, l'ayant entendu parler de la sorte, déchira ses vétements. Et il passait sur le rempart, et tout le monde vit le cilice dont il était couvert sur sa chair.
II R 6,31. Et le roi dit : Que Dieu me traite dans toute la sévérité, si la tête d'Elisée, fils de Saphat, reste aujourd'hui sur ses épaules.
II R 6,32. Cependant Elisée était assis dans sa maison, et les anciens étaient assis avec lui. Le roi envoya donc quelqu'un devant lui, et avant que le messager fût arrivé, Elisée dit aux anciens : Savez-vous que ce fils de meurtrier a envoyé quelqu'un pour me couper la tête? Voyez donc! quand le messaager arrivera, fermez-lui la porte, et ne le laissez pas entrer; car j'entends le bruit des pieds de son seigneur qui vient après lui.
II R 6,33. Tandis qu'Elisée parlait encore, on vit paraître le messager qui venait à lui, et il dit : Voici, ce malheur extrême vient du Seigneur; que puis-je attendre davantage du Seigneur?
II R 7,1. Elisée lui répondit : Ecoutez la parole du Seigneur : Voici ce que dit le Seigneur : Demain à cette même heure, on aura une mesure de pure farine pour un sicle à la porte de Samarie et deux mesures d'orge pour un sicle.
II R 7,2. Un des officiers, sur la main duquel le roi s'appuyait, répondit à l'homme de Dieu : Quand le Seigneur ferait pleuvoir des vivres du ciel, ce que vous dites pourrait-il être? Elisée lui répondit : Vous le verrez de vos yeux, et vous n'en mangerez pas.
II R 7,3. Or il y avait à l'entrée de la porte quatre lépreux, qui se dirent l'un à l'autre : Pourquoi demeurons-nous ici jusqu'à ce que nous mourions?
II R 7,4. Si nous voulons entrer dans la ville, nous mourons de faim; si nous demeurons ici, il nous faut mourir. Allons donc nous réfugier au camp des Syriens, et rendons-nous à eux. S'ils ont pitié de nous, nous vivrons; et s'ils veulent nous tuer, nous mourons.
II R 7,5. Ils partirent donc le soir pour aller au camp des Syriens. Et étant venus à l'entrée du camp, ils n'y trouvèrent personne.
II R 7,6. Car le Seigneur avait fait entendre dans le camp des Syriens un bruit de chars, de chevaux, et d'une armée nombreuse; et les Syriens s'étaient dit l'un à l'autre : Le roi d'Israël a pris à sa solde contre nous les rois des Héthéens et des Egyptiens, et les voilà qui viennent sur nous.
II R 7,7. Ils se levèrent donc et prirent la fuite dans les ténèbres, abandonnant leurs tentes, les chevaux et les ânes dans le camp, et ils s'enfuirent, ne pensant qu'à sauver leur vie.
II R 7,8. Ces lépreux, étant donc venus à l'entrée du camp, entrèrent dans une tente, y mangèrent et y burent; et ils prirent de l'argent, de l'or et des vêtements, et ils s'en allèrent les cacher; puis revinrent, entrèrent dans une autre tente, et en emportèrent de même des objets qu'ils cachèrent.
II R 7,9. Alors ils se dirent l'un à l'autre : Nous ne faisons pas bien; car ce jour est un jour de bonne nouvelle. Si nous gardons le silence, et si nous n'en donnons point avis avant demain matin, on nous accusera comme d'un crime. Allons donc porter cette nouvelle à la cour du roi.
II R 7,10. Lorsqu'ils furent venus à la porte de la ville, ils parlèrent aux gardes et leur dirent : Nous sommes allés au camp des Syriens, et nous n'y avons pas trouvé un seul homme, mais seulement des chevaux et des ânes attachés, et les tentes dressées.
II R 7,11. Les gardes de la porte allèrent donc, et ils portèrent cette nouvelle à l'intérieur du palais du roi.
II R 7,12. Le roi se leva, quoiqu'il fût nuit, et dit à ses serviteurs : Je vais vous dire ce que nous font les Syriens. Comme ils savent que la faim nous presse, ils sont sortis de leur camp et se sont cachés dans les champs, en disant : Ils sortiront de la ville, et nous les prendrons vivants, et alors nous pourrons entrer dans la ville.
II R 7,13. L'un des serviteurs du roi lui répondit : Prenons les cinq chevaux qui sont restés dans la ville, de tout ce grand nombre qui était dans Israël, tous les autres ayant été mangés; et envoyons reconnaître l'état des choses.
II R 7,14. On amena donc deux chevaux. Et le roi envoya des messagers dans le camp des Syriens, et leur dit : Allez, et voyez.
II R 7,15. Ils allèrent donc après les Syriens jusqu'au Jourdain, et voici que toute la route était pleine de vêtements et d'objets que les Syriens avaient jetés dans leur trouble; et les messagers revinrent l'annoncer au roi.
II R 7,16. Le peuple sortit, et pilla le camp des Syriens; et on eut une mesure de pure farine pour un sicle, et deux mesures d'orge pour un sicle, selon la parole du Seigneur.
II R 7,17. Or le roi avait placé à la porte de la ville cet officier sur la main duquel il s'appuyait, et le foule l'écrasa à l'entrée de la porte, et il mourut, selon que l'homme de Dieu le lui avait prédit lorsque le roi était descendu chez lui.
II R 7,18. C'est ainsi que s'accomplit ce qu'avait prédit l'homme de Dieu, lorsqu'il dit au roi : Demain, à cette même heure, on aura deux mesures d'orge pour un sicle, et une mesure de pure farine pour un sicle, à la porte de Samarie.
II R 7,19. Et cet officier ayant dit à l'homme de Dieu : Quand le Seigneur ferait pleuvoir des vivres du ciel, ce que vous dites ne pourrait pas être; l'homme de Dieu lui avait répondu : Vous le verrez de vos yeux, et vous n'en mangerez pas.
20. Car ce qu'Elisée avait prédit lui arriva; et le peuple l'écrasa à la porte, et il mourut.
II R 8,1. Or Elisée parla à la femme dont il avait ressuscité le fils, et il lui dit : Levez-vous et allez, vous et votre famille, et séjournez partout où vous pourrez; car le Seigneur a appelé la famine, et elle viendra sur la terre pendant sept ans.
II R 8,2. Elle se leva, et fit ce que l'homme de Dieu lui avait dit; et s'en allant avec sa famille, elle demeura longtemps dans la terre des Philistins.
II R 8,3. Après que les sept années furent passées, cette femme revint du pays des Philistins, et elle alla implorer le roi au sujet de sa maison et de ses terres.
II R 8,4. Le roi parlait alors avec Giézi, serviteur de l'homme de Dieu, et lui disait : Raconte-moi toutes les merveilles qu'a faites Elisée.
II R 8,5. Et comme Giézi rapportait au roi de quelle manière Elisée avait ressuscité un mort, cette femme dont il avait ressuscité le fils se présenta au roi, le conjurant de lui faire rendre sa maison et ses terres. Alors Giézi dit : Mon seigneur le roi, voici cette femme, et voici son fils qu'Elisée a ressuscité.
II R 8,6. Le roi interrogea la femme, et elle lui fit le récit. Et le roi envoya avec elle un eunuque, en disant : Fais-lui rendre tout ce qui est à elle, et tous les revenus de ses terres depuis le jour où elle est sortie du pays jusqu'à maintenant.
II R 8,7. Elisée vint aussi à Damas, et Bénadad, roi de Syrie, était malade; et ses gens lui dirent : L'homme de Dieu est venu ici.
II R 8,8. Et le roi dit à Hazaël : Prenez des présents et allez au-devant de l'homme de Dieu, et consultez par lui le Seigneur, en disant : Guérirai-je de cette maladie?
II R 8,9. Hazaël alla donc au devant de lui, ayant avec lui des présents, tout ce qu'il y avait de plus précieux à Damas, la charge de quarante chameaux. Hazaël, s'étant présenté devant Elisée, lui dit : Bénadad, roi de Syrie, votre fils, m'a envoyé vers vous, en disant : Guérirai-je de cette maladie?
II R 8,10. Elisée lui répondit : Allez, dites-lui : Vous guérirez; mais le Seigneur m'a fait voir qu'il mourra certainement.
II R 8,11. Et l'homme de Dieu se tint avec Hazaël, et se troubla jusqu'à faire paraître son émotion sur son visage, et il pleura.
II R 8,12. Hazaël lui dit : Pourquoi mon seigneur pleure-t-il? Elisée lui répondit : Parce que je sais combien de maux vous ferez aux fils d'Israël. Vous brûlerez leurs villes fortes, vous tuerez par l'épée leurs jeunes hommes, vous écraserez leurs petits enfants, et vous fendrez le ventre aux femmes enceintes.
II R 8,13. Et Hazaël lui dit : Qui suis-je, moi ce chien, votre serviteur, pour faire de si grandes choses? Elisée lui répondit : Le Seigneur m'a fait voir que vous serez roi de Syrie.
II R 8,14. Hazaël quitta Elisée et revint auprès de son maître, qui lui dit : Que vous a dit Elisée? Il lui répondit : Il m'a dit que vous recouvrerez la santé.
II R 8,15. Le lendemain, Hazaël prit une couverture qu'il trempa dans l'eau, et il l'étendit sur le visage du roi; et le roi étant mort, Hazaël régna à sa place.
II R 8,16. La cinquième année de Joram, fils d'Achab, roi d'Israël, et de Josaphat, roi de Juda, Joram, fils de Josaphat, régna sur Juda.
II R 8,17. Il avait trente-deux ans lorsqu'il commença à régner, et il régna huit ans à Jérusalem.
II R 8,18. Il marcha dans les voies des rois d'Israël, comme la maison d'Achab y avait marché, car sa femme était fille d'Achab; et il fit le mal devant le Seigneur.
II R 8,19. Mais le Seigneur ne voulut pas perdre entièrement Juda, à cause de David Son serviteur, selon la promesse qu'Il lui avait faite de lui conserver toujours une lampe dans la suite de ses descendants.
II R 8,20. Pendant son règne, Edom se retira de Juda pour ne lui être plus assujetti, et il se donna un roi.
II R 8,21. Mais Joram vint à Séira avec tous ses chars, et il sortit la nuit contre les Iduméens qui l'avaient environné, et il les battit, ainsi que les chefs des chars; et le peuple s'enfuit dans ses tentes.
II R 8,22. Edom se retira donc de Juda, ne voulant plus être assujetti; ce qui a lieu encore aujourd'hui. Lobna se révolta aussi en ce même temps.
II R 8,23. Le reste des actions de Joram, et tout ce qu'il a fait, est écrit dans les annales des rois de Juda.
II R 8,24. Et Joram s'endormit avec ses pères, et il fut enseveli avec eux dans la ville de David, et son fils Ochozias régna à sa place.
II R 8,25. La douzième année de Joram, fils d'Achab, roi d'Israël, Ochozias, fils de Joram, roi de Juda, commença à régner.
II R 8,26. Il avait vingt-deux ans quand il commença à régner, et il régna un an à Jérusalem. Sa mère s'appelait Athalie, et était fille d'Amri, roi d'Israël.
II R 8,27. Il marcha dans les voies de la maison d'Achab, et il fit le mal devant le Seigneur comme la maison d'Achab, parce qu'il était gendre de la maison d'Achab.
II R 8,28. Il marcha aussi avec Joram, fils d'Achab, pour combattre contre Hazaël, roi de Syrie, à Ramoth de Galaad; et Joram fut blessé par les Syriens.
II R 8,29. Il revint à Jezrahel pour se faire traiter de la blessure qu'il avait reçue à Ramoth, en combattant contre Hazaël, roi de Syrie. Et Ochozias, fils de Joram, roi de Juda, vint à Jezrahel pour voir Joram, fils d'Achab, parce qu'il y était malade.
II R 9,1. Le prophète Elisée appela un des fils des prophètes, et lui dit : Ceins tes reins, prends dans ta main cette fiole d'huile, et va à Ramoth de Galaad.
II R 9,2. Quand tu seras là, tu verras Jéhu, fils de Josaphat, fils de Namsi; et t'approchant de lui, tu le feras lever d'au milieu de ses frères, et tu le conduiras dans une chambre retirée.
II R 9,3. Et tenant cette fiole d'huile, tu la lui répandras sur la tête, en disant : Voici ce que dit le Seigneur : Je vous ai sacré roi d'Israël. Aussitôt tu ouvriras la porte, et tu t'enfuiras sans t'arrêter.
II R 9,4. Le jeune homme, serviteur du prophète, alla donc à Ramoth de Galaad.
II R 9,5. Il entra au lieu où les principaux officiers de l'armée étaient assis, et il dit : Prince, j'ai un mot à vous dire. Jéhu lui dit : A qui d'entre nous veux-tu parler? Il lui répondit : A vous, prince.
II R 9,6. Jéhu se leva donc et entra dans une chambre, et le jeune homme lui répandit l'huile sur la tête, et lui dit : Voici ce que dit le Seigneur Dieu d'Israël : Je vous ai sacré roi sur Israël, le peuple du Seigneur.
II R 9,7. Vous exterminerez la maison d'Achab votre maître; Je vengerai ainsi de la main de Jézabel le sang des prophètes Mes serviteurs, et le sang de tous les serviteurs du Seigneur.
II R 9,8. Je perdrai toute la maison d'Achab, et Je tuerai de la maison d'Achab tout mâle, depuis le premier jusqu'au dernier dans Israël.
II R 9,9. Et Je traiterai la maison d'Achab comme J'ai traité la maison de Jéroboam, fils de Nabat, et la maison de Baasa, fils d'Ahia.
II R 9,10. Jézabel sera aussi mangée par les chiens dans le champ de Jezrahel, et il n'y aura personne pour l'ensevelir. Puis il ouvrit la porte et s'enfuit.
II R 9,11. Alors Jéhu rentra auprès des serviteurs de son maître, qui lui dirent : Tout va-t-il bien? Qu'est-ce que cet insensé est venu vous dire? Jéhu leur dit : Vous savez ce qu'est cet homme, et ce qu'il a pu me dire.
