Magnificat Janvier 2023

16 Vol. LVIII, No 1 Magnificat Sois pour ta mère un fils respectueux… «Que le souvenir de Jéhovah, notre Dieu, ne s’efface jamais de ton cœur. Surtout, garde-toi de commettre un péché en foulant aux pieds Sa Loi sainte. Dans tes biens réserve toujours la part de l’aumône, et ne détourne point ta face de l’indigent, si tu veux que Dieu laisse tomber sur toi Son regard. Si tu as beaucoup, donne beaucoup; si tu as peu, donne ce peu de bon cœur. De la sorte, tu amasseras de grands trésors pour le jour de la détresse, car l’aumône délivre l’âme du péché et la sauve des éternelles ténèbres. Devant le Dieu TrèsHaut, grande sera la confiance de tous ceux qui auront aimé le pauvre. «Garde-toi, mon fils, du vice impur. Crains jusqu’au commencement d’une inclination qui conduirait au crime. «Ne laisse point l’orgueil, ce principe de toute perdition, pénétrer dans ton âme ou percer dans tes paroles. Ne fais point à autrui ce qui te déplairait à toi-même. Donne à l’ouvrier son salaire, aux affamés la nourriture, à ceux qui sont nus le vêtement. Recherche le conseil des hommes sages, et bénis Dieu en tout temps, Le priant de diriger tes pas et de favoriser tes entreprises.» Ainsi, le saint homme mit en première ligne tous les grands devoirs comme tous les grands intérêts de son fils. Ce n’est qu’à la fin qu’il lui dit: «Dans ton enfance, mon fils, j’ai confié dix talents d’argent à Gabélus de Ragès, ville des Mèdes. L’obligation, souscrite par lui, est entre mes mains. Vois comment tu pourras faire ce voyage, afin de rentrer en possession de cette somme. Du reste, sois sans crainte: bien que menant une vie pauvre, nous serons assez riches si nous conservons la crainte de Dieu, l’horreur du péché et le zèle des bonnes œuvres. – Je ferai, mon père, répondit le jeune Tobie, tout ce que vous m’avez commandé; seulement, je ne sais de quelle manière recouvrer l’argent. Gabélus ne me connaît pas; je ne le connais pas non plus. D’ailleurs, le chemin qui mène en Médie m’est inconnu. – Quant à Gabélus, j’ai son obligation; tu n’auras qu’à la lui montrer, et, j’en suis sûr, il te remettra les dix talents. Quant au voyage, cherche parmi nos frères un guide fidèle qui consente à t’accompagner; nous lui payerons sa peine au retour.» Le jeune Tobie sortit aussitôt à la recherche d’un guide. Et voici qu’il vit venir à sa rencontre un jeune homme bien fait, d’un air noble et doux, en habit de voyageur, apparemment tout prêt à se mettre en marche. Ne sachant pas que c’était un Ange de Dieu, Tobie le salua et lui dit: «Qui êtes-vous, excellent jeune homme? – Je suis un enfant d’Israël. – Connaissez-vous le chemin de Ragès, ville des Mèdes? – Je le connais parfaitement car j’ai habité chez Gabélus, notre frère, qui demeure en cette ville. – Attendez-moi un instant, s’exclama le jeune Tobie, je vais annoncer cette nouvelle à mon père.» Émerveillé de cette heureuse rencontre, le vieux Tobie voulut parler à l’étranger. On convint avec lui qu’il accompagnerait Tobie fils, et qu’au retour on lui donnerait une récompense. Le vénérable Patriarche donna sa bénédiction aux deux voyageurs, et après les adieux, ils se mirent en route. Tobie bénit son fils sur le point d’entreprendre le voyage en Médie.

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