Ô Jésus Crucifié! aidez-nous à porter notre croix comme Vous avez porté la Vôtre!

Chemin de la Croix

de l’âme aimante

Prière préparatoire. En union avec Marie, la Mère des douleurs, nous allons, ô Jésus, parcourir la voie douloureuse par laquelle Vous avez passé pour consommer notre rédemption au calvaire. Puisse cette méditation des principaux mystères de Votre passion nous remplir le cœur de componction pour nos péchés et de reconnaissance pour Votre grand amour à notre égard.
Caïphe et le sanhédrin ont condamné Jésus à mort. Mais la Palestine est un pays tributaire de Rome et il faut l’autorisation du procurateur pour exécuter la sentence… Par peur des Juifs qu’il méprise, par peur de perdre sa place et d’encourir la disgrâce de César, Pilate permet d’infliger à Jésus le supplice réservé aux esclaves, le supplice de la croix. «Par amour pour toi, Je suis descendu du Ciel pour Me faire homme; toi, tu M’as livré à la mort après M’avoir flagellé. Je t’ai enseigné le chemin du Ciel; et toi tu M’as mené au pré - toire de Pilate. Ô Mon peuple, que t’ai-Je fait? réponds- Moi.»
I. Jésus est condamné à mort
D’après la coutume, les condamnés à la croix devaient porter l’instrument de leur supplice: deux morceaux de bois mal équarris et disposés en forme de T. «Il a été mis au rang des malfaiteurs», avait écrit Isaïe, et comme les brigands, les perturbateurs de l’ordre public, les esclaves révoltés, le Christ, le Fils de Dieu fait homme parcourt les rues de Jérusalem, chargé de Sa croix. «Est-ce parce que Je t’ai donné tous les dons du Ciel, que tu as préparé une croix à ton Sauveur? – Ô Mon peuple, que t’ai-Je fait? réponds-Moi.»
II. Jésus est chargé de Sa Croix
Joseph d’Arimathie et Nicodème prennent le corps de Jésus et l’enveloppent de linceuls, avec des aromates comme c’était la coutume d’ensevelir chez les Juifs. Or, il y avait, dans le lieu Jésus avait été crucifié, un jardin, et dans ce jardin, un - pulcre neuf, personne encore n’avait été mis. Ce fut là, parce que ce sépulcre était proche, qu’ils déposèrent Jésus avant la tombée de la nuit. «Ignorez-vous, dit l’Apôtre, que nous tous qui avons été bap - tisés en Jésus-Christ, c’est en Sa mort que nous avons été baptisés? Car nous avons été ensevelis avec Lui par le bap - tême en mourant au péché, afin que, comme le Christ est en - suite sorti du tombeau en ressuscitant d’entre les morts par la gloire du Père, de même, nous aussi, nous marchions dorénavant dans une vie nouvelle.» «Ô Mes enfants, pour obtenir la vie éternelle que Je vous ai acquise à si haut prix, n’ac - cepterez-vous pas de mourir aux choses du monde et de mourir à vous-mêmes pour ne plus vivre que pour Moi? Votre cœur restera-t-il toujours dur comme la pierre? Le don - nerez-vous enfin à votre Dieu qui vous aime infiniment? Ô Mon peuple, que t’ai-Je fait? réponds-Moi.»
XIV. Jésus est déposé dans le sépulcre
Il y a un peu plus d’un demi-kilomètre pour aller du prétoire de Pilate jusqu’au Golgotha, et le chemin est difficilement praticable… Jésus S’avance au milieu d’une foule hostile dont la haine est attisée par les pharisiens et les ennemis du Sauveur… Épuisé par les souffrances endurées depuis la veille, Il tombe à terre… Vous que Pierre, Jacques et Jean ont vu dans la gloire du Thabor, Vous qui avez multiplié les miracles au cours de Votre mission terrestre, Vous le Dieu fort, Vous tombez. Mais Vous Vous relevez courageusement. Donnez-nous la force de faire de même dans toutes les circonstances dures et pénibles de notre vie. «J’ai voulu te relever de l’abîme du péché tu croupissais; est-ce pour cela que tu Me jettes par terre en M’abîmant d’insultes et de blasphèmes, en Me frappant cruellement? – Ô Mon peuple, que t’ai-Je fait? réponds-Moi.»
