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Prions! – Pour être des âmes remplies de Dieu Le renoncement à tout Être attentif à Dieu Être des amants de la Croix La fidélité au Saint-Esprit – Pour que tout soit renouvelé La Prière – Pour être de vrais serviteurs de Dieu La fidélité dans les petites choses – Que les desseins de Dieu se réalisent La foi dans l’action de la Providence Prière et Pénitence L’adoration de Jésus Hostie – Pour vivre dans l’intimité de Dieu La lecture de l’Évangile – Pour que le règne de Dieu arrive La Prière – Pour hâter l’heure du salut de l’Église et du monde Invitation à la lutte – Puisse Dieu trouver des âmes généreuses Être vrai – Avec grâce et vérité La patience – Gracieusement! Se faire violence – Pour atteindre la sainteté Le sommet de l’adoration Nul ne peut servir deux maîtres Le mal de Dieu Ce qui plaît le plus à Dieu Vieillir est une grâce Le Secret du bonheur – Les Béatitudes La véritable essence de la Sainte Église de Jésus-Christ AVENT Préparez les voies du Seigneur AVENT Pour préparer la venue de Jésus AVENT Réveillez Votre puissance, Seigneur, et venez! NOËL Devant la Crèche NOËL Il est venu chez les Siens et les Siens ne L’ont pas reçu PÂQUES Jésus, Lumière du monde Le Purgatoire, instrument de la Miséricorde divine Une page d’Évangile – Jésus perdu et retrouvé au Temple La Visitation et le Magnificat L’Assomption de la Vierge Marie Le secret du Rosaire Marie, Mère de Dieu et notre Mère Glorieux Saint Joseph, notre modèle Saint Michel Archange, champion d’humilité

Le glorieux saint Joseph,

notre modèle

par Père Mathurin de la Mère de Dieu Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, et de la Mère de Dieu. Ainsi soit-il. Nous voici réunis, chers frères et sœurs, pour solenniser la fête du glo- rieux saint Joseph. Cette année est singulière pour nous, parce qu’il y a 400 ans, le Canada a été consacré à saint Joseph par le Père Joseph Le Caron, accompagné de quelques Franciscains, en présence du gouver- neur, Samuel de Champlain, représentant du roi de France, et de quelques colons et autochtones. Cette cérémonie a été faite dans une grande simplicité. On serait étonné de voir combien le Ciel aime ces petits gestes, faits sous l’œil de Dieu, pour Sa gloire, pour Lui seul. Et ces petits actes les plus humbles, les plus simples, sont ratifiés par le Ciel. L’année 2020 marquait le 150 e anniversaire de la proclamation par le pape Pie IX de saint Joseph, patron de l’Église universelle. En ce jour qui lui est consacré, nous voulons en profiter pour l’honorer aussi sous ce grand titre. Quel est donc ce projet de la Providence qui met le Canada sous le patronage de saint Joseph, avant même que l’Église soit officiellement mise sous sa protection? Et quel est ce dessein mystérieux de la Providence qui veut que l’Église se renouvelle, ici en terre canadienne, sous le haut patronage de saint Joseph?

Représentant de Dieu le Père

Après la très Sainte Vierge, saint Joseph est le plus grand Saint qui ait passé sur la terre. On croit généralement que saint Joseph a été sanctifié dès le sein de sa mère, en prévision de cette grande mission à laquelle il était destiné: être le père visible du Fils de Dieu même, du Verbe incarné. Son association dans l’Œuvre de la Sainte Trinité est tout à fait singulière, unique, sans pareille. Ses liens étroits avec chacune des Personnes de la Trinité sont des mystères difficiles à pénétrer. Cependant, nous savons que Dieu le Père a communiqué Sa paternité à l’humble Joseph, ce petit homme de rien, un simple charpentier, totale- ment inconnu, perdu là-bas dans la Galilée. Par quel mystère a-t-Il voulu lui confier Son divin Fils et lui donner le titre officiel de père du Christ? Quel est ce lien mystérieux que Dieu Lui-même a communiqué à saint Joseph? Pour essayer de le comprendre, reportons-nous aux premiers siècles de l’Église quand certains hérétiques ont voulu diviser la Personne de Jésus. Il existe deux natures en Notre-Seigneur: la nature divine et la nature humaine, mais il n’y a qu’une seule Personne indivisible. Or pour ces hérétiques, la Vierge Marie serait seulement la mère de la personne humaine de Jésus. Saint Cyrille d’Alexandrie s’est levé pour défendre Marie, Mère de Dieu. Ce titre est un dogme de foi, proclamé par l’Église au Concile d’Éphèse (431). La Vierge Marie est la Mère de Jésus-Christ, la Mère du Fils de Dieu, donc Mère de Dieu. Et en ce qui concerne la paternité de saint Joseph, nous voyons en lui un reflet visible de la Paternité de Dieu même, rôle qui ne s’est jamais vu dans l’histoire de la Création. Il est le père du Verbe de Dieu incarné, non par la volonté de l’homme, ni par la volonté de la chair, mais par la volonté de Dieu même. Quel mystère! De même en est-il avec le Saint-Esprit et saint Joseph. Le Verbe de Dieu ayant été produit dans le sein de Marie par l’Esprit-Saint, Elle est donc l’épouse du Saint-Esprit. Mais saint Joseph aussi est l’époux de la Vierge Marie! Quel mystère il y a dans ce personnage tout humble, tout caché, et pourtant si étroitement uni à la Sainte Trinité! Dieu veut nous faire comprendre en saint Joseph comment Ses plus grands desseins passent inaperçus et inconnus aux yeux des hommes. Lorsque Jésus, durant Sa vie publique, S’est manifesté dans la synagogue de Nazareth, l’Évangile rapporte les paroles de ceux qui L’écoutaient: «N’est-ce point-là le charpentier, fils du charpentier Joseph?» Jésus passe pour pas grand- chose, parce qu’il est le fils de Joseph, un homme de rien. C’est ce que laisse entendre ce commentaire. Faisons un petit parallèle. Lorsque saint Joseph vivait sur la terre, qui pouvait se douter qu’autour de ce petit charpentier de Nazareth allaient graviter les plus grands événements de la Création? Qui pouvait s’en douter, en voyant cet homme de rien – humainement parlant – accomplissant les tâches les plus obscures? De nouveau, le bon Dieu prépare des événements sans pareils, singuliers dans l’histoire de l’humanité. Et puis regardons les instruments que Dieu S’est choisis… regardons nous nous- mêmes, et nous verrons que ce que le bon Dieu est allé chercher n’est pas grand-chose. En contemplant ces mystères, c’est comme si saint Joseph nous devient, en quelque sorte, un patron, un modèle plus personnel, plus proche. Aux yeux de ses contemporains, il passait pour un homme de rien. Et pourtant! La très sainte Mère de Dieu mise à part, aucune créature n’a eu de lien aussi étroit que saint Joseph avec la très Sainte Trinité. Mon Dieu! comme nous devons nous méfier de nos pauvres petits yeux mortels. Nous évaluons notre prochain, notre frère, un peu comme les habitants de Naza- reth: «Ah! c’est le fils du charpentier, ce n’est pas grand-chose, ça ne vaut pas cher, c’est pitoyable.» Qu’il faut donc se méfier de la perception de nos sens humains qui ne comprennent rien aux manières de Dieu! C’est pourquoi, dans la dernière strophe du cantique à saint Joseph composé par saint Louis-Marie de Montfort, nous lui demandons de nous obtenir un très grand don: la divine Sagesse. – Saint Joseph, obtenez-nous le don de la divine Sagesse, de comprendre un peu les manières de Dieu vis-à-vis de nous, pauvres mortels. Ô saint Joseph, vous qui avez été associé si intime- ment à Jésus, aidez-nous à comprendre, donnez-nous un peu de cette Sagesse divine.