II R 9,12. Ils lui répondirent : C'est faux; mais raconte-nous plutôt la chose. Jéhu leur dit : Il m'a déclaré ceci et cela, et il a ajouté : Voici ce que dit le Seigneur : Je vous ai sacré roi d'Israël.
II R 9,13. Ils se levèrent aussitôt, et chacun d'eux prit son manteau, et ils les mirent sous ses pieds, comme une espèce de trône, et sonnant de la trompette, ils crièrent : Jéhu est roi.
II R 9,14. Jéhu, fils de Josaphat, fils de Namsi, fit donc une conjuration contre Joram. Or Joram avait assiégé Ramoth de Galaad avec toute l'armée d'Israël, contre Hazaël, roi de Syrie,
II R 9,15. et, ayant été blessé par les Syriens tandis qu'il combattait contre Hazaël, roi de Syrie, il était venu à Jezrahel pour se faire guérir. Or Jéhu dit : Si cela vous plaît, personne ne sortira hors de la ville, de crainte qu'il n'aille porter la nouvelle à Jezrahel.
II R 9,16. Il partit aussitôt, et marcha vers Jezrahel, où Joram était malade; et Ochozias, roi de Juda, y était allé pour voir Joram.
II R 9,17. Or la sentinelle qui était sur la tour de Jezrahel vit Jéhu qui venait avec sa troupe, et elle dit : Je vois une troupe. Joram dit : Prenez un char, et envoyez-le au-devant d'eux, et que celui qui le conduira leur dise : Apportez-vous la paix?
II R 9,18. Celui qui était monté sur le char alla donc au-devant de Jéhu, et lui dit : Apportez-vous la paix? Jéhu lui répondit : Qu'y a-t-il de commun entre toi et la paix? Passe, et suis-moi. La sentinelle en donna aussitôt avis, et dit : Le messager est allé à eux, mais il ne revient pas.
II R 9,19. Joram en envoya encore un autre avec un char; et il vint vers Jéhu, et lui dit : Voici ce que dit le roi : Est-ce la paix? Qu'y a-t-il de commun entre toi et la paix? dit Jéhu. Passe, et suis-moi.
II R 9,20. La sentinelle en avertit aussitôt, et dit : Il les a rejoints, mais il ne revient pas. Celui qui s'avance paraît, à sa démarche, être Jéhu, fils de Namsi; car il vient avec précipitation.
II R 9,21. Alors Joram dit : Qu'on attèle mon char. On attela son char, et Joram, roi d'Israël, et Ochozias, roi de Juda, s'avancèrent chacun sur son char, et ils vinrent au-devant de Jéhu, et le trouvèrent dans le champ de Naboth le Jézrahélite.
II R 9,22. Joram, ayant vu Jéhu, lui dit : Est-ce la paix, Jéhu? Jéhu lui répondit : Quelle paix, tant que durent les fornications de Jézabel, votre mère, et ses nombreux sortilèges?
II R 9,23. Alors Joram tourna bride, et prenant la fuite, il dit à Ochozias : Trahison, Ochozias!
II R 9,24. En même temps Jéhu banda son arc, et frappa Joram d'une flèche entre les épaules. La flèche lui perça le coeur, et il tomba raide mort dans son char.
II R 9,25. Et Jéhu dit à son officier Badacer : Prenez-le, et jetez le dans le champ de Naboth le Jezraélite. Car je me souviens que lorsque nous suivions Achab son père, et que nous étions vous et moi dans un même char, le Seigneur prononça contre lui cette prophétie, en disant:
II R 9,26. Pour le sang de Naboth, et pour le sang de ses fils que J'ai vu hier, dit le Seigneur, Je vous rendrai la pareille dans ce même champ, dit le Seigneur. Prenez-le donc maintenant et jetez-le dans le champ, selon la parole du Seigneur.
II R 9,27. Or Ochozias, roi de Juda, voyant cela, s'enfuit par le chemin de la maison du jardin, et Jéhu le poursuivit, et dit : Frappe-le aussi dans son char. Et ils le frappèrent à la montée de Gaver, qui est près de Jéblaam, et il s'enfuit à Mageddo, où il mourut.
II R 9,28. Ses serviteurs le mirent sur son char et le portèrent à Jérusalem; et ils l'ensevelirent avec ses pères dans la ville de David.
II R 9,29. La onzième année de Joram, fils d'Achab, Ochozias régna sur Juda.
II R 9,30. Jéhu vint ensuite à Jezrahel. Or Jézabel, ayant appris son arrivée, se para les yeux avec du fard, mit ses ornements sur sa tête, et regarda par la fenêtre
II R 9,31. Jéhu qui entrait dans le palais, et elle dit : Peut-on espérer quelque paix de Zambri, qui a tué son maître?
II R 9,32. Jéhu, levant la tête vers la fenêtre, dit : Quelle est cette femme? Et deux ou trois eunuques se penchèrent vers lui.
II R 9,33. Jéhu leur dit : Jetez-la en bas. Aussitôt ils la jetèrent, et la muraille fut teinte de son sang, et elle fut foulée aux pieds des chevaux.
II R 9,34. Après que Jéhu fut entré pour boire et pour manger, il dit : Allez voir cette maudite, et ensevelissez-la, parce qu'elle est fille de roi.
II R 9,35. Et ils allèrent pour l'ensevelir, mais ils ne trouvèrent que son crâne, ses pieds et l'extrémité de ses mains.
II R 9,36. Et ils revinrent l'annoncer à Jéhu, qui leur dit : C'est ce que le Seigneur avait déclaré par Elie de Thesbé, Son serviteur, en disant : Les chiens mangeront la chair de Jézabel dans le champ de Jezrahel,
II R 9,37. et la chair de Jézabel sera dans le champ de Jezrahel comme le fumier sur la face de la terre, et tous ceux qui passeront diront : Est-ce là cette Jézabel?
II R 10,1. Or Achab avait soixante-dix fils à Samarie; et Jéhu écrivit une lettre qu'il envoya à Samarie, aux chefs, aux anciens, et à ceux qui nourrissaient les enfants d'Achab. Il y disait:
II R 10,2. Aussitôt que vous aurez reçu cette lettre, vous qui avez entre vos mains les enfants de votre maître, des chars, des chevaux, des villes fortes et des armes,
II R 10,3. choisissez le meilleur des fils de votre maître, et celui qui vous plaira davantage, et placez-le sur le trône de son père, et combattez pour la maison de votre seigneur.
II R 10,4. Ils furent saisis d'une grande crainte, et ils dirent : Deux rois n'ont pu se soutenir contre lui, et comment pourrions-nous lui résister?
II R 10,5. Ainsi les maîtres du palais, les chefs de la ville, les anciens et ceux qui nourrissaient les princes, envoyèrent dire à Jéhu : Nous sommes vos serviteurs, nous ferons tout ce que vous nous commanderez; nous ne nous choisirons point de roi, mais faites tout ce qu'il vous plaira.
II R 10,6. Il leur écrivit une seconde fois, et leur manda : Si vous êtes à moi, et que vous vouliez m'obéir, prenez les têtes des fils de votre roi, et venez auprès de moi demain à cette même heure à Jezrahel. Or les fils du roi, au nombre de soixante-dix, étaient nourris chez les grands de la ville.
II R 10,7. Lorsqu'ils eurent reçu la lettre de Jéhu, ils prirent les soixante-dix fils du roi, et les tuèrent; ils mirent leurs têtes dans des corbeilles, et les envoyèrent à Jezrahel.
II R 10,8. Le messager vint l'annoncer à Jéhu, en disant : Ils ont apporté les têtes des fils du roi. Et il répondit : Mettez-les en deux tas à l'entrée de la porte jusqu'à demain matin.
II R 10,9. Et il sortit au point du jour, et, se tenant devant tout le peuple, il dit : Vous êtes justes; si j'ai conjuré contre mon seigneur, et si je l'ai tué, qui a frappé tous ceux-ci?
II R 10,10. Considérez donc qu'il n'est tombé à terre aucune des paroles que le Seigneur avait prononcées contre la maison d'Achab, et que le Seigneur a accompli tout ce qu'Il avait prédit par Son serviteur Elie.
II R 10,11. Jéhu fit mourir ensuite tout ce qui restait de la maison d'Achab dans Jezrahel, tous ses grands, ses amis et ses prêtres, de sorte qu'il ne resta rien de lui.
II R 10,12. Ensuite il se leva, et vint à Samarie. Et, arrivé près d'une cabane de pasteurs,
II R 10,13. il trouva les frères d'Ochozias, roi de Juda, et il leur dit : Qui êtes-vous? Ils répondirent : Nous sommes les frères d'Ochozias; nous sommes venus saluer les fils du roi, et les fils de la reine.
II R 10,14. Et Jéhu dit : Prenez-les vivants. Ils les prirent donc vivants, et les menèrent à une citerne près de cette cabane, et ils les égorgèrent, sans en laisser échapper un seul de quarante-deux qu'ils étaient.
II R 10,15. Etant parti de là, Jéhu trouva Jonadab, fils de Réchab, qui venait au-devant de lui; et il le salua, et lui dit : Avez-vous le coeur droit à mon égard, comme le mien l'est à l'égard du vôtre? Oui, lui répondit Jonadab. S'il est ainsi, dit Jéhu, donnez-moi la main. Et Jonadab lui donna sa main. Alors Jéhu le fit monter dans son char,
II R 10,16. et lui dit : Venez avec moi, et vous verrez mon zèle pour le Seigneur. Et l'ayant fait asseoir dans son char,
II R 10,17. il le mena à Samarie. Et il frappa tous ceux qui étaient restés à Samarie de la maison d'Achab, sans en épargner un seul, selon la parole que le Seigneur avait prononcée par Elie.
II R 10,18. Puis Jéhu fit assembler tout le peuple, et il leur dit : Achab a peu servi Baal, mais moi je le servirai davantage.
II R 10,19. Maintenant donc, convoquez auprès de moi tous les prophètes de Baal, tous ses serviteurs et tous ses prêtres; qu'il n'en manque pas un seul, car je veux faire un grand sacrifice à Baal, quiconque manquera sera puni de mort. Or Jéhu agissait ainsi avec ruse, pour exterminer les adorateurs de Baal.
II R 10,20. Il dit encore : Qu'on publie une fête solennelle à l'honneur de Baal.
II R 10,21. Et il envoya des messagers dans toutes les terres d'Israël, et les serviteurs de Baal vinrent tous, sans qu'il en manquât un seul. Et ils entrèrent dans le temple de Baal, et la maison de Baal en fut remplie d'un bout à l'autre.
II R 10,22. Il dit ensuite à ceux qui gardaient les vêtements : Donnez des vêtements à tous les serviteurs de Baal. Et ils leur en donnèrent.
II R 10,23. Et Jéhu étant entré dans le temple de Baal avec Jonadab, fils de Réchab, dit aux adorateurs de Baal : Marchez et regardez, afin qu'il n'y ait parmi vous aucun des serviteurs du Seigneur, mais seulement les adorateurs de Baal.
II R 10,24. Ils entrèrent donc dans le temple, pour offrir leurs victimes et leurs holocaustes. Or Jéhu avait placé dehors quatre-vingts hommes, et il leur avait dit : S'il échappe un seul homme de tous ceux que je livrerai entre vos mains, votre vie me répondra de la sienne.
II R 10,25. Après qu'on eut offert l'holocauste, Jéhu donna cet ordre à ses soldats et à ses officiers : Entrez, tuez, que pas un n'échappe. Et les officiers entrèrent avec les soldats, les firent passer au fil de l'épée, et les jetèrent dehors. Ils allèrent ensuite à la ville du temple de Baal.
II R 10,26. Et ils tirèrent du temple la statue de Baal, et après l'avoir brisée
II R 10,27. ils la brûlèrent. Ils détruisirent aussi le temple de Baal, et ils en firent un cloaque qui subsiste jusqu'à ce jour.
II R 10,28. Ainsi Jéhu extermina Baal d'Israël.
II R 10,29. Mais il ne se retira point des péchés de Jéroboam, fils de Nabat, qui avait fait pécher Israël, et il n'abandonna pas les veaux d'or qui étaient à Béthel et à Dan.
II R 10,30. Le Seigneur dit donc à Jéhu : Parce que vous avez accompli avec soin ce qui était juste, et ce qui était agréable à Mes yeux, et que vous avez exécuté contre la maison d'Achab tout ce que J'avais au coeur, vos enfants seront assis sur le trône d'Israël jusqu'à la quatrième génération.
II R 10,31. Cependant Jéhu n'eut pas soin de marcher de tout son coeur dans la loi du Seigneur, Dieu d'Israël, et il ne se retira point des péchés de Jéroboam, qui avait fait pécher Israël.
II R 10,32. En ce temps-là le Seigneur commença à se lasser d'Israël. Et Hazaël les battit sur toutes leurs frontières;
II R 10,33. depuis le Jourdain, vers l'orient, il ruina tous les pays de Galaad, de Gad, de Ruben et de Manassé, depuis Aroër qui est le long du torrent d'Arnon, et Galaad, et Basan.
II R 10,34. Le reste des actions de Jéhu, tout ce qu'il a fait, et sa valeur, a été écrit au livre des annales des rois d'Israël.
II R 10,35. Et Jéhu s'endormit avec ses pères, et fut enseveli à Samarie, et son fils Joachaz régna à sa place.
II R 10,36. Le temps que Jéhu régna sur Israël à Samarie fut de vingt-huit ans.
II R 11,1. Or Athalie, mère d'Ochozias, voyant que son fils était mort, se leva et fit périr toute la race royale.
II R 11,2. Mais Josaba, fille de roi Joram, soeur d'Ochozias, prit Joas, fils d'Ochozias, avec sa nourrice qu'elle fit sortir de sa chambre, et le déroba du milieu des fils du roi, lorsqu'on les tuait; et elle le cacha ainsi aux regards d'Athalie, et l'empêcha d'être tué.
II R 11,3. Il fut six ans avec sa nourrice en secret dans la maison du Seigneur. Et Athalie régnait dans le pays.
