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MAGNIFICAT

L’Ordre du Magnificat de la Mère de Dieu a pour fin particulière la conservation du Dépôt de la Foi par l’enseignement religieux sous toutes ses formes. Dieu l’a établi comme «un rempart devant l’apostasie quasi générale» qui a envahi la chrétienté et en particulier l’Église romaine.

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Histoire de la Passion et de la mort de Jésus sur la Croix.

Ce récit de la Passion et de la Mort de Jésus est divisé en six lectures.
Il est conseillé de faire une lecture chaque semaine durant le Carême.

Lecture 1.

Jésus avait plusieurs fois annoncé à Ses apôtres qu’un jour Ses ennemis allaient L’arrêter et Lui infliger les tourments les plus cruels. Ils allaient Le juger injustement et puis Le condamner à mort. Jésus affirmait à Ses apôtres qu’Il désirait toutes ces souffrances et même la mort pour nous prouver combien Il nous aimait! C’est par Sa Passion et Sa mort que Jésus nous a rachetés et qu’Il nous a ouvert les portes du Ciel, fermées par le péché.

L’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem.

Un jour, Jésus Se dirige avec Ses apôtres vers Jérusalem. En arrivant au mont des Oliviers, Il dit à deux de Ses disciples:

«Allez à Betphagé, vous trouverez là une ânesse attachée et un ânon avec elle. Détachez-la et amenez-les tous deux. Si le propriétaire vous demande des explications, vous n’aurez qu’à dire: “Le Seigneur en a besoin”.»

Tout arriva comme Jésus l’avait annoncé. L’ânier, apprenant que c’était pour Jésus, prête volontiers ses animaux.

Notre-Seigneur Jésus-Christ monte sur l’ânon et entre dans la ville de Jérusalem. Beaucoup de gens Le suivent et L’acclament comme leur roi. On coupe des branches aux arbres pour les mettre sur Son passage. Les enfants courent autour du cortège et brandissent des palmes en criant leur joie. C’est ce souvenir que l’on fête le dimanche des Rameaux.

En approchant de la ville, Jésus regarde Jérusalem et pleure sur elle, en disant: «Des jours viendront où les ennemis feront des tranchées tout autour de toi, t’attaqueront, tueront tes habitants et te détruiront». Jésus a un chagrin immense en voyant les méchants s’obstiner dans le péché.

Les ennemis de Jésus.

Les Princes des prêtres étaient des hommes puissants et mauvais qui s’acharnaient contre Jésus. Ils Le poursuivent partout et cherchent à Le prendre en défaut pour Le faire mourir. Ils auraient dû savoir que Jésus est venu de la part de Dieu, car de nombreux miracles l’ont déjà prouvé. Mais ils s’entêtent dans leur mauvais dessein parce que leur cœur est rempli d’orgueil et de méchanceté.

Le dernier repas de Jésus avec Ses apôtres.


L’heure de la Passion que Jésus a tant de fois annoncée, approche…

Le jour du Jeudi-Saint, Jésus vient avec Ses apôtres dans une grande salle, qu’on appelle le Cénacle et qui est toute préparée pour le repas de la Pâque. On devait faire, ce jour-là, un repas spécial, en souvenir de la délivrance des Hébreux de leur captivité en Égypte.

Quand on se met à table, les apôtres se disputent comme ils font si souvent, pour savoir qui d’entre eux occupera la place d’honneur, près de Notre-Seigneur dans Son royaume.

Jésus lave les pieds de Ses apôtres.

Alors, pour leur donner une leçon d’humilité, Jésus ôte Son manteau, prend un linge, verse de l’eau dans un bassin, et commence à laver les pieds de Ses disciples.

Confus, Pierre veut refuser, mais Notre-Seigneur lui ordonne de se laisser faire, puis Il dit:

«Je suis votre Maître et votre Seigneur, mais J’ai voulu vous donner l’exemple, pour que vous vous traitiez, les uns les autres, avec humilité et charité».

Jésus annonce que l’un de Ses disciples va bientôt Le trahir.

Pendant le repas, Jésus dit tout à coup: «Vous êtes purs… mais non pas tous.»

