Cependant, un incendie, survenu en 1919, endommagea la chapelle et détruisit l’icône byzantine. Suite à cette perte, c’est vers la «Vierge bleue» que se tournèrent les fidèles, Lui confiant leurs besoins et Lui adressant leurs hommages. Essor prodigieux du pèlerinage Le 21 août 2004, le jeune Muhammad alHawadi et son père, Jordaniens musulmans sunnites, visitent le petit sanctuaire marial; un ami, chrétien maronite, leur sert de guide. Pour Muhammad, c’est la première fois qu’il pénètre dans une église. Or soudain, alors qu’il est parvenu devant la statue de NotreDame, l’enfant pose deux questions interpellant son père et l’ami maronite. «Qui est cette femme qui me sourit? Cette statue estelle électriquement animée? – Ce n’est qu’une statue de plâtre, lui répond de loin son guide. Elle ne bouge, ni ne sourit.» Mais déjà, Muhammad ne l’entend plus. Le regard fixé avec émerveillement sur la «Vierge bleue», il récite à haute voix la prière suivante, que les témoins décriront comme «trop haute, trop mûre pour son âge»: «Paix sur Toi, ô Vierge, Reine du monde, je suis venu Te de‐ mander Ta paix, Ta tranquillité, Ton amour. Ô Vierge, Tu vois ce qui se passe: des vieillards, des enfants et des femmes tombent de par le monde. Instaure la paix, l’amour et la liberté sur la face de la terre, ô Vierge, Reine du monde.» Tandis qu’il parle, Muhammad voit la statue cligner des paupières. Ses pupilles se déplacent horizontalement puis verticalement, «comme pour évoquer le signe de croix». L’enfant d’ailleurs n’est pas le seul à voir: parmi les pèlerins présents, plusieurs constatent le phénomène surnaturel. Son propre guide, qui maintenant s’est approché, voit la Vierge égrener lentement Son chapelet. Ce soirlà, et pendant les jours suivants, la statue exsude une huile odorante. L’événement du 21 août est à l’origine de l’important afflux de pèlerins venus de tout le Liban mais aussi des pays voisins: Syrie, Égypte, Jordanie... Vrai lieu de foi et de prière, les «améliorations extraordinaires de santé et les guérisons intérieures» sont nombreuses. Innombrables aussi sont les témoignages de phénomènes surnaturels. Disons en passant que ces phénomènes, comme les guérisons, touchent indistinctement les chrétiens et les musulmans5. En janvier 2005, le Père Claude Poussier, recteur du sanctuaire de Pontmain, faisait le pèlerinage à Béchouate et révélait l’origine française de la statue. À cette occasion, le message de Marie à Pontmain, traduit en arabe, fut inscrit sur l’église de Béchouate. 5. Beaucoup de musulmans favorisés de grâces célestes n’osent cependant pas en témoigner publiquement par crainte de représailles. L’humble chapelle de Notre-Dame de Béchouate La nouvelle église Intérieur de la petite chapelle – Dans la niche à gauche de l’autel, la statue de Notre-Dame de Béchouate. Longtemps exposée à la vénération des fidèles sans protection aucune, il fallait sans cesse la restaurer à cause des continuels attouchements. Aujourd’hui, elle est protégée par une vitre blindée. – Dans la niche à droite de l’autel, une réplique de l’icône byzantine disparue dans l’incendie de 1919. Face à l’affluence des pèlerins, la construction d’un plus grand sanctuaire s’avéra nécessaire pour l’exercice du culte. La nouvelle église ouvrit ses portes au public en 1966.
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