III. Jésus tombe sous le poids de Sa Croix
Au jour de la présentation au Temple, le vieillard Siméon avait prédit à la Vierge Marie: «Un glaive de douleur transpercera Votre cœur.» À la lettre, cette prophétie s’est réalisée depuis la fuite en Égypte jusqu’à ce moment si pénible, jusqu’à celui si proche et si terrible du crucifiement… Ô Marie, Mère des douleurs, nous avons contribué par nos - chés à faire souffrir Votre divin Fils, aidez-nous à les regret - ter, en nous unissant de tout cœur aux tourments que Vous avez endurés pendant la passion de Jésus. «Du haut de la Croix, Je vous ai donné Ma Mère comme le plus précieux trésor de Mon Cœur. Pourquoi continuez-vous de pécher et faites-vous verser à Ma tendre Mère des torrents de larmes? – Ô Mon peuple, que t’ai-Je fait? réponds-Moi.»
IV. Jésus rencontre Sa très sainte Mère
«Et ils obligèrent un certain Simon de Cyrène à porter la croix de Jésus…» C’est ainsi que l’Évangile nous présente Simon, père d’Alexandre et de Rufus. Ce n’est pas par pitié que les bourreaux agissent ainsi à l’égard du divin Condamné. Ils voient Sa faiblesse qui augmente et ils craignent qu’Il ne meure avant d’arriver au calvaire. Ô Jésus, Vous nous avez rachetés librement, mais Vous de - mandez notre coopération. Nous Vous aiderons à porter Votre lourde croix, en acceptant toutes les petites croix que Votre Providence nous réserve; elles serviront à notre sanctification et à l’expiation de nos fautes. «Je vous ai dit que tout ce que vous faites au plus petit d’entre les Miens, c’est à Moi-même que vous le faites. Pourquoi êtes-vous parfois si - chants, si durs envers votre prochain. Quand vous faites souffrir les autres, vous imitez Mes bourreaux, vous Me blessez cruellement. Aidez votre frère à porter sa croix et vous Me soulagerez. – Ô Mon peuple, que t’ai-Je fait? réponds-Moi.»
V. Simon le Cyrénéen aide Jésus à porter Sa Croix
Véronique, une femme qui suivait fidèlement Jésus, franchit les rangs de cette foule cruelle et s’avance avec un voile pour essuyer la face du Sauveur, cette face couverte de sueur, de sang, de crachats, d’ordures, de larmes. Malgré les quolibets, les sarcasmes et les sourires, Véronique accomplit son geste de compassion… Ainsi, quelques amis fidèles ne craignent pas de s’affirmer au moment la cause du Christ semble perdue. Comment nous sommes-nous comportés en de telles occasions? Avons-nous eu le courage de nous affirmer, toujours, fidèles disciples du Christ? Pardon, ô Jésus, pour nos lâchetés, pour nos reniements. «Ô Mes enfants! Vos blasphèmes, vos révoltes sont autant d’ordures lancées à Mon vi - sage. Vous qui M’aimez, que ferez-vous pour Me consoler des outrages dont le monde pécheur M’accable à chaque instant. – Ô Mon peuple, que t’ai-Je fait? réponds-Moi.»
VI. Véronique essuie la Face de Jésus
Malgré l’aide du cyrénéen, Jésus est tellement affaibli qu’Il tombe à terre pour la seconde fois. Il faut une volonté surhu - maine pour maintenir un souffle de vie dans ce corps torturé par la flagellation et le couronnement d’épines, il a perdu beaucoup de sang, et qui est maintenant écrasé par le poids de la croix. Mais ici encore, avec une énergie toute divine, le Sauveur Se relève. Après nos fautes regrettées et pardonnées, nous avons eu à déplorer des rechutes. Comme Vous, ô Jésus, nous voulons malgré tout, courageuse - ment, poursuivre sur le chemin du Calvaire, seul chemin du salut. «J’ai multiplié Mes pardons et miséricordes envers toi. Pourquoi retombes-tu toujours dans les mêmes fautes? Ô Mon enfant, méprises-tu Mon amour, parce que Je te pro - digue si facilement Ma grâce? – Ô Mon peuple, que t’ai-Je fait? réponds-Moi.»
