Magnificat Mai 2021

Magnificat Vol. LVI, No 5 125 confiance au cœur, l’abbéGuérin a consacré les partants à la Sainte Vierge, promettant d’un ton assuré qu’ils reviendraient tous. À ceux qui restent, le curé demande de ne faire qu’un cœur et qu’une âme et de s’unir dans une supplique incessante vers le Ciel. Dès lors, chaque matin à la messe, l’église est presque aussi remplie que le dimanche. Des prières spéciales pour les soldats et pour la patrie suivent le Saint-Sacrifice. Le soir, on se réunit encore au sanctuaire pour implorer la Vierge Marie, Reine de la Paix. Il n’est pas jusqu’aux petits enfants qui interrompent d’heure en heure leur Ordonné prêtre en 1837, Paul-Marie Prud’homme fut nommé directeur de la Congrégation de la Sainte Vierge de Saint-Brieuc et gardien de la chapelle de l’Immaculée Conception. Animé d’une profonde dévotion à la Vierge, l’abbé Prud’homme aimait à L’invoquer sous le vocable de NotreDame d’Espérance. Il regrettait que cette invocation ne fut pas plus répandue: «Il y a, disait-il, Notre-Dame des Victoires, Notre-Dame de la Garde, Notre-Dame de Bon-Secours, NotreDame des Grâces, Notre-Dame de la Délivrance, etc. Pourquoi n’y a-t-il pas Notre-Dame d’Espérance, puisque ce titre répond si bien aux aspirations des âmes chrétiennes et puisque, mieux que beaucoup d’autres peut-être, il est consacré par la sainte liturgie1?» Un miracle de la Vierge, survenu en 1847, lui donna occasion de répandre au loin cette dévotion si chère à son cœur. Cette année-là, le petit vicomte Hyacinthe de Bélizal agonisait, miné par la typhoïde. Agenouillé près du pauvre malade, l’abbé Prud’homme fit à Marie cette prière inspirée: «Je n’ai plus rien à Vous offrir; mon cœur, Vous l’avez; des biens, je n’en ai pas, ou si j’en ai, ils sont à Vous. Accordez la guérison que tant d’âmes pieuses vous demandent, et tous mes efforts tendront à Vous faire appeler et à Vous faire honorer sous le titre de Notre-Dame d’Espérance, car une fois de plus, Vous aurez prouvé qu’ici on ne Vous invoque jamais en vain.» Sa prière plut à la Vierge: peu après, l’enfant entrait en convalescence, contre toute prévision humaine. Fidèle à sa promesse, l’abbé Prud’homme devint plus que jamais l’apôtre et le propagateur infatigable du culte à Notre-Dame d’Espérance. 1. «Je suis la Mère du bel amour, de la crainte, de la science et de la sainte espérance.» Ecclésiastique 24, 24 Notre-Dame d’Espérance de Saint-Brieuc et le chanoine Paul-Marie Prud’homme (1812-1882) travail scolaire pour chanter un couplet du cantique: Mon doux Jésus, enfin voici le temps, de pardonner à nos cœurs pénitents. Mais le Ciel semble d’airain… Des nouvelles de plus en plus alarmantes parviennent au village. Les défaites succèdent aux capitulations, Paris assiégé, Orléans vaincu, LeMans perdu et les Prussiens qui avancent, avancent toujours!... Les voici à quelques kilomètres de Laval, si près de Pontmain. Sans nouvelles de leurs soldats, alarmés par les récits des exactions de l’armée prussienne, les confiances les plus robustes commencent à chanceler. Au soir 

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