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Le Secret infaillible du bonheur

par Père Mathurin de la Mère de Dieu

Dieu est AMOUR.

Le propre de l’amour est de vouloir se manifester; il a besoin d’aimer et d’être aimé. Dieu, étant amour par essence, a créé des êtres capables de combler ce besoin: les Anges et les hommes. Le reste de la création sert à manifester Son amour. Dieu a créé nos premiers parents, Adam et Ève, avec un amour infini, et leur a donné le paradis terrestre, un paradis de délices. Selon la sainte Écriture, Il venait régulièrement S’entretenir avec eux. Nous ne pouvons pas nous imaginer le lien d’amour, la sainte familiarité qui existait entre Dieu et nos premiers parents. Il les aimait et en attendait un juste retour d’amour. Afin qu’ils puissent Lui prouver cet amour, Dieu leur a donné un commandement, un seul, tout simple: «De tout ce que vous voyez dans la création, vous êtes maîtres et seigneurs, vous pouvez tout gérer. Quant à cet arbre, vous n’y toucherez pas.» À cet unique commande- ment, Adam et Ève ont tristement manqué. Quand nous y pensons, c’est un péché énorme. Nos premiers parents ont manqué à l’amour de Dieu à cause d’un autre amour. Quel était donc cet autre amour? Le démon avait fait miroiter à leurs yeux: «Vous serez comme Dieu.» Leur amour propre, cette perspective de devenir des êtres supérieurs, même égaux à Dieu, a causé leur chute. L’orgueil, la vanité les a conduits à la désobéissance au commandement de Dieu. À peine Adam et Ève ont-ils désobéi à leur Créateur qu’ils entrent dans un état de souffrance. Dieu ne S’est pas encore mani- festé, ils sont seuls devant leur péché. Créés pour aimer Dieu et en être aimés, ils ont brisé ce lien d’amour par leur propre choix. Ce n’est pas Dieu qui a rompu le lien, c’est l’homme qui, en manquant au commandement divin, s’est séparé de l’amour. Nos premiers parents n’avaient pas été créés pour aimer le fruit de cet arbre. En désobéissant, ils allaient contre leur nature, contre leur fin dernière. Par leur choix, par leur vanité orgueilleuse, ils ont rompu leur lien d’intimité avec Dieu. Jusqu’à ce moment, Adam et Ève avaient aimé Dieu, sans qu’il y ait de souffrance dans l’amour. Leur désobéissance marque le début du drame humain, le début de nos souffrances. Une telle offense de Sa créature aurait dû inciter Dieu à nous rejeter complètement. Mais non! Par un mystère incompréhen- sible, l’amour de Dieu envers l’homme demeure et, de plus, Il lui conserve l’accès à Son amour. Quel est donc cet amour de Dieu pour nous!… À partir de ce moment, l’homme peut continuer à aimer Dieu, mais il lui faudra désormais passer par la souf- france. Le mystère de la souffrance est intimement lié au mystère de l’amour de Dieu vis-à-vis le genre humain. L’homme ne pourra plus aimer sans souffrir, mais il pourra souffrir en aimant. Il pourrait également souffrir en révolté, en rejetant l’amour divin qui se manifeste à lui… Malgré notre condition de pécheurs, nous demeurons des êtres façonnés par amour, dont le but principal est d’aimer Dieu. Qu’est-ce qui peut remplacer l’amour de Dieu? Rien! De là la souffrance, le tourment de l’âme humaine. Vous connaissez cette phrase célèbre de saint Augustin: «Mon âme était triste, inquiète, agitée, tourmentée jusqu’à ce qu’elle Vous trouve, ô mon Dieu. Quand je Vous ai trouvé, mon âme a trouvé le repos.»

Jésus-Christ, prodige d’Amour

À cet homme captif de son péché, livré à un état de douleur, de déchéance, Dieu veut conserver Son amour. L’homme rejette Dieu, il s’établit lui-même dans un état de souffrance. Pourtant, Dieu ne le rejette pas! Pour deux mille ans, les patriarches, les prophètes, les saints de l’Ancien Testament se sont appliqués, avec plus ou moins de succès, à aimer Dieu. Comment l’homme peut-il vraiment aimer Dieu? L’Évangile fournit la réponse: Dieu a tellement aimé le monde, Il a tellement aimé l’homme, qu’Il lui a donné Son Fils unique, pour lui manifester Son Amour Infini. Pour sauver l’humanité, Jésus ne voit pas d’autre moyen que d’emprunter un chemin de douleur. C’est l’homme qui, par son péché, avait choisi cette voie de souffrance, et le Verbe de Dieu, pour mieux le rejoindre, prend ce même chemin. Nous, les chrétiens, nous devrions continuellement contempler cet amour de Dieu envers le pécheur que nous sommes. Après Son incarnation, nous voyons Jésus dans la crèche, petit bébé, dans une pauvre grotte servant d’abri aux animaux. Pendant trente ans de vie cachée, suivis de trois années de vie publique, Jésus nous donne d’innombrables témoignages de Son amour par Ses miracles, Ses enseignements, Ses prodiges et Ses paroles. Son amour atteint son apogée durant la Semaine sainte, surtout le soir du Jeudi saint, et le lendemain, au Calvaire. Voulant à tout prix être aimé de l’homme, Dieu vient lui enseigner comment aimer, comment parvenir à cet Amour de Dieu. Le soir avant de mourir, Jésus nous dit: Celui qui M’aime observe Mes commandements. Les Apôtres qui écoutaient ont certainement compris: «Vous, les hommes, vous vous êtes séparés de Mon amour dès l’origine par votre désobéissance à Mes commande- ments. Voilà pourquoi Je suis venu vous donner de nouveaux commandements. Celui qui M’aime, observe Mes commandements. Soyez attentifs, Mes chers humains que J’aime tant, soyez attentifs! Regardez où le manquement à un seul commandement a conduit vos premiers parents. Attention! Je vous donne de nouveaux commandements. Pratiquez-les. Sinon...» C’est indéniable: Dieu aime l’homme d’un Amour infini et il semble que Son amour ne se lasse jamais. Et pourtant, oui. L’amour de Dieu se lasse quand l’homme délibérément et de façon soutenue, rejette la Volonté de Dieu.

La perfection de l’amour

En venant sur la terre, Jésus vient restaurer l’humanité. Quelle beauté dans Son intervention! Il nous rend plus que ce que nous avions perdu; Son œuvre se perfectionne. Celui qui reçoit Mes commandements et les observe, voilà celui qui M’aime. Or, celui qui M’aime – donc celui qui observe Mes com- mandements – sera aimé de Mon Père et Moi également, Je l’aimerai et Je Me manifesterai à lui… Si quelqu’un M’aime, il gardera Mes enseignements et Mon Père l’aimera et Nous viendrons à lui et Nous établirons en lui Notre demeure. Le péché nous a dégradés, mais Jésus nous donne une solution pour arriver à un état supérieur. Quand je dis «supérieur», je ne veux pas dire «avec moins de défauts». Nous sommes beaucoup plus défectueux, plus infirmes que nos premiers parents. Et pourtant, Dieu nous invite à un degré supérieur à celui auquel Il avait invité Adam et Ève. Nous pouvons devenir la demeure de Dieu. Dieu vient demeurer en moi, si j’observe Ses commandements! Y a-t-il plus grand amour que cela? Dieu, l’Amour Infini, Se manifeste à l’homme et veut bien demeurer en lui! Ce sont les paroles de Jésus, Voie, Vérité et Vie. C’est très fort! Nous devons obéir aux dix commandements de Dieu, à tout Son Évangile. Or, la veille de Sa mort, Jésus ajoute un nouveau commandement qui les comporte tous. Voici que Je vous donne un commandement nouveau: aimez-vous les uns les autres comme Moi Je vous ai aimés. Jésus résume tous les commandements dans l’amour de Dieu et du prochain. Quant aux autres comman- dements, Il n’est pas venu les supprimer mais les parfaire. Aimer Dieu par-dessus toute chose et son prochain comme soi-même, c’était l’ancien commandement. Jésus le perfectionne: Aimez- vous les uns les autres comme Moi, Jésus, Je vous ai aimés. Comment nous a-t-Il aimés? Né dans la pauvreté, Jésus a vécu caché, humble, soumis, docile; Il est venu chez les Siens et Il les a aimés. Et les Siens ne L’ont pas reçu. Les Siens L’ont conduit sur le Calvaire. Les Siens L’ont crucifié, conspué, ils ont craché sur Lui, ils L’ont bafoué, flagellé, couronné d’épines. Lui qui les avait tant aimés!... Père, pardonnez-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font... – Aimez-vous les uns les autres comme Moi Je vous ai aimés.