Préparation par la fidélité

Saint Joseph fut prédestiné à une mission tout à fait unique, singulière. Comment Dieu l’a-t-Il préparé à cette fonction sublime d’être l’époux de la Vierge Marie et le Père de Jésus? Quelles épreuves, quelles souffrances a-t-il dû traverser? Et quelle dut être sa fidélité durant la trentaine d’années qui précédèrent ses fiançailles avec la Vierge Marie? Quand Dieu choisit une personne et qu’Il la destine à une haute sainteté, Il lui fait traverser des épreuves, de douloureuses souffrances. Nous le voyons dans la Vie des Saints. Nous l’avons vu aussi personnellement en de saintes personnes qui reposent maintenant dans notre cimetière. Il y a le choix de Dieu, mais il y a aussi une préparation dans la fidélité à répondre à Son appel. Quel a été le parcours de saint Joseph, dans la souffrance, dans l’humilité, dans le silence? J’aime à me l’imaginer, jeune homme, au travers des autres jeunes gens, là-bas en Galilée, en Palestine, d’une modestie, d’une réserve, d’une discrétion, d’un silence... On se rend à peine compte de sa présence. Il fait tout pour rester caché, pour ne pas attirer les regards, pour passer inaperçu. Il y réussit si bien, qu’après deux mille ans de son vécu, il demeure un Saint caché. Combien nous différons de lui! Êtres viciés par le péché originel, à peine commençons-nous à prendre conscience de nous- mêmes que nous voulons déjà manifester autour de nous notre petit personnage. Tout jeunes encore, nous cherchons déjà à prouver nos petits talents; nous faisons valoir nos forces physiques, notre agilité, nos avantages corporels, nos capacités intel- lectuelles, pourtant si médiocres! Et les parents favorisent cela. Combien de péchés – et des plus grossiers – cette vanité produit en nous! Très Sainte Trinité, nous Vous bénissons, nous Vous adorons pour le chemin que Vous avez voulu faire suivre au glorieux saint Joseph, pour le conduire à devenir l’époux de la Vierge Marie. Et vous, glorieux saint Joseph, nous vous louons et nous vous bénissons pour votre fidélité dans cette préparation que Dieu a faite dans votre âme, dans votre vie, pour devenir l’époux de la Vierge Marie.

Épreuve de saint Joseph

Prédestiné à une mission sublime, Joseph doit traverser l’épreuve. Et quelle épreuve! L’Évangile nous la présente brièvement. Lorsque la Vierge Marie revient de la visite à Sa cousine Élisabeth, Joseph se rend compte que sa jeune Épouse porte un enfant qui n’est pas le sien. Comment réagit ce Saint si juste, si parfait, si fidèle aux préceptes imposés par la loi mosaïque et appliqué à les suivre dans la perfection sous le regard de Dieu? Quelle a été sa prière silencieuse, douloureuse, suffoquée, étouffée dans son âme? Joseph ne savait pas où tout cela le conduirait. Il ne connaissait pas encore la mission qui lui était destinée. Mais après l’épreuve, il l’apprend. Nous, mes frères, mes sœurs, nous avons une petite idée de notre mission; nous savons que le bon Dieu veut que nous travaillions à sauver Son Église. Mais il y a bien de quoi que nous ignorons. En cette solennité de saint Joseph, Joseph très fidèle, invoquons-le: Ô bon saint Joseph, accordez-nous votre fidélité afin que les desseins de Dieu sur Son Église se réalisent. Imaginez si saint Joseph avait commencé à s’agiter, à s’énerver, comme on dit au Québec. Son âme a terriblement souffert, peut-être même fut-elle troublée. Et s’il avait extériorisé ce trouble? S’il avait commencé à parler sous le coup de l’émoi, de sa douleur extrême? Que serait-il arrivé du grand projet de Dieu? Aux yeux de ses compatriotes, saint Joseph devait être le gar- dien, le protecteur, l’époux de la Vierge Marie et le père de Jésus. S’il avait parlé: «Ce n’est pas mon fils!…» Imaginez! Il n’y aurait pas eu de paroles plus regrettables dans toute l’histoire de l’humanité. Quel tort Joseph aurait pu faire avec une parole, tandis que l’événement le plus important de l’histoire se déroulait sous ses yeux! Mon Dieu, qu’elles sont rares les âmes qui savent se taire dans l’épreuve! Mon Dieu, mon Dieu! Nos paroles sortent si aisément quand nous souffrons, et nous ne savons pas le tort qu’elles peuvent faire! On dit: «Ah! ce n’est pas la même chose. Ce n’est que le frère Untel. C’est lui qui m’a fait souffrir.» Et l’on profère au sujet de son prochain toutes sortes de paroles regrettables. Mais comment Dieu voit-Il ce frère? Mon Dieu, comment voyez-Vous nos paroles? De nouveau, je répète avec saint Louis-Marie de Montfort: Saint Joseph, accordez-nous un très grand don: la divine Sagesse. La sagesse du silence. La sagesse de la souffrance. Savoir souffrir en silence. Saint Joseph est aujourd’hui dans la gloire du Ciel. Mais le chemin pour arriver à la gloire, c’est la souffrance, le silence, l’humilité. Saint Joseph, instruisez-nous dans le cœur, dans l’âme. Le message de l’Ange mit fin à cette épreuve extrême: Joseph, fils de David, ne crains pas de recevoir Marie pour ton Épouse, car ce qui est né en Elle vient de l’Esprit-Saint. Elle enfantera un Fils, et tu Lui donneras le nom de Jésus. C’est Lui, en effet, qui sauvera Son peuple de ses péchés. C’est le Messie qui sauvera le monde. Mes frères et sœurs, saint Joseph est notre modèle. Regardez comment sa mission s’est préparée. Contemplez sa fidélité, sa souffrance fidèle sous l’œil de Dieu seul. Dieu seul fut témoin de sa fidélité. Tout s’est fait dans le silence et dans les souffrances les plus extrêmes.