II R 11,4. La septième année, Joïada envoya chercher des centurions et des soldats. Il les fit entrer dans le temple du Seigneur, et fit alliance avec eux, et il leur fit prêter serment dans la maison du Seigneur, en leur montrant le fils du roi.
II R 11,5. Et il leur donna cet ordre : Voici ce que vous devrez faire.
II R 11,6. Parmi ceux d'entre vous qui entrent en service le jour du sabbat, qu'un tiers monte la garde à la maison du roi, qu'un tiers soit à la porte de Sur, et un tiers à la porte qui est derrière la maison de ceux qui portent les boucliers; et vous monterez la garde à la maison de Messa.
II R 11,7. Que vos deux divisions qui sortiront de service le jour du sabbat montent la garde à la maison du Seigneur auprès du roi.
II R 11,8. Vous l'environnerez, les armes à la main. Si quelqu'un entre dans le temple, qu'il soit tué; et vous vous tiendrez avec le roi lorsqu'il entrera ou qu'il sortira.
II R 11,9. Les centurions exécutèrent tout ce que le grand prêtre Joïada leur avait ordonné; et prenant chacun leurs gens, ceux qui entraient en semaine et ceux qui en sortaient, ils vinrent trouver le grand prêtre Joïada,
II R 11,10. et il leur donna les lances et les armes du roi David, qui étaient dans le temple.
II R 11,11. Ils se tinrent donc tous rangés autour du roi, les armes à la main, depuis le côté droit du temple jusqu'au côté gauche de l'autel et du temple.
II R 11,12. Joïada fit alors avancer le fils du roi, et mit sur sa tête le diadème, et le livre de la loi. Ils l'établirent roi, et l'oignirent, et, battant des mains, ils crièrent : Vive le roi!
II R 11,13. Or Athalie entendit le bruit du peuple qui accourait, et entrant parmi la foule dans le temple du Seigneur,
II R 11,14. elle vit le roi assis sur son trône selon la coutume, et auprès de lui les chanteurs et les trompettes, tout le peuple du pays en joie et sonnant de la trompette. Et elle déchira ses vêtements, et s'écria : Trahison, trahison!
II R 11,15. Alors Joïada donna cet ordre aux centurions qui étaient à la tête de l'armée : Emmenez-la hors du temple, et si quelqu'un la suit, qu'il soit tué par l'épée. Car le prêtre avait dit : Qu'on ne la tue pas dans le temple du Seigneur.
II R 11,16. Les officiers se saisirent donc de sa personne, et ils l'amenèrent de force, par le chemin de l'entrée des chevaux, auprès du palais; et elle fut tuée en cet endroit.
II R 11,17. Alors Joïada fit une alliance entre le Seigneur, le roi et le peuple, afin qu'Israël fût le peuple du Seigneur, et entre le peuple et le roi.
II R 11,18. Et tout le peuple du pays entra dans le temple de Baal, et ils renversèrent ses autels, mirent ses images en pièces, et tuèrent Mathan, prêtre de Baal, devant l'autel. Et le grand prêtre plaça des gardes dans la maison du Seigneur.
II R 11,19. Puis il prit les centurions et les légions de Céreth et de Phéleth avec tout le peuple; et ils conduisirent le roi hors de la maison du Seigneur, et pénétrèrent dans le palais par l'entrée de ceux qui portaient les boucliers. Et le roi s'assit sur le trône royal.
II R 11,20. Tout le peuple fit une grande réjouissance, et la ville demeura en paix. Athalie avait été tuée par l'épée dans la maison du roi.
II R 11,21. Joas avait sept ans lorsqu'il commença à régner.
II R 12,1. La septième année de Jéhu, Joas commença à régner, et il régna quarante ans dans Jérusalem; sa mère s'appelait Sébia, et était de Bersabée.
II R 12,2. Et il fit ce qui est droit devant le Seigneur tant qu'il fut conduit par le prêtre Joïada.
II R 12,3. Néanmoins il n'enleva pas les hauts lieux, et le peuple y immolait encore, et y offrait de l'encens.
II R 12,4. Alors Joas dit aux prêtres : Tout l'argent consacré qui sera apporté dans le temple du Seigneur par les puissants, celui qui est offert pour le prix de l'âme, et celui qu'on apporte spontanément et au gré du coeur dans le temple,
II R 12,5. que les prêtres le prennent, chacun selon son rang, et qu'ils en fassent les réparations de la maison du Seigneur, lorsqu'ils verront que quelque chose aura besoin d'être réparé.
II R 12,6. Mais jusqu'à la vingt-troisième année du règne de Joas, les prêtres n'avaient point fait ces réparations du temple.
II R 12,7. Le roi fit donc venir le grand prêtre Joïada et les prêtres, et il leur dit : Pourquoi ne faites-vous pas les réparations du temple? Ne recevez donc plus l'argent, selon votre rang, mais rendez-le pour les réparations du temple.
II R 12,8. Et il fut interdit aux prêtres de recevoir à l'avenir l'argent du peuple, et de s'occuper des réparations de la maison du Seigneur.
II R 12,9. Alors le grand prêtre Joïada prit un coffre, et y perça une ouverture par-dessus, et il le mit auprès de l'autel, à droite de ceux qui entraient dans la maison du Seigneur; et les prêtres qui gardaient les portes y mettaient tout l'argent qu'on appportait au temple du Seigneur.
II R 12,10. Lorsqu'ils voyaient qu'il y avait trop d'argent dans le tronc, le secrétaire du roi venait avec le grand prêtre, et ils en tiraient et comptaient l'argent qui s'était trouvé dans la maison du Seigneur,
II R 12,11. et ils le donnaient, par compte et par mesure, entre les mains de ceux qui dirigeaient les maçons du temple. Et cet argent était employé pour les charpentiers et pour les maçons qui faisaient les rèparations de la maison du Seigneur,
II R 12,12. et pour les tailleurs de pierres, afin qu'on en achetât du bois et des pierres qu'on faisait polir; et pour toute la dépense de tout ce qui était nécessaire aux réparations et au rétablissement de la maison du Seigneur.
II R 12,13. Toutefois, de cet argent qui était apporté au temple du Seigneur, on ne faisait pas les amphores du temple du Seigneur, les fourchettes, les encensoirs, les trompettes et tous les vases d'or et d'argent.
II R 12,14. On donnait cet argent à ceux qui avaient soin de faire faire les réparations du temple du Seigneur,
II R 12,15. et on n'en demandait pas compte à ceux qui le recevaient pour le distribuer aux ouvriers, mais ils l'employaient de bonne foi.
II R 12,16. On ne portait pas dans le temple du Seigneur l'argent qui était donné pour les fautes et pour les péchés, parce qu'il appartenait aux prêtres.
II R 12,17. Alors Hazaël, roi de Syrie, vint mettre le siège devant Geth, et il la prit, et il tourna visage pour monter contre Jérusalem.
II R 12,18. C'est pourquoi Joas, roi de Juda, prit tout l'argent consacré que Josaphat, Joram et Ochozias, ses pères, les rois de Juda, et lui-même, avaient offert au temple, et tout ce qui se put trouver d'argent dans les trésors du temple du Seigneur, et dans le palais du roi, et il l'envoya à Hazaël roi de Syrie, qui se retira de Jérusalem.
II R 12,19. Le reste des actions de Joas, et tout ce qu'il a fait, est écrit au livre des annales des rois de Juda.
II R 12,20. Or les serviteurs de Joas firent une conspiration entre eux, et se soulevèrent contre lui, et le tuèrent en sa maison de Mello, à la descente de Sella.
II R 12,21. Josachar, fils de Sémaath, et Jozabad, fils de Somer, ses serviteurs, le frappèrent et il mourut; et il fut enseveli avec ses pères dans la ville de David; et Amasias, son fils, régna à sa place.
II R 13,1. La vingt-troisième année de Joas, fils d'Ochozias, roi de Juda, Joachaz, fils de Jéhu, régna sur Israël dans Samarie, pendant dix-sept ans.
II R 13,2. Il fit le mal devant le Seigneur, et il suivit Jéroboam, fils de Nabat, en commettant les péchés dans lesquels il avait fait tomber Israël; et il ne s'en retira point.
II R 13,3. Alors la fureur du Seigneur s'alluma contre Israël; et Il les livra tout ce temps-là entre les mains d'Hazaël, roi de Syrie, et entre les mains de Bénadad, fils d'Hazaël.
II R 13,4. Mais Joachaz implora la face du Seigneur, et le Seigneur l'écouta, parce qu'Il vit l'affliction d'Israël, que le roi de Syrie avait réduit à l'extrémité.
II R 13,5. Le Seigneur donna donc un sauveur à Israël, et il fut délivré de la main du roi de Syrie, et les enfants d'Israël demeurèrent dans leurs tentes comme auparavant.
II R 13,6. Néanmoins ils ne se retirèrent pas des péchés de la maison de Jéroboam, qui avait fait pécher Israël, mais ils continuèrent d'y marcher; car le bois sacré demeura à Samarie.
II R 13,7. Il n'était resté à Joachaz, de tout son peuple, que cinquante cavaliers, dix chars, et dix mille hommes de pied. Car le roi de Syrie les avait fait périr, et les avait réduits en poussière, comme celle que l'on foule dans l'aire.
II R 13,8. Le reste des actions de Joachaz, tout ce qu'il a fait, et sa vaillance, est écrit au livre des annales des rois d'Israël.
II R 13,9. Et Joachaz s'endormit avec ses pères, et il fut enseveli à Samarie; et Joas, son fils, régna à sa place.
II R 13,10. La trente-septième année de Joas, roi de Juda, Joas, fils de Joachaz, régna dans Samarie pendant seize ans.
II R 13,11. Il fit le mal devant le Seigneur; il ne se détourna point de tous les péchés de Jéroboam, fils de Nabat, qui avait fait pécher Israël, mais il y marcha toujours.
II R 13,12. Le reste des actions de Joas, tout ce qu'il a fait, son courage et la manière dont il combattit contre Amasias, roi de Juda, tout cela est écrit au livre des annales des rois d'Israël.
II R 13,13. Et Joas s'endormit avec ses pères, et Jéroboam monta sur le trône, après que Joas eut été enseveli dans Samarie avec les rois d'Israël.
II R 13,14. Or Elisée était malade de la maladie dont il mourut, et Joas, roi d'Israël, vint le voir; et il pleurait devant lui, en disant : Mon père, mon père; le char d'Israël et celui qui le conduit.
II R 13,15. Elisée lui dit : Apportez un arc et des flèches. Et le roi d'Israël lui ayant apporté un arc et des flèches,
II R 13,16. Elisée lui dit : Mettez votre main sur cet arc. Et lorsqu'il eut mis les mains sur l'arc, Elisée plaça ses mains sur celles du roi,
II R 13,17. et lui dit : Ouvrez la fenêtre qui regarde l'orient. Le roi l'ayant ouverte, Elisée lui dit : Lancez une fèche. Et lorsqu'il l'eut lancée, Elisée dit : C'est la flèche du salut du Seigneur, c'est la flèche du salut contre la Syrie; vous frapperez la Syrie à Aphec, jusqu'à ce que vous l'exterminiez.
II R 13,18. Il dit encore : Prenez des flèches. Le roi en ayant pris, Elisée lui dit : Frappez la terre avec vos flèches. Il la frappa trois fois, et il s'arrêta.
II R 13,19. Et l'homme de Dieu s'irrita contre lui, et lui dit : Si vous aviez frappé la terre cinq, six ou sept fois, vous auriez battu la Syrie jusqu'à l'exterminer entièrement; mais maintenant vous la battrez trois fois.
II R 13,20. Elisée mourut donc et fut enseveli. Cette même année il vint des voleurs de Moab sur les terres d'Israël.
II R 13,21. Et il arriva que quelques hommes, enterrant un mort, virent ces voleurs, et jetèrent le cadavre dans le sépulcre d'Elisée. Dès que le corps eut touché les ossements d'Elisée, cet homme ressuscita et se leva sur ses pieds.
II R 13,22. Hazaël, roi de Syrie, affligea donc Israël pendant tout le règne de Joachaz;
II R 13,23. et le Seigneur eut pitié d'eux, et Il revint à eux à cause de l'alliance qu'Il avait faite avec Abraham, Isaac et Jacob. Il ne voulut pas les perdre, ni les rejeter entièrement, jusqu'au temps actuel.
II R 13,24. Et Hazaël, roi de Syrie, mourut, et Bénadad son fils régna à sa place.
II R 13,25. Mais Joas, fils de Joachaz, reprit d'entre les mains de Bénadad, fils d'Hazaël, les villes qu'Hazaël avait prises à son père pendant la guerre. Joas le battit trois fois, et il rendit les villes à Israël.
II R 14,1. La seconde année de Joas, fils de Joachaz, roi d'Israël, Amasias, fils de Joas, roi de Juda, commença son règne.
II R 14,2. Il avait vingt-cinq ans lorsqu'il commença à régner, et il en régna vingt-neuf dans Jérusalem. Sa mère était de Jérusalem, et s'appelait Joadan.
II R 14,3. Il fit ce qui était juste devant le Seigneur, mais non comme David son père. Il se conduisit en tout comme Joas son père s'était conduit;
II R 14,4. si ce n'est qu'il ne fit pas disparaître les hauts lieux; car le peuple y sacrifiait encore, et y brûlait de l'encens.
II R 14,5. Lorsqu'il eut affermi sa royauté, il fit mourir ceux de ses serviteurs qui avaient tué le roi son père;
II R 14,6. mais il ne fit point mourir leurs enfants, selon ce qui est écrit au livre de la loi de Moïse, et selon cette ordonnance du Seigneur : Les pères ne mourront point pour les fils, et les fils ne mourront point pour les pères; mais chacun mourra pour son péché.
II R 14,7. C'est lui qui battit dix mille Iduméens dans la vallée des Salines, et qui prit d'assaut une forteresse qu'il appela Jectéhel, comme elle s'appelle encore aujourd'hui.
II R 14,8. Alors Amasias envoya des ambassadeurs vers Joas, fils de Joachaz, fils de Jéhu, roi d'Israël, pour lui dire : Venez, et voyons-nous.
