Vierge. Vient le refrain: Parce Domine, parce populo tuo…15 À ces paroles, le visage de Marie se revêt d’une douleur poignante. Une croix d’un rouge vif, avec un Christ d’un rouge plus foncé, apparaît devant Elle; Elle la prend à deux mains et la présente aux enfants. Au sommet du crucifix une traverse blanche contient ces mots: JÉSUS-CHRIST. Tout le temps du cantique, laVierge tient les yeux baissés, regardant Son Fils. Ses lèvres remuent doucement comme si Elle «S’unissait aux chants de pardon des assistants». «Jamais, affirmeront les voyants, nous avons vu pareille tristesse.»16 L’hymne Ave Maris Stella rend à Marie Son ineffable sourire. Le crucifix rouge disparaît et la belleDame reprendSa position initiale: à la façon de la Médaille miraculeuse. En même temps, deux petites croix blanches apparaissent debout sur chaque épaule. Il est environ 8 h 30 du soir; à Paris, l’abbé Amodru déclare aux fidèles réunis: «aujourd’hui entre 8 et 9 heures du soir, tout un 15. Pardonnez, Seigneur, pardonnez à Votre peuple. peuple s’est prosterné aux pieds deNotre-Dame desVictoires et a été sauvé par Elle!» «Mes amis, dit alors l’abbé Guérin, nous allons faire ensemble la prière du soir; puis, si la Vision continue, nous continuerons de prier.» Au cours de cet exercice, une sorte de voile blanc apparaît en-dessous du cercle bleu. Petit à petit, il monte «comme en se déroulant», cachant graduellement laVision aux yeux des enfants. À la fin des prières, tout disparaît soudainement. «Voyez-vous encore? demande le curé. – Non, tout a disparu. C’est tout fini.» Il est presque neuf heures. Dans le ciel obscur, les étoiles scintillent… Chacun rentre chez soi, le cœur tout imprégné de cette présence maternelle de Marie. Alors qu’ils étaient plongés dans l’angoisse et le découragement quelques heures plus tôt, tous sont maintenant envahis par une paix profonde, par une reconnaissance et une confiance sans limites, dans la certitude d’une prière déjà exaucée. 16. Joseph Barbedette dira dans le Récit d’un voyant: «L’expression de tristesse répandue sur Son visage ne saurait être rendue. Les larmes ne coulaient pas, mais la tristesse dépassait tout ce qu’on peut imaginer. J’ai vu ma mère abîmée dans la douleur lorsque quelques mois plus tard mon père fut frappé par la mort. On sait ce qu’un tel spectacle dit au cœur d’un enfant, et pour‐ tant, je m’en souviens, la tristesse de ma mère ne me parut rien en comparaison de la tristesse de la très Sainte Vierge qui me revenait naturellement à l’esprit. C’était bien la Mère de Jésus au pied de la croix de Son Fils.» Les Voyants et les habitants de Pontmain devant la grange Barbedette, comme au soir de l’Apparition. À l’intérieur de la grange Barbedette, peintures et statues rappellent les diverses phases de l’Apparition.
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