Allégresses et douleurs de saint Joseph

Quelle joie pour saint Joseph d’apprendre la Maternité divine de son Épouse. Le Fils de Dieu, promis depuis l’origine, va naître de Marie, et lui, Joseph, va devenir le Père de l’Enfant-Jésus. Plus son épreuve a été grande, plus sa joie est immense. Cette joie est muette, tout comme l’avait été sa douleur. L’âme de saint Joseph est subjuguée, submergée d’allégresse sous l’œil de Dieu. C’est la joie – autant qu’un mortel peut la ressentir – de la paternité reçue du Père des Cieux, surpassant de loin toute joie des pères de famille dans l’ordre de la nature. Or saint Joseph est descendant d’Abraham. Comme tous ses compatriotes, il attend le Messie, le Rédempteur promis. Initié aux textes de la Sainte Écri- ture, il a une petite idée de ce que cela représente d’être le Rédempteur. C’est Lui qui rachètera les hommes de leurs péchés, lui avait dit l’Ange. Si Dieu a éclairé les prophètes sur les souffrances du Rédempteur promis – entre autres David et le prophète Isaïe – combien plus aurait-Il instruit Joseph, qui comprend que ce petit Jésus, son Fils, est le Rédempteur. L’Esprit-Saint l’a éclairé abondamment au sujet de Sa Passion à venir, plus qu’aucun autre Saint, à part la Vierge Marie. En lui communiquant Sa Paternité, Dieu le Père a mis en son cœur un amour inconcevable pour l’Enfant-Jésus. Jésus devient son Fils, son Enfant plus que n’importe quel bébé devient l’enfant de ses parents par les voies de la chair. Joseph possède un sentiment de paternité tel qu’on n’en rencontre nulle part sur la terre. Au milieu des grandes joies qu’il expérimente en contemplant cet Enfant croître, Se développer sous ses yeux, saint Joseph, homme de silence et de prière, médite les Écritures concernant le Rédempteur. Je vais vous lire quelques extraits des textes que saint Joseph connaissait, commençant par le psaume de David, qui précède le prophète Isaïe. Mettez- vous dans le contexte pour imaginer la douleur immense que saint Joseph ressentait en les méditant. Ô Dieu, mon Dieu, regardez-moi; pourquoi m’avez-Vous abandonné? La voix de mes péchés éloigne de moi le salut. – Jésus, son Enfant, vient sauver les hommes en portant leurs péchés. C’est ce que Jean-Baptiste va proclamer au début de la vie publique de Jésus: Voici l’Agneau de Dieu qui porte les péchés du monde. Dieu éclaire saint Joseph sur tous ces grands mystères, Il lui en donne l’entendement. Mais la douleur de son âme! Ce petit Enfant vient porter les péchés du monde. Quand Joseph médite ces paroles, dans quelle perfection il veut vivre! Combien il veut être éloigné de tout péché, pour ne pas que cet Enfant – son Enfant! – souffre à cause de lui. Mon Dieu, je crierai pendant le jour, et Vous ne m’exaucerez pas. – Le Verbe incarné va devenir comme un homme abandonné de Dieu. Revêtu de nos péchés, Il paraît comme un objet d’horreur aux yeux de Son Père. Il est tellement rejeté de Dieu, que Son Père ne semble pas même écouter Sa prière. – Je crierai pendant le jour et Vous ne m’exaucerez pas; et pendant la nuit, et je n’ai point de repos. Mais Vous, Vous habitez dans le sanctuaire; Vous qui êtes la louange d’Israël. Nos pères ont espéré en Vous; ils ont espéré, et Vous les avez délivrés. Ils ont crié vers Vous, et ils ont été sauvés; ils ont espéré en Vous, et ils n’ont point été confondus. – En lisant ce Psaume, saint Joseph contemple son Dieu devant lui sous forme visible, dans l’humble petite maison de Nazareth. Les plus grands mystères se sont passés là, dans le silence, dans la prière, dans la souffrance. La souffrance de saint Joseph est d’autant plus grande qu’elle n’est pas une souffrance égoïste. Il souffre en pensant combien ce Dieu, qui S’est fait son Enfant, aura à souffrir pour notre Rédemption. Cette peine extrême a accompagné saint Joseph pendant toutes les années qu’il a vécues en compagnie de Jésus. Si nous pouvions voir son âme dans cette contemplation douloureuse, faite en réparation, en compensation, en consolation! Jésus nous a dit: «J’attends de vous réparation, consolation, compensa- tion.» Nous avons la même mission que saint Joseph. Pendant toute l’enfance, l’adolescence de Jésus, et jusqu’à sa mort peu avant la vie publique de Notre-Seigneur, c’est ce qu’il a fait: réparation, compensation, consolation. Nos pères ont espéré en Vous, ils ont espéré, et Vous les avez délivrés. Ils ont crié vers Vous, et ils ont été sauvés. Ils ont espéré en Vous et ils n’ont point été confondus. Mais moi, je suis un ver, et non un homme, l’opprobre des hommes, le rebut du peuple. – Ce Jésus plein de charme, de grâce et de beauté, plein de toute vertu et de tout don, deviendra comme un ver: Moi, je suis un ver. L’ado- rable Enfant que saint Joseph contemple sera réduit à cela. C’est ainsi que nous, hommes pécheurs, allons Le traiter. Cet Enfant va devenir l’opprobre des hommes, le rebut du peuple, le déchet de la société, le déchet de l’humanité… Tous ceux qui m’ont vu se sont moqués de moi; de leurs lèvres, ils ont proféré l’outrage, et ils ont branlé la tête. – Ils ont branlé la tête en signe de mépris. – Il a espéré au Seigneur, qu’Il le délivre; qu’Il le sauve puisqu’Il l’aime. Oui, c’est Vous qui m’avez tiré du ventre de ma mère; Vous êtes mon espérance... Au sortir de son sein, j’ai été jeté sur Vos genoux; depuis que j’ai quitté ses entrailles, c’est Vous qui êtes mon Dieu. Ne Vous retirez pas de moi, car la tentation est proche, et il n’y a personne qui me secoure. – Saint Joseph voit son Enfant en arriver là: personne n’est là pour Le secourir. Ils ont ouvert leur bouche sur moi, comme un lion ravisseur et rugissant. – C’est ce qu’on contemple le Jeudi saint et le Vendredi saint. On voit toute la populace qui ouvre sa bouche comme des lions ravisseurs, pour détruire Notre-Seigneur. On Le salit de toutes manières. Je me suis répandu comme l’eau, et tous mes os se sont disloqués. Mon cœur est devenu comme la cire fondue au milieu de mes entrailles. Ma force s’est desséchée comme un tesson, et ma langue s’est attachée à mon palais; et Vous m’avez conduit à la poussière du tombeau. Car des chiens nombreux m’ont environné; une bande de scélérats m’a assiégé. Ils ont percé mes mains et mes pieds, ils ont compté tous mes os. Ils m’ont considéré et contemplé. – Moqueusement, ils L’ont démoli. Ils L’ont défait par toutes sortes de tortures et de tourments, puis ils L’ont contemplé en ricanant. Immondes scélérats, ils ont trouvé bien amusant leur travail de salauds. C’est ça que nous, humains, nous faisons au Fils de Dieu par nos péchés. Ils se sont partagé mes vêtements. Ils ont jeté le sort sur ma tunique. Mais Vous, Seigneur, n’éloignez pas de moi Votre secours; prenez soin de ma défense. Délivrez, ô Dieu, mon âme du glaive, et mon Unique du pouvoir du chien. Sauvez-moi de la gueule du lion, et sauvez ma faiblesse des cornes des licornes. Isaïe suit la même idée. C’est vraiment saisissant de contempler ses paroles: Il n’a ni beauté ni éclat. Nous L’avons vu, et Il n’avait pas d’apparence, et nous L’avons méconnu... En citant ces prophéties, nous pénétrons en quelque sorte le mystère de saint Joseph, qui méditait ces textes concernant les souffrances de son Enfant. Chers frères et sœurs, en cette année sainte 2024, nous voulons souligner les deux faits qui se rejoignent providentiellement: 400 ans de la Consécration du Canada à saint Joseph et 800 ans de la stigmatisation de saint François. C’est pourquoi Nous en faisons une année sainte de contemplation de la Passion de Jésus. Après la Vierge Marie, saint Joseph est le premier grand contemplateur de la Passion. Durant toutes ces années passées en compagnie de Jésus, son occupation principale était son travail, en prière, en contemplation, en souffrance. Jésus a révélé au saint Frère André, ainsi qu’à d’autres âmes favorisées: «Ce que J’aime le plus, c’est quand vous contemplez Mes souffrances, Mes douleurs.» Frère André avait cette double dévotion: saint Joseph et, plus encore, la Passion de Jésus. C’était comme un tout en lui, parce qu’il voyait dans saint Joseph le premier grand contemplateur des souffrances de Jésus.