II R 14,9. Joas, roi d'Israël, fit dire à Amasias, roi de Juda : Le chardon du Liban envoya vers le cèdre qui est au Liban et lui fit dire : Donnez votre fille pour femme à mon fils. Mais les bêtes de la forêt du Liban passèrent et foulèrent aux pieds le chardon.
II R 14,10. Vous avez frappé les Iduméens, et vous les avez battus, et votre coeur s'est soulevé. Soyez content de votre gloire, et demeurez dans votre maison. Pourquoi provoquez-vous votre malheur, pour périr vous-même, et Juda avec vous?
II R 14,11. Mais Amasias ne l'écouta pas, et Joas, roi d'Israël, marcha contre lui; et ils se virent, lui et Amasias, roi de Juda, près de Bethsamès, ville de Juda.
II R 14,12. Et l'armée de Juda fut battue par Israël, et chacun s'enfuit chez soi.
II R 14,13. Et Joas, roi d'Israël, prit à Bethsamès Amasias, roi de Juda, fils de Joas, fils d'Ochozias, et l'emmena à Jérusalem. Il fit à la muraille de Jérusalem une brèche de quatre cents coudées, depuis la porte d'Ephraïm jusqu'à la porte de l'Angle.
II R 14,14. Il prit tout l'or et l'argent, et tous les vases qui se trouvaient dans la maison du Seigneur et dans les trésors du roi; il prit aussi des otages, et retourna à Samarie.
II R 14,15. Le reste des actions de Joas, et le courage avec lequel il combattit contre Amasias, roi de Juda, est écrit au livre des annales des rois d'Israël.
II R 14,16. Et Joas s'endormit enfin avec ses pères, et il fut enseveli à Samarie avec les rois d'Israël; et Jéroboam son fils régna à sa place.
II R 14,17. Mais Amasias, fils de Joas, roi de Juda, régna encore quinze ans après la mort de Joas, fils de Joachaz, roi d'Israël.
II R 14,18. Le reste des actions d'Amasias est écrit au livre des annales des rois de Juda.
II R 14,19. Il se fit une conjuration contre lui à Jérusalem, et il s'enfuit à Lachis. Mais on le poursuivit à Lachis, et on l'y tua.
II R 14,20. On transporta son corps sur des chevaux, et il fut enseveli à Jérusalem avec ses pères, dans la ville de David.
II R 14,21. Tout le peuple de Juda prit ensuite Azarias, qui était âgé de seize ans, et il fut établi roi à la place de son père Amasias.
II R 14,22. C'est lui qui bâtit Elath, l'ayant reconquis pour Juda après que le roi se fut endormi avec ses pères.
II R 14,23. La quinzième année d'Amasias, fils de Joas, roi de Juda, Jéroboam, fils de Joas, roi d'Israël, commença à régner à Samarie, et y régna quarante et un ans.
II R 14,24. Il fit le mal devant le Seigneur. Il ne se retira point de tous les péchés de Jéroboam, fils de Nabat, qui avait fait pécher Israël.
II R 14,25. C'est lui qui rétablit les limites d'Israël depuis l'entrée d'Emath jusqu'à la mer du désert, selon la parole que le Seigneur Dieu d'Israël avait prononcée par Son serviteur, le prophète Jonas, fils d'Amathi, qui était de Geth en Opher.
II R 14,26. Car le Seigneur vit l'affliction d'Israël à son comble; Il vit qu'ils étaient tous consumés, jusqu'à ceux qui étaient renfermés en prison, et jusqu'aux derniers du peuple, sans qu'il y eût personne qui secourût Israël.
II R 14,27. Et le Seigneur ne voulut pas effacer le nom d'Israël de dessous le ciel, mais Il les sauva par la main de Jéroboam, fils de Joas.
II R 14,28. Le reste des actions de Jéroboam, tout ce qu'il a fait, le courage avec lequel il combattit, comment il reconquit pour Israël Damas et Emath, qui avaient été à Juda, tout cela est écrit au livre des annales des rois d'Israël.
II R 14,29. Et Jéroboam s'endormit avec les rois d'Israël, ses pères, et Zacharie, son fils, régna à sa place.
II R 15,1. La vingt-septième année de Jéroboam, roi d'Israël, Azarias, fils d'Amazias, roi de Juda, commença à régner.
II R 15,2. Il avait seize ans lorsque son règne commença, et il régna cinquante-deux ans dans Jérusalem. Sa mère était de Jérusalem, et s'appelait Jéchélie.
II R 15,3. Il fit ce qui était agréable au Seigneur, et il se conduisit en tout comme Amasias son père.
II R 15,4. Néanmoins il ne détruisit pas les hauts lieux, et le peuple y sacrifiait et y brûlait de l'encens.
II R 15,5. Mais le Seigneur frappa ce roi, et il demeura lépreux jusqu'au jour de sa mort; il vivait à part, dans une maison écartée. Cependant Joathan, fils du roi, gouvernait le palais et jugeait le peuple.
II R 15,6. Le reste des actions d'Azarias, et tout ce qu'il a fait, est écrit au livre des annales des rois de Juda.
II R 15,7. Et Azarias s'endormit avec ses pères, et il fut enseveli avec ses ancêtres dans la ville de David, et Joathan son fils régna à sa place.
II R 15,8. La trente-huitième année d'Azarias, roi de Juda. Zacharie, fils de Jéroboam, régna sur Israël à Samarie pendant six mois.
II R 15,9. Il fit le mal devant le Seigneur, comme avaient fait ses pères, et il ne se retira point des péchés de Jéroboam fils de Nabat, qui avait fait pécher Israël.
II R 15,10. Sellum, fils de Jabès, conspira contre lui, l'attaqua et le tua publiquement, et régna à sa place.
II R 15,11. Le reste des actions de Zacharie est écrit au livre des annales des rois d'Israël.
II R 15,12. Ainsi fut accompli ce que le Seigneur avait dit à Jéhu : Vos fils seront assis sur le trône d'Israël jusqu'à la quatrième génération.
II R 15,13. La trente-neuvième année d'Azarias, roi de Juda, Sellum, fils de Jabès, commença à régner, et il règna un mois à Samarie.
II R 15,14. Et Manahem, fils de Gadi, vint de Thersa à Samarie, attaqua Sellum, fils de Jabès, le tua dans la même ville, et régna à sa place.
II R 15,15. Le reste des actions de Sellum, et la conspiration qu'il fit pour surprendre le roi, tout cela est écrit au livre des annales des rois d'Israël.
II R 15,16. Alors Manahem frappa Thapsa, et tous ceux qui y étaient, et les frontières du côté de Thersa, car on n'avait pas voulu lui ouvrir; il tua toutes les femmes enceintes, et il leur fendit le ventre.
II R 15,17. La trente-neuvième année d'Azarias, roi de Juda, Manahem, fils de Gadi, commença à régner sur Israël à Samarie, et il régna dix ans.
II R 15,18. Il fit le mal devant le Seigneur, et il ne se retira point des péchés de Jéroboam, fils de Nabat, qui avait fait pécher Israël pendant tout son règne.
II R 15,19. Phul, roi des Assyriens, vint dans la terre d'Israël, et Manahem lui donna mille talents d'argent, afin qu'il le secourût, et qu'il affermît son règne.
II R 15,20. Manahem leva cet argent dans Israël sur toutes les personnes puissantes et riches, pour le donner au roi d'Assyrie, et il les taxa à cinquante sicles d'argent par tête. Et le roi d'Assyrie s'en retourna, et ne demeura point dans le pays.
II R 15,21. Le reste des actions de Manahem, et tout ce qu'il a fait, est écrit au livre des annales des rois d'Israël.
II R 15,22. Et Manahem s'endormit avec ses pères, et Phacéia, son fils, régna à sa place.
II R 15,23. La cinquantième année d'Azarias, roi de Juda, Phacéia, fils de Manahem, commença à régner sur Israël à Samarie, et il régna deux ans.
II R 15,24. Il fit le mal devant le Seigneur, et il ne se retira point des péchés de Jéroboam, fils de Nabat, qui avait fait pécher Israël.
II R 15,25. Or Phacée, fils de Romélie, général de ses troupes, fit une conspiration contre lui; il le frappa à Samarie, dans la tour de la maison royale, aux côtés d'Argob et d'Arie, avec cinquante hommes des Galaadites qui étaient avec lui; et il le tua, et régna à sa place.
II R 15,26. Le reste des actions de Phacéia, et tout ce qu'il a fait, est écrit au livre des annales des rois d'Israël.
II R 15,27. La cinquante-deuxième année d'Azarias, roi de Juda, Phacée, fils de Romélie, régna sur Israël à Samarie, pendant vingt ans.
II R 15,28. Il fit le mal devant le Seigneur, et il ne se retira point des péchés de Jéroboam, fils de Nabat, qui avait fait pécher Israël.
II R 15,29. Pendant le règne de Phacée, roi d'Israël, Théglath-Phalasar, roi des Assyriens, vint en Israël, et prit Aïon et Abel-Maison-de-Maacha, et Janoé, Cédès, Asor, Galaad, la Galilée, et tout le pays de Nephthali, et en transporta les habitants en Assyrie.
II R 15,30. Or Osée, fils d'Ela, fit une conspiration contre Phacée, fils de Romélie, et lui tendit des embûches; il le tua, et régna à sa place la vingtième année de Joatham, fils d'Ozias.
II R 15,31. Le reste des actions de Phacée, et tout ce qu'il a fait, est écrit au livre des annales des rois d'Israël.
II R 15,32. La seconde année de Phacée, fils de Romélie, roi d'Israël, Joatham, fils d'Ozias, roi de Juda, commença à régner.
II R 15,33. Il avait vingt-cinq ans lorsque son règne commença, et il régna dans Jérusalem pendant seize ans; sa mère s'appelait Jérusa, et était fille de Sadoc.
II R 15,34. Il fit ce qui était agréable au Seigneur, et se conduisit en tout comme avait fait Ozias, son père.
II R 15,35. Néanmoins il ne détruisit pas les hauts lieux, car le peuple y sacrifiait encore et y brûlait de l'encens. C'est lui qui bâtit la plus haute porte de la maison du Seigneur.
II R 15,36. Le reste des actions de Joatham, et tout ce qu'il a fait, est écrit au livre des annales des rois de Juda.
II R 15,37. En ce même temps, le Seigneur commença à envoyer contre Juda Rasin, roi de Syrie, et Phacée, fils de Romélie.
II R 15,38. Et Joatham s'endormit avec ses pères, et fut enseveli avec eux dans la ville de David son père; et Achaz, son fils, régna à sa place.
II R 16,1. La dix-septième année de Phacée, fils de Romélie, Achaz, fils de Joatham, roi de Juda, commença à régner.
II R 16,2. Il avait vingt ans lorsqu'il commença à régner, et il régna seize ans à Jérusalem; il ne fit point ce qui était agréable au Seigneur son Dieu, comme David son père.
II R 16,3. Mais il marcha dans la voie des rois d'Israël, et consacra même son fils, le faisant passer par le feu, suivant la superstition des idoles des nations que le Seigneur avait détruites à l'entrée des fils d'Israël.
II R 16,4. Il immolait aussi des victimes et offrait de l'encens sur les hauts lieux, sur les collines, et sous tous les arbres touffus.
II R 16,5. Alors Rasin, roi de Syrie, et Phacée, fils de Romélie, roi d'Israël, vinrent mettre le siège devant Jérusalem; et quoiqu'ils tinssent Achaz assiégé, ils ne purent triompher de lui.
II R 16,6. En ce même temps, Rasin, roi de Syrie, reconquit Elam pour les Syriens, et en chassa les Juifs; et les Iduméens vinrent à Elam, et y habitèrent, comme ils font encore aujourd'hui.
II R 16,7. Alors Achaz envoya des ambassadeurs à Théglath-Phalasar, roi des Assyriens, pour lui dire : Je suis votre serviteur et votre fils; venez me sauver des mains du roi de Syrie, et des mains du roi d'Israël, qui se sont ligués contre moi.
II R 16,8. Et ayant amassé l'argent et l'or qui se put trouver dans la maison du Seigneur et dans les trésors du roi, il en fit des présents au roi des Assyriens.
II R 16,9. Le roi des Assyriens se rendit à ses désirs, vint à Damas, ruina la ville, en transféra les habitants à Cyrène, et tua Rasin.
II R 16,10. Alors le roi Achaz alla à Damas au-devant de Théglath-Phalasar, roi des Assyriens, et ayant vu un autel qui était à Damas, il en envoya au grand prêtre Urie un modèle où cet autel était représenté selon sa forme exacte.
II R 16,11. Et le grand prêtre Urie fit construire un autel tout semblable à celui de Damas, selon l'ordre qu'il en avait reçu du roi Achaz, en attendant que ce roi fût revenu de Damas.
II R 16,12. Lorsque le roi Achaz fut revenu de Damas, il vit l'autel, et il le révéra, et il vint y immoler des holocaustes et son sacrifice.
II R 16,13. Il y versa des libations, et y répandit le sang des hosties pacifiques qu'il avait offertes sur l'autel.
II R 16,14. Il transféra l'autel d'airain, qui était devant le Seigneur, de devant la face du temple, du lieu de l'autel et du temple du Seigneur, et il le mit à côté de l'autel vers le nord.
II R 16,15. Le roi d'Achaz donna aussi cet ordre au grand prêtre Urie : Vous offrirez sur le grand autel l'holocauste du matin et le sacrifice du soir, l'holocauste de roi et son sacrifice, l'holocauste de tout le peuple, leurs sacrifices et leurs libations, et vous répandrez sur cet autel tout le sang des holocaustes et tout le sang des victimes; quant à l'autel d'airain, j'en ordonnerai à ma volonté.
II R 16,16. Le grand prêtre Urie exécuta donc en toutes choses les ordres que le roi Achaz lui avait donnés.
II R 16,17. Le roi Achaz enleva aussi les bases ciselées, et le bassin qui était dessus. Et il ôta la mer de dessus les boeufs d'airain qui la portaient, et il la mit sur le pavé, qui était de pierre.
