de la foi et de la vérité pour la conservation

Le renoncement à tout et à soi-même

pour goûter la joie de l’union à Dieu

par Père Mathurin de la Mère de Dieu Mes chers frères, mes chères sœurs, chers amis, de prime abord le mot d’ordre que nous désirons vous donner pour cette année 2010 peut sembler en contradiction avec notre souhait. Naturellement parlant, il semble que le renoncement et la joie soient deux incompatibles, mais lorsque le renoncement se fait pour l’amour de Dieu, c’est tout le contraire. Cette vérité est appuyée par de nombreux textes du saint Évangile comme nous le verrons plus loin. Nous vous donnons donc comme mot d’ordre: Le renoncement à tout et à soi-même. Je sais bien que déjà juste ce mot-là, renoncement, refroidit tout le monde. On dirait que cela nous donne des frissons dans le dos, du froid jusqu’au cœur. Et pourtant, il n’y a rien de plus essentiel dans l’Évangile; il n’y a rien de plus fondamental pour le chrétien. Jésus nous dit: Quiconque ne renonce pas à tout ce qu’il possède, ne peut être Mon disciple, (S. Luc 14, 33) c’est-à-dire que quiconque refuse ce renoncement, ne peut porter le titre de chrétien. Jésus dit aussi: Si quelqu’un veut marcher à Ma suite, qu’il se renonce, qu’il porte sa croix chaque jour et qu’il Me suive. (S. Luc 14, 27) Ce sont des paroles très fortes, des paroles fondamentales dans le christianisme. À partir de cette phrase que je viens de vous citer, saint Louis-Marie de Montfort a composé un admirable petit livre intitulé: Lettre aux amis de la croix. Il s’adresse aux amis de la croix, mais comme le dit Jésus, si nous voulons être de Ses disciples et prétendre Le suivre, tout chrétien doit être Ami de la Croix et par conséquent, il doit se renoncer. Dieu qui a créé l’homme par amour et pour en recevoir de l’amour, sait ce qui est bien, bon, profitable, nécessaire à l’homme. Il lui demande le renoncement parce qu’Il sait que ce renoncement lui apportera la vraie liberté, la vraie joie. Il lui demande de marcher sur Ses traces, comme Lui-même, le Verbe de Dieu, a renoncé un certain temps au parfait bonheur du Ciel, Se faisant Homme pour nous sauver et pour venir nous enseigner la voie étroite qui mène au bonheur éternel. Jésus a accepté de venir souffrir sur terre pour nous enseigner par Ses exemples la voie à suivre.

Jésus, notre Modèle

Durant cette saison de la Nativité, nous contemplons Jésus dans la Crèche: renoncement absolu, total. C’est la pauvreté, l’indi- gence, le froid, c’est l’absence de tout bien, de toute commodité, de toute frivolité, et non seulement de frivolités mais même du nécessaire. La Crèche est Son premier enseignement, Sa pre- mière invitation au renoncement. Dieu a même voulu que la Sainte Vierge et saint Joseph quittent leur petite demeure, pour se rendre au recensement, leur demeure pourtant toute petite, tout humble et modeste. Même cela, ils ont dû le laisser der- rière eux, y renoncer, pour entrer dans les desseins divins qui étaient que Jésus naisse à Bethléem dans une étable. Peu de temps après la naissance de Jésus, à cause d’un cœur méchant, à cause de la jalousie et de l’orgueil du roi Hérode, notre Sauveur fuit presque comme un criminel. Il renonce à Sa terre d’adoption, la Judée, pour Se réfugier en Égypte. Déjà tout petit, c’est l’exil. Puis lorsque la Sainte Famille pourra revenir à Nazareth, nous verrons Jésus, le Verbe de Dieu, vivre dans l’humilité, la pauvreté, inconnu de tous. Par cette vie humble et cachée, Il veut encore nous enseigner le renoncement à tous les appétits si forts dans le cœur de l’homme: l’orgueil, le désir des honneurs et des richesses, et la sensualité. Le jour où Notre-Seigneur paraîtra en public pour la première fois comme adulte, dans la Synagogue de Nazareth, et qu’Il Se mettra à enseigner, on Le rejettera. N’est-ce point là le charpentier, fils du charpentier Joseph? Sa mère ne s’appelle-t-elle pas Marie?... (S. Matth. 13, 55) Et les assistants de la synagogue Le chasseront de la cité et tenteront même de Le faire mourir. Je vous le déclare en vérité, dit Jésus: aucun prophète n’est accueilli dans sa patrie; il n’est sans honneur que dans son pays, dans sa famille et parmi ceux de sa connaissance. (Cf. S. Matth. 13, 57) Quelles leçons! Quelles leçons le Verbe de Dieu ne nous offre-t-Il pas tout au long de Sa vie publique! Les renards ont leurs tanières, les oiseaux du ciel leurs nids, dit-Il, mais le Fils de l’Homme n’a pas où reposer Sa tête. (S. Matth. 8, 20) Renoncement par la pauvreté volontaire, le détachement absolu! Et Il va de bourgade en bourgade, voyageant à pied par les chaleurs du jour, par le froid de la nuit, à travers toutes les intempéries. Partout Il proclame d’une façon ou l’autre cet enseignement de base: Que celui qui veut être Mon disciple se renonce, qu’il prenne sa croix chaque jour et qu’il Me suivre. Chaque jour, non pas de temps en temps. Bientôt, dans le cycle liturgique, nous verrons Jésus marchant vers Sa douloureuse Passion et Son agonie. Cette agonie implique un renoncement si universel, volontairement accepté, qu’il Lui semblera même que Son Père du Ciel L’a abandonné. Lors de mon voyage en Terre Sainte, j’ai vu la pierre où Jésus a souffert Son agonie. Plus de secours ou de réconfort humain, même Dieu Son Père semble détourner de Lui Son regard. Mais au plus dur de l’agonie, anéanti par le renoncement absolu qu’Il a embrassé volontairement, alors qu’Il en était même venu à suer du sang à la vue de ce qui L’attendait, enfin un Ange, venu du Ciel, Lui appa- rut et Le fortifia. ( S. Luc 22, 43) Nous avons besoin d’un peu de joie pour survivre. Mes frères, mes sœurs, ce renoncement, cet esprit de sacrifice total nous effraie, toute notre nature en frémit mais il faut comp- ter sur la toute-puissante grâce de Dieu. Jésus a embrassé le détachement universel pour nous donner l’exemple. Qu’avait-Il besoin de vivre un renoncement aussi universel? Qu’avait-Il besoin d’aller jusqu’à cet extrême? Lui l’Innocence même. À cause de Son Amour Infini, Il a voulu venir souffrir comme nous et nous montrer le chemin à suivre. S’Il avait simplement dit: «Mon enfant, Je vais te faire vivre sur la terre, mais tu ne dois t’attacher à rien de terrestre. Je veux que tu passes sur la terre comme un étranger, un voyageur,» cela aurait dû nous suffire. Dieu a parlé, je L’écoute. Mais Il savait que nous avons le cœur un peu lent, un peu lourd, un peu dur parfois, et que souvent les choses passagères nous attirent et nous retiennent. Il savait que Sa seule parole, qui normalement aurait dû suffire, ne suffirait pas. Alors Dieu S’est fait Homme et a Lui-même embrassé le renoncement. Il n’a pas mené une vie de plaisir, mais de sacrifice absolu et Il est notre Modèle. Je suis la Lumière du monde, celui qui Me suit ne marche pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie, (S. Jean 8, 12) dit Jésus. Et ailleurs: Je suis la Voie, la Vérité, la Vie... (S. Jean 14, 6) Autrement dit, «suivez-Moi, imitez Mes exemples, pratiquez Mes enseigne- ments» et vous marcherez dans la lumière et dans la vérité. Et Il ajoute: Nul ne vient au Père que par Moi. (Ibid.) Nul n’arrive au Père, au vrai Dieu, que par Jésus-Christ et par la voie étroite qu’Il a enseignée. Mais arriver au Père, c’est aussi arriver au Ciel et à la joie, non seulement la joie éternelle mais déjà en ce monde, la vraie joie du cœur par l’union à Dieu.

