5e dimanche après l’Épiphanie – Le bon grain et l’ivraie

Collecte

Nous Vous supplions, Seigneur, de garder Votre famille par une continuelle miséricorde, et de défendre par Votre constante protection celle qui se repose sur la seule espérance de Votre grâce. Par Jésus-Christ Notre-Seigneur.

Épître

Lecture de l’Épître du bienheureux Paul, Apôtre, aux Colossiens. Chap. 3.

Mes Frères, revêtez-vous, comme il convient à des élus de Dieu, saints et bien-aimés, d’entrailles de miséricorde, de bonté, d’humilité, de modestie, de patience; vous supportant mutuellement, vous pardonnant les uns aux autres, si quelqu’un a des sujets de plainte contre son frère. Comme le Seigneur vous a pardonné, ainsi faites vous-mêmes. Mais, sur toutes choses, ayez la charité, qui est le lien de la perfection. Et que la paix de Jésus-Christ tressaille dans vos cœurs, cette paix à laquelle vous avez été appelés pour ne former qu’un seul corps, et soyez-en reconnaissants. Que la parole du Christ habite en vous avec plénitude, en toute sagesse, instruisez-vous et exhortez- vous les uns les autres par des psaumes, des hymnes et des cantiques spirituels, chantant à Dieu dans vos cœurs avec édification. Quoi que vous fassiez, parole ou action, faites tout au nom du Seigneur Jésus-Christ, rendant grâces au Dieu et Père, par Jésus-Christ notre Seigneur.

Réflexion sur l’Épître (par M. Poujoulat)

Cette Épître nous apprend quels sont les titres magnifiques du Chrétien, et quels sont ses devoirs. Le Chrétien est saint par sa vocation, et l’objet de l’amour de Dieu. Ses devoirs sont de pratiquer la charité et les autres vertus que la charité attire après elle, principalement la miséricorde, la bonté, l’humilité, la modestie et la patience. Elle nous apprend que le christianisme est le royaume de Jésus-Christ. Qu’Il le gouverne en paix. Que nos cœurs sont Son trône. Que la reconnaissance est le tribut que nous Lui devons. Que Sa parole est la loi qui doit régler toute notre conduite. Que les ministres de l’Évangile ne sont pas les seuls qui doivent instruire. Que les fidèles le doivent faire à l’égard les uns des autres, par le chant des psaumes et par des œuvres édifiantes. Qu’enfin toutes nos actions et toutes nos paroles doivent être un cantique continuel d’actions de grâces à l’égard de Dieu; ce qui se fait lorsque nous nous unissons en tout à Jésus-Christ.

Évangile

La suite du saint Évangile selon saint Matthieu. Chap. 13.

En ce temps-là, Jésus dit à la foule cette parabole: Le royaume des cieux est semblable à un homme qui avait semé de bon grain dans son champ; mais pendant que les hommes dormaient, l’ennemi vint, sema de l’ivraie parmi le froment, et se retira. Quand l’herbe eut poussé et qu’elle fut montée en épi, l’ivraie commença aussi à paraître. Les serviteurs du père de famille vinrent lui dire: «Seigneur, n’avez-vous donc pas semé de bon grain dans votre champ? d’où vient donc qu’il y a de l’ivraie?» Et il leur répondit: «C’est l’homme ennemi qui a fait cela.» Ses serviteurs lui dirent: «Voulez-vous que nous allions l’arracher? – Non, leur répondit-il, de peur qu’en cueillant l’ivraie, vous n’arrachiez en même temps le froment. Laissez-les croître l’un et l’autre jusqu’à la moisson, et au temps de la moisson je dirai aux moissonneurs: Cueillez premièrement l’ivraie et liez-la en bottes pour la brûler; mais amassez le froment dans mon grenier.»

Réflexion sur l’Évangile

Cet Évangile nous apprend qu’il y a partout dans le monde un mélange de bien et de mal; et c’est ce qui fait que le monde est un lieu de crainte et de gémissement pour les justes. Que c’est Dieu qui est l’Auteur du bien qui est en nous, et le démon l’auteur du péché. Que cependant c’est la faute des hommes lorsque le mal prévaut en eux. Que c’est de leur négligence que le démon se sert pour les perdre. Que Dieu, qui permet ce mélange, sait en tirer du bien. Que la charité et la patience sont les vertus par lesquelles les justes se perfectionnent. Que l’exemple et les prières des justes sont les moyens de salut dont les méchants peuvent profiter. Que le temps de s’opposer au mal, c’est celui où il ne fait que commencer; que quand il a fait du progrès, il n’est pas si aisé de le corriger. Qu’enfin ce mélange ne finira qu’avec le siècle présent, et que dans le ciel il n’y entrera que ce qui sera bon, comme tout ce qui sera mauvais sera rejeté.

Secrète

Nous Vous offrons, Seigneur, ces hosties de propitiation, afin que dans Votre miséricorde Vous pardonniez nos péchés, et que Vous conduisiez nos cœurs chancelants. Par Jésus-Christ Notre-Seigneur.

Postcommunion

Faites, ô Dieu tout-puissant, que nous obtenions l’effet du salut dont nous avons déjà reçu le gage dans ces Mystères. Par Jésus- Christ Notre-Seigneur.