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La Fidélité dans les petites choses

que, par la fidélité de Ses enfants,

les grands desseins de Dieu se réalisent

par Père Mathurin de la Mère de Dieu Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit et de la Mère de Dieu. Ainsi soit-il. Je voudrais d’abord souhaiter à notre Père des Cieux, le bon Père Éternel dont c’est la fête aujourd’hui, de trou- ver cette année dans Ses enfants de la terre, le plus de joie, de consolation, de réconfort possibles. Qu’au cours de cette année Il trouve dédommagement et consola- tion chez Ses enfants, et surtout parmi nous. Mes frères, mes sœurs, pour mieux Lui donner cette joie, cette consolation, nous vous donnons comme mot d’ordre pour cette année: la fidélité dans les petites choses. Qu’Il trouve cette année en chacun de nous la fidélité, l’application la plus parfaite possible dans l’accomplissement de Ses volontés et du devoir quoti- dien! Jésus recommande dans l’Évangile à tous ceux qui veulent Le suivre: Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait. (S. Matth. 5, 48) Cette perfection divine, elle se manifeste dans la Personne de Jésus: Sa vie, Ses exemples, Son enseignement. À l’apôtre Philippe qui Lui demandait: Montrez-nous le Père et nous serons satisfaits, Jésus répondit: Philippe, qui Me voit, voit aussi Mon Père. (S. Jean 14, 8-9) Or la perfection à laquelle Jésus nous invite, c’est Sa propre perfection à Lui. Chers frères et sœurs, je vous souhaite donc d’être fidèles à Dieu, à Ses volontés, à toutes Ses volontés: d’abord à Ses commandements, à Son saint Évangile, et aussi à Son bon plaisir. Pour nous ici qui sommes religieux: fidélité à nos saints vœux, fidélité à nos saintes Règles et règle- ments. Le malheur s’est répandu sur la terre par l’infidélité, par la désobéissance à Dieu d’abord de nos premiers parents, Adam et Ève, que Dieu avait créés revêtus d’innocence et parfaitement heureux. Mais Il les avait aussi créés libres. Et malgré ces dons, ils ont transgressé la seule interdiction donnée par Dieu. C’est par ce péché – la faute originelle – que toutes sortes de maux se sont abattus sur l’humanité et même sur toute la création. Avant le péché d’Adam et Ève, tout était harmonieux sur la terre. Le mal, la souffrance et tous les désordres sont venus par le péché. Combien de fois les humains se plaignent et attribuent même leurs maux à Dieu! C’est une grande insolence envers Dieu, même si ce n’est pas toujours tout à fait conscient. On se plaint comme si Dieu était responsable, coupable des souffrances qui nous affligent. Certes l’Écriture dit: Parce que tu étais agréable à Dieu, il fallait que tu sois éprouvé, (Tobie 12, 13) mais c’est depuis le péché originel et tous les péchés commis par la suite que l’homme doit être éprouvé par la souffrance. Heureusement, Jésus est venu. Lui, l’Innocence parfaite, Dieu incarné, est volontairement venu souffrir sur terre pour notre Rédemption et notre salut, pour nous tracer la voie. Dès Sa naissance à Bethléem, nous voyons ce doux Enfant-Jésus dans la pauvreté, le froid, la disette, le manque de tout confort.

Deux grands modèles de fidélité

Marie, la très Sainte Mère de Dieu, et Joseph Son père nourricier, eux- mêmes très innocents, acceptent toutes sortes de maux. Il fallait réparation pour la désobéissance des humains, alors le Fils de Dieu S’est fait chair, Il a habité parmi nous (S. Jean 1, 14) et Il a souffert. Marie et Joseph aussi ont beaucoup souffert et ils ont été d’une fidélité sans faille aux volontés divines, dans toutes sortes de douleurs et contretemps. Être fidèle à la grâce, fidèle à la conscience. La conscience est la voix de Dieu: la conscience éclairée par les commandements de Dieu, éclairée par le saint Évangile, il faut y être fidèle. Joseph et Marie y ont été fidèles. Ils ont quitté Bethléem pour l’Égypte, ils se sont exilés pour obéir à Dieu. Ils sont partis avec presque rien. Ils avaient l’Enfant-Jésus avec eux quand même, ce n’est pas rien! Mais comme ressources humaines, de ce qu’on appelle des biens matériels, rien! Puis après quelques années, de nouveau pour répondre fidèlement aux volontés de Dieu, ils retournent à Nazareth. Et jamais une plainte! seulement une soumission empressée, un entier abandon à la Providence et au bon vouloir divin. Marie et Joseph ont beaucoup souffert, même s’ils étaient innocents et d’une fidélité parfaite. Nous, le commun des mortels, les souffrances, les contrariétés viennent aussi nous visiter, et souvent c’est à cause de nos infidélités. Pas nécessairement, car ce peut être des épreuves de Dieu, mais il faut admettre que c’est souvent à cause de nos infidélités. La plupart des humains ne se trouvent pas infidèles; ils se trouvent bien corrects. Ils vivent dans le péché, ils offensent Dieu à cœur joie, de toutes sortes de manières, et il n’y a pas de problème! Mais l’âme qui est attentive à Dieu, qui veut vraiment être fidèle ne juge pas ainsi. Elle découvre son infidélité, sa responsabilité. Nous sommes souvent responsables des maux qui nous affligent et de ceux qui peuvent affliger notre prochain. D’où vient que si facilement on s’innocente, et on se croit coupable de rien? De l’inat- tention, de la négligence ou de l’aveuglement. Pour être sur le chemin de la rédemption, il faut d’abord reconnaître notre infidélité. On est sur le chemin du salut quand on est attentif à être fidèle, ou au moins qu’on reconnaît le plus promptement possible son infidélité. Jésus, le Verbe de Dieu qui vient réparer toutes choses, S’est fait obéissant, et obéissant jusqu’à la mort de la croix (Phil. 2, 8), c’est-à- dire totalement fidèle aux Volontés de Son Père. Dans toutes les vertus, Jésus est le plus grand modèle que nous puissions avoir. Tous les Saints ont été, à la suite de Jésus, et à l’exemple de Marie et Joseph, fidèles le plus possible dans la pratique de toutes les vertus: une fidélité assidue, continue, soutenue. C’est là notre mot d’ordre pour vous mes frères, mes sœurs, cette année: la fidélité. Jésus nous dit: Celui qui est fidèle dans les petites choses le sera aussi dans les grandes. Et celui qui est infidèle dans les petites choses le sera aussi dans les grandes. (S. Luc 16, 10) Nous vous souhaitons la fidélité. Le souhait pour cette année, je l’adresse à notre Père des cieux. Je Lui souhaite que Son dessein, Son projet se réalise. Il a de beaux, de grands, d’immenses projets. Un projet d’une splendeur, d’une beauté que Lui seul a pu concevoir. Ce splendide projet est conditionné à notre fidélité dans les petites choses qu’Il nous demande au jour le jour. Ses grands desseins dépendent de cette humble fidélité, soyez-en assurés. Dans les grandes choses, c’est Dieu même qui agit par Son enfant. Dans les petites aussi, mais dans les petites, il y a davan- tage d’activité, de vigilance, d’effort de l’âme pour se conformer à Dieu et se défaire de tout ce qui Lui déplaît en elle. Dans les grandes choses, c’est davantage Dieu qui agit directement à travers l’âme, toute livrée à Son action. Ce n’est plus moi qui vis, dit saint Paul, c’est le Christ qui vit en moi. (Gal. 2, 20) C’est pourquoi Dieu a pu accomplir à travers ce grand Apôtre et une multitude de Saints des choses merveilleuses. Le Christ vivait en eux; Il S’était «emparé» d’eux parce qu’ils avaient fourni l’effort persévé- rant de la fidélité dans les petites choses. On pourrait énumérer tous les endroits, tous les lieux, toutes les vertus dans lesquelles il nous faut être fidèles, mais résumons par une phrase: Mes frères, mes sœurs, soyez fidèles à ce que vous savez être bien et agréable à Dieu, et évitez ce que vous savez être mal. Mettez-y vraiment toute votre attention. Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus disait: «Il m’arrive occasionnellement d’être distraite de la pensée de Dieu, quelques minutes.» C’est très impressionnant quand on considère combien on est fragile, facilement distrait par le terrestre, distrait par nous-mêmes, par notre égoïsme, par notre amour-propre. C’est vraiment impressionnant. Mes frères, mes sœurs, tous les chrétiens de la terre, soyons cette année fidèles à ne pas offenser Dieu. C’est la première fidélité, ne pas offenser Dieu. Soyons fidèles à la charité, et dans ce domaine, malgré toute l’attention qu’on peut y mettre, combien les manquements peuvent nous échapper! Par inattention, par inadvertance ou légèreté, par manque de présence au prochain, à ses besoins, par indifférence ou défaut d’empathie. Certainement que vous vous appliquez à la pratique de la charité, mais vous le savez, mes frères et sœurs, comme on peut manquer facilement à ce premier devoir que Jésus nous donne, le devoir d’aimer notre prochain comme nous-mêmes et comme Lui-même nous a aimés. (Cf. S. Matth. 22, 36-39; S. Jean 13, 34) Nous ne le réalisons pas toujours, mais nous faisons souffrir notre prochain. Et nous ne le réalisons pas, peut-être parce que nous sommes un peu trop égoïstes? C’est une infidélité. Il faut en être conscient et ne pas s’en justifier.