Apôtres d’amour

Après la mort de Jésus, les Apôtres sont allés prêcher l’Évangile par toute la terre. Qu’est-ce qui les a rendus si puissants pour gagner le monde à Dieu? Ils vibraient d’amour. Ne l’oubliez pas: Dieu a créé l’homme pour l’aimer et en être aimé. L’amour est la moelle de l’homme, son essence même. Les Apôtres étaient donc revenus à l’essence première de l’homme. Les Apôtres ont vu et entendu Jésus. Pendant trois ans, ils ont vécu dans Son intimité. Ce contact prolongé les a remplis de Son amour. Plus tard, le Saint-Esprit est venu parfaire leur formation; Il leur a vraiment fait découvrir l’Amour Infini incarné. Quand donc les Apôtres prêchaient et rendaient témoignage de Jésus, tous étaient touchés: juifs ou païens, hommes de toutes nationalités. Ils les sentaient tellement vibrants d’amour de Dieu. Chacun ressentait la vérité de leur témoignage. Éclairés du Saint-Esprit, ces gens se disaient: «C’est pour cela que j’ai été créé: pour aimer Dieu. Et voici que Jésus nous a montré la façon de L’aimer. Oui, j’emboîte le pas, je le fais moi aussi.» Cette vérité, la compréhension de l’amour divin, a façonné les premiers Apôtres, les premiers chrétiens, puis cette foule immense des premiers martyrs. Pour des siècles, elle a fait germer des phalanges de religieux, de confesseurs et de saintes vierges. L’amour de Dieu produisait en eux le détachement de tout et surtout d’eux-mêmes. Ils se détachaient des biens de la terre, et même des êtres les plus chers. Ils laissaient tout – tout! – pour continuer à répandre ce feu de l’amour de Dieu qui les consumait. N’est-ce pas là aussi la mission que Dieu nous propose et qu’Il propose à tout chrétien? Sa volonté est que cet amour revienne sur la terre.

Arraché à son élément, l’homme souffre

Dans les tristes temps que nous vivons aujourd’hui, les humains se distraient comme jamais. Pourquoi? Parce qu’ils souffrent. L’homme souffre et pour oublier sa souffrance il cherche à se distraire, à se dissiper. Mais pourquoi l’homme souffre-t-il? Parce qu’il s’est lui-même séparé de sa fin, qui est Dieu. Tant que l’homme était uni à la Volonté de Dieu, il était heureux. À cette souffrance, il n’y a qu’un seul remède: se conformer aux commandements de Dieu. Les premiers Apôtres prêchaient cette grande leçon avec beaucoup de conviction. C’est cela la Bonne Nouvelle qu’ils ont répandue par toute la terre: Pour être heureux, l’homme doit s’unir au commandement de Dieu, se conformer à Son attente. Parcourez l’histoire de l’Église et vous verrez que tous les Saints s’y sont appliqués. Il y a un peu plus de 100 ans mourait sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, une championne de l’amour. Elle avait vraiment compris l’Amour de Dieu. Comment est-elle parve- nue à comprendre cet amour? Elle s’est mise de côté, elle s’est oubliée elle-même pour s’attacher au Vouloir divin, pour rechercher et accomplir l’attente de Dieu sur elle. Sainte Thérèse a beaucoup souffert, mais par-dessus tout, elle a beaucoup aimé. L’Amour de Dieu l’a remplie de joie surnaturelle. On pourrait pratiquement résumer l’enseignement de Jésus, Ses exemples, Son Évangile en une seule page. Le péché a séparé l’homme de sa béatitude; en venant sur terre, voici ce que Jésus nous dit. Écoutez bien ceci.

Le Royaume des cieux est à eux

Bienheureux ceux qui ont l’esprit de pauvreté, parce que le Royaume des cieux est à eux. Jésus commence ainsi: Bienheureux!... Si vous êtes malheureux, pauvres hommes, c’est parce que vous vous êtes séparés de Dieu. Eh bien, Je veux vous ramener à la béatitude. Bienheureux ceux qui ont l’esprit de pau- vreté, parce que le Royaume des cieux est à eux. Bienheureux ceux qui sont doux, car ils posséderont la terre. Bienheureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés. Bienheureux ceux qui ont faim et soif de la Justice, parce qu’ils seront rassasiés. Oui, vous qui pleurez maintenant, vous êtes bienheureux, car vous serez dans la joie; et vous qui maintenant êtes affamés, vous êtes bienheureux, car vous serez rassasiés. Bienheureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde. Bienheureux les cœurs purs, car ils verront Dieu. Bienheureux les pacifiques, car ils seront appelés enfants de Dieu. Bienheureux ceux qui souffrent persécution pour la Justice, parce que le Royaume des cieux est à eux. Parcourons ensemble ces béatitudes sous l’aspect du détachement, condi- tion essentielle pour posséder le Royaume des cieux. Êtes-vous détachés? Alors, vous êtes bienheureux. Désirez-vous Dieu dans l’oubli de tout le reste? Le recherchez-vous en laissant de côté toute autre chose? Vous êtes bienheureux. Bienheureux ceux qui ont l’esprit de pauvreté, car le Royaume des cieux est à eux. Dieu regarde le pauvre avec plus de miséricorde. Or, il ne s’agit pas d’un simple état de pauvreté, il faut l’esprit de pauvreté. Le pauvre en esprit est celui dont le cœur est déta- ché de tout, celui qui est uni à Dieu seul. Il observe Ses commandements, et Dieu en retour Se manifeste à lui. Le cœur détaché goûte l’amour de Dieu. Peut-on ambitionner quelque chose de plus grand? Dès cette terre, l’âme détachée possède le royaume de Dieu, c’est-à-dire qu’elle vit dans l’intimité de Dieu; elle aime Dieu et en est aimée. Quant à ceux qui ont des richesses, ceux qui veulent s’établir dans le monde, qui sont attachés aux choses de la terre, regardez- les: souvent ils sont déjà malheureux sur la terre. Après les béatitudes, Jésus formule plusieurs malédictions, dont une à l’adresse des riches: «Malheur à vous – vous qui êtes attachés – car vous avez votre récompense sur la terre!» La première béatitude, d’une certaine manière, résume déjà toutes les autres. Bienheureux ceux qui ont l’esprit de pauvreté, ceux qui sont détachés de toutes les choses de la terre, ceux dont le cœur est uni à un seul objet: Dieu. Celui-là observe les comman- dements divins, et Dieu l’aime. N’est-ce pas déjà la béatitude?

Au Ciel, on aime!

Un jour, sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus s’est manifestée au Père Eugène Prévost, qui avait travaillé à promouvoir sa cause de béatification. Cet homme privilégié lui demanda: «Que faites-vous au Ciel?» La Sainte lui a répondu: «Au Ciel, on aime! On aime! On aime…» Si le cœur de l’homme, créé pour aimer, ne peut pas même soupçonner la joie de l’amour du Ciel, il peut néanmoins commencer à goûter dès ici-bas le Royaume des cieux. Jésus l’affirme dans Sa première béatitude: Bienheureux ceux qui ont l’esprit de pau- vreté car le royaume des cieux est à eux. Si l’homme demeure pauvre en esprit durant tout le temps d’épreuve qu’est cette vie, s’il s’applique à se détacher de toute chose temporelle, il vit le Royaume des cieux sur la terre. Quand il meurt, il ne va même pas au purgatoire: parce qu’il s’est détaché de tout, il peut entrer dans la félicité éternelle du Ciel. Le plus dur, au moment de la mort, c’est de se détacher. Celui qui accepte la mort avec toutes ses conséquences, dans un détachement et un abandon complets entre les mains de Dieu, meurt dans un acte d’amour parfait.

Ils posséderont la terre

Bienheureux ceux qui sont doux, car ils posséderont la terre. L’homme doux est tout le contraire de celui qui veut amasser, possé- der. Impossible d’être doux, quand on est aux prises avec ses attaches! On se sent toujours menacé de perdre quelque chose. On vit dans la crainte et l’on conserve dans son cœur une certaine agressivité que l’on ne parvient à masquer qu’avec peine. Seul le doux est détaché. C’est infaillible. L’homme attaché peut jouer le doux, mais en réalité il n’est pas doux de cœur. C’est plutôt une douceur feinte de politicien, de diplomate pour arriver à ses fins, pour mieux tromper; en somme une douceur calcu- lée pour mieux dominer son prochain ou pour obtenir ce qu’il veut. Si l’on désire acquérir cette véritable douceur divine, il faut être détaché de tout et surtout de soi-même. Celui qui s’aime trop, qui est attaché à sa personne, à ses pensées, ses opinions, ne possède pas la douceur béatifiée par Jésus. La vertu de douceur est la paix dans le détachement de tout et surtout de soi-même. Voulez-vous être doux, mes frères? Détachez-vous! On pourra vous traiter n’importe comment; vous pourrez être éprouvés par les situations, par les événements, par votre prochain, par vos supérieurs, par vos sujets, ballottés d’une façon ou de l’autre: si vous êtes détaché de vous-même, vous resterez doux. Comme dit Jésus, vous posséderez la terre. Plus l’égo, plus l’amour propre est mort dans son cœur, plus l’homme est doux. Je dirai même: il devient alors infiniment doux, car Dieu règne et agit dans le cœur de l’homme mort à lui-même. Puisque le doux est détaché de lui-même, il n’ambitionne rien.

«Sire, donnez-moi votre royaume!»

