Magnificat Janvier 2023

Vive l ’Enfant - Jésus de Prague! 26 Vol. LVIII, No 1 Magnificat L’effet fut des plus saisissants. Tous trois demeurèrent comme ébahis en face de ce spectacle; leurs yeux ne pouvaient se rassasier de dévorer le charmant Enfant qui leur souriait avec une grâce divine. C’était vraiment ravissant, céleste, divin. Revenue de sa première impression, la dame va prévenir d’autres personnes dans l’église. On pouvait voir, du corps de l’église; mais pour s’assurer davantage, plusieurs viennent s’agenouiller au pied de l’autel, et on constate unanimement le même prodige. J’étais au confessionnal, situé au fond de l’église; et ayant eu un moment de répit, j’en profitai pour passer un instant au presbytère, sans avoir rien remarqué. C’est là qu’on vient me dire ce qui se passait d’étrange à l’église. Sans m’enmoquer, je leur dis de ne pas se faire illusion. J’y vais avec peu de foi, et àmon grand étonnement, je constate la vérité de l’apparition. Je ne saurais décrire l’impression que j’éprouvais; impression sensible ou nerveuse certainement, mais aussi impression intérieure d’adoration et d’amour, telle que je n’en avais pas encore connue. Je regarde, je regarde encore; il n’y avait pas lieu de douter, c’était évident; et pourtant je n’osais crier au miracle, me disant en toute humilité que nous ne saurions être favorisés d’un tel privilège. Tout de même, comment expliquer cela? Je pris le parti de ne rien dire et d’attendre. De retour au confessionnal, je vois les pieux visiteurs s’approcher tour à tour de l’autel et contempler longuement la présence réelle de l’Enfant-Dieu. Les deux enfants de chœur retournent à la maison et racontent à leurs parents ce qu’ils ont vu. L’un d’eux faillit recevoir une raclée pour avoir maintenu son avance, malgré les remontrances de son père. Vers six heures, je me prosterne de nouveau en passant devant l’autel. Rien n’est changé. J’adore en silence, en me promettant de ne faire aucune démonstration. J’étais à peine rentré au presbytère que déjà m’arrive un reporter de journal pour me demander des informations au sujet d’un certainmiracle à l’église Saint-Joseph. La nouvelle s’était répandue comme l’éclair. Je n’osai affirmer ni nier quoi que ce soit. Avant l’office du soir, je vois arriver en courant les enfants de chœur qui venaient voir l’Enfant-Jésus, sur le récit de leurs compagnons. Tous Le virent avec émotion, et n’eurent qu’une voix pour dire: «C’est bien Lui!» Cependant la foule arrive pour l’office du soir; je me rends à l’autel un peu avant le temps pour dire le chapelet en commun. À genoux sur le marche-pied, mes yeux restent rivés sur la sainte Hostie, où Se manifeste encore le divin Enfant à mes yeux éblouis. Je crois en moi-même et pour moi, avec réserve, n’osant prendre sur moi de me prononcer sur un fait surnaturel de ce genre. Or, en disant le chapelet, je m’aperçois que la divine Image s’efface peu à peu, graduellement, insensiblement. Sur la fin du chapelet, tout est disparu et la sainte Hostie reprend sa blancheur ordinaire. Ce soir là, dans mon instruction, je ne dis pas un mot du fait miraculeux. Dès le lendemain, la nouvelle avait fait le tour de la ville et bientôt le tour des États-Unis et du Canada. Les commentaires allèrent leur train. Alors je crus de mon devoir d’insérer un article dans les journaux, pour établir les faits dans leur véracité. Depuis lors, la dévotion à l’Enfant miraculeux de Prague s’est répandue parmi nous, et nombre de faveurs spirituelles et temporelles sont obtenues tous les jours. Source: B.C. Thibault, prêtre, Curé de l’église canadienne de Saint-Joseph, Syracuse, États-Unis. Cf. Bulletin Eucharistique, Montréal, 1900, p. 25 à 28. h h

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