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OFFICE DU SOIR (suite)
Lecture du Saint Évangile
(suite)
IV - Jésus dénonce ouvertement le traître à lui-même
(Saint Matthieu 26, 21-25, 29; Saint Marc 14, 18-21, 25: Saint Luc 22, 17-18, 22; Saint Jean 13, 21-22)
Après avoir dit ces paroles, Jésus Se troubla dans Son esprit. Et tandis que Ses Disciples étaient à table et continuaient le repas, Il leur fit entendre cette déclaration:
«En vérité, en vérité, Je vous le dis, l’un de vous Me trahira!… Et celui-là mange avec Moi!»
Les Disciples se regardaient l’un l’autre, accablés de tristesse et d’effroi, ne sachant de qui Il parlait. Et chacun de dire à Jésus:
«Est-ce moi, Seigneur?»
Jésus répondit:
«C’est l’un des Douze! Oui, il y en a un qui met sa main dans le plat avec Moi, et qui doit Me trahir. Le Fils de l’Homme S’en va, selon ce qui a été prédit de Lui. Mais malheur à l’homme par lequel Il sera livré!… Mieux vaudrait pour cet homme qu’il ne fût jamais né!»
Alors Judas, le traître, prit à son tour la parole et demanda:
«Est-ce moi, Rabbi?
— Tu l’as dit!»
Ensuite Jésus prit la coupe, rendit grâces et dit:
«Recevez-la, et partagez entre vous. Car Je vous le dis: Je ne boirai plus de ce produit de la vigne jusqu’à ce que le Royaume de Dieu soit arrivé. Mais, avec vous, Je le boirai, toujours nouveau, dans le Royaume de Mon Père.»
(à genoux)
V - Institution de l’Eucharistie et du Sacerdoce catholique
(Saint Matthieu 26, 26-28; Saint Marc 14, 22-24; Saint Luc 22, 19-20; I Cor. 11, 23-25)
Le repas durait encore, quand Jésus prit du pain et, après avoir rendu grâces, Il le bénit, le rompit et le donna à Ses Disciples, en disant:
«Prenez et mangez: CECI EST MON CORPS, qui est livré pour vous.»
De même, prenant la coupe, à la fin du repas, Il rendit grâces, la bénit et la présenta à Ses Disciples en disant:
«Buvez-en tous, car CECI EST LE CALICE DE MON SANG, le sang de la nouvelle alliance, qui sera répandu pour vous et pour un grand nombre, en rémission des péchés. FAITES CECI EN MÉMOIRE DE MOI, toutes les fois que vous le boirez.»
Les oublis et abandons dont Jésus est victime
par saint Louis-Marie de Montfort
1.
Écoutez ma juste plainte,
Amantes de mon Sauveur.
Je vais vous dire sans crainte
Les sentiments de mon cœur;
On oublie, on abandonne
Jésus au Saint-Sacrement,
L’on n’y voit presque personne,
Je le dis en soupirant.
2.
Les maisons des grands sont pleines
D’un très grand nombre de gens
Qui n’ont souvent pour leurs peines
Que la perte de leur temps,
Mais l’église est délaissée,
Son séjour est ennuyeux,
Une heure y semble une année.
Ah! pleurez, pleurez, mes yeux!
3.
Voyez-vous le Roi de gloire
Délaissé sur nos autels
Et banni de la mémoire
De la plupart des mortels?
Celui qui ravit les anges
Par Ses divines splendeurs
Est dans des mépris étranges.
Ah! coulez, coulez, mes pleurs!
4.
Souvent ce tout adorable
Est logé très pauvrement,
L’église semble une étable
Malpropre et sans ornement;
Tandis que les grands du monde
Ont chez eux tout bien paré,
Rien n’y manque, tout abonde,
Tout reluit, tout est doré.
5.
Tout est dans un grand silence
Dedans la chambre des rois.
On révère leur présence,
Leurs paroles sont des lois;
Tandis qu’on voit l’homme impie
Sans respect devant son Dieu
Et par son immodestie
Déshonorer Son saint lieu.
6.
Ce meilleur de tous les maîtres,
Après avoir tout donné,
Est, par mille et mille traîtres
Trahi, moqué, profané.
On Lui donne pour demeure
Celle même du démon,
Où Son Cœur souffre à toute heure
Une amère passion.
7.