Et Il ajoute: «En vérité, l’un de vous Me trahira».

Les apôtres sont fort attristés d’entendre ces terribles paroles. Ils se mettent à dire, l’un après l’autre: «Seigneur, est-ce moi?»

«Un de ceux qui mangent avec Moi Me trahira, répète Jésus. Mais malheur à lui! Il aurait mieux valu pour lui qu’il ne soit pas venu au monde».

Judas, le traître, demande aussi avec la plus honteuse hypocrisie: «Est-ce moi, Maître, qui Vous trahira?»

Et Jésus répond tout bas: «Tu l’as dit».

Alors saint Jean, qui est près de Jésus, se penche vers Lui et Lui demande qui est le traître.

Notre-Seigneur répond: «C’est celui à qui Je vais offrir un morceau de pain trempé». Il prend du pain, le trempe et l’offre à Judas. Celui-ci, presque immédiatement, quitte la salle pour aller accomplir son plan diabolique.

Lecture 2.

Jésus Se donne à nous par l’Eucharistie.

À la fin du repas, Jésus prend du pain, le bénit, le rompt et le donne à Ses apôtres, en disant: «Prenez et mangez, car ceci est Mon corps».

De même, ayant pris une coupe, Il la leur donne en disant: «Buvez-en tous. Ceci est la coupe de Mon sang répandu pour vous et pour la multitude, pour le pardon des péchés. Ce que Je viens de faire, vous le referez vous-mêmes, en vous souvenant de Mes gestes».

C’est à ce moment que Jésus a institué l’Eucharistie: c’est le grand mystère de Jésus qui Se fait pain pour nourrir notre âme. Il nous aime tellement qu’Il ne veut pas nous abandonner en quittant la terre. Depuis plus de 2000 ans, Il habite avec nous dans Son tabernacle. Au même moment, Jésus a consacré Ses premiers prêtres. Le prêtre continue sur la terre, l’œuvre de Jésus-Christ.

Jésus répète plusieurs fois à Ses disciples: «Aimez-vous les uns les autres comme Moi-même Je vous ai aimés».

Jésus annonce à Pierre qu’il va Le renier et L’abandonner.

Au cours du repas, Jésus S’adresse spécialement à Pierre: «J’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas».

Pierre s’écrie: «Quand même tous Vous abandonneraient, moi, je ne le ferai pas! Jésus, je donnerais ma vie pour Vous! Je Vous suivrai jusqu’en prison et même jusqu’à la mort!»

Et Jésus répond: «En vérité, Je te le dis, cette nuit même, avant que le coq ait chanté deux fois, tu M’auras renié trois fois.»

Mais Pierre répète plus fort: «Non, non, je ne Vous quitterai jamais. Je ne Vous renierai pas». Et les autres en disent tout autant.

Après avoir chanté un cantique, Jésus quitte le Cénacle pour aller, avec les apôtres, vers le jardin des Oliviers.

La suprême leçon de Jésus.

Voyant des vignes le long du chemin, Jésus dit à Ses apôtres: «Je suis la vraie vigne et vous êtes les branches». C’est-à-dire, vous vivez de Ma vie, comme les branches vivent de la sève que leur envoie le tronc.

Jésus ajoute: «Celui qui reste uni à Moi porte beaucoup de fruits, mais sans Moi vous ne pouvez rien faire».

Alors, Notre-Seigneur prie Son Père pour Ses apôtres et pour nous, en disant: «Père, protégez-les, afin qu’ils restent unis et qu’ils ne fassent plus qu’un, comme Vous et Moi nous sommes un. Comme Vous M’avez envoyé dans le monde, Moi aussi, Je les envoie.»

Agonie de Jésus au jardin de Gethsémani.

Agonie de Jésus au jardin de GethsémaniSuivi des Onze, car Judas avait disparu, Jésus arrive au Jardin des Oliviers. C’est un lieu tranquille où Il vient souvent prier durant la nuit. Ce soir-là, Jésus laisse à l’entrée huit de Ses apôtres et prend seulement avec Lui Pierre, Jacques et Jean.

