Magnificat Mai 2021

Benjamin de la famille, Joseph Barbedette était né le 26 novembre 1860. Contrairement à Eugène, il est vif, remuant, aimant le jeu et le mouvement. Rien de dissimulé en lui; au contraire, la spontanéité et la franchise de ses réponses ont toujours frappé ses interlocuteurs. Un prêtre lui disait: «Vous êtes trop méchant, je ne puis croire que vous ayez vu la Sainte Vierge. – Eh bien! dit-il vivement, vous êtes comme saintThomas. –Où serait le mal? continua le prêtre, saint Thomas était un grand saint! – Oui, mais pas quand i n’créyait pas!» Quelques semaines après l’Apparition, Joseph entra au petit séminaire. Se sentant appelé à la vie religieuse, il entra chez les Pères Oblats de Marie Immaculée, chargés de desservir le pèlerinage de Pontmain. À la demande de son Supérieur, il écrit «Le Récit d’un voyant» où il relate l’événement du 17 janvier 1871. Souvent, il fut appelé à faire ce même récit du haut de chaires célèbres. L’humble privilégié de Marie le faisait toujours avec une piété et une conviction qui impressionnaient vivement ses auditoires. Sa santé s’affaiblissant, il revint à la maison des Oblats à Pontmain, où il mourut le 3 novembre 1930, peu avant son 70e anniversaire. Né le 4 novembre 1858, Eugène Barbedette avait 12 ans quand apparut la Vierge. C’était un enfant calme, intelligent, docile et bon. Son regard franc et ses manières candides révélaient son âme loyale. Depuis la mobilisation de son frère aîné, Eugène se dépensait généreusement au travail, afin de soulager ses parents. Chaque jour, avec son frère Joseph, il récitait fidèlement le chapelet, faisait le chemin de la croix, servait la messe, assistait aux prières publiques. Notre jeune voyant entendit bientôt l’appel à la vie sacerdotale. Il devint prêtre séculier du diocèse de Laval. Dans ses diverses obédiences, il donna toujours l’exemple d’une grande fidélité à son devoir et d’une profonde humilité. Il ne parlait jamais de l’Apparition, sinon par obéissance; le seul souvenir de cette céleste faveur lui arrachait d’abondantes larmes. Il mourut curé de Châtillon-sur-Colmont, le 2 mai 1927, à l’âge de 68 ans. Les Voyants de Notre-Dame Quelques jours après l’Apparition, les religieuses de Pontmain avaient conduit les voyants à Rillé, où se trouve la maison-mère de leur Congrégation, afin qu’ils soient interrogés par la Supérieure générale. «La Sainte Vierge sait le français, leur dit celle-ci. Elle n’a pas pu commencer une phrase par ce mot: mais. – Sœur Vitaline sait pourtant bin le français, repartit judicieucement la petite Jeanne-Marie. Eh bin, quand elle est lassée de voir qu’on ne travaille point, é’donne un grand coup de pied sû l’estrade et pis é’dit: Mais étudiez donc, mais étudiez donc!»

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