pour hâter l’heure du salut de l’Église et du monde
par Père Mathurin de la Mère de DieuBon Père Éternel, nous sommes heureux de nous réunir dès l’aurore de cette année pour Vous dire «Bonne Fête!» Quelle n’est pas notre joie et notre grati-tude de Vous avoir comme Père! Comment Vous exprimer le bonheur immense que nous avons d’être Vos enfants? Nous, pauvres humains, pécheurs mêmes, nous pouvons Vous appeler «Notre Père», tel que nous l’a enseigné Jésus, Votre Fils bien-aimé.À plusieurs reprises dans l’Évangile, Dieu le Père Se manifeste directement. Après que Jésus eût reçu le baptême dans le Jourdain des mains de Jean-Bap-tiste, Il Se retire sur la rive et Se met en prière. Soudain les cieux s’ouvrirent et l’Esprit-Saint descendit visiblement sous la forme d’une colombe et Se reposa sur Lui. En même temps, une voix du ciel fit entendre ces paroles: «Celui-ci est Mon Fils bien-aimé. En Lui, J’ai mis toutes Mes complaisances.»(S. Matth. 3, 17; S. Marc 1, 11; S. Luc 3, 22)À une autre occasion, Jésus Se trouve sur le mont Thabor avec trois de Ses Apôtres, Pierre, Jacques et Jean. Et, nous dit l’Évangile, pendant qu’Il priait, Il fut transfiguré devant eux. Son visage resplendit comme le soleil, Ses vête-ments devinrent éblouissants comme la neige, lorsqu’elle réfléchit une vive lumière. Pierre et les deux autres étaient appesantis par le sommeil. Quand ils s’éveillent, ils voient Jésus dans Sa gloire. Saint Pierre tout heureux de cette manifestation s’écrie: «Dressons trois tentes et demeurons ici.» Une nuée enveloppe Jésus, et du milieu de la nuée une voix se fait entendre: Celui-ci est Mon Fils bien-aimé en qui J’ai mis toutes Mes complaisances. Écoutez-Le!(S. Matth. 17, 5; S. Marc 9, 6; S. Luc 9, 35)Arrive le dimanche des Rameaux. La foule accourt au devant de Jésus avec des branches de palmier et des rameaux d’olivier pour L’acclamer: «Hosanna! au Fils de David! Béni soit Celui qui vient au nom du Seigneur!» Cela a bouleversé et enragé les pharisiens qui exprimèrent vivement leur dépit. Quelques instants après Son entrée triomphale à Jérusalem, Jésus annonce une fois de plus Sa Passion imminente, puis Il ajoute: Maintenant, Mon âme est troublée. Et que dirai-Je? Mon Père, sauvez-Moi de cette heure! Mais, c’est pour cette heure que Je suis venu. Ô Père, glorifiez Votre nom! Du ciel, une voix se fit entendre de nouveau: Je L’ai glorifié et Je Le glorifierai encore.(S. Jean 12, 27-28)Vous avez observé qu’en chacune de ces occasions, la voix de Dieu le Père s’est fait entendre tandis que Jésus priait.Mes chers frères et sœurs, Nous vous donnons comme mot d’ordre, LA PRIÈRE, pour que Dieu Se manifeste et que Sa voix se fasse entendre.L’année dernière nous vous avions demandé la lecture du saint Évangile, en souhaitant que le Règne de Dieu arrive. Cette année, nous conservons le même souhait: Que le Règne de Dieu arrive!«Bon Père des Cieux, nous souhaitons que par la prière, l’Esprit de Votre divin Fils et Ses sentiments, Ses exemples et Ses Volontés qui sont les Vôtres, s’imprègnent en nous, pour que Votre Règne vienne en nous.»Mes frères, mes sœurs, si la voix de Dieu se fait entendre dans votre cœur, si vous écoutez vraiment Jésus, le Règne de Dieu s’établira en vous. Et si Dieu règne en vous, Son Royaume s’établira infailliblement aussi sur toute la terre. Jésus disait à Ses Apôtres: C’est la gloire de Mon Père que vous alliez, que vous portiez du fruit et que ce fruit demeure. (S. Jean 15, 8; 15, 16) Chaque âme qui veut suivre ce chemin, qui veut contempler Jésus, Le prier, L’étudier, s’approcher de Lui pour qu’Il règne en elle, porte du fruit et ce fruit demeure.
Prions avec l’Évangile
Mes frères et sœurs, cette année nous vous demandons la prière, et sur-tout la prière en étudiant Jésus et en Le contemplant dans Son Évangile. Continuez de lire l’Évangile en priant humblement, suppliant Jésus de Se manifester à vous. Jésus nous dit: J’ai gardé les commandements de Mon Père et Je demeure dans Son amour. (S. Jean 15, 10) Je suis descendu du Ciel, non pour faire Ma volonté mais la Volonté de Celui qui M’a envoyé. (S. Jean 6, 38) Mon Père est toujours avec Moi, Il ne M’a pas laissé seul parce que Je fais toujours ce qui Lui plaît. (S. Jean 8, 29) En contemplant Jésus, faites de Ses paroles une prière.Nous rêvons de voir le règne de Dieu s’établir enfin sur toute la terre. Que cesse le mal, ce mal éhonté, sans vergogne, ce mal généralisé partout. Pour que le règne de Dieu arrive, il faut d’abord que Sa Volonté s’établisse en nous. Tournez-vous vers Jésus, en prière: «Mon Jésus, Vous qui, étant Dieu, m’avez dit que Vous êtes venu accomplir la Volonté de Votre Père, je veux à Votre suite faire la Volonté de Dieu.»Un jour, les Apôtres demandaient à Notre-Seigneur Jésus-Christ: «Seigneur, montrez-nous à prier.» Jésus leur répon-dit: Quand vous priez, dites «Notre Père qui êtes aux Cieux, que Votre nom soit sanctifié, que Votre règne arrive!...»(S. Matth. 6, 9; S. Luc 11, 2) Ces premiers mots de la prière enseignée par Jésus Lui-même, sont la raison première du mot d’ordre de cette année: Pour que le saint nom de Dieu soit sanctifié et que Son règne arrive!Que chacun de nous sanctifie le nom de Dieu dans sa vie. Ainsi, il sera sanctifié autour de nous.Nous nous désolons de voir que Dieu ne règne pas sur la terre, nous en souffrons. Prions! Supplions Dieu de nous convertir, de transformer tous nos frères de la terre. Qu’Il intervienne dans Sa toute-puissance pour toucher les cœurs de Ses enfants. Ce n’est pas facile de toucher des cœurs d’hommes. En certaines circonstances, c’est mission impossible. Ramener les cœurs dans la voie du bien, les détacher de la terre et les orienter vers Dieu, c’est mission impossible. Et pourtant, Dieu demande que Son enfant Lui soit uni.Comment y arriver? En vérité, en vérité, Je vous le dis, dit Jésus, si vous demandez quelque chose à Mon Père en Mon nom, Il vous le donnera,(S. Jean 16, 23) surtout si votre prière recherche Sa gloire, Son intérêt. Si vous demandez qu’Il soit connu, aimé, servi, Dieu exaucera absolument votre prière. Je vous le déclare, dit Jésus, tout ce que vous demanderez dans la prière, croyez que vous l’obtiendrez, et vous serez exaucés. (S. Marc 11, 24) Le monde a plus besoin de prières que de paroles ou de commentaires. Faisons cette prière, prière d’Église, pour que le nom de Dieu soit sanctifié! Je vous en fais une invitation très pressante, un mot d’ordre. Pour que le nom de Dieu soit sanctifié, que notre Dieu soit enfin glorifié, que notre Père des Cieux Se manifeste. Il est tout-puissant, Il sait comment, nous n’avons pas de conseil à Lui donner. Mais nous avons beaucoup de prières à faire! Jusqu’à présent, vous n’avez rien demandé en Mon nom. Demandez et vous recevrez, et vous serez au comble de la joie,(S. Jean 16, 24) car Dieu va Se révéler à vos cœurs.
