Ô Jésus Crucifié! aidez-nous à porter notre croix comme Vous avez porté la Vôtre!

Chemin de la Croix

médité par Père Jean-Grégoire de la Trinité

Prière préparatoire. Vierge sainte qui avez été si intimement liée à la Passion de Votre divin Fils, notre Sauveur, accompagnez-nous dans ce Chemin de la Croix, instruisez-nous Vous-même, montrez-nous ce que Votre divin Fils a souffert pour nous. Vous saviez, dès Sa nais - sance, que cet Enfant devait être immolé pour le salut du monde et Vous avez pleine - ment accepté ce sacrifice. Vous êtes devenue la Vierge des Douleurs. Très Sainte Mère, transpercez nos cœurs si durs, à la vue des souffrances infinies de notre Sauveur. Faites que le souvenir de la Passion soit gravé dans nos cœurs et nos esprits; il nous sera aisé ensuite d’aimer notre Sauveur, de marcher sur Ses traces en portant notre croix. «Si quelqu’un veut marcher à Ma suite, nous dit Jésus, qu’il prenne sa croix chaque jour et qu’il Me suive.» Nous ne pouvons pas être chrétiens sans prendre notre croix, sans accepter de la porter à la suite de Jésus sur le chemin du Calvaire.
Considérons notre Sauveur acceptant la condamnation, Lui l’innocence et la sainteté mêmes, alors que nous, les vrais coupables, nous voulons toujours nous excu - ser, nous disculper, trouver des raisons pour diminuer la gravité de nos manquements. Nous nous trompons sur nous-mêmes, nous n’aimons pas nous regarder en face et connaître la réalité de nos misères. Nous essayons de nous disculper en attribuant nos fautes, soit aux lacunes de l’éducation reçue, soit à notre milieu ou aux tendances de notre tempérament; mais rarement nous nous disons coupables. Frappons- nous la poitrine et demandons à Jésus de faire tomber de nos yeux les écailles que sont nos illusions. Accusons-nous humblement. Jésus, l’innocence même, accepte d’être le grand coupable à notre place. Il prend sur Lui tous nos péchés. Il devient le plus grand des pécheurs, parce que nous ne voulons pas porter nos fautes. Ainsi chargé de tous les péchés de l’humanité, Jésus a encouru la colère de Son divin Père. En contemplant Jésus condamné à mort, demandons la grâce de reconnaître nos torts, de nous humilier, de ne pas chercher à trouver des excuses. Nous recon - naître pauvres pécheurs, voilà la première condition pour bénéficier des fruits de la Rédemption acquis par la douloureuse Passion de notre Sauveur. Cessons de nous justifier, de nous excuser ou de rejeter la faute sur les autres!
I. Jésus est condamné à mort
Jésus accepte la croix, Il accepte de souffrir pour nous qui rejetons la croix. Nous refusons la souffrance, nous la déclarons injuste tandis qu’elle est pure justice. Si Jésus, notre Sauveur, n’avait pas accepté de souffrir pour nous, nous serions tous perdus. Sans les mérites infinis acquis par la sainte Passion de Notre-Seigneur, sans Son infinie miséricorde, nous serions tous condamnés. Remercions Jésus et rappelons-nous particulière - ment les grands faits d’amour accomplis dans Sa Passion. Remercions-Le de nous sauver presque malgré nous. En effet, si Dieu nous envoie des souffrances, des épreuves de toutes sortes, c’est pour nous sauver comme malgré nous. Les hommes se perdraient, ils iraient en enfer, si Dieu les laissait vivre dans la facilité, car «le chemin du ciel est étroit». Dans Sa bonté et Sa miséricorde, ne voulant pas que les fruits de Sa Rédemption soient inutiles, Dieu envoie des souffrances de tout genre aux pauvres humains. Demandons la grâce de profiter de ces souffrances en les acceptant avec beaucoup d’amour. Baisons la croix que Dieu nous présente. Oui, mes frères et mes sœurs, soyons reconnaissants pour le bienfait de la croix qu’est la souffrance sous toutes ses formes. La croix est le plus grand don que Dieu puisse nous accorder sur la terre; c’est le don qu’Il offre à Ses plus chers amis. Elle est le signe des prédesti - nés, le signe infaillible de la miséricorde et de la prédestination divines. Remercions-en Dieu de tout cœur et demandons-Lui l’amour de la croix.
II. Jésus est chargé de Sa Croix
Jésus est mis au tombeau pour nous enseigner que nous devons être, nous aussi, dépouillés du vieil homme et ensevelis avec Jésus, si nous voulons ressusciter avec notre divin Maître, à une vie nouvelle, une vie toute d’amour et de générosité. Que par les mérites de Sa sainte Passion, Jésus fasse ce miracle en notre faveur! La Passion et la mort du Dieu fait homme est le fait le plus extraordinaire de l’histoire de l’humanité. Jamais on ne pourra l’effacer. On parle de toutes sortes d’évé - nements, mais l’événement de Jésus mourant pour l’humanité est le plus grand de tous. Tous les autres événements s’éclipsent à côté de celui-là. Ô Jésus, à la fin de ce chemin de Croix, par les mérites infinis que Vous nous avez acquis, obtenez-nous la grâce d’une vie nouvelle, d’une transformation miracu - leuse, d’une conversion sincère.
Méditations du Chemin de la Croix Méditations du Chemin de la Croix
Ô Sainte Mère des Douleurs, imprimez dans mon pauvre cœur les Plaies de mon doux Sauveur!