Déclin et renouveau

Mgr Ignace Bourget, évêque de Montréal, observait dans son diocèse un déclin de la ferveur. La foi s’étiolait, la pratique reli- gieuse diminuait. Que fait ce saint évêque éclairé de Dieu? Il émet un mandement dans lequel il demande à tous les curés de préconiser la dévotion à saint Joseph, pour renouveler la ferveur dans son diocèse. Et il l’a obtenue. Multipliant les efforts, Mgr Bourget a aussi employé d’autres moyens pour raviver la foi. Il a, entre autres, fait intervenir Mgr de Forbin-Janson, évêque de Nancy, l’invitant plusieurs fois au Canada pour prêcher des retraites dans les paroisses, ce qui a produit un bien énorme. Mais la pensée première fut de faire intervenir saint Joseph. Le jeune Alfred Bessette, futur saint Frère André, a grandi dans cette ambiance. Si Mgr Bourget constatait au milieu du 19 e siècle un déclin de la foi, une perte de ferveur et de pratique religieuse, ma foi! que dire de notre époque! On est rendu loin, loin, loin; nous tombons dans le fond du gouffre. Ce saint évêque n’avait trouvé qu’une bonne formule: la dévotion à saint Joseph. Ce remède est encore d’actualité. Nous savons que Jésus va venir pour renouveler la face de la terre. Pour l’Incarnation du Verbe de Dieu, le plus grand événement qui soit arrivé sur la terre, saint Joseph vient d’abord, ensuite la Vierge Marie, puis arrive le Messie: le monde est sauvé. Comprenez-vous le parallèle? C’est pourquoi la Providence a voulu qu’on solennise particulièrement le 400 e de la consécration du Canada à saint Joseph, Patron de l’Église universelle. Sainte Marie de l’Incarnation, qui est venue de France établir les religieuses Ursulines à Québec, avait eu auparavant une vision significative. Au-dessus d’un immense pays – qu’elle saura plus tard être le Canada – elle vit saint Joseph, qui gardait les lieux. Au loin, perdue creux dans la forêt, une minuscule petite église, éclairant de sa lumière le monde entier. Dieu veut sauver le monde. Il veut manifester Son Fils au monde. Jésus doit être connu, aimé, servi comme jamais Il ne l’a été dans toute l’histoire de l’humanité. La Vierge Marie a le rôle primordial pour faire connaître, aimer, servir Jésus, mais tout près d’Elle, par une volonté de Dieu, se tient saint Joseph. C’est pour cette raison que nous lui donnons aujourd’hui tant d’hon- neur et de gloire. Invités par Dieu à travailler à cette Œuvre de salut, nous devons à saint Joseph toute dévotion, respect, gloire et louange, afin que le règne de Jésus, son Fils, vienne. Comme saint Joseph, contemplons les douleurs de Jésus. Comme lui, vivons les petites et grandes épreuves sous l’œil de Dieu, dans la fidélité et le silence. Communiquez-nous, saint Joseph, ce grand don de la divine Sagesse que vous avez eu si abondamment.

Allez à Joseph!

Dans l’Histoire Sainte, nous lisons comment Dieu prépara Joseph, fils de Jacob, pour être le salut au temps de la tribulation qui devait frapper l’Égypte et toute la région environnante. Quand la calamité est survenue, durant des années de sécheresse et de disette, on accourait vers le Pharaon d’Égypte pour demander secours. Et celui-ci répondait: Allez à Joseph. Il va régler vos pro- blèmes. Il va vous nourrir et vous donner tout ce dont vous avez besoin. La terre est actuellement soumise à des calamités immenses, extrêmes. Les petites calamités d’Égypte n’étaient que des figures. Et Dieu nous donne ce grand personnage, le glorieux saint Joseph. Nous répétons la parole de la Sainte Écriture: Allez à Joseph, il réglera les problèmes. Allez à Joseph, contemplez-le, imitez-le, ayez sa sagesse. Comme il aime son Fils Jésus, il va Le faire aimer. C’est en aimant et en servant Jésus que tous les problèmes vont se régler. C’est la grâce que je vous souhaite, mes frères et sœurs. Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, et de la Mère de Dieu. Ainsi soit-il.