Union à Dieu
Nos cœurs souffrent de voir Dieu bafoué, méprisé, moqué, mis de côté. On se tourne vers la terre, vers les idoles. Vous déplorez que même dans vos vies, tant de choses font obstacle à cet amour de Dieu, à Son honneur, à Sa gloire.Qu’est-ce que le péché? C’est de désobéir à Dieu. C’est de penser et vivre comme des terriens.(Terrien, dans le sens de vivre uniquement pour la terre, en oubliant notre destinée éternelle.) Au lieu de garder la perspective de notre destinée éternelle, nous disons comme les mondains: «Il n’y a pas de mal là-dedans. Il n’y a pas de mal dans ceci, pas de mal dans cela, il n’y a pas de mal dans toutes sortes de choses.» On se paie tous ses caprices, on s’amuse et se divertit sur la terre, on ne se sacrifie pas, «parce qu’il n’y a pas de mal là-dedans»! La religion ne consiste pas uniquement à ne pas faire de mal, mais surtout à s’unir à Dieu. Faire une religion basée sur le principe d’«il n’y a pas de mal là-dedans», c’est une fausse religion. Ce n’est pas une religion. Nous devons insister surl’union à Dieu. Nos attaches, notre manque de sacrifice, nos ambitions ter-restres, tout cela nous empêche de nous unir à Dieu. Voilà le vrai mal: de ne pas être uni à Dieu, seul but de notre vie. De vivre seulement pour la terre, comme un terrien, sans destinée éternelle, cela est mal. C’est cela qu’il faut dire, et il faut en être convaincu.Le mal n’est pas dans une chose ou l’autre. On peut même dire: «Jésus a fait un miracle, Il a changé l’eau en vin. Il n’y a pas de mal dans la boisson!» C’est vrai! Mais de s’attacher à la boisson, c’est mal, et non seulement dans l’excès, mais de s’y attacher. S’attacher à des choses de la terre, s’attacher à quoi que ce soit, c’est mal. De dire qu’il n’y a rien de mal là-dedans, c’est mal. Il faut se détacher de tout sur la terre. Nous devons vivre sur la terre comme des étrangers. Notre seule attache doit être Jésus. Notre but, c’est l’union à Lui. Il faut le comprendre. Quand vous avez compris cela, tout le reste devient lumineux.Plus l’âme est détachée de la terre, plus elle peut vraiment entrer en prière.Pour devenir des âmes de prière dans toute la force du mot, des âmes vraiment unies à Dieu, il faut être des âmes sacrifiées. Il faut y tendre, y travailler, le désirer. Pour vraiment contempler Dieu, nous devons nous détacher de la terre. Les deux vont de pair. Pour être une âme de prière, il faut se sacrifier. Et pour arriver à se sacrifier, il faut prier, en demander la force à Dieu.Mon Père est toujours avec Moi, dit Jésus, car Je fais toujours ce qui Lui plaît. Quel est le but de la prière sinon l’union à Dieu? Par la prière, l’homme pécheur, infirme, s’unit à son Dieu! Mes frères, mes sœurs, si je vous demande la prière, c’est que je voudrais que chacun de vous soit uni à Dieu. La prière vous unit à Dieu, vous fait entrer dans Son intimité, dans Sa Volonté. Par la prière vous contemplez Jésus, vous Le suppliez de Lui ressembler.
Jésus obéissant
Une des choses que Jésus nous manifeste comme une pièce centrale dans Son Évangile, c’est l’obéissance à Son Père. Il ne Se lasse pas de nous l’enseigner. Fils de Dieu, égal à Son Père, avec quelle humilité Jésus nous parle, avec quelle docilité, quelle obéissance! Les paroles que Je vous dis, Je ne les dis pas de Moi-même: c’est Mon Père qui M’a envoyé. Car Je n’ai point parlé de Moi-même; mais le Père qui M’a envoyé M’a Lui-même prescrit ce que Je dois dire, et comment Je dois par-ler. (Cf. S. Jean 5, 19; 5, 36; 8, 26; 8, 38; 12, 49; 14, 10; 14, 24; 17, 8) Les actions que Je fais, Je ne les fais pas de Moi-même: c’est Mon Père qui M’a envoyé pour les faire. Ce que Mon Père M’a ordonné, Je le fais. Ce que Je vous fais connaître, Je l’ai appris de Mon Père. (Cf. S. Jean 5, 36; 8, 28; 10, 25; 10, 37; 14, 31) Jésus le dit et le redit de toutes les façons. Je suis descendu du Ciel, non pour faire Ma volonté mais la Volonté de Celui qui M’a envoyé.(Cf. S. Jean 4, 34; 5, 30; 5, 43; 6, 38; 7, 17)Ces paroles que Jésus répète sans cesse m’ont agacé longtemps quand j’étais jeune religieux. Je me disais: «Jésus, Vous nous donnez Votre enseignement dans l’Évangile. Vous êtes Dieu, je le crois. Deuxième Personne de la Sainte Trinité, incarné, Vous êtes venu pour nous montrer le chemin du Ciel. Je crois à Votre parole, elle me suffit. Pourquoi, Vous qui êtes Dieu, toujours répéter de tant de façons que ce que Vous dites et faites, c’est Votre Père qui Vous a dit de le dire et d’agir ainsi? Mon Jésus, Vous me faites l’effet d’un commissionnaire, d’un petit garçon à qui son père aurait dit: “Mon fils, mon petit gars, va chercher une pinte de lait à l’épicerie. Va me chercher un pain. Va reporter cela au voisin et dis-lui ceci de ma part.” Le petit garçon va et répète: “Papa m’a dit de vous dire cela.”» L’enfant n’y est pour rien, c’est son père qui a parlé. Vraiment cela m’agaçait, jusqu’au jour où Dieu m’a fait miséricorde. J’ai enfin compris que Jésus avait formulé tant de fois ces paroles pour confondre mon orgueil, froissé par cette humilité extrême du Fils de Dieu incarné qui dit et répète inlassa-blement: Ce que Je dis, c’est Mon Père qui M’a dit de le dire. Ce que Je fais, c’est Mon Père qui Me dit de le faire.Unissons-nous à Jésus dans la supplique: «Mon Jésus, je veux Vous ressembler dans Votre obéissance. Je veux comme Vous accomplir la Volonté du Père des Cieux. Je le veux pour que Votre règne arrive.» Père, dit Jésus, glorifiez Votre Fils!(S. Jean 17, 1 et 5) Le Fils est glorifié par Son Père quand un enfant, un chrétien, s’unit à Lui par la prière et suit Ses exemples.
