Cet article est aussi disponible en: English
EN SOUVENIR DE LA PASSION ET DE LA MORT DE NOTRE-SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST
OFFICE DU MATIN (suite)
Lecture du Saint Évangile
La passion de notre-seigneur jésus-christ
(assis)
IX - Jésus devant le Sanhédrin
(Saint Matthieu 27, 1; Saint Marc 15, 1; Saint Luc 22, 66-71)
À la naissance du jour, les membres du Conseil: Grands-Prêtres, Princes des prêtres sans exception, Scribes, Anciens du peuple, se réunirent en toute hâte, pleins de haine contre Jésus, et dans le dessein de Le condamner à mort. Ils Le firent comparaître devant leur assemblée, et Lui dirent:
«Déclare-nous si Tu es le Christ!
— Si Je vous le dis, vous ne Me croirez point, répondit Jésus. Si à Mon tour Je vous interroge, vous ne Me donnerez point de réponse et ne Me rendrez point la liberté. Et pourtant, désormais le Fils de l’Homme siégera à la droite de la Puissance de Dieu.»
Et tous ensemble:
«Tu es donc le Fils de Dieu?
— Vous le dites, Je le suis!» répondit Jésus.
Alors ils s’écrièrent:
«Qu’avons-nous encore besoin de témoignage? Nous venons de l’entendre de Sa propre bouche.»
X - Les remords et le suicide du traître
(Saint Matthieu 27, 3-10)
Voyant que Jésus était condamné, Judas, le traître, poussé par le remords, rapporta aux Princes des prêtres et aux Anciens les trente pièces d’argent.
«J’ai péché, dit-il, en livrant le sang du Juste!
— Que nous importe? C’est ton affaire!»
Là-dessus, Judas jette les pièces d’argent dans le Temple, il sort et va se pendre.
Les Princes des prêtres ramassèrent l’argent.
«Il n’est point permis, dirent-ils, de le verser dans le Trésor, parce que c’est le prix du sang.»
Plus tard, après en avoir conféré ensemble, ils achetèrent, de cette somme, le champ d’un potier, pour la sépulture des étrangers. C’est pourquoi ce champ fut appelé, dans leur langue: Haceldama, c’est-à-dire le Champ du Sang, nom qui lui est resté jusqu’à ce jour.
Ainsi fut réalisé l’oracle du Prophète: «Ils ont pris les trente pièces d’argent, prix auquel fut estimé, par les Fils d’Israël, Celui dont ils ont supputé la valeur. Et ils les ont données pour le champ d’un potier, comme le Seigneur me l’a fait voir.»
XI - Jésus devant Pilate
(Saint Matthieu 27, 2, 11-14; Saint Marc 15, 1-5; Saint Luc 23, 1-4; Saint Jean 18, 28-38)
Dès que Jésus Se fut déclaré le Fils de Dieu, tous les membres du Conseil se levèrent en foule et, après L’avoir fait garrotter, ils L’emmenèrent pour Le livrer au Gouverneur Ponce-Pilate.
On était encore au matin. Les Juifs n’entrèrent point dans le prétoire, dans la crainte de contracter une souillure légale et de ne pouvoir manger la Pâque.
Pilate vint donc à eux sur le seuil de son prétoire; il leur demanda:
«Quelle accusation portez-vous contre cet homme?»
Ils répondirent:
«Si ce n’était pas un malfaiteur, nous ne vous L’aurions pas livré.
— Prenez-Le vous-mêmes alors, dit Pilate, et jugez-Le selon votre Loi.
— Il ne nous est plus permis d’infliger la peine de mort à personne», repartirent les Juifs.
Il fallait en effet que s’accomplît la parole de Jésus, annonçant de quelle mort Il devait mourir.
Et les Juifs commencèrent à formuler leurs accusations:
«Cet homme, nous L’avons trouvé bouleversant notre nation, défendant de payer le tribut à César, et S’arrogeant le titre de Christ-Roi.»
Pilate rentra dans le prétoire et fit venir Jésus, qui Se tint debout devant lui:
«Est-ce que Tu es le Roi des Juifs? Lui demanda-t-il.