Alors, Il commence à éprouver une immense tristesse et une angoisse mortelle. Il dit à Ses trois amis: «Mon âme est triste jusqu’à la mort! Restez ici et veillez avec Moi.»

Le jardin est éclairé par la lune et Notre-Seigneur S’avance à l’ombre des oliviers. Il S’agenouille et prie ainsi: «Mon Dieu, s’il est possible, que ce calice s’éloigne de Moi… Cependant, que Votre volonté soit faite, et non la Mienne».

À ce moment, Il voit nettement devant Lui, d’une part les pécheurs avec leurs crimes, de l’autre, les souffrances peut-être inutiles qui L’attendent, car beaucoup de méchants refuseront Sa grâce.

À cette pensée, Il tombe dans un tel abattement que la souffrance extrême Lui fait suer des gouttes de sang. Par trois fois, Il S’approche de Ses apôtres, espérant trouver un réconfort auprès d’eux. Mais, pauvre Jésus! Il les trouve endormis!

Il les éveille et dit à Pierre avec bonté: «Ainsi, vous n’avez pu veiller une heure avec Moi? Veillez et priez, afin de ne point succomber à la tentation.»

Il S’éloigne de nouveau et répète la même prière: «Mon Père, s’il est possible, que ce calice s’éloigne de Moi!»

Alors, un ange vient du ciel Le consoler, en Lui montrant que Ses souffrances ne seront pas perdues pour tout le monde. Certainement, à ce moment-là, Jésus voyait par avance les enfants généreux qui, par leurs sacrifices, leurs actes d’obéissance, leurs prières bien faites, chercheront, eux aussi, à consoler le bon Jésus qui les aime tant.

Lecture 3.

La trahison de Judas. Jésus Se livre à Ses ennemis sans résistance.

Vers minuit, des lueurs apparaissent derrière les arbres sombres. Jésus revient près de Ses disciples et les trouve de nouveau endormis: «Levez-vous, leur dit-Il, car celui qui doit Me trahir approche».

En effet, des soldats romains et des juifs, armés d’épées et de bâtons, pénètrent dans le jardin, conduits par un homme dont le regard mauvais épie de tous côtés: c’est Judas. Il avait dit à ses compagnons: «Celui que j’embrasserai, c’est Lui; saisissez-Le».

Et aussitôt, s’approchant de Jésus, il Lui dit: «Je Vous salue, Maître». Et il L’embrasse. Jésus lui dit: «Mon ami, pourquoi es-tu venu? Judas, tu Me trahis par un baiser!»

Jésus S’avance alors au devant des soldats et leur dit: «Qui cherchez-vous?»

Ils Lui répondent: «Jésus de Nazareth». Jésus leur dit: «C’est Moi».

À peine a-t-Il prononcé ces mots que Judas et les soldats reculent et tombent devant Lui, la face contre terre. Il leur demande de nouveau: «Qui cherchez-vous?» Ils répondent: «Jésus de Nazareth».

Jésus reprend: «Je vous ai déjà dit que c’était Moi. Si donc c’est Moi que vous cherchez, laissez aller ceux-ci.»

Et il montre Ses disciples, défendant aux soldats de leur faire aucun mal. Alors les soldats se jettent sur Lui pour Le garrotter.

Jésus fait un miracle pour guérir un ennemi blessé.

«Seigneur, frapperons-nous de l’épée?» crie Son cher Pierre. Et sans attendre la réponse, il tire son épée, frappe le serviteur du grand-prêtre et lui coupe l’oreille droite.

Mais Jésus dit à Pierre: «Remets ton épée au fourreau et reste tranquille, car il doit en être ainsi». Et ayant touché l’oreille de cet homme, Jésus le guérit.

«Vous êtes venus M’arrêter comme un brigand, dit alors Jésus aux soldats et aux Juifs. Et pourtant, J’étais tous les jours au milieu de vous dans le Temple et vous ne M’avez pas arrêté. Si vous M’arrêtez aujourd’hui, c’est parce que Je le veux bien et pour accomplir ce qui a été prédit à Mon sujet par les prophètes.»

Et Jésus Se laisse enchaîner et emmener par ces misérables.