VII. Jésus tombe pour la deuxième fois
Jésus était suivi d’une grande foule de peuple et de femmes qui se frappaient la poitrine et qui se lamentaient sur Lui. Mais Jésus leur dit: «Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur Moi, mais pleurez sur vous et sur vos enfants…» Ainsi, malgré des souffrances intolérables, Jésus pense d’abord aux maux qui vont fondre sur le peuple déicide. Comme la Vôtre, ô Jésus, formez en nous une âme généreuse, sachant oublier ses peines, ses difficultés, ses ennuis pour voir et prévoir les peines des autres, pour les comprendre, et pour venir en aide aux âmes qui en ont besoin. «Ô âmes que J’aime tant! Pleurez, oui, pleurez sur vos péchés qui sont la cause de Mes souffrances. Et surtout, ne rendez pas inutiles les douleurs in - finies de Ma Passion et de Ma mort, en courant à la perdition éternelle. Ô Mon peuple, que t’ai-Je fait? réponds-Moi.»
VIII. Jésus console les filles de Jérusalem
Le cortège s’approche du sommet du calvaire; la faiblesse du Sauveur va s’accentuant et Il tombe pour la troisième fois. Quelles ne durent pas être la crainte et la colère des bour - reaux? N’auront-ils donc qu’un cadavre à fixer sur la croix? Qu’ils se rassurent; même gisant à terre le Christ reste le Dieu fort, le Maître du monde, qui livrera Sa vie quand Il le voudra. Parfois, l’effort que l’on nous demande nous paraît pénible. Il se peut que pendant notre marche vers le bien, nous ayons marqué des temps d’arrêt, de recul, de chutes et de rechutes. Il se peut que nous n’ayons pas cru à l’utilité et à la continuité de nos efforts. Désormais, comme Vous, ô Jésus, et par Votre grâce, nous nous relèverons sans cesse et nous avancerons toujours courageusement. «Pour soutenir ton courage et te donner la force de marcher dans le chemin étroit du Ciel, Je t’ai donné de puissants secours: Je t’ai donné Mon propre Corps dans l’Eucharistie. Je t’ai donné le sacrement de Pénitence pour te purifier. Combien de fois, hélas! tu as négligé de tirer profit de tant de grâces. Ô Mon peuple, que t’ai-Je fait? - ponds-Moi.»
IX. Jésus tombe pour la troisième fois
Les soldats prirent Ses vêtements imbibés de sang et en firent quatre parts, une pour chaque soldat. Ils prirent aussi Sa tu - nique et ils dirent entre eux: «Ne la déchirons pas, mais tirons au sort à qui elle sera.» Ainsi s’accomplissait cette parole de l’Écriture: «Ils se sont partagé Mes vêtements et ils ont tiré Ma tunique au sort.» Vous acceptez et ce surcroît de douleur et cette humiliation, ô Jésus… Les plaies de Vos épaules et de Votre poitrine s’ouvrent de nouveau… c’est pour Vous comme une seconde flagellation. Sous le regard insultant de la foule, Vous voulez expier toutes nos fautes de sensualité… Jésus, qui aimez la pureté, ayez pitié de nous. «Ô Mes chers enfants, vous ne savez plus respecter votre corps comme le temple du Saint-Esprit. Tant de péchés sont provoqués par vos indécences, vos recherches de sa - tisfaction. Combien vous Me faites souffrir! Tant d’âmes vont en enfer par les péchés d’impureté, comme le disait en pleurant Ma Mère à Fatima. Ô Mon peuple, que t’ai-Je fait? réponds-Moi.»