Prière humble
Que votre prière soit humble! qu’elle ne soit pas la prière du pharisien: «Moi je ne suis pas comme les autres hommes pécheurs. (Cf. S. Luc 18, 10-14) Je Vous remercie, mon Dieu, de n’être pas comme cela.» Disons plutôt: «Mon Dieu, convertissez-moi! Que Votre règne arrive en moi. Que Votre nom soit sanctifié dans ma vie, dans ma conduite, dans toutes mes paroles, mes pensées, en tout. Mon Dieu, je Vous en supplie...»Si vous priez ainsi avec humilité, Dieu Se révélera à votre cœur, je vous l’assure en Son nom. C’est Dieu Lui-même qui nous l’assure. Vous venez de l’entendre dans l’Évangile de la messe du jour: Je Vous bénis, Père, Seigneur du Ciel et de la terre, d’avoir caché ces choses aux sages et aux prudents, et de les avoir révélées aux petits.Et Jésus continue: Oui Père, Je Vous bénis de ce que Vous l’ayez ainsi voulu. (S. Matth. 11, 25-26; S. Luc 10, 21) C’est un vouloir de Dieu incontournable. Dieu Se révèle aux petits. Le petit prie avec humilité, il pleure devant Dieu et veut tellement être agréable à son Père des Cieux. Il gémit et supplie en voyant la désolation universelle, il offre sa prière pour tous ses frères et sœurs de la terre: «Mon Dieu, au secours! À l’aide! Convertissez-moi! Convertissez-nous! Changez ce monde pour que Votre nom soit glorifié! Que Votre règne arrive!»Dieu parle au cœur de ce petit dans la prière, tandis qu’Il Se cache volontairement au superbe, à l’orgueilleux, au grand de cœur, au sage de ce monde. Et si Dieu Se cache volontairement, vous ne Le trouverez jamais. C’est impossible! Il cache Ses secrets à l’orgueilleux et les révèle au petit qui prie humblement devant Lui. Quelle puissance, quel prodige! Dieu Se manifeste à la prière humble. Mais persévérez dans la prière, ne vous lassez pas. (Cf. S. Luc 18, 1-8; S. Paul, I Thess. 5, 17)Nous voudrions être exaucés instantanément quand nous prions. «Mon Dieu, je suis un peu orgueilleux, j’ai besoin que Vous me transformiez. Je suis vaniteux, désobéissant, sensuel, charnel, gourmand, paresseux, imbu de moi-même, égoïste. Je pense seulement à moi. Je recherche mes caprices, mon plaisir sur la terre. SVP changez cela, mon Dieu! Voilà! Merci!» La prière faite, on passe à autre chose, on s’amuse, on se distrait. Puis, on se dit: «J’ai demandé humblement et je ne l’ai pas obtenu!» La prière que vous avez faite est bonne, mais persévérez dans la prière! Priez sans cesse sans jamais vous lasser et vous recevrez.Vous qui désirez connaître Dieu pour L’aimer, pour Le servir, il vous faut prier humblement. Sinon, vous ne connaîtrez jamais Dieu, vous ne L’aimerez pas vraiment. Nous ne nous trompons jamais lorsque nous prions en nous frappant humble-ment la poitrine, priant Dieu de Se manifester à nous. Quand Dieu Se manifeste, l’homme devient infailliblement amoureux de Lui. Quand l’homme aime Dieu, il Le sert. Alors tout change. Un Saint, un serviteur de Dieu peut changer le monde. On l’a vu dans l’histoire. Voyez sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus et la marque durable qu’elle a faite dans l’Église. Dieu S’est manifesté à l’âme de cette petite religieuse qui priait, qui s’unissait à Lui dans l’humilité de son cœur. Elle a supplié Dieu, elle L’a contemplé en prière.
Contemplons la prière de Jésus
La prière peut prendre toutes sortes de formes. Il y a la prière publique. Il y a le moment où l’on se réunit pour assister au Saint Sacrifice de la Messe, la plus grande prière de Jésus. Sur l’autel, Jésus S’immole à Son Père comme sur le Calvaire.Contemplons la prière de Jésus dans le sein de Sa Mère, la Vierge Marie. Quelle dut être la prière de ce Petit dans la grotte de Bethléem, dans la nuit froide, dans le silence, dans cet endroit abandonné des humains, refuge pour les animaux de passage? Quelle était la prière de notre Dieu incarné, petit enfant? Vous contemplez cette prière de Jésus, vous vous unissez à Sa prière dans les bras de Sa Mère, dans la mangeoire des animaux. C’est ainsi que Jésus com-mence: dans la mangeoire des animaux!... Contemplez la prière de ce Petit.Quelle était la prière de Jésus, chassé, parce qu’un orgueilleux potentat avait décidé de tuer tous les petits enfants pour être certain de Le détruire? Quelle était la prière de ce Petit devant les saints Innocents que l’on massacrait pour Lui? Il part en exil vers l’Égypte, comme un rejeté, dans les bras de Sa Mère, conduit par saint Joseph. Il est exilé de Son Ciel, exilé de Sa patrie. Vous contemplez cette prière: Jésus est un étranger dans le sens le plus absolu, avec les privations les plus totales. Vous Le contemplez et vous priez. Vous Lui dites que vous voulez vous aussi devenir un étranger sur la terre, parce que vous voulez tellement Lui ressembler. «C’est difficile pour moi, mon Jésus. Je me laisse séduire, je me laisse accrocher par tant de choses. Je m’attache à tout. Je me détache d’une chose et cinq autres m’accrochent! Mon Jésus! Et Vous, Vous étiez un étranger...»Après sept ans d’exil en Égypte, Il revient à Nazareth et reste un inconnu. Vous demandez à Jésus: «Quelle était Votre prière durant ces trente ans? Quelle prière silencieuse, union de Votre âme à Votre Père des Cieux, ne recherchant que Sa Volonté! Au cours de Votre vie publique, combien souvent nous Vous voyons Vous retirer sur la montagne la nuit pour prier.» Quelle était cette prière silencieuse de Jésus la nuit, sur la montagne, dans un endroit retiré, seul à seul avec Son Père, sans aucun témoin? Le Fils de Dieu qui prie!...
