Ô Jésus Crucifié! aidez-nous à porter notre croix comme Vous avez porté la Vôtre!

Chemin de la Croix

pour demander la contrition

Prière préparatoire. Ô Jésus, notre aimable Sauveur! nous voici humblement prosternés à Vos pieds, afin d’implorer Votre divine miséricorde pour nous et pour les âmes des fidèles qui sont morts. Daignez nous appliquer à tous les mérites infinis de Votre sainte passion, que nous allons méditer. Faites que dans cette voie de soupirs et de larmes nous entrons, nos cœurs soient tellement contrits et repentants, que nous embrassions avec joie toutes les contradictions, les souffrances et les humiliations de cette vie. Et Vous, ô divine Marie, qui la première nous avez enseigné à faire le Chemin de la Croix, obtenez de l’adorable Trinité qu’Elle daigne accepter, en réparation de tant d’injures qui Lui sont faites, les affections de douleur et d’amour dont l’Esprit vivificateur nous favori - sera pendant ce saint exercice.
Prières avant la Station
Considérons la soumission admirable de Jésus, lorsqu’Il re - çoit cette injuste sentence, et tâchons de bien nous persuader que ce ne fut pas seulement Pilate qui Le condamna, mais nous tous ici présents, et tous les pécheurs de l’univers qui demandaient Sa mort. Disons-Lui donc, pénétrés de la plus vive douleur: Ô adorable Jésus! puisque ce sont nos crimes qui Vous ont conduit au tré - pas, faites que nous les détestions de tout notre cœur, afin que notre repentir et notre pénitence nous obtiennent pardon et miséricorde.
I. Jésus est condamné à mort
Considérons avec quelle douceur notre divin Maître reçoit sur Ses épaules meurtries et ensanglantées le terrible instrument de Son supplice. C’est ainsi qu’Il veut nous enseigner à porter notre croix, en acceptant avec la plus grande résignation, les maux qui nous sont envoyés du Ciel, ou qui nous viennent de la part des créatures. Ô doux Jésus! ce n’était point à Vous à porter cette croix, puisque Vous étiez innocent; mais à nous, misérables pécheurs, chargés de toutes sortes d’iniquités. Donnez-nous donc la force de Vous imiter, en supportant sans murmure les revers et les disgrâces de cette vie, qui, dans l’ordre de Votre Providence paternelle, doivent être pour nous l’occasion de satisfaire à Votre justice, et le moyen d’arriver à la céleste Patrie.
II. Jésus est chargé de Sa Croix
Voici donc, ô Jésus, notre cher Rédempteur, voici donc re - pose Votre Corps adorable, le précieux gage de notre salut! Faites que notre plus grande consolation, dans cette vallée de larmes, soit de nous occuper des supplices et de la mort igno - minieuse que Vous avez endurés pour nous racheter. Et, parce que Vous n’avez voulu être placé dans un sépulcre nouveau que pour nous faire connaître que c’était avec un nouveau cœur que nous devions nous approcher de Vous dans le sacrement de Votre amour, daignez nous purifier de toutes nos taches, et nous rendre dignes de nous asseoir souvent à Votre sacré banquet. Ensevelissez dans ce même tombeau toutes nos iniquités et nos convoitises, afin que, mourant à nos passions et à toutes les choses d’ici-bas, pour mener avec Vous une vie cachée en Dieu, nous méritions de faire une fin heureuse, et de Vous contempler à découvert dans la splendeur de Votre gloire.
XIV. Jésus est déposé dans le sépulcre
Considérons Jésus-Christ entré dans la route du Calvaire. Le sang qu’Il avait répandu dans la flagellation et le couronne - ment d’épines L’a tellement affaibli, qu’Il tombe sous Son pesant fardeau et ne Se relève qu’après les outrages les plus sanglants, qu’Il endure sans témoigner aucun sentiment d’indignation. Voilà comment Il a voulu expier toutes nos chutes, et nous apprendre à nous relever par les austérités de la pénitence, quand nous avons eu le malheur de tomber dans l’abîme du péché. Ô bon Jésus! tendez-nous une main secourable, au milieu de tant de dangers auxquels nous sommes exposés. Daignez nous fortifier dans nos faiblesses, afin qu’après Vous avoir suivi courageusement sur le Calvaire, nous puissions y goûter les fruits délicieux de l’arbre de vie, et devenir éternellement heureux avec Vous.