X. Jésus est dépouillé de Ses vêtements
Au sommet du Calvaire, les bourreaux crucifièrent Jésus entre deux criminels condamnés à mourir avec Lui. Avec une précision que leur donne l’habitude, les bourreaux enfoncent les clous dans les poignets et dans les pieds de notre doux Sauveur. Le but que l’on poursuit dans ce supplice du crucifiement n’est pas de faire périr immédiatement le condamné, mais d’accumuler le maximum de souffrance et d’amener la mort lentement. «Ô Mon peuple, Je t’ai élevé de ta misère et Je te prépare une place dans Mon Royaume céleste. Et toi, tu M’as attaché au gibet de la croix. – Ô Mon peuple, que t’ai-Je fait? réponds-Moi.»
XI. Jésus est cloué à la Croix
Tandis que les princes des prêtres ricanent et blasphèment, tandis que les ténèbres s’amoncellent autour du Golgotha et sur Jérusalem, de midi à trois heures, à sept reprises, le Sauveur élève encore la voix. Il prie pour Ses bourreaux, Il promet le paradis au bon larron, Il fait de Sa Mère notre Mère, Il appelle le ciel à Son secours, Il Se plaint d’une soif terrible et après avoir annoncé que tout est consommé, librement, Il rend le dernier soupir en disant dans un grand cri: «Mon Père, Je remets Mon âme entre Vos mains.» «Sachons, dit saint Paul, que notre vieil homme a été crucifié avec Jésus, afin que désormais nous ne soyons plus esclaves du péché… Car, en tant que le Christ est mort pour le péché, Il est mort une fois pour toutes… Vous donc aussi, regardez-vous comme morts au péché, et comme ne vivant plus que pour Dieu en Jésus-Christ notre Seigneur.» «Ô Mon peuple, Je suis venu sur la terre pour te donner la vie éternelle. Et toi, tu Me fais mourir de la mort la plus cruelle et la plus ignominieuse. Ô Mon peuple, que t’ai-Je fait? réponds-Moi.»
XII. Jésus meurt sur la Croix pour notre salut
Au pied de la croix de Jésus se tenaient debout Sa Mère, la sœur de Sa Mère, Marie femme de Cléophas et Marie- Madeleine… Peintres, sculpteurs, statuaires ont reproduit cette scène de la Piéta: Marie recevant sur Ses genoux le corps exsangue et - figuré de Son divin Fils. Mais personne n’a pu traduire la dou - leur de notre Mère, corédemptrice avec Jésus. «Ô Mère, source d’amour, dit le Stabat Mater, faites-moi sentir la violence de Vos douleurs, afin que je pleure avec Vous. «Faites que mon cœur s’embrase d’amour pour le Christ, mon Dieu, afin que je puisse Lui plaire. «Ô sainte Mère, fixez les plaies du Crucifié fortement en mon cœur.» Gravez dans mon cœur l’amour et les douleurs de Votre Fils. Son amour, afin que pour Lui, je sacrifie tout ce qui m’éloigne de Lui; Ses douleurs, afin que par amour pour Lui, j’accepte toute douleur avec un courage chrétien. «Ô Mes enfants, ayez pitié de Ma Mère et la vôtre, qui pleure des torrents de larmes et souffre pour Son peuple qui refuse de se convertir. Ne permettez pas que Ses larmes soient versées en vain. Travaillez de toutes vos forces avec Elle, par la prière et la péni - tence, au salut des âmes de vos frères. – Ô Mon peuple, que t’ai-Je fait? réponds-Moi.»
XIII. Jésus est descendu de la Croix et remis à Sa Mère
adaptation O.D.M. du missel de Dom Gaspar Lefebvre, 1954
Ô Sainte Mère des Douleurs, imprimez dans mon pauvre cœur les Plaies de mon doux Sauveur!
Prions. Ô Dieu, qui avez voulu sanctifier la croix, ce signe de vie, par le sang précieux de Votre Fils unique, accordez à tous ceux qui se glorifient dans cette croix sainte, la grâce de pouvoir se glorifier aussi, en tout temps et en tout lieu, de Votre puissante protection, par le même Jésus-Christ Notre-Seigneur. Ainsi soit-il.
