par Père Mathurin de la Mère de DieuBien chers frères et sœurs, nous voici de nouveau à Noël. Dieu a tellement aimé le monde, qu’Il lui a donné Son Fils unique,(S. Jean 3, 16) a dit Jésus. Comme suprême preuve de Son Amour infini, le Fils de Dieu Se donne aux humains. Si vous le voulez bien, descendons ensemble à la Crèche pour contempler l’Amour infini, Dieu qui Se fait petit enfant pour le salut du genre humain.Vous connaissez déjà toute l’histoire qui entoure la venue du Messie, de notre Rédempteur, mais cette histoire est si belle qu’il faut la répéter et en approfondir la portée extraordinaire.
Le péché, source de tous les maux
Cette histoire, il est vrai, commence bien tristement. Nos premiers parents Adam et Ève ont péché gravement dans le paradis terrestre en désobéissant à Dieu. C’est ce qu’on appelle le péché originel. Il s’ensuivit la condamnation divine: Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front, et toi Ève, tu enfanteras dans la douleur.(Cf. Gen. 3, 16 et 19) En d’autres termes, votre vie sera dorénavant remplie d’amertume, de tristesse, de tribulation, parce que vous M’avez offensé. Vous vous êtes détournés de Moi, Je vous rejette loin de Ma face. La condamnation s’appliquait à toute la race humaine à venir.Avant le péché, Adam et Ève s’entretenaient familièrement avec le bon Dieu, ils Le voyaient face à face, mais par le péché cette douce familiarité fut rompue. L’homme s’en était rendu indigne, il était condamné à ne plus revoir la face de Dieu. Un châtiment épouvantable pour l’éternité. Mais dans Sa miséricorde, en même temps qu’Il châtie, Dieu fait une sublime pro-messe à Adam et Ève, la promesse d’un futur Rédempteur, d’un Sauveur.Viennent les patriarches qui transmettent cette promesse à leurs enfants, de père en fils. La promesse est transmise de génération en génération, on attend, on espère. Le Rédempteur va venir, Dieu L’a promis et ces grands patriarches se sancti-fient seulement dans l’attente, dans l’espérance qu’un jour la promesse se réalisera. Ils vivent et meurent sans avoir vu la réalisation de cette promesse.Viennent les prophètes qui, avec beaucoup plus de détails et de précisions, annoncent eux aussi le Messie, le Libérateur. Ils prophétisent non seulement Sa venue, mais la manière dont Il viendra, Sa façon de vivre et comment Il mourra. Et cette attente du Messie, de Celui qui réparera le désastre provoqué par l’homme, cette attente durera 4000 ans!
La venue de notre Sauveur
Enfin après 4000 ans, le Réparateur, le Sauveur, le Maître arrive sur terre dans une froide grotte, entre la bonne Sainte Mère Marie, saint Joseph et une paire d’animaux, un bœuf et un âne. Ainsi se déroule l’événement attendu depuis 4000 ans, le plus grand de l’Histoire de l’humanité. Le saint Évangile le relate en quelques lignes: Or tandis qu’ils étaient là(à Bethléem) arriva le terme auquel Marie devait enfanter, et Elle mit au monde Son Fils premier-né. Elle L’enveloppa de langes et Le cou-cha dans une crèche parce que pour eux il n’y avait pas de place dans l’hôtellerie. (S. Luc 2, 6-7)C’est tout simplement renversant de penser qu’une attente de 4000 ans, l’attente de l’Homme-Dieu puisse aboutir à un scénario presque insignifiant, à première vue. Et déjà là, mes frères et sœurs, il faut voir un dessein bien arrêté de la divine Providence. Il n’y avait pas de place pour eux. La Sainte Famille avait une petite maison à Nazareth, mais le Fils de Dieu devait venir en ce monde sans avoir, déjà à Sa naissance, une pierre où reposer Sa tête. (Cf. S. Matth. 