III. Jésus tombe sous le poids de Sa Croix
Considérons combien il fut douloureux pour ce divin Fils, de voir cette Mère chérie dans des circonstances si cruelles; et pour Marie, de voir Son aimable Fils traîné inhumainement par une troupe de scélérats, au milieu d’un peuple innom - brable qui Le charge d’injures. À cette vue, Son cœur maternel est percé de mille glaives, et est livré à toutes les angoisses. Elle voudrait délivrer notre Sauveur, et L’arracher des mains de Ses bourreaux; mais Elle sait qu’il faut que notre salut s’opère ainsi. Unissant donc le sacrifice de Son amour à celui de Son Fils, Elle partage toutes Ses souffrances, et S’attache à Lui jusqu’au dernier soupir. Ô Marie, Mère de douleur! obtenez-nous cet amour ardent avec lequel Vous avez accompagné Jésus-Christ sur la mon - tagne sainte, et cette fermeté que Vous avez fait paraître au pied de la Croix, afin que nous y demeurions constamment avec Vous, et que rien ne puisse jamais nous en séparer.
IV. Jésus rencontre Sa très sainte Mère
Considérons la grande bonté de Jésus-Christ envers nous. S’Il permet qu’on L’aide à porter Sa Croix, ce n’est pas qu’Il manque de force, étant Celui qui soutient l’univers; mais Il veut nous enseigner à unir nos souffrances aux Siennes, et à partager avec Lui Son calice d’amertume. Ô Jésus, notre Maître! Vous en avez bu le plus amer, et Vous ne nous en avez laissé que la plus petite partie. Ne permettez pas que nous soyons assez ennemis de nous-mêmes pour la refuser. Faites, au contraire, que nous l’acceptions volontiers, afin de nous rendre dignes de participer aux torrents de - lices dont Vous enivrez Vos Élus dans la terre des vivants.
V. Simon le Cyrénéen aide Jésus à porter Sa Croix
Considérons l’action héroïque de cette sainte femme qui s’avance à travers la foule des soldats, pour voir son divin Maître. Elle L’aperçoit tout couvert de crachats, de poussière, de sueur et de sang. Un tel spectacle attendrit son âme jusqu’aux larmes; et son amour la mettant au-dessus de toute crainte, elle s’approche de Jésus, essuie ce visage défiguré, cette auguste face qui ravit tous les Saints, devant laquelle les Anges se couvrent de leurs ailes, ne pouvant en soutenir l’éclat. Ô Jésus, le plus beau des enfants des hommes, en quel état Vous a réduit Votre amour pour nous! Non, jamais Vous n’avez été plus digne de nos adorations et de nos hommages. Nous Vous adorons donc, et prosternés devant Votre divine Majesté, nous Vous sup - plions d’oublier toutes nos offenses, et de rendre à notre âme son ancienne beauté, qu’elle a perdue par le péché.
VI. Véronique essuie la Face de Jésus
Considérons l’Homme-Dieu succombant encore. Con tem - plons cette sainte victime étendue par terre sous le faix hor - rible du bois de Son sacrifice, exposée de nouveau à la cruauté des soldats et de Ses meurtriers. C’est encore pour nous don - ner des preuves de Son amour infini, que Jésus-Christ permet cette seconde chute. Il veut aussi nous montrer par que, re - tombant si souvent dans le péché, nous ne devons néanmoins jamais perdre confiance, mais tout espérer de Sa miséricorde; et qu’au milieu des plus grandes afflictions, il ne faut pas se laisser aller au découragement; que la voie du Ciel est semée de ronces et d’épines; que, pour être glorifié, il faut aupara - vant passer par le creuset des souffrances. Ô Jésus, notre force! préservez-nous de toute rechute, et ne permettez pas que nous ayons le malheur, en nous perdant, de rendre inutiles tant de fatigues et de peines que Vous avez endurées pour nous délivrer de la mort éternelle.
