par Père Mathurin de la Mère de DieuDieu nous poursuit de Son amour, de Ses divines inspirations, mais nous ne L’entendons pas, nous n’y portons pas attention, tout livrés que nous sommes à la distraction.La Miséricorde et l’Amour de Dieu pour Ses enfants sont toujours prêts à se manifester, mais si nous sommes distraits, occupés à mille choses inutiles, nous ne voyons pas et ne profitons pas de cet Amour et de cette Miséricorde. Notre pensée et notre cœur sont ailleurs... Cela nous rappelle la parabole du semeur racontée par Jésus dans l’Évangile:Voici que le semeur est sorti pour semer. Et pendant qu’il semait, une partie de la semence tomba le long du chemin; et les oiseaux du ciel vinrent, et la mangèrent. Une autre partie tomba dans des endroits pierreux, où elle n’avait pas beaucoup de terre; et elle leva aussitôt, parce que la terre n’avait pas de profondeur; mais, le soleil s’étant levé, elle fut brûlée, et comme elle n’avait pas de racine, elle sécha. Une autre partie tomba dans des épines, et les épines gran-dirent et l’étouffèrent. Une autre partie tomba dans une bonne terre, et elle donna du fruit, quelques grains rendant cent pour un, d’autres soixante, d’autres trente. Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende. (S. Matth. 13, 3-8)Quand on est des âmes le long du chemin ou des âmes sans racine ou prises dans les épines, la bonne semence ne porte pas de fruit. L’âme est distraitepar toutes sortes de choses; elle est incapable de se recueillir en Dieu. On peut marcher sur des boulevards très achalandés et avoir le cœur attentif à Dieu, comme on peut être seul dans un coin et vivre en distrait. Mais si je suis toujours distrait, si je cultive même ma distraction, j’en vien-drai à ne plus prier, et parfois on entraîne même les autres, ceux de notre entourage, dans la même voie. Quand j’apprends que des personnes prient de moins en moins, je vous assure que ce ne sont pas de bonnes nouvelles. «Celui qui prie se sauve, celui qui ne prie pas se damne»,aimait à répéter saint Alphonse de Liguori.Le bon Dieu veut faire miséricorde au monde et Il compte sur nous pour faire miséricorde. Il est miséricordieux et Il nous a fait miséricorde à chacun de nous. Et Il va faire encore miséricorde. Sa miséricorde est infinie, inlassable. Mais il faut y être attentif.
L’épidémie de notre époque
Nous sommes trop distraits et nous nous distrayons volontairement. Si c’était en passant, ce serait un moindre mal, mais chez bien des personnes l’état de distraction dure, ça va même en augmentant. C’est un crescendo dans la distraction, il en faut toujours plus. Cela devient un vice grave parce que cet état de distraction quasi perpétuelle nous coupe de Dieu. Quand on est tout le temps distrait, on ne voit plus le bon Dieu, on ne voit plus rien du tout; on s’amuse. Que disait la Bse Mélanie? «Les chrétiens s’amusent...»Que tout le monde veuille bien faire un effort en ce domaine. Nous sommes trop distraits. Essayons de ne pas l’être nous-mêmes et encourageons les autres, notamment les personnes âgées à prier beaucoup. On dit: «Ah! les pauvres vieux. Il faut les distraire.»Bien sûr on doit les égayer un peu, mais avant, les personnes âgées priaient davantage; c’est elles qui soute-naient par leurs prières les plus jeunes qui avaient moins de temps pour prier. Avec toutes les distractions modernes, ils prient beaucoup moins.Je disais à quelqu’un dernièrement: «Faites attention! Cette personne qui aimait la prière, s’en éloigne maintenant à cause de toutes les distractions que vous lui servez. Vous vous mettez un poids sur la conscience, une responsabilité. Vous pensez peut-être que ce n’est rien, mais quand vous arriverez devant Dieu, Il dira: “Par ta faute, cette personne a délaissé la prière, elle s’est éloignée de Moi.” Je ne voudrais pas entendre cela.»Je m’excuse de vous dire ces choses un peu sévères, mais ce sont des réalités importantes. Chacun de nous a besoin de la Miséricorde divine, qui est toujours prête à s’exercer, mais on vit sur une autre planète. Ou