Le doux possède la terre pour la donner à Dieu. Voilà un apôtre. Vous vous rappelez cet épisode dans la vie de sainte Jeanne d’Arc. Au milieu de ses victoires, près d’un mois avant le couronnement de Charles VII comme roi de France, Jeanne d’Arc inter- pelle ce dernier: «Majesté, je voudrais vous demander une faveur. – Oui Jeanne, parlez! – J’aimerais que vous me donniez le royaume de France!» Les mauvais génies qui entouraient le roi – La Trémouille, Mgr de Chartres, etc… – et les courtisans ont bondi: «Nous le savions bien. Jeanne, dans toutes ses entreprises, s’est laissée conduire par l’ambition!» Or, il n’y avait aucun amour propre dans l’âme de Jeanne d’Arc. Dans son cœur, Dieu seul régnait. Sans révéler sa stratégie, elle insiste: «Sire, n’avez-vous pas confiance en moi après tout ce que j’ai fait pour vous? Donnez-moi votre royaume; sans moi, il n’existerait pas! – Bien, je vous le donne. – Sire, qu’on en fasse un acte notarié! – Acte notarié!» ordonne Charles VII. Le notaire du roi rédigea l’acte ainsi: «Moi, Charles septième, je donne à Jeanne, dite la Pucelle, le royaume de France. Signé devant notaire: Charles VII.» Le document est remis à la petite Jeanne. «C’est très bien, Sire! C’est bien ce que je voulais.» Tout le monde croit l’affaire terminée. Mais Jeanne retient les services du notaire. «Monsieur, prenez un autre document.» Elle dicte: «Moi, Jeanne, propriétaire du royaume de France, je livre ce royaume au Dieu tout-puissant et je vous nomme vous, Charles VII, Son intendant, pour veiller à ce que Ses lois y soient observées. Que Dieu règne vraiment sur ce pays.» Jeanne était détachée de tout; elle a gagné le royaume de France, elle l’a donné à Dieu. Bienheureux ceux qui sont doux, car ils posséderont la terre. Aujourd’hui Dieu veut donner la terre aux Apôtres des Derniers Temps. Il a confiance en eux. Il sait que la terre va Lui revenir, car Ses Apôtres seront dépouillés d’eux-mêmes, morts à eux- mêmes. Ils seront profondément doux, et grâce à cette douceur, ils posséderont la terre et la rendront à Dieu. Par eux, Dieu régnera. Mes frères, empressons-nous d’être doux! Soyons morts à nous-mêmes, dépouillés de tout! Si ceux que Dieu a choisis ne sont pas doux, pas détachés, la terre ne leur appartient pas et le règne de Dieu ne peut pas encore s’établir. Le monde reste alors en attente!… Si votre prochain, si les événements provoquent en vous la contrariété, des soubresauts de la nature, vous expérimentez que vous n’êtes pas encore détaché et par conséquent pas doux. Vous perdez la paix et vous le manifestez, vous êtes toujours à l’envers, troublé: vous n’êtes pas doux. Votre amour propre est constamment blessé, preuve qu’il est bien vivant! Quand on n’a plus d’amour propre, on ne peut être blessé. Si vous étiez vraiment mort à vous-même, vous demeureriez en paix!... Quand il n’y aura plus d’amour propre chez nous, mes frères, nous serons une communauté douce et bienheureuse. Dieu nous donnera la terre afin que nous la Lui donnions. N’est-ce pas là votre idéal, votre rêve? Que ce ne soit pas une velléité! Il faut prendre les moyens pour réaliser ce rêve, afin que cette béatitude soit nôtre. Je vous souhaite cette douceur que rien ne puisse troubler ou bouleverser. Puisse Dieu trouver nombreux parmi nous ces cœurs vraiment doux.

Ils seront consolés

Bienheureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés. Je viens de vous parler du détachement de toute chose. Voici qu’en lisant ces premières béatitudes, vous scrutez votre cœur et vous réalisez avec peine que votre comportement n’est pas conforme aux attentes de Dieu. Vous n’avez pas cette pauvreté, ce détachement complet de la terre, cette douceur toute divine. Si vous pen- sez que ça ne change rien d’être détaché ou non, d’être plein d’amour-propre ou non, si cela ne vous fait ni chaud ni froid, vous ne serez jamais cet apôtre que Dieu cherche. Oh, mes frères! si en prenant conscience de votre infirmité, vous en êtes affligés, si vous ressentez cette sainte peine qui est un don de Dieu, si vous pleurez de douleur parce que vous ne pouvez pas encore amener le monde à Dieu, alors vous êtes bien- heureux! «Je ne posséderai jamais le royaume de Dieu, dites-vous, et je n’y amènerai pas mes frères car je suis trop plein de moi-même.» Cette pensée vous afflige; votre cœur pleure, gémit, prie. Avec larmes, vous suppliez Dieu: «Mon Dieu, faites un miracle!» Bienheureux êtes-vous, car vous serez consolés! Bienheureux vous qui pleurez ainsi, parce que Dieu verra vos larmes. Il verra le désir sincère et véhément de votre cœur, manifesté par ce douloureux chagrin de ne pas entrer pleinement dans Son attente. Dieu va intervenir en vous, et en récompense de votre bonne volonté, Il vous accordera le détachement des biens de la terre et de vous-même. Vous posséderez la terre, et comme vous serez vraiment méfiant envers vous-même par l’expérience que vous avez faite de votre immense amour propre, vous n’en tirerez aucune complaisance. Au contraire, vous renverrez aussitôt la terre à Dieu. Vous aurez tellement pleuré que vous ne vous laisserez pas piéger.

Ils seront rassasiés

Bienheureux ceux qui ont faim et soif de la Justice, parce qu’ils seront rassasiés. C’est-à-dire ceux qui ont faim et soif d’être conformes à la Volonté de Dieu. La Justice, c’est Dieu, c’est la conformité à Son Vouloir. Il est douloureux d’avoir faim et soif. Tant que vous ne vous rassasiez pas, vous souffrez physiquement. L’estomac vous tenaille, la faiblesse s’empare de vous. Bienheureux ceux qui éprouvent cette faim et soif de Dieu et de Sa Volonté: ils seront rassasiés. Ici, Jésus reprend la troisième béatitude. Oui, vous qui pleurez maintenant, vous êtes bienheureux. Vous pleurez parce que vous avez faim et soif de réaliser le dessein de Dieu, de voir les âmes aller à Lui. La faim de vivre pour Dieu seul vous torture et vous tourmente. Bienheureux êtes-vous! Vous serez consolés, le désir de votre cœur sera comblé. Les attentes divines vont se réaliser; Dieu Lui-même les accomplira en vous et vous serez dans la joie. Et, selon la parole de Jésus, vous qui maintenant êtes affamés, vous serez rassasiés.

Ils obtiendront miséricorde

Bienheureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde. Chaque béatitude est un développement de la même idée. Tout se tient. L’âme qui pleure son infirmité devant Dieu, consciente de si mal réaliser l’attente de l’Amour de Dieu, consciente d’être attachée aux choses de la terre; l’âme qui gémit de se voir si pleine d’elle-même, qui se voit sous le regard de Dieu dans toute la vérité de sa misère, de sa déchéance et cela malgré le désir immense qui l’habite; cette âme ne juge pas facilement son prochain. Elle devient miséricordieuse pratiquement par essence.

Ils verront Dieu

Bienheureux les cœurs purs, car ils verront Dieu. Un cœur pur est un cœur où il n’y a pas d’alliage. Si quelqu’un m’offrait une infusion, on verrait peut-être des particules de plantes flotter dans mon verre. Ce serait une tisane et non de l’eau limpide. Il n’y a, dans l’eau pure, rien d’autre que de l’eau. Qui a créé le cœur de l’homme? Dieu. Il l’a créé, nous l’avons dit, pour l’aimer et en être aimé. Le cœur pur est celui qui rend à Dieu cette attente sans naviguer ailleurs. Il est détaché de toutes les choses de la terre, il est mort à lui-même. Le cœur pur n’a qu’une intention dans sa conduite: Dieu. L’amour propre n’existe plus en lui. Alors Dieu va Se manifester à ce cœur pur. Ce cœur sera tellement rempli de Dieu, qu’à son tour, il manifestera Dieu autour de lui. Cela rejoint toutes les béatitudes précé- dentes. Oh! comme il faut demander à Dieu cette pureté du cœur! Le cœur pur verra Dieu. Les Apôtres des Derniers Temps sont appelés à manifester Jésus au monde, à Le faire connaître et aimer comme jamais Il n’a été connu et aimé. Il faudra auparavant que Dieu Se soit manifesté à eux, qu’ils L’aient vu et connu. Comment cela se fera-t-il? Bienheureux les cœurs purs, car ils verront Dieu. Les Apôtres des Derniers Temps doivent être de ces bienheureux au cœur pur, qui ont une seule intention: Dieu; une seule attention: Dieu. On prépare la nourriture, on mange, on circule, on travaille, on s’applique à toutes sortes d’occupations, mais le cœur reste pur. Son intention et son attention sont tout à Dieu. Voilà la devise des Saints, Dieu seul, concrètement vécue.