VII. Jésus tombe pour la deuxième fois
Admirons ici la générosité incomparable de Jésus-Christ. Il oublie, pour ainsi dire, Ses propres souffrances, afin de ne S’occuper que de celles des saintes femmes, et de leur procu - rer les consolations dont elles avaient besoin dans le grand abattement Son état déplorable les avait jetées. En leur re - commandant de ne point pleurer sur Lui, mais plutôt sur elles-mêmes et sur leur perfide patrie, Il nous a fait sentir que Son cœur serait peu sensible à notre compassion, si nous ne commencions par pleurer nos péchés, qui sont la seule cause de Ses douleurs. Ô aimable Jésus, vrai consolateur des âmes affligées! daignez jeter sur nous des regards de tendresse et de miséricorde; faites-nous la grâce de Vous accompagner constamment dans le chemin de la Croix avec les filles de Jérusalem, afin d’y entendre, comme elles, des paroles de vie, et d’y jouir de Vos ineffables consolations.
VIII. Jésus console les filles de Jérusalem
Considérons l’adorable Jésus arrivé au sommet du Calvaire. Il jette alors Ses regards sur le lieu Il va bientôt être sacrifié à la fureur de Ses ennemis. Ce qui L’occupe en ce moment, ce sont nos chutes sans fin, et l’inutilité de Son sang pour le grand nombre des pécheurs. Cette pensée cruelle Le consterne et afflige Son tendre cœur, plus que tous les sup - plices qu’Il doit encore souffrir. Elle jette Son âme dans une profonde tristesse et dans un si cruel abattement, que Ses forces venant à Lui manquer comme dans Son agonie, Il Se laisse aller la face contre terre. Ô Jésus, victime d’amour! voici donc que Vous allez être im - molé pour le salut des hommes. Daignez nous appliquer les mérites de Votre sacrifice dans le temps, afin que nous puissions Vous offrir celui de nos louanges pendant l’éternité.
IX. Jésus tombe pour la troisième fois
Considérons combien fut grande la douleur de Jésus-Christ, lorsque les bourreaux Lui arrachèrent Ses habits. Toutes les plaies qu’Il avait reçues, et qui avaient collé Sa robe contre Sa chair sacrée, se rouvrirent en ce moment, pour Lui faire souf - frir à la fois tous les tourments de la flagellation. Mais ce qui Lui fut encore bien plus sensible, c’était de Se voir exposé tout nu à la vue d’une foule immense de spectateurs. Ô Jésus, divin Agneau! Vous voilà donc parvenu au lieu de Votre supplice, sans que Vous ayez ouvert la bouche pour Vous plaindre. Ah! que Votre silence est éloquent et éner - gique! avec quelle force ne nous prêche-t-il pas la nécessité de réprimer nos impatiences et nos murmures. Vous Vous laissez encore dépouiller de Vos vêtements, pour expier le malheur que nous avons eu de perdre le don précieux de la grâce. Daignez donc nous le faire recouvrer, et nous - pouiller entièrement du vieil homme, afin que nous ne vivions plus que selon les senti - ments de Votre cœur adorable.
X. Jésus est dépouillé de Ses vêtements
Considérons Jésus-Christ S’offrant à Ses bourreaux pour être crucifié, et S’étendant Lui-même sur l’arbre de la Croix. Quel tourment ne dut-Il pas endurer dans le temps que les coups de marteau enfonçaient les clous dans Ses pieds et dans Ses mains adorables! Alors Sa chair se déchire, Ses os se froissent, Ses nerfs se rompent, Ses veines se brisent, le sang, coulant à grands flots épuise Ses forces, et ajoute, à de si horribles sup - plices, celui de la soif la plus ardente. Ô péché, maudit péché! c’est toi qui fus la cause de cette mer de douleurs dans laquelle nous contemplons la Victime de notre salut. Ah! chrétiens, quel excès d’amour, quelle im - mense charité! Qu’à cette vue nos cœurs se déchirent et s’embrasent, qu’ils renoncent à tous les plaisirs de la terre! qu’ils soient sans cesse cru - cifiés avec celui de Jésus, et que nos yeux versent jour et nuit des torrents de larmes!
XI. Jésus est cloué à la Croix
Considérons Jésus, le Dieu de toute sainteté expirant entre deux scélérats, et admirons la douceur et la force de Son amour. Il demande à Son Père le pardon de Ses bourreaux, Il promet Sa gloire au bon larron; Il recommande Sa Mère au disciple bien-aimé; Il remet Son âme entre les mains de Son Père; Il annonce que tout est consommé, et Il expire pour nous. Dans le même instant, toutes les créatures publient Sa divinité; la nature entière s’attriste, et semble vouloir s’anéantir, en voyant expirer son Créateur. Ô pécheurs! n’y aura-t-il que vous qui demeurerez insen - sibles à ce spectacle si attendrissant? Jetez un regard sur votre Sauveur, voyez l’état affreux vos crimes L’ont réduit. Il vous pardonne cependant, si votre repentir est sincère: Il a Ses pieds attachés pour vous attendre, Ses bras étendus pour vous recevoir, Son côté ouvert et Son cœur blessé pour répandre sur vous toutes les grâces, Sa tête penchée peur vous donner le baiser de paix et de réconciliation. Accourons donc tous auprès de Sa Croix, et mourons pour Lui, puisqu’Il est mort pour nous.