II R 16,18. Il changea aussi dans le temple du Seigneur, à cause du roi des Assyriens, la galerie du sabbat, qu'il avait bâtie dans le temple, et l'entrée extérieure du roi.
II R 16,19. Le reste des actions d'Achaz est écrit au livre des annales des rois de Juda.
II R 16,20. Achaz s'endormit avec ses pères, et fut enseveli avec eux dans la ville de David, et Ezéchias, son fils, régna à sa place.
II R 17,1. La douzième année d'Achaz, roi de Juda, Osée, fils d'Ela, régna sur Israël à Samarie, pendant neuf ans.
II R 17,2. Et il fit le mal devant le Seigneur, mais non comme les rois d'Israël qui avaient été avant lui.
II R 17,3. Salmanasar, roi des Assyriens, marcha contre lui, et Osée fut asservi à Salmanasar, roi des Assyriens, et il lui payait le tribut.
II R 17,4. Mais le roi des Assyriens découvrit qu'Osée pensait à se révolter, et qu'il avait envoyé des ambassadeurs à Sua, roi d'Egypte, pour n'être plus obligé de payer le tribut aux Assyriens, comme il faisait tous les ans; il l'assiégea donc, et l'ayant pris, il l'envoya enchaîné en prison.
II R 17,5. Salmanasar parcourut ensuite tout le pays; et étant venu à Samarie, il la tint assiégée pendant trois ans.
II R 17,6. La neuvième année d'Osée, le roi des Assyriens prit Samarie, et transféra les Israélites au pays des Assyriens, et les fit demeurer dans Hala, et dans Habor, près du fleuve de Gozan, et dans les villes des Mèdes.
II R 17,7. Car les fils d'Israël avaient péché contre le Seigneur leur Dieu, qui les avait tirés de l'Egypte, et de la main du Pharaon, roi d'Egypte, et ils adoraient des dieux étrangers.
II R 17,8. Ils vivaient selon les coutumes des nations que le Seigneur avait exterminées à l'entrée des fils d'Israël, et selon les coutumes des rois d'Israël, qui avaient imité ces nations.
II R 17,9. Les fils d'Israël avaient offensé le Seigneur leur Dieu par ces actions criminelles, et s'étaient bâti des hauts lieux dans toutes leurs villes, depuis les tours des gardes jusqu'aux places fortes.
II R 17,10. Ils avaient aussi dressé des statues et planté des bois sacrés sur toutes les collines élevées, et sous tous les arbres touffus.
II R 17,11. Et ils brûlaient de l'encens sur les autels, comme les nations que le Seigneur avait exterminées à leur entrée. Ils commettaient des actions très criminelles par lesquelles ils irritaient le Seigneur.
II R 17,12. Ils adoraient des abominations, contre la défense expresse que le Seigneur leur en avait faite.
II R 17,13. Le Seigneur avait fait souvent des protestations dans Israël et dans Juda par tous les prophètes et les voyants, et Il leur avait dit : Quittez vos voies corrompues, et revenez à Moi; gardez Mes préceptes et Mes cérémonies, selon toutes les lois que J'ai prescrites à vos pères, et selon que Je vous l'ai déclaré par les prophètes, Mes serviteurs, que Je vous ai envoyés.
II R 17,14. Et ils n'avaient pas écouté; mais leur tête était devenu inflexible comme celle de leurs pères, qui n'avaient point voulu obéir au Seigneur leur Dieu.
II R 17,15. Ils avaient rejeté Ses lois, et l'alliance qu'Il avait faite avec leurs pères, aussi bien que toutes les remontrances qu'Il leur avait fait faire. Ils avaient couru après les vanités, et ils avaient agi vainement, en suivant les nations dont ils étaient environnés, quoique le Seigneur leur eût défendu si expressément de faire ce qu'elles faisaient.
II R 17,16. Ils avaient abandonné toutes les ordonnances du Seigneur leur Dieu; ils s'étaient fait deux veaux de fonte, ils avaient planté des bois sacrés, adoré tous les astres du ciel, et ils avaient servi Baal.
II R 17,17. Ils sacrifiaient leurs fils et leurs filles, et les faisaient passer par le feu. Ils s'étaient attachés aux divinations et aux augures, et ils s'étaient livrés au mal pour le commettre devant le Seigneur, de manière à L'irriter.
II R 17,18. Le Seigneur conçut donc une grande indignation contre Israël, et les rejeta de devant Sa face, et il ne demeura plus que la seule tribu de Juda.
II R 17,19. Et Juda lui-même ne garda point les commandements du Seigneur son Dieu, mais marcha dans les égarements d'Israël.
II R 17,20. Alors le Seigneur abandonna toute la race d'Israël. Il les affligea, et les livra aux mains des pillards, jusqu'à ce qu'Il les rejetât de devant Sa face.
II R 17,21. Cela eut lieu dès le temps où Israël se sépara de la maison de David, et où les dix tribus se donnèrent pour roi Jéroboam, fils de Nabat; car Jéroboam sépara Israël d'avec le Seigneur, et les fit tomber dans un grand péché.
II R 17,22. Les fils d'Israël marchèrent ensuite dans tous les péchés de Jéroboam, et ils ne s'en retirèrent point,
II R 17,23. jusqu'à ce qu'enfin le Seigneur rejetât Israël de devant Sa face, comme Il l'avait prédit par tous les prophètes Ses serviteurs; et alors Israël fut transféré de son pays en Assyrie, où il est encore aujourd'hui.
II R 17,24. Or le roi des Assyriens fit venir des habitants de Babylone, de Cutha, d'Avah, d'Emath et de Sépharvaïm, et il les établit dans les villes de Samarie à la place des fils d'Israël. Ces peuples possédèrent la Samarie, et habitèrent dans ses villes.
II R 17,25. Lorsqu'ils eurent commencé à y demeurer, comme ils ne craignaient point le Seigneur, le Seigneur envoya contre eux des lions qui les tuaient.
II R 17,26. On l'annonça au roi des Assyriens, et on lui dit : Les peuples que vous avez déportés, et que vous avez fait habiter dans les villes de Samarie, ignorent la religion du Dieu de ce pays, et le Seigneur a envoyé contre eux des lions qui les tuent, parce qu'ils ignorent la manière de servir le Dieu du pays.
II R 17,27. Alors le roi des Assyriens donna cet ordre, et dit : Envoyez-y l'un des prêtres que vous en avez emmenés captifs; qu'il y retourne, et demeure avec ces peuples, et qu'il leur apprenne le culte qui doit être rendu au Dieu du pays.
II R 17,28. Ainsi l'un des prêtres qui avaient été emmenés captifs de Samarie y revint, et demeura à Béthel, et il leur apprenait la manière dont ils devaient honorer le Seigneur.
II R 17,29. Chacun de ces peuples se fit son dieu; et ils les mirent dans les temples et dans les hauts lieux que les Samaritains avaient bâtis; chaque nation mit le sien dans les villes où elle habitait.
II R 17,30. Les Babyloniens se firent Sochoth-Benoth; les Cuthéens, Nergel; ceux d'Emath, Asima;
II R 17,31. les Hévéens firent Nebahaz et Tharthac; mais ceux de Sépharvaïm faisaient passer leurs enfants par le feu, et les brûlaient à Adramélech et à Anamélech, dieux de Sépharvaïm.
II R 17,32. Et néanmoins ils adoraient le Seigneur. Ils choisissaient les derniers du peuple pour les établir prêtres des hauts lieux, et ils offraient leurs sacrifices dans ces temples.
II R 17,33. Et quoiqu'ils adorassent le Seigneur, ils servaient en même temps leurs dieux, selon la coutume des nations du milieu desquelles ils avaient été transférés en Samarie.
II R 17,34. Ces peuples suivent encore aujourd'hui leurs anciennes coutumes. Ils ne craignent pas le Seigneur, ils ne gardent pas Ses cérémonies, ni Ses ordonnances, ni Ses lois, ni les préceptes qu'Il donna aux fils de Jacob (qu'Il surnomma Israël),
II R 17,35. avec lesquels Il avait fait alliance, en leur donnant ce commandement si exprès : Ne révérez point les dieux étrangers, ne les adorez pas, et ne leur sacrifiez pas;
II R 17,36. mais rendez ces devoirs au Seigneur votre Dieu, qui vous a tirés d'Egypte par une grande puissance, et en déployant la force de Son bras. Révérez-Le, adorez-Le, et offrez-Lui vos sacrifices.
II R 17,37. Gardez Ses cérémonies, Ses ordonnances, Ses lois, et les préceptes qu'Il vous a donnés par écrit; observez-les tous les jours de votre vie; et n'ayez aucune crainte des dieux étrangers.
II R 17,38. N'oubliez jamais l'alliance qu'Il a faite avec vous, et n'honorez point les dieux étrangers;
II R 17,39. mais craignez le Seigneur votre Dieu, et c'est Lui qui vous délivrera de la puissance de tous vos ennemis.
II R 17,40. Cependant ils n'ont point obéi, et ils ont suivi leurs anciennes coutumes.
II R 17,41. Ainsi ces peuples ont craint le Seigneur; mais ils ont servi en même temps les idoles. Car leurs fils et leurs petits-fils font encore aujourd'hui ce qu'ont fait leurs pères.
II R 18,1. La troisième année d'Osée, fils d'Ela, roi d'Israël, Ezéchias, fils d'Achaz, roi de Juda, commença à régner.
II R 18,2. Il avait vingt-cinq ans lorsqu'il monta sur le trône, et il régna vingt-neuf ans dans Jérusalem. Sa mère s'appelait Abi, et était fille de Zacharie.
II R 18,3. Il fit ce qui était bon aux yeux du Seigneur, selon tout ce qu'avait fait David son père.
II R 18,4. Il détruisit les hauts lieux, brisa les statues, abattit les bois sacrés, et mit en pièces le serpent d'airain que Moïse avait fait, parce que les fils d'Israël lui avaient brûlé de l'encens jusqu'alors, et il l'appela Nohestan.
II R 18,5. Il mit son espérance au Seigneur Dieu d'Israël; c'est pourquoi il n'y en eut point après lui d'entre tous les rois de Juda qui lui fût semblable, de même qu'il n'y en avait pas eu avant lui.
II R 18,6. Il demeura attaché au Seigneur, et il ne se retira pas de Ses voies, et il observa les commandements que le Seigneur avait donnés à Moïse.
II R 18,7. C'est pourquoi le Seigneur était avec lui, et il se conduisait avec sagesse dans toutes ses entreprises. Il se révolta aussi contre le roi des Assyriens, et ne voulut plus lui être asservi.
II R 18,8. Il battit les Philistins jusqu'à Gaza, et il ruina leurs terres, depuis les tours des gardes jusqu'aux villes fortes.
II R 18,9. La quatrième année du roi Ezéchias, qui était la septième d'Osée, fils d'Ela, roi d'Israël, Salmanasar, roi des Assyriens, vint à Samarie et l'assiégea,
II R 18,10. et la prit; car Samarie fut prise après un siège de trois ans, la sixième année d'Ezéchias, c'est-à-dire la neuvième année d'Osée, roi d'Israël.
II R 18,11. Et le roi des Assyriens déporta les Israélites en Assyrie, et les fit habiter à Hala et à Habor, près du fleuve de Gozan, dans les villes des Mèdes,
II R 18,12. parce qu'ils n'avaient point écouté la voix du Seigneur leur Dieu, qu'ils avaient violé Son alliance, et qu'ils n'avaient ni écouté ni suivi tout ce que Moïse, serviteur du Seigneur, leur avait prescrit.
II R 18,13. La quatorzième année du roi Ezéchias, Sennachérib, roi des Assyriens, vint attaquer toutes les villes fortes de Juda, et il les prit.
II R 18,14. Alors Ezéchias, roi de Juda, envoya des ambassadeurs au roi des Assyriens à Lachis, et lui dit : J'ai péché; éloignez-vous de moi, et je souffrirai tout ce que vous m'imposerez. Le roi des Assyriens ordonna à Ezéchias, roi de Juda, de lui donner trois cents talents d'argent et trente talents d'or.
II R 18,15. Ezéchias lui donna tout l'argent qui se trouva dans la maison du Seigneur, et dans les trésors du roi.
II R 18,16. Ce fut alors qu'Ezéchias détacha des battants des portes du temple du Seigneur les lames d'or que lui-même y avait attachées, et les donna au roi des Assyriens.
II R 18,17. Le roi des Assyriens envoya ensuite de Lachis à Jérusalem, vers le roi Ezéchias, Tharthan, Rabsaris et Rabsacès, avec une forte escorte. Ils montèrent, et arrivèrent à Jésusalem, et s'arrêtèrent près de l'aqueduc de la piscine supérieure, qui est sur le chemin du Champ du foulon;
II R 18,18. et ils appelèrent le roi. Eliacim, fils d'Helcias, grand maître de la maison du roi, Sobna, secrétaire, et Joahé, fils d'Asaph, chancelier, sortirent auprès d'eux.
II R 18,19. Et Rabsacès leur dit : Dites à Ezéchias : Voici ce que dit le grand roi, le roi des Assyriens : Quelle est cette confiance sur laquelle vous vous appuyez?
II R 18,20. Vous avez peut-être formé le dessein de vous préparer au combat; mais en quoi mettez-vous votre confiance, pour oser vous opposer à moi?
II R 18,21. Est-ce que vous espérez du soutien du roi d'Egypte? Ce n'est qu'un roseau brisé; et si un homme s'appuie dessus, il se brisera et lui entrera dans la main, et la transpercera. Voilà ce qu'est le pharaon, roi d'Egypte, pour tous ceux qui mettent leur confiance en lui.
II R 18,22. Que si vous me dites : C'est dans le Seigneur notre Dieu que nous avons confiance, n'est-ce pas ce Dieu dont Ezéchias a détruit les autels et les hauts lieux, en donnant cet ordre à Juda et à Jérusalem : Vous n'adorerez plus que dans Jérusalem, devant ce seul autel?
II R 18,23. Venez donc maintenant auprès du roi des Assyriens mon maître, et je vous donnerai deux mille chevaux; et voyez si vous pourrez trouver seulement autant d'hommes qu'il en faut pour les monter.