Ils seront appelés enfants de Dieu

Bienheureux les pacifiques, car ils seront appelés enfants de Dieu. Cette béatitude rejoint la deuxième. Le pacifique, c’est-à-dire le doux, c’est l’homme détaché. L’homme n’est pas en paix lorsqu’il aime autre chose que Dieu, car Dieu l’a créé pour Lui. Aimer Dieu est sa raison d’être. Si mon cœur n’est pas ancré, fixé en Dieu, je ne suis pas en paix. L’âme qui cherche autre chose que Dieu n’est pas en paix, et par là, n’agit pas en enfant de Dieu.

Bienheureuse souffrance

Bienheureux ceux qui souffrent persécution pour la Justice, parce que le Royaume des cieux est à eux. Bienheureux ceux qui souffrent pour vivre ces béatitudes de détachement, de mort à soi-même, de la recherche unique de Dieu. Si une âme s’applique à vivre pour Dieu seul et qu’on la persécute à cause de cela en paroles ou en action, si on la fait souffrir, si on la contredit; alors cette âme est bienheureuse. Vous serez heureux, dit Jésus, lorsque les hommes vous haïront, vous maudiront et vous persécuteront, lorsqu’ils proscriront votre nom comme funeste à cause de Moi, parce que vous désirez Me servir. En butte au mépris, vous seriez peut-être tenté de dire: «Ce qui m’arrive n’est pas drôle! Je m’applique à servir le bon Dieu et voilà que mon supérieur, mon frère, ma sœur me font souffrir.» Si vraiment vous avez agi pour Dieu seul, estimez-vous heu- reux! Votre intention ne cherchait que Dieu et voici qu’on vous fait souffrir, on vous juge et condamne. Vous serez heureux lorsque les hommes vous haïront, vous maudiront, vous persécuteront, lorsqu’ils vous sépareront de leur société et qu’ils vous chargeront d’opprobres, lorsqu’ils proscriront votre nom comme funeste à cause du Fils de l’homme et qu’ils diront menson- gèrement toute sorte de mal contre vous à cause de Moi. Aujourd’hui, ce n’est pas de bon ton de professer la vraie religion et de chercher à la pratiquer absolument. On dira que vous êtes dangereux, que vous êtes un extrémiste religieux, un extrémiste catholique. Notre vie est un reproche, comme une odeur de mort pour le monde. Tout dans l’Évangile est contraire à la pensée mondaine, et le monde nous le fait sentir. Réjouissez-vous en ce jour et tressaillez de joie! car votre récompense sera grande dans les Cieux. Jésus annonce une récompense dès cette terre. Pour ce qui est de la récompense du Ciel, Jésus Lui-même n’a pas de mots pour l’expliquer. Votre récompense sera grande dans les Cieux... C’est ainsi que leurs pères ont persécuté les prophètes qui furent avant vous. Les vrais prophètes avant vous ont été rejetés, leur nom a été funeste pour le monde. La prochaine phrase est plus forte encore: Le disciple n’est pas au-dessus du Maître. Bientôt les Apôtres vont voir Jésus rejeté, piétiné, conspué, tué, massacré. Le disciple n’est pas plus que le Maître. Quiconque ressemblera au Maître sera parfait. Quelle belle page que celle des béatitudes, résumé de tout l’Évangile!

Malheur à vous!

Après les huit béatitudes, Jésus lance quatre malédictions. Malheur à vous, riches, parce que vous avez dès maintenant votre conso- lation. Malheur à vous qui êtes rassasiés, car vous aurez faim. Malheur à vous qui riez maintenant, parce que vous gémirez et vous pleurerez un jour. Malheur à vous quand les hommes vous loueront, car autrefois leurs pères traitaient ainsi les faux prophètes. C’est exactement le contraire des béatitudes que je viens de commenter avec vous. Pour élaborer sur le sujet, il faudrait que je vous trace le portrait du monde. Vous êtes conscients des maux de la société actuelle. Jésus n’a pas énuméré tout ce que nous voyons d’abominable aujourd’hui, par contre Il dresse une liste de choses qui pourraient nous sembler anodines, mais qui attirent bel et bien la malédiction divine. Malheur à vous. Vous êtes riches, rassa- siés de tout; vous vivez seulement pour la terre, vous ne cherchez qu’à rire et à vous amuser, à vous contenter en tout; vous désirez les louanges des hommes… Malheur à vous! Malheur à ce maudit, maudit monde. C’est exactement le contraire des béatitudes. C’est sérieux, très sérieux!... Si nous faisions nous-mêmes une de ces choses, nous ferions partie de ce monde maudit par Jésus. Si vous ne vivez que pour la terre, vous ne vivez pas pour Dieu. Cela peut paraître bien banal; il ne semble pas avoir de crime ou de délit là-dedans. Pourtant Notre-Seigneur lance l’anathème sur ceux qui pensent à la façon du monde. C’est effrayant, il y a de quoi trembler! Autant les béatitudes enflamment notre idéal, autant ces malédictions nous font craindre le monde et les moindres pensées ou enseignements qu’il véhicule par tous les moyens. Je souhaite qu’aucun de nous, ni de près ni de loin, ne soit effleuré par les malédictions de Jésus.

Dieu seul!

Immédiatement après, Jésus, à travers Ses apôtres, S’adresse à nous: Vous êtes le sel de la terre. Si le sel s’affadit, avec quoi lui rendra-t-on sa saveur? Il n’est plus bon à rien sinon à être jeté dehors et foulé aux pieds des passants. Le sel donne la saveur à toutes choses. Vous, les apôtres, vous devez donner le ton de ces béatitudes au monde. Vous devez instruire le monde de ces malé- dictions qui entraînent les âmes à leur perte éternelle. Vous êtes le sel de la terre. Toute votre âme doit vivre de cette pensée exacte de Dieu. Dieu seul! Sinon, vous n’êtes bons qu’à être jetés et foulés aux pieds. Il faut acquérir cette saveur exacte des béatitudes, les vivre et les transmettre aux âmes. Mais si le sel s’affadit, si s’affaiblit en vous l’idéal de cette vérité que Je suis venu vous enseigner, Moi Jésus, Verbe incarné, si vous ne transmettez pas toute cette vérité, à quoi êtes-vous bons?… Jésus adresse ces paroles à Ses ministres, aux apôtres des derniers temps. Vous êtes la lumière du monde. La ville bâtie sur le sommet d’une montagne ne peut être cachée et l’on n’allume point la lampe pour la mettre sous un boisseau, sous un lit ou dans un endroit secret. On la met sur le chandelier afin qu’elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison et qu’elle soit aperçue de ceux qui entrent. C’est ainsi que votre lumière doit briller devant les hommes. Cette lumière émane de l’exemple des béatitudes vécues. Si vous les vivez, vous êtes de fait bienheureux. Dieu vous placera comme une lumière sur le chandelier pour que tout le monde voie l’unique vérité. L’homme est créé pour cette vérité. Il sait, il sent que l’enseignement de Jésus est la vérité. Votre lumière doit briller devant les hommes afin qu’ils voient vos bonnes œuvres et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux. Nous avons, mes frères, un rôle d’une beauté inégalée: nous devons faire aimer le bon Dieu. Toute notre âme doit vivre selon la pensée de Dieu et la transmettre au monde. Dieu seul! Et voici comment: en vivant ce que nous venons de commenter. C’est en vivant l’Évangile qu’on aime Dieu soi-même et qu’on Le fait aimer. Il n’y a pas d’autre manière. Jésus, l’Amour Infini, S’est incarné et c’est ce qu’Il a fait; Il a ainsi établi Son royaume. Demandons à l’Esprit-Saint d’éclairer nos cœurs. «Ô Dieu, qui avez instruit les cœurs de Vos fidèles par la lumière du Saint- Esprit, donnez-nous par ce même Esprit de goûter ce qui est bien et de nous réjouir sans cesse de Sa consolation.» Que l’Esprit-Saint vous fasse goûter cette joie de l’amour de Dieu. Je vous souhaite de vivre pleinement les béatitudes, afin d’être bienheureux. Je vous souhaite d’être ce sel de la terre, d’être cette lumière qui manifeste la vérité. Que ce désir fasse l’objet de vos prières. Désirez, pleurez, suppliez Dieu et vous serez consolés. Les passages évangéliques cités ici sont tirés de: Évangile de saint Matthieu, chapitre 5; saint Luc, chapitre 6.

Articles par Père Mathurin

de la Mère de Dieu

pour la conservation
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Le Secret infaillible du

bonheur

par Père Mathurin de la Mère de Dieu

Dieu est AMOUR.