Pour avancer à pas de géant

Mes frères, mes sœurs, en matière de fidélité, ne vous justifiez pas de vos manque- ments. Voulez-vous progresser et devenir des âmes fidèles? Ne vous justifiez pas. On dit: «J’ai fait cela, mais c’est à cause de, c’est parce que...» C’est toujours à cause de quelque chose ou par la faute de quelqu’un d’autre: la faute d’Untel ou Unetelle, de nos subalternes, de nos supérieurs, des événements... enfin c’est la faute de n’importe quoi ou n’importe qui, mais pas notre faute. Nous ne sommes jamais coupables. À toujours se justifier ainsi, il n’y a pas de progrès, et on accumule les infidélités. Mes frères, mes sœurs, si vous voulez grandir dans l’amour de Dieu et vous sanctifier, ne vous justifiez pas de vos infidélités, surtout pas dans vos propos, devant vos supérieurs, devant votre prochain. Je vous dirais: ne vous justifiez pas même dans votre cœur, parce que tôt ou tard, c’est ce qui sortira de votre bouche. Reconnaissez humblement vos manquements, devant Dieu. Chaque fois que vous reconnaîtrez votre infidélité, dou- blez immédiatement cette prise de conscience d’une prière: «Mon Dieu, j’ai encore été infidèle, je Vous en demande pardon et implore Votre grâce. Aidez-moi à me corriger. Je Vous en supplie, rendez-moi fidèle.» Soyons fidèles à pratiquer la patience. Patience et douceur vis-à-vis du prochain parce que cela fait partie de la charité. Ayez ce souci, cette application, mes frères, mes sœurs, cette année, d’être patients envers votre prochain. Non pas cette patience qui fait sentir à l’autre qu’on est en train de prati- quer la patience avec lui, non! mais la patience bonne et vraie. Que notre prochain ne sente même pas qu’il peut nous contrarier et exercer notre patience, qu’il ne s’en doute même pas. Patience aussi dans toute souffrance, parce que la souf- france bien acceptée, c’est la rédemption. Acceptons-la comme une Volonté de Dieu. Être docile et fidèle à Dieu, sans se plaindre, dans l’adversité, la maladie, la vieillesse, ne pas murmurer parce qu’on vieillit, qu’on a mal. Non, porter fidèlement les épreuves de la vie engendrées par la maladie, l’âge, les contretemps, les épreuves physiques et morales. Il y a toutes sortes d’épreuves morales... Fidélité à l’obéissance: c’est l’engagement primordial que nous avons contracté en tant que religieux. Mais l’obéissance n’est pas seulement pour les religieux; tous les chrétiens y sont obligés. Obéissance à la Loi de Dieu, à l’enseignement évangélique, fidélité dans l’accomplissement du devoir d’état. Tous les chrétiens devraient réaliser, comprendre que Jésus, notre modèle, S’est fait Lui-même obéissant pour réparer nos désobéissances qui viennent principalement de notre orgueil, racine de tous les péchés. Fidélité à la prière: prière d’adoration, de reconnaissance pour les bienfaits reçus, de supplique pour implorer le pardon divin et pour demander les grâces dont nous avons besoin. C’est un de nos devoirs fondamentaux. Jésus dit dans l’Évangile: Priez sans cesse, sans jamais vous lasser. (S. Luc 18, 1) C’est-à-dire priez non pas de temps en temps, mais soyez en état de prière le plus possible. Pour y arriver, d’abord fuir la futilité... Fidélité donc à se tenir éloigné de la pensée du monde et de tout ce qui véhicule la pensée du monde et contamine l’âme même à son insu. Être fidèle à garder ses distances avec le Monde, c’est-à-dire tout ce qui n’est pas conforme à l’Esprit de Jésus-Christ. Dieu est fidèle et Il accorde Sa grâce, mais si l’âme volontairement, par négligence ou indifférence, se nourrit de poison... à différents degrés, la grâce ne peut évidemment pas agir. Je prends une comparaison. Vous avez entendu parler des semences OGM, des organismes génétiquement modifiés? Par exemple, une semence de maïs qui ressemble au maïs d’ori- gine, mais si vous la décortiquez génétiquement, vous découvrez qu’il y a toutes sortes d’autres éléments dedans. C’est un mélange... Il y a beaucoup de chrétiens modernes qui sont, pour ainsi dire, génétiquement modifiés. Leur essence est conta- minée parce qu’ils sont trop infidèles, parce qu’ils aiment et fréquentent le Monde et partagent son esprit, à différents degrés. Il y a une sorte de croisement en eux. Mes frères, mes sœurs, soyons fidèles et vigilants. Veillez et priez (S. Matth. 26, 41 et S. Marc 13, 33), dit Jésus dans l’Évangile. Cela veut dire; vigilance et prière. Vous commettez une infidélité? C’est la nature de l’humanité d’être fragile, mais il faut se relever et vite ramer à contre-courant. Il y a des âmes qui s’établissent dans l’infidélité; elles se coupent ainsi de la grâce de Dieu. Si l’âme devient trop établie dans l’infidélité, si d’une façon trop soutenue, elle est infidèle, ne le regrette pas, ne prend pas les moyens pour rectifier sa conduite, et si elle se justifie continuellement de ses infidélités, de ses «petits péchés», graduellement Dieu l’abandonne à elle-même. Le christianisme est une religion d’amour, mais cela se joue des deux côtés: Dieu et l’âme. Si on néglige une petite chose, puis une autre et une autre, on en vient à multiplier ces infidélités et à dire: «Ah! ce n’est pas grave.» Ce n’est jamais grave et on multiplie les fautes. Éventuellement Dieu est mis de côté et on ne s’en rend même pas compte. On s’éloigne de Dieu, on s’éloigne de Sa loi, on s’éloigne de Son enseignement, on s’éloigne de Sa grâce. Et ainsi, on se soustrait soi-même à la grâce de Dieu. C’est sérieux!

Que dit l’Évangile?