8, 20) Il devait venir comme un étranger, rejeté même des Siens. Et pour que cela se produise, Il fait en sorte que quasi le monde entier soit bouleversé par l’édit de César Auguste qui ordonnait le recensement de tous ses sujets. C’est pour obéir à cet ordre que Marie et Joseph quit-tèrent Nazareth et se retrouvèrent sans place pour la naissance de Jésus. Saint Charles de Foucauld disait: «Jésus, le Fils de Dieu a tellement pris la dernière place que personne n’a pu la Lui ravir.»Pourquoi le bon Dieu a-t-Il fait cela? C’est pour venir nous enseigner, dès Sa naissance, l’humilité et le détachement des choses de la terre. La majorité des humains ne pensent qu’à bien s’installer, à s’organiser comme s’ils devaient vivre pour toujours sur la terre; ils veulent s’amuser sans penser à l’éternité à venir. Dans le dénuement de la crèche, Jésus-Enfant com-mence tout de suite à corriger, réformer, racheter. Il vient faire la Rédemption. Tout l’Évangile est résumé dans la crèche. L’Enfant-Jésus nous l’enseigne déjà, mais sans paroles, en silence.Tout fait silence, même la nature fait silence. Jésus est venu dans la nuit pour que ce soit encore plus silence. Un silence total pour recevoir le Verbe de Dieu, le Verbe! c’est-à-dire la Parole de Dieu qui vient Se communiquer à l’homme. Première manifestation de la Parole de Dieu: le silence.Aux environs, poursuit l’Évangile, des bergers passaient la nuit dans les champs, veillant tour à tour à la garde de leur troupeau. Soudain, un ange du Seigneur s’arrêta près d’eux, la gloire de Dieu les environna de Sa lumière et ils furent saisis d’une grande frayeur. Ne craignez point! leur dit l’ange, car voici que je vous annonce la bonne nouvelle d’une grande joie. Aujourd’hui dans la cité de David, vous est né un Sauveur, c’est le Christ. Et voici le signe que je vous donne pour Le recon-naître. Vous trouverez un Enfant enveloppé de langes et couché dans une crèche.(S. Luc 2, 8-12)Ce petit Enfant, le Verbe de Dieu, vient nous montrer le chemin. Il le dira plus tard: Je suis la Voie, la Vérité et la Vie, celui qui Me suit ne marche pas dans les ténèbres. (S. Jean 14, 6; 8, 12) Marchez sur Mes traces, recevez Ma doctrine. Cette doc-trine Il nous l’enseigne déjà dans la crèche par Son exemple. Je vous ai donné l’exemple, nous dira-t-Il, afin que vous fassiez comme Moi-même J’ai fait.(S. Jean 13, 15)À Noël, les gens ne parlent que de cadeaux, ils s’en donnent les uns aux autres, mais de qui est-ce la fête à Noël? Celle de l’Enfant-Dieu! C’est à Lui que nous devons faire des cadeaux. Avons-nous pensé à ce que nous pourrions offrir au Divin Enfant pour Lui faire vraiment plaisir? De plus belles décorations? De plus belles cérémonies et plus de cantiques? Non!