— Parles-tu de toi-même, lui dit Jésus, ou d’après ce que d’autres t’ont rapporté de Moi?
— Est-ce que je suis Juif, moi? répliqua Pilate. Ta nation, Tes prêtres Te traduisent à mon tribunal: qu’as-Tu fait?
— Ma royauté, répondit Jésus, ne vient pas de ce monde. Si Ma royauté venait de ce monde, Mes hommes n’auraient pas manqué de combattre, pour M’éviter de tomber entre les mains des Juifs. Non, pour l’heure présente, Mon Royaume n’est pas d’ici.
— Tu es donc Roi? fit Pilate.
— Tu le dis, Je suis Roi!… Je suis né, Je suis venu en ce monde pour rendre témoignage à la Vérité. Quiconque est du parti de la Vérité entend Ma voix.
— Qu’est-ce que la vérité?» dit le Gouverneur.
Et, sur cette question, il retourna dehors, vers les Princes des prêtres et la foule des Juifs et leur dit:
«Je ne trouve, en cet homme, aucun sujet de condamnation.»
Alors les Princes des prêtres et les Anciens multiplièrent leurs accusations; Jésus gardait le silence.
«N’entends-Tu pas, s’écria Pilate, combien de témoignages ils accumulent contre Toi? N’as-Tu rien à répondre?»
Mais Jésus ne lui adressa pas même un seul mot, ce qui causa au Gouverneur un profond étonnement.
XII - Jésus devant Hérode
(Saint Luc 23, 5-12)
Cependant les Juifs insistaient avec véhémence, et criaient:
«Il soulève le peuple par les doctrines qu’Il sème, depuis la Galilée, où Il a commencé, jusque dans toute la Judée, et même jusqu’ici.»
Pilate entendant nommer la Galilée, demanda si cet homme était Galiléen. Dès qu’il eut appris que Jésus était de la juridiction d’Hérode, il Le renvoya devant ce prince, qui se trouvait alors à Jérusalem.
Hérode, en voyant Jésus, éprouva une vive satisfaction. Depuis longtemps il désirait Le connaître, à raison de tout ce qu’on lui avait rapporté de Lui, et parce qu’il espérait Lui voir opérer quelque prodige.
Il se mit donc à Lui poser une multitude de questions.
Jésus ne lui répondit rien.
Or, les Princes des prêtres et les Scribes se tenaient là, debout, ne se lassant pas de L’accuser.
Hérode, avec sa garde, couvrit Jésus de mépris. Il Le fit affubler d’une robe blanche et s’en amusa. Puis il Le renvoya à Pilate.
Et, de ce jour, Hérode et Pilate devinrent amis, d’ennemis qu’ils étaient auparavant.
XIII - Barabbas
(Saint Matthieu 27, 15-23, 26; Saint Marc 15, 6-15; Saint Luc 23, 13-25; Saint Jean 18, 39-40)
Pilate fit approcher les Princes des prêtres, les magistrats et le peuple, et leur adressa ces paroles:
«Vous m’avez présenté cet homme, comme soulevant la nation; voilà cependant que je L’ai interrogé devant vous, et je n’ai trouvé en Lui aucun sujet de condamnation sur les chefs dont vous L’accusez. Hérode, à qui je vous ai renvoyés, n’a rien relevé non plus. Il n’y a donc rien d’établi contre Lui, qui mérite la mort. C’est pourquoi je vais Lui faire infliger un châtiment et Le mettre ensuite en liberté.»
Or, c’était l’usage, au jour de la fête, que le Gouverneur leur accordât la délivrance d’un prisonnier, qu’eux-mêmes lui désignaient. Un malfaiteur insigne, appelé Barabbas, se trouvait alors en prison. Il était enchaîné avec les séditieux, pour avoir tué un homme dans une révolte.
En ce moment, le peuple se présenta devant le prétoire et réclama la grâce que le Gouverneur accordait toujours.
Ayant fait approcher la foule, Pilate prit la parole et dit:
«C’est la coutume que je vous délivre un prisonnier, à la fête de la Pâque, voulez-vous que j’élargisse le Roi des Juifs?… Lequel voulez-vous, de Barabbas ou de Jésus, qu’on appelle le Christ?»