Articles par Père Mathurin

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Le glorieux saint

Joseph,

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par Père Mathurin de la Mère de Dieu Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, et de la Mère de Dieu. Ainsi soit-il. Nous voici réunis, chers frères et sœurs, pour solenniser la fête du glorieux saint Joseph. Cette année est singulière pour nous, parce qu’il y a 400 ans, le Canada a été consa- cré à saint Joseph par le Père Joseph Le Caron, accompa- gné de quelques Franciscains, en présence du gouverneur, Samuel de Champlain, représentant du roi de France, et de quelques colons et autochtones. Cette cérémonie a été faite dans une grande simplicité. On serait étonné de voir combien le Ciel aime ces petits gestes, faits sous l’œil de Dieu, pour Sa gloire, pour Lui seul. Et ces petits actes les plus humbles, les plus simples, sont ratifiés par le Ciel. L’année 2020 marquait le 150 e anniversaire de la proclama- tion par le pape Pie IX de saint Joseph, patron de l’Église universelle. En ce jour qui lui est consacré, nous voulons en profiter pour l’honorer aussi sous ce grand titre. Quel est donc ce projet de la Providence qui met le Canada sous le patro- nage de saint Joseph, avant même que l’Église soit officiel- lement mise sous sa protection? Et quel est ce dessein mystérieux de la Providence qui veut que l’Église se renou- velle, ici en terre canadienne, sous le haut patronage de saint Joseph?

Représentant de Dieu le Père

Après la très Sainte Vierge, saint Joseph est le plus grand Saint qui ait passé sur la terre. On croit généralement que saint Joseph a été sanctifié dès le sein de sa mère, en prévi- sion de cette grande mission à laquelle il était destiné: être le père visible du Fils de Dieu même, du Verbe incarné. Son association dans l’Œuvre de la Sainte Trinité est tout à fait singulière, unique, sans pareille. Ses liens étroits avec chacune des Personnes de la Trinité sont des mystères dif- ficiles à pénétrer. Cependant, nous savons que Dieu le Père a communiqué Sa paternité à l’humble Joseph, ce petit homme de rien, un simple charpentier, totalement inconnu, perdu là-bas dans la Galilée. Par quel mystère a- t-Il voulu lui confier Son divin Fils et lui donner le titre officiel de père du Christ? Quel est ce lien mystérieux que Dieu Lui-même a communiqué à saint Joseph? Pour essayer de le comprendre, reportons-nous aux pre- miers siècles de l’Église quand certains hérétiques ont voulu diviser la Personne de Jésus. Il existe deux natures en Notre-Seigneur: la nature divine et la nature humaine, mais il n’y a qu’une seule Personne indivisible. Or pour ces hérétiques, la Vierge Marie serait seulement la mère de la personne humaine de Jésus. Saint Cyrille d’Alexandrie s’est levé pour défendre Marie, Mère de Dieu. Ce titre est un dogme de foi, proclamé par l’Église au Concile d’Éphèse (431). La Vierge Marie est la Mère de Jésus-Christ, la Mère du Fils de Dieu, donc Mère de Dieu. Et en ce qui concerne la paternité de saint Joseph, nous voyons en lui un reflet visible de la Paternité de Dieu même, rôle qui ne s’est jamais vu dans l’histoire de la Créa- tion. Il est le père du Verbe de Dieu incarné, non par la volonté de l’homme, ni par la volonté de la chair, mais par la volonté de Dieu même. Quel mystère! De même en est-il avec le Saint-Esprit et saint Joseph. Le Verbe de Dieu ayant été produit dans le sein de Marie par l’Esprit-Saint, Elle est donc l’épouse du Saint-Esprit. Mais saint Joseph aussi est l’époux de la Vierge Marie! Quel mystère il y a dans ce personnage tout humble, tout caché, et pourtant si étroitement uni à la Sainte Trinité! Dieu veut nous faire comprendre en saint Joseph comment Ses plus grands desseins passent inaperçus et inconnus aux yeux des hommes. Lorsque Jésus, durant Sa vie publique, S’est manifesté dans la synagogue de Nazareth, l’Évangile rapporte les paroles de ceux qui L’écoutaient: «N’est-ce point-là le charpentier, fils du charpentier Joseph?» Jésus passe pour pas grand-chose, parce qu’il est le fils de Joseph, un homme de rien. C’est ce que laisse entendre ce commentaire. Faisons un petit parallèle. Lorsque saint Joseph vivait sur la terre, qui pouvait se douter qu’autour de ce petit char- pentier de Nazareth allaient graviter les plus grands événements de la Création? Qui pouvait s’en douter, en voyant cet homme de rien – humainement parlant – accomplissant les tâches les plus obscures? De nouveau, le bon Dieu prépare des événements sans pareils, singu- liers dans l’histoire de l’humanité. Et puis regardons les instruments que Dieu S’est choisis… regardons nous nous- mêmes, et nous verrons que ce que le bon Dieu est allé chercher n’est pas grand-chose. En contemplant ces mys- tères, c’est comme si saint Joseph nous devient, en quelque sorte, un patron, un modèle plus personnel, plus proche. Aux yeux de ses contemporains, il passait pour un homme de rien. Et pourtant! La très sainte Mère de Dieu mise à part, aucune créature n’a eu de lien aussi étroit que saint Joseph avec la très Sainte Trinité. Mon Dieu! comme nous devons nous méfier de nos pauvres petits yeux mortels. Nous évaluons notre prochain, notre frère, un peu comme les habitants de Nazareth: «Ah! c’est le fils du charpentier, ce n’est pas grand-chose, ça ne vaut pas cher, c’est pitoyable.» Qu’il faut donc se méfier de la perception de nos sens humains qui ne comprennent rien aux manières de Dieu! C’est pourquoi, dans la dernière strophe du cantique à saint Joseph composé par saint Louis-Marie de Montfort, nous lui demandons de nous obtenir un très grand don: la divine Sagesse. – Saint Joseph, obtenez-nous le don de la divine Sagesse, de comprendre un peu les manières de Dieu vis-à-vis de nous, pauvres mortels. Ô saint Joseph, vous qui avez été associé si intimement à Jésus, aidez-nous à comprendre, donnez-nous un peu de cette Sagesse divine.