plutôt on vit trop sur la terre, trop attentifs aux choses de la terre. Au lieu d’avoir l’esprit tourné vers Dieu, cherchant à Lui plaire en tout, nous sommes trop tournés vers la terre et ses mille distractions.Quand je suis allé en Terre Sainte, ce qui m’a frappé, c’est la distraction des humains. À Gethsémani, j’ai été envahi par cette pensée-là. Elle s’est imposée. C’est comme si j’avais senti que c’est cela le mal de Dieu. Le bon Dieu S’est incarné; Il est épris d’amour pour Sa créature, et l’homme, lui, est distrait, il n’y pense même pas. Pire, il se distrait volontairement. Quelle terrible déception pour Dieu, quelle tristesse! Dieu est trahi par l’homme. Et si cela vient de ceux qu’Il a choisis, c’est encore plus dur. C’est un mal. On ne peut pas savoir le mal qu’on fait à Dieu. Ça Le blesse au vif. Il est miséricordieux, mais à un moment donné, il ne faut pas en abuser.On le voit partout: les gens cherchent constamment l’amusement, la frivolité. Même des religieux, des consacrés au ser-vice de Dieu, cherchent la distraction et l’amusement. Il y a tellement de manières de se distraire de nos jours! Il y en a toujours eu, mais aujourd’hui plus que jamais, il existe mille façons de se distraire: la télévision, les vidéos, la radio, des petits livres, des magazines, des conversations de rien, etc. Si vous êtes seul quelque part, normalement ce devrait être l’occasion pour vous d’augmenter et d’intensifier la prière. Malheureusement c’est loin d’être toujours le cas. On accorde beaucoup de temps à la distraction.
Rien n’est petit pour l’amour
On dit: «Ce que je fais n’est pas grave. C’est innocent!» C’est grave d’avoir le cœur distrait de Dieu. C’est en cela que réside la gravité de la chose. C’est cela qui offense Dieu: l’inattention à Sa présence, l’oubli de Son amour. Le péché par excel-lence, c’est l’orgueil de l’homme, mais je crois que c’est aussi cet état de distraction, ce manque d’attention aux choses de Dieu. Inlassablement, le bon Dieu poursuit l’homme de Son amour; et l’homme s’amuse, il se distrait.Et à force d’être distrait, on succombe lorsque surviennent les tentations. La superbe, l’orgueil prend le dessus. Pourquoi? Parce qu’on n’a pas été attentif à Dieu, à Ses inspirations, parce qu’on ne L’a pas prié pour obtenir Son aide. Déjà on a l’orgueil qui est très fort en nous. Mais si on est habituellement distrait, quand la tentation se présente, au lieu de livrer le bon combat, on se révolte contre Dieu ou contre les instruments qu’Il met sur notre route et qui nous mortifient un peu, qui nous humilient. L’orgueil prend le dessus, faute de vie intérieure, faute d’union à Dieu.Nous ne serons jamais trop attentifs à Dieu, jamais! Penser à Lui, agir pour Lui, Le prier... cela devrait être le soupir, la respiration de notre âme, nuit et jour. Lui ne cesse de penser à nous à chaque instant; Il est attentif aux moindres détails de nos vies. Pas un cheveu de votre tête ne tombe sans Sa permission, nous dit l’Évangile. (Cf. S. Luc 21, 18; S. Matth. 10, 29-30) Tant d’amour pour nous est inconcevable! Si nous réfléchissons le moindrement, si nous nous attardons à cette sublime vérité, si nous l’approfondissons, nous comprendrons que nous ne pourrons jamais être assez présents et attentifs à Dieu.Un autre grand détriment de cette distraction qui nous habite, c’est qu’elle nous rend un peu dur envers le prochain. Quand on veut toujours s’amuser et se distraire – remarquez-le – si le prochain a le malheur de se mettre en travers de nos amusements, s’il dérange un peu nos frivolités, on devient durs et même méchants pour ces personnes-là. C’est courant chez les humains. Comment la miséricorde de Dieu peut-elle venir sur moi dans ces dispositions? Dans le «Notre Père» nous disons: «Pardonnez-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés...» C’est la mesure que Dieu utilise envers les âmes.L’Introït de la messe d’aujourd’hui, la Quasimodo, cite les paroles de saint Pierre: Comme des enfants nouveau-nés, dési-rez ardemment le pur lait spirituel. (I S. Pierre 