La prière de la Vierge Marie
Que votre prière se fasse à l’imitation de Marie. Pensez à la petite Marie, confiée au Temple dès l’âge de trois ans jusqu’à Ses quatorze ans. Contemplez-La priant pour que le règne de Dieu arrive. Pendant des années, Elle suppliait Dieu avec larmes: «Mon Dieu, venez! Venez! Nous avons besoin de Vous! Ça ne va pas bien, venez! Venez sauver ce pauvre monde, nous sommes tous perdus.» Toute petite, Elle priait, Elle suppliait Dieu. Dieu a reçu avec tellement de joie et d’agrément la prière de cette petite fille. La jeune Marie savait par les prophéties que l’heure de la Rédemption, la venue du Messie était proche. Elle priait pour hâter ce jour. Toute-fois Elle ignorait qu’Elle devait devenir la Mère de Dieu. Certains pourraient dire que de toutes façons les desseins divins se sont accomplis à l’heure voulue de Dieu. Oui sans doute! mais les prières de la petite Marie étaient nécessaires pour qu’ils se réalisent.Ainsi de nous maintenant, il faut que nous fassions cette supplique à Dieu. À l’exemple de la petite Marie priant dans le Temple, notre prière doit être une supplique à Dieu pour hâter Son règne, pour hâter l’heure du salut. C’est l’intention du mot d’ordre. C’est la prière que nous ferons tous ensemble. Nous supplierons Dieu de hâter le moment de salut pour l’humanité. Les temps sont comptés, l’heure est proche pour l’accomplissement des desseins de Dieu, mais Dieu veut cette prière; Il l’attend.Où que vous soyez, il faut prier avec nous autant que vous le pouvez, autant que l’humaine fragilité vous le permet. Il faut que vous vous unissiez à l’Église dans cette prière pour hâter cette heure. Vous le demandez déjà beaucoup, je sais que vous souffrez dans votre âme. Dieu le voit, continuez à prier, à supplier. Dieu attend votre supplique.À Cana, Notre-Seigneur répond à la Sainte Vierge qui Lui demande d’intervenir: Mon heure n’est pas encore venue.(S. Jean 2, 4)Par Sa prière, la Vierge Marie a hâté l’heure de Dieu. Dieu attend ces prières suppliantes, plus que vous pourriez le croire: «Mon Dieu, hâtez Votre dessein!...» Nous avons chanté durant tout l’Avent: «Venez, divin Messie!» Nous devons continuer la même supplique: «Mon Dieu, hâtez ce moment de salut! Compensez et venez perfectionner ce qui manque en nous. Sanctifiez-nous pour que nous soyons aptes à réaliser Votre projet. Détachez-nous de la terre!» Redisons cette mer-veilleuse prière à la Mère du Salut: «Détachez-nous de la terre, purifiez nos cœurs, unissez-nous à Vous pour demander miséricorde, pour hâter le moment, pour hâter ce jour béni de rédemption et de salut du monde.»
Intervention du Ciel
Vous voyez l’intervention du Ciel qui eut lieu à travers la mission de sainte Jeanne d’Arc. C’est ce qui se passe avec l’Église rénovée. C’est une intervention du Ciel, cette fois, pour l’Église, pour l’humanité. Le bon Dieu aura pitié des hommes comme Il a eu pitié de la France. Bien que les Français n’étaient pas innocents ni plus saints que les autres, Dieu a eu pitié d’eux. C’était une décision du Ciel. Ce qui s’en vient est une décision du Ciel pour faire trembler l’enfer, pour faire un pied-de-nez à Satan. Cela fait trop longtemps que le démon se moque de Dieu. Le règne de Dieu va venir! N’en doutez pas.Que votre prière soit presque habituelle, le jour, la nuit. Priez dans vos allées et venues, dans vos occupations, mais surtout, réservez-vous des moments personnels de tranquillité, de solitude, seul à seul avec Dieu. Consacrez du temps à faire cette supplique à Dieu, posément, sous Son regard, en vous frappant la poitrine, en vous anéantissant devant Lui: «Mon Dieu, si Votre secours n’arrive pas, c’est de ma faute. Ne retardez pas le salut à cause de mes négligences, de mes offenses. Je Vous en prie, purifiez-moi, détachez-moi de la terre, s’il Vous plaît! Enlevez de moi l’obstacle, pour que le salut vienne, parce que ça presse! Faites Votre Œuvre, faites notre salut. Nous en avons besoin. C’est pour Votre gloire.» Cette prière humble touche le Cœur de Dieu.
La vengeance de l’Amour Infini
Nous avions souhaité l’établissement du Règne de Dieu pour l’année qui vient de s’écouler. Vous avez vu comment elle s’est terminée? Avec un culte idolâtrique à la face du monde. (Cérémonies de vénération de l’idole amazonienne Pachamama qui ont eu lieu au Vatican, en octobre 2019.) Cela vous montre l’urgence de l’heure. Des hommes d’Église trouvent toutes sortes de formules pour justifier cette apostasie. Ce culte rendu à des idoles est une abomination sans nom! Hélas! les choses vont encore s’empirer. Ce n’est pas Dieu qui règne actuellement sur le monde, c’est le démon.Pourtant, bientôt, bientôt, arrivera l’heure de Dieu. Maintenant, dit Jésus, c’est l’heure de la puissance des ténèbres.(S. Luc 22, 53) Mais bientôt, ce sera Son heure, l’heure de Sa douce vengeance divine, douce vengeance de Son Amour Infini.Bientôt viendra le moment de la vengeance de l’Amour Infini, par ceux que Lui-même S’est mis en réserve un peu par-tout à travers le monde, qui seront doux, humbles dans leur cœur, qui vont intercéder en faveur de l’humanité. C’est notre rôle. Devant Dieu, purifions-nous et supplions-Le: «Réalisez Votre dessein. Purifiez ce qui doit être purifié. Enlevez tout ce qui fait obstacle à Votre grâce. Mais ne retardez pas Vos projets, SVP!» Dieu aime la prière suppliante qui monte vers Lui, et tout le Ciel écoute cette prière avec admiration. Si vous le saviez, vous seriez toujours dans cet état de prière qui fait entrer le Ciel en jubilation, et fait oublier en quelque sorte le règne de Satan.Bon Père des Cieux, nous allons offrir à Votre gloire ce Saint Sacrifice de la Messe qui se déroulera sous Votre divin regard. Nous Vous prions de bien regarder Votre Fils qui va S’immoler sur cet autel, et qui Vous prie en Se sacrifiant. Jésus prie pour nous et Vous supplie de faire miséricorde au pauvre monde si loin de Vous. Nous Vous prions de recevoir cette prière douloureuse de Jésus sur le Calvaire, et de Vous laisser toucher. Bien que nous soyons très poltrons, peureux, nous nous unissons à Sa prière douloureuse pour Vous supplier que Votre nom soit sanctifié sur la terre, pour Vous supplier que Votre règne arrive!Eh bien! mes frères et sœurs, nous allons chercher à nous pénétrer de la pensée de Jésus par la prière. Qu’Il aide nos frères de la terre. Nous Lui demandons que Son règne vienne. Nous avons un beau rôle. Le Ciel compte sur nous. Multi-plions les prières, les suppliques à Dieu tous ensemble!