Le propre de l’amour est de vouloir se manifester; il a besoin d’aimer et d’être aimé. Dieu, étant amour par essence, a créé des êtres capables de combler ce besoin: les Anges et les hommes. Le reste de la création sert à manifester Son amour. Dieu a créé nos premiers parents, Adam et Ève, avec un amour infini, et leur a donné le paradis terrestre, un paradis de délices. Selon la sainte Écriture, Il venait régulièrement S’entretenir avec eux. Nous ne pouvons pas nous imaginer le lien d’amour, la sainte familiarité qui existait entre Dieu et nos premiers parents. Il les aimait et en attendait un juste retour d’amour. Afin qu’ils puissent Lui prouver cet amour, Dieu leur a donné un comman- dement, un seul, tout simple: «De tout ce que vous voyez dans la création, vous êtes maîtres et seigneurs, vous pouvez tout gérer. Quant à cet arbre, vous n’y toucherez pas.» À cet unique commandement, Adam et Ève ont tristement manqué. Quand nous y pensons, c’est un péché énorme. Nos premiers parents ont manqué à l’amour de Dieu à cause d’un autre amour. Quel était donc cet autre amour? Le démon avait fait miroiter à leurs yeux: «Vous serez comme Dieu.» Leur amour propre, cette perspective de devenir des êtres supérieurs, même égaux à Dieu, a causé leur chute. L’orgueil, la vanité les a conduits à la désobéissance au commandement de Dieu. À peine Adam et Ève ont-ils désobéi à leur Créateur qu’ils entrent dans un état de souffrance. Dieu ne S’est pas encore manifesté, ils sont seuls devant leur péché. Créés pour aimer Dieu et en être aimés, ils ont brisé ce lien d’amour par leur propre choix. Ce n’est pas Dieu qui a rompu le lien, c’est l’homme qui, en manquant au commandement divin, s’est séparé de l’amour. Nos premiers parents n’avaient pas été créés pour aimer le fruit de cet arbre. En désobéissant, ils allaient contre leur nature, contre leur fin dernière. Par leur choix, par leur vanité orgueilleuse, ils ont rompu leur lien d’intimité avec Dieu. Jusqu’à ce moment, Adam et Ève avaient aimé Dieu, sans qu’il y ait de souffrance dans l’amour. Leur désobéissance marque le début du drame humain, le début de nos souffrances. Une telle offense de Sa créature aurait dû inciter Dieu à nous rejeter complètement. Mais non! Par un mystère incompréhen- sible, l’amour de Dieu envers l’homme demeure et, de plus, Il lui conserve l’accès à Son amour. Quel est donc cet amour de Dieu pour nous!… À partir de ce moment, l’homme peut continuer à aimer Dieu, mais il lui faudra désormais passer par la souf- france. Le mystère de la souffrance est intimement lié au mystère de l’amour de Dieu vis-à-vis le genre humain. L’homme ne pourra plus aimer sans souffrir, mais il pourra souffrir en aimant. Il pourrait également souffrir en révolté, en rejetant l’amour divin qui se manifeste à lui… Malgré notre condition de pécheurs, nous demeurons des êtres façonnés par amour, dont le but principal est d’aimer Dieu. Qu’est-ce qui peut remplacer l’amour de Dieu? Rien! De là la souffrance, le tourment de l’âme humaine. Vous connaissez cette phrase célèbre de saint Augustin: «Mon âme était triste, inquiète, agitée, tourmentée jusqu’à ce qu’elle Vous trouve, ô mon Dieu. Quand je Vous ai trouvé, mon âme a trouvé le repos.»

Jésus-Christ, prodige d’Amour

À cet homme captif de son péché, livré à un état de douleur, de déchéance, Dieu veut conserver Son amour. L’homme rejette Dieu, il s’établit lui-même dans un état de souffrance. Pourtant, Dieu ne le rejette pas! Pour deux mille ans, les patriarches, les prophètes, les saints de l’Ancien Testament se sont appliqués, avec plus ou moins de succès, à aimer Dieu. Comment l’homme peut-il vraiment aimer Dieu? L’Évangile fournit la réponse: Dieu a tellement aimé le monde, Il a tellement aimé l’homme, qu’Il lui a donné Son Fils unique, pour lui manifester Son Amour Infini. Pour sauver l’humanité, Jésus ne voit pas d’autre moyen que d’emprunter un chemin de douleur. C’est l’homme qui, par son péché, avait choisi cette voie de souffrance, et le Verbe de Dieu, pour mieux le rejoindre, prend ce même chemin. Nous, les chrétiens, nous devrions continuellement contempler cet amour de Dieu envers le pécheur que nous sommes. Après Son incarnation, nous voyons Jésus dans la crèche, petit bébé, dans une pauvre grotte servant d’abri aux animaux. Pendant trente ans de vie cachée, suivis de trois années de vie publique, Jésus nous donne d’innombrables témoignages de Son amour par Ses miracles, Ses enseignements, Ses prodiges et Ses paroles. Son amour atteint son apogée durant la Semaine sainte, surtout le soir du Jeudi saint, et le lendemain, au Calvaire. Voulant à tout prix être aimé de l’homme, Dieu vient lui ensei- gner comment aimer, comment parvenir à cet Amour de Dieu. Le soir avant de mourir, Jésus nous dit: Celui qui M’aime observe Mes commandements. Les Apôtres qui écoutaient ont certainement compris: «Vous, les hommes, vous vous êtes séparés de Mon amour dès l’origine par votre désobéissance à Mes commande- ments. Voilà pourquoi Je suis venu vous donner de nouveaux commandements. Celui qui M’aime, observe Mes commande- ments. Soyez attentifs, Mes chers humains que J’aime tant, soyez attentifs! Regardez où le manquement à un seul commande- ment a conduit vos premiers parents. Attention! Je vous donne de nouveaux commandements. Pratiquez-les. Sinon...» C’est indéniable: Dieu aime l’homme d’un Amour infini et il semble que Son amour ne se lasse jamais. Et pourtant, oui. L’amour de Dieu se lasse quand l’homme délibérément et de façon soutenue, rejette la Volonté de Dieu.

La perfection de l’amour

En venant sur la terre, Jésus vient restaurer l’humanité. Quelle beauté dans Son intervention! Il nous rend plus que ce que nous avions perdu; Son œuvre se perfectionne. Celui qui reçoit Mes commandements et les observe, voilà celui qui M’aime. Or, celui qui M’aime – donc celui qui observe Mes com- mandements – sera aimé de Mon Père et Moi également, Je l’aimerai et Je Me manifesterai à lui… Si quelqu’un M’aime, il gardera Mes enseignements et Mon Père l’aimera et Nous viendrons à lui et Nous établirons en lui Notre demeure. Le péché nous a dégradés, mais Jésus nous donne une solution pour arriver à un état supérieur. Quand je dis «supérieur», je ne veux pas dire «avec moins de défauts». Nous sommes beau- coup plus défectueux, plus infirmes que nos premiers parents. Et pourtant, Dieu nous invite à un degré supérieur à celui auquel Il avait invité Adam et Ève. Nous pouvons devenir la demeure de Dieu. Dieu vient demeurer en moi, si j’observe Ses comman- dements! Y a-t-il plus grand amour que cela? Dieu, l’Amour Infini, Se manifeste à l’homme et veut bien demeurer en lui! Ce sont les paroles de Jésus, Voie, Vérité et Vie. C’est très fort! Nous devons obéir aux dix commandements de Dieu, à tout Son Évangile. Or, la veille de Sa mort, Jésus ajoute un nouveau com- mandement qui les comporte tous. Voici que Je vous donne un commandement nouveau: aimez-vous les uns les autres comme Moi Je vous ai aimés. Jésus résume tous les commandements dans l’amour de Dieu et du prochain. Quant aux autres commande- ments, Il n’est pas venu les supprimer mais les parfaire. Aimer Dieu par-dessus toute chose et son prochain comme soi- même, c’était l’ancien commandement. Jésus le perfectionne: Aimez-vous les uns les autres comme Moi, Jésus, Je vous ai aimés. Comment nous a-t-Il aimés? Né dans la pauvreté, Jésus a vécu caché, humble, soumis, docile; Il est venu chez les Siens et Il les a aimés. Et les Siens ne L’ont pas reçu. Les Siens L’ont conduit sur le Calvaire. Les Siens L’ont crucifié, conspué, ils ont craché sur Lui, ils L’ont bafoué, flagellé, couronné d’épines. Lui qui les avait tant aimés!... Père, pardonnez-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font... – Aimez-vous les uns les autres comme Moi Je vous ai aimés.

Apôtres d’amour

Après la mort de Jésus, les Apôtres sont allés prêcher l’Évangile par toute la terre. Qu’est-ce qui les a rendus si puissants pour gagner le monde à Dieu? Ils vibraient d’amour. Ne l’oubliez pas: Dieu a créé l’homme pour l’aimer et en être aimé. L’amour est la moelle de l’homme, son essence même. Les Apôtres étaient donc revenus à l’essence première de l’homme. Les Apôtres ont vu et entendu Jésus. Pendant trois ans, ils ont vécu dans Son intimité. Ce contact prolongé les a remplis de Son amour. Plus tard, le Saint-Esprit est venu parfaire leur for- mation; Il leur a vraiment fait découvrir l’Amour Infini incarné. Quand donc les Apôtres prêchaient et rendaient témoignage de Jésus, tous étaient touchés: juifs ou païens, hommes de toutes nationalités. Ils les sentaient tellement vibrants d’amour de Dieu. Chacun ressentait la vérité de leur témoignage. Éclairés du Saint-Esprit, ces gens se disaient: «C’est pour cela que j’ai été créé: pour aimer Dieu. Et voici que Jésus nous a montré la façon de L’aimer. Oui, j’emboîte le pas, je le fais moi aussi.» Cette vérité, la compréhension de l’amour divin, a façonné les premiers Apôtres, les premiers chrétiens, puis cette foule immense des premiers martyrs. Pour des siècles, elle a fait ger- mer des phalanges de religieux, de confesseurs et de saintes vierges. L’amour de Dieu produisait en eux le détachement de tout et surtout d’eux-mêmes. Ils se détachaient des biens de la terre, et même des êtres les plus chers. Ils laissaient tout – tout! – pour continuer à répandre ce feu de l’amour de Dieu qui les consumait. N’est-ce pas là aussi la mission que Dieu nous propose et qu’Il propose à tout chrétien? Sa volonté est que cet amour revienne sur la terre.