Préparation par la fidélité

Saint Joseph fut prédestiné à une mission tout à fait unique, singulière. Comment Dieu l’a-t-Il préparé à cette fonction sublime d’être l’époux de la Vierge Marie et le Père de Jésus? Quelles épreuves, quelles souffrances a-t-il dû traverser? Et quelle dut être sa fidélité durant la trentaine d’années qui précédèrent ses fiançailles avec la Vierge Marie? Quand Dieu choisit une personne et qu’Il la destine à une haute sainteté, Il lui fait traverser des épreuves, de doulou- reuses souffrances. Nous le voyons dans la Vie des Saints. Nous l’avons vu aussi personnellement en de saintes per- sonnes qui reposent maintenant dans notre cimetière. Il y a le choix de Dieu, mais il y a aussi une préparation dans la fidélité à répondre à Son appel. Quel a été le par- cours de saint Joseph, dans la souffrance, dans l’humilité, dans le silence? J’aime à me l’imaginer, jeune homme, au travers des autres jeunes gens, là-bas en Galilée, en Pales- tine, d’une modestie, d’une réserve, d’une discrétion, d’un silence... On se rend à peine compte de sa présence. Il fait tout pour rester caché, pour ne pas attirer les regards, pour passer inaperçu. Il y réussit si bien, qu’après deux mille ans de son vécu, il demeure un Saint caché. Combien nous différons de lui! Êtres viciés par le péché originel, à peine commençons-nous à prendre conscience de nous-mêmes que nous voulons déjà manifester autour de nous notre petit personnage. Tout jeunes encore, nous cherchons déjà à prouver nos petits talents; nous faisons valoir nos forces physiques, notre agilité, nos avantages corporels, nos capacités intellectuelles, pourtant si médiocres! Et les parents favorisent cela. Combien de péchés – et des plus grossiers – cette vanité produit en nous! Très Sainte Trinité, nous Vous bénissons, nous Vous ado- rons pour le chemin que Vous avez voulu faire suivre au glorieux saint Joseph, pour le conduire à devenir l’époux de la Vierge Marie. Et vous, glorieux saint Joseph, nous vous louons et nous vous bénissons pour votre fidélité dans cette préparation que Dieu a faite dans votre âme, dans votre vie, pour devenir l’époux de la Vierge Marie.

Épreuve de saint Joseph

Prédestiné à une mission sublime, Joseph doit traverser l’épreuve. Et quelle épreuve! L’Évangile nous la présente brièvement. Lorsque la Vierge Marie revient de la visite à Sa cousine Élisabeth, Joseph se rend compte que sa jeune Épouse porte un enfant qui n’est pas le sien. Comment réagit ce Saint si juste, si parfait, si fidèle aux préceptes imposés par la loi mosaïque et appliqué à les suivre dans la perfection sous le regard de Dieu? Quelle a été sa prière silencieuse, douloureuse, suffoquée, étouffée dans son âme? Joseph ne savait pas où tout cela le conduirait. Il ne connaissait pas encore la mission qui lui était destinée. Mais après l’épreuve, il l’apprend. Nous, mes frères, mes sœurs, nous avons une petite idée de notre mission; nous savons que le bon Dieu veut que nous travaillions à sauver Son Église. Mais il y a bien de quoi que nous ignorons. En cette solennité de saint Joseph, Joseph très fidèle, invo- quons-le: Ô bon saint Joseph, accordez-nous votre fidélité afin que les desseins de Dieu sur Son Église se réalisent. Imaginez si saint Joseph avait commencé à s’agiter, à s’énerver, comme on dit au Québec. Son âme a terrible- ment souffert, peut-être même fut-elle troublée. Et s’il avait extériorisé ce trouble? S’il avait commencé à parler sous le coup de l’émoi, de sa douleur extrême? Que serait- il arrivé du grand projet de Dieu? Aux yeux de ses compa- triotes, saint Joseph devait être le gardien, le protecteur, l’époux de la Vierge Marie et le père de Jésus. S’il avait parlé: «Ce n’est pas mon fils!…» Imaginez! Il n’y aurait pas eu de paroles plus regrettables dans toute l’histoire de l’humanité. Quel tort Joseph aurait pu faire avec une parole, tandis que l’événement le plus important de l’his- toire se déroulait sous ses yeux! Mon Dieu, qu’elles sont rares les âmes qui savent se taire dans l’épreuve! Mon Dieu, mon Dieu! Nos paroles sortent si aisément quand nous souffrons, et nous ne savons pas le tort qu’elles peuvent faire! On dit: «Ah! ce n’est pas la même chose. Ce n’est que le frère Untel. C’est lui qui m’a fait souffrir.» Et l’on profère au sujet de son prochain toutes sortes de paroles regrettables. Mais comment Dieu voit-Il ce frère? Mon Dieu, comment voyez-Vous nos paroles? De nouveau, je répète avec saint Louis-Marie de Montfort: Saint Joseph, accordez-nous un très grand don: la divine Sagesse. La sagesse du silence. La sagesse de la souf- france. Savoir souffrir en silence. Saint Joseph est aujourd’hui dans la gloire du Ciel. Mais le chemin pour arriver à la gloire, c’est la souffrance, le silence, l’humilité. Saint Joseph, instruisez-nous dans le cœur, dans l’âme. Le message de l’Ange mit fin à cette épreuve extrême: Joseph, fils de David, ne crains pas de recevoir Marie pour ton Épouse, car ce qui est né en Elle vient de l’Esprit-Saint. Elle enfantera un Fils, et tu Lui donneras le nom de Jésus. C’est Lui, en effet, qui sauvera Son peuple de ses péchés. C’est le Mes- sie qui sauvera le monde. Mes frères et sœurs, saint Joseph est notre modèle. Regar- dez comment sa mission s’est préparée. Contemplez sa fidélité, sa souffrance fidèle sous l’œil de Dieu seul. Dieu seul fut témoin de sa fidélité. Tout s’est fait dans le silence et dans les souffrances les plus extrêmes.