Le chemin de la joie véritable

C’est pourquoi le souhait pour cette année, mes frères, mes sœurs, c’est la joie, la joie de l’union à Dieu qui vient par le renoncement. Les âmes qui renoncent à tout expéri- mentent cette joie, cette paix du cœur, comme l’illustre si bien la vie des Saints. Cette doctrine de renoncement est toute contraire aux maximes du Monde qui nous présente une abondance de frivolités, de séductions toutes plus séduisantes les unes que les autres, et nous promet en échange tant de plaisir et de faux bonheurs. Le plaisir et la vraie joie sont deux choses bien différentes. Le monde, les choses terrestres pro- curent du plaisir, mais non pas la véritable joie. Ceux qui acceptent de suivre le chemin étroit, ceux qui suivent la Voie, la Vérité et la Vie qui est Jésus-Christ et se renoncent à Sa suite, ceux-là ont la vraie joie en partage et le centuple en ce monde. Quiconque, dit Jésus dans l’Évangile, aura quitté maison, frères, sœurs, père, mère, femme, enfants et terre à cause de Moi et de l’Évangile, recevra le centuple en ce monde – avec des persécutions – et dans le siècle à venir, la vie éternelle. (S. Marc 10, 29-30) C’est dire déjà la joie que toutes ces choses, bien légitimes, représentent: maison, frères, sœurs, père, mère, femme, enfants, terre... Jésus veut nous faire comprendre que ceux qui sacrifieront, pour Son amour, des joies bien légitimes de la terre recevront non seulement une récompense éternelle, mais déjà le centuple en ce monde. Il spécifie cependant: avec des persécutions. Ce qui signifie que certains vous accuseront, vous tourmenteront parce que vous faites cela. Ça se vérifie! Bien sûr, tous ne sont pas appelés à la vie religieuse, au célibat et à la pauvreté volontaire, et donc tous ne sont pas appelés à effectivement quitter maison, femme et enfants, mais tout chrétien doit être dans la sincère disposition de renoncer à ces bon- heurs terrestres si Dieu le lui demandait, d’une façon ou de l’autre. L’Évangile s’adresse à tous et non seulement aux prêtres et aux religieux. La joie que je vous souhaite, mes frères et sœurs, se trouve dans la conformité à la Volonté de Dieu, dans le renoncement à sa propre volonté pour adhérer à celle de Dieu. D’une page à l’autre de l’Évangile, on peut remarquer que quand Jésus nous parle de renoncement, à chaque fois Il y ajoute, au moins d’une manière implicite, une promesse de bonheur. C’est très clair dans la citation précédente, mais encore dans plusieurs autres. Par exemple, Il nous dit: Celui qui observe Mes commandements, c’est celui-là qui M’aime, et Moi Je l’aimerai et Je Me manifesterai à lui. (S. Jean 14, 21) Y a-t-il une joie qui puisse être mise en parallèle avec celle d’être aimé de Dieu et d’entrer dans Son intimité? Il ajoute que si quelqu’un accomplit Sa Volonté, Mon Père et Moi Nous viendrons à lui et Nous ferons chez lui Notre demeure. (S. Jean 14, 23) Quand on dit «à demeure», cela signifie en permanence. Le Père Jean-Baptiste Saint-Jure de la Compagnie de Jésus raconte dans son ouvrage intitulé De la connaissance et de l’amour de Notre-Seigneur Jésus-Christ, un très beau récit rapporté par Césaire, illustre moine historien de Cîteaux. (Césaire d’Heisterbach se fit religieux en 1199 et mourut en 1240.) «Ce récit dont l’authenticité ne saurait être mise en doute, écrit le Père Saint-Jure, illustre à quel point la conformité à la volonté de Dieu élève l’âme ici-bas au plus haut degré de grâce et qu’elle est le fondement de la plus haute perfection accessible à l’homme. «Celui qui pratique cette soumission à la volonté de Dieu acquiert à chaque instant des trésors inestimables, si bien qu’en peu de jours il amasse plus de richesses que d’autres en plusieurs années et par beaucoup de travail. L’histoire célèbre d’un saint religieux, rapportée par Césaire, nous en offre un exemple bien remarquable. Ce religieux ne différait nullement, dans les choses extérieures, des autres religieux qui habitaient le même monastère, et cependant, il avait atteint un si haut degré de perfection et de sainteté, que le seul attouchement de ses habits guérissait les malades. «Son supérieur lui dit un jour qu’il s’étonnait beaucoup que, ne jeûnant, ne veillant, ne priant pas plus que les autres religieux, il fît tant de miracles. Et il lui en demanda la cause. Le bon religieux répondit qu’il en était encore plus étonné lui-même et qu’il ne connaissait pas de raison à cela. Mais il ajouta que toutefois, s’il pouvait soupçonner une raison, c’était que toujours il avait pris grand soin de vouloir tout ce que Dieu voulait et qu’il avait obtenu du ciel cette grâce de perdre et de fondre tellement sa volonté dans celle de Dieu, qu’il ne faisait rien sans Son mouvement, ni dans les grandes, ni dans les petites choses. «La prospérité, ajoutait-il, ne m’élève point, l’adversité ne m’abat pas davantage; car j’accepte tout indifféremment de la main de Dieu, sans rien examiner. Je ne demande pas que les choses se fassent comme je pourrais naturellement le désirer, mais qu’elles arrivent absolument comme Dieu les veut, et toutes mes prières ont ce seul but que la volonté divine s’accomplisse parfaitement en moi et en toutes les créatures. «Eh quoi! mon frère, lui dit le supérieur, n’avez-vous donc pas été ému, l’autre jour, quand notre ennemi a brûlé notre grange, avec le blé et le bétail qui s’y trouvaient en réserve pour les besoins de la communauté? – Non, mon Père, répondit le saint homme, au contraire, j’ai coutume en ces sortes d’événements de rendre grâces à Dieu, dans la persuasion où je suis qu’Il les permet pour Sa gloire et notre plus grand bien. Et je ne m’inquiète point si nous avons peu ou beaucoup pour notre entretien, sachant bien que si nous avons pleine confiance en Lui, Dieu pourra tout aussi facilement nous nourrir avec un petit morceau de pain qu’avec un pain entier. Dans cette disposition, je suis toujours content et joyeux, quoi qu’il arrive. «Le Supérieur ne s’étonna plus, dès lors, de voir ce religieux opérer des miracles. En effet, n’est-il pas écrit: Le Seigneur fera la volonté de ceux qui Le craignent; Il exaucera leur prière et les sauvera; le Seigneur garde tous ceux qui L’aiment. (Ps. 144, 19-20) Et ailleurs: Nous savons que tout tourne au bien de ceux qui aiment Dieu. (S. Paul, Rom. 8, 28)» Comme c’est beau! Ceux et celles qui auront à parler cette année, il faudrait développer ce thème, montrer comment «se renon- cer» est le chemin de la joie et de la paix. Ce fut le secret des Saints qui n’étaient pas des êtres taciturnes, moroses. Et pourtant Dieu sait combien ils se renonçaient et menaient des vies de sacrifice. Un Saint triste est un triste saint, disait saint François de Sales. Saint Jean Bosco, débordé de travail et aux prises avec foule de problèmes, fut surnommé le Saint joyeux. Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, malade pendant toute sa courte vie et abreuvée de grandes épreuves intérieures, aimait chan- ter: «Oh! Vraiment je suis par trop heureuse, je fais toujours ma volonté» parce que sa volonté s’était entièrement fondue dans la Volonté de Dieu. «Toujours ce que le bon Dieu m’a donné m’a plu, dit-elle, même les choses qui paraissaient moins bonnes et moins belles que celles des autres.» (L’Esprit de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus). Il y a eu des multitudes de Saints, des hommes, des femmes qui se sont renoncés, et qui répandaient la joie autour d’eux parce qu’ils étaient remplis de Dieu.