XII. Jésus meurt sur la Croix pour notre salut
Considérons la douleur extrême de cette tendre Mère, après la mort de Jésus, Son divin Fils. Elle reçoit ce pieux dépôt entre Ses bras, Elle contemple Son visage pâle, sanglant et défiguré; Elle voit Ses yeux éteints, Sa bouche fermée, Son côté ouvert, Ses mains et Ses pieds percés. Cette vue est pour Elle un mar - tyre ineffable, et dont Dieu seul peut connaître tout le prix. Ô Marie! c’est nous qui sommes la cause de Votre affliction, et ce sont nos péchés qui ont transpercé Votre âme en attachant Jésus-Christ à la Croix! Daignez, ô Mère de miséricorde, obte - nir notre pardon, et nous permettre d’adorer dans Vos bras notre amour crucifié. Imprimez tellement dans nos âmes les douleurs que Vous avez ressenties au pied de la croix, que nous n’en perdions jamais le souvenir.
XIII. Jésus est descendu de la Croix et remis à Sa Mère
Ô Sainte Mère des Douleurs, imprimez dans mon pauvre cœur les Plaies de mon doux Sauveur!
Prions. Ô Dieu, qui avez voulu sanctifier la croix, ce signe de vie, par le sang précieux de Votre Fils unique, accordez à tous ceux qui se glorifient dans cette croix sainte, la grâce de pouvoir se glorifier aussi, en tout temps et en tout lieu, de Votre puissante protec - tion, par le même Jésus-Christ Notre-Seigneur. Ainsi soit-il.
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Ô Jésus Crucifié! aidez-nous à porter notre croix comme Vous avez porté la Vôtre!

Chemin de la Croix

pour demander la contrition

Prière préparatoire. Ô Jésus, notre aimable Sauveur! nous voici humblement prosternés à Vos pieds, afin d’im - plorer Votre divine miséricorde pour nous et pour les âmes des fidèles qui sont morts. Daignez nous appliquer à tous les mérites infi - nis de Votre sainte passion, que nous allons méditer. Faites que dans cette voie de soupirs et de larmes nous entrons, nos cœurs soient tellement contrits et repentants, que nous em - brassions avec joie toutes les contradictions, les souffrances et les humiliations de cette vie. Et Vous, ô divine Marie, qui la première nous avez enseigné à faire le Chemin de la Croix, ob - tenez de l’adorable Trinité qu’Elle daigne ac - cepter, en réparation de tant d’injures qui Lui sont faites, les affections de douleur et d’amour dont l’Esprit vivificateur nous favorisera pen - dant ce saint exercice.
Considérons la soumis - sion admirable de Jésus, lorsqu’Il reçoit cette in - juste sentence, et tâchons de bien nous persuader que ce ne fut pas seule - ment Pilate qui Le condamna, mais nous tous ici présents, et tous les pécheurs de l’univers qui demandaient Sa mort. Disons-Lui donc, pénétrés de la plus vive douleur: Ô adorable Jésus! puisque ce sont nos crimes qui Vous ont conduit au trépas, faites que nous les détestions de tout notre cœur, afin que notre repentir et notre pénitence nous ob - tiennent pardon et miséricorde.
I. Jésus est condamné à mort
Considérons avec quelle douceur notre divin Maître reçoit sur Ses épaules meurtries et en - sanglantées le terrible instrument de Son sup - plice. C’est ainsi qu’Il veut nous enseigner à porter notre croix, en acceptant avec la plus grande rési - gnation, les maux qui nous sont envoyés du Ciel, ou qui nous viennent de la part des créatures. Ô doux Jésus! ce n’était point à Vous à porter cette croix, puisque Vous étiez innocent; mais à nous, misérables pécheurs, chargés de toutes sortes d’iniquités. Donnez-nous donc la force de Vous imiter, en supportant sans murmure les revers et les disgrâces de cette vie, qui, dans l’ordre de Votre Providence paternelle, doivent être pour nous l’oc - casion de satisfaire à Votre justice, et le moyen d’arriver à la céleste Patrie.