Allégresses et douleurs de saint Joseph

Quelle joie pour saint Joseph d’apprendre la Maternité divine de son Épouse. Le Fils de Dieu, promis depuis l’ori- gine, va naître de Marie, et lui, Joseph, va devenir le Père de l’Enfant-Jésus. Plus son épreuve a été grande, plus sa joie est immense. Cette joie est muette, tout comme l’avait été sa douleur. L’âme de saint Joseph est subjuguée, submer- gée d’allégresse sous l’œil de Dieu. C’est la joie – autant qu’un mortel peut la ressentir – de la paternité reçue du Père des Cieux, surpassant de loin toute joie des pères de famille dans l’ordre de la nature. Or saint Joseph est descendant d’Abraham. Comme tous ses compatriotes, il attend le Messie, le Rédempteur promis. Initié aux textes de la Sainte Écriture, il a une petite idée de ce que cela représente d’être le Rédempteur. C’est Lui qui rachètera les hommes de leurs péchés, lui avait dit l’Ange. Si Dieu a éclairé les prophètes sur les souffrances du Rédempteur promis – entre autres David et le prophète Isaïe – combien plus aurait-Il instruit Joseph, qui comprend que ce petit Jésus, son Fils, est le Rédempteur. L’Esprit-Saint l’a éclairé abon- damment au sujet de Sa Passion à venir, plus qu’aucun autre Saint, à part la Vierge Marie. En lui communiquant Sa Paternité, Dieu le Père a mis en son cœur un amour inconcevable pour l’Enfant-Jésus. Jésus devient son Fils, son Enfant plus que n’importe quel bébé devient l’enfant de ses parents par les voies de la chair. Joseph possède un sentiment de paternité tel qu’on n’en rencontre nulle part sur la terre. Au milieu des grandes joies qu’il expérimente en contemplant cet Enfant croître, Se développer sous ses yeux, saint Joseph, homme de silence et de prière, médite les Écritures concernant le Rédempteur. Je vais vous lire quelques extraits des textes que saint Joseph connaissait, commençant par le psaume de David, qui précède le prophète Isaïe. Mettez-vous dans le contexte pour imaginer la douleur immense que saint Joseph ressentait en les méditant. Ô Dieu, mon Dieu, regardez-moi; pourquoi m’avez-Vous aban- donné? La voix de mes péchés éloigne de moi le salut. Jésus, son Enfant, vient sauver les hommes en portant leurs péchés. C’est ce que Jean-Baptiste va proclamer au début de la vie publique de Jésus: Voici l’Agneau de Dieu qui porte les péchés du monde. Dieu éclaire saint Joseph sur tous ces grands mystères, Il lui en donne l’entendement. Mais la douleur de son âme! Ce petit Enfant vient porter les péchés du monde. Quand Joseph médite ces paroles, dans quelle perfection il veut vivre! Combien il veut être éloigné de tout péché, pour ne pas que cet Enfant – son Enfant! – souffre à cause de lui. Mon Dieu, je crierai pendant le jour, et Vous ne m’exaucerez pas. – Le Verbe incarné va devenir comme un homme abandonné de Dieu. Revêtu de nos péchés, Il paraît comme un objet d’horreur aux yeux de Son Père. Il est tel- lement rejeté de Dieu, que Son Père ne semble pas même écouter Sa prière. – Je crierai pendant le jour et Vous ne m’exaucerez pas; et pendant la nuit, et je n’ai point de repos. Mais Vous, Vous habitez dans le sanctuaire; Vous qui êtes la louange d’Israël. Nos pères ont espéré en Vous; ils ont espéré, et Vous les avez délivrés. Ils ont crié vers Vous, et ils ont été sauvés; ils ont espéré en Vous, et ils n’ont point été confondus. – En lisant ce Psaume, saint Joseph contemple son Dieu devant lui sous forme visible, dans l’humble petite maison de Nazareth. Les plus grands mystères se sont passés là, dans le silence, dans la prière, dans la souffrance. La souffrance de saint Joseph est d’autant plus grande qu’elle n’est pas une souffrance égoïste. Il souffre en pen- sant combien ce Dieu, qui S’est fait son Enfant, aura à souffrir pour notre Rédemption. Cette peine extrême a accompagné saint Joseph pendant toutes les années qu’il a vécues en compagnie de Jésus. Si nous pouvions voir son âme dans cette contemplation douloureuse, faite en répa- ration, en compensation, en consolation! Jésus nous a dit: «J’attends de vous réparation, consolation, compensation.» Nous avons la même mission que saint Joseph. Pendant toute l’enfance, l’adolescence de Jésus, et jusqu’à sa mort peu avant la vie publique de Notre-Seigneur, c’est ce qu’il a fait: réparation, compensation, consolation. Nos pères ont espéré en Vous, ils ont espéré, et Vous les avez délivrés. Ils ont crié vers Vous, et ils ont été sauvés. Ils ont espéré en Vous et ils n’ont point été confondus. Mais moi, je suis un ver, et non un homme, l’opprobre des hommes, le rebut du peuple. – Ce Jésus plein de charme, de grâce et de beauté, plein de toute vertu et de tout don, deviendra comme un ver: Moi, je suis un ver. L’adorable Enfant que saint Joseph contemple sera réduit à cela. C’est ainsi que nous, hommes pécheurs, allons Le traiter. Cet Enfant va devenir l’opprobre des hommes, le rebut du peuple, le déchet de la société, le déchet de l’humanité… Tous ceux qui m’ont vu se sont moqués de moi; de leurs lèvres, ils ont proféré l’outrage, et ils ont branlé la tête. – Ils ont branlé la tête en signe de mépris. – Il a espéré au Seigneur, qu’Il le délivre; qu’Il le sauve puisqu’Il l’aime. Oui, c’est Vous qui m’avez tiré du ventre de ma mère; Vous êtes mon espé- rance... Au sortir de son sein, j’ai été jeté sur Vos genoux; depuis que j’ai quitté ses entrailles, c’est Vous qui êtes mon Dieu. Ne Vous retirez pas de moi, car la tentation est proche, et il n’y a personne qui me secoure. – Saint Joseph voit son Enfant en arriver là: personne n’est là pour Le secourir. Ils ont ouvert leur bouche sur moi, comme un lion ravisseur et rugissant. – C’est ce qu’on contemple le Jeudi saint et le Ven- dredi saint. On voit toute la populace qui ouvre sa bouche comme des lions ravisseurs, pour détruire Notre-Seigneur. On Le salit de toutes manières. Je me suis répandu comme l’eau, et tous mes os se sont dislo- qués. Mon cœur est devenu comme la cire fondue au milieu de mes entrailles. Ma force s’est desséchée comme un tesson, et ma langue s’est attachée à mon palais; et Vous m’avez conduit à la poussière du tombeau. Car des chiens nombreux m’ont environné; une bande de scélérats m’a assiégé. Ils ont percé mes mains et mes pieds, ils ont compté tous mes os. Ils m’ont considéré et contemplé. – Moqueusement, ils L’ont démoli. Ils L’ont défait par toutes sortes de tortures et de tourments, puis ils L’ont contemplé en ricanant. Immondes scélérats, ils ont trouvé bien amusant leur travail de salauds. C’est ça que nous, humains, nous faisons au Fils de Dieu par nos péchés. Ils se sont partagé mes vêtements. Ils ont jeté le sort sur ma tunique. Mais Vous, Seigneur, n’éloignez pas de moi Votre secours; prenez soin de ma défense. Délivrez, ô Dieu, mon âme du glaive, et mon Unique du pouvoir du chien. Sauvez- moi de la gueule du lion, et sauvez ma faiblesse des cornes des licornes. Isaïe suit la même idée. C’est vraiment saisissant de contempler ses paroles: Il n’a ni beauté ni éclat. Nous L’avons vu, et Il n’avait pas d’apparence, et nous L’avons méconnu... En citant ces prophéties, nous pénétrons en quelque sorte le mystère de saint Joseph, qui méditait ces textes concernant les souffrances de son Enfant. Chers frères et sœurs, en cette année sainte 2024, nous voulons souligner les deux faits qui se rejoignent providen- tiellement: 400 ans de la Consécration du Canada à saint Joseph et 800 ans de la stigmatisation de saint François. C’est pourquoi Nous en faisons une année sainte de contemplation de la Passion de Jésus. Après la Vierge Marie, saint Joseph est le premier grand contemplateur de la Passion. Durant toutes ces années passées en compa- gnie de Jésus, son occupation principale était son travail, en prière, en contemplation, en souffrance. Jésus a révélé au saint Frère André, ainsi qu’à d’autres âmes favorisées: «Ce que J’aime le plus, c’est quand vous contemplez Mes souffrances, Mes douleurs.» Frère André avait cette double dévotion: saint Joseph et, plus encore, la Passion de Jésus. C’était comme un tout en lui, parce qu’il voyait dans saint Joseph le premier grand contemplateur des souffrances de Jésus.