Qui est mon maître? Dieu ou le monde?

Cela vaut bien la peine de se renoncer quelques années sur la terre... Saint Jean nous dit dans son épître: N’aimez pas le monde, ni ce qui est dans le monde. Celui qui aime le monde, l’amour de Dieu n’est pas en lui. (I S. Jean 2, 15) Pour avoir cette joie de l’amour de Dieu en nous, et la rayonner, il faut renoncer au monde. Si on ne renonce pas au monde, on n’expérimente pas cette joie. Dans Sa prière à la dernière Cène, Jésus a prononcé une parole qui tombe comme une lame d’acier glacial: Je ne prie pas pour le monde, (S. Jean 17, 9) c’est-à-dire pour ceux qui aiment l’esprit du monde et qui veulent y rester attachés. Si Jésus ne prie pas pour moi, quelle espèce de chance ai-je de m’en sortir, pauvre pécheur infirme que je suis? Bien sûr, cette parole de Jésus ne signifie pas qu’Il ne prie que pour les parfaits, pour ceux qui n’ont plus le moindre défaut, la moindre attache. Mais nous devons tendre de toutes nos forces à mépriser l’esprit du Monde qui est si contraire à l’Esprit de Jésus-Christ, tendre à renoncer au Monde et à ses plaisirs, à sa mentalité. C’est la lutte de l’esprit contre la chair. (Dans le sens biblique, la chair ne signifie pas seulement les sens physiques, mais tout l’esprit naturel terre-à-terre, l’esprit du monde qui n’est qu’orgueil et sensualité.) Ceux qui sont au Christ ont crucifié leur chair avec ses désirs et ses convoitises, nous dit saint Paul. (Gal. 5, 24) Crucifier veut dire sacrifier, immoler. Il faut renoncer aux plaisirs des sens, aux sensualités de toutes sortes. Il faut renoncer à sa chair orgueilleuse, superbe, qui veut l’emporter sur les autres, qui veut être plus beau, plus fin, plus fort, mieux paraître, être mieux perçu que les autres. Il faut crucifier son esprit d’indépendance qui veut tout faire à sa manière, selon son petit concept, sa petite jugeote humaine. On veut aller et venir selon son caprice. Il faut savoir renoncer à sa prudence humaine, à sa sagesse mondaine, à sa manière de voir les choses, à moins, bien entendu, que ce que l’on nous propose déplaise à Dieu. Je Vous rends grâce, Père, Seigneur du ciel et de la terre, d’avoir caché ces choses aux sages et aux prudents et de les avoir révélées aux petits, dit Jésus. (S. Matth. 11, 25) Ceux qui pratiqueront ce renoncement total, qui se feront bien petits, Dieu Se révélera à eux; ils expérimenteront la joie de l’union à Dieu. Il faut renoncer même à son cœur, c’est-à-dire qu’il faut savoir sacrifier nos affections humaines, même tout à fait légitimes, pour un plus grand bien. Dieu veut avoir la première place dans notre cœur; Il ne veut pas que notre cœur se laisse accaparer par d’autres que Lui. Cela ne veut pas dire qu’on n’aime personne, bien au contraire; plus on aime Dieu, plus notre cœur s’élargit et notre affection pour le prochain devient universelle. Quant aux affections illégitimes, on n’en parle même pas. Le royaume des cieux souffre violence, dit Jésus, il n’y a que les violents qui l’emportent. (S. Matth. 11, 12) Ces paroles supposent une lutte éner- gique; il faut vraiment vouloir. Vous direz peut-être: «Mais c’est terrible, c’est s’enterrer vivant». Celui qui perd sa vie la sauvera, (S. Matth. 16, 25) nous dit Jésus. Cela signifie que celui qui renonce à ses goûts et caprices, qui sacrifie sa vie jour après jour, celui-là trouvera sa vie et le vrai bonheur. Ailleurs Jésus dit: Si le grain ne tombe en terre et ne meurt, il reste seul, stérile, mais s’il meurt, alors il porte un fruit abondant. (S. Jean 12, 24-25) Et alors il vient en possession du royaume des cieux. L’âme qui s’oublie elle-même trouve et répand la joie. Notre maîtresse spirituelle, sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus disait: «J’ai compris que pour devenir une sainte il fallait beaucoup souffrir, rechercher toujours ce qu’il y a de plus parfait et s’oublier soi-même. J’ai compris que, dans la sainteté, les degrés sont nombreux, que chaque âme est libre de répondre aux avances de Notre-Seigneur, de faire peu ou beaucoup pour Son amour; en un mot, de choisir entre les sacrifices qu’Il demande. Alors, comme aux jours de mon enfance, je me suis écriée: Mon Dieu, je choisis tout! je ne veux pas être sainte à moitié; cela ne me fait pas peur de souffrir pour Vous, je ne crains qu’une chose, c’est de garder ma volonté; prenez-la, car je choisis tout ce que Vous voulez!» (Histoire d’une âme) Et je voudrais vous rappeler aussi cette parole de la très Sainte Vierge à la Bse Marie de Jésus Crucifié: «Le moi est ce qui perd le monde. Ceux qui ont le moi portent la tristesse, l’angoisse avec eux... Tout réussit à celui qui n’a pas le moi; tout le contente.» (Paroles et éléva- tions de la Bse Marie de Jésus Crucifié). Malgré tout, quand on entend parler de renoncement, d’oubli de soi on est tenté de dire: quelle triste affaire! Mon Dieu que ce discours est sombre! Et pourtant c’est le contraire. Tout au long de l’Évangile, on retrouve ce paradoxe. Le Sermon sur la montagne, par exemple, et notamment les Béatitudes: Bienheureux ceux qui ont l’esprit de pauvreté, car le royaume des cieux est à eux. (S. Matth. 