Arraché à son élément, l’homme souffre

Dans les tristes temps que nous vivons aujourd’hui, les humains se distraient comme jamais. Pourquoi? Parce qu’ils souffrent. L’homme souffre et pour oublier sa souffrance il cherche à se distraire, à se dissiper. Mais pourquoi l’homme souffre-t-il? Parce qu’il s’est lui-même séparé de sa fin, qui est Dieu. Tant que l’homme était uni à la Volonté de Dieu, il était heureux. À cette souffrance, il n’y a qu’un seul remède: se conformer aux commandements de Dieu. Les premiers Apôtres prêchaient cette grande leçon avec beaucoup de conviction. C’est cela la Bonne Nouvelle qu’ils ont répandue par toute la terre: Pour être heureux, l’homme doit s’unir au commandement de Dieu, se conformer à Son attente. Parcourez l’histoire de l’Église et vous verrez que tous les Saints s’y sont appliqués. Il y a un peu plus de 100 ans mourait sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, une championne de l’amour. Elle avait vraiment compris l’Amour de Dieu. Comment est-elle parvenue à comprendre cet amour? Elle s’est mise de côté, elle s’est oubliée elle-même pour s’attacher au Vouloir divin, pour recher- cher et accomplir l’attente de Dieu sur elle. Sainte Thérèse a beaucoup souffert, mais par-dessus tout, elle a beaucoup aimé. L’Amour de Dieu l’a remplie de joie surnaturelle. On pourrait pratiquement résumer l’enseignement de Jésus, Ses exemples, Son Évangile en une seule page. Le péché a séparé l’homme de sa béatitude; en venant sur terre, voici ce que Jésus nous dit. Écoutez bien ceci.

Le Royaume des cieux est à eux

Bienheureux ceux qui ont l’esprit de pauvreté, parce que le Royaume des cieux est à eux. Jésus commence ainsi: Bienheureux!... Si vous êtes malheureux, pauvres hommes, c’est parce que vous vous êtes séparés de Dieu. Eh bien, Je veux vous ramener à la béatitude. Bienheureux ceux qui ont l’esprit de pauvreté, parce que le Royaume des cieux est à eux. Bienheureux ceux qui sont doux, car ils posséderont la terre. Bienheureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés. Bienheureux ceux qui ont faim et soif de la Justice, parce qu’ils seront rassasiés. Oui, vous qui pleurez maintenant, vous êtes bienheureux, car vous serez dans la joie; et vous qui maintenant êtes affamés, vous êtes bienheureux, car vous serez rassasiés. Bienheureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde. Bienheureux les cœurs purs, car ils verront Dieu. Bien- heureux les pacifiques, car ils seront appelés enfants de Dieu. Bienheureux ceux qui souffrent persécution pour la Justice, parce que le Royaume des cieux est à eux. Parcourons ensemble ces béatitudes sous l’aspect du détache- ment, condition essentielle pour posséder le Royaume des cieux. Êtes-vous détachés? Alors, vous êtes bienheureux. Désirez-vous Dieu dans l’oubli de tout le reste? Le recherchez-vous en laissant de côté toute autre chose? Vous êtes bienheureux. Bienheureux ceux qui ont l’esprit de pauvreté, car le Royaume des cieux est à eux. Dieu regarde le pauvre avec plus de miséricorde. Or, il ne s’agit pas d’un simple état de pauvreté, il faut l’esprit de pauvreté. Le pauvre en esprit est celui dont le cœur est détaché de tout, celui qui est uni à Dieu seul. Il observe Ses commande- ments, et Dieu en retour Se manifeste à lui. Le cœur détaché goûte l’amour de Dieu. Peut-on ambitionner quelque chose de plus grand? Dès cette terre, l’âme détachée possède le royaume de Dieu, c’est-à-dire qu’elle vit dans l’intimité de Dieu; elle aime Dieu et en est aimée. Quant à ceux qui ont des richesses, ceux qui veulent s’établir dans le monde, qui sont attachés aux choses de la terre, regar- dez-les: souvent ils sont déjà malheureux sur la terre. Après les béatitudes, Jésus formule plusieurs malédictions, dont une à l’adresse des riches: «Malheur à vous – vous qui êtes attachés – car vous avez votre récompense sur la terre!» La première béatitude, d’une certaine manière, résume déjà toutes les autres. Bienheureux ceux qui ont l’esprit de pauvreté, ceux qui sont détachés de toutes les choses de la terre, ceux dont le cœur est uni à un seul objet: Dieu. Celui-là observe les commandements divins, et Dieu l’aime. N’est-ce pas déjà la béa- titude?

Au Ciel, on aime!

Un jour, sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus s’est manifestée au Père Eugène Prévost, qui avait travaillé à promouvoir sa cause de béa- tification. Cet homme privilégié lui demanda: «Que faites-vous au Ciel?» La Sainte lui a répondu: «Au Ciel, on aime! On aime! On aime…» Si le cœur de l’homme, créé pour aimer, ne peut pas même soupçonner la joie de l’amour du Ciel, il peut néanmoins com- mencer à goûter dès ici-bas le Royaume des cieux. Jésus l’affirme dans Sa première béatitude: Bienheureux ceux qui ont l’esprit de pauvreté car le royaume des cieux est à eux. Si l’homme demeure pauvre en esprit durant tout le temps d’épreuve qu’est cette vie, s’il s’applique à se détacher de toute chose temporelle, il vit le Royaume des cieux sur la terre. Quand il meurt, il ne va même pas au purgatoire: parce qu’il s’est déta- ché de tout, il peut entrer dans la félicité éternelle du Ciel. Le plus dur, au moment de la mort, c’est de se détacher. Celui qui accepte la mort avec toutes ses conséquences, dans un détachement et un abandon complets entre les mains de Dieu, meurt dans un acte d’amour parfait.

Ils posséderont la terre

Bienheureux ceux qui sont doux, car ils posséderont la terre. L’homme doux est tout le contraire de celui qui veut amasser, posséder. Impossible d’être doux, quand on est aux prises avec ses attaches! On se sent toujours menacé de perdre quelque chose. On vit dans la crainte et l’on conserve dans son cœur une certaine agressivité que l’on ne parvient à masquer qu’avec peine. Seul le doux est détaché. C’est infaillible. L’homme attaché peut jouer le doux, mais en réalité il n’est pas doux de cœur. C’est plutôt une douceur feinte de politicien, de diplomate pour arri- ver à ses fins, pour mieux tromper; en somme une douceur calculée pour mieux dominer son prochain ou pour obtenir ce qu’il veut. Si l’on désire acquérir cette véritable douceur divine, il faut être détaché de tout et surtout de soi-même. Celui qui s’aime trop, qui est attaché à sa personne, à ses pensées, ses opinions, ne possède pas la douceur béatifiée par Jésus. La vertu de douceur est la paix dans le détachement de tout et surtout de soi-même. Voulez-vous être doux, mes frères? Détachez-vous! On pourra vous traiter n’importe comment; vous pourrez être éprouvés par les situations, par les événe- ments, par votre prochain, par vos supérieurs, par vos sujets, ballottés d’une façon ou de l’autre: si vous êtes détaché de vous- même, vous resterez doux. Comme dit Jésus, vous posséderez la terre. Plus l’égo, plus l’amour propre est mort dans son cœur, plus l’homme est doux. Je dirai même: il devient alors infiniment doux, car Dieu règne et agit dans le cœur de l’homme mort à lui- même. Puisque le doux est détaché de lui-même, il n’ambi- tionne rien.

«Sire, donnez-moi votre royaume!»

