par Père Mathurin de la Mère de DieuLe 2 juillet, l’Église célèbre chaque année la fête de la Visitation de la très Sainte Vierge Marie à Sa cousine Élisabeth. C’est à l’occasion de cette visite que Marie entonna le si beau chant du Magnificat, chant de reconnaissance que nous retrouvons dans le saint Évangile:«En ces jours-là, rapporte saint Luc, Marie, Se levant, S’en alla en grande hâte vers les montagnes, dans une ville de Juda, et Elle entra dans la maison de Zacharie, et salua Élisabeth. Et il arriva, aussitôt qu’Élisabeth eut entendu la salutation de Marie, que l’enfant (saint Jean-Baptiste) tressaillit dans son sein; et Élisabeth fut remplie du Saint-Esprit. Et elle s’écria d’une voix forte: Vous êtes bénie entre les femmes, et le fruit de Votre sein est béni. Et d’où m’est-il accordé que la Mère de mon Seigneur vienne à moi? Car voici, dès que Votre voix a frappé mon oreille, quand Vous m’avez saluée, l’enfant a tres-sailli de joie dans mon sein... Et Marie dit:Mon âme magnifie le Seigneur, et Mon esprit tressaille d’allé-gresse en Dieu Mon Sauveur, parce qu’Il a regardé l’humilité de Sa servante, désormais toutes les générations Me diront bien-heureuse.Car le Tout-Puissant a fait pour Moi de grandes choses, saint est Son nom; Et Sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui Le craignent.Il a déployé la force de Son bras, Il a dispersé les superbes d’esprit et de cœur.Il a renversé les puissants de leur trône, et relevé les humbles. Il a comblé de biens les affamés, et renvoyé les riches les mains vides.Il a relevé Israël, Son serviteur, Se souvenant de Sa miséri-corde: selon qu’Il l’avait promis à nos pères, à Abraham et à sa race pour toujours.» ( S. Luc 1, 39-55)Dans ce beau cantique, Marie nous dit tout de suite, simplement, pourquoi Dieu a jeté les yeux sur Elle et L’a fait devenir la Mère de Dieu: parce qu’Il a regardé l’humilité de Sa servante.La très Sainte Vierge ne nie pas ce que sainte Élisabeth a constaté. Vous avez constaté la grande chose que Dieu a opérée en Moi: Il M’a fait Mère de Dieu parce qu’Il a regardé l’humilité de Sa servante.Ces paroles du cantique sont très fortes. Ce sont les paroles de la très Sainte Vierge Elle-même. C’est la seule prière que nous ayons de Sa propre composition, prière composée lorsqu’Elle vivait sur cette terre. Et tout de suite, Elle renvoie toute la gloire, la louange, la reconnaissance à Dieu pour la grande œuvre qu’Il a produite en Elle.Désormais toutes les générations Me diront bienheureuse, dit-Elle. Elle ne dit pas «c’est parce que J’ai été conçue sans péché», quoiqu’il est bien vrai que la très Sainte Vierge a été conçue sans péché. Elle ne dit pas «c’est parce que Je n’ai jamais offensé Dieu», quoiqu’il est aussi bien vrai qu’Elle n’avait jamais offensé Dieu d’aucune manière. Non, Elle remercie Dieu: le Tout-puissant a fait pour Moi de grandes choses, saint est Son Nom. Et la raison de ce choix divin selon Marie c’est: qu’Il a regardé l’humilité de Sa servante.Mes bien chers frères et sœurs, je voudrais faire un petit parallèle. Le bon Dieu a aussi de grands desseins d’amour et de miséricorde sur Ses enfants de la terre. Il a demandé encore une nouvelle Œuvre, une grande Œuvre, l’Œuvre de la Rédemp-tion de Son Église. Il veut produire dans chaque chrétien un saint, un serviteur de Dieu, un autre Christ. Dieu veut accomplir cette grande transformation en chacun de nous, Il veut venir au secours de Son Église... Et la condition pour que se produise cette grande œuvre,c’est l’humilité. Et dans une âme humble, il y a la reconnaissance pour tant de bienfaits reçus de Dieu.La volonté de Dieu, c’est que vous soyez des saints, dit l’Apôtre. (S. Paul, I Thess. 