Magnificat Janvier 2023

Magnificat Vol. LVIII, No 1 7 Le péché nous a éloignés de Dieu, il nous a rivés à la terre et nous a mis sur un chemin contraire à Dieu. J’insiste sur ce point, pour que l’on s’en rappelle bien: par nos péchés, nous avons produit tous les maux, les tribulations, et Dieu a décidé que ces mêmes souffrances produites par nos péchés seraient le remède de nos péchés. Le remède divin est là, mais il faut s’en rappeler et le croire quand arrivent les occasions. La souffrance remet toutes les choses en ordre, à leur place. Quel mystère! Non seulement la souffrance purifie nos âmes, mais Dieu en a fait la condition pour réaliser Ses plus grands desseins. Et la preuve ultime de cette assertion, c’est la croix. N’oublions pas, dans nos souffrances, de nous unir à l’intention de Dieu. Acceptons comme étant Sa volonté, pour la purification de nos âmes, pour Le glorifier, pour entrer dans Son dessein. On se rappelle de l’anecdote de sainte Thérèse d’Avila qui cheminait de nuit pour établir ses monastères de carmélites. Elle rencontrait beaucoup d’opposition, non seulement des mondains, mais même de la part du clergé, malgré qu’on était dans une époque de ferveur dans l’Église. Une nuit d’hiver, un pont qu’elle traversait avec ses sœurs cède sous le poids de la charrette bâchée et tirée par les chevaux. Voilà que la charrette et les bonnes sœurs tombent dans la rivière. De peine et de misère, elles réussissent à se sortir de l’eau glacée. Jésus, souriant, attend Thérèse d’Avila sur la berge, et lui dit: «Ainsi Je traite Mes amis.» Alors Thérèse d’Avila de répondre, à la blague, avec candeur et simplicité: «Je comprends que Vous en ayez si peu!» Nous nous plaisons à répéter ces paroles en souriant devant toutes sortes de situations malencontreuses. Mais c’est vraiment la vérité. Il faut croire que la souffrance et les contretemps sont le chemin des amis de Dieu. — MYSTERIUM FIDEI Dieu envoie des souffrances à ceux qu’Il aime. Cette grande vérité fait partie des mystères de l’amour de Dieu. Ici-bas l’amour que nous avons pour Dieu n’est pas une émotion, quelque chose de senti. C’est une erreur courante chez les chrétiens de vouloir sentir l’amour de Dieu, ressentir une espèce de chaleur, une palpitation, une émotion, de belles larmes; ça fait du bien. Ce n’est pas mauvais, mais même en religion, cela reste une émotion naturelle. Par des vues de foi, il faut croire à l’amour de Dieu dans l’épreuve, dans la souffrance. Cette année, mes frères et mes sœurs, je vous invite à cette foi pratique de croire vraiment qu’à travers les maux qui nous visitent déjà et ceux qui vont arriver par la suite, c’est l’amour de Dieu qui veut se manifester à nous et à l’humanité. Je vous rappelle la formule latine que le prêtre dit lors de la Consécration à la Messe: Mysterium fidei. On emploie ces mots pour la sainte Eucharistie, mystère de foi. Vous pouvez appliquer la même formule dans la souffrance, les contrariétés, les infirmités et les maladies. Faites la liste très longue des épreuves que vous expérimentez maintenant et toutes celles qui se pointent à l’horizon. Vous les voyez venir. Ce qu’on a vécu, c’était le premier chapitre. Ce qui s’en vient sera un peu plus sévère, un peu plus douloureux. Mysterium fidei. Croyez que c’est la manifestation de l’amour de Dieu, qui a décidé de nous sauver. Il Lui faut une petite poignée d’âmes motivées par cette foi. Serons-nous du nombre de ces âmes? Oui, mes frères, mes sœurs, oui nous le serons. Je veux bien répondre en votre nom parce que je crois vraiment que votre cœur dit oui. L’Eucharistie est un mystère de foi. Estce que la vérité, la réalité de la présence de Jésus dans l’Hostie réside dans le fait que vous sentez qu’Il est là, que vous avez une émotion qui vous révèle que, ah oui! Jésus est là? Non, nous croyons en Sa présence parce qu’Il nous l’a révélé et que nous avons foi en Sa parole. Ainsi en est-il

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