Les apôtres, voyant ce qu’il se passe, craignent d’être arrêtés, eux aussi. Profitant de ce que les soldats sont tous rassemblés autour de Jésus, ils L’abandonnent lâchement et s’enfuient, terrorisés.

Au palais du grand-prêtre.

Un grand émoi se produit au palais du grand-prêtre lorsque les soldats y amènent le divin Prisonnier. À cette époque, les Juifs subissent l’occupation romaine et Caïphe est grand-prêtre. Anne, son beau-père, avait été grand-prêtre avant lui. Il est un vieillard perfide et cruel, un des principaux auteurs du complot contre Notre-Seigneur. Quand on traîne Jésus en sa présence, il se réjouit méchamment de Le voir enchaîné.

Anne questionne le Sauveur sur Ses disciples et sur Sa doctrine, espérant surprendre dans Ses réponses quelques paroles capables de Le faire condamner.

Mais Jésus lui répond qu’Il a toujours enseigné publiquement dans le Temple et qu’on n’avait qu’à interroger ceux qui L’ont entendu.

À ces mots, un des serviteurs d’Anne, pensant plaire à son maître, donne un soufflet à Jésus, en criant: «Est-ce ainsi que Tu réponds au grand-prêtre?»

«Si J’ai mal parlé, répond Jésus avec Sa douceur inaltérable, montre ce que J’ai dit de mal; mais si J’ai bien parlé, pourquoi Me frappes-tu?»

Mais on vient avertir Anne que le Sanhédrin est réuni et attend le prisonnier pour Le juger. On appelait Sanhédrin le grand Conseil des Juifs qui jugeait toutes les affaires judiciaires un peu importantes; il avait le droit de condamner à mort, mais ne pouvait exécuter ses sentences, sans l’autorisation du Gouverneur romain.

Caïphe, le président, est assis sur une estrade quand Notre-Seigneur est amené par les gardes pour subir un interrogatoire. Mais il est impossible de trouver dans la vie si sainte de Jésus la moindre apparence d’un acte qui mérite la condamnation à mort. On a alors recours à des faux témoins. Leurs affirmations ne concordent pas.

Jésus entend tout cela et Il reste silencieux.

À la fin, Caïphe, transporté de colère, se lève et s’écrie: «Tu ne réponds rien à ce que ces hommes déposent contre Toi?»

Mais Jésus garde toujours le silence.

Alors Caïphe L’interroge de nouveau: «Si Tu es le Fils de Dieu, dis-le nous.»

«Je le suis, répond Jésus, et, désormais, le Fils de l’Homme sera assis à la droite du Dieu tout-puissant, et un jour, Il viendra sur les nuées du ciel pour vous juger.»

Le grand-prêtre, au comble de l’indignation, déchire ses vêtements.

«Il a blasphémé, crie-t-il, qu’avons-nous besoin de témoignages! Voici que vous venez d’entendre un blasphème de Sa propre bouche. Que vous en semble?»

Et tous répondent en hurlant: «Il mérite la mort!»

Lecture 4.

Le triple reniement de Pierre.

Pendant que Jésus est devant le Sanhédrin, que font donc les apôtres?

La plupart ont pris la fuite, mais Pierre et Jean, après un moment d’hésitation, sont revenus sur leurs pas et, de loin, ils suivent le cortège des soldats qui ont arrêté leur Maître.

Saint Jean, qui connaît la concierge de la maison d’Anne, a pu y entrer avec Pierre. Puis, voulant sans doute avertir la Sainte Vierge de ce qui se passe, il est parti, laissant Pierre tout seul au milieu de la cour.

Il faisait froid. Les serviteurs et les soldats attendent la fin du jugement, tout en se réchauffant autour d’un brasier.

Pierre s’approche timidement. À la lueur du feu, son visage s’éclaire et la concierge, un peu inquiète d’avoir laissé entrer quelqu’un qui n’est pas de la maison, peut l’examiner à loisir. Tout à coup, elle lui dit: «Toi aussi, tu étais avec Jésus de Galilée».

