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L'IMITATION de JÉSUS-CHRIST

Livre troisième - De la vie intérieure

Chapitre 29
Comment il faut invoquer et bénir Dieu dans l'affliction

Voix du fidèle:

1. Que votre nom soit béni à jamais, Seigneur, qui avez voulu m'éprouver par cette peine et cette tentation. Puisque je ne saurais l'éviter, qu'ai-je à faire que de me réfugier vers vous, pour que vous me secouriez, et qu'elle me devienne utile? Seigneur, voilà que je suis dans la tribulation; mon coeur malade est tourmenté par la passion qui le presse. Et maintenant que dirai-je? (Jn 12, 27) O Père plein de tendresse! les angoisses m'ont environné. Délivrez-moi de cette heure (Ibid.). Mais cette heure est venue pour que vous fassiez éclater votre gloire, en me délivrant après m'avoir humilié profondément. Daignez, Seigneur, me secourir; car, pauvre créature que je suis, que puis-je faire et où irais-je sans vous? Seigneur, donnez-moi la patience encore cette fois. Soutenez-moi, mon Dieu, et je ne craindrai point, quelque pesante que soit cette épreuve.

2. Et maintenant que dirai-je encore? Seigneur, que votre volonté se fasse (Mt. 6, 10). J'ai bien mérité de sentir le poids de la tribulation. Il faut donc que je le supporte: faites, mon Dieu, que ce soit avec patience, jusqu'à ce que la tempête passe et que le calme revienne. Votre main toute puissante peut éloigner de moi cette tentation et en modérer la violence, afin que je ne succombe pas entièrement, comme vous l'avez déjà tant de fois fait pour moi, ô mon Dieu, ma miséricorde! Et autant ce changement m'est difficile, autant il vous l'est peu: c'est l'oeuvre de la droite du Très-Haut (Ps. 76, 25).

Réflexion

Le premier mouvement de l'âme éprouvée par la tentation doit être de s'humilier, de reconnaître son impuissance, et aussitôt de recourir avec une vive foi à celui qui est seul sa force: Seigneur, sauvez-moi, car je vais périr (Mt. 8, 25); et Dieu se hâtera de venir au secours de cette pauvre âme; il étendra pour la secourir sa main toute puissante; il commandera aux vents et à la mer, et il se fera un grand calme (Ibid. 26). Ainsi encore, lorsque le c?ur est brisé d'afflictions, oppressé d'angoisses, que fera-t-il? il se jettera dans le sein de Dieu, le Père de Notre-Seigneur Jésus-Christ, Père de miséricorde et Dieu de toute consolation, qui nous console dans nos épreuves: car, de même que les souffrances de Jésus-Christ abondent en nous, ainsi abonde par Jésus-Christ notre consolation (II Cor. 1, 3-5). Alors, si notre âme, comme celle de Jésus, est triste jusqu'à la mort (Mt. 26, 38), si nous disons comme lui: Mon Père, que ce calice s'éloigne de moi! comme lui aussi nous ajouterons: Non pas ce que je veux, mais ce que vous voulez! (Ibid. 39)

 

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