Le doux possède la terre pour la donner à Dieu. Voilà un apôtre. Vous vous rappelez cet épisode dans la vie de sainte Jeanne d’Arc. Au milieu de ses victoires, près d’un mois avant le couron- nement de Charles VII comme roi de France, Jeanne d’Arc interpelle ce dernier: «Majesté, je voudrais vous demander une faveur. – Oui Jeanne, parlez! – J’aimerais que vous me donniez le royaume de France!» Les mauvais génies qui entouraient le roi – La Trémouille, Mgr de Chartres, etc… – et les courtisans ont bondi: «Nous le savions bien. Jeanne, dans toutes ses entreprises, s’est laissée conduire par l’ambition!» Or, il n’y avait aucun amour propre dans l’âme de Jeanne d’Arc. Dans son cœur, Dieu seul régnait. Sans révéler sa stratégie, elle insiste: «Sire, n’avez-vous pas confiance en moi après tout ce que j’ai fait pour vous? Donnez-moi votre royaume; sans moi, il n’existerait pas! – Bien, je vous le donne. – Sire, qu’on en fasse un acte notarié! – Acte notarié!» ordonne Charles VII. Le notaire du roi rédigea l’acte ainsi: «Moi, Charles septième, je donne à Jeanne, dite la Pucelle, le royaume de France. Signé devant notaire: Charles VII.» Le document est remis à la petite Jeanne. «C’est très bien, Sire! C’est bien ce que je voulais.» Tout le monde croit l’affaire terminée. Mais Jeanne retient les services du notaire. «Monsieur, prenez un autre document.» Elle dicte: «Moi, Jeanne, propriétaire du royaume de France, je livre ce royaume au Dieu tout-puissant et je vous nomme vous, Charles VII, Son intendant, pour veiller à ce que Ses lois y soient observées. Que Dieu règne vraiment sur ce pays.» Jeanne était détachée de tout; elle a gagné le royaume de France, elle l’a donné à Dieu. Bienheureux ceux qui sont doux, car ils posséderont la terre. Aujourd’hui Dieu veut donner la terre aux Apôtres des Derniers Temps. Il a confiance en eux. Il sait que la terre va Lui revenir, car Ses Apôtres seront dépouillés d’eux-mêmes, morts à eux- mêmes. Ils seront profondément doux, et grâce à cette douceur, ils posséderont la terre et la rendront à Dieu. Par eux, Dieu régnera. Mes frères, empressons-nous d’être doux! Soyons morts à nous- mêmes, dépouillés de tout! Si ceux que Dieu a choisis ne sont pas doux, pas détachés, la terre ne leur appartient pas et le règne de Dieu ne peut pas encore s’établir. Le monde reste alors en attente!… Si votre prochain, si les événements provoquent en vous la contrariété, des soubresauts de la nature, vous expérimentez que vous n’êtes pas encore détaché et par conséquent pas doux. Vous perdez la paix et vous le manifestez, vous êtes toujours à l’envers, troublé: vous n’êtes pas doux. Votre amour propre est constamment blessé, preuve qu’il est bien vivant! Quand on n’a plus d’amour propre, on ne peut être blessé. Si vous étiez vrai- ment mort à vous-même, vous demeureriez en paix!... Quand il n’y aura plus d’amour propre chez nous, mes frères, nous serons une communauté douce et bienheureuse. Dieu nous donnera la terre afin que nous la Lui donnions. N’est-ce pas là votre idéal, votre rêve? Que ce ne soit pas une velléité! Il faut prendre les moyens pour réaliser ce rêve, afin que cette béatitude soit nôtre. Je vous souhaite cette douceur que rien ne puisse troubler ou bouleverser. Puisse Dieu trouver nom- breux parmi nous ces cœurs vraiment doux.

Ils seront consolés

Bienheureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés. Je viens de vous parler du détachement de toute chose. Voici qu’en lisant ces premières béatitudes, vous scrutez votre cœur et vous réali- sez avec peine que votre comportement n’est pas conforme aux attentes de Dieu. Vous n’avez pas cette pauvreté, ce détache- ment complet de la terre, cette douceur toute divine. Si vous pensez que ça ne change rien d’être détaché ou non, d’être plein d’amour-propre ou non, si cela ne vous fait ni chaud ni froid, vous ne serez jamais cet apôtre que Dieu cherche. Oh, mes frères! si en prenant conscience de votre infirmité, vous en êtes affligés, si vous ressentez cette sainte peine qui est un don de Dieu, si vous pleurez de douleur parce que vous ne pou- vez pas encore amener le monde à Dieu, alors vous êtes bienheureux! «Je ne posséderai jamais le royaume de Dieu, dites-vous, et je n’y amènerai pas mes frères car je suis trop plein de moi-même.» Cette pensée vous afflige; votre cœur pleure, gémit, prie. Avec larmes, vous suppliez Dieu: «Mon Dieu, faites un miracle!» Bienheureux êtes-vous, car vous serez consolés! Bienheureux vous qui pleurez ainsi, parce que Dieu verra vos larmes. Il verra le désir sincère et véhément de votre cœur, manifesté par ce dou- loureux chagrin de ne pas entrer pleinement dans Son attente. Dieu va intervenir en vous, et en récompense de votre bonne volonté, Il vous accordera le détachement des biens de la terre et de vous-même. Vous posséderez la terre, et comme vous serez vraiment méfiant envers vous-même par l’expérience que vous avez faite de votre immense amour propre, vous n’en tire- rez aucune complaisance. Au contraire, vous renverrez aussitôt la terre à Dieu. Vous aurez tellement pleuré que vous ne vous laisserez pas piéger.

Ils seront rassasiés

Bienheureux ceux qui ont faim et soif de la Justice, parce qu’ils seront rassasiés. C’est-à-dire ceux qui ont faim et soif d’être conformes à la Volonté de Dieu. La Justice, c’est Dieu, c’est la conformité à Son Vouloir. Il est douloureux d’avoir faim et soif. Tant que vous ne vous ras- sasiez pas, vous souffrez physiquement. L’estomac vous tenaille, la faiblesse s’empare de vous. Bienheureux ceux qui éprouvent cette faim et soif de Dieu et de Sa Volonté: ils seront rassasiés. Ici, Jésus reprend la troisième béatitude. Oui, vous qui pleurez maintenant, vous êtes bienheureux. Vous pleurez parce que vous avez faim et soif de réaliser le dessein de Dieu, de voir les âmes aller à Lui. La faim de vivre pour Dieu seul vous torture et vous tourmente. Bienheureux êtes-vous! Vous serez consolés, le désir de votre cœur sera comblé. Les attentes divines vont se réaliser; Dieu Lui-même les accomplira en vous et vous serez dans la joie. Et, selon la parole de Jésus, vous qui maintenant êtes affamés, vous serez rassasiés.

Ils obtiendront miséricorde

Bienheureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde. Chaque béatitude est un déve- loppement de la même idée. Tout se tient. L’âme qui pleure son infirmité devant Dieu, consciente de si mal réaliser l’attente de l’Amour de Dieu, consciente d’être atta- chée aux choses de la terre; l’âme qui gémit de se voir si pleine d’elle-même, qui se voit sous le regard de Dieu dans toute la vérité de sa misère, de sa déchéance et cela malgré le désir immense qui l’habite; cette âme ne juge pas facilement son pro- chain. Elle devient miséricordieuse pratiquement par essence.

Ils verront Dieu

Bienheureux les cœurs purs, car ils verront Dieu. Un cœur pur est un cœur où il n’y a pas d’alliage. Si quelqu’un m’offrait une infu- sion, on verrait peut-être des particules de plantes flotter dans mon verre. Ce serait une tisane et non de l’eau limpide. Il n’y a, dans l’eau pure, rien d’autre que de l’eau. Qui a créé le cœur de l’homme? Dieu. Il l’a créé, nous l’avons dit, pour l’aimer et en être aimé. Le cœur pur est celui qui rend à Dieu cette attente sans naviguer ailleurs. Il est détaché de toutes les choses de la terre, il est mort à lui-même. Le cœur pur n’a qu’une intention dans sa conduite: Dieu. L’amour propre n’existe plus en lui. Alors Dieu va Se manifester à ce cœur pur. Ce cœur sera tellement rempli de Dieu, qu’à son tour, il manifestera Dieu autour de lui. Cela rejoint toutes les béati- tudes précédentes. Oh! comme il faut demander à Dieu cette pureté du cœur! Le cœur pur verra Dieu. Les Apôtres des Derniers Temps sont appelés à manifester Jésus au monde, à Le faire connaître et aimer comme jamais Il n’a été connu et aimé. Il faudra auparavant que Dieu Se soit manifesté à eux, qu’ils L’aient vu et connu. Comment cela se fera-t-il? Bien- heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu. Les Apôtres des Derniers Temps doivent être de ces bienheu- reux au cœur pur, qui ont une seule intention: Dieu; une seule attention: Dieu. On prépare la nourriture, on mange, on cir- cule, on travaille, on s’applique à toutes sortes d’occupations, mais le cœur reste pur. Son intention et son attention sont tout à Dieu. Voilà la devise des Saints, Dieu seul, concrètement vécue.

Ils seront appelés enfants de Dieu

Bienheureux les pacifiques, car ils seront appelés enfants de Dieu. Cette béatitude rejoint la deuxième. Le pacifique, c’est-à-dire le doux, c’est l’homme détaché. L’homme n’est pas en paix lorsqu’il aime autre chose que Dieu, car Dieu l’a créé pour Lui. Aimer Dieu est sa raison d’être. Si mon cœur n’est pas ancré, fixé en Dieu, je ne suis pas en paix. L’âme qui cherche autre chose que Dieu n’est pas en paix, et par là, n’agit pas en enfant de Dieu.