5, 3) Dans leur cœur ils sont détachés de tout; dans leur cœur ils ont renoncé à tout: bienheureux, sont-ils, le ciel et la joie du ciel leur appartiennent. Bienheureux les doux, ils posséderont la terre. (S. Matth. 5, 4) Pour être doux, il faut être humble, et si vous l’êtes, bienheureux êtes-vous, dit Jésus, vous posséderez la terre, c’est-à-dire vous aurez la clé des cœurs, des âmes, et vous pourrez leur faire du bien. Bienheureux ceux qui pleurent, ils seront consolés. (S. Matth. 5, 5) Si vous souffrez et que vous l’acceptez de bon cœur pour l’amour de Dieu, Lui-même sera votre joie, votre consolation en ce monde et en l’autre. Bienheureux ceux qui ont faim et soif de la justice car ils seront rassasiés. (S. Matth. 5, 6) Quand on dit «faim et soif de justice», cela veut dire ici ceux qui ont faim et soif de sainteté, ceux qui ont faim et soif d’être conformes à Dieu. Dieu comblera, rassasiera ce désir, cet effort constant pour Lui plaire. Et si l’on ne sent pas suffisamment cette faim et cette soif, demandons-la: «Je veux me conformer à Votre volonté, mon Dieu, je veux cultiver le désir de me renoncer en tout par amour pour Vous. C’est tout contraire à ma nature, mais je veux le faire, avec Votre grâce!» Déjà ce désir est tellement agréable à Dieu! Je sais bien que c’est la perfection chrétienne que je vous présente ici par ce mot d’ordre. Mais il ne faut jamais perdre de vue que c’est le secret de la joie. Vous le voyez partout dans l’Évangile, c’est pourquoi j’en fais mon souhait pour vous tous cette année. Prenez le moyen et vous goûterez cette joie de l’union avec Dieu, cette joie d’être dans l’intimité de Dieu, la joie d’être en conformité avec Sa Volonté. C’est ce que je vous souhaite de tout cœur. Cet idéal dépasse nos forces humaines? Personne ne le niera. Prions, supplions Dieu, Il Se laissera toucher. Supplions-Le de nous faire comprendre Son enseignement et de nous entraîner à Sa suite. Saint Ignace de Loyola disait: «Dans la vie spirituelle, il faut agir comme si tout le succès dépendait de nous, mais avoir la conviction que tout dépend de Dieu.» C’est Dieu qui sancti- fie, mais Il exige notre effort persévérant. Nous avons chanté ce matin le cantique du Nouvel An. Dans l’une des strophes, on lit: «L’homme prédestiné n’a pas reçu la vie, pour attacher son cœur aux choses d’ici-bas. Mais comme un exilé, pour tendre à la patrie, sans arrêter le pas, sans arrêter le pas...» Il faut se comporter comme des exilés, qui ne sont que de passage sur la terre. Surtout il ne faut pas penser à s’établir, à s’installer. C’est le gros problème de presque tous les humains: s’installer sur la terre comme s’ils allaient y vivre pour l’éternité. On ramasse de l’argent, on s’arrange pour avoir le plus de plaisir possible, on fait sa demeure ici, au lieu de penser surtout à préparer son éternité. Supplions Dieu, mes frères et mes sœurs: «Mon Jésus, convainquez mon cœur. Mettez Vous-même la cognée à la racine de l’arbre, taillez Vous-même tout ce qui est contraire à Vous. Vous voulez Vous communiquer à moi, mais il y a tant de choses en moi auxquelles je n’ai pas renoncé.» Comme disait saint Augustin: «Seigneur, je me livre à Vous, prenez les dispositions néces- saires: coupez, taillez, arrachez de mon âme tout ce qui fait obstacle à l’action du Saint-Esprit. Je Vous donne toute autorisation.» Ce n’est pas tout à fait textuel mais c’est l’essentiel d’une prière véhémente qu’il redisait souvent. Je crois que saint Louis-Marie de Montfort faisait une prière semblable. Les Saints n’y allaient pas de main morte, ils avaient une entière sincérité. C’était en quelque sorte un pacte qu’ils faisaient avec Dieu. «Faites Votre œuvre en moi, mon Dieu. D’avance je suis d’accord avec tous Vos agissements, mais soutenez-moi! Je veux entrer dans Vos desseins. Détachez-moi de moi-même, faites le travail. Moi, je suis trop lâche. Je n’ai pas le cœur de me détacher même des moindres choses. Mon Dieu! faites-le pour moi, je Vous en prie, ne me laissez pas à moi-même, prenez les moyens pour que je devienne tel que Vous me voulez.» Que la bénédiction du Dieu tout-Puissant, Père, Fils et Saint-Esprit descende sur vous tous, par Marie, Mère de Dieu!