Jésus avait subi une si sanglante flagellation que sans un miracle, Il n’aurait pu porter la croix et Se rendre jusqu’au Calvaire. Les prophètes avaient annoncé que le Sauveur serait suspendu au bois. Tels étaient les des - seins de Dieu: Son Fils bien-aimé devait mourir cruci - fié. Demandons à Dieu la grâce de nous rendre, nous aussi, jusqu’au bout de notre chemin, d’accomplir notre pèlerinage terrestre tel que Dieu nous le trace. Demandons de tenir jusqu’à la fin, de persévérer quoi qu’il arrive, malgré les épreuves et les douleurs de la vie, afin d’obtenir la récompense promise aux âmes qui persévèrent jusqu’à la fin. Demandons cette persévérance par les mérites de la sainte Passion de Jésus. Chaque jour, à chaque instant si possible, contemplons notre Sauveur nous précé - dant sur le chemin du Calvaire. La route nous paraîtra moins ardue si nous gar - dons les yeux fixés sur Lui. Le chemin du Calvaire a été, pour ainsi dire, l’apothéose de la vie de notre Sauveur, le résumé de Son existence sur la terre: un chemin de croix perpétuel. Les événements tragiques, commémorés chaque année au cours de la semaine sainte, n’ont été que la Passion extérieure et finale de Notre-Seigneur. Toute Sa vie durant Il a souffert Sa réelle Passion, et la Très Sainte Vierge y a été associée. La Passion de Jésus a commencé dès Sa naissance. Dans Sa prescience, Il connaissait toutes Ses douleurs à venir, Il souffrait surtout à la vue de tant d’âmes rebelles à la grâce et qui piétineraient Ses dons, tant d’âmes qui mépriseraient Sa sainte Passion et les avances d’amour de Dieu envers l’humanité. Cette vue était la réelle Passion de Notre-Seigneur et de Sa Très Sainte Mère, la Mère des Douleurs. Quand Marie présenta Son Jésus au Temple, le vieillard Siméon Lui dit: «Cet Enfant sera un sujet de chute ou de relèvement pour un grand nombre, un signe en butte à la contradiction, et Vous-même, un glaive de douleur transpercera Votre âme.» Demandons donc la grâce de marcher courageusement à la suite de Jésus et de Marie, de prendre notre croix tous les jours, comme Notre-Seigneur nous le de - mande dans l’Évangile: «Celui qui veut être Mon disciple, qu’il se renonce, qu’il prenne sa croix chaque jour et qu’il Me suive.» Demandons cette grâce par les mérites de la sainte Passion de notre Sauveur.
III. Jésus tombe sous le poids de Sa Croix
Notre-Seigneur et la Très sainte Vierge Marie furent toujours très unis; ils ne faisaient qu’Un. Au cours de la Passion, notre bonne Mère a été intimement liée à Son divin Fils, Elle L’a suivi sur le chemin du Calvaire et a partagé Ses souffrances au plus haut point. Ce n’est pas sans raison que nous L’appelons la Mère des Douleurs, Notre-Dame des Sept Douleurs. Demandons à la Très Sainte Vierge Marie d’intercéder pour nous auprès de Son divin Fils afin que nos âmes, rachetées à si haut prix, soient purifiées par la miséri - corde divine. Demandons que beaucoup d’âmes dans le monde ressentent les fruits et les bienfaits de la Passion de Notre-Seigneur. Que cette sainte Passion répande des grâces exceptionnelles sur notre famille spirituelle, sur toute la chrétienté et sur tant d’âmes engagées sur le chemin de la perdition. Ô Très Sainte Mère, Vous qui avez tant souffert avec Votre divin Fils, intercédez pour nous auprès de notre Sauveur, intercédez auprès du Père Éternel pour que, par les mérites de la sainte Passion, des grâces exceptionnelles nous soient accor - dées: grâces de conversion pour nous-mêmes, grâces pour la sainte Église, pour l’humanité entière, principalement pour tous ceux qui souffrent sur la terre, afin que toutes ces souffrances ne soient pas vaines, mais qu’elles soient, par un mi - racle de Dieu, identifiées à celles de Jésus. Seigneur Jésus, que Votre précieux Sang purifie les âmes pour lesquelles Vous êtes mort avec tant d’amour. Mon Jésus, pardon et miséricorde, par les mérites de Vos saintes Plaies et les souffrances de Votre Mère. Père Éternel, par le Cœur Douloureux et Immaculé de Marie, je Vous offre les plaies de Notre-Seigneur Jésus-Christ, pour guérir celles de nos âmes.
IV. Jésus rencontre Sa très sainte Mère
Tous les jours, dans notre prochain souffrant et frappé par l’épreuve, Jésus Lui-même Se présente à nous sur le chemin du Calvaire. Demandons la grâce d’imiter le geste de Simon en L’aidant à porter Sa Croix. «Ce que vous faites au moindre des Miens, a dit Jésus, c’est à Moi que vous le faites.» Nous manquons de foi. Pauvres pécheurs que nous sommes, pauvres enténébrés, nous ne savons pas re - connaître Jésus qui passe tous les jours et plusieurs fois par jour sur notre chemin, comme Il passa jadis sur le chemin de Simon le Cyrénéen. Demandons à Dieu de savoir reconnaître Jésus qui continue Sa Passion dans Ses membres souffrants. Nous sommes parfois tentés d’envier les spectateurs de la Passion temporelle de Jésus, de cette Passion qui s’est déroulée à Jérusalem il y a deux mille ans. Mais cette même Passion se per - pétue sans cesse parmi nous, en faveur de l’humanité; elle se renouvelle mysti - quement à tout instant du jour et de la nuit sur nos autels, et elle se renouvelle aussi dans la vie des membres souffrants du corps mystique de Jésus. Demandons l’esprit de foi pour savoir aider Jésus dans notre prochain, par une bonne parole ou un geste secourable.
V. Simon le Cyrénéen aide Jésus à porter Sa Croix
Cette femme courageuse voit son Sauveur tout défiguré; elle ne craint pas, elle s’élance à travers la foule pour aller essuyer le visage ensanglanté de Jésus. Oh! comme elle est chanceuse! Mais le bonheur de cette femme est le nôtre; nous l’oublions… Tous les jours nous pouvons essuyer la face meurtrie de Jésus, dans notre prochain. Tous les jours, nous pouvons également proclamer pu - bliquement notre attachement à Jésus, en nous mon - trant fidèles à Ses commandements, à Son Évangile et à toutes Ses volontés. Véronique a prouvé d’une manière éclatante son amour pour Jésus, mais nous pouvons, nous aussi, prouver cet amour cent fois le jour, si nous le voulons. Nos gestes ne seront peut-être pas aussi spectaculaires, ni posés dans des occasions aussi exceptionnelles, mais ils n’en seront pas moins des preuves réelles. Nous aimons le spectaculaire, nous aimons l’exceptionnel, mais nous manquons d’amour. Pourquoi Véronique a-t-elle posé ce geste si courageux, alors que les Apôtres, eux, s’enfuyaient? C’est parce qu’elle aimait et l’amour donne des ailes. Demandons cette grande grâce de l’amour de Dieu. Que Jésus, par Sa sainte Passion, embrase nos cœurs de Son amour, cet amour qui nous rendra tout facile et prêts à tout pour notre Dieu.