par Père Mathurin de la Mère de DieuBon Père Éternel, nous sommes heureux de nous réunir dès l’aurore de cette année pour Vous dire «Bonne Fête!» Quelle n’est pas notre joie et notre gratitude de Vous avoir comme Père! Comment Vous exprimer le bonheur immense que nous avons d’être Vos enfants? Nous, pauvres humains, pécheurs mêmes, nous pouvons Vous appeler «Notre Père», tel que nous l’a enseigné Jésus, Votre Fils bien-aimé.À plusieurs reprises dans l’Évangile, Dieu le Père Se manifeste directement. Après que Jésus eût reçu le baptême dans le Jour-dain des mains de Jean-Baptiste, Il Se retire sur la rive et Se met en prière. Soudain les cieux s’ouvrirent et l’Esprit-Saint descendit visiblement sous la forme d’une colombe et Se reposa sur Lui. En même temps, une voix du ciel fit entendre ces paroles: «Celui-ci est Mon Fils bien-aimé. En Lui, J’ai mis toutes Mes complai-sances.»(S. Matth. 3, 17; S. Marc 1, 11; S. Luc 3, 22)À une autre occasion, Jésus Se trouve sur le mont Thabor avec trois de Ses Apôtres, Pierre, Jacques et Jean. Et, nous dit l’Évan-gile, pendant qu’Il priait, Il fut transfiguré devant eux. Son visage resplendit comme le soleil, Ses vêtements devinrent éblouissants comme la neige, lorsqu’elle réfléchit une vive lumière. Pierre et les deux autres étaient appesantis par le som-meil. Quand ils s’éveillent, ils voient Jésus dans Sa gloire. Saint Pierre tout heureux de cette manifestation s’écrie: «Dressons trois tentes et demeurons ici.» Une nuée enveloppe Jésus, et du milieu de la nuée une voix se fait entendre: Celui-ci est Mon Fils bien-aimé en qui J’ai mis toutes Mes complaisances. Écoutez-Le!(S. Matth. 17, 5; S. Marc 9, 6; S. Luc 9, 35)Arrive le dimanche des Rameaux. La foule accourt au devant de Jésus avec des branches de palmier et des rameaux d’olivier pour L’acclamer: «Hosanna! au Fils de David! Béni soit Celui qui vient au nom du Seigneur!» Cela a bouleversé et enragé les phari-siens qui exprimèrent vivement leur dépit. Quelques instants après Son entrée triomphale à Jérusalem, Jésus annonce une fois de plus Sa Passion imminente, puis Il ajoute: Maintenant, Mon âme est troublée. Et que dirai-Je? Mon Père, sauvez-Moi de cette heure! Mais, c’est pour cette heure que Je suis venu. Ô Père, glo-rifiez Votre nom! Du ciel, une voix se fit entendre de nouveau: Je L’ai glorifié et Je Le glorifierai encore.(S. Jean 12, 27-28)Vous avez observé qu’en chacune de ces occasions, la voix de Dieu le Père s’est fait entendre tandis que Jésus priait.Mes chers frères et sœurs, Nous vous donnons comme mot d’ordre, LA PRIÈRE, pour que Dieu Se manifeste et que Sa voix se fasse entendre.L’année dernière nous vous avions demandé la lecture du saint Évangile, en souhaitant que le Règne de Dieu arrive. Cette année, nous conservons le même souhait: Que le Règne de Dieu arrive!«Bon Père des Cieux, nous souhaitons que par la prière, l’Esprit de Votre divin Fils et Ses sentiments, Ses exemples et Ses Volontés qui sont les Vôtres, s’imprègnent en nous, pour que Votre Règne vienne en nous.»Mes frères, mes sœurs, si la voix de Dieu se fait entendre dans votre cœur, si vous écoutez vraiment Jésus, le Règne de Dieu s’éta-blira en vous. Et si Dieu règne en vous, Son Royaume s’établira infailliblement aussi sur toute la terre. Jésus disait à Ses Apôtres: C’est la gloire de Mon Père que vous alliez, que vous portiez du fruit et que ce fruit demeure. (S. Jean 15, 8; 15, 16) Chaque âme qui veut suivre ce chemin, qui veut contempler Jésus, Le prier, L’étudier, s’approcher de Lui pour qu’Il règne en elle, porte du fruit et ce fruit demeure.
Prions avec l’Évangile
Mes frères et sœurs, cette année nous vous demandons la prière, et surtout la prière en étu-diant Jésus et en Le contemplant dans Son Évangile. Continuez de lire l’Évangile en priant humblement, suppliant Jésus de Se manifester à vous. Jésus nous dit: J’ai gardé les commandements de Mon Père et Je demeure dans Son amour. (S. Jean 15, 10) Je suis descendu du Ciel, non pour faire Ma volonté mais la Volonté de Celui qui M’a envoyé. (S. Jean 6, 38) Mon Père est toujours avec Moi, Il ne M’a pas laissé seul parce que Je fais toujours ce qui Lui plaît. (S. Jean 8, 29) En contemplant Jésus, faites de Ses paroles une prière.Nous rêvons de voir le règne de Dieu s’établir enfin sur toute la terre. Que cesse le mal, ce mal éhonté, sans vergogne, ce mal généralisé partout. Pour que le règne de Dieu arrive, il faut d’abord que Sa Volonté s’établisse en nous. Tournez-vous vers Jésus, en prière: «Mon Jésus, Vous qui, étant Dieu, m’avez dit que Vous êtes venu accomplir la Volonté de Votre Père, je veux à Votre suite faire la Volonté de Dieu.»Un jour, les Apôtres demandaient à Notre-Seigneur Jésus-Christ: «Seigneur, montrez-nous à prier.» Jésus leur répondit: Quand vous priez, dites «Notre Père qui êtes aux Cieux, que Votre nom soit sanctifié, que Votre règne arrive!...»(S. Matth. 6, 9; S. Luc 11, 2) Ces premiers mots de la prière enseignée par Jésus Lui-même, sont la raison première du mot d’ordre de cette année: Pour que le saint nom de Dieu soit sanctifié et que Son règne arrive!Que chacun de nous sanctifie le nom de Dieu dans sa vie. Ainsi, il sera sanctifié autour de nous.Nous nous désolons de voir que Dieu ne règne pas sur la terre, nous en souffrons. Prions! Supplions Dieu de nous convertir, de transformer tous nos frères de la terre. Qu’Il intervienne dans Sa toute-puissance pour toucher les cœurs de Ses enfants. Ce n’est pas facile de toucher des cœurs d’hommes. En certaines circons-tances, c’est mission impossible. Ramener les cœurs dans la voie du bien, les détacher de la terre et les orienter vers Dieu, c’est mis-sion impossible. Et pourtant, Dieu demande que Son enfant Lui soit uni.Comment y arriver? En vérité, en vérité, Je vous le dis, dit Jésus, si vous demandez quelque chose à Mon Père en Mon nom, Il vous le donnera,(S. Jean 16, 23) surtout si votre prière recherche Sa gloire, Son intérêt. Si vous demandez qu’Il soit connu, aimé, servi, Dieu exaucera absolument votre prière. Je vous le déclare, dit Jésus, tout ce que vous demanderez dans la prière, croyez que vous l’obtiendrez, et vous serez exaucés. (S. Marc 11, 24) Le monde a plus besoin de prières que de paroles ou de com-mentaires. Faisons cette prière, prière d’Église, pour que le nom de Dieu soit sanctifié! Je vous en fais une invitation très pressante, un mot d’ordre. Pour que le nom de Dieu soit sanctifié, que notre Dieu soit enfin glorifié, que notre Père des Cieux Se mani-feste. Il est tout-puissant, Il sait comment, nous n’avons pas de conseil à Lui donner. Mais nous avons beaucoup de prières à faire! Jusqu’à présent, vous n’avez rien demandé en Mon nom. Deman-dez et vous recevrez, et vous serez au comble de la joie,(S. Jean 16, 24) car Dieu va Se révéler à vos cœurs.