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et

souhait

pour

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Prions! – Pour être des âmes remplies de Dieu Le renoncement à tout Être attentif à Dieu Être des amants de la Croix La fidélité au Saint-Esprit – Pour que tout soit renouvelé La Prière – Pour être de vrais serviteurs de Dieu La fidélité dans les petites choses – Que les desseins de Dieu se réalisent La foi dans l’action de la Providence Prière et Pénitence L’adoration de Jésus Hostie – Pour vivre dans l’intimité de Dieu La lecture de l’Évangile – Pour que le règne de Dieu arrive La Prière – Pour hâter l’heure du salut de l’Église et du monde Invitation à la lutte – Puisse Dieu trouver des âmes généreuses Être vrai – Avec grâce et vérité La patience – Gracieusement! Se faire violence – Pour atteindre la sainteté Le sommet de l’adoration Nul ne peut servir deux maîtres Le mal de Dieu Ce qui plaît le plus à Dieu Vieillir est une grâce Le Secret du bonheur – Les Béatitudes La véritable essence de la Sainte Église de Jésus-Christ AVENT Préparez les voies du Seigneur AVENT Pour préparer la venue de Jésus AVENT Réveillez Votre puissance, Seigneur, et venez! NOËL Devant la Crèche NOËL Il est venu chez les Siens et les Siens ne L’ont pas reçu PÂQUES Jésus, Lumière du monde Le Purgatoire, instrument de la Miséricorde divine Une page d’Évangile – Jésus perdu et retrouvé au Temple La Visitation et le Magnificat L’Assomption de la Vierge Marie Le secret du Rosaire Marie, Mère de Dieu et notre Mère Glorieux Saint Joseph, notre modèle Saint Michel Archange, champion d’humilité

Articles par Père Mathurin

de la Mère de Dieu

Le renoncement

à tout et à soi-

même

pour goûter la

joie de l’union à Dieu

par Père Mathurin de la Mère de Dieu Mes chers frères, mes chères sœurs, chers amis, de prime abord le mot d’ordre que nous désirons vous donner pour cette année 2010 peut sembler en contradiction avec notre souhait. Naturellement par- lant, il semble que le renon- cement et la joie soient deux incompatibles, mais lorsque le renoncement se fait pour l’amour de Dieu, c’est tout le contraire. Cette vérité est appuyée par de nombreux textes du saint Évangile comme nous le verrons plus loin. Nous vous donnons donc comme mot d’ordre: Le renoncement à tout et à soi-même. Je sais bien que déjà juste ce mot-là, renonce- ment, refroidit tout le monde. On dirait que cela nous donne des frissons dans le dos, du froid jusqu’au cœur. Et pourtant, il n’y a rien de plus essentiel dans l’Évangile; il n’y a rien de plus fonda- mental pour le chrétien. Jésus nous dit: Quiconque ne renonce pas à tout ce qu’il possède, ne peut être Mon disciple, (S. Luc 14, 33) c’est-à-dire que quiconque refuse ce renoncement, ne peut porter le titre de chrétien. Jésus dit aussi: Si quelqu’un veut marcher à Ma suite, qu’il se renonce, qu’il porte sa croix chaque jour et qu’il Me suive. (S. Luc 14, 27) Ce sont des paroles très fortes, des paroles fondamentales dans le chris- tianisme. À partir de cette phrase que je viens de vous citer, saint Louis-Marie de Montfort a composé un admirable petit livre inti- tulé: Lettre aux amis de la croix. Il s’adresse aux amis de la croix, mais comme le dit Jésus, si nous voulons être de Ses disciples et prétendre Le suivre, tout chrétien doit être Ami de la Croix et par conséquent, il doit se renoncer. Dieu qui a créé l’homme par amour et pour en recevoir de l’amour, sait ce qui est bien, bon, profitable, nécessaire à l’homme. Il lui demande le renoncement parce qu’Il sait que ce renoncement lui apportera la vraie liberté, la vraie joie. Il lui demande de marcher sur Ses traces, comme Lui-même, le Verbe de Dieu, a renoncé un certain temps au parfait bonheur du Ciel, Se faisant Homme pour nous sauver et pour venir nous ensei- gner la voie étroite qui mène au bonheur éternel. Jésus a accepté de venir souffrir sur terre pour nous enseigner par Ses exemples la voie à suivre.

Jésus, notre Modèle

Durant cette saison de la Nativité, nous contemplons Jésus dans la Crèche: renoncement absolu, total. C’est la pauvreté, l’indi- gence, le froid, c’est l’absence de tout bien, de toute commodité, de toute frivolité, et non seulement de frivolités mais même du nécessaire. La Crèche est Son premier enseignement, Sa pre- mière invitation au renoncement. Dieu a même voulu que la Sainte Vierge et saint Joseph quittent leur petite demeure, pour se rendre au recensement, leur demeure pourtant toute petite, tout humble et modeste. Même cela, ils ont dû le laisser derrière eux, y renoncer, pour entrer dans les desseins divins qui étaient que Jésus naisse à Bethléem dans une étable. Peu de temps après la naissance de Jésus, à cause d’un cœur méchant, à cause de la jalousie et de l’orgueil du roi Hérode, notre Sauveur fuit presque comme un criminel. Il renonce à Sa terre d’adoption, la Judée, pour Se réfugier en Égypte. Déjà tout petit, c’est l’exil. Puis lorsque la Sainte Famille pourra revenir à Nazareth, nous verrons Jésus, le Verbe de Dieu, vivre dans l’humi- lité, la pauvreté, inconnu de tous. Par cette vie humble et cachée, Il veut encore nous enseigner le renoncement à tous les appétits si forts dans le cœur de l’homme: l’orgueil, le désir des honneurs et des richesses, et la sensualité. Le jour où Notre-Seigneur paraîtra en public pour la première fois comme adulte, dans la Synagogue de Nazareth, et qu’Il Se mettra à enseigner, on Le rejettera. N’est-ce point là le charpentier, fils du charpentier Joseph? Sa mère ne s’appelle-t-elle pas Marie?... (S. Matth. 13, 55) Et les assistants de la synagogue Le chasseront de la cité et tenteront même de Le faire mourir. Je vous le déclare en vérité, dit Jésus: aucun prophète n’est accueilli dans sa patrie; il n’est sans hon- neur que dans son pays, dans sa famille et parmi ceux de sa connaissance. (Cf. S. Matth. 13, 57) Quelles leçons! Quelles leçons le Verbe de Dieu ne nous offre-t-Il pas tout au long de Sa vie publique! Les renards ont leurs tanières, les oiseaux du ciel leurs nids, dit-Il, mais le Fils de l’Homme n’a pas où reposer Sa tête. (S. Matth. 8, 20) Renoncement par la pauvreté volontaire, le détachement absolu! Et Il va de bourgade en bour- gade, voyageant à pied par les chaleurs du jour, par le froid de la nuit, à travers toutes les intempéries. Partout Il proclame d’une façon ou l’autre cet enseignement de base: Que celui qui veut être Mon disciple se renonce, qu’il prenne sa croix chaque jour et qu’il Me suivre. Chaque jour, non pas de temps en temps. Bientôt, dans le cycle liturgique, nous verrons Jésus marchant vers Sa douloureuse Passion et Son agonie. Cette agonie implique un renoncement si universel, volontairement accepté, qu’il Lui semblera même que Son Père du Ciel L’a abandonné. Lors de mon voyage en Terre Sainte, j’ai vu la pierre où Jésus a souffert Son agonie. Plus de secours ou de réconfort humain, même Dieu Son Père semble détourner de Lui Son regard. Mais au plus dur de l’agonie, anéanti par le renoncement absolu qu’Il a embrassé volontairement, alors qu’Il en était même venu à suer du sang à la vue de ce qui L’attendait, enfin un Ange, venu du Ciel, Lui apparut et Le fortifia. ( S. Luc 22, 43) Nous avons besoin d’un peu de joie pour survivre. Mes frères, mes sœurs, ce renoncement, cet esprit de sacrifice total nous effraie, toute notre nature en frémit mais il faut comp- ter sur la toute-puissante grâce de Dieu. Jésus a embrassé le détachement universel pour nous donner l’exemple. Qu’avait-Il besoin de vivre un renoncement aussi universel? Qu’avait-Il besoin d’aller jusqu’à cet extrême? Lui l’Innocence même. À cause de Son Amour Infini, Il a voulu venir souffrir comme nous et nous montrer le chemin à suivre. S’Il avait simplement dit: «Mon enfant, Je vais te faire vivre sur la terre, mais tu ne dois t’attacher à rien de terrestre. Je veux que tu passes sur la terre comme un étranger, un voyageur,» cela aurait dû nous suffire. Dieu a parlé, je L’écoute. Mais Il savait que nous avons le cœur un peu lent, un peu lourd, un peu dur par- fois, et que souvent les choses passagères nous attirent et nous retiennent. Il savait que Sa seule parole, qui normalement aurait dû suffire, ne suffirait pas. Alors Dieu S’est fait Homme et a Lui- même embrassé le renoncement. Il n’a pas mené une vie de plaisir, mais de sacrifice absolu et Il est notre Modèle. Je suis la Lumière du monde, celui qui Me suit ne marche pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie, (S. Jean 8, 12) dit Jésus. Et ailleurs: Je suis la Voie, la Vérité, la Vie... (S. Jean 14, 6) Autrement dit, «suivez-Moi, imitez Mes exemples, pratiquez Mes enseigne- ments» et vous marcherez dans la lumière et dans la vérité. Et Il ajoute: Nul ne vient au Père que par Moi. (Ibid.) Nul n’arrive au Père, au vrai Dieu, que par Jésus-Christ et par la voie étroite qu’Il a enseignée. Mais arriver au Père, c’est aussi arriver au Ciel et à la joie, non seulement la joie éternelle mais déjà en ce monde, la vraie joie du cœur par l’union à Dieu.