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Ô Jésus Crucifié! aidez-nous à porter notre croix comme Vous avez porté la Vôtre!

Chemin de la Croix

de l’âme aimante

Prière préparatoire. En union avec Marie, la Mère des douleurs, nous allons, ô Jésus, parcourir la voie doulou - reuse par laquelle Vous avez passé pour consommer notre rédemption au calvaire. Puisse cette méditation des principaux mys - tères de Votre passion nous remplir le cœur de componction pour nos péchés et de reconnais - sance pour Votre grand amour à notre égard.
Caïphe et le sanhédrin ont condamné Jésus à mort. Mais la Palestine est un pays tributaire de Rome et il faut l’autorisation du procurateur pour exécuter la sentence… Par peur des Juifs qu’il méprise, par peur de perdre sa place et d’encourir la disgrâce de César, Pilate permet d’in - fliger à Jésus le supplice réservé aux esclaves, le supplice de la croix. «Par amour pour toi, Je suis descendu du Ciel pour Me faire homme; toi, tu M’as livré à la mort après M’avoir flagellé. Je t’ai enseigné le chemin du Ciel; et toi tu M’as mené au prétoire de Pilate. Ô Mon peuple, que t’ai-Je fait? réponds-Moi.»
I. Jésus est condamné à mort
D’après la coutume, les condamnés à la croix de - vaient porter l’instrument de leur supplice: deux morceaux de bois mal équarris et disposés en forme de T. «Il a été mis au rang des malfaiteurs», avait écrit Isaïe, et comme les bri - gands, les perturbateurs de l’ordre public, les es - claves révoltés, le Christ, le Fils de Dieu fait homme parcourt les rues de Jérusalem, chargé de Sa croix. «Est-ce parce que Je t’ai donné tous les dons du Ciel, que tu as préparé une croix à ton Sauveur? Ô Mon peuple, que t’ai-Je fait? réponds-Moi.»
II. Jésus est chargé de Sa Croix
Joseph d’Arimathie et Nicodème prennent le corps de Jésus et l’enve - loppent de linceuls, avec des aromates comme c’était la coutume d’ense - velir chez les Juifs. Or, il y avait, dans le lieu Jésus avait été crucifié, un jar - din, et dans ce jardin, un sépulcre neuf, per - sonne encore n’avait été mis. Ce fut là, parce que ce sépulcre était proche, qu’ils déposèrent Jésus avant la tombée de la nuit. «Ignorez-vous, dit l’Apôtre, que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, c’est en Sa mort que nous avons été baptisés? Car nous avons été en - sevelis avec Lui par le baptême en mourant au péché, afin que, comme le Christ est ensuite sorti du tombeau en ressuscitant d’entre les morts par la gloire du Père, de même, nous aussi, nous mar - chions dorénavant dans une vie nouvelle.» «Ô Mes enfants, pour obtenir la vie éternelle que Je vous ai acquise à si haut prix, n’accepterez-vous pas de mourir aux choses du monde et de mourir à vous- mêmes pour ne plus vivre que pour Moi? Votre cœur restera-t-il toujours dur comme la pierre? Le don - nerez-vous enfin à votre Dieu qui vous aime infini - ment? Ô Mon peuple, que t’ai-Je fait? réponds- Moi.»
XIV. Jésus est déposé dans le sépulcre
Au jour de la présentation au Temple, le vieillard Siméon avait prédit à la Vierge Marie: «Un glaive de douleur transpercera Votre cœur.» À la lettre, cette prophétie s’est réa - lisée depuis la fuite en Égypte jusqu’à ce moment si pénible, jusqu’à celui si proche et si terrible du crucifiement… Ô Marie, Mère des douleurs, nous avons contribué par nos péchés à faire souffrir Votre divin Fils, aidez-nous à les regretter, en nous unissant de tout cœur aux tourments que Vous avez endurés pen - dant la passion de Jésus. «Du haut de la Croix, Je vous ai donné Ma Mère comme le plus précieux trésor de Mon Cœur. Pourquoi continuez-vous de pécher et faites-vous verser à Ma tendre Mère des torrents de larmes? Ô Mon peuple, que t’ai-Je fait? réponds-Moi.»