Il savait bien, en effet, que les Grands-Prêtres ne Le lui avaient livré que par envie.
Cependant sa femme lui envoya dire, tandis qu’il siégeait sur son tribunal: «Ne vous commettez pas dans la cause de ce Juste, car aujourd’hui j’ai souffert étrangement en songe, à Son sujet.»
Mais les Pontifes, les Princes des prêtres et les Anciens avaient travaillé le peuple, et l’avaient excité à réclamer l’élargissement de Barabbas et la mort de Jésus.
Aussi, quand le Gouverneur renouvela sa question:
«Lequel des deux voulez-vous que je vous délivre?»
Ce fut une explosion unanime dans la foule:
«Barabbas! Non pas Celui-ci, mais Barabbas! Enlevez Celui-ci et donnez-nous Barabbas!
— Mais que ferai-je de Jésus, de ce Roi des Juifs, appelé le Christ?» répliqua Pilate.
Tous redoublèrent leurs cris:
«Qu’Il soit crucifié!
— Mais enfin, quel mal a-t-Il donc fait?» insista le Gouverneur.
Les Juifs criaient toujours plus fort:
«Qu’Il soit crucifié!»
Pilate était décidé à délivrer Jésus. Il leur parla de nouveau. Mais les clameurs devenaient de plus en plus violentes:
«Crucifiez-Le! Crucifiez-Le!»
Une troisième fois il leur dit:
«Qu’a-t-Il fait de mal? Je ne trouve rien en Lui qui mérite la mort; je Le châtierai donc, puis je Le renverrai.»
Mais ils s’acharnaient et demandaient à grands cris, qu’Il fût crucifié, et leurs vociférations s’élevaient toujours plus menaçantes.
Alors Pilate, voulant donner satisfaction au peuple, fit élargir Barabbas, le prisonnier rebelle et assassin qu’ils réclamaient, et abandonna Jésus à leur merci.
Les Trésors de la Croix (suite)
par saint Louis-Marie de Montfort
Jésus:
9. Pour les croix que Je vous envoie
Rendez-M’en des remerciements
Comme d’un des plus grands présents,
Puisque la croix produit la joie,
La vertu, la grâce et la paix,
Et, dans le ciel, un bonheur pour jamais.
10. Votre vie est-elle, cachée,
Ne fait-on de vous aucun cas?
Votre état est-il vil et bas?
Consolez-vous, Ma bien-aimée:
Votre état, si conforme au Mien,
Est un signe que Je vous aime bien.
11. Êtes-vous dans la calomnie?
Souffrez-vous quelque mal au corps,
Au dedans ou bien au dehors?
A-t-on contre vous quelque envie?
Tout va bien, J’en suis bien ravi.
Mes bons amis sont tous traités ainsi.
L’âme:
12. Ô Marie, ô Mère affligée.
Donnez-moi part à Vos douleurs,
Partagez avec moi Vos pleurs,
Et que mon âme en soit lavée.
Point de croix sans Vous et Jésus,Point de Vous deux si la Croix n’est de plus.
Marie:
13- La croix est Mon arbre de vie,
Je suis la Mère des vivants.
J’en donne à tous Mes bons enfants.
N’en avez-vous point quelque envie?
J’ai des croix qui sont d’un grand prix,
Mais qui ne sont que pour Mes favoris.
L’âme:
14. De bon cœur, ô Mère affligée,
Je prendrai part à Vos douleurs,
Pourvu que parmi Vos douceurs
Ma croix soit confite et mêlée!
Point de croix, sans Vous et Jésus,
Point de Vous deux, si la croix n’est de plus.
15. Ô Jésus, mille et mille grâces
Pour Votre divine leçon!
Mais je Vous demande pardon
D’avoir si peu suivi Vos traces.
Désormais mon plus grand bonheur
Sera d’être conforme à mon Sauveur.
16. Si Votre douce Providence
Me donne part à quelque croix,
Trop d’honneur pour moi mille fois.
Mais soutenez mon impuissance,
Abaissez, tranchez et frappez,
J’en suis content, si Vous me soutenez.