VI. Véronique essuie la Face de Jésus
Sur le chemin du Calvaire, nous voyons Jésus brutalisé, maltraité, injurié et nous en sommes indignés. Nous oublions que c’est nous, présents dans ces bourreaux qui, par nos péchés, avons donné pouvoir à Satan de massacrer Jésus. Nous sommes les grands coupables de la Passion de Jésus et nous aimerions jouer aux inno - cents. Oublions-nous que, pour un rien, nous sommes souvent prêts à mettre Jésus à la torture? Nous Le met - tons en balance pour un vil plaisir, une petite satisfac - tion. Nous préférons un rien de la terre à Jésus, notre Sauveur, notre Dieu; nous sommes prêts à enfreindre les saints commandements de Dieu, les saints désirs de Dieu pour notre contentement Pour si peu, nous foulons aux pieds les dons de Dieu et nous renonçons à Sa grâce. Nous mettons Dieu en parallèle avec des choses vulgaires, sans valeur, parfois même honteuses, et nous voudrions avoir bonne conscience, passer pour des innocents. Pardon, Seigneur, pardon! Nous Vous demandons la grâce de nous faire com - prendre la malice de nos fautes, la gravité de toutes nos désobéissances à Vos commandements et Vos saintes Volontés. Faites-nous comprendre, ô Jésus, la malice de nos actes et accordez nous la grâce de la conversion. Mon Jésus, pardon et miséricorde, par les mérites de Vos saintes Plaies et les souffrances de Votre Mère.
VII. Jésus tombe pour la deuxième fois
«Ne pleurez pas sur Moi, mais pleurez sur vous et sur vos enfants», dit Jésus aux filles de Jérusalem. La vraie tristesse, c’est le péché; ce n’est pas la Passion elle- même. Tous les malheurs sont venus sur la terre par le péché. Comme des hypocrites, continuellement nous déplo - rons les malheurs qui s’abattent sur le monde, comme s’ils venaient des autres; nous sommes tous coupables. Il nous faut, pauvres humains, admettre cette culpabi - lité, nous frapper humblement la poitrine. Oui, notre Sauveur a souffert à cause de nos propres péchés et de ceux du monde entier. Nos premiers parents ont désobéi à Dieu, ils ont rejeté Sa Volonté en écoutant le démon qui leur disait: Dieu veut vous tenir dans l’ignorance, sous Son joug; ne tenez pas compte de Lui. Émancipez-vous, libérez-vous. Vous serez comme des dieux, vous connaîtrez le bien et le mal… Notre mère Ève a écouté ces propos; elle et Adam s’y sont laissés prendre. L’histoire se répète… L’orgueil de l’homme qui veut surpasser Dieu, voilà la source de tous les mal - heurs. Pourquoi tant de souffrances sur la terre? Pourquoi tant de guerres, tant de pauvreté, tant de gens qui meurent de faim? Tous ces malheurs arrivent parce que l’homme se détourne de Dieu; il ne suit pas le chemin que Dieu lui a tracé. Il écoute la voix de Satan jaloux du bonheur que Dieu destine à l’homme dans l’éternité. Dieu nous trace le chemin pour être heureux avec Lui. Même dès ce monde, les serviteurs de Dieu ont la joie et la paix, malgré leurs souffrances. La plus grande tristesse est que l’homme, en général, ne veut pas marcher selon la Voie tracée par Dieu dans Ses commandements et dans Son Évangile. Les hommes dérogent de ce chemin qui mène directement au ciel, et tous les mal - heurs s’ensuivent: guerres, injustices, souffrances de toute espèce. Quand l’homme prend vraiment le chemin de Dieu, il devient «serviteur de Dieu», et améliore ainsi la condition de l’humanité. Mais il n’y en a pas assez… il nous fau - drait des milliers de saint François d’Assise, des milliers de saint Curé d’Ars ou de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus qui, comme tant d’autres Saints, sont passés sur la terre en faisant le bien. Ce sont des personnes de cette sorte qui améliorent réellement le sort de l’humanité. Rien ne changera sur terre tant que nous ne voudrons pas comprendre cette vérité et revenir à Dieu, en marchant étroitement unis à Jésus et à Marie. Nous pouvons déplorer tant et plus la situation mondiale, mais en dehors de l’amendement concret de notre vie, toutes nos lamentations resteront stériles.
VIII. Jésus console les filles de Jérusalem
Jésus, le Dieu fort, S’est revêtu de notre humanité, Il a pris sur Lui nos faiblesses pour nous rendre forts. «Sans Moi, vous ne pouvez rien faire», dit-Il. Mais «je puis tout en Celui qui me fortifie», écrit saint Paul. Ô Jésus, donnez-nous la force, le courage pour porter notre croix jusqu’à la fin, pour observer Vos comman - dements, pour Vous obéir en toutes choses, afin de de - venir des sauveurs avec Vous, avec Votre Très Sainte Mère, Corédemptrice du genre humain. Donnez-nous, ô Jésus, la grâce d’être des hosties im - molées et crucifiées avec Vous. Donnez-nous Votre force, Jésus, nous Vous la demandons humblement. Nous reconnaissons humble - ment que sans Vous, nous ne sommes que de pauvres humains, faibles, fragiles et inconstants. Que par les mérites de Votre sainte Passion nos âmes soient forti - fiées, afin que nous devenions Vos serviteurs en marchant sur les traces de tous les Saints qui Vous ont servi avec tant d’amour! Faites que nous devenions vrai - ment Vos Apôtres des Derniers Temps pour enflammer la chrétienté, enflammer le cœur de nos frères et sœurs, afin que l’humanité connaisse des jours meilleurs. Par les mérites de Votre sainte Passion, nous Vous en supplions, donnez-nous cette grâce, ô mon Dieu. «Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime.» Cette preuve d’amour, Vous l’avez donnée… Vous aviez déjà dépensé Votre vie goutte à goutte, mais Vous vouliez, dans un spectacle in - oubliable, nous donner des preuves tangibles, irréfutables, de l’amour infini que Vous aviez pour Vos si indignes créatures. Nous Vous en remercions et nous vou - lons Vous rendre cet amour, aidés de Votre sainte grâce et de Votre force. Prenez possession de nos personnes, vivez en nous. Que ce ne soit plus nous qui vivions, mais que nous puissions dire comme Votre apôtre saint Paul: «C’est le Christ qui vit en moi.» Venez en nous, Jésus! Prenez possession de nos personnes, vivez dans nos personnes. Nous voulons nous donner; prenez-nous!