On a vu les hérétiques
Renverser les lieux sacrés
Et malgré les catholiques
Fouler l’Hostie à leurs pieds.
Voilà comme l’homme offense
Son aimable bienfaiteur.
Je frémis lorsque j’y pense,
Quel sensible crève-cœur!
8.
Quoi! peut-on être insensible
À ces mépris, ces abus?
Non, non, il n’est pas possible,
Pleurons donc ce doux Jésus!
Rendons-Lui souvent visite
Au lieu de tant de chrétiens,
Son Cœur nous en sollicite,
Il nous veut combler de biens.
9.
Pour réparer ces outrages.
Aimons-Le d’un grand amour,
Rendons-Lui tous mille hommages.
Allons Lui faire la cour.
Faisons amende honorable
À Son Cœur si méprisé,
Puisque ce Cœur très aimable
S’est pour nous tout épuisé.
10.
Régnez partout, puissant Maître,
Même au Très Saint-Sacrement;
Grand Dieu, faites-Vous connaître.
Car enfin n’est-il pas temps?
Empêchez qu’on Vous aborde
Pour Vous couvrir de mépris,
Et faites miséricorde
À nos cœurs vraiment contrits.
11.
Puisque nos biens sont les Vôtres,
Les ayant reçus de Vous,
Que Vos mépris soient les nôtres
Et qu’ils retombent sur nous
Pour réparer tous ces crimes.
Voilà nos cœurs, prenez-les,
Pour les rendre des victimes
Aux pieds de Vos saints autels.
Lecture du Saint Évangile
(suite)
(assis)
VI - Jésus dénonce le traître à saint Jean et Il le congédie
(Saint Luc 22, 21-23; Saint Jean 13, 23-32)
Ensuite Jésus fit entendre ces paroles:
«Voici pourtant que la main de celui qui doit Me trahir est avec Moi, à cette table!…»
Au comble de l’inquiétude et de la douleur, les Apôtres se demandaient lequel d’entre eux serait capable de faire cela.
Or à ce moment, l’un des Disciples, celui que Jésus aimait, reposait sur le sein de Jésus. Simon-Pierre lui demanda par signe:
«De qui parle-t-Il?»
Et ce Disciple, s’étant penché sur la poitrine de Jésus, Lui dit:
«Qui est-ce? Seigneur.»
— Celui à qui Je vais présenter du pain trempé», répondit Jésus, à voix basse.
Il trempa du pain et le donna à Judas, fils de Simon Iscariote. Dès que Judas eut mangé ce pain, Satan entra en lui.
«Ce que tu fais, lui dit Jésus, fais-le vite!»
Aucun de ceux qui étaient à table ne comprit le sens de cette parole. Comme Judas tenait la bourse, quelques-uns pensèrent que Jésus lui avait dit: «Achète ce dont nous avons besoin pour le jour de la fête», ou qu’Il lui avait ordonné de faire une aumône aux pauvres.
Aussitôt après avoir pris le pain, Judas sortit. Il était nuit.
A peine fut-il parti que Jésus reprit:
«Maintenant, le Fils de l’Homme est glorifié, et Dieu est glorifié en Lui. Et parce que Dieu est glorifié en Lui, à Son tour Il Le glorifiera en Lui-même. Et ce sera bientôt qu’Il Le glorifiera.»
VII - Dernière discussion des Apôtres sur la préséance
(Saint Luc 22, 24-30)
Alors il y eut un débat entre les Apôtres sur celui d’entre eux qui semblait être le plus grand.
Mais Jésus leur dit:
«Les rois des nations dominent sur leurs sujets, et ceux qui ont puissance sur les autres se font appeler bienfaiteurs. Qu’il n’en soit pas ainsi parmi vous. Mais que celui de vous qui est le plus grand, soit comme le moindre, et que celui qui tient le premier rang, soit comme celui qui sert.
«Lequel est en effet le plus grand, de celui qui est assis à table ou de celui qui sert? N’est-ce pas celui qui est à table?… Et Moi, cependant, Je suis au milieu de vous comme celui qui sert.
«Ah! pour vous, qui êtes constamment demeurés avec Moi dans Mes épreuves, Je vous prépare à Mon tour un Royaume, comme Mon Père Me l’a préparé. Dans Mon Royaume, vous mangerez et boirez à Ma table, et vous y siégerez sur des trônes pour y juger les douze tribus d’Israël.»