Magnificat Janvier 2023

4 Vol. LVIII, No 1 Magnificat dans le dessein de Dieu à travers les souffrances et les tribulations qu’Il nous envoie. Beaucoup d’auteurs mettent ce motif de réparation en premier; mais j’ai voulu commencer par un motif plus positif, qui est de glorifier Dieu. — SOURCE DE LA SOUFFRANCE Ce n’est pas Dieu qui a fait la souffrance. La souffrance est le fruit du péché. L’homme était fait pour Dieu, pour la joie de l’union avec Lui. Et depuis que l’homme, par son péché, a brisé ce projet divin, il souffre, il est désorienté, il cherche. L’intelligence de l’homme est obscurcie, il ne voit plus clair. Toutes ses facultés sont dans les ténèbres – toutes! – à cause du péché. Mais par quel tour de passe-passe, dirions-nous, l’Amour infini a réussi à faire de la souffrance, qui est venue de notre mal, le remède à notre mal? L’homme pèche, amenant la souffrance, et l’Amour infini en fait le remède du péché. Il fallait un Dieu pour penser à cela! Je crois que c’est une des plus belles manifestations de Son Amour infini. Notre mal amène la souffrance, nous sommes des condamnés. Et Dieu, pour manifester Son Amour infini, élève la souffrance engendrée par le péché de l’homme à une dignité sublime, on dirait presque infinie. — S’IDENTIFIER AU CHRIST Cette vertu de patience dans l’adversité, nous la méditons singulièrement durant la saison de Noël. Elle est manifestée d’abord par Marie et Joseph: durant les cinq jours de marche de Nazareth à Bethléem, les rejets à Bethléem. Contemplez le détail de leurs gestes tout imprégnés de patience. Quand Jésus arrive, quelle douceur, quelle patience! Et déjà, le monde va s’acharner sur le petit Enfant. La Sainte Famille doit partir en catastrophe pour fuir en Égypte. Contemplez comment ils ont agi dans leur cheminement, quittant la grotte de Bethléem, en pleine nuit, sans préparatifs, pour entreprendre une longue route à travers le désert dans toutes sortes de conditions difficiles. Ils se réfugient en Égypte, un pays étranger. Il faut contempler leur patience afin de l’imiter, et entrer ainsi dans ces dispositions de Jésus, de Marie, de Joseph. Depuis la venue de Jésus, il semble que la souffrance est ce qui a la capacité de nous identifier le plus au Christ, Verbe de Dieu incarné. Allez n’importe où dans le monde, chez n’importe quelle dénomination: catholique – il va sans dire – mais aussi protestante, juive, musulmane, bouddhiste, hindoue, païenne, faites le tour de la planète et montrez une croix, juste une croix formée de deux petits bouts de bois ou de deux traits de crayon. Tous vont reconnaître le signe de Jésus, avant de dire le mot croix. La croix est synonyme de Jésus, tellement Il Se l’est appropriée. Sincèrement, profondément, je crois que l’exemple de Jésus est ce qui peut nous motiver le plus à la patience dans les adversités et les épreuves de la vie; et il y en a! Je ne pense pas qu’il y ait de mot avec plus de synonymes que souffrance: croix, adversités, tribulations, épreuves, maux, douleurs, infirmités, maladies... Dans chacun de ces synonymes, Dieu attend de Son enfant qu’il le reçoive avec patience, comme un don. LA FUITE EN ÉGYPTE Dans les circonstances les plus pénibles, la Sainte Famille nous donne l’exemple de la vraie patience chrétienne.

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