IX. Jésus tombe pour la troisième fois
Jésus, la dignité, la pureté mêmes S’est laissé dépouiller devant la foule, Il a accepté de subir cet affront pour ex - pier les indécences des hommes, les impuretés et les scandales. Dieu avait créé l’homme tout lumineux, resplendissant de la gloire de Dieu. Tout comme la Très Sainte Vierge que l’Écriture Sainte appelle «la Femme revêtue du Soleil», ainsi, l’homme avait lui-même pour vêtement cette splendeur de la divinité, mais il l’a perdue par le péché, comme nous le rapporte la Genèse: Après le péché, nos premiers parents s’aperçurent qu’ils étaient nus et ils eurent honte. Ils se firent des vêtements avec des feuilles d’arbre pour couvrir leur nudité. Ce n’est pas une gloire d’être nu; c’est un déshonneur. Nous voyons dans la nature les oiseaux ornés de beaux plu - mages, les animaux recouverts de belles fourrures; mais par le péché, l’homme a été laissé dans sa nudité. Jésus étant devenu le pécheur par excellence, l’homme de péché parce qu’Il a pris sur Lui les péchés de toute l’humanité devait donc subir le sort, la punition du pécheur et être dépouillé. Demandons pardon à Dieu de toutes nos indécences, de tous nos manques de pu - deur, de toutes nos immodesties. Demandons pardon pour nous-mêmes et pour toute l’humanité dont nous sommes responsables. Nous ne pouvons pas dire comme Caïn: «Suis-je responsable de mon frère?» Oui, nous sommes responsables. Et si nous étions plus donnés à Dieu, l’humanité se - rait meilleure. Nous nous disons chrétiens, apôtres et disciples du Christ, nous prétendons l’être, mais très souvent nos idées sont bien loin de celles du Christ. Ne jouons pas aux innocents! Nous avons tous notre part de culpabilité dans toutes les tristesses qui arrivent sur la terre. Que de fois ne sommes-nous pas tentés de regarder notre prochain de haut, de le critiquer, pendant que ce pauvre prochain aurait besoin de nos prières, de nos - nitences. Les âmes ont besoin de nos suffrages, des mérites de Jésus-Christ que nous pourrions leur obtenir par l’offrande du Saint Sacrifice de la messe. Demandons à Dieu de toucher nos cœurs, de nous ouvrir les yeux sur nos misères et de nous donner la grâce de nous convertir, pour devenir de vrais chrétiens, de vrais disciples de Jésus-Christ.
X. Jésus est dépouillé de Ses vêtements
Demandons à Jésus la grâce d’être cloués avec Lui sur la croix, de nous unir intimement à Lui, afin que nous ne fassions qu’un par nos pensées, nos désirs, nos volon - tés, nos sentiments. Que rien en nous ne soit étranger à Notre-Seigneur, mais que tout en nous soit conforme à Ses pensées, à Ses désirs, à Ses volontés, à Ses senti - ments. Aimons ce qu’Il aime et soyons vraiment cruci - fiés avec Jésus, «victimes de Jésus et de Jésus crucifié», comme le demande la Très Sainte Vierge dans la Règle de l’Ordre de la Mère de Dieu. Chaque jour, demandons à Notre-Seigneur la grâce d’une union intime avec Lui, que Ses saintes Plaies soient sans cesse présentes à notre esprit, n’oubliant jamais les marques d’amour infini que notre Sauveur nous a données.
XI. Jésus est cloué à la Croix
Contemplons notre divin Sauveur élevé entre ciel et terre. Sa Très Sainte Mère est recevant Ses dernières paroles: «Femme, voilà Votre fils; fils, voilà votre Mère.» Jésus nous a tout donné et; à cette heure su - prême, Il nous donne ce qu’il Lui reste de plus précieux sur terre: Il nous donne Sa Mère, Il nous La donne pour le temps et pour l’éternité. Dans la personne de saint Jean, nous avons tous reçu ce précieux cadeau; nous sommes devenus les enfants de Marie. Nous ne pour - rons jamais en être assez reconnaissants envers Dieu. Demandons à cette Mère des Douleurs d’imprimer pro - fondément dans nos cœurs les plaies de Jésus crucifié. Demandons-Lui de nous instruire des choses du ciel. Nous sommes si bornés… Tous ces mystères de notre religion, en particulier ce grand mystère de notre Rédemption, nous dépassent. Un Dieu Se faisant homme et mourant pour Ses créatures! Qui pourra le comprendre? C’est un mystère d’amour. C’est quelque chose que nous ne pouvons pas concevoir dans notre petite tête humaine, mais c’est une réalité. Un mystère est une chose qui dépasse l’intelligence humaine mais c’est quand même une réalité. Notre Sauveur est mort pour nous; nous de - vons y réfléchir le plus souvent possible. Ô Dieu notre Père, regardez le Cœur de Votre cher Fils qui nous a tant aimés, et à cause de lui faites-nous miséricorde.
XII. Jésus meurt sur la Croix pour notre salut
Contemplons Jésus défiguré, la tête couronnée d’épines, le corps tout déchiré. Toutes Ses plaies nous révèlent l’amour de Dieu pour nous. Qui d’entre nous serait prêt à subir un tourment à la place de son pro - chain? Ce serait une grande preuve d’amour dont personne ne pourrait douter. Si quelqu’un parmi nous était condamné à subir tous les tourments que Jésus a subis: la flagellation, le couron - nement d’épines, le crucifiement, et qu’un autre venait lui dire: «Non, non, mon ami, laissez-moi; je vais prendre votre place. Je vais tout souffrir cela à votre place», pourriez-vous douter un instant de l’amour de cette personne pour vous? C’est ce que Jésus a fait pour nous… Faisons un sérieux examen de conscience. Demandons-nous si vraiment nous marchons sur les traces de Jésus souffrant. Nous passons plutôt notre temps à nous plaindre, à nous lamenter, à penser que les hommes nous font subir des in - justices. Face à Jésus souffrant, réalisons et acceptons une fois pour toutes que nous méritons de souffrir pour l’expiation de nos péchés. C’est le moins que nous puissions faire en ce monde, si nous voulons avoir part au royaume de Jésus.