Une des paraboles du saint Évangile nous montre comment la grâce de Dieu, symboli- sée par la semence, peut produire beaucoup de fruits, en produire un peu ou pas du tout selon l’état du sol qui la reçoit. C’est la parabole du semeur: «Écoutez! dit-Il. Un semeur sortit pour semer son grain. Tandis qu’il semait, une partie de la semence tomba sur le chemin. Elle fut foulée aux pieds; et les oiseaux du ciel vinrent et la mangèrent. – Une autre partie tomba sur un terrain pierreux, recouvert d’une légère couche de terre, elle leva bientôt, parce que le sol n’était pas profond; mais, quand le soleil monta, comme elle n’avait point de racines pour pui- ser l’humidité, elle fut brûlée et desséchée. – Une autre enfin tomba au milieu des épines, et les épines, croissant avec elles, l’étouffèrent; elle ne donna pas de fruit. – Une autre enfin tomba en bonne terre et poussa son fruit qui crût et se développa; les graines rendirent trente, soixante et même cent pour un. Qu’il entende, celui qui a des oreilles pour entendre!» Les auditeurs et les Apôtres eux-mêmes, comme on le verra plus loin, ne comprirent pas. Quand la foule fut dispersée, les Apôtres s’approchèrent de Jésus et L’interro- gèrent. «Vous ne comprenez pas cette parabole? Comment alors pourrez-vous comprendre toutes les autres? Écoutez donc ce que signifie la parabole du Semeur: «La semence, c’est la parole de Dieu. Le Semeur est celui qui répand cette parole. Il en est chez qui la parole du Royaume tombe le long du chemin: ce sont ceux qui l’entendent, mais qui ne s’en pénètrent pas. Bientôt accourt Satan, le Mauvais, et il enlève cette parole semée dans leur cœur, de peur qu’ils ne croient et ne soient sauvés. Il en est d’autres chez qui la parole tombe sur un terrain pierreux: ce sont ceux qui l’ayant entendue, la reçoivent tout d’abord avec joie. Mais elle ne s’enracine pas en eux: natures inconstantes, ils ne croient que pour un temps. Et lorsque l’épreuve et la persécution surviennent, à cause de la parole, ils se scandalisent et s’éloignent. Il en est encore qui reçoivent la semence parmi les épines: ce sont ceux qui ont accueilli la parole; mais elle est stérilisée par les soucis et les inquiétudes du siècle, par la séduction des richesses, par les plaisirs du monde et par toutes les convoitises qui l’étouffent dans leur funeste croissance. «Il en est enfin qui ont reçu cette semence dans une bonne terre: ce sont ceux qui écoutent la parole avec un cœur bon et excellent, la comprennent, la gardent et la font fructifier en toute patience, ceux-ci donnant trente, ceux-là soixante, d’autres cent pour un.» (S. Matth. 13, 3-24; S. Marc 4, 3-20; S. Luc 8, 5-15; 10, 23-24). L’explication de Jésus est claire et on pourrait la résumer en disant que la bonne terre, c’est l’âme fidèle. Le terrain au bord du chemin, le terrain pierreux, et le terrain rempli d’épines, ce sont les âmes infidèles. Comme on le voit, la plupart des infidélités sont commises par la distraction, la légèreté, la dissipation, le manque de mortifica- tion, l’attachement aux biens terrestres, l’amour des plaisirs et des honneurs; elles viennent de l’orgueil et de tous les vices. Ce que nous appelons distraction vient beaucoup de la curiosité qui fait un grand tort aux âmes: on veut tout savoir, on a le nez partout, dans toutes sortes de choses qui ne sont pas de notre devoir, dans la conduite de notre prochain, dans la recherche des nouvelles, etc. C’est le terrain le long du chemin. La semence, c’est-à-dire la grâce, est aussi stérile dans les âmes attachées à leurs goûts, à leurs caprices, aux plaisirs du monde et à toutes ses convoitises. C’est le terrain rempli d’épines. La semence y est étouffée. Enfin les infidélités sont souvent commises par orgueil, par peur du jugement des autres, de ce qu’ils vont penser, par peur de l’opposition, des moqueries, des souffrances qui viendront si on devient vraiment fidèle. On craint de se faire dire: «Tiens, il est devenu saint! Elle est devenue sainte! Qu’est-ce qui vous arrive? Vous êtes passé sur un mode sainteté? Pourtant on vous a entendu hier, et avant-hier... on connaît la litanie de vos manquements!» On n’aime pas que le prochain nous rappelle nos manquements, qu’il s’en souvienne et les rappelle à d’autres. Alors on pratique une vertu un peu diminuée, on reste un peu complice de certaines infidélités par crainte des moqueries, ou des simples commentaires du prochain. On ne veut pas «se compromettre»! C’est le terrain pierreux. Mes frères, mes sœurs, cette année je vous souhaite d’être vrais, d’être fidèles à l’enseignement de Jésus, Son enseignement entier, non frelaté. Soyez vraiment évangéliques. Et tout ce qui n’est pas vraiment évangélique dans votre vie, reconnaissez-le hum-ble-ment. Soyons vrais. Il faut que tout dans notre vie soit vrai: notre motivation, notre conduite, nos propos, afin de pouvoir répandre le véritable esprit évangélique autour de nous. Bannissons complètement cette mentalité de dire ou de penser: «Ah! les petites choses, ce n’est pas si important que cela!» La parole de Jésus est infaillible: Celui qui est fidèle dans les petites choses le sera aussi dans les grandes. C’est étrange, dans l’ordre matériel, tout le monde comprend l’importance des petites choses, des détails. On fait un jardin, par exemple. Supposons qu’une année on remarque qu’il commence à y avoir des insectes de trop, qu’est-ce qu’on fait? On ne peut pas se croiser les bras et dire: «Qu’est-ce que vous voulez? C’est comme ça. Tant pis! C’est pas grave!» Si on fait cela, tout sera vite envahi et la récolte perdue. L’été passé, nous avons remarqué dans notre champ l’apparition de «bébittes à patate» en grand nombre. Les Frères se sont aussitôt mis ensemble pour aller les ramasser manuellement. C’est tout un travail! Chacun en a ramassé plus ou moins. On ne les a pas toutes vues, beaucoup nous ont échappé, mais on a fait ce qu’on a pu, et résultat? on a eu une belle récolte. La même logique s’applique dans le domaine spirituel. Quand on voit ce qui nuit à notre âme, ce qui déplaît à Dieu, il faut vite s’appliquer à l’extirper. Autrement le mal ira grandissant. On ne dit pas: «Ça ne change pas grand-chose, ça ne fait pas grand différence.» Non, faire tous nos efforts et ne rien faire, ce n’est pas pareil. Il y a une grosse différence. Si on ignore un travers, une infidélité, ce sera vite multiplié. Si on n’y voit pas, on perd tout. C’est pourquoi je vous dis: Faites ce que vous savez et le bon Dieu fera le reste. Le bon Dieu fait des miracles dans le domaine de la grâce, dans le domaine des âmes, quand Il voit la bonne volonté et l’effort de Son enfant. Mais il faut l’effort et la correspondance à la grâce et aux lumières reçues. J’aimerais vous lire la parabole évangélique des cinq talents, pour mieux insister sur l’importance de l’effort et de la correspondance à la grâce. «Un homme qui s’en allait en voyage, appela ses serviteurs et leur confia ses biens. À l’un il donna cinq talents, à l’autre deux, à l’autre un, à chacun selon sa capacité. Puis il partit. Celui qui avait reçu les cinq talents s’en alla, les fit valoir et en gagna cinq autres. De même celui qui en avait reçu deux en gagna deux autres. Mais celui qui n’en avait reçu qu’un, s’en alla creuser la terre et y cacha l’argent de son maître. Longtemps après, le maître de ces serviteurs, étant revenu, leur fit rendre compte. Celui qui avait reçu cinq talents s’approcha, et en présenta cinq autres, disant: “Maître, tu m’avais donné cinq talents, en voici cinq autres que j’ai gagnés.” Son maître lui répondit: “C’est bien, bon et fidèle serviteur. Puisque tu as été fidèle en peu de chose, je t’établirai sur beaucoup. Entre dans la joie de ton maître.” Celui qui avait reçu deux talents s’approcha et dit: “Maître, tu m’avais donné deux talents, en voici deux autres que j’ai gagnés.” Son maître lui répondit: “C’est bien, bon et fidèle serviteur. Puisque tu as été fidèle en peu de chose, je t’établirai sur beaucoup. Entre dans la joie de ton maître.” Celui qui n’avait reçu qu’un talent s’approcha aussi et dit: “Maître, je savais que tu es un homme dur, que tu moissonnes où tu n’as pas semé et que tu recueilles où tu n’as rien mis. «Les chrétiens lâches trouvent toujours que Dieu leur en demande trop,» commente le Chanoine Weber. Le blâme du maître s’adresse à la paresse du serviteur qui n’a rien fait pour faire fructifier le talent que le maître lui avait donné. J’ai eu peur et je suis allé cacher ton talent dans la terre: voici ce qui t’appartient.” Mais son maître lui répondit: “Serviteur méchant et paresseux, tu savais que je moissonne où je n’ai pas semé et que je recueille où je n’ai rien mis. Tu devais donc porter mon argent au banquier et, à mon retour, je l’aurais retiré avec intérêt. Enlevez-lui donc ce talent et donnez-le à celui qui a les dix talents. Car on donnera encore à ceux qui possèdent et ils seront dans l’abondance; mais à ceux qui ne possèdent pas, on enlèvera même ce qu’ils semblent avoir. Quant à ce serviteur inutile, jetez-le dans les ténèbres exté- rieures, c’est là qu’il y aura des pleurs et des grincements de dents.» (S. Matth. 25, 14-30) Jésus nous confie Ses biens: l’exemple de Sa vie, Son enseignement dans l’Évangile, Son Église et Ses sacrements auxquels nous pouvons recourir pour nous purifier et nous fortifier. Il nous a donné Sa Sainte Mère devenue aussi la nôtre au Calvaire, toujours prête à nous aider et nous secourir au moindre appel de notre part. Il nous a donné à chacun de nous des talents humains, des grâces et des lumières surnaturelles adaptées à Ses desseins sur chacun. Il faut faire fructifier tout cela par la pratique la plus fidèle possible aux vertus dont Il nous a donné l’exemple: l’obéissance, l’humilité, la charité, la patience, la douceur, la mortification, la chasteté, l’esprit de pauvreté. Un jour Il nous demandera ce que nous avons fait des dons reçus, si nous avons correspondu aux grâces reçues. Le bon Dieu ne demande pas ce qu’on ne peut pas: Il demande de répondre selon ce qu’Il a donné à chacun. La parabole des cinq talents veut nous faire comprendre que même si ce qui est demandé par Jésus dans l’Évangile semble au- dessus de nos forces – et ce l’est en réalité – il faut quand même s’atteler à la pratique fidèle des vertus, avec l’élan de petits enfants remplis de confiance en leur bon Père, sachant qu’avec la grâce toute-puissante de Dieu, nous pouvons tout! Je puis tout en Celui qui me fortifie, dit saint Paul. (Phil. 4, 13) Si vous ne devenez comme de petits enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux, dit Notre-Seigneur. (S. Matth. 18, 3) Le petit enfant n’analyse pas: il croit en la parole de ses parents. Tout est possible à celui qui croit. (S. Marc 9, 22) Mes frères, mes sœurs, nous devrons enseigner ces grandes vérités au monde. Dieu veut que le monde en vive, à commencer par nous. À nous d’agir, à nous d’être fidèles. Supplions Dieu avec humilité de nous rendre fidèles et d’accomplir Lui-même en nous ce qu’Il désire y voir. Supplions! N’allons pas enfouir ou gaspiller les grâces qu’Il nous a données! Tournons-nous vers Dieu: «Mon Dieu, je veux Vous être fidèle, je crois que Vous avez le droit d’exiger de moi ce que Vous voulez. Donnez-moi la grâce de l’accomplir.» On entend souvent dire: «Moi, je ne suis pas capable, je ne suis pas bâti pour être vertueux. Je ne suis pas bâti pour être patient, pour être doux, pour être humble, ce n’est pas dans mon caractère. Je ne suis pas bâti pour être charitable, pour être mortifié.» Personne n’est bâti pour cela! Pourtant, Dieu nous le demande. Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait. Pensez-vous que le bon Dieu nous tend un piège? Pensez-vous qu’Il nous demanderait cela s’Il ne voulait en même temps nous donner Sa grâce, Son soutien? Non! Tous les Saints et Saintes de l’Histoire sont un vivant témoignage que tout est pos- sible avec la grâce de Dieu. Mais pour que cela se concrétise, il faut l’adhésion totale de notre cœur, de notre esprit à ce que Dieu demande. «Oui, je le veux mon Dieu, parce que Vous l’attendez de moi. Je Vous en supplie, faites-moi la grâce d’être fidèle, sinon je tomberai. Ne me laissez pas.» Notre bon Père Jean-Grégoire nous a enseigné cette belle invocation: «Mon Dieu, je veux tout faire pour Vous, mais donnez-moi Votre grâce!» Chers frères et sœurs, en ce début d’année je donnerai maintenant la bénédiction apostolique, en demandant à Dieu que, dans Sa miséricorde, cette année soit comme un nouveau départ pour chacun de nous et pour toute l’Église. Je demande à Dieu une grâce efficace pour vous tous dans la résolution de Lui être entièrement fidèles, et je Le prie de vous conserver dans cette résolution, cette détermination. Que les infidélités qui pourraient vous arriver ne soient pas prétexte pour jeter la ser- viette et dire: «Voilà, c’est peine perdue!» Non, au contraire. Que si une infidélité ou plusieurs vous arrivaient, qu’à chaque fois vous vous tourniez vers Dieu avec une profonde humilité, Lui redisant: «Mon Dieu, je veux Vous servir, je veux Vous être fidèle, venez à mon secours.» Il ne faut jamais abandonner la partie, se décourager: ce serait la pire des fautes. Bon courage! Heureuse et sainte année! Soyez fidèles et vous serez heureux. Quand l’âme est fidèle, Dieu lui donne la joie. Chacun de vous, j’en suis certain, vous l’avez déjà expérimenté. On a tous été par moments, un petit peu infidèle, et peut-être un peu plus. N’est-ce-pas que quand vous avez été moins fidèle, vous avez ressenti une tristesse, une lourdeur?... Vous sentiez que vous n’étiez pas bien avec Dieu. Vous étiez morose, pas confortable, souffrant. Au contraire, quand vous vous êtes appli- qué, même sans succès, à être fidèle, n’est-ce pas que votre âme s’est épanouie? Vous avez senti la main de Dieu sur vous. Vous avez senti quelque chose, une touche de Dieu dans votre âme... Prions toujours les uns pour les autres, encourageons-nous les uns les autres dans la fidélité. Le temps presse! Que la bénédiction du Dieu tout-puissant, Père, Fils et Saint-Esprit descende sur vous par Marie, Mère de Dieu. Ainsi soit-il.