Pierre, tremblant de se voir reconnu, nie devant tous en disant: «Je ne sais ce que tu dis».

Et, dans la cour, un coq se met à chanter.

Peu après, une autre servante voit Pierre et dit aux autres: «Celui-là aussi était avec Jésus de Nazareth».

Pierre nie de nouveau, avec serment: «Je ne connais point cet homme».

Lorsque les serviteurs ont connaissance qu’un Galiléen a osé se mêler à leur groupe, ils s’approchent de Pierre et lui disent: «Certainement, tu es aussi de ces gens-là, car ton accent te fait reconnaître».

En effet, les Galiléens avaient une prononciation distincte de celle des autres régions.

Le pauvre disciple, de plus en plus terrifié, commence à crier, à jurer même qu’il ne connaît point cet homme dont on lui parle.

Au même moment, le coq chante et Jésus traverse la cour, enchaîné, souffrant cruellement sous les coups des bourreaux, mais souffrant plus douloureusement encore en Son Cœur du triple reniement de Son apôtre Pierre.

Néanmoins, Son regard exprime plus de pitié que d’indignation pour ce malheureux qui, en Le suivant jusque là, s’est tout de même exposé au danger, par amour pour Lui.

Jésus Se tourne vers l’apôtre et Son regard rencontre le sien.

Pierre se souvient alors de ce que son Maître lui a dit: «Avant que le coq chante deux fois, tu M’auras renié trois fois.»

Il sort et pleure amèrement son grand péché.

Le désespoir de Judas le traître.

Lorsque Judas apprend que Jésus est condamné à mort, il comprend toute l’horreur de son crime. Il décide donc de rendre aux Juifs les trente pièces qu’il a reçues pour prix de sa trahison. Il va les trouver et leur dit: «J’ai péché en livrant le sang du Juste.» Et il leur tend l’argent.

Mais les autres lui répondent méchamment: «Que nous importe? C’est ton affaire!»

Désespéré, il jette son argent dans le Temple et va se pendre à un arbre. Il aurait mieux fait d’aller se pendre au cou de Jésus et de Lui demander pardon. Jésus lui aurait pardonné, Il aurait purifié son âme et lui aurait accordé le salut.

Jésus au tribunal de Pilate.

Les Juifs amènent Jésus devant Pilate, le Gouverneur romain, pour Le faire condamner à mort.

Pilate s’est vite rendu compte que Jésus est innocent, mais il ne sait pas comment se débarrasser de la foule hurlante qui a envahi son palais.

«Es-Tu le Roi des Juifs?» demande-t-il, lui aussi, à Jésus.

«Oui, Je suis Roi, répond Notre-Seigneur, mais Mon Royaume n’est pas de ce monde. Je suis venu en ce monde pour rendre témoignage à la Vérité.»

«Qu’as-Tu à répondre aux accusations portées contre Toi?» interroge de nouveau Pilate.

Mais Jésus garde le silence.

Alors Pilate, s’adressant à la foule, dit: «Je ne vois rien dans ce prisonnier qui mérite la mort.» Les Juifs hurlent de plus en plus fort: «Il révolutionne le peuple par Son enseignement. Il a commencé en Galilée et est venu jusqu’ici.»

Apprenant ainsi que Jésus est Galiléen, Pilate, pour se débarrasser de l’affaire, Le renvoie au roi Hérode, qui se trouve précisément à Jérusalem à ce moment.

Jésus est ridiculisé par un roi pervers.

À la vue de Jésus, Hérode montre une joie sadique car il espère s’amuser en Le voyant faire quelque miracle.

Il L’interroge donc, mais Jésus ne répond rien à ce prince perfide qui avait mis à mort saint Jean-Baptiste.

Hérode, offensé du silence de Jésus, se venge en Le faisant revêtir de la grande robe blanche des fous. Les gens du palais ridiculisent Jésus puis Hérode Le renvoie à Pilate.

Et Jésus accepte cette humiliation pour expier les fautes d’orgueil de l’humanité, y compris les nôtres.

Lecture 5.

Jésus est reconduit chez Pilate. On Lui préfère le pire des bandits.

