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Liturgie pour les Dimanches et Fêtes principales
Réflexion sur la Liturgie du jour – tiré de L’Année Liturgique, par Dom Prosper Guéranger
Introit
Je suis le salut du peuple, dit le Seigneur: de quelque tribulation qu’ils crient vers Moi, Je les exaucerai; et Je serai leur Seigneur à jamais. Psaume. Écoutez Ma loi, ô Mon peuple; rendez votre oreille attentive aux paroles de Ma bouche.
Collecte
Dieu tout-puissant et miséricordieux, éloignez de nous, dans Votre bonté tout ce qui nous serait contraire, afin que, dégagés en même temps dans le corps et dans l’âme, nous puissions vaquer d’un cœur dispos à Votre service. Par Jésus-Christ Notre-Seigneur.
Épître
Lecture de l’Épître du bienheureux Paul, Apôtre, aux Éphésiens, Chap. IV.
Mes Frères, renouvelez-vous selon l’esprit, dans votre âme, et revêtez l’homme nouveau qui a été créé selon Dieu dans la justice et la sainteté de la vérité. Pour cela, déposant le mensonge, que chacun parle à son prochain dans la vérité, puisque nous sommes membres les uns des autres. Mettez-vous en colère, et ne péchez pas; que le soleil ne se couche point sur votre colère. Ne donnez point place au diable. Que celui qui volait ne vole plus, mais qu’il travaille plutôt, employant ses mains à quelque occupation honnête, pour avoir de quoi donner à celui qui souffre l’indigence.
Réflexion sur l’Épître
En Jésus, comme complément de Son incarnation, la Sagesse aspire à S’unir aussi tous les membres de cette humanité dont Il est le chef; par Lui l’Esprit-Saint, dont Il est le réservoir sacré, Se déverse sur l’homme pour l’adapter à sa vocation sublime, et consommer dans l’amour infini qui est Lui-même cette union de toute créature avec le Verbe divin. Ainsi nous est communiquée la vie de Dieu, dont l’existence se résume dans la contemplation et l’amour de Son Verbe; ainsi sommes-nous sanctifiés dans la vérité, en participant à la sainteté même dont Dieu est saint par nature.
Mais si le Fils de l’homme, étant Dieu, participe pour Sa race à la vie d’union dans la vérité, qui fait la sainteté de la Trinité souveraine, Il ne communique cette vie, cette vérité, cette union déifiante, qu’à ceux des hommes qui sont devenus vraiment Ses membres, qui reproduisent entre eux en Lui, par l’opération de l’Esprit de vérité et d’amour, l’unité dont cet Esprit sanctificateur est en Dieu le lien tout-puissant. Que tous ils soient un, comme Vous en Moi et Moi en Vous, ô Père, disait l’Homme-Dieu; qu’ils soient eux aussi un en Nous: Je leur ai donné la gloire, c’est-à-dire la sainteté que Vous M’avez donnée, pour qu’ils soient un comme Nous-mêmes Nous sommes un, pour que, Moi en eux et Vous en Moi, ils soient consommés et parfaits dans l’unité. Tel est, formulé par le Christ en personne, l’axiome simple et fécond, fondement du dogme et de la morale du christianisme. Jésus, dans cette prière sublime, expliquait ce qu’Il venait de dire auparavant: Je Me sanctifie pour eux, afin qu’ils soient, eux aussi, sanctifiés dans la vérité.
Graduel
Que ma prière s’élève devant Vous, comme l’encens, ô Seigneur. Que l’élévation de mes mains soit comme le sacrifice du soir. Alléluia, alléluia. Louez le Seigneur, et invoquez Son Nom; publiez Ses œuvres parmi les nations. Alleluia.