II R 18,24. Et comment pourriez-vous tenir ferme devant un seul satrape des derniers serviteurs de mon seigneur? Est-ce que vous mettez votre confiance dans l'Egypte, à cause de ses chars et de ses cavaliers?
II R 18,25. Mais n'est-ce pas par la volonté du Seigneur que je suis venu dans ce pays pour le détruire? Le Seigneur m'a dit : Entrez dans cette terre et ravagez-la.
II R 18,26. Alors Eliacim, fils d'Helcias, et Sobna et Joahé dirent à Rabsacès : Nous vous supplions de parler à vos serviteurs en syriaque, car nous comprenons cette langue, et de ne pas nous parler en hébreu devant le peuple, qui écoute de dessus les murailles.
II R 18,27. Rabsacès leur répondit : Est-ce pour parler à votre maître et à vous, que mon seigneur m'a envoyé ici? et n'est-ce pas plutôt pour parler à ces hommes qui sont sur la muraille, réduits à manger leurs excréments avec vous et à boire leur urine?
II R 18,28. Rabsacès, se tenant donc debout, cria à haute voix, en hébreu : Ecoutez les paroles du grand roi, du roi des Assyriens.
II R 18,29. Voici ce que dit le roi : Qu'Ezéchias ne vous séduise point, car il ne pourra pas vous délivrer de ma main.
II R 18,30. Ne vous laissez point aller à cette confiance qu'il veut vous donner dans le Seigneur, en disant : Le Seigneur nous délivrera de ce péril, et cette ville ne sera point livrée entre les mains du roi des Assyriens.
II R 18,31. Gardez-vous d'écouter Ezéchias; car voici ce que dit le roi des Assyriens : Prenez un conseil utile, et traitez avec moi; venez vous rendre à moi, et chacun de vous mangera de sa vigne, et de son figuier, et vous boirez des eaux de vos citernes;
II R 18,32. jusqu'à ce que je vienne vous transférer en une terre qui est semblable à la vôtre, une terre fertile, abondante en vin et en pain, une terre de vignes et d'oliviers, une terre d'huile et de miel; et vous vivrez, et vous ne mourrez point. N'écoutez donc pas Ezéchias, qui vous trompe en disant : Le Seigneur nous délivrera.
II R 18,33. Les dieux des nations ont-ils délivré leurs terres de la main du roi des Assyriens?
II R 18,34. Où est maintenant le dieu d'Emath et le dieu d'Arphad? Où est le dieu de Sépharvaïm, d'Ana et d'Ava? Ont-ils délivré de ma main la ville de Samarie?
II R 18,35. Quels sont parmi tous les dieux des nations ceux qui ont délivré de ma main leur propre pays, pour croire que le Seigneur pourra délivrer de ma main la ville de Jérusalem?
II R 18,36. Cependant le peuple se tut, et ne répondit pas un seul mot; car ils avaient reçu ordre du roi de ne lui rien répondre.
II R 18,37. Alors Eliacim, fils d'Helcias, grand maître de la maison, Sobna, secrétaire, et Joahé, fils d'Asaph, chancelier, vinrent trouver Ezéchias, les vêtements déchirés, et ils lui rapportèrent les paroles de Rabsacès.
II R 19,1. Lorsque le roi Ezéchias eut entendu cela, il déchira ses vétements, se couvrit d'un sac, et entra dans la maison du Seigneur.
II R 19,2. Et il envoya Eliacim, grand maître de sa maison, Sobna, secrétaire, et les plus anciens des prêtres, couverts de sacs, vers le prophète Isaïe, fils d'Amos;
II R 19,3. et ils lui dirent : Voici ce que dit Ezéchias : Ce jour est un jour d'affliction, de reproche et de blasphème. Les enfants sont sur le point de naître, mais celle qui est en travail n'a pas assez de force pour enfanter.
II R 19,4. Peut-être que le Seigneur votre Dieu aura entendu les paroles de Rabsacès, qui a été envoyé par le roi des Assyriens son maître, pour blasphémer le Dieu vivant, et pour Lui insulter par des paroles que le Seigneur votre Dieu a entendues. Faites donc une prière pour le reste qui subsiste encore.
II R 19,5. Les serviteurs du roi Ezéchias allèrent donc trouver Isaïe.
II R 19,6. Et Isaïe leur répondit : Vous direz ceci à votre maître : Voici ce que dit le Seigneur : Ne craignez point ces paroles que vous avez entendues, par lesquelles les serviteurs du roi des Assyriens M'ont blasphémé.
II R 19,7. Je vais lui envoyer un esprit, et il apprendra une nouvelle, et il retournera dans son pays, et Je l'y ferai périr par l'épée.
II R 19,8. Rabsacès retourna donc auprès du roi des Assyriens, et il le trouva qui assiégeait Lobna; car il avait appris qu'il s'était retiré de devant Lachis.
II R 19,9. Et Sennachérib reçut une nouvelle au sujet de Tharaca, roi d'Ethiopie. On lui dit : Voici qu'il s'est mis en marche pour vous combattre; et sur le point de s'avancer contre ce roi, il envoya ses ambassadeurs à Ezéchias, avec cet ordre:
II R 19,10. Vous direz à Ezéchias, roi de Juda : Ne vous laissez pas séduire par votre Dieu, en qui vous mettez votre confiance, et ne dites point : Jérusalem ne sera pas livrée entre les mains du roi des Assyriens.
II R 19,11. Car vous avez appris vous-même ce que les rois des Assyriens ont fait à toutes les autres nations, et comment ils les ont ruinées. Pourrez-vous donc, vous seul, être délivré?
II R 19,12. Les dieux des nations ont-ils délivré les peuples que mes pères ont ravagés? Ont-ils délivré Gozan, Haran, Réseph, et les fils d'Eden, qui étaient à Thélassar?
II R 19,13. Où est maintenant le roi d'Emath, le roi d'Arphad, le roi de la ville de Sépharvaïm, d'Ana et d'Ava?
II R 19,14. Lorsque Ezéchias eut reçu la lettre de Sennachérib de la main des ambassadeurs, il la lut, vint dans le temple, et étendit la lettre devant le Seigneur,
II R 19,15. et il pria devant Lui en ces termes : Seigneur, Dieu d'Israël, qui êtes assis sur les chérubins, c'est Vous seul qui êtes le Dieu de tous les rois du monde; c'est Vous qui avez fait le ciel et la terre.
II R 19,16. Prêtez l'oreille et écoutez; ouvrez les yeux, Seigneur, et considérez; écoutez toutes les paroles de Sennachérib, qui a envoyé ses ambassadeurs pour blasphémer devant nous le Dieu vivant.
II R 19,17. Il est vrai, Seigneur, que les rois des Assyriens ont détruit les nations, qu'ils ont ravagé toutes leurs terres,
II R 19,18. et qu'ils ont jeté leurs dieux dans le feu, et les ont anéantis, car ce n'étaient point des dieux, mais des images de bois et de pierre faites par la main des hommes.
II R 19,19. Sauvez-nous donc maintenant, Seigneur notre Dieu, des mains de ce roi, afin que tous les royaumes de la terre sachent que Vous êtes seul le Seigneur Dieu.
II R 19,20. Alors Isaïe, fils d'Amos, envoya dire à Ezéchias : Voici ce que dit le Seigneur, Dieu d'Israël : J'ai entendu la prière que vous m'avez faite touchant Sennachérib, roi des Assyriens.
II R 19,21. Voici ce que le Seigneur a dit de lui : Elle t'a méprisé, elle t'a insulté, la vierge fille de Sion; elle a secoué la tête derrière vous, la fille de Jérusalem.
II R 19,22. Qui as-tu insulté, qui as-tu blasphémé? contre qui as-tu haussé la voix et élevé tes yeux insolents? C'est contre le Saint d'Israël.
II R 19,23. Tu as blasphémé le Seigneur par tes serviteurs, et tu as dit : J'ai gravi le sommet des montagnes du Liban avec la multitude de mes chars; j'ai abattu ses beaux cèdres, et les plus grands de ses sapins; j'ai pénétré jusqu'à ses extrémités, et j'ai abattu la forêt de son Carmel.
II R 19,24. J'ai bu les eaux étrangères, et j'ai desséché avec la plante de mes pieds toutes celles qui étaient fermées.
II R 19,25. N'as-tu pas entendu dire ce que J'ai fait dès le commencement? Dès les jours anciens J'ai formé ce dessein, et maintenant Je l'ai exécuté; les villes fortifiées des combattants restent comme des collines en ruines.
II R 19,26. Les mains ont tremblé à ceux qui étaient dedans; ils ont été confondus, et ils sont devenus comme l'herbe des champs, et comme l'herbe verdoyante des toits, qui se sèche avant de venir à maturité.
II R 19,27. Ta demeure, et ton entrée, et ta sortie, et ta voie, Je les ai prévues, ainsi que ta fureur contre Moi.
II R 19,28. Tu as déliré contre Moi, et ton orgueil est monté jusqu'à Mes oreilles. Je te mettrai donc une boucle au nez et un mors à la bouche, et Je te ferai retourner par le même chemin par lequel tu es venu.
II R 19,29. Mais pour vous, ô Ezéchias, voici le signe que Je vous donnerai : Mangez cette année ce que vous pourrez trouver; la seconde année, ce qui naîtra de soi-même; mais, la troisième année, semez et récoltez, plantez des vignes, et mangez-en le fruit.
II R 19,30. Et tout ce qui restera de la maison de Juda jettera ses racines en bas, et poussera son fruit en haut.
II R 19,31. Car il sortira de Jérusalem un reste, et il en demeurera de la montagne de Sion, qui seront sauvés. Le zèle du Seigneur des armées fera cela.
II R 19,32. C'est pourquoi voici ce que le Seigneur dit du roi des Assyriens : Il n'entrera pas dans cette ville, il ne tirera pas de flèche contre ses murailles, elle ne sera point forcée par les boucliers, et environnée de retranchements.
II R 19,33. Il retournera par le même chemin par lequel il est venu, et il n'entrera pas dans cette ville, dit le Seigneur.
II R 19,34. Je protégerai cette ville, et Je la sauverai, à cause de Moi et de Mon serviteur David.
II R 19,35. En cette nuit, l'Ange du Seigneur vint dans le camp des Assyriens, et y tua cent quatre-vingt-cinq mille hommes; et Sennachérib, roi des Assyriens, s'étant levé au point du jour, vit tous ces cadavres; et il se retira aussitôt,
II R 19,36. et il revint dans son pays, et demeura à Ninive.
II R 19,37. Et tandis qu'il adorait Nesroch, son dieu, dans son temple, ses deux fils, Adramélech et Sarasar, le tuèrent à coups d'épée, et s'enfuirent en Arménie; et Asarhaddon, son fils régna à sa place.
II R 20,1. En ce temps-là, Ezéchias fut malade à la mort, et le prophète Isaïe, fils d'Amos, vint le trouver, et lui dit : Voici ce que dit le Seigneur : Mettez ordre à votre maison, car vous ne vivrez pas, et vous mourrez.
II R 20,2. Alors Ezéchias tourna le visage vers la muraille, et fit sa prière au Seigneur en disant:
II R 20,3. Seigneur, souvenez-Vous, je Vous prie, de quelle manière j'ai marché devant Vous dans la vérité et avec un coeur parfait, et que j'ai fait ce qui Vous était agréable. Ezéchias versa ensuite d'abondantes larmes.
II R 20,4. Et avant qu'Isaïe eut dépassé le milieu de la cour, le Seigneur lui parla et lui dit:
II R 20,5. Retournez, et dites à Ezéchias, chef de Mon peuple : Voici ce que dit le Seigneur, le Dieu de David votre père : J'ai entendu votre prière, et j'ai vu vos larmes, et vous allez être guéri; vous irez dans trois jours au temple du Seigneur,
II R 20,6. et J'ajouterai encore quinze années aux jours de votre vie. De plus, Je vous délivrerai, vous et cette ville, de la main du roi des Assyriens, et Je la protégerai à cause de Moi-même et en considération de David Mon serviteur.
II R 20,7. Alors Isaïe dit : Apportez une masse de figues. Ils l'apportèrent, et la mirent sur l'ulcère du roi, et il fut guéri.
II R 20,8. Mais Ezéchias avait dit à Isaïe : Quel signe aurai-je que le Seigneur me guérira, et que j'irai dans trois jours au temple?
II R 20,9. Isaïe lui répondit : Voici le signe que le Seigneur vous donnera pour vous assurer qu'Il accomplira la parole qu'Il a dite. Voulez-vous que l'ombre s'avance de dix lignes, ou qu'elle retourne en arrière de dix degrés?
II R 20,10. Et Ezéchias dit : Il est aisé que l'ombre s'avance de dix lignes; et ce n'est pas ce que je désire que le Seigneur fasse; mais qu'Il la fasse retourner en arrière de dix degrés.
II R 20,11. Le prophète Isaïe invoqua donc le Seigneur, qui fit reculer l'ombre de dix degrés sur l'horloge d'Achaz, le long des lignes par lesquelles elle était déjà descendue.
II R 20,12. En ce temps-là, Bérodach Baladan, fils de Baladan, roi des Babyloniens, envoya une lettre et des présents à Ezéchias, parce qu'il avait appris qu'il avait été malade.
II R 20,13. Ezéchias eut une grande joie de leur arrivée, et il leur montra son trésor, son or et son argent, tous ses aromates et ses huiles de senteur, tous ses vases précieux, et tout ce qu'il avait dans tous ses trésors. Il n'y eut rien dans son palais, ni de tout ce qui était à lui, qu'il ne leur fît voir.
II R 20,14. Le prophète Isaïe vint ensuite trouver le roi Ezéchias, et lui dit : Que vous ont dit ces hommes, et d'où sont-ils venus auprès de vous? Ezéchias lui répondit : Ils sont venus vers moi d'un pays lointain, de Babylone.
II R 20,15. Isaïe lui dit : Qu'ont-ils vu dans votre maison? Ezéchias répondit : Ils ont vu tout ce qu'il y a dans mon palais; il n'y a rien dans mes trésors que je ne leur aie fait voir.