Mot

d’ordre

et

souhait

pour

2015

Prions! – Pour être des âmes remplies de Dieu Le renoncement à tout Être attentif à Dieu Être des amants de la Croix La fidélité au Saint-Esprit – Pour que tout soit renouvelé La Prière – Pour être de vrais serviteurs de Dieu La fidélité dans les petites choses – Que les desseins de Dieu se réalisent La foi dans l’action de la Providence Prière et Pénitence L’adoration de Jésus Hostie – Pour vivre dans l’intimité de Dieu La lecture de l’Évangile – Pour que le règne de Dieu arrive La Prière – Pour hâter l’heure du salut de l’Église et du monde Invitation à la lutte – Puisse Dieu trouver des âmes généreuses Être vrai – Avec grâce et vérité La patience – Gracieusement! Se faire violence – Pour atteindre la sainteté Le sommet de l’adoration Nul ne peut servir deux maîtres Le mal de Dieu Ce qui plaît le plus à Dieu Vieillir est une grâce Le Secret du bonheur – Les Béatitudes La véritable essence de la Sainte Église de Jésus-Christ AVENT Préparez les voies du Seigneur AVENT Pour préparer la venue de Jésus AVENT Réveillez Votre puissance, Seigneur, et venez! NOËL Devant la Crèche NOËL Il est venu chez les Siens et les Siens ne L’ont pas reçu PÂQUES Jésus, Lumière du monde Le Purgatoire, instrument de la Miséricorde divine Une page d’Évangile – Jésus perdu et retrouvé au Temple La Visitation et le Magnificat L’Assomption de la Vierge Marie Le secret du Rosaire Marie, Mère de Dieu et notre Mère Glorieux Saint Joseph, notre modèle Saint Michel Archange, champion d’humilité