Le chemin de la joie véritable

C’est pourquoi le souhait pour cette année, mes frères, mes sœurs, c’est la joie, la joie de l’union à Dieu qui vient par le renoncement. Les âmes qui renoncent à tout expérimentent cette joie, cette paix du cœur, comme l’illustre si bien la vie des Saints. Cette doctrine de renonce- ment est toute contraire aux maximes du Monde qui nous présente une abondance de frivolités, de séductions toutes plus séduisantes les unes que les autres, et nous promet en échange tant de plaisir et de faux bonheurs. Le plaisir et la vraie joie sont deux choses bien différentes. Le monde, les choses terrestres procurent du plaisir, mais non pas la véritable joie. Ceux qui acceptent de suivre le chemin étroit, ceux qui suivent la Voie, la Vérité et la Vie qui est Jésus-Christ et se renoncent à Sa suite, ceux-là ont la vraie joie en partage et le centuple en ce monde. Quiconque, dit Jésus dans l’Évangile, aura quitté maison, frères, sœurs, père, mère, femme, enfants et terre à cause de Moi et de l’Évangile, recevra le centuple en ce monde – avec des persécutions – et dans le siècle à venir, la vie éternelle. (S. Marc 10, 29-30) C’est dire déjà la joie que toutes ces choses, bien légitimes, représentent: maison, frères, sœurs, père, mère, femme, enfants, terre... Jésus veut nous faire comprendre que ceux qui sacrifieront, pour Son amour, des joies bien légitimes de la terre recevront non seule- ment une récompense éternelle, mais déjà le centuple en ce monde. Il spécifie cependant: avec des persécutions. Ce qui signi- fie que certains vous accuseront, vous tourmenteront parce que vous faites cela. Ça se vérifie! Bien sûr, tous ne sont pas appelés à la vie religieuse, au célibat et à la pauvreté volontaire, et donc tous ne sont pas appelés à effec- tivement quitter maison, femme et enfants, mais tout chrétien doit être dans la sincère disposition de renoncer à ces bonheurs terrestres si Dieu le lui demandait, d’une façon ou de l’autre. L’Évangile s’adresse à tous et non seulement aux prêtres et aux religieux. La joie que je vous souhaite, mes frères et sœurs, se trouve dans la conformité à la Volonté de Dieu, dans le renoncement à sa propre volonté pour adhérer à celle de Dieu. D’une page à l’autre de l’Évangile, on peut remarquer que quand Jésus nous parle de renoncement, à chaque fois Il y ajoute, au moins d’une manière implicite, une promesse de bonheur. C’est très clair dans la cita- tion précédente, mais encore dans plusieurs autres. Par exemple, Il nous dit: Celui qui observe Mes commandements, c’est celui-là qui M’aime, et Moi Je l’aimerai et Je Me manifesterai à lui. (S. Jean 14, 21) Y a-t-il une joie qui puisse être mise en parallèle avec celle d’être aimé de Dieu et d’entrer dans Son intimité? Il ajoute que si quelqu’un accomplit Sa Volonté, Mon Père et Moi Nous vien- drons à lui et Nous ferons chez lui Notre demeure. (S. Jean 14, 23) Quand on dit «à demeure», cela signifie en permanence. Le Père Jean-Baptiste Saint-Jure de la Compagnie de Jésus raconte dans son ouvrage intitulé De la connaissance et de l’amour de Notre-Seigneur Jésus-Christ, un très beau récit rapporté par Césaire, illustre moine historien de Cîteaux. (Césaire d’Heisterbach se fit religieux en 1199 et mourut en 1240.) «Ce récit dont l’authenticité ne saurait être mise en doute, écrit le Père Saint-Jure, illustre à quel point la conformité à la volonté de Dieu élève l’âme ici-bas au plus haut degré de grâce et qu’elle est le fondement de la plus haute perfection accessible à l’homme. «Celui qui pratique cette soumission à la volonté de Dieu acquiert à chaque instant des trésors inestimables, si bien qu’en peu de jours il amasse plus de richesses que d’autres en plusieurs années et par beaucoup de travail. L’histoire célèbre d’un saint religieux, rapportée par Césaire, nous en offre un exemple bien remarquable. Ce religieux ne différait nullement, dans les choses extérieures, des autres religieux qui habitaient le même monas- tère, et cependant, il avait atteint un si haut degré de perfection et de sainteté, que le seul attouchement de ses habits guérissait les malades. «Son supérieur lui dit un jour qu’il s’étonnait beaucoup que, ne jeûnant, ne veillant, ne priant pas plus que les autres religieux, il fît tant de miracles. Et il lui en demanda la cause. Le bon reli- gieux répondit qu’il en était encore plus étonné lui-même et qu’il ne connaissait pas de raison à cela. Mais il ajouta que toutefois, s’il pouvait soupçonner une raison, c’était que toujours il avait pris grand soin de vouloir tout ce que Dieu voulait et qu’il avait obtenu du ciel cette grâce de perdre et de fondre tellement sa volonté dans celle de Dieu, qu’il ne faisait rien sans Son mou- vement, ni dans les grandes, ni dans les petites choses. «La prospérité, ajoutait-il, ne m’élève point, l’adversité ne m’abat pas davantage; car j’accepte tout indifféremment de la main de Dieu, sans rien examiner. Je ne demande pas que les choses se fassent comme je pourrais naturellement le désirer, mais qu’elles arrivent absolument comme Dieu les veut, et toutes mes prières ont ce seul but que la volonté divine s’accomplisse parfai- tement en moi et en toutes les créatures. «Eh quoi! mon frère, lui dit le supérieur, n’avez-vous donc pas été ému, l’autre jour, quand notre ennemi a brûlé notre grange, avec le blé et le bétail qui s’y trouvaient en réserve pour les besoins de la communauté? – Non, mon Père, répondit le saint homme, au contraire, j’ai coutume en ces sortes d’événements de rendre grâces à Dieu, dans la persuasion où je suis qu’Il les permet pour Sa gloire et notre plus grand bien. Et je ne m’inquiète point si nous avons peu ou beaucoup pour notre entretien, sachant bien que si nous avons pleine confiance en Lui, Dieu pourra tout aussi facilement nous nourrir avec un petit morceau de pain qu’avec un pain entier. Dans cette disposition, je suis toujours content et joyeux, quoi qu’il arrive. «Le Supérieur ne s’étonna plus, dès lors, de voir ce religieux opé- rer des miracles. En effet, n’est-il pas écrit: Le Seigneur fera la volonté de ceux qui Le craignent; Il exaucera leur prière et les sau- vera; le Seigneur garde tous ceux qui L’aiment. (Ps. 144, 19-20) Et ailleurs: Nous savons que tout tourne au bien de ceux qui aiment Dieu. (S. Paul, Rom. 8, 28)» Comme c’est beau! Ceux et celles qui auront à parler cette année, il faudrait développer ce thème, montrer comment «se renoncer» est le chemin de la joie et de la paix. Ce fut le secret des Saints qui n’étaient pas des êtres taciturnes, moroses. Et pourtant Dieu sait combien ils se renonçaient et menaient des vies de sacrifice. Un Saint triste est un triste saint, disait saint Fran- çois de Sales. Saint Jean Bosco, débordé de travail et aux prises avec foule de problèmes, fut surnommé le Saint joyeux. Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, malade pendant toute sa courte vie et abreuvée de grandes épreuves intérieures, aimait chanter: «Oh! Vraiment je suis par trop heureuse, je fais toujours ma volonté» parce que sa volonté s’était entièrement fondue dans la Volonté de Dieu. «Toujours ce que le bon Dieu m’a donné m’a plu, dit- elle, même les choses qui paraissaient moins bonnes et moins belles que celles des autres.» (L’Esprit de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus). Il y a eu des multitudes de Saints, des hommes, des femmes qui se sont renoncés, et qui répandaient la joie autour d’eux parce qu’ils étaient remplis de Dieu.