XIII. Jésus est descendu de la Croix et remis à Sa Mère
Après la Station
XIV. Jésus est déposé dans le sépulcre
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Chemin de la Croix

médité par Père Jean-Grégoire de la Trinité

Prière préparatoire. Vierge sainte qui avez été si intimement liée à la Passion de Votre divin Fils, notre Sauveur, accompa - gnez-nous dans ce Chemin de la Croix, instruisez- nous Vous-même, montrez-nous ce que Votre divin Fils a souffert pour nous. Vous saviez, dès Sa nais - sance, que cet Enfant devait être immolé pour le salut du monde et Vous avez pleinement accepté ce sacrifice. Vous êtes devenue la Vierge des Douleurs. Très Sainte Mère, transpercez nos cœurs si durs, à la vue des souffrances infinies de notre Sauveur. Faites que le souvenir de la Passion soit gravé dans nos cœurs et nos esprits; il nous sera aisé ensuite d’aimer notre Sauveur, de marcher sur Ses traces en portant notre croix. «Si quelqu’un veut marcher à Ma suite, nous dit Jésus, qu’il prenne sa croix chaque jour et qu’il Me suive.» Nous ne pouvons pas être chrétiens sans prendre notre croix, sans accepter de la porter à la suite de Jésus sur le chemin du Calvaire.
Considérons notre Sauveur acceptant la condamnation, Lui l’innocence et la sainteté mêmes, alors que nous, les vrais coupables, nous voulons toujours nous excuser, nous disculper, trouver des raisons pour diminuer la gravité de nos manquements. Nous nous trompons sur nous-mêmes, nous n’aimons pas nous regarder en face et connaître la réalité de nos misères. Nous essayons de nous disculper en attribuant nos fautes, soit aux lacunes de l’éduca - tion reçue, soit à notre milieu ou aux tendances de notre tempérament; mais rarement nous nous di - sons coupables. Frappons-nous la poitrine et de - mandons à Jésus de faire tomber de nos yeux les écailles que sont nos illusions. Accusons-nous humblement. Jésus, l’innocence même, accepte d’être le grand coupable à notre place. Il prend sur Lui tous nos - chés. Il devient le plus grand des pécheurs, parce que nous ne voulons pas porter nos fautes. Ainsi chargé de tous les péchés de l’humanité, Jésus a en - couru la colère de Son divin Père. En contemplant Jésus condamné à mort, deman - dons la grâce de reconnaître nos torts, de nous hu - milier, de ne pas chercher à trouver des excuses. Nous reconnaître pauvres pécheurs, voilà la pre - mière condition pour bénéficier des fruits de la Rédemption acquis par la douloureuse Passion de notre Sauveur. Cessons de nous justifier, de nous excuser ou de rejeter la faute sur les autres!
I. Jésus est condamné à mort
Jésus accepte la croix, Il ac - cepte de souffrir pour nous qui rejetons la croix. Nous re - fusons la souffrance, nous la déclarons injuste tandis qu’elle est pure justice. Si Jésus, notre Sauveur, n’avait pas accepté de souffrir pour nous, nous serions tous per - dus. Sans les mérites infinis acquis par la sainte Passion de Notre-Seigneur, sans Son in - finie miséricorde, nous serions tous condamnés. Remercions Jésus et rappelons-nous particulière - ment les grands faits d’amour accomplis dans Sa Passion. Remercions-Le de nous sauver presque malgré nous. En effet, si Dieu nous envoie des souf - frances, des épreuves de toutes sortes, c’est pour nous sauver comme malgré nous. Les hommes se perdraient, ils iraient en enfer, si Dieu les laissait vivre dans la facilité, car «le chemin du ciel est étroit». Dans Sa bonté et Sa miséricorde, ne voulant pas que les fruits de Sa Rédemption soient inutiles, Dieu envoie des souffrances de tout genre aux pauvres humains. Demandons la grâce de profiter de ces souffrances en les acceptant avec beaucoup d’amour. Baisons la croix que Dieu nous présente. Oui, mes frères et mes sœurs, soyons reconnaissants pour le bienfait de la croix qu’est la souffrance sous toutes ses formes. La croix est le plus grand don que Dieu puisse nous ac - corder sur la terre; c’est le don qu’Il offre à Ses plus chers amis. Elle est le signe des prédestinés, le signe infaillible de la miséricorde et de la prédestination divines. Remercions-en Dieu de tout cœur et de - mandons-Lui l’amour de la croix.
II. Jésus est chargé de Sa Croix
Jésus avait subi une si san - glante flagellation que sans un miracle, Il n’aurait pu porter la croix et Se rendre jusqu’au Calvaire. Les prophètes avaient annoncé que le Sauveur serait suspendu au bois. Tels étaient les desseins de Dieu: Son Fils bien-aimé devait mourir crucifié. Demandons à Dieu la grâce de nous rendre, nous aussi, jusqu’au bout de notre chemin, d’accomplir notre pèlerinage terrestre tel que Dieu nous le trace. Demandons de tenir jusqu’à la fin, de persévérer quoi qu’il arrive, malgré les épreuves et les douleurs de la vie, afin d’obtenir la récompense promise aux âmes qui persévèrent jusqu’à la fin. Demandons cette persévérance par les mérites de la sainte Passion de Jésus. Chaque jour, à chaque ins - tant si possible, contemplons notre Sauveur nous précédant sur le chemin du Calvaire. La route nous paraîtra moins ardue si nous gardons les yeux fixés sur Lui. Le chemin du Calvaire a été, pour ainsi dire, l’apothéose de la vie de notre Sauveur, le résumé de Son existence sur la terre: un chemin de croix per - pétuel. Les événements tragiques, commémorés chaque année au cours de la semaine sainte, n’ont été que la Passion extérieure et finale de Notre- Seigneur. Toute Sa vie durant Il a souffert Sa réelle Passion, et la Très Sainte Vierge y a été associée. La Passion de Jésus a commencé dès Sa naissance. Dans Sa prescience, Il connaissait toutes Ses douleurs à venir, Il souffrait surtout à la vue de tant d’âmes re - belles à la grâce et qui piétineraient Ses dons, tant d’âmes qui mépriseraient Sa sainte Passion et les avances d’amour de Dieu envers l’humanité. Cette vue était la réelle Passion de Notre-Seigneur et de Sa Très Sainte Mère, la Mère des Douleurs. Quand Marie présenta Son Jésus au Temple, le vieillard Siméon Lui dit: «Cet Enfant sera un sujet de chute ou de relèvement pour un grand nombre, un signe en butte à la contradiction, et Vous-même, un glaive de douleur transpercera Votre âme.» Demandons donc la grâce de marcher courageuse - ment à la suite de Jésus et de Marie, de prendre notre croix tous les jours, comme Notre-Seigneur nous le demande dans l’Évangile: «Celui qui veut être Mon disciple, qu’il se renonce, qu’il prenne sa croix chaque jour et qu’il Me suive.» Demandons cette grâce par les mérites de la sainte Passion de notre Sauveur.