Articles par Père Mathurin

de la Mère de Dieu

La Fidélité dans les

petites choses

que, par la fidélité de Ses

enfants,

les grands desseins de

Dieu se réalisent

par Père Mathurin de la Mère de Dieu Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit et de la Mère de Dieu. Ainsi soit-il. Je voudrais d’abord souhaiter à notre Père des Cieux, le bon Père Éternel dont c’est la fête aujourd’hui, de trouver cette année dans Ses enfants de la terre, le plus de joie, de consolation, de récon- fort possibles. Qu’au cours de cette année Il trouve dédommage- ment et consolation chez Ses enfants, et surtout parmi nous. Mes frères, mes sœurs, pour mieux Lui donner cette joie, cette consolation, nous vous donnons comme mot d’ordre pour cette année: la fidélité dans les petites choses. Qu’Il trouve cette année en chacun de nous la fidélité, l’application la plus parfaite possible dans l’accomplissement de Ses volontés et du devoir quotidien! Jésus recommande dans l’Évangile à tous ceux qui veulent Le suivre: Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait. (S. Matth. 5, 48) Cette perfection divine, elle se manifeste dans la Personne de Jésus: Sa vie, Ses exemples, Son enseignement. À l’apôtre Phi- lippe qui Lui demandait: Montrez-nous le Père et nous serons satisfaits, Jésus répondit: Philippe, qui Me voit, voit aussi Mon Père. (S. Jean 14, 8-9) Or la perfection à laquelle Jésus nous invite, c’est Sa propre perfection à Lui. Chers frères et sœurs, je vous souhaite donc d’être fidèles à Dieu, à Ses volontés, à toutes Ses volontés: d’abord à Ses commandements, à Son saint Évangile, et aussi à Son bon plaisir. Pour nous ici qui sommes religieux: fidélité à nos saints vœux, fidélité à nos saintes Règles et règlements. Le malheur s’est répandu sur la terre par l’infidélité, par la déso- béissance à Dieu d’abord de nos premiers parents, Adam et Ève, que Dieu avait créés revêtus d’innocence et parfaitement heu- reux. Mais Il les avait aussi créés libres. Et malgré ces dons, ils ont transgressé la seule interdiction donnée par Dieu. C’est par ce péché – la faute originelle – que toutes sortes de maux se sont abattus sur l’humanité et même sur toute la création. Avant le péché d’Adam et Ève, tout était harmonieux sur la terre. Le mal, la souffrance et tous les désordres sont venus par le péché. Com- bien de fois les humains se plaignent et attribuent même leurs maux à Dieu! C’est une grande insolence envers Dieu, même si ce n’est pas toujours tout à fait conscient. On se plaint comme si Dieu était responsable, coupable des souffrances qui nous affligent. Certes l’Écriture dit: Parce que tu étais agréable à Dieu, il fallait que tu sois éprouvé, (Tobie 12, 13) mais c’est depuis le péché originel et tous les péchés commis par la suite que l’homme doit être éprouvé par la souffrance. Heureusement, Jésus est venu. Lui, l’Innocence parfaite, Dieu incarné, est volontairement venu souffrir sur terre pour notre Rédemption et notre salut, pour nous tracer la voie. Dès Sa nais- sance à Bethléem, nous voyons ce doux Enfant-Jésus dans la pauvreté, le froid, la disette, le manque de tout confort.

Deux grands modèles de fidélité

Marie, la très Sainte Mère de Dieu, et Joseph Son père nourricier, eux-mêmes très innocents, acceptent toutes sortes de maux. Il fallait réparation pour la désobéis- sance des humains, alors le Fils de Dieu S’est fait chair, Il a habité parmi nous (S. Jean 1, 14) et Il a souffert. Marie et Joseph aussi ont beaucoup souffert et ils ont été d’une fidélité sans faille aux volontés divines, dans toutes sortes de douleurs et contretemps. Être fidèle à la grâce, fidèle à la conscience. La conscience est la voix de Dieu: la conscience éclairée par les commandements de Dieu, éclairée par le saint Évangile, il faut y être fidèle. Joseph et Marie y ont été fidèles. Ils ont quitté Bethléem pour l’Égypte, ils se sont exilés pour obéir à Dieu. Ils sont partis avec presque rien. Ils avaient l’Enfant-Jésus avec eux quand même, ce n’est pas rien! Mais comme ressources humaines, de ce qu’on appelle des biens matériels, rien! Puis après quelques années, de nouveau pour répondre fidèlement aux volontés de Dieu, ils retournent à Naza- reth. Et jamais une plainte! seulement une soumission empres- sée, un entier abandon à la Providence et au bon vouloir divin. Marie et Joseph ont beaucoup souffert, même s’ils étaient inno- cents et d’une fidélité parfaite. Nous, le commun des mortels, les souffrances, les contrariétés viennent aussi nous visiter, et sou- vent c’est à cause de nos infidélités. Pas nécessairement, car ce peut être des épreuves de Dieu, mais il faut admettre que c’est souvent à cause de nos infidélités. La plupart des humains ne se trouvent pas infidèles; ils se trouvent bien corrects. Ils vivent dans le péché, ils offensent Dieu à cœur joie, de toutes sortes de manières, et il n’y a pas de problème! Mais l’âme qui est attentive à Dieu, qui veut vraiment être fidèle ne juge pas ainsi. Elle découvre son infidélité, sa responsabilité. Nous sommes souvent responsables des maux qui nous affligent et de ceux qui peuvent affliger notre prochain. D’où vient que si facilement on s’inno- cente, et on se croit coupable de rien? De l’inattention, de la négligence ou de l’aveuglement. Pour être sur le chemin de la rédemption, il faut d’abord reconnaître notre infidélité. On est sur le chemin du salut quand on est attentif à être fidèle, ou au moins qu’on reconnaît le plus promptement possible son infidé- lité. Jésus, le Verbe de Dieu qui vient réparer toutes choses, S’est fait obéissant, et obéissant jusqu’à la mort de la croix (Phil. 2, 8), c’est-à- dire totalement fidèle aux Volontés de Son Père. Dans toutes les vertus, Jésus est le plus grand modèle que nous puissions avoir. Tous les Saints ont été, à la suite de Jésus, et à l’exemple de Marie et Joseph, fidèles le plus possible dans la pratique de toutes les vertus: une fidélité assidue, continue, soutenue. C’est là notre mot d’ordre pour vous mes frères, mes sœurs, cette année: la fidélité. Jésus nous dit: Celui qui est fidèle dans les petites choses le sera aussi dans les grandes. Et celui qui est infidèle dans les petites choses le sera aussi dans les grandes. (S. Luc 16, 10) Nous vous souhai- tons la fidélité. Le souhait pour cette année, je l’adresse à notre Père des cieux. Je Lui souhaite que Son dessein, Son projet se réalise. Il a de beaux, de grands, d’immenses projets. Un projet d’une splen- deur, d’une beauté que Lui seul a pu concevoir. Ce splendide projet est conditionné à notre fidélité dans les petites choses qu’Il nous demande au jour le jour. Ses grands desseins dépendent de cette humble fidélité, soyez-en assurés. Dans les grandes choses, c’est Dieu même qui agit par Son enfant. Dans les petites aussi, mais dans les petites, il y a davan- tage d’activité, de vigilance, d’effort de l’âme pour se conformer à Dieu et se défaire de tout ce qui Lui déplaît en elle. Dans les grandes choses, c’est davantage Dieu qui agit directement à tra- vers l’âme, toute livrée à Son action. Ce n’est plus moi qui vis, dit saint Paul, c’est le Christ qui vit en moi. (Gal. 2, 20) C’est pourquoi Dieu a pu accomplir à travers ce grand Apôtre et une multitude de Saints des choses merveilleuses. Le Christ vivait en eux; Il S’était «emparé» d’eux parce qu’ils avaient fourni l’effort persévé- rant de la fidélité dans les petites choses. On pourrait énumérer tous les endroits, tous les lieux, toutes les vertus dans lesquelles il nous faut être fidèles, mais résumons par une phrase: Mes frères, mes sœurs, soyez fidèles à ce que vous savez être bien et agréable à Dieu, et évitez ce que vous savez être mal. Mettez-y vraiment toute votre attention. Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus disait: «Il m’arrive occasionnellement d’être distraite de la pensée de Dieu, quelques minutes.» C’est très impressionnant quand on considère combien on est fragile, facilement distrait par le terrestre, distrait par nous-mêmes, par notre égoïsme, par notre amour-propre. C’est vraiment impres- sionnant. Mes frères, mes sœurs, tous les chrétiens de la terre, soyons cette année fidèles à ne pas offenser Dieu. C’est la première fidélité, ne pas offenser Dieu. Soyons fidèles à la charité, et dans ce domaine, malgré toute l’attention qu’on peut y mettre, combien les manquements peuvent nous échapper! Par inattention, par inadvertance ou légèreté, par manque de présence au prochain, à ses besoins, par indifférence ou défaut d’empathie. Certaine- ment que vous vous appliquez à la pratique de la charité, mais vous le savez, mes frères et sœurs, comme on peut manquer faci- lement à ce premier devoir que Jésus nous donne, le devoir d’aimer notre prochain comme nous-mêmes et comme Lui-même nous a aimés. (Cf. S. Matth. 22, 36-39; S. Jean 13, 34) Nous ne le réalisons pas toujours, mais nous faisons souffrir notre prochain. Et nous ne le réalisons pas, peut-être parce que nous sommes un peu trop égoïstes? C’est une infidélité. Il faut en être conscient et ne pas s’en justifier.