Quand Il sort du palais d’Hérode, Jésus est accueilli par les railleries grossières de la foule qui Lui fait escorte jusque chez Pilate, en criant et en L’injuriant.

Le gouverneur sait bien que son devoir est de délivrer Jésus, mais il est faible et lâche et craint surtout de perdre les faveurs de l’empereur romain, s’il ne parvient pas à calmer l’agitation des Juifs.

Or, au moment de la Pâque, on avait coutume de libérer un prisonnier désigné par le peuple. Il y a en prison, à ce moment-là, un bandit fameux nommé Barrabas. Pensant avoir trouvé moyen de délivrer Jésus, Pilate dit aux Juifs: «Lequel des deux voulez-vous que je libère: Jésus ou Barrabas?»

Juste à cet instant, sa femme Claudia lui envoie un messager pour lui dire de libérer Jésus, qu’elle vénère comme un Juste.

Profitant de cette interruption, les chefs des juifs ont persuadé la foule de demander plutôt la liberté de Barrabas; et quand, pour la seconde fois, le gouverneur demande: Qui voulez-vous que je vous délivre, Barrabas ou Jésus?» une grande clameur retentit: «Délivre Barrabas!»

«Mais alors, dit Pilate, que ferais-je de Jésus que vous appelez le Roi des Juifs?»

Tous crient encore plus fort: «Qu’Il soit crucifié!»

«Mais quel mal a-t-Il fait? Je ne trouve en Lui rien qui mérite la mort. Je veux bien Le faire châtier, puis je Le laisserai aller.»

Jésus est cruellement flagellé.

Par lâcheté, Pilate fait donc flageller Jésus, espérant ainsi calmer la foule.

Les soldats saisissent brutalement Jésus et Le conduisent dans une cour intérieure. Là, on Lui attache les mains à une colonne. Les bourreaux se mettent à Le frapper impitoyablement avec leurs horribles fouets faits de lanières garnies de crochets et de balles de plomb.

Le sang jaillit avec abondance, des morceaux de peau sont arrachés. Son pauvre corps tout déchiré n’est bientôt plus qu’une plaie.

Les soldats enfoncent une couronne d’épines sur la tête de Jésus et se moquent de Lui.

Lorsque les soldats sont fatigués, ils détachent Jésus, puis, pour se moquer de Lui, jettent sur Ses épaules un vieux manteau de laine rouge. Ils Lui mettent un roseau dans la main en guise de sceptre et une couronne tressée d’épines sur la tête. Avec des bâtons, ils frappent sur la couronne. Les longues épines s’enfoncent dans Son crâne, ressortent par Ses yeux. Le sang ruisselle sur Ses cheveux et sur Son visage et coule jusqu’à terre.

Puis les soldats défilent devant Lui, en riant et en se moquant. Chacun fléchit le genou en passant et dit: «Salut, Roi des Juifs!»

Longtemps, ils continuent de Le frapper et L’insultent de toutes manières.

La foule ingrate réclame la mort de Jésus son Sauveur.

Enfin, les soldats ramènent Jésus devant Pilate. Le gouverneur est lui-même impressionné de voir en quel triste état est réduit le Sauveur. Il Le fait amener sur le balcon du palais, espérant ainsi émouvoir la foule massée aux portes du tribunal.

«Voilà l’Homme! crie Pilate, je vous L’amène afin que vous sachiez que je ne trouve en Lui aucune cause de condamnation.»

Des cris de rage s’élèvent: «Crucifiez-Le ! Crucifiez-Le! Il doit mourir parce qu’Il S’est dit Fils de Dieu!»

À ces paroles, Pilate est encore plus effrayé. Il recommence à interroger Jésus: «D’où es-Tu?» Jésus ne lui fait aucune réponse.

«Tu ne dis rien? Tu ne sais donc pas que j’ai le pouvoir de Te mettre en croix et le pouvoir de Te relâcher?»

«Tu n’aurais aucun pouvoir sur Moi, répond calmement Jésus, s’il ne t’avait été donné.»

«Si tu fais délivrer Jésus, disent les Juifs, tu n’es pas l’ami de César!»