4, 3)Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait, dit Jésus dans l’Évangile. (S. Matth. 5, 48) C’est ce que le bon Dieu veut faire en chacun de nous, moyennant l’humi-lité. Je ne m’adresse pas seulement aux religieux, aux religieuses, aux prêtres, mais à vous tous chers amis, chers enfants. Quand le bon Dieu donne la vie, quand Il crée un être humain, c’est dans le dessein de Se prolonger dans cet enfant. Il veut Se manifester dans cet enfant. Il veut faire quelque chose de grand de cet enfant, Il veut en faire Son serviteur, un autre Christ.Saint Paul, humble et fidèle, a pu dire en toute vérité: Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi.(Gal. 2, 20)Il y aurait encore tellement à dire sur ce beau chant du Magnificat et sur toutes les leçons qui s’en dégagent. Mais je vou-drais aujourd’hui attirer votre attention surtout sur le devoir de la reconnaissance. Au lieu de nous plaindre, mes frères, mes sœurs, remercions le bon Dieu quand, par exemple, Il permet des événements qui briment notre orgueil. Si nous savions Le remercier au lieu de nous débattre et de nous plaindre de l’un et de l’autre, comme nous progresserions vite dans l’amour de Dieu!Si l’on savait voir la main de Dieu qui veut nous embellir par divers instruments, pour nous rapprocher de Lui, nous Le remercierions bien haut et fort. C’est le bon Dieu qui S’applique à notre sanctification, qui prend notre cause en main. Ces-sons de nous débattre et de pleurer, et remercions le bon Dieu pour TOUT: les peines, les joies, les contrariétés, etc. Soyons des âmes de reconnaissance envers Dieu, et aussi envers notre prochain, et soyez assurés que nous attirerons Ses grâces de choix.
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par Père Mathurin de la Mère de DieuLe 2 juillet, l’Église célèbre chaque année la fête de la Visita-tion de la très Sainte Vierge Marie à Sa cousine Élisabeth. C’est à l’occasion de cette visite que Marie entonna le si beau chant du Magnificat, chant de reconnaissance que nous retrouvons dans le saint Évangile:«En ces jours-là, rapporte saint Luc, Marie, Se levant, S’en alla en grande hâte vers les montagnes, dans une ville de Juda, et Elle entra dans la maison de Zacharie, et salua Élisabeth. Et il arriva, aussitôt qu’Élisabeth eut entendu la salutation de Marie, que l’enfant (saint Jean-Baptiste) tressaillit dans son sein; et Élisabeth fut remplie du Saint-Esprit. Et elle s’écria d’une voix forte: Vous êtes bénie entre les femmes, et le fruit de Votre sein est béni. Et d’où m’est-il accordé que la Mère de mon Seigneur vienne à moi? Car voici, dès que Votre voix a frappé mon oreille, quand Vous m’avez saluée, l’enfant a tres-sailli de joie dans mon sein... Et Marie dit:Mon âme magnifie le Seigneur, et Mon esprit tressaille d’allégresse en Dieu Mon Sauveur, parce qu’Il a regardé l’humilité de Sa servante, désormais toutes les généra-tions Me diront bienheureuse.Car le Tout-Puissant a fait pour Moi de grandes choses, saint est Son nom; Et Sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui Le craignent.Il a déployé la force de Son bras, Il a dispersé les superbes d’esprit et de cœur.Il a renversé les puissants de leur trône, et relevé les humbles. Il a comblé de biens les affamés, et renvoyé les riches les mains vides.Il a relevé Israël, Son serviteur, Se souvenant de Sa misé-ricorde: selon qu’Il l’avait promis à nos pères, à Abraham et à sa race pour toujours.» ( S. Luc 1, 39-55)Dans ce beau cantique, Marie nous dit tout de suite, simple-ment, pourquoi