Qui est mon maître? Dieu ou le monde?

Cela vaut bien la peine de se renoncer quelques années sur la terre... Saint Jean nous dit dans son épître: N’aimez pas le monde, ni ce qui est dans le monde. Celui qui aime le monde, l’amour de Dieu n’est pas en lui. (I S. Jean 2, 15) Pour avoir cette joie de l’amour de Dieu en nous, et la rayonner, il faut renoncer au monde. Si on ne renonce pas au monde, on n’expérimente pas cette joie. Dans Sa prière à la dernière Cène, Jésus a prononcé une parole qui tombe comme une lame d’acier glacial: Je ne prie pas pour le monde, (S. Jean 17, 9) c’est-à-dire pour ceux qui aiment l’esprit du monde et qui veulent y rester attachés. Si Jésus ne prie pas pour moi, quelle espèce de chance ai-je de m’en sortir, pauvre pécheur infirme que je suis? Bien sûr, cette parole de Jésus ne signifie pas qu’Il ne prie que pour les parfaits, pour ceux qui n’ont plus le moindre défaut, la moindre attache. Mais nous devons tendre de toutes nos forces à mépriser l’esprit du Monde qui est si contraire à l’Esprit de Jésus-Christ, tendre à renoncer au Monde et à ses plaisirs, à sa mentalité. C’est la lutte de l’esprit contre la chair. (Dans le sens biblique, la chair ne signifie pas seulement les sens physiques, mais tout l’esprit naturel terre-à-terre, l’esprit du monde qui n’est qu’orgueil et sensualité.) Ceux qui sont au Christ ont crucifié leur chair avec ses désirs et ses convoitises, nous dit saint Paul. (Gal. 5, 24) Crucifier veut dire sacrifier, immoler. Il faut renoncer aux plaisirs des sens, aux sensualités de toutes sortes. Il faut renoncer à sa chair orgueilleuse, superbe, qui veut l’empor- ter sur les autres, qui veut être plus beau, plus fin, plus fort, mieux paraître, être mieux perçu que les autres. Il faut crucifier son esprit d’indépendance qui veut tout faire à sa manière, selon son petit concept, sa petite jugeote humaine. On veut aller et venir selon son caprice. Il faut savoir renoncer à sa prudence humaine, à sa sagesse mondaine, à sa manière de voir les choses, à moins, bien entendu, que ce que l’on nous propose déplaise à Dieu. Je Vous rends grâce, Père, Seigneur du ciel et de la terre, d’avoir caché ces choses aux sages et aux prudents et de les avoir révélées aux petits, dit Jésus. (S. Matth. 11, 25) Ceux qui prati- queront ce renoncement total, qui se feront bien petits, Dieu Se révélera à eux; ils expérimenteront la joie de l’union à Dieu. Il faut renoncer même à son cœur, c’est-à-dire qu’il faut savoir sacrifier nos affections humaines, même tout à fait légitimes, pour un plus grand bien. Dieu veut avoir la première place dans notre cœur; Il ne veut pas que notre cœur se laisse accaparer par d’autres que Lui. Cela ne veut pas dire qu’on n’aime personne, bien au contraire; plus on aime Dieu, plus notre cœur s’élargit et notre affection pour le prochain devient universelle. Quant aux affections illégitimes, on n’en parle même pas. Le royaume des cieux souffre violence, dit Jésus, il n’y a que les violents qui l’emportent. (S. Matth. 11, 12) Ces paroles supposent une lutte éner- gique; il faut vraiment vouloir. Vous direz peut-être: «Mais c’est terrible, c’est s’enterrer vivant». Celui qui perd sa vie la sauvera, (S. Matth. 16, 25) nous dit Jésus. Cela signifie que celui qui renonce à ses goûts et caprices, qui sacrifie sa vie jour après jour, celui-là trouvera sa vie et le vrai bonheur. Ailleurs Jésus dit: Si le grain ne tombe en terre et ne meurt, il reste seul, stérile, mais s’il meurt, alors il porte un fruit abondant. (S. Jean 12, 24-25) Et alors il vient en possession du royaume des cieux. L’âme qui s’oublie elle-même trouve et répand la joie. Notre maîtresse spirituelle, sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus disait: «J’ai compris que pour devenir une sainte il fallait beaucoup souffrir, rechercher toujours ce qu’il y a de plus parfait et s’oublier soi-même. J’ai compris que, dans la sainteté, les degrés sont nombreux, que chaque âme est libre de répondre aux avances de Notre-Seigneur, de faire peu ou beaucoup pour Son amour; en un mot, de choisir entre les sacrifices qu’Il demande. Alors, comme aux jours de mon enfance, je me suis écriée: Mon Dieu, je choisis tout! je ne veux pas être sainte à moitié; cela ne me fait pas peur de souffrir pour Vous, je ne crains qu’une chose, c’est de garder ma volonté; prenez-la, car je choisis tout ce que Vous voulez!» (Histoire d’une âme) Et je voudrais vous rappeler aussi cette parole de la très Sainte Vierge à la Bse Marie de Jésus Crucifié: «Le moi est ce qui perd le monde. Ceux qui ont le moi portent la tristesse, l’angoisse avec eux... Tout réussit à celui qui n’a pas le moi; tout le contente.» (Paroles et élévations de la Bse Marie de Jésus Crucifié). Malgré tout, quand on entend parler de renoncement, d’oubli de soi on est tenté de dire: quelle triste affaire! Mon Dieu que ce discours est sombre! Et pourtant c’est le contraire. Tout au long de l’Évangile, on retrouve ce paradoxe. Le Sermon sur la montagne, par exemple, et notamment les Béatitudes: Bienheureux ceux qui ont l’esprit de pauvreté, car le royaume des cieux est à eux. (S. Matth. 