Pour avancer à pas de géant

Mes frères, mes sœurs, en matière de fidélité, ne vous justi- fiez pas de vos manquements. Voulez-vous progresser et deve- nir des âmes fidèles? Ne vous justifiez pas. On dit: «J’ai fait cela, mais c’est à cause de, c’est parce que...» C’est toujours à cause de quelque chose ou par la faute de quelqu’un d’autre: la faute d’Untel ou Unetelle, de nos subal- ternes, de nos supérieurs, des événements... enfin c’est la faute de n’importe quoi ou n’importe qui, mais pas notre faute. Nous ne sommes jamais coupables. À toujours se justifier ainsi, il n’y a pas de progrès, et on accumule les infidélités. Mes frères, mes sœurs, si vous voulez grandir dans l’amour de Dieu et vous sanctifier, ne vous justifiez pas de vos infidélités, sur- tout pas dans vos propos, devant vos supérieurs, devant votre prochain. Je vous dirais: ne vous justifiez pas même dans votre cœur, parce que tôt ou tard, c’est ce qui sortira de votre bouche. Reconnaissez humblement vos manquements, devant Dieu. Chaque fois que vous reconnaîtrez votre infidélité, doublez immé- diatement cette prise de conscience d’une prière: «Mon Dieu, j’ai encore été infidèle, je Vous en demande pardon et implore Votre grâce. Aidez-moi à me corriger. Je Vous en supplie, rendez-moi fidèle.» Soyons fidèles à pratiquer la patience. Patience et douceur vis-à- vis du prochain parce que cela fait partie de la charité. Ayez ce souci, cette application, mes frères, mes sœurs, cette année, d’être patients envers votre prochain. Non pas cette patience qui fait sentir à l’autre qu’on est en train de pratiquer la patience avec lui, non! mais la patience bonne et vraie. Que notre prochain ne sente même pas qu’il peut nous contrarier et exercer notre patience, qu’il ne s’en doute même pas. Patience aussi dans toute souffrance, parce que la souffrance bien acceptée, c’est la rédemption. Acceptons-la comme une Volonté de Dieu. Être docile et fidèle à Dieu, sans se plaindre, dans l’adversité, la mala- die, la vieillesse, ne pas murmurer parce qu’on vieillit, qu’on a mal. Non, porter fidèlement les épreuves de la vie engendrées par la maladie, l’âge, les contretemps, les épreuves physiques et morales. Il y a toutes sortes d’épreuves morales... Fidélité à l’obéissance: c’est l’engagement primordial que nous avons contracté en tant que religieux. Mais l’obéissance n’est pas seulement pour les religieux; tous les chrétiens y sont obligés. Obéissance à la Loi de Dieu, à l’enseignement évangélique, fidélité dans l’accomplissement du devoir d’état. Tous les chrétiens devraient réaliser, comprendre que Jésus, notre modèle, S’est fait Lui-même obéissant pour réparer nos désobéissances qui viennent principalement de notre orgueil, racine de tous les péchés. Fidélité à la prière: prière d’adoration, de reconnaissance pour les bienfaits reçus, de supplique pour implorer le pardon divin et pour demander les grâces dont nous avons besoin. C’est un de nos devoirs fondamentaux. Jésus dit dans l’Évangile: Priez sans cesse, sans jamais vous lasser. (S. Luc 18, 1) C’est-à-dire priez non pas de temps en temps, mais soyez en état de prière le plus possible. Pour y arriver, d’abord fuir la futilité... Fidélité donc à se tenir éloigné de la pensée du monde et de tout ce qui véhicule la pensée du monde et contamine l’âme même à son insu. Être fidèle à garder ses distances avec le Monde, c’est-à- dire tout ce qui n’est pas conforme à l’Esprit de Jésus-Christ. Dieu est fidèle et Il accorde Sa grâce, mais si l’âme volontairement, par négligence ou indifférence, se nourrit de poison... à différents degrés, la grâce ne peut évidemment pas agir. Je prends une comparaison. Vous avez entendu parler des semences OGM, des organismes génétiquement modifiés? Par exemple, une semence de maïs qui ressemble au maïs d’origine, mais si vous la décorti- quez génétiquement, vous découvrez qu’il y a toutes sortes d’autres éléments dedans. C’est un mélange... Il y a beaucoup de chrétiens modernes qui sont, pour ainsi dire, génétiquement modifiés. Leur essence est contaminée parce qu’ils sont trop infi- dèles, parce qu’ils aiment et fréquentent le Monde et partagent son esprit, à différents degrés. Il y a une sorte de croisement en eux. Mes frères, mes sœurs, soyons fidèles et vigilants. Veillez et priez (S. Matth. 26, 41 et S. Marc 13, 33), dit Jésus dans l’Évangile. Cela veut dire; vigilance et prière. Vous commettez une infidélité? C’est la nature de l’humanité d’être fragile, mais il faut se relever et vite ramer à contre-courant. Il y a des âmes qui s’établissent dans l’infidélité; elles se coupent ainsi de la grâce de Dieu. Si l’âme devient trop établie dans l’infidélité, si d’une façon trop soutenue, elle est infidèle, ne le regrette pas, ne prend pas les moyens pour rectifier sa conduite, et si elle se justifie continuellement de ses infidélités, de ses «petits péchés», graduellement Dieu l’aban- donne à elle-même. Le christianisme est une religion d’amour, mais cela se joue des deux côtés: Dieu et l’âme. Si on néglige une petite chose, puis une autre et une autre, on en vient à multiplier ces infidélités et à dire: «Ah! ce n’est pas grave.» Ce n’est jamais grave et on multi- plie les fautes. Éventuellement Dieu est mis de côté et on ne s’en rend même pas compte. On s’éloigne de Dieu, on s’éloigne de Sa loi, on s’éloigne de Son enseignement, on s’éloigne de Sa grâce. Et ainsi, on se soustrait soi-même à la grâce de Dieu. C’est sérieux!