III. Jésus tombe sous le poids de Sa Croix
Notre-Seigneur et la Très sainte Vierge Marie furent toujours très unis; ils ne fai - saient qu’Un. Au cours de la Passion, notre bonne Mère a été intimement liée à Son divin Fils, Elle L’a suivi sur le chemin du Calvaire et a par - tagé Ses souffrances au plus haut point. Ce n’est pas sans raison que nous L’appelons la Mère des Douleurs, Notre- Dame des Sept Douleurs. Demandons à la Très Sainte Vierge Marie d’intercé - der pour nous auprès de Son divin Fils afin que nos âmes, rachetées à si haut prix, soient purifiées par la miséricorde divine. Demandons que beaucoup d’âmes dans le monde ressentent les fruits et les bienfaits de la Passion de Notre-Seigneur. Que cette sainte Passion répande des grâces exceptionnelles sur notre famille spirituelle, sur toute la chrétienté et sur tant d’âmes engagées sur le chemin de la perdition. Ô Très Sainte Mère, Vous qui avez tant souffert avec Votre divin Fils, intercédez pour nous auprès de notre Sauveur, intercédez auprès du Père Éternel pour que, par les mérites de la sainte Passion, des grâces exceptionnelles nous soient accordées: grâces de conversion pour nous-mêmes, grâces pour la sainte Église, pour l’humanité entière, prin - cipalement pour tous ceux qui souffrent sur la terre, afin que toutes ces souffrances ne soient pas vaines, mais qu’elles soient, par un miracle de Dieu, identi - fiées à celles de Jésus. Seigneur Jésus, que Votre précieux Sang purifie les âmes pour lesquelles Vous êtes mort avec tant d’amour. Mon Jésus, pardon et miséricorde, par les - rites de Vos saintes Plaies et les souffrances de Votre Mère. Père Éternel, par le Cœur Douloureux et Immaculé de Marie, je Vous offre les plaies de Notre-Seigneur Jésus-Christ, pour guérir celles de nos âmes.
IV. Jésus rencontre Sa très sainte Mère
Cette femme courageuse voit son Sauveur tout défiguré; elle ne craint pas, elle s’élance à travers la foule pour aller es - suyer le visage ensanglanté de Jésus. Oh! comme elle est chanceuse! Mais le bonheur de cette femme est le nôtre; nous l’oublions… Tous les jours nous pouvons essuyer la face meurtrie de Jésus, dans notre prochain. Tous les jours, nous pouvons également proclamer publiquement notre attachement à Jésus, en nous montrant fidèles à Ses commandements, à Son Évangile et à toutes Ses volontés. Véronique a prouvé d’une manière éclatante son amour pour Jésus, mais nous pouvons, nous aussi, prouver cet amour cent fois le jour, si nous le vou - lons. Nos gestes ne seront peut-être pas aussi spec - taculaires, ni posés dans des occasions aussi exceptionnelles, mais ils n’en seront pas moins des preuves réelles. Nous aimons le spectaculaire, nous aimons l’excep - tionnel, mais nous manquons d’amour. Pourquoi Véronique a-t-elle posé ce geste si courageux, alors que les Apôtres, eux, s’enfuyaient? C’est parce qu’elle aimait et l’amour donne des ailes. Demandons cette grande grâce de l’amour de Dieu. Que Jésus, par Sa sainte Passion, embrase nos cœurs de Son amour, cet amour qui nous rendra tout facile et prêts à tout pour notre Dieu.
VI. Véronique essuie la Face de Jésus
Sur le chemin du Calvaire, nous voyons Jésus brutalisé, maltraité, injurié et nous en sommes indignés. Nous ou - blions que c’est nous, pré - sents dans ces bourreaux qui, par nos péchés, avons donné pouvoir à Satan de massacrer Jésus. Nous sommes les grands coupables de la Passion de Jésus et nous ai - merions jouer aux innocents. Oublions-nous que, pour un rien, nous sommes souvent prêts à mettre Jésus à la torture? Nous Le mettons en balance pour un vil plaisir, une petite satisfaction. Nous préférons un rien de la terre à Jésus, notre Sauveur, notre Dieu; nous sommes prêts à enfreindre les saints commandements de Dieu, les saints désirs de Dieu pour notre contente - ment Pour si peu, nous foulons aux pieds les dons de Dieu et nous renonçons à Sa grâce. Nous mettons Dieu en parallèle avec des choses vulgaires, sans valeur, parfois même honteuses, et nous voudrions avoir bonne conscience, passer pour des innocents. Pardon, Seigneur, pardon! Nous Vous demandons la grâce de nous faire comprendre la malice de nos fautes, la gravité de toutes nos désobéissances à Vos commandements et Vos saintes Volontés. Faites-nous comprendre, ô Jésus, la malice de nos actes et accordez nous la grâce de la conversion. Mon Jésus, pardon et miséricorde, par les - rites de Vos saintes Plaies et les souffrances de Votre Mère.