II. Jésus est chargé de Sa Croix
Voici donc, ô Jésus, notre cher Rédempteur, voici donc repose Votre Corps adorable, le pré - cieux gage de notre salut! Faites que notre plus grande consolation, dans cette vallée de larmes, soit de nous occuper des sup - plices et de la mort igno - minieuse que Vous avez endurés pour nous racheter. Et, parce que Vous n’avez voulu être placé dans un sépulcre nouveau que pour nous faire connaître que c’était avec un nouveau cœur que nous devions nous approcher de Vous dans le sacrement de Votre amour, daignez nous purifier de toutes nos taches, et nous rendre dignes de nous asseoir souvent à Votre sacré banquet. Ensevelissez dans ce même tombeau toutes nos iniquités et nos convoitises, afin que, mourant à nos passions et à toutes les choses d’ici-bas, pour mener avec Vous une vie cachée en Dieu, nous méritions de faire une fin heureuse, et de Vous contempler à découvert dans la splendeur de Votre gloire.
XIV. Jésus est déposé dans le sépulcre
Considérons combien il fut douloureux pour ce divin Fils, de voir cette Mère chérie dans des cir - constances si cruelles; et pour Marie, de voir Son aimable Fils traîné inhu - mainement par une troupe de scélérats, au milieu d’un peuple in - nombrable qui Le charge d’injures. À cette vue, Son cœur maternel est percé de mille glaives, et est livré à toutes les angoisses. Elle voudrait délivrer notre Sauveur, et L’arracher des mains de Ses bourreaux; mais Elle sait qu’il faut que notre salut s’opère ainsi. Unissant donc le sa - crifice de Son amour à celui de Son Fils, Elle partage toutes Ses souffrances, et S’attache à Lui jusqu’au dernier soupir. Ô Marie, Mère de douleur! obtenez-nous cet amour ardent avec lequel Vous avez accompagné Jésus- Christ sur la montagne sainte, et cette fermeté que Vous avez fait paraître au pied de la Croix, afin que nous y demeurions constamment avec Vous, et que rien ne puisse jamais nous en séparer.
IV. Jésus rencontre Sa très sainte Mère
Considérons la grande bonté de Jésus-Christ en - vers nous. S’Il permet qu’on L’aide à porter Sa Croix, ce n’est pas qu’Il manque de force, étant Celui qui soutient l’uni - vers; mais Il veut nous enseigner à unir nos souffrances aux Siennes, et à partager avec Lui Son calice d’amertume. Ô Jésus, notre Maître! Vous en avez bu le plus amer, et Vous ne nous en avez laissé que la plus petite partie. Ne permettez pas que nous soyons assez en - nemis de nous-mêmes pour la refuser. Faites, au contraire, que nous l’acceptions volontiers, afin de nous rendre dignes de participer aux torrents de délices dont Vous enivrez Vos Élus dans la terre des vivants.
V. Simon le Cyrénéen aide Jésus à porter Sa Croix
Considérons l’action - roïque de cette sainte femme qui s’avance à tra - vers la foule des soldats, pour voir son divin Maître. Elle L’aperçoit tout couvert de crachats, de poussière, de sueur et de sang. Un tel spectacle attendrit son âme jusqu’aux larmes; et son amour la mettant au-des - sus de toute crainte, elle s’approche de Jésus, essuie ce visage défiguré, cette auguste face qui ravit tous les Saints, devant la - quelle les Anges se couvrent de leurs ailes, ne pou - vant en soutenir l’éclat. Ô Jésus, le plus beau des enfants des hommes, en quel état Vous a réduit Votre amour pour nous! Non, jamais Vous n’avez été plus digne de nos adorations et de nos hommages. Nous Vous adorons donc, et prosternés devant Votre divine Majesté, nous Vous supplions d’oublier toutes nos offenses, et de rendre à notre âme son ancienne beauté, qu’elle a perdue par le péché.