Que dit l’Évangile?

Une des paraboles du saint Évangile nous montre comment la grâce de Dieu, symbolisée par la semence, peut produire beaucoup de fruits, en produire un peu ou pas du tout selon l’état du sol qui la reçoit. C’est la parabole du semeur: «Écoutez! dit-Il. Un semeur sor- tit pour semer son grain. Tan- dis qu’il semait, une partie de la semence tomba sur le che- min. Elle fut foulée aux pieds; et les oiseaux du ciel vinrent et la mangèrent. – Une autre partie tomba sur un terrain pier- reux, recouvert d’une légère couche de terre, elle leva bientôt, parce que le sol n’était pas profond; mais, quand le soleil monta, comme elle n’avait point de racines pour puiser l’humidité, elle fut brûlée et desséchée. – Une autre enfin tomba au milieu des épines, et les épines, croissant avec elles, l’étouffèrent; elle ne donna pas de fruit. – Une autre enfin tomba en bonne terre et poussa son fruit qui crût et se déve- loppa; les graines rendirent trente, soixante et même cent pour un. Qu’il entende, celui qui a des oreilles pour entendre!» Les auditeurs et les Apôtres eux-mêmes, comme on le verra plus loin, ne comprirent pas. Quand la foule fut dispersée, les Apôtres s’approchèrent de Jésus et L’interrogèrent. «Vous ne comprenez pas cette parabole? Comment alors pourrez-vous comprendre toutes les autres? Écoutez donc ce que signifie la parabole du Semeur: «La semence, c’est la parole de Dieu. Le Semeur est celui qui répand cette parole. Il en est chez qui la parole du Royaume tombe le long du chemin: ce sont ceux qui l’entendent, mais qui ne s’en pénètrent pas. Bientôt accourt Satan, le Mauvais, et il enlève cette parole semée dans leur cœur, de peur qu’ils ne croient et ne soient sauvés. Il en est d’autres chez qui la parole tombe sur un terrain pierreux: ce sont ceux qui l’ayant entendue, la reçoivent tout d’abord avec joie. Mais elle ne s’enracine pas en eux: natures inconstantes, ils ne croient que pour un temps. Et lorsque l’épreuve et la persécution sur- viennent, à cause de la parole, ils se scandalisent et s’éloignent. Il en est encore qui reçoivent la semence parmi les épines: ce sont ceux qui ont accueilli la parole; mais elle est stérilisée par les soucis et les inquiétudes du siècle, par la séduction des richesses, par les plaisirs du monde et par toutes les convoitises qui l’étouffent dans leur funeste crois- sance. «Il en est enfin qui ont reçu cette semence dans une bonne terre: ce sont ceux qui écoutent la parole avec un cœur bon et excellent, la comprennent, la gardent et la font fructifier en toute patience, ceux-ci donnant trente, ceux-là soixante, d’autres cent pour un.» (S. Matth. 13, 3-24; S. Marc 4, 3-20; S. Luc 8, 5- 15; 10, 23-24). L’explication de Jésus est claire et on pourrait la résumer en disant que la bonne terre, c’est l’âme fidèle. Le terrain au bord du che- min, le terrain pierreux, et le terrain rempli d’épines, ce sont les âmes infidèles. Comme on le voit, la plupart des infidélités sont commises par la distraction, la légèreté, la dissipation, le manque de mortification, l’attachement aux biens terrestres, l’amour des plaisirs et des honneurs; elles viennent de l’orgueil et de tous les vices. Ce que nous appelons distraction vient beaucoup de la curiosité qui fait un grand tort aux âmes: on veut tout savoir, on a le nez partout, dans toutes sortes de choses qui ne sont pas de notre devoir, dans la conduite de notre prochain, dans la recherche des nou- velles, etc. C’est le terrain le long du chemin. La semence, c’est-à-dire la grâce, est aussi stérile dans les âmes attachées à leurs goûts, à leurs caprices, aux plaisirs du monde et à toutes ses convoitises. C’est le terrain rempli d’épines. La semence y est étouffée. Enfin les infidélités sont souvent commises par orgueil, par peur du jugement des autres, de ce qu’ils vont penser, par peur de l’opposition, des moqueries, des souffrances qui viendront si on devient vraiment fidèle. On craint de se faire dire: «Tiens, il est devenu saint! Elle est devenue sainte! Qu’est-ce qui vous arrive? Vous êtes passé sur un mode sainteté? Pourtant on vous a entendu hier, et avant-hier... on connaît la litanie de vos manque- ments!» On n’aime pas que le prochain nous rappelle nos manquements, qu’il s’en souvienne et les rappelle à d’autres. Alors on pratique une vertu un peu diminuée, on reste un peu complice de certaines infidélités par crainte des moqueries, ou des simples commentaires du prochain. On ne veut pas «se com- promettre»! C’est le terrain pierreux. Mes frères, mes sœurs, cette année je vous souhaite d’être vrais, d’être fidèles à l’enseignement de Jésus, Son enseignement entier, non frelaté. Soyez vraiment évangéliques. Et tout ce qui n’est pas vraiment évangélique dans votre vie, reconnaissez-le hum-ble- ment. Soyons vrais. Il faut que tout dans notre vie soit vrai: notre motivation, notre conduite, nos propos, afin de pouvoir répandre le véritable esprit évangélique autour de nous. Bannis- sons complètement cette mentalité de dire ou de penser: «Ah! les petites choses, ce n’est pas si important que cela!» La parole de Jésus est infaillible: Celui qui est fidèle dans les petites choses le sera aussi dans les grandes. C’est étrange, dans l’ordre matériel, tout le monde comprend l’importance des petites choses, des détails. On fait un jardin, par exemple. Supposons qu’une année on remarque qu’il commence à y avoir des insectes de trop, qu’est-ce qu’on fait? On ne peut pas se croiser les bras et dire: «Qu’est-ce que vous voulez? C’est comme ça. Tant pis! C’est pas grave!» Si on fait cela, tout sera vite envahi et la récolte perdue. L’été passé, nous avons remar- qué dans notre champ l’apparition de «bébittes à patate» en grand nombre. Les Frères se sont aussitôt mis ensemble pour aller les ramasser manuellement. C’est tout un travail! Chacun en a ramassé plus ou moins. On ne les a pas toutes vues, beau- coup nous ont échappé, mais on a fait ce qu’on a pu, et résultat? on a eu une belle récolte. La même logique s’applique dans le domaine spirituel. Quand on voit ce qui nuit à notre âme, ce qui déplaît à Dieu, il faut vite s’appliquer à l’extirper. Autrement le mal ira grandissant. On ne dit pas: «Ça ne change pas grand-chose, ça ne fait pas grand dif- férence.» Non, faire tous nos efforts et ne rien faire, ce n’est pas pareil. Il y a une grosse différence. Si on ignore un travers, une infidélité, ce sera vite multiplié. Si on n’y voit pas, on perd tout. C’est pourquoi je vous dis: Faites ce que vous savez et le bon Dieu fera le reste. Le bon Dieu fait des miracles dans le domaine de la grâce, dans le domaine des âmes, quand Il voit la bonne volonté et l’effort de Son enfant. Mais il faut l’effort et la correspondance à la grâce et aux lumières reçues. J’aimerais vous lire la parabole évangélique des cinq talents, pour mieux insister sur l’importance de l’effort et de la correspondance à la grâce. «Un homme qui s’en allait en voyage, appela ses ser- viteurs et leur confia ses biens. À l’un il donna cinq talents, à l’autre deux, à l’autre un, à chacun selon sa capacité. Puis il partit. Celui qui avait reçu les cinq