VII. Jésus tombe pour la deuxième fois
«Ne pleurez pas sur Moi, mais pleurez sur vous et sur vos enfants», dit Jésus aux filles de Jérusalem. La vraie tris - tesse, c’est le péché; ce n’est pas la Passion elle-même. Tous les malheurs sont venus sur la terre par le péché. Comme des hypocrites, conti - nuellement nous déplorons les malheurs qui s’abattent sur le monde, comme s’ils venaient des autres; nous sommes tous coupables. Il nous faut, pauvres humains, admettre cette culpabilité, nous frapper humblement la poitrine. Oui, notre Sauveur a souf - fert à cause de nos propres péchés et de ceux du monde entier. Nos premiers parents ont désobéi à Dieu, ils ont re - jeté Sa Volonté en écoutant le démon qui leur disait: Dieu veut vous tenir dans l’ignorance, sous Son joug; ne tenez pas compte de Lui. Émancipez-vous, libérez-vous. Vous serez comme des dieux, vous connaîtrez le bien et le mal… Notre mère Ève a écouté ces propos; elle et Adam s’y sont laissés prendre. L’histoire se répète… L’orgueil de l’homme qui veut surpasser Dieu, voilà la source de tous les malheurs. Pourquoi tant de souffrances sur la terre? Pourquoi tant de guerres, tant de pauvreté, tant de gens qui meurent de faim? Tous ces malheurs arrivent parce que l’homme se détourne de Dieu; il ne suit pas le chemin que Dieu lui a tracé. Il écoute la voix de Satan jaloux du bon - heur que Dieu destine à l’homme dans l’éternité. Dieu nous trace le chemin pour être heureux avec Lui. Même dès ce monde, les serviteurs de Dieu ont la joie et la paix, malgré leurs souffrances. La plus grande tristesse est que l’homme, en géné - ral, ne veut pas marcher selon la Voie tracée par Dieu dans Ses commandements et dans Son Évangile. Les hommes dérogent de ce chemin qui mène directement au ciel, et tous les malheurs s’ensuivent: guerres, injustices, souffrances de toute espèce. Quand l’homme prend vraiment le chemin de Dieu, il devient «serviteur de Dieu», et améliore ainsi la condition de l’humanité. Mais il n’y en a pas assez… il nous faudrait des milliers de saint François d’Assise, des milliers de saint Curé d’Ars ou de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus qui, comme tant d’autres Saints, sont passés sur la terre en faisant le bien. Ce sont des personnes de cette sorte qui améliorent réellement le sort de l’humanité. Rien ne changera sur terre tant que nous ne vou - drons pas comprendre cette vérité et revenir à Dieu, en marchant étroitement unis à Jésus et à Marie. Nous pouvons déplorer tant et plus la situation mondiale, mais en dehors de l’amendement concret de notre vie, toutes nos lamentations resteront stériles.
VIII. Jésus console les filles de Jérusalem
Jésus, le Dieu fort, S’est re - vêtu de notre humanité, Il a pris sur Lui nos faiblesses pour nous rendre forts. «Sans Moi, vous ne pouvez rien faire», dit-Il. Mais «je puis tout en Celui qui me fortifie», écrit saint Paul. Ô Jésus, donnez-nous la force, le courage pour porter notre croix jusqu’à la fin, pour observer Vos commandements, pour Vous obéir en toutes choses, afin de devenir des sauveurs avec Vous, avec Votre Très Sainte Mère, Corédemptrice du genre humain. Donnez-nous, ô Jésus, la grâce d’être des hosties immolées et crucifiées avec Vous. Donnez-nous Votre force, Jésus, nous Vous la demandons hum - blement. Nous reconnaissons humblement que sans Vous, nous ne sommes que de pauvres hu - mains, faibles, fragiles et inconstants. Que par les mérites de Votre sainte Passion nos âmes soient fortifiées, afin que nous devenions Vos serviteurs en marchant sur les traces de tous les Saints qui Vous ont servi avec tant d’amour! Faites que nous devenions vraiment Vos Apôtres des Derniers Temps pour enflammer la chrétienté, enflammer le cœur de nos frères et sœurs, afin que l’humanité connaisse des jours meilleurs. Par les mérites de Votre sainte Passion, nous Vous en supplions, donnez-nous cette grâce, ô mon Dieu. «Il n’y a pas de plus grand amour que de don - ner sa vie pour ceux qu’on aime.» Cette preuve d’amour, Vous l’avez donnée… Vous aviez déjà - pensé Votre vie goutte à goutte, mais Vous vouliez, dans un spectacle inoubliable, nous donner des preuves tangibles, irréfutables, de l’amour infini que Vous aviez pour Vos si indignes créatures. Nous Vous en remercions et nous voulons Vous rendre cet amour, aidés de Votre sainte grâce et de Votre force. Prenez possession de nos personnes, vivez en nous. Que ce ne soit plus nous qui vivions, mais que nous puissions dire comme Votre apôtre saint Paul: «C’est le Christ qui vit en moi.» Venez en nous, Jésus! Prenez possession de nos personnes, vivez dans nos personnes. Nous voulons nous donner; prenez-nous!
IX. Jésus tombe pour la troisième fois
Jésus, la dignité, la pureté mêmes S’est laissé dépouiller devant la foule, Il a accepté de subir cet affront pour expier les indécences des hommes, les impuretés et les scandales. Dieu avait créé l’homme tout lumineux, resplendissant de la gloire de Dieu. Tout comme la Très Sainte Vierge que l’Écriture Sainte appelle «la Femme revêtue du Soleil», ainsi, l’homme avait lui- même pour vêtement cette splendeur de la divinité, mais il l’a perdue par le péché, comme nous le rap - porte la Genèse: Après le péché, nos premiers pa - rents s’aperçurent qu’ils étaient nus et ils eurent honte. Ils se firent des vêtements avec des feuilles d’arbre pour couvrir leur nudité. Ce n’est pas une gloire d’être nu; c’est un déshonneur. Nous voyons dans la nature les oiseaux ornés de beaux plumages, les animaux recouverts de belles fourrures; mais par le péché, l’homme a été laissé dans sa nudité. Jésus étant devenu le pécheur par excellence, l’homme de péché parce qu’Il a pris sur Lui les péchés de toute l’humanité devait donc subir le sort, la punition du pécheur et être dépouillé. Demandons pardon à Dieu de toutes nos indé - cences, de tous nos manques de pudeur, de toutes nos immodesties. Demandons pardon pour nous- mêmes et pour toute l’humanité dont nous sommes responsables. Nous ne pouvons pas dire comme Caïn: «Suis-je responsable de mon frère?» Oui, nous sommes res - ponsables. Et si nous étions plus donnés à Dieu, l’humanité serait meilleure. Nous nous disons chrétiens, apôtres et disciples du Christ, nous pré - tendons l’être, mais très souvent nos idées sont bien loin de celles du Christ. Ne jouons pas aux in - nocents! Nous avons tous notre part de culpabilité dans toutes les tristesses qui arrivent sur la terre. Que de fois ne sommes-nous pas tentés de regarder notre prochain de haut, de le critiquer, pendant que ce pauvre prochain aurait besoin de nos prières, de nos pénitences. Les âmes ont besoin de nos suf - frages, des mérites de Jésus-Christ que nous pour - rions leur obtenir par l’offrande du Saint Sacrifice de la messe. Demandons à Dieu de toucher nos cœurs, de nous ouvrir les yeux sur nos misères et de nous donner la grâce de nous convertir, pour devenir de vrais chré - tiens, de vrais disciples de Jésus-Christ.