VI. Véronique essuie la Face de Jésus
C o n s i d é r o n s l’Homme-Dieu suc - combant encore. Con - tem plons cette sainte victime étendue par terre sous le faix hor - rible du bois de Son sacrifice, exposée de nouveau à la cruauté des soldats et de Ses meurtriers. C’est en - core pour nous donner des preuves de Son amour infini, que Jésus-Christ permet cette seconde chute. Il veut aussi nous montrer par que, retombant si souvent dans le péché, nous ne devons néanmoins jamais perdre confiance, mais tout espérer de Sa miséricorde; et qu’au milieu des plus grandes afflictions, il ne faut pas se laisser aller au découragement; que la voie du Ciel est semée de ronces et d’épines; que, pour être glorifié, il faut auparavant passer par le creuset des souffrances. Ô Jésus, notre force! préservez-nous de toute re - chute, et ne permettez pas que nous ayons le mal - heur, en nous perdant, de rendre inutiles tant de fatigues et de peines que Vous avez endurées pour nous délivrer de la mort éternelle.
VII. Jésus tombe pour la deuxième fois
Admirons ici la générosité incomparable de Jésus- Christ. Il oublie, pour ainsi dire, Ses propres souf - frances, afin de ne S’occu - per que de celles des saintes femmes, et de leur procurer les consolations dont elles avaient besoin dans le grand abattement Son état déplorable les avait jetées. En leur re - commandant de ne point pleurer sur Lui, mais plu - tôt sur elles-mêmes et sur leur perfide patrie, Il nous a fait sentir que Son cœur serait peu sensible à notre compassion, si nous ne commencions par pleurer nos péchés, qui sont la seule cause de Ses douleurs. Ô aimable Jésus, vrai consolateur des âmes affli - gées! daignez jeter sur nous des regards de ten - dresse et de miséricorde; faites-nous la grâce de Vous accompagner constamment dans le chemin de la Croix avec les filles de Jérusalem, afin d’y en - tendre, comme elles, des paroles de vie, et d’y jouir de Vos ineffables consolations.
VIII. Jésus console les filles de Jérusalem
Considérons l’adorable Jésus arrivé au sommet du Calvaire. Il jette alors Ses regards sur le lieu Il va bientôt être sacrifié à la fureur de Ses ennemis. Ce qui L’occupe en ce mo - ment, ce sont nos chutes sans fin, et l’inutilité de Son sang pour le grand nombre des pécheurs. Cette pensée cruelle Le consterne et afflige Son tendre cœur, plus que tous les supplices qu’Il doit encore souffrir. Elle jette Son âme dans une profonde tristesse et dans un si cruel abattement, que Ses forces venant à Lui man - quer comme dans Son agonie, Il Se laisse aller la face contre terre. Ô Jésus, victime d’amour! voici donc que Vous allez être immolé pour le salut des hommes. Daignez nous appliquer les mérites de Votre sacrifice dans le temps, afin que nous puissions Vous offrir celui de nos louanges pendant l’éternité.
IX. Jésus tombe pour la troisième fois
Considérons combien fut grande la douleur de Jésus-Christ, lorsque les bourreaux Lui arrachèrent Ses habits. Toutes les plaies qu’Il avait reçues, et qui avaient collé Sa robe contre Sa chair sacrée, se rouvrirent en ce moment, pour Lui faire souffrir à la fois tous les tourments de la flagellation. Mais ce qui Lui fut encore bien plus sensible, c’était de Se voir exposé tout nu à la vue d’une foule immense de spectateurs. Ô Jésus, divin Agneau! Vous voilà donc parvenu au lieu de Votre supplice, sans que Vous ayez ouvert la bouche pour Vous plaindre. Ah! que Votre silence est éloquent et énergique! avec quelle force ne nous prêche-t-il pas la nécessité de réprimer nos impa - tiences et nos murmures. Vous Vous laissez encore dépouiller de Vos vêtements, pour expier le malheur que nous avons eu de perdre le don précieux de la grâce. Daignez donc nous le faire recouvrer, et nous dépouiller entièrement du vieil homme, afin que nous ne vivions plus que selon les sentiments de Votre cœur adorable.