IV. Jésus rencontre Sa très sainte Mère
«Et ils obligèrent un cer - tain Simon de Cyrène à porter la croix de Jésus…» C’est ainsi que l’Évangile nous présente Simon, père d’Alexandre et de Rufus. Ce n’est pas par pitié que les bourreaux agissent ainsi à l’égard du divin Condamné. Ils voient Sa faiblesse qui augmente et ils craignent qu’Il ne meure avant d’arriver au calvaire. Ô Jésus, Vous nous avez rachetés librement, mais Vous demandez notre coopération. Nous Vous aide - rons à porter Votre lourde croix, en acceptant toutes les petites croix que Votre Providence nous réserve; elles serviront à notre sanctification et à l’expiation de nos fautes. «Je vous ai dit que tout ce que vous faites au plus petit d’entre les Miens, c’est à Moi-même que vous le faites. Pourquoi êtes-vous parfois si méchants, si durs envers votre prochain. Quand vous faites souf - frir les autres, vous imitez Mes bourreaux, vous Me blessez cruellement. Aidez votre frère à porter sa croix et vous Me soulagerez. Ô Mon peuple, que t’ai-Je fait? réponds-Moi.»
V. Simon le Cyrénéen aide Jésus à porter Sa Croix
Véronique, une femme qui suivait fidèlement Jésus, franchit les rangs de cette foule cruelle et s’avance avec un voile pour essuyer la face du Sauveur, cette face couverte de sueur, de sang, de crachats, d’or - dures, de larmes. Malgré les quolibets, les sar - casmes et les sourires, Véronique accomplit son geste de compassion… Ainsi, quelques amis fidèles ne craignent pas de s’affirmer au moment la cause du Christ semble perdue. Comment nous sommes-nous comportés en de telles occasions? Avons-nous eu le courage de nous affirmer, toujours, fidèles disciples du Christ? Pardon, ô Jésus, pour nos lâchetés, pour nos reniements. «Ô Mes enfants! Vos blasphèmes, vos révoltes sont autant d’ordures lancées à Mon visage. Vous qui M’aimez, que ferez-vous pour Me consoler des ou - trages dont le monde pécheur M’accable à chaque instant. Ô Mon peuple, que t’ai-Je fait? réponds- Moi.»
VI. Véronique essuie la Face de Jésus
Malgré l’aide du cyré - néen, Jésus est telle - ment affaibli qu’Il tombe à terre pour la seconde fois. Il faut une volonté surhu - maine pour maintenir un souffle de vie dans ce corps torturé par la flagellation et le cou - ronnement d’épines, il a perdu beaucoup de sang, et qui est maintenant écrasé par le poids de la croix. Mais ici encore, avec une énergie toute divine, le Sauveur Se relève. Après nos fautes regrettées et pardonnées, nous avons eu à déplorer des rechutes. Comme Vous, ô Jésus, nous voulons malgré tout, courageusement, poursuivre sur le chemin du Calvaire, seul chemin du salut. «J’ai multiplié Mes pardons et miséricordes envers toi. Pourquoi retombes-tu toujours dans les mêmes fautes? Ô Mon enfant, méprises-tu Mon amour, parce que Je te prodigue si facilement Ma grâce? Ô Mon peuple, que t’ai-Je fait? réponds-Moi.»
VII. Jésus tombe pour la deuxième fois
Jésus était suivi d’une grande foule de peuple et de femmes qui se frap - paient la poitrine et qui se lamentaient sur Lui. Mais Jésus leur dit: «Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur Moi, mais pleurez sur vous et sur vos enfants…» Ainsi, malgré des souf - frances intolérables, Jésus pense d’abord aux maux qui vont fondre sur le peuple déicide. Comme la Vôtre, ô Jésus, formez en nous une âme généreuse, sachant oublier ses peines, ses difficul - tés, ses ennuis pour voir et prévoir les peines des autres, pour les comprendre, et pour venir en aide aux âmes qui en ont besoin. «Ô âmes que J’aime tant! Pleurez, oui, pleurez sur vos péchés qui sont la cause de Mes souffrances. Et surtout, ne rendez pas inutiles les douleurs infinies de Ma Passion et de Ma mort, en courant à la perdi - tion éternelle. Ô Mon peuple, que t’ai-Je fait? - ponds-Moi.»