Notre réponse d’amour
Le plus beau cadeau que nous puissions offrir à l’Enfant-Jésus, c’est de faire comme Lui-même dans la crèche. Et qu’y fait-Il? Il Se donne à nous, Il Se livre pour nous racheter, pour nous ouvrir le Ciel. Tout Dieu qu’Il est, c’est un don total que cet Enfant vient faire à Sa créature. Quel est donc, mes frères et sœurs, le plus beau cadeau à Lui offrir? Le don total de nous-mêmes! Rien ne réjouirait davantage l’Enfant-Dieu. Et ce don, il se fait dans le cœur. Nous l’avons souligné, Jésus a entrepris la grande œuvre de la Rédemption dans le plus grand silence parce que c’est ainsi que nous devons faire, nous aussi. Dans le silence de notre cœur faire le don total de tout notre être à ce Jésus qui a fait des folies d’amour pour nous.Oublions les choses de la terre, sauf strictement pour accomplir notre devoir d’état. Que notre seule préoccupation soit d’aimer Jésus. C’est le grand et l’unique remède au péché: aimer le bon Dieu sans réserve. Automatiquement le péché dispa-raît alors de nos vies. Pourquoi tant de fautes, même graves parfois? On n’aime pas le bon Dieu, en tout cas, pas assez. On s’aime soi-même, on aime la créature, on garde toutes sortes d’attaches, de caprices et c’est ce qui éloigne les âmes de Dieu.On aime dire que Noël, c’est la fête de l’amour. C’est vrai, mais l’amour se prouve. Pas d’amour vrai sans don, on le com-prend bien dans l’ordre humain. Dire à quelqu’un: «Je t’aime, je t’aime», c’est beaucoup trop facile. L’amour se prouve par le don. Plus le don est plénier, plus l’amour est vrai, et le Fils de Dieu veut de nous un don total. Rendons Lui amour pour amour.Pourquoi y a-t-il si peu de saints sur la terre? Et pourquoi l’humanité et l’Église sont-elles dans le triste état actuel? C’est parce que peu d’âmes se donnent totalement à Dieu. C’est vrai, nous sommes de pauvres humains, misérables, impuissants, comment arriver à nous surmonter, à tout donner à Dieu? Faisons une vraie prière, du fond du cœur: «Mon Jésus, voyez mon impuissance, voyez mon incapacité, je suis lâche, mais je veux vraiment Vous faire le cadeau d’un don total de moi-même. Vous êtes la source de toute grâce, donnez-moi je Vous en prie, cette grâce de tout faire pour Vous. Donnez-moi, mon Jésus, la grâce de toujours renouveler ce don de moi-même dans l’humilité, l’obéissance, la charité, en recherchant tout ce qui Vous plaît et en évitant tout ce qui Vous déplaît. Accordez-moi Vous-même cette grâce, mon Jésus, car sans Vous je ne puis rien.»Nous serons les premiers bénéficiaires de ce don total. Quelles sont les âmes les plus heureuses sur cette terre? Celles qui goûtent Dieu? Ce sont les âmes qui laissent la terre de côté pour s’occuper de Dieu et se dévouer pour le prochain. «Plus la terre nous manque, plus le Ciel se penche.» Parfois le bon Dieu nous semble bien loin, mais peut-être est-ce parce que nous sommes trop attachés aux choses de la terre? Cela semble un langage austère pour Noël, mais nous ne pouvons contempler le don de l’Enfant-Jésus dans la crèche, et en même temps ne penser qu’aux amusements et aux célébrations.Paix sur la terre aux hommes de bonne volonté,(S. Luc 2, 14) a dit l’ange. Qu’est-ce que la bonne volonté? C’est celle qui est conforme à Dieu, qui se rapproche de celle de Dieu. Voulons-nous goûter vraiment les joies de Noël? Soyons des âmes de véritable bonne volonté, disposées à tout pour plaire à Dieu.Seigneur, que voulez-Vous que je fasse?(Actes 9, 6) dit saint Paul quand Dieu le renversa de son cheval. Et, dit saint Alphonse de Liguori, «le voici devenu vase d’élection», «un saint», par cette prière jaillie du fond de son cœur, une vraie prière. Au nom de vous tous, mes frères et sœurs, je fais cette prière à l’Enfant-Jésus: «Seigneur, que voulez-Vous que nous fassions?» Demandons à la Sainte Vierge d’intercéder pour nous auprès de Son Saint Enfant pour que nous ayons cette dispo-nibilité totale entre les mains de Dieu.Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit et de la Mère de Dieu. Ainsi soit-il.