2, 2) C’est pour cette raison que je vous parle de la distraction. «Désirez ardemment le pur lait spirituel», c’est-à-dire «désirez ardemment les choses de Dieu».Le pur lait spirituel c’est ce qui nourrit l’âme. Le nouveau-né désire le lait, parce que c’est son aliment, il en a besoin. L’aliment de notre âme, c’est Dieu même qui a poussé l’amour jusqu’à Se faire Pain dans l’Eucharistie. Si vous êtes trop dis-traits, vous ne recevrez pas votre aliment, vous n’en aurez pas le profit. Il y aura des problèmes. «Désirez ardemment...» dit l’apôtre Pierre. Quand on a un désir dans le cœur, on n’est pas distrait! Dans l’ordre humain on voit comment les personnes qui désirent vraiment quelque chose peuvent avoir du génie pour arriver à leurs fins.Que nos ardents désirs ne soient que pour les choses de Dieu. Aspirons vers Dieu et vers tout ce qui Lui plaît. Sans désir, on s’étiole... on peut en perdre la vie. Plus vous êtes attentif à Dieu, plus Il Se communique. Mais plus vous êtes distrait, moins Dieu Se donne. Et moins Il Se donne, plus vous perdez le goût des choses de Dieu. À un moment donné, vous n’avez plus le goût pour la prière, plus de goût pour les affaires de Dieu. Chez certaines saintes âmes, la sécheresse peut être une épreuve, comme dans le cas de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus. Mais les aridités et les dégoûts ne sont pas toujours des épreuves. Parfois ce sont des châtiments. Parce qu’on s’est adonné à l’amusement et aux distractions, on a perdu le goût des choses de Dieu, elles nous sont devenues insipides.Je vous laisse donc ce Bouquet spirituel: «Désirez ardemment le pur lait spirituel». Le bon Dieu ne Se laissera pas vaincre en générosité, soyez-en assurés!
par Père Mathurin de la Mère de DieuDieu nous poursuit de Son amour, de Ses divines inspirations, mais nous ne L’entendons pas, nous n’y portons pas attention, tout livrés que nous sommes à la distraction.La Miséricorde et l’Amour de Dieu pour Ses enfants sont tou-jours prêts à se manifester, mais si nous sommes distraits, occupés à mille choses inutiles, nous ne voyons pas et ne profi-tons pas de cet Amour et de cette Miséricorde. Notre pen-sée et notre cœur sont ailleurs... Cela nous rappelle la parabole du semeur racontée par Jésus dans l’Évangile:Voici que le semeur est sorti pour semer. Et pendant qu’il semait, une partie de la semence tomba le long du chemin; et les oiseaux du ciel vinrent, et la mangèrent. Une autre partie tomba dans des endroits pierreux, où elle n’avait pas beaucoup de terre; et elle leva aussitôt, parce que la terre n’avait pas de profondeur; mais, le soleil s’étant levé, elle fut brûlée, et comme elle n’avait pas de racine, elle sécha. Une autre partie tomba dans des épines, et les épines gran-dirent et l’étouffèrent. Une autre partie tomba dans une bonne terre, et elle donna du fruit, quelques grains rendant cent pour un, d’autres soixante, d’autres trente. Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende. (S. Matth. 13, 3-8)Quand on est des âmes le long du chemin ou des âmes sans racine ou prises dans les épines, la bonne semence ne porte pas de fruit. L’âme est distraitepar toutes sortes de choses; elle est incapable de se recueillir en Dieu. On peut marcher sur des boule-vards très achalandés et avoir le cœur attentif à Dieu, comme on peut être seul dans un coin et vivre en distrait. Mais si je suis tou-jours distrait, si je cultive même ma distraction, j’en viendrai à ne plus prier, et parfois on entraîne même les autres, ceux de notre entourage, dans la même voie. Quand j’apprends que des per-sonnes prient de moins en moins, je vous assure que ce ne sont pas de bonnes nouvelles. «Celui qui prie se sauve, celui qui ne prie pas se damne»,aimait à répéter saint Alphonse de Liguori.Le bon Dieu veut faire miséricorde au monde et Il compte sur nous pour faire miséricorde. Il est miséricordieux et Il nous a fait miséricorde à chacun de nous. Et Il va faire encore miséricorde. Sa miséricorde est infinie, inlassable. Mais il faut y être attentif.