Évangile
La suite du saint Évangile selon saint Matthieu, Chap. XXII
En ce temps-là, Jésus parlant en paraboles aux princes des prêtres et aux pharisiens, leur dit: Le
royaume des cieux est semblable à un roi qui fit les noces de son fils. Il envoya ses serviteurs appeler les invités aux noces, et ils ne voulaient pas venir. De nouveau il envoya d’autres serviteurs, leur disant: Dites aux invités: Voici que j’ai préparé mon dîner; mes taureaux, mes animaux gras sont égorgés, et tout est prêt: venez aux noces. Mais eux n’en tinrent point compte et s’en allèrent, un à sa maison des champs, l’autre à son commerce; les autres même se saisirent de ses serviteurs, et les tuèrent après les avoir couverts d’outrages. Or le roi, l’ayant appris, en fut ému de colère, et, envoyant ses armées, il extermina ces homicides et brûla leur ville. Alors il dit à ses serviteurs: Les noces sont bien prêtes, mais ceux qui avaient été invités n’en ont pas été dignes. Allez donc dans les carrefours, et appelez aux noces tous ceux que vous trouverez. Et ses serviteurs, sortant sur les routes, rassemblèrent tous ceux qu’ils trouvèrent, mauvais et bons; et la salle du festin des noces fut remplie. Or le roi entra pour voir ceux qui étaient à table, et il vit là un homme qui n’était pas revêtu de la robe nuptiale. Et il lui dit: Mon ami, comment êtes-vous entré ici sans avoir la robe nuptiale? Mais lui demeura muet. Alors le roi dit à ses gens: Jetez-le, pieds et mains liés, dans les ténèbres extérieures; c’est là qu’il y aura des pleurs et des grincements de dents. Car il y en a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus.
Réflexion sur l’Évangile
Le roi céleste a laissé aux serviteurs de Son amour le soin d’appeler de toute race les nouveaux conviés; mais maintenant que les envoyés, selon Ses ordres, ont parcouru la terre entière, rassemblé les nations pour ce jour de la joie de Son cœur, Il va descendre en personne, pour S’assurer Lui-même que rien ne manque aux apprêts de la fête et donner le signal du festin éternel des noces sacrées. Or, pour une telle fête, en un tel lieu, rien ne saurait manquer que de la part des conviés; que ceux-ci veillent donc à ne pas attirer sur eux, dans cet universel et suprême examen, la défaveur du très-haut Prince qui les appelle à Son alliance. S’Il a daigné les convoquer, malgré leur pauvreté sordide, des places publiques et de tous les carrefours, Il leur a laissé tout le temps de déposer les haillons du passé; sachant bien qu’ils ne pouvaient se pourvoir eux-mêmes, Il a mis à leur disposition, pour le banquet nuptial, les plus riches vêtements de Sa grâce et des vertus. Malheur donc à quiconque serait trouvé, au dernier jour, sans la robe nuptiale de la charité! Sa faute n’aurait point d’excuse, et le Roi la punirait justement par l’exclusion de la salle du festin, comme une insulte à Son Fils.
Le royaume des cieux est l’assemblée des justes. Le Seigneur dit en effet par un prophète: Le ciel est Mon trône; et Salomon dit d’autre part: L’âme du juste est le trône de la Sagesse, pendant que Paul appelle le Christ: Sagesse de Dieu. Si donc le ciel est le trône de Dieu, nous devons conclure évidemment que, la Sagesse étant Dieu et l’âme du juste le trône de la Sagesse, cette âme est un ciel… Le royaume des cieux est donc bien l’assemblée des justes… Si ce royaume est déclaré semblable à un roi qui fait les noces de son fils, votre charité comprend aussitôt quel est ce roi, père d’un fils roi comme lui-même, à savoir Celui dont il est dit dans le psaume: Ô Dieu, confiez au Roi Vos jugements, et Votre justice au Fils du Roi! Dieu le Père a fait les noces de Dieu Son Fils, quand Il a voulu que Celui qui était Dieu avant les siècles devînt homme sur la fin des siècles. Mais nous devons éviter le danger de laisser à entendre qu’il puisse exister dualité de personnes en notre Dieu et Sauveur Jésus-Christ… À cause de cela, Il peut être à la fois plus clair et plus sûr de dire que le Père a fait les noces du Roi Son Fils, en Lui unissant par le mystère de l’Incarnation la sainte Église. Le sein de la Vierge-Mère a été la chambre nuptiale de cet Époux, dont le Psalmiste dit: Il a placé Sa tente dans le soleil, Il est l’Époux qui S’avance de Sa chambre nuptiale!