Dieu a jeté les yeux sur Elle et L’a fait devenir la Mère de Dieu: parce qu’Il a regardé l’humilité de Sa servante.La très Sainte Vierge ne nie pas ce que sainte Élisabeth a constaté. Vous avez constaté la grande chose que Dieu a opérée en Moi: Il M’a fait Mère de Dieu parce qu’Il a regardé l’humilité de Sa servante.Ces paroles du cantique sont très fortes. Ce sont les paroles de la très Sainte Vierge Elle-même. C’est la seule prière que nous ayons de Sa propre composition, prière composée lorsqu’Elle vivait sur cette terre. Et tout de suite, Elle renvoie toute la gloire, la louange, la reconnaissance à Dieu pour la grande œuvre qu’Il a produite en Elle.Désormais toutes les générations Me diront bienheureuse, dit-Elle. Elle ne dit pas «c’est parce que J’ai été conçue sans péché», quoiqu’il est bien vrai que la très Sainte Vierge a été conçue sans péché. Elle ne dit pas «c’est parce que Je n’ai jamais offensé Dieu», quoiqu’il est aussi bien vrai qu’Elle n’avait jamais offensé Dieu d’aucune manière. Non, Elle remer-cie Dieu: le Tout-puissant a fait pour Moi de grandes choses, saint est Son Nom. Et la raison de ce choix divin selon Marie c’est: qu’Il a regardé l’humilité de Sa servante.Mes bien chers frères et sœurs, je voudrais faire un petit parallèle. Le bon Dieu a aussi de grands desseins d’amour et de miséricorde sur Ses enfants de la terre. Il a demandé encore une nouvelle Œuvre, une grande Œuvre, l’Œuvre de la Rédemp-tion de Son Église. Il veut produire dans chaque chrétien un saint, un serviteur de Dieu, un autre Christ. Dieu veut accom-plir cette grande transformation en chacun de nous, Il veut venir au secours de Son Église... Et la condition pour que se produise cette grande œuvre,c’est l’humilité. Et dans une âme humble, il y a la reconnaissance pour tant de bienfaits reçus de Dieu.La volonté de Dieu, c’est que vous soyez des saints, dit l’Apôtre. (S. Paul, I Thess. 4, 3)Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait, dit Jésus dans l’Évangile. (S. Matth. 5, 48) C’est ce que le bon Dieu veut faire en chacun de nous, moyennant l’humilité. Je ne m’adresse pas seulement aux religieux, aux religieuses, aux prêtres, mais à vous tous chers amis, chers enfants. Quand le bon Dieu donne la vie, quand Il crée un être humain, c’est dans le dessein de Se prolonger dans cet enfant. Il veut Se manifester dans cet enfant. Il veut faire quelque chose de grand de cet enfant, Il veut en faire Son serviteur, un autre Christ.Saint Paul, humble et fidèle, a pu dire en toute vérité: Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi.(Gal. 2, 20)Il y aurait encore tellement à dire sur ce beau chant du Mag-nificat et sur toutes les leçons qui s’en dégagent. Mais je voudrais aujourd’hui attirer votre attention surtout sur le devoir de la reconnaissance. Au lieu de nous plaindre, mes frères, mes sœurs, remercions le bon Dieu quand, par exemple, Il permet des événements qui briment notre orgueil. Si nous savions Le remercier au lieu de nous débattre et de nous plaindre de l’un et de l’autre, comme nous progresserions vite dans l’amour de Dieu!Si l’on savait voir la main de Dieu qui veut nous embellir par divers instruments, pour nous rapprocher de Lui, nous Le remercierions bien haut et fort. C’est le bon Dieu qui S’applique à notre sanctification, qui prend notre cause en main. Cessons de nous débattre et de pleurer, et remercions le bon Dieu pour TOUT: les peines, les joies, les contrariétés, etc. Soyons des âmes de reconnaissance envers Dieu, et aussi envers notre prochain, et soyez assurés que nous attirerons Ses grâces de choix.