L’épidémie de notre époque
Nous sommes trop distraits et nous nous distrayons volontai-rement. Si c’était en passant, ce serait un moindre mal, mais chez bien des personnes l’état de distraction dure, ça va même en aug-mentant. C’est un crescendo dans la distraction, il en faut toujours plus. Cela devient un vice grave parce que cet état de distraction quasi perpétuelle nous coupe de Dieu. Quand on est tout le temps distrait, on ne voit plus le bon Dieu, on ne voit plus rien du tout; on s’amuse. Que disait la Bse Mélanie? «Les chrétiens s’amusent...»Que tout le monde veuille bien faire un effort en ce domaine. Nous sommes trop distraits. Essayons de ne pas l’être nous-mêmes et encourageons les autres, notamment les personnes âgées à prier beaucoup. On dit: «Ah! les pauvres vieux. Il faut les distraire.»Bien sûr on doit les égayer un peu, mais avant, les per-sonnes âgées priaient davantage; c’est elles qui soutenaient par leurs prières les plus jeunes qui avaient moins de temps pour prier. Avec toutes les distractions modernes, ils prient beaucoup moins.Je disais à quelqu’un dernièrement: «Faites attention! Cette personne qui aimait la prière, s’en éloigne maintenant à cause de toutes les distractions que vous lui servez. Vous vous mettez un poids sur la conscience, une responsabilité. Vous pensez peut-être que ce n’est rien, mais quand vous arriverez devant Dieu, Il dira: “Par ta faute, cette personne a délaissé la prière, elle s’est éloignée de Moi.” Je ne voudrais pas entendre cela.»Je m’excuse de vous dire ces choses un peu sévères, mais ce sont des réalités importantes. Chacun de nous a besoin de la Misé-ricorde divine, qui est toujours prête à s’exercer, mais on vit sur une autre planète. Ou plutôt on vit trop sur la terre, trop attentifs aux choses de la terre. Au lieu d’avoir l’esprit tourné vers Dieu, cherchant à Lui plaire en tout, nous sommes trop tournés vers la terre et ses mille distractions.Quand je suis allé en Terre Sainte, ce qui m’a frappé, c’est la distraction des humains. À Gethsémani, j’ai été envahi par cette pensée-là. Elle s’est imposée. C’est comme si j’avais senti que c’est cela le mal de Dieu. Le bon Dieu S’est incarné; Il est épris d’amour pour Sa créature, et l’homme, lui, est distrait, il n’y pense même pas. Pire, il se distrait volontairement. Quelle terrible déception pour Dieu, quelle tristesse! Dieu est trahi par l’homme. Et si cela vient de ceux qu’Il a choisis, c’est encore plus dur. C’est un mal. On ne peut pas savoir le mal qu’on fait à Dieu. Ça Le blesse au vif. Il est miséricordieux, mais à un moment donné, il ne faut pas en abuser.On le voit partout: les gens cherchent constamment l’amuse-ment, la frivolité. Même des religieux, des consacrés au service de Dieu, cherchent la distraction et l’amusement. Il y a tellement de manières de se distraire de nos jours! Il y en a toujours eu, mais aujourd’hui plus que jamais, il existe mille façons de se distraire: la télévision, les vidéos, la radio, des petits livres, des magazines, des conversations de rien, etc. Si vous êtes seul quelque part, nor-malement ce devrait être l’occasion pour vous d’augmenter et d’intensifier la prière. Malheureusement c’est loin d’être toujours le cas. On accorde beaucoup de temps à la distraction.