VIII. Jésus console les filles de Jérusalem
Le cortège s’approche du sommet du calvaire; la faiblesse du Sauveur va s’accentuant et Il tombe pour la troisième fois. Quelles ne durent pas être la crainte et la colère des bourreaux? N’auront-ils donc qu’un cadavre à fixer sur la croix? Qu’ils se rassurent; même gisant à terre le Christ reste le Dieu fort, le Maître du monde, qui livrera Sa vie quand Il le voudra. Parfois, l’effort que l’on nous demande nous paraît pénible. Il se peut que pendant notre marche vers le bien, nous ayons marqué des temps d’arrêt, de recul, de chutes et de rechutes. Il se peut que nous n’ayons pas cru à l’utilité et à la continuité de nos efforts. Désormais, comme Vous, ô Jésus, et par Votre grâce, nous nous relèverons sans cesse et nous avancerons toujours courageusement. «Pour soutenir ton courage et te donner la force de marcher dans le chemin étroit du Ciel, Je t’ai donné de puissants secours: Je t’ai donné Mon propre Corps dans l’Eucharistie. Je t’ai donné le sacrement de Pénitence pour te purifier. Combien de fois, hélas! tu as négligé de tirer profit de tant de grâces. – Ô Mon peuple, que t’ai-Je fait? réponds-Moi.»
IX. Jésus tombe pour la troisième fois
Les soldats prirent Ses - tements imbibés de sang et en firent quatre parts, une pour chaque soldat. Ils prirent aussi Sa tunique et ils dirent entre eux: «Ne la déchirons pas, mais tirons au sort à qui elle sera.» Ainsi s’accomplissait cette parole de l’Écriture: «Ils se sont partagé Mes vête - ments et ils ont tiré Ma tunique au sort.» Vous acceptez et ce surcroît de douleur et cette hu - miliation, ô Jésus… Les plaies de Vos épaules et de Votre poitrine s’ouvrent de nouveau… c’est pour Vous comme une seconde flagellation. Sous le re - gard insultant de la foule, Vous voulez expier toutes nos fautes de sensualité… Jésus, qui aimez la pureté, ayez pitié de nous. «Ô Mes chers enfants, vous ne savez plus respecter votre corps comme le temple du Saint-Esprit. Tant de péchés sont provoqués par vos indécences, vos recherches de satisfaction. Combien vous Me faites souffrir! Tant d’âmes vont en enfer par les péchés d’impureté, comme le disait en pleurant Ma Mère à Fatima. Ô Mon peuple, que t’ai-Je fait? réponds- Moi.»
X. Jésus est dépouillé de Ses vêtements
Au sommet du Calvaire, les bourreaux crucifièrent Jésus entre deux criminels condamnés à mourir avec Lui. Avec une précision que leur donne l’habitude, les bourreaux enfoncent les clous dans les poignets et dans les pieds de notre doux Sauveur. Le but que l’on poursuit dans ce supplice du crucifiement n’est pas de faire périr immédiatement le condamné, mais d’accu - muler le maximum de souffrance et d’amener la mort lentement. «Ô Mon peuple, Je t’ai élevé de ta misère et Je te prépare une place dans Mon Royaume céleste. Et toi, tu M’as attaché au gibet de la croix. Ô Mon peuple, que t’ai-Je fait? réponds-Moi.»