II R 20,16. Alors Isaïe dit à Ezéchias : Ecoutez la parole du Seigneur:
II R 20,17. Il viendra un temps où tout ce qui est dans votre maison, et tout ce que vos pères y ont amassé jusqu'à ce jour sera transporté à Babylone, sans qu'il en demeure rien, dit le Seigneur.
II R 20,18. Vos fils mêmes, qui seront sortis de vous, que vous aurez engendrés, seront pris pour être eunuques dans le palais du roi de Babylone.
II R 20,19. Ezéchias répondit à Isaïe : La parole du Seigneur que vous m'avez annoncée est bonne; que la paix et la vérité règnent pendant ma vie.
II R 20,20. Le reste des actions d'Ezéchias, son grand courage, et la manière dont il fit faire une piscine et un aqueduc, pour donner des eaux à la ville, tout cela est écrit au livre des annales des rois de Juda.
II R 20,21. Et Ezéchias s'endormit avec ses pères, et Manassé son fils régna à sa place.
II R 21,1. Manassé avait douze ans lorsqu'il commença à régner, et il régna cinquante-cinq ans dans Jérusalem. Sa mère s'appelait Haphsiba.
II R 21,2. Il fit le mal devant le Seigneur, et il adora les idoles des nations que le Seigneur avait exterminées à l'entrée des fils d'Israël.
II R 21,3. Il rebâtit les hauts lieux que son père Ezéchias avait détruits; il dressa des autels à Baal, et il fit planter des bois sacrés, comme avait fait Achab, roi d'Israël; il adora tous les astres du ciel, et il leur sacrifia.
II R 21,4. Il bâtit aussi des autels dans la maison du Seigneur, de laquelle le Seigneur avait dit : J'établirai Mon nom dans Jérusalem.
II R 21,5. Et il dressa des autels à tous les astres du ciel dans les deux parvis du temple du Seigneur.
II R 21,6. Il fit passer son fils par le feu, se livra aux divinations, observa les augures, et institua ceux qu'on appelle pythons, et multiplia les enchanteurs, pour commettre le mal aux yeux du Seigneur, et pour L'irriter.
II R 21,7. Il mit aussi l'idole du bois sacré qu'il avait planté dans le temple du Seigneur, duquel le Seigneur avait dit à David et à Salomon son fils : C'est dans ce temple, et dans Jérusalem, que J'ai choisie d'entre toutes les tribus d'Israël, que J'établirai Mon nom à jamais;
II R 21,8. et Je ne ferai plus mouvoir le pied d'israël hors de la terre que J'ai donnée à leurs pères; pourvu qu'ils gardent tout ce que Je leur ai commandé, et toute la loi que Mon serviteur Moïse leur a donnée.
II R 21,9. Et cependant ils n'ont point écouté le Seigneur; mais ils se sont laissé séduire par Manassé, pour faire encore plus de mal que n'en avaient fait les nations exterminées par le Seigneur à l'entrée des fils d'Israël.
II R 21,10. Le Seigneur parla ensuite par tous les prophètes Ses serviteurs, et il dit:
II R 21,11. Parce que Manassé, roi de Juda, a commis ces abominations encore plus détestables que tout ce que les Amorrhéens avaient fait avant lui, et qu'il a fait pécher Juda par ses infamies,
II R 21,12. voici ce que dit le Seigneur, Dieu d'Israël : Je ferai fondre de tels maux sur Jérusalem et sur Juda, que les oreilles en seront tout étourdies à quiconque les entendra.
II R 21,13. J'étendrai sur Jérusalem le cordeau de Samarie et le poids de la maison d'Achab; J'effacerai Jérusalem comme on efface ce qui est écrit sur des tablettes; Je passerai et repasserai souvent le style par-dessus, afin qu'il n'en demeure rien.
II R 21,14. J'abandonnerai les restes de Mon héritage, et les livrerai entre les mains de leurs ennemis, et tous ceux qui les haïssent les pilleront et les ravageront;
II R 21,15. parce qu'ils ont commis le mal devant Moi, et qu'ils ont continué à M'irriter, depuis le jour où leurs pères sont sortis d'Egypte jusqu'à présent.
II R 21,16. De plus, Manassé répandit des ruisseaux de sang innocent jusqu'à en remplir toute la ville de Jérusalem, outre les autres péchés par lesquels il avait fait pécher Juda, pour commettre le mal devant le Seigneur.
II R 21,17. Le reste des actions de Manassé, tout ce qu'il a fait et le péché qu'il a commis, tout cela est écrit au livre des annales des rois de Juda.
II R 21,18. Et Manassé s'endormit avec ses pères, et fut enseveli dans le jardin de sa maison, dans le jardin d'Oza; et Amon son fils régna à sa place.
II R 21,19. Amon avait vingt-deux ans lorsqu'il commença à régner, et il régna deux ans dans Jérusalem. Sa mère s'appelait Messalémeth; elle était fille de Harus, de Jétéba.
II R 21,20. Il fit le mal devant le Seigneur, comme avait fait Manassé son père.
II R 21,21. Il marcha dans toutes les voies par lesquelles son père avait marché. Il révéra les mêmes abominations que son père avait révérées, et il les adora.
II R 21,22. Il abandonna le Dieu de ses pères, et ne marcha point dans la voie du Seigneur.
II R 21,23. Et ses serviteurs lui dressèrent des embûches et le tuèrent dans sa maison.
II R 21,24. Mais le peuple frappa tous ceux qui avaient conspiré contre le roi Amon, et établit Josias, son fils, pour régner à sa place.
II R 21,25. Le reste des actions d'Amon est écrit au livre des annales des rois de Juda.
II R 21,26. Il fut enseveli dans son sépulcre, dans le jardin d'Oza, et Josias, son fils, régna à sa place.
II R 22,1. Josias avait huit ans lorsqu'il commença à régner, et il régna trente et un ans à Jérusalem. Sa mère s'appelait Idida; elle était fille de Hadaïa, de Bésécath.
II R 22,2. Il fit ce qui était agréable au Seigneur, et marcha dans toutes les voies de David son père, sans se détourner ni à droite ni à gauche.
II R 22,3. La dix-huitième année de son régne, il envoya Saphan, fils d'Assia, fils de Messulam, secrétaire du temple du Seigneur en lui disant:
II R 22,4. Allez trouver le grand prêtre Helcias, afin qu'il fasse amasser l'argent qui a été porté au temple du Seigneur, que les portiers du temple ont reçu du peuple;
II R 22,5. et que les maîtres de la maison du Seigneur le donnent aux entrepreneurs, afin qu'ils le distribuent à ceux qui travaillent aux réparations du temple du Seigneur,
II R 22,6. aux charpentiers, aux maçons, et à ceux qui rétablissent les brèches des murs, et aussi afin qu'on achète du bois et qu'on tire des pierres des carrières, pour réparer le temple du Seigneur.
II R 22,7. Néanmoins, qu'on ne leur fasse pas rendre compte de l'argent qu'ils reçoivent; mais qu'ils en soient les maîtres, et qu'on se repose sur leur bonne foi.
II R 22,8. Alors le grand prêtre Helcias dit à Saphan, le secrétaire : J'ai trouvé le livre de la loi dans le temple du Seigneur. Et il donna ce livre à Saphan, qui le lut.
II R 22,9. Saphan, le secrétaire, revint ensuite trouver le roi pour lui rendre compte de ce qu'il lui avait commandé, et il lui dit : Vos serviteurs ont amassé l'argent qui s'est trouvé dans la maison du Seigneur, et ils l'ont donné aux intendants des bâtiments du temple du Seigneur, pour le distribuer aux ouvriers.
II R 22,10. Saphan, le secrétaire, dit encore au roi : Le pontife Helcias m'a donné aussi un livre. Et il le lut devant le roi.
II R 22,11. Le roi, ayant entendu ces paroles du livre de la loi du Seigneur, déchira ses vêtements,
II R 22,12. et dit au grand prêtre Helcias, à Ahicam, fils de Saphan, à Achobor, fils de Micha, à Saphan le secrétaire, et à Asaïas, officier du roi:
II R 22,13. Allez, consultez le Seigneur sur moi et sur le peuple, et sur tout Juda, touchant les paroles de ce livre qui a été trouvé; car la colère du Seigneur s'est embrasée contre nous, parce que nos pères n'ont point écouté les paroles de ce livre, et n'ont pas fait ce qui nous avait été prescrit.
II R 22,14. Alors le grand prêtre Helcias, Ahicam, Achobor, Saphan et Asaïas allèrent trouver Holda la prophétesse, femme de Sellum, fils de Thécuas, fils d'Araas, gardien des vêtements, qui demeurait à Jérusalem dans le second quartier de la ville. Et ils lui parlèrent.
II R 22,15. Holda leur répondit : Voici ce que dit le Seigneur, Dieu d'Israël : Dites à l'homme qui vous a envoyé vers moi:
II R 22,16. Voici ce que dit le Seigneur : Je vais faire tomber sur ce lieu et sur ses habitants tous les maux que le roi de Juda a lus dans la loi,
II R 22,17. parce qu'ils M'ont abandonné, qu'ils ont sacrifié à des dieux étrangers, et qu'ils M'ont irrité par toutes les oeuvres de leurs mains; et Mon indignation s'allumera contre ce lieu, et elle ne s'éteindra pas.
II R 22,18. Quand au roi de Juda, qui vous a envoyé consulter le Seigneur, vous lui direz : Voici ce que dit le Seigneur Dieu d'Israël : Parce que vous avez écouté les paroles de ce livre,
II R 22,19. que votre coeur en a été épouvanté, que vous vous êtes humilié devant le Seigneur, après avoir appris les maux dont Il menace cette ville et ses habitants, qui seront un jour l'étonnement et l'exécration de tous; et parce que vous avez déchiré vos vêtements et pleuré devant Moi, J'ai écouté votre prière, dit le Seigneur.
II R 22,20. C'est pourquoi Je vous ferai reposer avec vos pères, et vous serez enseveli en paix, afin que vos yeux ne voient point les maux que Je dois faire tomber sur cette ville.
II R 23,1. Ils vinrent donc rapporter au roi ce que la prophétesse leur avait dit; et le roi fit assembler et venir auprès de lui tous les anciens de Juda et de Jérusalem.
II R 23,2. Et il monta au temple du Seigneur, accompagné de tous les hommes de Juda, de tous les habitants de Jérusalem, des prêtres, des prophètes et de tout le peuple, depuis le plus petit jusqu'au plus grand; et il lut devant eux toutes les paroles de ce livre de l'alliance, qui avait été trouvé dans la maison du Seigneur.
II R 23,3. Le roi se tint debout sur une estrade, et il fit alliance avec le Seigneur, afin qu'ils marchassent dans la voie du Seigneur, qu'ils observassent Ses préceptes, Ses ordonnances et Ses cérémonies de tout leur coeur et de toute leur âme, et qu'ils accomplissent toutes les paroles de l'alliance qui étaient écrites dans ce livre. Et le peuple consentit à cet accord.
II R 23,4. Alors le roi ardonna au pontife Helcias, aux prêtres du second ordre, et aux portiers, de jeter hors du temple du Seigneur tous les objets qui avaient servi à Baal, au bois consacré et à tous les astres du ciel, et il les brûla hors de Jérusalem, dans la vallée du Cédron, et en emporta la cendre à Béthel.
II R 23,5. Il extermina aussi les augures, qui avaient été établis par les rois de Juda pour sacrifier sur les hauts lieux, dans les villes de Juda, et autour de Jérusalem; et ceux qui offraient de l'encens à Baal, au soleil, à la lune, aux douze signes, et à toutes les étoiles du ciel.
II R 23,6. Il commanda aussi que l'on ôtât de la maison du Seigneur l'idole du bois sacrilège, et qu'on la portât hors de Jérusalem, dans la vallée du Cédron, où, après l'avoir brûlée et réduite en cendres, il en fit jeter les cendres sur les sépulcres du peuple.
II R 23,7. Il abattit aussi les petites maisons des efféminés qui étaient dans la maison du Seigneur, pour lesquels les femmes tissaient comme de petites tentes, destinées au bois sacré.
II R 23,8. Et le roi assembla tous les prêtres des villes de Juda, et il profana tous les hauts lieux où les prêtres sacrifiaient, depuis Gabaa jusqu'à Bersabée, et il détruisit les autels des portes, à l'entrée de la porte de Josué, prince de la ville, laquelle était à gauche de la porte de la ville.
II R 23,9. Cependant les prêtres des hauts lieux ne montèrent pas à l'autel du Seigneur dans la ville de Jérusalem, mais ils mangeaient seulement les azymes au milieu de leurs frères.
II R 23,10. Le roi souilla aussi le lieu de Topheth, qui est dans la vallée du fils d'Ennom, afin que personne ne sacrifiât son fils ou sa fille à Moloch, en les faisant passer par le feu.
II R 23,11. Il enleva aussi les chevaux que les rois de Juda avaient donnés au Soleil à l'entrée du temple du Seigneur, près de l'appartement de l'eunuque Nathan-Mélech, qui était à Pharurim; et il brûla les chars du Soleil.
II R 23,12. Le roi détruisit aussi les autels qui étaient sur le toit de la chambre d'Achaz et que les rois de Juda avaient faits, et les autels que Manassé avait bâtis dans les deux parvis du temple du Seigneur, et il courut de ce même lieu pour en répandre les cendres dans le torrent du Cédron.
II R 23,13. Le roi souilla aussi les hauts lieux qui étaient à droite de la montagne du Scandale, et que Salomon, roi d'Israël, avait bâtis à Astaroth, idole des Sidoniens, à Chamos, le scandale de Moab, et à Melchom, l'abomination des fils d'Ammon.
II R 23,14. Il en brisa les statues et en abattit les bois, et il remplit ces lieux d'ossements de morts.
II R 23,15. Et pour ce qui est de l'autel qui était à Béthel, et du haut lieu qu'avait bâti Jéroboam, fils de Nabat, qui avait fait pécher Israël, il détruisit et cet autel et ce haut lieu; il les brûla et les réduisit en cendres, et consuma aussi par le feu le bois sacré.