Sermon
pour
Noël
Articles par Père Mathurin
de la Mère de Dieu
ADRESSE:
Monastère des Apôtres290 7e rangMont-Tremblant QC J8E 1Y4Venez nous rencontrer ou vous recueillir dans notre Chapelle.9 am – 5 pm
par Père Mathurin de la Mère de DieuBien chers frères et sœurs, nous voici de nouveau à Noël. Dieu a tellement aimé le monde, qu’Il lui a donné Son Fils unique,(S. Jean 3, 16) a dit Jésus. Comme suprême preuve de Son Amour infini, le Fils de Dieu Se donne aux humains. Si vous le voulez bien, descendons ensemble à la Crèche pour contempler l’Amour infini, Dieu qui Se fait petit enfant pour le salut du genre humain.Vous connaissez déjà toute l’histoire qui entoure la venue du Messie, de notre Rédempteur, mais cette histoire est si belle qu’il faut la répéter et en approfondir la portée extraordinaire.
Le péché, source de tous les maux
Cette histoire, il est vrai, commence bien tristement. Nos pre-miers parents Adam et Ève ont péché gravement dans le paradis terrestre en désobéissant à Dieu. C’est ce qu’on appelle le péché originel. Il s’ensuivit la condamnation divine: Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front, et toi Ève, tu enfanteras dans la dou-leur.(Cf. Gen. 3, 16 et 19) En d’autres termes, votre vie sera dorénavant remplie d’amertume, de tristesse, de tribulation, parce que vous M’avez offensé. Vous vous êtes détournés de Moi, Je vous rejette loin de Ma face. La condamnation s’appliquait à toute la race humaine à venir.Avant le péché, Adam et Ève s’entretenaient familièrement avec le bon Dieu, ils Le voyaient face à face, mais par le péché cette douce familiarité fut rompue. L’homme s’en était rendu indigne, il était condamné à ne plus revoir la face de Dieu. Un châtiment épouvantable pour l’éternité. Mais dans Sa miséricorde, en même temps qu’Il châtie, Dieu fait une sublime promesse à Adam et Ève, la promesse d’un futur Rédempteur, d’un Sauveur.Viennent les patriarches qui transmettent cette promesse à leurs enfants, de père en fils. La promesse est transmise de géné-ration en génération, on attend, on espère. Le Rédempteur va venir, Dieu L’a promis et ces grands patriarches se sanctifient seulement dans l’attente, dans l’espérance qu’un jour la promesse se réalisera. Ils vivent et meurent sans avoir vu la réalisation de cette promesse.Viennent les prophètes qui, avec beaucoup plus de détails et de précisions, annoncent eux aussi le Messie, le Libérateur. Ils pro-phétisent non seulement Sa venue, mais la manière dont Il viendra, Sa façon de vivre et comment Il mourra. Et cette attente du Messie, de Celui qui réparera le désastre provoqué par l’homme, cette attente durera 4000 ans!