Rien n’est petit pour l’amour
On dit: «Ce que je fais n’est pas grave. C’est innocent!» C’est grave d’avoir le cœur distrait de Dieu. C’est en cela que réside la gravité de la chose. C’est cela qui offense Dieu: l’inattention à Sa présence, l’oubli de Son amour. Le péché par excellence, c’est l’orgueil de l’homme, mais je crois que c’est aussi cet état de dis-traction, ce manque d’attention aux choses de Dieu. Inlassable-ment, le bon Dieu poursuit l’homme de Son amour; et l’homme s’amuse, il se distrait.Et à force d’être distrait, on succombe lorsque surviennent les tentations. La superbe, l’orgueil prend le dessus. Pourquoi? Parce qu’on n’a pas été attentif à Dieu, à Ses inspirations, parce qu’on ne L’a pas prié pour obtenir Son aide. Déjà on a l’orgueil qui est très fort en nous. Mais si on est habituellement distrait, quand la ten-tation se présente, au lieu de livrer le bon combat, on se révolte contre Dieu ou contre les instruments qu’Il met sur notre route et qui nous mortifient un peu, qui nous humilient. L’orgueil prend le dessus, faute de vie intérieure, faute d’union à Dieu.Nous ne serons jamais trop attentifs à Dieu, jamais! Penser à Lui, agir pour Lui, Le prier... cela devrait être le soupir, la respira-tion de notre âme, nuit et jour. Lui ne cesse de penser à nous à chaque instant; Il est attentif aux moindres détails de nos vies. Pas un cheveu de votre tête ne tombe sans Sa permission, nous dit l’Évangile. (Cf. S. Luc 21, 18; S. Matth. 10, 29-30) Tant d’amour pour nous est inconcevable! Si nous réfléchissons le moindre-ment, si nous nous attardons à cette sublime vérité, si nous l’approfondissons, nous comprendrons que nous ne pourrons jamais être assez présents et attentifs à Dieu.Un autre grand détriment de cette distraction qui nous habite, c’est qu’elle nous rend un peu dur envers le prochain. Quand on veut toujours s’amuser et se distraire – remarquez-le – si le pro-chain a le malheur de se mettre en travers de nos amusements, s’il dérange un peu nos frivolités, on devient durs et même méchants pour ces personnes-là. C’est courant chez les humains. Comment la miséricorde de Dieu peut-elle venir sur moi dans ces disposi-tions? Dans le «Notre Père» nous disons: «Pardonnez-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés...» C’est la mesure que Dieu utilise envers les âmes.L’Introït de la messe d’aujourd’hui, la Quasimodo, cite les paroles de saint Pierre: Comme des enfants nouveau-nés, désirez ardemment le pur lait spirituel. (I S. Pierre 2, 2) C’est pour cette raison que je vous parle de la distraction. «Désirez ardemment le pur lait spirituel», c’est-à-dire «désirez ardemment les choses de Dieu».Le pur lait spirituel c’est ce qui nourrit l’âme. Le nouveau-né désire le lait, parce que c’est son aliment, il en a besoin. L’aliment de notre âme, c’est Dieu même qui a poussé l’amour jusqu’à Se faire Pain dans l’Eucharistie. Si vous êtes trop distraits, vous ne recevrez pas votre aliment, vous n’en aurez pas le profit. Il y aura des problèmes. «Désirez ardemment...» dit l’apôtre Pierre. Quand on a un désir dans le cœur, on n’est pas distrait! Dans l’ordre humain on voit comment les personnes qui désirent vraiment quelque chose peuvent avoir du génie pour arriver à leurs fins.Que nos ardents désirs ne soient que pour les choses de Dieu. Aspirons vers Dieu et vers tout ce qui Lui plaît. Sans désir, on s’étiole... on peut en perdre la vie. Plus vous êtes attentif à Dieu, plus Il Se communique. Mais plus vous êtes distrait, moins Dieu Se donne. Et moins Il Se donne, plus vous perdez le goût des choses de Dieu. À un moment donné, vous n’avez plus le goût pour la prière, plus de goût pour les affaires de Dieu. Chez cer-taines saintes âmes, la sécheresse peut être une épreuve, comme dans le cas de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus. Mais les aridités et les dégoûts ne sont pas toujours des épreuves. Parfois ce sont des châtiments. Parce qu’on s’est adonné à l’amusement et aux dis-tractions, on a perdu le goût des choses de Dieu, elles nous sont devenues insipides.Je vous laisse donc ce Bouquet spirituel: «Désirez ardemment le pur lait spirituel». Le bon Dieu ne Se laissera pas vaincre en générosité, soyez-en assurés!