Déclin et renouveau

Mgr Ignace Bourget, évêque de Montréal, observait dans son diocèse un déclin de la ferveur. La foi s’étiolait, la pra- tique religieuse diminuait. Que fait ce saint évêque éclairé de Dieu? Il émet un mandement dans lequel il demande à tous les curés de préconiser la dévotion à saint Joseph, pour renouveler la ferveur dans son diocèse. Et il l’a obte- nue. Multipliant les efforts, Mgr Bourget a aussi employé d’autres moyens pour raviver la foi. Il a, entre autres, fait intervenir Mgr de Forbin-Janson, évêque de Nancy, l’invi- tant plusieurs fois au Canada pour prêcher des retraites dans les paroisses, ce qui a produit un bien énorme. Mais la pensée première fut de faire intervenir saint Joseph. Le jeune Alfred Bessette, futur saint Frère André, a grandi dans cette ambiance. Si Mgr Bourget constatait au milieu du 19 e siècle un déclin de la foi, une perte de ferveur et de pratique religieuse, ma foi! que dire de notre époque! On est rendu loin, loin, loin; nous tombons dans le fond du gouffre. Ce saint évêque n’avait trouvé qu’une bonne formule: la dévotion à saint Joseph. Ce remède est encore d’actualité. Nous savons que Jésus va venir pour renouveler la face de la terre. Pour l’Incarnation du Verbe de Dieu, le plus grand événement qui soit arrivé sur la terre, saint Joseph vient d’abord, ensuite la Vierge Marie, puis arrive le Messie: le monde est sauvé. Comprenez-vous le parallèle? C’est pourquoi la Pro- vidence a voulu qu’on solennise particulièrement le 400 e de la consécration du Canada à saint Joseph, Patron de l’Église universelle. Sainte Marie de l’Incarnation, qui est venue de France éta- blir les religieuses Ursulines à Québec, avait eu auparavant une vision significative. Au-dessus d’un immense pays – qu’elle saura plus tard être le Canada – elle vit saint Joseph, qui gardait les lieux. Au loin, perdue creux dans la forêt, une minuscule petite église, éclairant de sa lumière le monde entier. Dieu veut sauver le monde. Il veut manifester Son Fils au monde. Jésus doit être connu, aimé, servi comme jamais Il ne l’a été dans toute l’histoire de l’humanité. La Vierge Marie a le rôle primordial pour faire connaître, aimer, servir Jésus, mais tout près d’Elle, par une volonté de Dieu, se tient saint Joseph. C’est pour cette raison que nous lui donnons aujourd’hui tant d’honneur et de gloire. Invités par Dieu à travailler à cette Œuvre de salut, nous devons à saint Joseph toute dévotion, respect, gloire et louange, afin que le règne de Jésus, son Fils, vienne. Comme saint Joseph, contemplons les douleurs de Jésus. Comme lui, vivons les petites et grandes épreuves sous l’œil de Dieu, dans la fidélité et le silence. Communiquez- nous, saint Joseph, ce grand don de la divine Sagesse que vous avez eu si abondamment.

Allez à Joseph!

Dans l’Histoire Sainte, nous lisons comment Dieu prépara Joseph, fils de Jacob, pour être le salut au temps de la tribu- lation qui devait frapper l’Égypte et toute la région environ- nante. Quand la calamité est survenue, durant des années de sécheresse et de disette, on accourait vers le Pharaon d’Égypte pour demander secours. Et celui-ci répondait: Allez à Joseph. Il va régler vos problèmes. Il va vous nourrir et vous donner tout ce dont vous avez besoin. La terre est actuellement soumise à des calamités immenses, extrêmes. Les petites calamités d’Égypte n’étaient que des figures. Et Dieu nous donne ce grand personnage, le glorieux saint Joseph. Nous répétons la parole de la Sainte Écriture: Allez à Joseph, il réglera les problèmes. Allez à Joseph, contemplez-le, imitez-le, ayez sa sagesse. Comme il aime son Fils Jésus, il va Le faire aimer. C’est en aimant et en servant Jésus que tous les problèmes vont se régler. C’est la grâce que je vous souhaite, mes frères et sœurs. Au nom du Père, et du Fils, et du Saint- Esprit, et de la Mère de Dieu. Ainsi soit-il.
Prions! – Pour être des âmes remplies de Dieu Le renoncement à tout Être attentif à Dieu Être des amants de la Croix La fidélité au Saint-Esprit – Pour que tout soit renouvelé La Prière – Pour être de vrais serviteurs de Dieu La fidélité dans les petites choses – Que les desseins de Dieu se réalisent La foi dans l’action de la Providence Prière et Pénitence L’adoration de Jésus Hostie – Pour vivre dans l’intimité de Dieu La lecture de l’Évangile – Pour que le règne de Dieu arrive La Prière – Pour hâter l’heure du salut de l’Église et du monde Invitation à la lutte – Puisse Dieu trouver des âmes généreuses Être vrai – Avec grâce et vérité La patience – Gracieusement! Se faire violence – Pour atteindre la sainteté Le sommet de l’adoration Nul ne peut servir deux maîtres Le mal de Dieu Ce qui plaît le plus à Dieu Vieillir est une grâce Le Secret du bonheur – Les Béatitudes La véritable essence de la Sainte Église de Jésus-Christ AVENT Préparez les voies du Seigneur AVENT Pour préparer la venue de Jésus AVENT Réveillez Votre puissance, Seigneur, et venez! NOËL Devant la Crèche NOËL Il est venu chez les Siens et les Siens ne L’ont pas reçu PÂQUES Jésus, Lumière du monde Le Purgatoire, instrument de la Miséricorde divine Une page d’Évangile – Jésus perdu et retrouvé au Temple La Visitation et le Magnificat L’Assomption de la Vierge Marie Le secret du Rosaire Marie, Mère de Dieu et notre Mère Glorieux Saint Joseph, notre modèle Saint Michel Archange, champion d’humilité

Articles par Père Mathurin

de la Mère de Dieu