La venue de notre Sauveur
Enfin après 4000 ans, le Réparateur, le Sauveur, le Maître arrive sur terre dans une froide grotte, entre la bonne Sainte Mère Marie, saint Joseph et une paire d’animaux, un bœuf et un âne. Ainsi se déroule l’événement attendu depuis 4000 ans, le plus grand de l’Histoire de l’humanité. Le saint Évangile le relate en quelques lignes: Or tandis qu’ils étaient là(à Bethléem) arriva le terme auquel Marie devait enfanter, et Elle mit au monde Son Fils premier-né. Elle L’enveloppa de langes et Le coucha dans une crèche parce que pour eux il n’y avait pas de place dans l’hôtellerie.(S. Luc 2, 6-7)C’est tout simplement renversant de penser qu’une attente de 4000 ans, l’attente de l’Homme-Dieu puisse aboutir à un scénario presque insignifiant, à première vue. Et déjà là, mes frères et sœurs, il faut voir un dessein bien arrêté de la divine Providence. Il n’y avait pas de place pour eux. La Sainte Famille avait une petite maison à Nazareth, mais le Fils de Dieu devait venir en ce monde sans avoir, déjà à Sa naissance, une pierre où reposer Sa tête. (Cf. S. Matth. 8, 20) Il devait venir comme un étranger, rejeté même des Siens. Et pour que cela se produise, Il fait en sorte que quasi le monde entier soit bouleversé par l’édit de César Auguste qui ordonnait le recensement de tous ses sujets. C’est pour obéir à cet ordre que Marie et Joseph quittèrent Nazareth et se retrou-vèrent sans place pour la naissance de Jésus. Saint Charles de Foucauld disait: «Jésus, le Fils de Dieu a tellement pris la dernière place que personne n’a pu la Lui ravir.»Pourquoi le bon Dieu a-t-Il fait cela? C’est pour venir nous enseigner, dès Sa naissance, l’humilité et le détachement des choses de la terre. La majorité des humains ne pensent qu’à bien s’installer, à s’organiser comme s’ils devaient vivre pour toujours sur la terre; ils veulent s’amuser sans penser à l’éternité à venir. Dans le dénuement de la crèche, Jésus-Enfant commence tout de suite à corriger, réformer, racheter. Il vient faire la Rédemption. Tout l’Évangile est résumé dans la crèche. L’Enfant-Jésus nous l’enseigne déjà, mais sans paroles, en silence.Tout fait silence, même la nature fait silence. Jésus est venu dans la nuit pour que ce soit encore plus silence. Un silence total pour recevoir le Verbe de Dieu, le Verbe! c’est-à-dire la Parole de Dieu qui vient Se communiquer à l’homme. Première manifesta-tion de la Parole de Dieu: le silence.Aux environs, poursuit l’Évangile, des bergers passaient la nuit dans les champs, veillant tour à tour à la garde de leur trou-peau. Soudain, un ange du Seigneur s’arrêta près d’eux, la gloire de Dieu les environna de Sa lumière et ils furent saisis d’une grande frayeur. Ne craignez point! leur dit l’ange, car voici que je vous annonce la bonne nouvelle d’une grande joie. Aujourd’hui dans la cité de David, vous est né un Sauveur, c’est le Christ. Et voici le signe que je vous donne pour Le reconnaître. Vous trou-verez un Enfant enveloppé de langes et couché dans une crèche.(S. Luc 2, 8-12)Ce petit Enfant, le Verbe de Dieu, vient nous montrer le che-min. Il le dira plus tard: Je suis la Voie, la Vérité et la Vie, celui qui Me suit ne marche pas dans les ténèbres. (S. Jean 14, 6; 8, 12) Marchez sur Mes traces, recevez Ma doctrine. Cette doctrine Il nous l’enseigne déjà dans la crèche par Son exemple. Je vous ai donné l’exemple, nous dira-t-Il, afin que vous fassiez comme Moi-même J’ai fait.(S. Jean 13, 15)À Noël, les gens ne parlent que de cadeaux, ils s’en donnent les uns aux autres, mais de qui est-ce la fête à Noël? Celle de l’Enfant-Dieu! C’est à Lui que nous devons faire des cadeaux. Avons-nous pensé à ce que nous pourrions offrir au Divin Enfant pour Lui faire vraiment plaisir? De plus belles décorations? De plus belles cérémonies et plus de cantiques? Non!