Ce nom de César enlève au lâche gouverneur le peu de courage qui lui reste. Il se fait apporter une bassine d’eau et se lave les mains en disant: «Je suis innocent du sang de ce Juste».

Mais la foule répond en criant: «Que Son sang retombe sur nous et sur nos enfants!»

Jésus est condamné à mourir crucifié.

Alors Pilate livre Jésus à Ses ennemis furieux pour qu’ils Le crucifient.

Les bourreaux Le chargent d’une croix fabriquée avec deux gros madriers de bois. Le Condamné doit la porter Lui-même jusqu’au lieu du supplice.

Il est très difficile et très douloureux pour Notre-Seigneur de marcher avec ce fardeau, alors qu’Il est déjà épuisé par la flagellation et le couronnement d’épines qu’Il vient de subir. Il tombe donc une première fois.

Marie, la très Sainte Mère de Jésus, Le suit jusqu’au sommet du Calvaire.

La Sainte Vierge, tout affligée, suit le cortège et, malgré la foule, Elle S’efforce d’être le plus près possible de Son divin Fils Jésus, afin de Le soutenir. À un certain moment, Elle arrive en face de Lui. Le Fils et la Mère ne disent aucune parole. Mais, quelle douleur infinie Ils ressentent! Le regard affligé de la Vierge Marie dit à Jésus qu’Elle accepte la volonté de Dieu et qu’Elle veut souffrir avec Lui pour L’aider à sauver nos âmes.

Lecture 6.

Simon de Cyrène est contraint d’aider Jésus à porter la croix.

Jésus est si affaibli que les bourreaux voient bien qu’Il mourra d’épuisement sous la lourde croix avant d’arriver à l’endroit du supplice. Ils arrêtent donc un homme qui passe – c’est un ouvrier nommé Simon de Cyrène – et le forcent à porter la croix avec notre Sauveur.

Une femme compatissante console Jésus.

Une femme qui suivait Jésus en pleurant, réussit, malgré les bourreaux et la foule à s’approcher de Lui. Pour Le soulager, elle essuie avec un linge blanc Sa figure toute souillée de sang, de larmes et de boue. Son nom est Véronique.

Pour la récompenser de sa charité, Jésus laisse l’empreinte de Son visage sur le linge. C’est ce qu’on appelle la Sainte Face.

Jésus tombe sous Sa croix. Des femmes qui L’aiment pleurent sur Son triste état.

Une seconde fois, Jésus tombe sous le poids de Sa croix. Il Se relève courageusement et c’est alors que des femmes de Jérusalem, Le voyant si accablé de souffrances, font entendre de grands gémissements. Jésus leur dit: «Ne pleurez pas sur Moi, mais pleurez plutôt sur vous et sur vos enfants, car voici venir des jours terribles!»

Le Sauveur veut par là nous faire comprendre que le grand malheur, ce sont nos péchés parce qu’ils sont la cause de Ses souffrances si cruelles.

Sur le chemin, Jésus tombe encore et encore, tant Ses forces sont épuisées et tant la croix est lourde. Chaque fois qu’Il faiblit, les bourreaux Le frappent brutalement, jusqu’à ce qu’Il Se relève.

Et toujours, par amour pour nous, Jésus reprend Sa croix et monte vers le Calvaire.

Jésus est cloué à la croix. Il meurt après trois heures de souffrances inouïes.

On arrive enfin au sommet du Calvaire, monticule qui se trouve hors des murs de Jérusalem. Les bourreaux arrachent violemment la tunique de Jésus. Toutes Ses plaies sont ouvertes de nouveau. C’est comme une deuxième flagellation.

Puis les bourreaux L’étendent brutalement sur la croix et enfoncent d’énormes clous dans Ses mains et dans Ses pieds. Le crucifiement a été pour Jésus une torture si épouvantable qu’on ne peut pas la mesurer. Mais, au lieu de Se plaindre ou de Se venger, Jésus dit avec Sa douceur infinie: «Mon Père, pardonnez-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font».

Il reste trois heures cloué à cette croix, suspendu par les plaies béantes de Ses mains et de Ses pieds et supportant en silence des tourments qui surpassent tout ce que nous pouvons imaginer.