Union à Dieu
Nos cœurs souffrent de voir Dieu bafoué, méprisé, moqué, mis de côté. On se tourne vers la terre, vers les idoles. Vous déplorez que même dans vos vies, tant de choses font obstacle à cet amour de Dieu, à Son honneur, à Sa gloire.Qu’est-ce que le péché? C’est de désobéir à Dieu. C’est de pen-ser et vivre comme des terriens. (Terrien, dans le sens de vivre uniquement pour la terre, en oubliant notre destinée éternelle.) Au lieu de garder la perspective de notre destinée éternelle, nous disons comme les mondains: «Il n’y a pas de mal là-dedans. Il n’y a pas de mal dans ceci, pas de mal dans cela, il n’y a pas de mal dans toutes sortes de choses.» On se paie tous ses caprices, on s’amuse et se divertit sur la terre, on ne se sacrifie pas, «parce qu’il n’y a pas de mal là-dedans»! La religion ne consiste pas uni-quement à ne pas faire de mal, mais surtout à s’unir à Dieu. Faire une religion basée sur le principe d’«il n’y a pas de mal là-dedans», c’est une fausse religion. Ce n’est pas une reli-gion. Nous devons insister surl’union à Dieu. Nos attaches, notre manque de sacrifice, nos ambitions terrestres, tout cela nous empêche de nous unir à Dieu. Voilà le vrai mal: de ne pas être uni à Dieu, seul but de notre vie. De vivre seulement pour la terre, comme un terrien, sans destinée éternelle, cela est mal. C’est cela qu’il faut dire, et il faut en être convaincu.Le mal n’est pas dans une chose ou l’autre. On peut même dire: «Jésus a fait un miracle, Il a changé l’eau en vin. Il n’y a pas de mal dans la boisson!» C’est vrai! Mais de s’attacher à la boisson, c’est mal, et non seulement dans l’excès, mais de s’y attacher. S’attacher à des choses de la terre, s’attacher à quoi que ce soit, c’est mal. De dire qu’il n’y a rien de mal là-dedans, c’est mal. Il faut se détacher de tout sur la terre. Nous devons vivre sur la terre comme des étrangers. Notre seule attache doit être Jésus. Notre but, c’est l’union à Lui. Il faut le comprendre. Quand vous avez compris cela, tout le reste devient lumineux.Plus l’âme est détachée de la terre, plus elle peut vrai-ment entrer en prière.Pour devenir des âmes de prière dans toute la force du mot, des âmes vraiment unies à Dieu, il faut être des âmes sacrifiées. Il faut y tendre, y travailler, le désirer. Pour vraiment contempler Dieu, nous devons nous détacher de la terre. Les deux vont de pair. Pour être une âme de prière, il faut se sacri-fier. Et pour arriver à se sacrifier, il faut prier, en demander la force à Dieu.Mon Père est toujours avec Moi, dit Jésus, car Je fais toujours ce qui Lui plaît. Quel est le but de la prière sinon l’union à Dieu? Par la prière, l’homme pécheur, infirme, s’unit à son Dieu! Mes frères, mes sœurs, si je vous demande la prière, c’est que je vou-drais que chacun de vous soit uni à Dieu. La prière vous unit à Dieu, vous fait entrer dans Son intimité, dans Sa Volonté. Par la prière vous contemplez Jésus, vous Le suppliez de Lui ressembler.
Jésus obéissant
Une des choses que Jésus nous manifeste comme une pièce centrale dans Son Évangile, c’est l’obéissance à Son Père. Il ne Se lasse pas de nous l’enseigner. Fils de Dieu, égal à Son Père, avec quelle humilité Jésus nous parle, avec quelle docilité, quelle obéis-sance! Les paroles que Je vous dis, Je ne les dis pas de Moi-même: c’est Mon Père qui M’a envoyé. Car Je n’ai point parlé de Moi-même; mais le Père qui M’a envoyé M’a Lui-même prescrit ce que Je dois dire, et comment Je dois parler. (Cf. S. Jean 5, 19; 5, 36; 8, 26; 8, 38; 12, 49; 14, 10; 14, 24; 17, 8) Les actions que Je fais, Je ne les fais pas de Moi-même: c’est Mon Père qui M’a envoyé pour les faire. Ce que Mon Père M’a ordonné, Je le fais. Ce que Je vous fais connaître, Je l’ai appris de Mon Père. (Cf. S. Jean 5, 36; 8, 28; 10, 25; 10, 37; 14, 31) Jésus le dit et le redit de toutes les façons. Je suis descendu du Ciel, non pour faire Ma volonté mais la Volonté de Celui qui M’a envoyé.(Cf. S. Jean 4, 34; 5, 30; 5, 43; 6, 38; 7, 17)Ces paroles que Jésus répète sans cesse m’ont agacé longtemps quand j’étais jeune religieux. Je me disais: «Jésus, Vous nous donnez Votre enseignement dans l’Évangile. Vous êtes Dieu, je le crois. Deuxième Personne de la Sainte Trinité, incarné, Vous êtes venu pour nous montrer le chemin du Ciel. Je crois à Votre parole, elle me suffit. Pourquoi, Vous qui êtes Dieu, toujours répéter de tant de façons que ce que Vous dites et faites, c’est Votre Père qui Vous a dit de le dire et d’agir ainsi? Mon Jésus, Vous me faites l’effet d’un commissionnaire, d’un petit garçon à qui son père aurait dit: “Mon fils, mon petit gars, va chercher une pinte de lait à l’épicerie. Va me chercher un pain. Va reporter cela au voisin et dis-lui ceci de ma part.” Le petit garçon va et répète: “Papa m’a dit de vous dire cela.”» L’enfant n’y est pour rien, c’est son père qui a parlé. Vraiment cela m’agaçait, jusqu’au jour où Dieu m’a fait miséricorde. J’ai enfin compris que Jésus avait formulé tant de fois ces paroles pour confondre mon orgueil, froissé par cette humilité extrême du Fils de Dieu incarné qui dit et répète inlassa-blement: Ce que Je dis, c’est Mon Père qui M’a dit de le dire. Ce que Je fais, c’est Mon Père qui Me dit de le faire.Unissons-nous à Jésus dans la supplique: «Mon Jésus, je veux Vous ressembler dans Votre obéissance. Je veux comme Vous accomplir la Volonté du Père des Cieux. Je le veux pour que Votre règne arrive.» Père, dit Jésus, glorifiez Votre Fils! (S. Jean 17, 1 et 5) Le Fils est glorifié par Son Père quand un enfant, un chrétien, s’unit à Lui par la prière et suit Ses exemples.