X. Jésus est dépouillé de Ses vêtements
Demandons à Jésus la grâce d’être cloués avec Lui sur la croix, de nous unir intime - ment à Lui, afin que nous ne fassions qu’un par nos pen - sées, nos désirs, nos volontés, nos sentiments. Que rien en nous ne soit étranger à Notre- Seigneur, mais que tout en nous soit conforme à Ses pen - sées, à Ses désirs, à Ses volon - tés, à Ses sentiments. Aimons ce qu’Il aime et soyons vraiment crucifiés avec Jésus, «victimes de Jésus et de Jésus crucifié», comme le demande la Très Sainte Vierge dans la Règle de l’Ordre de la Mère de Dieu. Chaque jour, demandons à Notre-Seigneur la grâce d’une union intime avec Lui, que Ses saintes Plaies soient sans cesse présentes à notre esprit, n’ou - bliant jamais les marques d’amour infini que notre Sauveur nous a données.
XI. Jésus est cloué à la Croix
Contemplons notre divin Sauveur élevé entre ciel et terre. Sa Très Sainte Mère est recevant Ses dernières pa - roles: «Femme, voilà Votre fils; fils, voilà votre Mère.» Jésus nous a tout donné et; à cette heure suprême, Il nous donne ce qu’il Lui reste de plus précieux sur terre: Il nous donne Sa Mère, Il nous La donne pour le temps et pour l’éternité. Dans la per - sonne de saint Jean, nous avons tous reçu ce pré - cieux cadeau; nous sommes devenus les enfants de Marie. Nous ne pourrons jamais en être assez re - connaissants envers Dieu. Demandons à cette Mère des Douleurs d’imprimer profondément dans nos cœurs les plaies de Jésus crucifié. Demandons-Lui de nous instruire des choses du ciel. Nous sommes si bornés… Tous ces mystères de notre religion, en particulier ce grand mystère de notre Rédemption, nous dépassent. Un Dieu Se faisant homme et mourant pour Ses créa - tures! Qui pourra le comprendre? C’est un mystère d’amour. C’est quelque chose que nous ne pouvons pas concevoir dans notre petite tête humaine, mais c’est une réalité. Un mystère est une chose qui - passe l’intelligence humaine mais c’est quand même une réalité. Notre Sauveur est mort pour nous; nous devons y réfléchir le plus souvent possible. Ô Dieu notre Père, regardez le Cœur de Votre cher Fils qui nous a tant aimés, et à cause de lui faites- nous miséricorde.
XII. Jésus meurt sur la Croix pour notre salut
Contemplons Jésus défiguré, la tête couronnée d’épines, le corps tout déchiré. Toutes Ses plaies nous révèlent l’amour de Dieu pour nous. Qui d’entre nous serait prêt à subir un tourment à la place de son prochain? Ce serait une grande preuve d’amour dont personne ne pourrait douter. Si quelqu’un parmi nous était condamné à subir tous les tourments que Jésus a subis: la flagellation, le couronnement d’épines, le crucifiement, et qu’un autre venait lui dire: «Non, non, mon ami, laissez-moi; je vais prendre votre place. Je vais tout souffrir cela à votre place», pour - riez-vous douter un instant de l’amour de cette personne pour vous? C’est ce que Jésus a fait pour nous… Faisons un sérieux examen de conscience. Demandons-nous si vraiment nous marchons sur les traces de Jésus souffrant. Nous passons plutôt notre temps à nous plaindre, à nous lamenter, à penser que les hommes nous font subir des injus - tices. Face à Jésus souffrant, réalisons et acceptons une fois pour toutes que nous méritons de souffrir pour l’expiation de nos péchés. C’est le moins que nous puissions faire en ce monde, si nous voulons avoir part au royaume de Jésus.
XIII. Jésus est descendu de la Croix et remis à Sa Mère
Ô Sainte Mère des Douleurs, imprimez dans mon pauvre cœur les Plaies de mon doux Sauveur!
Tous les jours, dans notre prochain souffrant et frappé par l’épreuve, Jésus Lui- même Se présente à nous sur le chemin du Calvaire. Demandons la grâce d’imiter le geste de Simon en L’aidant à porter Sa Croix. «Ce que vous faites au moindre des Miens, a dit Jésus, c’est à Moi que vous le faites.» Nous manquons de foi. Pauvres pécheurs que nous sommes, pauvres enténébrés, nous ne savons pas reconnaître Jésus qui passe tous les jours et plu - sieurs fois par jour sur notre chemin, comme Il passa jadis sur le chemin de Simon le Cyrénéen. Demandons à Dieu de savoir reconnaître Jésus qui continue Sa Passion dans Ses membres souffrants. Nous sommes parfois tentés d’envier les specta - teurs de la Passion temporelle de Jésus, de cette Passion qui s’est déroulée à Jérusalem il y a deux mille ans. Mais cette même Passion se perpétue sans cesse parmi nous, en faveur de l’humanité; elle se renouvelle mystiquement à tout instant du jour et de la nuit sur nos autels, et elle se renouvelle aussi dans la vie des membres souffrants du corps mystique de Jésus. Demandons l’esprit de foi pour savoir aider Jésus dans notre prochain, par une bonne parole ou un geste secourable.
V. Simon le Cyrénéen aide Jésus à porter Sa Croix
Jésus est mis au tombeau pour nous enseigner que nous devons être, nous aussi, dépouillés du vieil homme et ensevelis avec Jésus, si nous voulons res - susciter avec notre divin Maître, à une vie nouvelle, une vie toute d’amour et de générosité. Que par les mérites de Sa sainte Passion, Jésus fasse ce mi - racle en notre faveur! La Passion et la mort du Dieu fait homme est le fait le plus extraordinaire de l’histoire de l’humanité. Jamais on ne pourra l’effacer. On parle de toutes sortes d’événements, mais l’événement de Jésus mourant pour l’humanité est le plus grand de tous. Tous les autres événements s’éclipsent à côté de celui-là. Ô Jésus, à la fin de ce chemin de Croix, par les - rites infinis que Vous nous avez acquis, obtenez- nous la grâce d’une vie nouvelle, d’une transformation miraculeuse, d’une conversion sincère.
XIV. Jésus est déposé dans le sépulcre
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