5, 3) Dans leur cœur ils sont détachés de tout; dans leur cœur ils ont renoncé à tout: bienheureux, sont-ils, le ciel et la joie du ciel leur appartiennent. Bienheureux les doux, ils posséderont la terre. (S. Matth. 5, 4) Pour être doux, il faut être humble, et si vous l’êtes, bienheureux êtes-vous, dit Jésus, vous posséderez la terre, c’est-à-dire vous aurez la clé des cœurs, des âmes, et vous pourrez leur faire du bien. Bienheureux ceux qui pleurent, ils seront consolés. (S. Matth. 5, 5) Si vous souffrez et que vous l’acceptez de bon cœur pour l’amour de Dieu, Lui-même sera votre joie, votre consolation en ce monde et en l’autre. Bienheureux ceux qui ont faim et soif de la jus- tice car ils seront rassasiés. (S. Matth. 5, 6) Quand on dit «faim et soif de justice», cela veut dire ici ceux qui ont faim et soif de sainteté, ceux qui ont faim et soif d’être conformes à Dieu. Dieu comblera, rassasiera ce désir, cet effort constant pour Lui plaire. Et si l’on ne sent pas suffisamment cette faim et cette soif, demandons-la: «Je veux me conformer à Votre volonté, mon Dieu, je veux cultiver le désir de me renoncer en tout par amour pour Vous. C’est tout contraire à ma nature, mais je veux le faire, avec Votre grâce!» Déjà ce désir est tellement agréable à Dieu! Je sais bien que c’est la perfection chrétienne que je vous pré- sente ici par ce mot d’ordre. Mais il ne faut jamais perdre de vue que c’est le secret de la joie. Vous le voyez partout dans l’Évan- gile, c’est pourquoi j’en fais mon souhait pour vous tous cette année. Prenez le moyen et vous goûterez cette joie de l’union avec Dieu, cette joie d’être dans l’intimité de Dieu, la joie d’être en conformité avec Sa Volonté. C’est ce que je vous souhaite de tout cœur. Cet idéal dépasse nos forces humaines? Personne ne le niera. Prions, supplions Dieu, Il Se laissera toucher. Supplions-Le de nous faire comprendre Son enseignement et de nous entraîner à Sa suite. Saint Ignace de Loyola disait: «Dans la vie spirituelle, il faut agir comme si tout le succès dépendait de nous, mais avoir la conviction que tout dépend de Dieu.» C’est Dieu qui sanctifie, mais Il exige notre effort persévérant. Nous avons chanté ce matin le cantique du Nouvel An. Dans l’une des strophes, on lit: «L’homme prédestiné n’a pas reçu la vie, pour attacher son cœur aux choses d’ici-bas. Mais comme un exilé, pour tendre à la patrie, sans arrêter le pas, sans arrêter le pas...» Il faut se comporter comme des exilés, qui ne sont que de passage sur la terre. Surtout il ne faut pas penser à s’établir, à s’installer. C’est le gros problème de presque tous les humains: s’installer sur la terre comme s’ils allaient y vivre pour l’éternité. On ramasse de l’argent, on s’arrange pour avoir le plus de plaisir possible, on fait sa demeure ici, au lieu de penser surtout à pré- parer son éternité. Supplions Dieu, mes frères et mes sœurs: «Mon Jésus, convain- quez mon cœur. Mettez Vous-même la cognée à la racine de l’arbre, taillez Vous-même tout ce qui est contraire à Vous. Vous voulez Vous communiquer à moi, mais il y a tant de choses en moi auxquelles je n’ai pas renoncé.» Comme disait saint Augus- tin: «Seigneur, je me livre à Vous, prenez les dispositions nécessaires: coupez, taillez, arrachez de mon âme tout ce qui fait obstacle à l’action du Saint-Esprit. Je Vous donne toute autorisa- tion.» Ce n’est pas tout à fait textuel mais c’est l’essentiel d’une prière véhémente qu’il redisait souvent. Je crois que saint Louis-Marie de Montfort faisait une prière sem- blable. Les Saints n’y allaient pas de main morte, ils avaient une entière sincérité. C’était en quelque sorte un pacte qu’ils faisaient avec Dieu. «Faites Votre œuvre en moi, mon Dieu. D’avance je suis d’accord avec tous Vos agissements, mais soutenez-moi! Je veux entrer dans Vos desseins. Détachez-moi de moi-même, faites le travail. Moi, je suis trop lâche. Je n’ai pas le cœur de me détacher même des moindres choses. Mon Dieu! faites-le pour moi, je Vous en prie, ne me laissez pas à moi-même, prenez les moyens pour que je devienne tel que Vous me voulez.» Que la bénédiction du Dieu tout-Puissant, Père, Fils et Saint- Esprit descende sur vous tous, par Marie, Mère de Dieu!

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