X. Jésus est dépouillé de Ses vêtements
Considérons Jésus-Christ S’offrant à Ses bourreaux pour être crucifié, et S’étendant Lui-même sur l’arbre de la Croix. Quel tourment ne dut-Il pas endurer dans le temps que les coups de marteau en - fonçaient les clous dans Ses pieds et dans Ses mains adorables! Alors Sa chair se déchire, Ses os se froissent, Ses nerfs se rompent, Ses veines se brisent, le sang, coulant à grands flots épuise Ses forces, et ajoute, à de si hor - ribles supplices, celui de la soif la plus ardente. Ô péché, maudit péché! c’est toi qui fus la cause de cette mer de douleurs dans laquelle nous contem - plons la Victime de notre salut. Ah! chrétiens, quel excès d’amour, quelle immense charité! Qu’à cette vue nos cœurs se déchirent et s’embrasent, qu’ils renoncent à tous les plaisirs de la terre! qu’ils soient sans cesse crucifiés avec celui de Jésus, et que nos yeux versent jour et nuit des torrents de larmes!
XI. Jésus est cloué à la Croix
Considérons Jésus, le Dieu de toute sainteté expirant entre deux scélérats, et admirons la douceur et la force de Son amour. Il de - mande à Son Père le par - don de Ses bourreaux, Il promet Sa gloire au bon larron; Il recommande Sa Mère au disciple bien- aimé; Il remet Son âme entre les mains de Son Père; Il annonce que tout est consommé, et Il expire pour nous. Dans le même instant, toutes les créa - tures publient Sa divinité; la nature entière s’at - triste, et semble vouloir s’anéantir, en voyant expirer son Créateur. Ô pécheurs! n’y aura-t-il que vous qui demeurerez insensibles à ce spectacle si attendrissant? Jetez un regard sur votre Sauveur, voyez l’état affreux vos crimes L’ont réduit. Il vous pardonne cependant, si votre repentir est sincère: Il a Ses pieds attachés pour vous attendre, Ses bras étendus pour vous re - cevoir, Son côté ouvert et Son cœur blessé pour - pandre sur vous toutes les grâces, Sa tête penchée peur vous donner le baiser de paix et de réconcilia - tion. Accourons donc tous auprès de Sa Croix, et mourons pour Lui, puisqu’Il est mort pour nous.
XII. Jésus meurt sur la Croix pour notre salut
Considérons la douleur extrême de cette tendre Mère, après la mort de Jésus, Son divin Fils. Elle reçoit ce pieux dépôt entre Ses bras, Elle contemple Son visage pâle, sanglant et défiguré; Elle voit Ses yeux éteints, Sa bouche fermée, Son côté ouvert, Ses mains et Ses pieds percés. Cette vue est pour Elle un martyre ineffable, et dont Dieu seul peut connaître tout le prix. Ô Marie! c’est nous qui sommes la cause de Votre affliction, et ce sont nos péchés qui ont transpercé Votre âme en attachant Jésus-Christ à la Croix! Daignez, ô Mère de miséricorde, obtenir notre par - don, et nous permettre d’adorer dans Vos bras notre amour crucifié. Imprimez tellement dans nos âmes les douleurs que Vous avez ressenties au pied de la croix, que nous n’en perdions jamais le souvenir.
XIII. Jésus est descendu de la Croix et remis à Sa Mère
Considérons Jésus-Christ entré dans la route du Calvaire. Le sang qu’Il avait répandu dans la fla - gellation et le couronne - ment d’épines L’a tellement affaibli, qu’Il tombe sous Son pesant fardeau et ne Se relève qu’après les outrages les plus sanglants, qu’Il en - dure sans témoigner aucun sentiment d’indignation. Voilà comment Il a voulu expier toutes nos chutes, et nous apprendre à nous relever par les austérités de la pénitence, quand nous avons eu le malheur de tomber dans l’abîme du péché. Ô bon Jésus! tendez-nous une main secourable, au milieu de tant de dangers auxquels nous sommes exposés. Daignez nous fortifier dans nos faiblesses, afin qu’après Vous avoir suivi courageusement sur le Calvaire, nous puissions y goûter les fruits déli - cieux de l’arbre de vie, et devenir éternellement heureux avec Vous.
III. Jésus tombe sous le poids de Sa Croix
Ô Sainte Mère des Douleurs, imprimez dans mon pauvre cœur les Plaies de mon doux Sauveur!
Prions. Ô Dieu, qui avez voulu sanctifier la croix, ce signe de vie, par le sang précieux de Votre Fils unique, accordez à tous ceux qui se glorifient dans cette croix sainte, la grâce de pouvoir se glorifier aussi, en tout temps et en tout lieu, de Votre puissante protection, par le même Jésus-Christ Notre- Seigneur. Ainsi soit-il.
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