Prière humble
Que votre prière soit humble! qu’elle ne soit pas la prière du pharisien: «Moi je ne suis pas comme les autres hommes pécheurs. (Cf. S. Luc 18, 10-14) Je Vous remercie, mon Dieu, de n’être pas comme cela.» Disons plutôt: «Mon Dieu, convertissez-moi! Que Votre règne arrive en moi. Que Votre nom soit sanc-tifié dans ma vie, dans ma conduite, dans toutes mes paroles, mes pensées, en tout. Mon Dieu, je Vous en supplie...»Si vous priez ainsi avec humilité, Dieu Se révélera à votre cœur, je vous l’assure en Son nom. C’est Dieu Lui-même qui nous l’assure. Vous venez de l’entendre dans l’Évangile de la messe du jour: Je Vous bénis, Père, Seigneur du Ciel et de la terre, d’avoir caché ces choses aux sages et aux prudents, et de les avoir révé-lées aux petits. Et Jésus continue: Oui Père, Je Vous bénis de ce que Vous l’ayez ainsi voulu. (S. Matth. 11, 25-26; S. Luc 10, 21) C’est un vouloir de Dieu incontournable. Dieu Se révèle aux petits. Le petit prie avec humilité, il pleure devant Dieu et veut tellement être agréable à son Père des Cieux. Il gémit et supplie en voyant la désolation universelle, il offre sa prière pour tous ses frères et sœurs de la terre: «Mon Dieu, au secours! À l’aide! Convertissez-moi! Convertissez-nous! Changez ce monde pour que Votre nom soit glorifié! Que Votre règne arrive!»Dieu parle au cœur de ce petit dans la prière, tandis qu’Il Se cache volontairement au superbe, à l’orgueilleux, au grand de cœur, au sage de ce monde. Et si Dieu Se cache volontairement, vous ne Le trouverez jamais. C’est impossible! Il cache Ses secrets à l’orgueilleux et les révèle au petit qui prie humblement devant Lui. Quelle puissance, quel prodige! Dieu Se manifeste à la prière humble. Mais persévérez dans la prière, ne vous lassez pas. (Cf. S. Luc 18, 1-8; S. Paul, I Thess. 5, 17)Nous voudrions être exaucés instantanément quand nous prions. «Mon Dieu, je suis un peu orgueilleux, j’ai besoin que Vous me transformiez. Je suis vaniteux, désobéissant, sensuel, charnel, gourmand, paresseux, imbu de moi-même, égoïste. Je pense seulement à moi. Je recherche mes caprices, mon plaisir sur la terre. SVP changez cela, mon Dieu! Voilà! Merci!» La prière faite, on passe à autre chose, on s’amuse, on se distrait. Puis, on se dit: «J’ai demandé humblement et je ne l’ai pas obtenu!» La prière que vous avez faite est bonne, mais persévérez dans la prière! Priez sans cesse sans jamais vous lasser et vous recevrez.Vous qui désirez connaître Dieu pour L’aimer, pour Le servir, il vous faut prier humblement. Sinon, vous ne connaîtrez jamais Dieu, vous ne L’aimerez pas vraiment. Nous ne nous trompons jamais lorsque nous prions en nous frappant humblement la poi-trine, priant Dieu de Se manifester à nous. Quand Dieu Se manifeste, l’homme devient infailliblement amoureux de Lui. Quand l’homme aime Dieu, il Le sert. Alors tout change. Un Saint, un serviteur de Dieu peut changer le monde. On l’a vu dans l’histoire. Voyez sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus et la marque durable qu’elle a faite dans l’Église. Dieu S’est manifesté à l’âme de cette petite religieuse qui priait, qui s’unissait à Lui dans l’humilité de son cœur. Elle a supplié Dieu, elle L’a contemplé en prière.
Contemplons la prière de Jésus
La prière peut prendre toutes sortes de formes. Il y a la prière publique. Il y a le moment où l’on se réunit pour assister au Saint Sacrifice de la Messe, la plus grande prière de Jésus. Sur l’autel, Jésus S’immole à Son Père comme sur le Calvaire.Contemplons la prière de Jésus dans le sein de Sa Mère, la Vierge Marie. Quelle dut être la prière de ce Petit dans la grotte de Bethléem, dans la nuit froide, dans le silence, dans cet endroit abandonné des humains, refuge pour les animaux de passage? Quelle était la prière de notre Dieu incarné, petit enfant? Vous contemplez cette prière de Jésus, vous vous unissez à Sa prière dans les bras de Sa Mère, dans la mangeoire des animaux. C’est ainsi que Jésus com-mence: dans la mangeoire des animaux!... Contemplez la prière de ce Petit.Quelle était la prière de Jésus, chassé, parce qu’un orgueilleux potentat avait décidé de tuer tous les petits enfants pour être cer-tain de Le détruire? Quelle était la prière de ce Petit devant les saints Innocents que l’on massacrait pour Lui? Il part en exil vers l’Égypte, comme un rejeté, dans les bras de Sa Mère, conduit par saint Joseph. Il est exilé de Son Ciel, exilé de Sa patrie. Vous contemplez cette prière: Jésus est un étranger dans le sens le plus absolu, avec les privations les plus totales. Vous Le contemplez et vous priez. Vous Lui dites que vous voulez vous aussi devenir un étranger sur la terre, parce que vous voulez tellement Lui ressem-bler. «C’est difficile pour moi, mon Jésus. Je me laisse séduire, je me laisse accrocher par tant de choses. Je m’attache à tout. Je me détache d’une chose et cinq autres m’accrochent! Mon Jésus! Et Vous, Vous étiez un étranger...»Après sept ans d’exil en Égypte, Il revient à Nazareth et reste un inconnu. Vous demandez à Jésus: «Quelle était Votre prière durant ces trente ans? Quelle prière silencieuse, union de Votre âme à Votre Père des Cieux, ne recherchant que Sa Volonté! Au cours de Votre vie publique, combien souvent nous Vous voyons Vous retirer sur la montagne la nuit pour prier.» Quelle était cette prière silencieuse de Jésus la nuit, sur la montagne, dans un endroit retiré, seul à seul avec Son Père, sans aucun témoin? Le Fils de Dieu qui prie!...