XI. Jésus est cloué à la Croix
Tandis que les princes des prêtres ricanent et blas - phèment, tandis que les ténèbres s’amoncellent autour du Golgotha et sur Jérusalem, de midi à trois heures, à sept reprises, le Sauveur élève encore la voix. Il prie pour Ses bour - reaux, Il promet le paradis au bon larron, Il fait de Sa Mère notre Mère, Il ap - pelle le ciel à Son secours, Il Se plaint d’une soif ter - rible et après avoir annoncé que tout est consommé, librement, Il rend le dernier soupir en disant dans un grand cri: «Mon Père, Je remets Mon âme entre Vos mains.» «Sachons, dit saint Paul, que notre vieil homme a été crucifié avec Jésus, afin que désormais nous ne soyons plus esclaves du péché… Car, en tant que le Christ est mort pour le péché, Il est mort une fois pour toutes… Vous donc aussi, regardez-vous comme morts au péché, et comme ne vivant plus que pour Dieu en Jésus-Christ notre Seigneur.» «Ô Mon peuple, Je suis venu sur la terre pour te donner la vie éternelle. Et toi, tu Me fais mourir de la mort la plus cruelle et la plus ignominieuse. Ô Mon peuple, que t’ai-Je fait? réponds-Moi.»
XII. Jésus meurt sur la Croix pour notre salut
Au pied de la croix de Jésus se tenaient debout Sa Mère, la sœur de Sa Mère, Marie femme de Cléophas et Marie-Madeleine… Peintres, sculpteurs, sta - tuaires ont reproduit cette scène de la Piéta: Marie recevant sur Ses genoux le corps exsangue et défiguré de Son divin Fils. Mais personne n’a pu traduire la douleur de notre Mère, corédemptrice avec Jésus. «Ô Mère, source d’amour, dit le Stabat Mater, faites-moi sentir la violence de Vos douleurs, afin que je pleure avec Vous. «Faites que mon cœur s’embrase d’amour pour le Christ, mon Dieu, afin que je puisse Lui plaire. «Ô sainte Mère, fixez les plaies du Crucifié forte - ment en mon cœur.» Gravez dans mon cœur l’amour et les douleurs de Votre Fils. Son amour, afin que pour Lui, je sacrifie tout ce qui m’éloigne de Lui; Ses douleurs, afin que par amour pour Lui, j’accepte toute douleur avec un courage chrétien. «Ô Mes enfants, ayez pitié de Ma Mère et la vôtre, qui pleure des torrents de larmes et souffre pour Son peuple qui refuse de se convertir. Ne permettez pas que Ses larmes soient versées en vain. Travaillez de toutes vos forces avec Elle, par la prière et la - nitence, au salut des âmes de vos frères. Ô Mon peuple, que t’ai-Je fait? réponds-Moi.»
XIII. Jésus est descendu de la Croix et remis à Sa Mère
Il y a un peu plus d’un demi-kilomètre pour aller du prétoire de Pilate jusqu’au Golgotha, et le chemin est difficilement praticable… Jésus S’avance au milieu d’une foule hostile dont la haine est attisée par les phari - siens et les ennemis du Sauveur… Épuisé par les souffrances endurées de - puis la veille, Il tombe à terre… Vous que Pierre, Jacques et Jean ont vu dans la gloire du Thabor, Vous qui avez multiplié les miracles au cours de Votre mission terrestre, Vous le Dieu fort, Vous tombez. Mais Vous Vous relevez courageuse - ment. Donnez-nous la force de faire de même dans toutes les circonstances dures et pénibles de notre vie. «J’ai voulu te relever de l’abîme du péché tu croupissais; est-ce pour cela que tu Me jettes par terre en M’abîmant d’insultes et de blasphèmes, en Me frappant cruellement? Ô Mon peuple, que t’ai- Je fait? réponds-Moi.»
III. Jésus tombe sous le poids de Sa Croix
Prions. Ô Dieu, qui avez voulu sanctifier la croix, ce signe de vie, par le sang précieux de Votre Fils unique, accordez à tous ceux qui se glorifient dans cette croix sainte, la grâce de pouvoir se glorifier aussi, en tout temps et en tout lieu, de Votre puissante protection, par le même Jésus-Christ Notre-Seigneur. Ainsi soit-il.
Ô Sainte Mère des Douleurs, imprimez dans mon pauvre cœur les Plaies de mon doux Sauveur!
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