Jésus nous donne Sa Mère et nous confie à Sa protection.

La Sainte Vierge, saint Jean, Marie-Madeleine et quelques fidèles amis sont restés debout au pied de la croix. Près de mourir, Jésus dit à Sa Mère, en désignant saint Jean: «Voilà Votre fils», et à l’apôtre: «Voici votre Mère». Depuis ce moment solennel, la très Sainte Vierge Marie nous a tous adoptés pour Ses enfants. Elle veille constamment sur nous. Elle nous témoigne Son amour et Sa puissance chaque fois que nous recourons à Elle.

Les deux criminels crucifiés avec Jésus.

Deux voleurs ont été crucifiés en même temps que Jésus: l’un à Sa gauche, l’autre à Sa droite. Tout d’abord, les deux malfaiteurs couvrent Jésus de railleries et d’injures. Tandis que l’un des deux, nommé Dismas, est bientôt touché par l’amour de Jésus, l’autre joint ses insultes à celles de la foule: «Si Tu es le Christ, sauve-Toi Toi-même et nous avec Toi!» Mais Dismas, ému par la patience et la bonté de Jésus, Lui adresse cette prière: «Seigneur, souvenez-Vous de moi, quand Vous serez dans Votre royaume». Et Jésus lui répond: «Aujourd’hui même, tu seras avec Moi dans le Paradis».

Les dernières paroles et la mort de Jésus sur la croix.

Puis Jésus lance un appel déchirant vers Dieu Son Père: «Mon Dieu, Mon Dieu, pourquoi M’avez-Vous abandonné?…»

Il dit encore: «J’ai soif». Et l’un des soldats Lui tend, avec sa lance, une éponge trempée de vinaigre. Jésus, ayant pris le vinaigre, dit: «Tout est consommé». Par ces mots, Jésus affirme qu’Il a parfaitement réalisé la grande mission pour laquelle Il est venu sur la terre: Il a accompli notre rédemption.

Après quoi, Il crie d’une voix forte: «Mon Père, Je remets Mon âme entre Vos mains.»

Et Il rend le dernier soupir.

(Gardons une minute de silence pour dire à Jésus que nous regrettons tous nos péchés qui ont causé Ses souffrances. Remercions-Le de nous avoir sauvés par Sa mort.)

Le Cœur de Jésus est percé par un glaive.

Peu après, un soldat vient, et rompt les jambes des deux voleurs. Arrivé à Jésus, il voit qu’Il est déjà mort, et Lui donne un coup de lance dans le côté. Son divin Cœur est transpercé et des gouttes de sang et d’eau coulent de cette nouvelle blessure.

Jésus est déposé dans un sépulcre.

Le soir, Joseph d’Arimathie et Nicodème, deux amis de Jésus, Le détachent de la croix et remettent Son corps à la Sainte Vierge.

Puis, ils Le portent dans une petite caverne toute proche et on ferme la caverne en faisant rouler une pierre énorme devant l’ouverture.

Signe de la Croix

Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, et de la Mère de Dieu. Ainsi soit-il.

Prière préparatoire

Ô Jésus! Nous allons parcourir avec Vous le chemin du Calvaire qui Vous fut si douloureux. Faites-nous comprendre la grandeur de Vos souffrances, touchez nos coeurs d’une tendre compassion à la vue de Vos tourments, afin d’augmenter en nous le regret de nos fautes et l’amour que nous voulons avoir pour Vous.
Daignez nous appliquer à tous, les mérites infinis de Votre Passion, et en mémoire de Vos douleurs, faites miséricorde aux âmes du purgatoire, surtout à celles qui sont les plus abandonnées.
Ô divine Marie! qui la première, nous avez enseigné à faire le Chemin de la Croix, obtenez-nous la grâce de suivre Jésus avec les sentiments dont Votre Coeur fut rempli en L’accompagnant sur la route du Calvaire. Faites que nous pleurions avec Vous, et que nous aimions comme Vous Votre divin Fils. Nous Vous le demandons au nom de Son Coeur adorable. Ainsi soit-il.