Notre réponse d’amour
Le plus beau cadeau que nous puissions offrir à l’Enfant-Jésus, c’est de faire comme Lui-même dans la crèche. Et qu’y fait-Il? Il Se donne à nous, Il Se livre pour nous racheter, pour nous ouvrir le Ciel. Tout Dieu qu’Il est, c’est un don total que cet Enfant vient faire à Sa créature. Quel est donc, mes frères et sœurs, le plus beau cadeau à Lui offrir? Le don total de nous-mêmes! Rien ne réjouirait davan-tage l’Enfant-Dieu. Et ce don, il se fait dans le cœur. Nous l’avons souligné, Jésus a entrepris la grande œuvre de la Rédemption dans le plus grand silence parce que c’est ainsi que nous devons faire, nous aussi. Dans le silence de notre cœur faire le don total de tout notre être à ce Jésus qui a fait des folies d’amour pour nous.Oublions les choses de la terre, sauf strictement pour accom-plir notre devoir d’état. Que notre seule préoccupation soit d’aimer Jésus. C’est le grand et l’unique remède au péché: aimer le bon Dieu sans réserve. Automatiquement le péché disparaît alors de nos vies. Pourquoi tant de fautes, même graves parfois? On n’aime pas le bon Dieu, en tout cas, pas assez. On s’aime soi-même, on aime la créature, on garde toutes sortes d’attaches, de caprices et c’est ce qui éloigne les âmes de Dieu.On aime dire que Noël, c’est la fête de l’amour. C’est vrai, mais l’amour se prouve. Pas d’amour vrai sans don, on le comprend bien dans l’ordre humain. Dire à quelqu’un: «Je t’aime, je t’aime», c’est beaucoup trop facile. L’amour se prouve par le don. Plus le don est plénier, plus l’amour est vrai, et le Fils de Dieu veut de nous un don total. Rendons Lui amour pour amour.Pourquoi y a-t-il si peu de saints sur la terre? Et pourquoi l’humanité et l’Église sont-elles dans le triste état actuel? C’est parce que peu d’âmes se donnent totalement à Dieu. C’est vrai, nous sommes de pauvres humains, misérables, impuissants, com-ment arriver à nous surmonter, à tout donner à Dieu? Faisons une vraie prière, du fond du cœur: «Mon Jésus, voyez mon impuis-sance, voyez mon incapacité, je suis lâche, mais je veux vraiment Vous faire le cadeau d’un don total de moi-même. Vous êtes la source de toute grâce, donnez-moi je Vous en prie, cette grâce de tout faire pour Vous. Donnez-moi, mon Jésus, la grâce de toujours renouveler ce don de moi-même dans l’humilité, l’obéissance, la charité, en recherchant tout ce qui Vous plaît et en évitant tout ce qui Vous déplaît. Accordez-moi Vous-même cette grâce, mon Jésus, car sans Vous je ne puis rien.»Nous serons les premiers bénéficiaires de ce don total. Quelles sont les âmes les plus heureuses sur cette terre? Celles qui goûtent Dieu? Ce sont les âmes qui laissent la terre de côté pour s’occuper de Dieu et se dévouer pour le prochain. «Plus la terre nous manque, plus le Ciel se penche.» Parfois le bon Dieu nous semble bien loin, mais peut-être est-ce parce que nous sommes trop atta-chés aux choses de la terre? Cela semble un langage austère pour Noël, mais nous ne pouvons contempler le don de l’Enfant-Jésus dans la crèche, et en même temps ne penser qu’aux amusements et aux célébrations.Paix sur la terre aux hommes de bonne volonté,(S. Luc 2, 14) a dit l’ange. Qu’est-ce que la bonne volonté? C’est celle qui est conforme à Dieu, qui se rapproche de celle de Dieu. Voulons-nous goûter vraiment les joies de Noël? Soyons des âmes de véritable bonne volonté, disposées à tout pour plaire à Dieu.Seigneur, que voulez-Vous que je fasse?(Actes 9, 6) dit saint Paul quand Dieu le renversa de son cheval. Et, dit saint Alphonse de Liguori, «le voici devenu vase d’élection», «un saint», par cette prière jaillie du fond de son cœur, une vraie prière. Au nom de vous tous, mes frères et sœurs, je fais cette prière à l’Enfant-Jésus: «Seigneur, que voulez-Vous que nous fassions?» Demandons à la Sainte Vierge d’intercéder pour nous auprès de Son Saint Enfant pour que nous ayons cette disponibilité totale entre les mains de Dieu.Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit et de la Mère de Dieu. Ainsi soit-il.