talents s’en alla, les fit valoir et en gagna cinq autres. De même celui qui en avait reçu deux en gagna deux autres. Mais celui qui n’en avait reçu qu’un, s’en alla creuser la terre et y cacha l’argent de son maître. Long- temps après, le maître de ces serviteurs, étant revenu, leur fit rendre compte. Celui qui avait reçu cinq talents s’approcha, et en présenta cinq autres, disant: “Maître, tu m’avais donné cinq talents, en voici cinq autres que j’ai gagnés.” Son maître lui répondit: “C’est bien, bon et fidèle serviteur. Puisque tu as été fidèle en peu de chose, je t’établirai sur beaucoup. Entre dans la joie de ton maître.” Celui qui avait reçu deux talents s’approcha et dit: “Maître, tu m’avais donné deux talents, en voici deux autres que j’ai gagnés.” Son maître lui répondit: “C’est bien, bon et fidèle serviteur. Puisque tu as été fidèle en peu de chose, je t’établirai sur beaucoup. Entre dans la joie de ton maître.” Celui qui n’avait reçu qu’un talent s’approcha aussi et dit: “Maître, je savais que tu es un homme dur, que tu moissonnes où tu n’as pas semé et que tu recueilles où tu n’as rien mis. «Les chrétiens lâches trouvent toujours que Dieu leur en demande trop,» commente le Chanoine Weber. Le blâme du maître s’adresse à la paresse du serviteur qui n’a rien fait pour faire fructifier le talent que le maître lui avait donné. J’ai eu peur et je suis allé cacher ton talent dans la terre: voici ce qui t’appartient.” Mais son maître lui répondit: “Serviteur méchant et paresseux, tu savais que je moissonne où je n’ai pas semé et que je recueille où je n’ai rien mis. Tu devais donc porter mon argent au banquier et, à mon retour, je l’aurais retiré avec intérêt. Enlevez-lui donc ce talent et donnez-le à celui qui a les dix talents. Car on donnera encore à ceux qui possèdent et ils seront dans l’abondance; mais à ceux qui ne possèdent pas, on enlèvera même ce qu’ils semblent avoir. Quant à ce serviteur inutile, jetez-le dans les ténèbres extérieures, c’est là qu’il y aura des pleurs et des grincements de dents.» (S. Matth. 25, 14-30) Jésus nous confie Ses biens: l’exemple de Sa vie, Son enseigne- ment dans l’Évangile, Son Église et Ses sacrements auxquels nous pouvons recourir pour nous purifier et nous fortifier. Il nous a donné Sa Sainte Mère devenue aussi la nôtre au Calvaire, tou- jours prête à nous aider et nous secourir au moindre appel de notre part. Il nous a donné à chacun de nous des talents humains, des grâces et des lumières surnaturelles adaptées à Ses desseins sur chacun. Il faut faire fructifier tout cela par la pra- tique la plus fidèle possible aux vertus dont Il nous a donné l’exemple: l’obéissance, l’humilité, la charité, la patience, la dou- ceur, la mortification, la chasteté, l’esprit de pauvreté. Un jour Il nous demandera ce que nous avons fait des dons reçus, si nous avons correspondu aux grâces reçues. Le bon Dieu ne demande pas ce qu’on ne peut pas: Il demande de répondre selon ce qu’Il a donné à chacun. La parabole des cinq talents veut nous faire comprendre que même si ce qui est demandé par Jésus dans l’Évangile semble au- dessus de nos forces – et ce l’est en réalité – il faut quand même s’atteler à la pratique fidèle des vertus, avec l’élan de petits enfants remplis de confiance en leur bon Père, sachant qu’avec la grâce toute-puissante de Dieu, nous pouvons tout! Je puis tout en Celui qui me fortifie, dit saint Paul. (Phil. 4, 13) Si vous ne devenez comme de petits enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux, dit Notre-Seigneur. (S. Matth. 18, 3) Le petit enfant n’analyse pas: il croit en la parole de ses parents. Tout est possible à celui qui croit. (S. Marc 9, 22) Mes frères, mes sœurs, nous devrons enseigner ces grandes véri- tés au monde. Dieu veut que le monde en vive, à commencer par nous. À nous d’agir, à nous d’être fidèles. Supplions Dieu avec humilité de nous rendre fidèles et d’accomplir Lui-même en nous ce qu’Il désire y voir. Supplions! N’allons pas enfouir ou gaspiller les grâces qu’Il nous a données! Tournons-nous vers Dieu: «Mon Dieu, je veux Vous être fidèle, je crois que Vous avez le droit d’exi- ger de moi ce que Vous voulez. Donnez-moi la grâce de l’accom- plir.» On entend souvent dire: «Moi, je ne suis pas capable, je ne suis pas bâti pour être vertueux. Je ne suis pas bâti pour être patient, pour être doux, pour être humble, ce n’est pas dans mon carac- tère. Je ne suis pas bâti pour être charitable, pour être mortifié.» Personne n’est bâti pour cela! Pourtant, Dieu nous le demande. Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait. Pensez-vous que le bon Dieu nous tend un piège? Pensez-vous qu’Il nous demanderait cela s’Il ne voulait en même temps nous donner Sa grâce, Son soutien? Non! Tous les Saints et Saintes de l’Histoire sont un vivant témoignage que tout est possible avec la grâce de Dieu. Mais pour que cela se concrétise, il faut l’adhésion totale de notre cœur, de notre esprit à ce que Dieu demande. «Oui, je le veux mon Dieu, parce que Vous l’attendez de moi. Je Vous en supplie, faites-moi la grâce d’être fidèle, sinon je tomberai. Ne me laissez pas.» Notre bon Père Jean-Grégoire nous a enseigné cette belle invocation: «Mon Dieu, je veux tout faire pour Vous, mais don- nez-moi Votre grâce!» Chers frères et sœurs, en ce début d’année je donnerai mainte- nant la bénédiction apostolique, en demandant à Dieu que, dans Sa miséricorde, cette année soit comme un nouveau départ pour chacun de nous et pour toute l’Église. Je demande à Dieu une grâce efficace pour vous tous dans la résolution de Lui être entiè- rement fidèles, et je Le prie de vous conserver dans cette résolution, cette détermination. Que les infidélités qui pourraient vous arriver ne soient pas prétexte pour jeter la serviette et dire: «Voilà, c’est peine perdue!» Non, au contraire. Que si une infidé- lité ou plusieurs vous arrivaient, qu’à chaque fois vous vous tourniez vers Dieu avec une profonde humilité, Lui redisant: «Mon Dieu, je veux Vous servir, je veux Vous être fidèle, venez à mon secours.» Il ne faut jamais abandonner la partie, se décou- rager: ce serait la pire des fautes. Bon courage! Heureuse et sainte année! Soyez fidèles et vous serez heureux. Quand l’âme est fidèle, Dieu lui donne la joie. Chacun de vous, j’en suis certain, vous l’avez déjà expérimenté. On a tous été par moments, un petit peu infidèle, et peut-être un peu plus. N’est-ce-pas que quand vous avez été moins fidèle, vous avez ressenti une tristesse, une lourdeur?... Vous sentiez que vous n’étiez pas bien avec Dieu. Vous étiez morose, pas confortable, souffrant. Au contraire, quand vous vous êtes appli- qué, même sans succès, à être fidèle, n’est-ce pas que votre âme s’est épanouie? Vous avez senti la main de Dieu sur vous. Vous avez senti quelque chose, une touche de Dieu dans votre âme... Prions toujours les uns pour les autres, encourageons-nous les uns les autres dans la fidélité. Le temps presse! Que la bénédiction du Dieu tout-puissant, Père, Fils et Saint-Esprit descende sur vous par Marie, Mère de Dieu. Ainsi soit-il.

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