Bienheureuse souffrance

Bienheureux ceux qui souffrent persécution pour la Justice, parce que le Royaume des cieux est à eux. Bienheureux ceux qui souffrent pour vivre ces béatitudes de détachement, de mort à soi-même, de la recherche unique de Dieu. Si une âme s’applique à vivre pour Dieu seul et qu’on la persécute à cause de cela en paroles ou en action, si on la fait souffrir, si on la contre- dit; alors cette âme est bienheureuse. Vous serez heureux, dit Jésus, lorsque les hommes vous haïront, vous maudiront et vous persécuteront, lorsqu’ils proscriront votre nom comme funeste à cause de Moi, parce que vous désirez Me servir. En butte au mépris, vous seriez peut-être tenté de dire: «Ce qui m’arrive n’est pas drôle! Je m’applique à servir le bon Dieu et voilà que mon supérieur, mon frère, ma sœur me font souffrir.» Si vraiment vous avez agi pour Dieu seul, estimez-vous heureux! Votre intention ne cherchait que Dieu et voici qu’on vous fait souffrir, on vous juge et condamne. Vous serez heureux lorsque les hommes vous haïront, vous maudi- ront, vous persécuteront, lorsqu’ils vous sépareront de leur société et qu’ils vous chargeront d’opprobres, lorsqu’ils proscriront votre nom comme funeste à cause du Fils de l’homme et qu’ils diront menson- gèrement toute sorte de mal contre vous à cause de Moi. Aujourd’hui, ce n’est pas de bon ton de professer la vraie religion et de chercher à la pratiquer absolument. On dira que vous êtes dangereux, que vous êtes un extrémiste religieux, un extrémiste catholique. Notre vie est un reproche, comme une odeur de mort pour le monde. Tout dans l’Évangile est contraire à la pensée mondaine, et le monde nous le fait sentir. Réjouissez-vous en ce jour et tressaillez de joie! car votre récompense sera grande dans les Cieux. Jésus annonce une récompense dès cette terre. Pour ce qui est de la récompense du Ciel, Jésus Lui- même n’a pas de mots pour l’expliquer. Votre récompense sera grande dans les Cieux... C’est ainsi que leurs pères ont persécuté les prophètes qui furent avant vous. Les vrais prophètes avant vous ont été rejetés, leur nom a été funeste pour le monde. La prochaine phrase est plus forte encore: Le disciple n’est pas au-dessus du Maître. Bientôt les Apôtres vont voir Jésus rejeté, piétiné, conspué, tué, massacré. Le disciple n’est pas plus que le Maître. Quiconque ressemblera au Maître sera parfait. Quelle belle page que celle des béatitudes, résumé de tout l’Évangile!

Malheur à vous!

Après les huit béatitudes, Jésus lance quatre malédictions. Mal- heur à vous, riches, parce que vous avez dès maintenant votre consolation. Malheur à vous qui êtes rassasiés, car vous aurez faim. Malheur à vous qui riez maintenant, parce que vous gémirez et vous pleurerez un jour. Malheur à vous quand les hommes vous loue- ront, car autrefois leurs pères traitaient ainsi les faux prophètes. C’est exactement le contraire des béatitudes que je viens de commenter avec vous. Pour élaborer sur le sujet, il faudrait que je vous trace le portrait du monde. Vous êtes conscients des maux de la société actuelle. Jésus n’a pas énuméré tout ce que nous voyons d’abo- minable aujourd’hui, par contre Il dresse une liste de choses qui pourraient nous sembler anodines, mais qui attirent bel et bien la malédiction divine. Malheur à vous. Vous êtes riches, rassa- siés de tout; vous vivez seulement pour la terre, vous ne cherchez qu’à rire et à vous amuser, à vous contenter en tout; vous désirez les louanges des hommes… Malheur à vous! Mal- heur à ce maudit, maudit monde. C’est exactement le contraire des béatitudes. C’est sérieux, très sérieux!... Si nous faisions nous-mêmes une de ces choses, nous ferions partie de ce monde maudit par Jésus. Si vous ne vivez que pour la terre, vous ne vivez pas pour Dieu. Cela peut paraître bien banal; il ne semble pas avoir de crime ou de délit là-dedans. Pourtant Notre-Seigneur lance l’anathème sur ceux qui pensent à la façon du monde. C’est effrayant, il y a de quoi trembler! Autant les béatitudes enflamment notre idéal, autant ces malédictions nous font craindre le monde et les moindres pensées ou enseignements qu’il véhicule par tous les moyens. Je souhaite qu’aucun de nous, ni de près ni de loin, ne soit effleuré par les malédictions de Jésus.

Dieu seul!

Immédiatement après, Jésus, à travers Ses apôtres, S’adresse à nous: Vous êtes le sel de la terre. Si le sel s’affadit, avec quoi lui ren- dra-t-on sa saveur? Il n’est plus bon à rien sinon à être jeté dehors et foulé aux pieds des passants. Le sel donne la saveur à toutes choses. Vous, les apôtres, vous devez donner le ton de ces béa- titudes au monde. Vous devez instruire le monde de ces malédictions qui entraînent les âmes à leur perte éternelle. Vous êtes le sel de la terre. Toute votre âme doit vivre de cette pensée exacte de Dieu. Dieu seul! Sinon, vous n’êtes bons qu’à être jetés et foulés aux pieds. Il faut acquérir cette saveur exacte des béatitudes, les vivre et les transmettre aux âmes. Mais si le sel s’affadit, si s’affaiblit en vous l’idéal de cette vérité que Je suis venu vous enseigner, Moi Jésus, Verbe incarné, si vous ne trans- mettez pas toute cette vérité, à quoi êtes-vous bons?… Jésus adresse ces paroles à Ses ministres, aux apôtres des der- niers temps. Vous êtes la lumière du monde. La ville bâtie sur le sommet d’une montagne ne peut être cachée et l’on n’allume point la lampe pour la mettre sous un boisseau, sous un lit ou dans un endroit secret. On la met sur le chandelier afin qu’elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison et qu’elle soit aperçue de ceux qui entrent. C’est ainsi que votre lumière doit briller devant les hommes. Cette lumière émane de l’exemple des béatitudes vécues. Si vous les vivez, vous êtes de fait bienheureux. Dieu vous placera comme une lumière sur le chandelier pour que tout le monde voie l’unique vérité. L’homme est créé pour cette vérité. Il sait, il sent que l’enseignement de Jésus est la vérité. Votre lumière doit briller devant les hommes afin qu’ils voient vos bonnes œuvres et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux. Nous avons, mes frères, un rôle d’une beauté inégalée: nous devons faire aimer le bon Dieu. Toute notre âme doit vivre selon la pensée de Dieu et la transmettre au monde. Dieu seul! Et voici comment: en vivant ce que nous venons de commenter. C’est en vivant l’Évangile qu’on aime Dieu soi-même et qu’on Le fait aimer. Il n’y a pas d’autre manière. Jésus, l’Amour Infini, S’est incarné et c’est ce qu’Il a fait; Il a ainsi établi Son royaume. Demandons à l’Esprit-Saint d’éclairer nos cœurs. «Ô Dieu, qui avez instruit les cœurs de Vos fidèles par la lumière du Saint- Esprit, donnez-nous par ce même Esprit de goûter ce qui est bien et de nous réjouir sans cesse de Sa consolation.» Que l’Esprit-Saint vous fasse goûter cette joie de l’amour de Dieu. Je vous souhaite de vivre pleinement les béatitudes, afin d’être bienheureux. Je vous souhaite d’être ce sel de la terre, d’être cette lumière qui manifeste la vérité. Que ce désir fasse l’objet de vos prières. Désirez, pleurez, suppliez Dieu et vous serez consolés. Les passages évangéliques cités ici sont tirés de: Évangile de saint Matthieu, cha- pitre 5; saint Luc, chapitre 6.
Prions! – Pour être des âmes remplies de Dieu Le renoncement à tout Être attentif à Dieu Être des amants de la Croix La fidélité au Saint-Esprit – Pour que tout soit renouvelé La Prière – Pour être de vrais serviteurs de Dieu La fidélité dans les petites choses – Que les desseins de Dieu se réalisent La foi dans l’action de la Providence Prière et Pénitence L’adoration de Jésus Hostie – Pour vivre dans l’intimité de Dieu La lecture de l’Évangile – Pour que le règne de Dieu arrive La Prière – Pour hâter l’heure du salut de l’Église et du monde Invitation à la lutte – Puisse Dieu trouver des âmes généreuses Être vrai – Avec grâce et vérité La patience – Gracieusement! Se faire violence – Pour atteindre la sainteté Le sommet de l’adoration Nul ne peut servir deux maîtres Le mal de Dieu Ce qui plaît le plus à Dieu Vieillir est une grâce Le Secret du bonheur – Les Béatitudes La véritable essence de la Sainte Église de Jésus-Christ AVENT Préparez les voies du Seigneur AVENT Pour préparer la venue de Jésus AVENT Réveillez Votre puissance, Seigneur, et venez! NOËL Devant la Crèche NOËL Il est venu chez les Siens et les Siens ne L’ont pas reçu PÂQUES Jésus, Lumière du monde Le Purgatoire, instrument de la Miséricorde divine Une page d’Évangile – Jésus perdu et retrouvé au Temple La Visitation et le Magnificat L’Assomption de la Vierge Marie Le secret du Rosaire Marie, Mère de Dieu et notre Mère Glorieux Saint Joseph, notre modèle Saint Michel Archange, champion d’humilité

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