La prière de la Vierge Marie
Que votre prière se fasse à l’imitation de Marie. Pensez à la petite Marie, confiée au Temple dès l’âge de trois ans jusqu’à Ses quatorze ans. Contemplez-La priant pour que le règne de Dieu arrive. Pendant des années, Elle suppliait Dieu avec larmes: «Mon Dieu, venez! Venez! Nous avons besoin de Vous! Ça ne va pas bien, venez! Venez sauver ce pauvre monde, nous sommes tous perdus.» Toute petite, Elle priait, Elle suppliait Dieu. Dieu a reçu avec tellement de joie et d’agrément la prière de cette petite fille. La jeune Marie savait par les prophéties que l’heure de la Rédemption, la venue du Messie était proche. Elle priait pour hâter ce jour. Toutefois Elle ignorait qu’Elle devait devenir la Mère de Dieu. Certains pourraient dire que de toutes façons les desseins divins se sont accomplis à l’heure voulue de Dieu. Oui sans doute! mais les prières de la petite Marie étaient nécessaires pour qu’ils se réalisent.Ainsi de nous maintenant, il faut que nous fassions cette sup-plique à Dieu. À l’exemple de la petite Marie priant dans le Temple, notre prière doit être une supplique à Dieu pour hâter Son règne, pour hâter l’heure du salut. C’est l’inten-tion du mot d’ordre. C’est la prière que nous ferons tous ensemble. Nous supplierons Dieu de hâter le moment de salut pour l’huma-nité. Les temps sont comptés, l’heure est proche pour l’accomplis-sement des desseins de Dieu, mais Dieu veut cette prière; Il l’attend.Où que vous soyez, il faut prier avec nous autant que vous le pouvez, autant que l’humaine fragilité vous le permet. Il faut que vous vous unissiez à l’Église dans cette prière pour hâter cette heure. Vous le demandez déjà beaucoup, je sais que vous souffrez dans votre âme. Dieu le voit, continuez à prier, à supplier. Dieu attend votre supplique.À Cana, Notre-Seigneur répond à la Sainte Vierge qui Lui demande d’intervenir: Mon heure n’est pas encore venue. (S. Jean 2, 4)Par Sa prière, la Vierge Marie a hâté l’heure de Dieu. Dieu attend ces prières suppliantes, plus que vous pourriez le croire: «Mon Dieu, hâtez Votre dessein!...» Nous avons chanté durant tout l’Avent: «Venez, divin Messie!» Nous devons continuer la même supplique: «Mon Dieu, hâtez ce moment de salut! Com-pensez et venez perfectionner ce qui manque en nous. Sanctifiez-nous pour que nous soyons aptes à réaliser Votre projet. Détachez-nous de la terre!» Redisons cette merveilleuse prière à la Mère du Salut: «Détachez-nous de la terre, purifiez nos cœurs, unissez-nous à Vous pour demander miséricorde, pour hâter le moment, pour hâter ce jour béni de rédemption et de salut du monde.»
Intervention du Ciel
Vous voyez l’intervention du Ciel qui eut lieu à travers la mis-sion de sainte Jeanne d’Arc. C’est ce qui se passe avec l’Église rénovée. C’est une intervention du Ciel, cette fois, pour l’Église, pour l’humanité. Le bon Dieu aura pitié des hommes comme Il a eu pitié de la France. Bien que les Français n’étaient pas innocents ni plus saints que les autres, Dieu a eu pitié d’eux. C’était une déci-sion du Ciel. Ce qui s’en vient est une décision du Ciel pour faire trembler l’enfer, pour faire un pied-de-nez à Satan. Cela fait trop longtemps que le démon se moque de Dieu. Le règne de Dieu va venir! N’en doutez pas.Que votre prière soit presque habituelle, le jour, la nuit. Priez dans vos allées et venues, dans vos occupations, mais surtout, réservez-vous des moments personnels de tranquillité, de solitude, seul à seul avec Dieu. Consacrez du temps à faire cette supplique à Dieu, posément, sous Son regard, en vous frappant la poitrine, en vous anéantissant devant Lui: «Mon Dieu, si Votre secours n’arrive pas, c’est de ma faute. Ne retardez pas le salut à cause de mes négligences, de mes offenses. Je Vous en prie, purifiez-moi, détachez-moi de la terre, s’il Vous plaît! Enlevez de moi l’obstacle, pour que le salut vienne, parce que ça presse! Faites Votre Œuvre, faites notre salut. Nous en avons besoin. C’est pour Votre gloire.» Cette prière humble touche le Cœur de Dieu.
La vengeance de l’Amour Infini
Nous avions souhaité l’établissement du Règne de Dieu pour l’année qui vient de s’écouler. Vous avez vu comment elle s’est ter-minée? Avec un culte idolâtrique à la face du monde. (Cérémonies de vénération de l’idole amazonienne Pachamama qui ont eu lieu au Vatican, en octobre 2019.) Cela vous montre l’urgence de l’heure. Des hommes d’Église trouvent toutes sortes de formules pour justifier cette apostasie. Ce culte rendu à des idoles est une abomination sans nom! Hélas! les choses vont encore s’empirer. Ce n’est pas Dieu qui règne actuellement sur le monde, c’est le démon.Pourtant, bientôt, bientôt, arrivera l’heure de Dieu. Mainte-nant, dit Jésus, c’est l’heure de la puissance des ténèbres.(S. Luc 22, 53) Mais bientôt, ce sera Son heure, l’heure de Sa douce ven-geance divine, douce vengeance de Son Amour Infini.Bientôt viendra le moment de la vengeance de l’Amour Infini, par ceux que Lui-même S’est mis en réserve un peu partout à tra-vers le monde, qui seront doux, humbles dans leur cœur, qui vont intercéder en faveur de l’humanité. C’est notre rôle. Devant Dieu, purifions-nous et supplions-Le: «Réalisez Votre dessein. Purifiez ce qui doit être purifié. Enlevez tout ce qui fait obstacle à Votre grâce. Mais ne retardez pas Vos projets, SVP!» Dieu aime la prière suppliante qui monte vers Lui, et tout le Ciel écoute cette prière avec admiration. Si vous le saviez, vous seriez toujours dans cet état de prière qui fait entrer le Ciel en jubilation, et fait oublier en quelque sorte le règne de Satan.Bon Père des Cieux, nous allons offrir à Votre gloire ce Saint Sacrifice de la Messe qui se déroulera sous Votre divin regard. Nous Vous prions de bien regarder Votre Fils qui va S’immoler sur cet autel, et qui Vous prie en Se sacrifiant. Jésus prie pour nous et Vous supplie de faire miséricorde au pauvre monde si loin de Vous. Nous Vous prions de recevoir cette prière douloureuse de Jésus sur le Calvaire, et de Vous laisser toucher. Bien que nous soyons très poltrons, peureux, nous nous unissons à Sa prière dou-loureuse pour Vous supplier que Votre nom soit sanctifié sur la terre, pour Vous supplier que Votre règne arrive!Eh bien! mes frères et sœurs, nous allons chercher à nous péné-trer de la pensée de Jésus par la prière. Qu’Il aide nos frères de la terre. Nous Lui demandons que Son règne vienne. Nous avons un beau rôle. Le Ciel compte sur nous. Multiplions les prières, les suppliques à Dieu tous ensemble!