II R 23,16. Et Josias, s'étant retourné, vit là des sépulcres qui étaient sur la montagne, et il envoya prendre les ossements de ces sépulcres, et les brûla sur l'autel, et il le souilla, selon la parole du Seigneur qu'avait prononcée l'homme de Dieu qui avait prédit ces choses.
II R 23,17. Il dit ensuite : Quel est ce tombeau que je vois? Et les citoyens de cette ville lui dirent : C'est le sépulcre de l'homme de Dieu qui était venu de Juda, et qui avait prédit ce que vous venez de faire sur l'autel de Béthel.
II R 23,18. Josias dit : Laissez-le, et que personne ne touche à ses ossements. Et ses os demeurèrent intacts, avec les os du prophète qui était venu de Samarie.
II R 23,19. En outre, Josias détruisit tous les temples des hauts lieux qui étaient dans les villes de Samarie, que les rois d'Israël avaient bâtis pour irriter le Seigneur, et il leur fit tout ce qu'il avait fait à Béthel.
II R 23,20. Et il tua tous les prêtres des hauts lieux, qui étaient là, sur les autels, et il y brûla des ossements humains. Et il retourna à Jérusalem,
II R 23,21. et il commanda à tout le peuple, en disant : Célébrez la Pâque en l'honneur du Seigneur votre Dieu, selon ce qui est écrit dans ce livre de l'alliance.
II R 23,22. Car depuis les jours des juges qui jugèrent Israël, et depuis tous les jours des rois d'Israël et de Juda,
II R 23,23. jamais Pâque ne fut célébrée comme celle qui se fit en l'honneur du Seigneur à Jérusalem, la dix-huitième année du roi Josias.
II R 23,24. Josias extermina aussi les pythons, les devins et les figures des idoles, les impuretés et les abominations qui avaient été dans la terre de Juda et à Jérusalem, pour accomplir les paroles de la loi qui étaient écrites dans le livre que le prêtre Helcias avait trouvé dans le temple du Seigneur.
II R 23,25. Il n'y eut pas avant lui de roi semblable, qui soit retourné comme lui au Seigneur de tout son coeur, de toute son âme, et de toute sa force, selon tout ce qui est écrit dans la loi de Moïse, et il n'y en eut pas non plus après lui.
II R 23,26. Cependant l'extrême colère et la fureur du Seigneur qui s'était allumée contre Juda, à cause des crimes par lesquels Manassé L'avait irrité, ne fut point apaisée alors.
II R 23,27. C'est pourquoi le Seigneur dit : Je rejetterai encore Juda de devant Ma face, comme J'ai rejeté Israël, et J'abandonnerai Jérusalem, cette ville que J'ai choisie, et cette maison de laquelle J'ai dit : Mon nom sera là.
II R 23,28. Le reste des actions de Josias, et tout ce qu'il a fait, est écrit au livre des annales des rois de Juda.
II R 23,29. En ce temps-là le pharaon Néchao, roi d'Egypte, marcha contre le roi des Assyriens, vers le fleuve d'Euphrate; et le roi Josias alla à sa rencontre, et lui ayant livré bataille, il fut tué à Mageddo.
II R 23,30. Ses serviteurs le rapportèrent mort de Mageddo à Jérusalem, et l'ensevelirent dans son sépulcre; et le peuple prit Joachaz, fils de Josias, et il fut sacré et établi roi à la place de son père.
II R 23,31. Joachaz avait vingt-trois ans lorsqu'il commença à régner, et il régna trois mois à Jérusalem. Sa mère se nommait Amital, et était fille de Jérémie, de Lobna.
II R 23,32. Il fit le mal devant le Seigneur et commit tous les mêmes crimes que ses pères.
II R 23,33. Et le pharaon Néchao l'enchaîna à Rébla, qui est au pays d'Emath, afin qu'il ne régnât point à Jérusalem. Et il imposa au pays une amende de cent talents d'argent et un talent d'or.
II R 23,34. Et le pharaon Néchao établit roi Eliacim, fils de Josias, à la place de Josias son père, et changea son nom en Joakim; et il prit Joachaz, et l'emmena en Egypte, où il mourut.
II R 23,35. Joakim donna au pharaon de l'argent et de l'or, après qu'il eut imposé une taxe par tête sur le pays, pour payer la contribution ordonnée par le pharaon; il tira de l'argent et de l'or de tout le peuple, exigeant de chacun à proportion de son bien, pour donner cet argent au pharaon Néchao.
II R 23,36. Joakim avait vingt-cinq ans lorsqu'il commença à régner, et il régna onze ans à Jérusalem. Sa mère s'appelait Zébida, et était fille de Phadaïa, de Ruma.
II R 23,37. Il fit le mal devant le Seigneur, et commit tous les mêmes crimes que ses pères.
II R 24,1. Nabuchodonosor, roi de Babylone, marcha contre Juda au temps de Joakim, et Joakim lui fut assujetti pendant trois ans; et ensuite il se révolta contre lui.
II R 24,2. Alors le Seigneur envoya des troupes de voleurs de Chaldée, de Syrie, de Moab et des fils d'Ammon, et les fit venir contre Juda, pour l'exterminer, selon la parole que le Seigneur avait dite par les prophètes Ses serviteurs.
II R 24,3. Ceci arriva en vertu de la parole du Seigneur contre Juda, afin de le rejeter de devant Sa face, à cause de tous les crimes que Manassé avait commis,
II R 24,4. et à cause du sang innocent qu'il avait répandu, ayant rempli Jérusalem du carnage des innocents. C'est pourquoi le Seigneur ne voulut point Se rendre propice à Son peuple.
II R 24,5. Le reste des actions de Joakim, et tout ce qu'il a fait, est écrit au livre des annales des rois de Juda; et Joakim s'endormit avec ses pères,
II R 24,6. et Joachin son fils régna à sa place.
II R 24,7. Le roi d'Egypte, depuis ce temps-là, ne sortit plus de son royaume, parce que le roi de Babylone avait pris tout ce qui était au roi d'Egypte, depuis les frontières d'Egypte jusqu'au fleuve d'Euphrate.
II R 24,8. Joachin avait dix-huit ans lorsqu'il commença à régner, et il régna trois mois à Jérusalem. Sa mère s'appelait Nohesta, et elle était fille d'Elnathan, de Jérusalem.
II R 24,9. Il fit le mal devant le Seigneur, et il commit tous les mêmes crimes que son père.
II R 24,10. En ce temps-là, les serviteurs du roi de Babylone vinrent assiéger Jérusalem, et ils firent une circonvallation autour de la ville.
II R 24,11. Et Nabuchodonosor, roi de Babylone, vint aussi avec ses serviteurs pour prendre la ville.
II R 24,12. Et Joachin, roi de Juda, se rendit auprès du roi de Babylone avec sa mère, ses serviteurs, ses princes et ses eunuques; et le roi de Babylone le reçut la huitième année de son règne.
II R 24,13. Et il emporta de Jérusalem tous les trésors de la maison du Seigneur et les trésors de la maison du roi, et il brisa tous les vases d'or que Salomon, roi d'Israël, avait faits dans le temple du Seigneur, selon ce que le Seigneur avait prédit.
II R 24,14. Et il déporta tout Jérusalem, tous les princes, tous les plus vaillants de l'armée, au nombre de dix mille captifs, et aussi tous les artisans et les serruriers, et il ne laissa que les plus pauvres du peuple du pays.
II R 24,15. Il transféra aussi à Babylone Joachin, la mère du roi, les femmes du roi, et ses eunuques, et il emmena captifs, de Jérusalem à Babylone, les juges du pays.
II R 24,16. Le roi de Babylone emmena tous les plus vaillants de Juda au nombre de sept mille, les artisans et les serruriers, au nombre de mille, tous les hommes forts et les guerriers, et il les emmena captifs à Babylone.
II R 24,17. Il établit roi à la place de Joachin Matthanias, son oncle, et il l'appela Sédécias.
II R 24,18. Sédécias avait vingt et un ans lorsqu'il commença à régner, et il régna onze ans à Jérusalem. Sa mère s'appelait Amital, et elle était fille de Jérémie, de Lobna.
II R 24,19. Il fit le mal devant le Seigneur, et commit tous les mêmes crimes que Joakim.
II R 24,20. Car le Seigneur était irrité contre Jérusalem et contre Juda, jusqu'à ce qu'Il les eût rejetés de devant Sa face; et Sédécias se révolta contre le roi de Babylone.
II R 25,1. La neuvième année du règne de Sédécias, le dixième jour du dixième mois, Nabuchodonosor, roi de Babylone, marcha avec toute son armée contre Jérusalem, et mit le siège devant la ville, et y fit des retranchements tout autour;
II R 25,2. et la ville fut enfermée et entourée de circonvallations jusqu'à la onzième année du roi Sédécias,
II R 25,3. et au neuvième jour du mois. Et la famine régna dans la ville, et il n'y avait point de pain pour le peuple.
II R 25,4. Et une brèche fut faite, et tous les gens de guerre s'enfuirent la nuit par le chemin de la porte qui est entre les deux murailles, près du jardin du roi, pendant que les Chaldéens étaient occupés au siège tout autour. Sédécias s'enfuit donc par le chemin qui mène aux plaines du désert.
II R 25,5. Et l'armée des Chaldéens poursuivit le roi et le prit dans la plaine de Jéricho; et tous les guerriers qui étaient avec lui furent dispersés et l'abandonnèrent.
II R 25,6. Ayant donc pris le roi, ils le conduisirent au roi de Babylone à Réblatha, et le roi de Babylone prononça son arrêt.
II R 25,7. Et il tua les fils de Sédécias devant lui, et il lui creva les yeux, le chargea de chaînes, et l'emmena à Babylone.
II R 25,8. La dix-neuvième année de Nabuchodonosor, roi de Babylone, le septième jour du cinquième mois, Nabuzardan, serviteur du roi de Babylone et général de son armée, vint à Jérusalem.
II R 25,9. Et il brûla la maison du Seigneur, et le palais du roi; il consuma par le feu tout ce qu'il y avait de maisons dans Jérusalem.
II R 25,10. toute l'armée des Chaldéens qui était avec ce général abattit les murailles de Jérusalem;
II R 25,11. et Nabuzardan, général de l'armée, transporta à Babylone tout le reste du peuple qui était demeuré dans la ville, les transfuges qui avaient fui vers le roi de Babylone, et le reste de la foule.
II R 25,12. Il laissa seulement les plus pauvres du pays pour labourer les vignes et pour cultiver les champs.
II R 25,13. Et les Chaldéens brisèrent les colonnes d'airain qui étaient dans le temple du Seigneur, et ils en transportèrent tout l'airain à Babylone.
II R 25,14. Ils prirent aussi les chaudières d'airain, les coupes, les fourchettes, les tasses, les mortiers, et tous les objets d'airain qui servaient au temple.
II R 25,15. Le général de l'armée prit aussi les encensoirs et les coupes; tout ce qui était d'or à part, et tout ce qui était d'argent à part,
II R 25,16. avec les deux colonnes, la mer, et les bases que Salomon avait faites pour le temple du Seigneur; et le poids de l'airain de tous ces objets était infini.
II R 25,17. Chacune de ces colonnes avait dix-huit coudées de haut, et sur elles était un chapiteau d'airain de trois coudées de haut; et un réseau et des grenades sur le chapiteau, le tout en airain; la seconde colonne avait les mêmes ornements.
II R 25,18. Le général de l'armée emmena aussi le grand prêtre Saraïas, et Sophonie le second prêtre, et trois portiers,
II R 25,19. et un eunuque de la ville, qui commandait les gens de guerre, et cinq de ceux qui se tenaient devant le roi, qu'il trouva dans la ville; et Sopher, l'un des chefs de l'armée, qui exerçait les jeunes soldats qu'on avait pris d'entre le peuple, et soixante hommes du peuple, qui se trouvèrent alors dans la ville.
II R 25,20. Nabuzardan, général de l'armée, les prit et les emmena au roi de Babylone à Réblatha.
II R 25,21. Et le roi de Babylone les fit tous mourir à Réblatha, au pays d'Emath, et Juda fut transféré hors de son pays.
II R 25,22. Mais Nabuchodonosor, roi de Babylone, mit à la tête du peuple qui était resté en Juda Godolias, fils d'Ahicam, fils de Saphan.
II R 25,23. Lorsque les chefs des soldats et les hommes qui étaient avec eux eurent appris que le roi de Babylone avait établi Godolias, Ismahel, fils de Nathanie, et Johanan, fils de Carée, et Saraïa, fils de Tanéhumeth, de Nétophah, et Jézonias, fils de Maachati, vinrent trouver Godolias à Maspha avec leurs compagnons.
II R 25,24. Et Godolias prêta serment à eux et à leurs compagnons, en disant : Ne craignez pas de servir les Chaldéens; demeurez dans le pays, et servez le roi de Babylone, et tout ira bien pour vous.
II R 25,25. Mais il arriva que, le septième mois, Ismahel, fils de Nathanie, fils d'Elisama, de la race royale, vint à Maspha, accompagné de dix hommes; et ils frappèrent Godolias, et le tuèrent, ainsi que les Juifs et les Chaldéens qui étaient avec lui.
II R 25,26. Et tout le peuple, depuis le plus grand jusqu'au plus petit, et les chefs des soldats, redoutant les Chaldéens, se levèrent et vinrent en Egypte.
II R 25,27. Mais la trente-septième année de la captivité de Joachin, roi de Juda, le vingt-septième jour du douzième mois, Evil-Mérodach, roi de Babylone, l'année où il commença à régner, releva la tête de Joachin, roi de Juda, et le tira de prison.
II R 25,28. Et il lui parla avec bonté, et mit son trône au-dessus du trône des rois qui étaient auprès de lui à Babylone.
II R 25,29. Il lui fit quitter les vêtements qu'il avait eus dans sa prison, et manger à sa table tous les jours de sa vie.
II R 25,30. Et il lui assigna sans interruption une subsistance, qui lui était donnée chaque jour par le roi, tant qu'il vécut.
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